Intervention de Jacques Sapir sur BFM TV le 18/02/2013, à l’occasion du G20.
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Intervention de Jacques Sapir sur BFM TV le 18/02/2013, à l’occasion du G20.
Les Allemands demandent aux Etats-Unis qu’ils lui rendent la totalité des 374 tonnes d’or détenues par la Banque de France et 300 tonnes sur les 1500 tonnes de lingots détenues par la Banque de Réserve Fédérale de New York.
Certains disent que l’Allemagne demande le rapatriement de son or uniquement à cause de pressions politiques intérieures, et qu’aucun autre pays ne fera de même. Mais le co-directeur général de Pimco, [Mohammed] El Erian, déclare :
En premier lieu, cela pourrait traduire des pressions sur d’autres pays pour qu’ils rapatrient également une partie de leurs avoirs en or. Après tout, s’il peut stocker en toute sécurité son or chez lui – un grand si pour certains pays – aucun gouvernement ne souhaiterait être vu comme l’un des derniers à externaliser l’ensemble de cette activité auprès de banques centrales étrangères.
Voici ce que nous observions en novembre dernier :
La Roumanie a demandé pendant de nombreuses années à la Russie qu’elle lui restitue son or.
L’année dernière, le Venezuela a demandé à la Banque d’Angleterre la restitution de 90 tonnes d’or. *** Voici ce que Zero Hedge observe (citant Bloomberg) :
Le gouvernement de l’Equateur veut que les banques du pays rapatrient environ un tiers de leurs avoirs à l’étranger pour soutenir la croissance nationale, a dit le chef de l’agence fiscale de ce pays.
Carlos Carrasco, le directeur de l’agence fiscale connue sous l’acronyme SRI, a déclaré aujourd’hui que les sociétés de prêt équatoriennes pourraient rapatrier environ 1,7 milliard de dollars et quand même remplir leurs obligations vis-à-vis des clients internationaux. Carrasco s’exprimait lors d’une audition parlementaire à Quito sur une proposition du gouvernement d’augmenter les taxes sur les banques pour financer les aides financières aux pauvres de cette nation sud-américaine.
Quatre membres du parlement suisse veulent que la Suisse réclame la restitution de son or.
Certaines personnes aux Pays-Bas veulent aussi qu’ont leur rende leur or.
(Forbes observe que l’Iran et la Libye ont également rapatrié leur or récemment).
Le principal rédacteur économique du Telegraph, Ambrose Evans Pritchard, soutient que la demande allemande de rapatriement montre que nous sommes en train de passer de facto à un étalon or :
Les banques centrales dans le monde entier ont acheté plus de lingots (en volume) l’année dernière qu’à n’importe quel moment depuis près d’un demi-siècle. Elles ont accumulé 536 tonnes nettes supplémentaires en 2012 alors qu’elles diversifiaient leurs nouvelles réserves en évitant les quatre monnaies suspectes : le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen.
L’Accord de Washington, en vertu duquel la Grande-Bretagne, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Afrique du Sud, la Suisse, et d’autres pays ont vendu une partie de leur or chaque année, semble déjà relever d’une autre époque – qu’on pourrait appeler l’ère de Gordon Brown [l'ancien ministre des Finances puis Premier ministre britannique]. C’était la période illusoire où les investisseurs pensaient que l’euro prendrait sa place en tant que pilier jumeau d’un nouveau condominium G2 aux côtés du dollar. Cet espoir s’est évanoui. Les avoirs des banques centrales en euro bonds sont tombés à 26%, là où ils se trouvaient il y a près de 10 ans.
Ni l’euro ni le dollar ne peuvent inspirer une confiance totale, bien que pour des raisons différentes. L’UME [Union monétaire européenne] est une construction dysfonctionnelle couvrant deux économies incompatibles et encline à tanguer de crise en crise sans une trésorerie unifiée pour l’étayer. Le dollar est assis sur une pyramide de dette. Nous savons tous que cette dette se dégonflera au fil du temps – pour le meilleur ou pour le pire. Le seul véritable désagrément concerne la vitesse à laquelle cela se fera.
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Ma supposition est que tout nouvel étalon or sera sui generis [c.-à-d. dont la singularité empêche tout classement dans une catégorie déjà répertoriée et nécessite de créer des textes spécifiques], et ce serait mieux. Qu’on laisse l’or prendre sa place de troisième devise de réserve, une devise qui ne peut être dévaluée et qui oblige les autres [devises] à rendre des comptes, mais pas trop dominante pour atteler ensemble nos destins collectifs dans les hausses inflationnistes (oui, l’or fut très inflationniste après la Conquête musulmane de l’Hispanie) et les baisses déflationnistes des réserves minières mondiales.
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Une troisième devise de réserve est exactement ce dont a besoin l’Amérique. Ainsi que l’a soutenu le Pr Michael Pettis, de l’université de Pékin, détenir la devise de réserve mondiale est un « fardeau exorbitant » dont les Etats-Unis pourraient se passer.
Le dilemme de Triffin – avancé par l’économiste belge Robert Triffin dans les années 1960 – suggère que le détenteur de la devise suprême est confronté à une contradiction inhérente. Il doit gérer un déficit commercial structurel au cours du temps pour maintenir le système à flot, mais cela minera sa propre économie. Ce système s’autodétruit.
Un étalon or partiel – créé par le marché mondial et n’ayant de compte à rendre à personne – est le meilleur de tous les mondes. Il offre une provision de valeur (mais pas de rendement). Il joue un rôle d’équilibre. Il n’est pas assez dominant pour étouffer le système.
Ayons donc trois devises mondiales, un trépied avec une jambe dorée ! Ce trépied pourrait même être stable.
Combien d’or y a-t-il ?
Cela n’inspire pas confiance que le rédacteur en chef de CNBC, John Carney, soutienne que cela importe peu que les Etats-Unis aient ou non l’or physique qu’ils prétendent détenir.
En fait, nombreux sont ceux qui affirment que l’or est parti :
Ned Taylor-Leyland, de Cheviot Asset Management, dit que la Fed et la Banque d’Angleterre ne restitueront jamais l’or à leurs propriétaires étrangers. Jim Willie dit que l’or est parti.
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D’autres affirment que l’or n’a pas été exactement vendu, mais qu’il a été loué ou gagé, et donc que les Etats-Unis ne le possèdent pas vraiment.
Eric Sprott, gérant d’un fonds qui pèse 10 milliards de dollars, écrit – dans un article intitulé « Do Western Central Banks Have Any Gold Left??? » [Les banques centrales occidentales ont-elles encore de l'or ???] :
Si les banques centrales occidentales louent effectivement leurs réserves physiques, elles n’auraient pas réellement l’obligation de révéler les quantités spécifiques d’or qui restent dans leurs coffres respectifs. Selon un document sur le site de la BCE [Banque Centrale Européenne] concernant le traitement statistique des réserves internationales de l’eurosystème, les directives actuelles de reporting ne requièrent pas que les banques centrales fassent la différence entre l’or détenu directement et l’or prêté ou échangé avec une partie tierce. Ce document établit que « les transactions réversibles en or n’ont aucun effet sur le niveau d’or monétaire, quel que soit le type de transaction (c-à-d. les échanges, les placements, les dépôts et les prêts en or) , en ligne avec les recommandations contenues dans les directives du FMI ». (les caractères gras sont dans le texte original). Par conséquent, selon les directives actuelles de reporting, les banques centrales sont autorisées à continuer de porter sur leurs bilans les entrées d’or physique, même si elles l’ont échangé ou prêté entièrement. On peut le voir dans la manière dont les banques centrales occidentales se réfèrent à leurs réserves d’or.
En effet, il est a présent bien documenté que la Fed a loué une grande partie de ses réserves d’or et que les grandes banques empruntent de l’or aux banques centrales et ensuite le prête à de multiples parties tierces.
Comme tel, il ne serait pas totalement surprenant que la Fed ait besoin de 7 années pour rendre à l’Allemagne ses 300 tonnes d’or [...] même si la Fed prétend détenir 6.720 tonnes dans la seule Banque de Réserve de New York.
Même le co-directeur général de Pimco, Bill Gross, déclare :
Lorsque la Fed émet chaque mois pour 85 milliards de dollars de chèques afin d’acheter des bonds du Trésor et des crédits hypothécaires, elle n’a réellement rien en « banque » pour les garantir. Ils possèdent soi-disant quelques milliards de dollars de « certificats or », une histoire à dormir debout sur la provision secrète de Fort Knox, mais il n’y a essentiellement rien d’autre là que de la confiance. Lorsqu’un opérateur de première importance comme J.P. Morgan ou Bank of America vend ses bonds du Trésor à la Fed, il obtient un « crédit » sur son compte à la Fed, connu sous le nom de « réserves ». Il peut dépenser ces réserves en échange d’autre chose, mais alors une autre banque obtient un crédit pour ses réserves, etc., etc. La Fed a dit à ses banques membres « Faites-moi confiance, nous honoreront toujours nos réserves », et donc les banques lui font confiance, et les entreprises et les particuliers font confiance aux banques, et « the beat goes on » [et ça continue] comme le chantaient Sonny & Cheer. 54 trillions de dollars de crédit dans le système financier des Etats-Unis, basé sur la confiance envers une banque centrale qui n’a rien dans ses coffres pour les garantir. Etonnant !
Et étant donné que du tungstène plaqué-or a été déniché partout dans le monde, et qu’un expert allemand de premier plan sur l’or a trouvé de faux lingots d’or gravés avec les marques officielles des Etats-Unis, les Allemands ont perdu confiance dans la fiabilité de la Fed. Voyez ce qui suit.
Cela pourrait être particulièrement vrai depuis que la Fed a refusé aux Allemands d’inspecter leurs propres réserves d’or qui y sont stockées.
Le rapatriement de l’or est – sans aucun doute – lié à la monnaie.
Voici ce qu’observe Forbes :
Des fonctionnaires de la Bundesbank [...] ont reconnu que cette manœuvre est « préventive » au cas où une « crise monétaire » frapperait l’Union Monétaire Européenne.
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« Non, nous n’avons aucune intention de vendre de l’or », a déclaré au téléphone, mercredi dernier, un porte-parole de la Bundesbank, « [ce transfert] est pour le cas où il y aurait une crise monétaire. »
Reggie Middleton pense que la demande de l’Allemagne de récupérer son or fait partie d’une guerre monétaire.
Jim Rickards a dit auparavant que la Fed projetait de mettre la main sur l’or allemand :
Jim Rickards a exposé les projets possibles de la Réserve Fédérale de réquisitionner l’or souverain de l’Allemagne et de tous les autres dépositaires étrangers, qui se trouve à la Réserve Fédérale de New York, dans l’éventualité d’une crise du dollar et monétaire conduisant à des « guerres monétaires » intensifiées, et « l’option nucléaire » d’une révision à la hausse radicale du prix de l’or et un retour à un quasi-étalon or est envisagé par les banques centrales assaillies pour empêcher la déflation de la dette.
Est-ce une raison pour que l’Allemagne réclame maintenant la restitution de son or ?
La Chine devient tranquillement une superpuissance de l’or, et on dit depuis longtemps que la Chine convertirait le yuan en devise adossé à l’or.
James Delingpole du Telegraph fait remarquer:
Au milieu des années 1920, le chef de la Banque centrale allemande, [Horace] Hjalmar Schacht, s’est rendu à New York pour voir de ses yeux l’or de l’Allemagne. Cependant, les responsables de la Fed de New York furent incapables de retrouver la palette de lingots d’or allemands. Le Président de la Réserve Fédérale d’alors, Benjamin Strong, fut mortifié, mais pour mettre Strong à l’aise, Herr Schacht se tourna vers lui et lui dit : « Ne vous inquiétez pas, je vous crois lorsque vous dites que l’or est ici. Même s’il n’y est pas, vous êtes d’accord pour le remplacer ». (H/T The Real Asset Company)
Mais cela se passait alors, et là, nous parlons d’aujourd’hui. Aux yeux des Allemands – et qui peut leur donner tort ? – l’Amérique a perdu son pouvoir magique à tel point qu’on ne peut plus lui faire confiance pour honorer ses dettes, même dans l’éventualité improbable qu’elle soit financièrement capable de le faire. C’est pourquoi, marchant dans les pas du vénézuélien Hugo Chavez (qui n’est pas si bête), l’Allemagne rapatrie son or de la Réserve Fédérale américaine. Il sera désormais stocké à Francfort.
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[Les choses] peuvent sembler calmes en surface, mais ce dernier coup de la part de la Bundesbank nous donne une assez bonne indication qu’en dessous de la surface cette institution apparemment sereine défend chèrement sa peau.
Si vous voulez une analyse complète, je recommande cet excellent résumé de Jan Skoyles. Voici la partie effrayante :
Plusieurs fois par an, il y a une discussion concernant ce que la Chine prévoit de faire avec l’or qu’elle extrait et qu’elle importe chaque année, et nombreux sont ceux qui croient que les Chinois amassent ce métal comme assurance contre les milliards de dollars en bons du Trésor, en billets et en créances qu’ils détiennent. Nombreux sont ceux qui croient qu’ils émettront à court-terme une sorte ou une autre de devise adossée à l’or et qu’ils se débarrasseront des 1.000 milliards de dollars qu’ils détiennent en titres du Trésor américain. A partir du moment où les Etats-Unis semblent considérer que leur monopole monétaire va de soi, si jamais les Chinois ou d’autres agissent ainsi, les Etats-Unis devront réagir – le plus probablement avec de l’or dont ils ne disposent pas en quantité suffisante.
Tous ceux qui pensent que cela ne va pas se produire devraient finalement lire la parabole de Peter Schiff « How An Economy Grows And Why It Crashes » [Comment croît une économie et pourquoi elle s'effondre]. Si quelque chose ne peut pas durer éternellement, elle ne durera pas.
Autrement dit, Rickards et Skoyles semblent soutenir que l’Allemagne pourrait rapatrier son or dans ce premier jeu de chaises musicales dans lequel la Chine se prépare à déployer un yuan adossé à l’or. Selon cette théorie, le reste des devises mondiales s’effondreront à moins que leurs nations puissent lutter pour mettre la main sur suffisamment d’or afin de conférer de la crédibilité à leur papier-monnaie.
Post-scriptum : Michael Rivero pense que la guerre au Mali a quelque chose à voir avec cela :
Le Mali est l’un des plus gros producteurs d’or du monde. Avec le Ghana, son voisin, ils comptent pour 7 à 8% de la production d’or mondiale. Cela en fait une riche prise de guerre pour les pays qui ont désespérément besoin d’or physique. Donc, même si l’Allemagne a commencé à réclamer la restitution de son or à la Banque de France et à la Réserve Fédérale de New York, la France (aidée par les Etats-Unis) a décidé d’envahir le Mali pour combattre les « Islamistes » travaillant pour « al-Qaïda ». Bien sûr, les « Islamistes » sont devenus l’étiquette fourre-tout pour les gens qui doivent être tués afin de les ôter du chemin vers les richesses, et les gens qui sont bombardés par la France (aidée par les Etats-Unis) ne sont pas « al-Qaïda » mais des Touaregs qui ont combattu pour leur indépendance pendant 150 ans, bien avant que la CIA ait créé « al-Qaïda ». Livrés à eux-mêmes, les Touaregs pourraient vendre l’or à qui ils voudraient au prix qu’ils demanderaient, et à ce moment précis la Chine peut surenchérir sur la France et les Etats-Unis.
Article original en anglais :
Why Is Germany Demanding 300 Tons of Gold from the U.S. and 374 Tons from France?, le 21 janvier 2013
Traduction : FG-QuestionsCritiques
http://www.mondialisation.ca
En l’état actuel, les forces engagées au Mali coutent 400’000 euros par jour. Une dépense qui va devoir, pour raison d’enlisement, être rapidement revue à la hausse en doublant au moins les effectifs engagés.
Egalement, il est surprenant d’entendre le ministre de Défense, Jean-Yves Le Drian, défendre cette intervention sous le prétexte que « la France est en guerre contre le terrorisme », une terminologie dont on sait que, en terme tactique, elle ne veut par définition rien dire, ce qu’a d’ailleurs largement démontré les dix dernières années de guerre en Afghanistan, qui auront couté plus de 2’400 milliards de dollars. Un conflit qui, non seulement, aura fait le bonheur du complexe militaro-industriel, mais également celui des Taliban, puisque tous les observateurs ont d’ores et déjà admis que le gouvernement fantoche de Karazaï explosera dès le départ des troupes étrangères, et que les islamistes reprendront alors le contrôle total du pays.
Mais M. Le Drian semble aimer fanfaronner puisque que, après nous avoir annoncé vaillamment samedi que la ville de Konna avait été reprise grâce à la France, il a du, ce mardi soir, faire marche arrière, et admettre ce que nous écrivions déjà il y a 48h : Konna est toujours aux mains des islamistes.
Nous expliquerons prochainement en détail pourquoi cet engagement français ne peut aboutir qu’à un échec sur le terrain des combats, en plus d’autres conséquences dramatiques sur le sol Français mais, pour l’heure, nous allons nous concentrer sur les intérêts réels de cette guerre, qui ne peuvent être, sauf pour les imbéciles et les complices (l’un n’est d’ailleurs pas incompatible avec l’autre), ceux affichés par le gouvernement Hollande.
La France connaît une situation de chômage dramatique. Officiellement, selon l’Insee, le ministère du travail et Pôle Emploi : c’est 10 % de la population active, soit environ 3 millions de personnes. Mais si l’on compte tous les « inscrits à Pôle Emploi » qui n’apparaissent pas dans les statistiques Insee, on est à plus de 5 millions. Certains, comme David Bornstein, qui a récemment réalisé un reportage pour Arte intitulé « France : les chômeurs invisibles », estiment que ces chiffres sont largement sous évalués et que c’est en réalité 30% de la population active française qui serait touchée. En plus de cela, l’Unedic vient d’annoncer, pour 2013, une augmentation de 180’000 chômeurs, soit 500 par jour.
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La situation économique est plus catastrophique encore, puisque l’on sait que la France a été le pire cancre de la zone euro sur les 9 premiers mois de 2012 (il faut attendre encore un peu pour avoir un résultat sur l’ensemble de l’année) avec un déficit de sa balance commerciale de 62,5 milliards d’euros. Pendant le même laps de temps, l’Allemagne réalisait un… bénéfice de 144,7 milliards.
Dans cette situation de quasi faillite, il va être difficile de faire croire très longtemps que la France se lance dans une guerre au Mali sans avoir des visées très précises sur ce que cette opération pourrait économiquement rapporter.
Dans la continuité de l’excellent article de notre camarade Spencer Delane, placé sur Mecanopolis samedi soir, nous vous proposons la lecture de ce rapport édifiant sur le secteur minier du Mali.
Frédéric Courvoisier, Mecanopolis
L’Or: Mali: Le troisième plus grand producteur d’or de l’Afrique avec une exploration à grande échelle en cours
Le Mali est connu pour son or depuis le Grand Empire malien et le pèlerinage à la Mecque de l’Empereur Kankou Moussa en 1324, dans sa caravane, il transporta plus de 8 tonnes d’or! Le Mali a donc traditionnellement toujours été un pays minier et cela depuis un demi millénaire.
Le Mali compte actuellement sept mines d’or en exploitation, parmi lesquelles: Kalana et Morila dans le sud du Mali, Yatela, Sadiola et Loulo à l’ouest du Mali et les mines qui ont récemment repris la production, notamment Syama et Tabakoto. Parmi les projets avancés d’exploration d’or, on compte : Kofi, Kodieran, Gounkoto, Komana, Banankoro, Kobada et Nampala.
Uranium: signes encourageants et exploration en plein essor
L’exploitation est actuellement menée par différentes entreprises ayant des indications claires sur les dépôts d’uranium au Mali. Le potentiel en uranium se situe dans la région de Falea qui recouvre une superficie de 150 km² du bassin de Falea – Guinée du nord, le potentiel en uranium de Falea devrait être de 5000 tonnes. Le projet Kidal, au nord est du Mali, sur une superficie de 19 930 km2 est un projet qui couvre une vaste province géologique cristalline connue sous le nom de L’Adrar Des Iforas. Le potentiel en uranium du dépôt de Samit dans la seule région de Gao devrait atteindre les 200 tonnes.
Diamants:
Le Mali a le potentiel de développer son exploitation de diamants : dans la région administrative de Kayes (région minière 1), trente (30) diatrèmes (pipes) kimberlite ont été découverts et parmi ceux-ci huit ont montrés des traces de diamant. Huit petits diamants ont été récupérés dans la région administrative de Sikasso (dans le sud du Mali).
Les pierres précieuses sont les suivantes et elles se situent dans :
• Dans les environs de Nioro et Bafoulabe: grenats et minerais magnétiques rares
• Dans les environs de Bougouni et dans le bassin de Faleme: minerais de pegmatite
• Au Gourma – grenats et corindons
• A L’Adrar des Ilforas – pegmatite et minerais métamorphiques
• Dans la zone de Hombori Douentza: quartz et carbonates
Minerai de fer, Bauxite et Manganèse: des ressources importantes sont présentes au Mali mais toujours inexploitées
Le Mali a, selon les estimations, plus de 2 millions de tonnes de potentielles réserves en minerai de fer, situées dans les zones de Djidian-Kenieba, Diamou et Bale.
Les réserves de bauxite sont estimées à 1,2 millions de tonnes et elles sont situées à Kita, Kenieba et Bafing- Makana. Des traces de manganèse ont été découvertes à Bafing – Makana, Tondibi et Tassiga.
Autres ressources minières et potentielles au Mali
• Dépôts de roches calcaires : 10 millions de tonnes estimées (Gangotery), 30 millions de tonnes estimées (Astro) et Bah El Heri (Nord de Goundam) 2,2 millions de tonnes estimées.
• Cuivre: potentiel à Bafing Makan (région de l’ouest) et Ouatagouna (région du nord)
• Marbre: Selinkegny (Bafoulabe) 10,6 millions de tonnes de réserves et de traves estimées à Madibaya
• Gypse: Taoudenit (35 millions de tonnes estimées), Indice Kereit (nord de Tessalit) 0,37 millions de tonnes estimées.
• Kaolin: réserves potentielles estimées (1million de tonnes), situées à Gao (région du nord)
• Plomb et zinc: Tessalit dans la région du nord (1,7 millions de tonnes de réserves estimées) et des traces à Bafing Makana (région de l’ouest) et à Fafa (nord du Mali)
• Lithium: indications à Kayes (région de l’ouest) et potentiel estimé à 4 millions de tonnes à Bougouni (région du sud)
• Schiste de bitume: potentiel estimé à 870 millions de tonnes, indications découvertes à Agamor et Almoustrat dans la région du nord.
• Lignite: potentiel estimé à 1,3 millions de tonnes, indications découvertes à Bourem (région du nord)
• Pierre de sel: potentiel estimé à 53 millions de tonnes à Taoudenni (région du nord)
• Diatomite: potentiel estimé à 65 millions de tonnes à Douna Behri (région du nord)
Le potentiel pétrolier du Mali attire déjà beaucoup d’intérêt de la part des investisseurs
Le potentiel pétrolier du Mali est répertorié depuis les années 1970 où des séismes sporadiques et des forages avaient permis de découvrir des traces de pétrole. Avec l’augmentation globale du prix du pétrole et du gaz, le Mali a accéléré la promotion et la recherche de nouvelles explorations, productions et exportations pétrolières. Le Mali pourrait offrir une route privilégiée stratégique pour les exportations de gaz et de pétrole de la région sub-saharienne vers les pays de l’ouest et de plus, il y a toujours la possibilité de relier le bassin de Taoudeni au marché européen, en passant par l’Algérie.
Un travail de réinterprétation de données géologiques et géophysiques précédemment recueillies a déjà débuté, se focalisant sur cinq bassins de sédiments dans le nord du pays, y compris ceux de: Taoudeni, Tamesna, Ilumenden, Ditch Nara et Gao
En juillet 2008, le gouvernement malien a modifié la loi sur l’exploration pétrolière, faisant passer la période d’exploration de 10 à 12 ans. Cette nouvelle loi a pour objectif d’augmenter l’attractivité de l’exploration pétrolière, du transport et du raffinage au Mali.
L’Autorité de promotion de l’exploration pétrolière (AUREP) est l’organisme au sein du gouvernement malien qui est responsable du respect des engagements des entreprises de part la signature de différentes conventions.
L’intérêt suscité par les parcelles pétrolières et gazières au Mali est fort, avec actuellement 15 parcelles sur les 29 proposées qui ont déjà été attribuées.
Sources :
Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Mali :
http://www.mines.gouv.ml/
Autorité pour l’Avancement de l’Exploration Pétrolière(AUREP) :
http://www.aurep.org/aurepfr/
DNGM :
http://dngm.org
Site Officiel de la Présidence :
www.koulouba.pr.ml
Dans le cadre de sa déclaration de politique générale du 3 juillet 2012, Jean-Marc Ayrault avait annoncé un plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Ce dernier a été officiellement adopté le 21 janvier 2013 lors de la réunion du Comité interministériel de lutte contre les exclusions (CILE) qui s’est tenu à Matignon. Ce plan rédigé sur cinquante quatre pages (2) a pour objectif de faire reculer la pauvreté qui se développe de plus en plus au sein des sociétés occidentales et en particulier en France. Je ne cherche pas dans le cadre de cet article à effectuer une critique objective des mesures annoncées mais plutôt à mettre à la connaissance de tous l’état des lieux quant à certaines réalités de la société française contemporaine. Pour autant, il m’a semblé à la lecture de ce dossier que les mesures préconisées n’étaient pas capables de résorber ce que l’on a appelé voici une petite vingtaine d’années, la fracture sociale, qui depuis s’est développée. Ainsi par exemple, la modification de la loi relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social, ne semble être que de pure forme: s’il est positif de prévoir une augmentation dans les villes de 20 à 25% des logements sociaux avec multiplication des amendes par cinq en cas de non respect de cette exigence, on peut légitimement s’interroger s’il ne s’agit pas là d’un voeu pieux. L’amende initiale étant assez faible, sa multiplication, même par cinq, ne suffira pas à changer la donne. Quant à la construction de nouveaux logements, encore faudrait-il qu’il y ait suffisamment de terrain...
Les constats effectués sont alarmants. En 2010 c’est 14.1% de la population qui se trouve en situation de pauvreté : c’est donc, un Français sur sept. Le mal logement, selon la fondation abbé Pierre, touche 3.6 millions de personnes. La conférence nationale contre la pauvreté et l’exclusion qui s’est réunie le 10 décembre 2012 a permis de tracer un portrait peu réjouissant de l’actuelle situation. C’est environ un quart des 18/25 ans qui vit sous le seuil de pauvreté ; c’est un tiers des femmes seules avec enfants qui sont dans la même situation. Quant au Rmi/Rsa, il est utile de savoir que depuis 1996 son niveau a augmenté de 3% alors que le le niveau de vie médian augmentait lui durant la même période de 12%. Si l’on effectue une comparaison entre Rmi/Rsa et Smic depuis 1990, le rapport est passé de 49% à 43%. Très récemment, c’est à dire entre 2009 et 2011, le Rsa a perdu 1% de pouvoir d’achat. Le rapport de l’Unicef publié en juin 2012 consacré à la pauvreté des enfants (3) est lui aussi inquiétant. La pauvreté concerne désormais 32.2% des familles monoparentales et 22.7% des familles nombreuses avec au moins trois enfants. Ainsi que l’on peut le constater, les chiffres n’indiquent pas une situation marginale : la France pauvre est désormais une réalité incontournable aujourd’hui. Sans même évoquer la pauvreté, même si bien entendu il y a corellation, ils ont été 46% les Français à ne pas être allés en vacance en 2011. Autre signe majeur, il n’est pas inintéressant de savoir que le taux de non recours au Rsa activité se situe aujourd’hui à 68%. Par voie de conséquence l’idée souvent véhiculée de Français assistés cherchant à profiter au mieux des subventions, même si elle n’est pas totalement erronée, ne tient pas vraiment la route.
On peut donc constater que la dénationalisation, que le désengagement progressif de l’Etat, opérés depuis près d’une trentaine d’années a des conséquences catastrophiques pour beaucoup de nos contemporains ; si encore, le fait était marginal, on pourrait alors accepter la libéralisation au motif qu’elle profiterait à la presque totalité de la nation : tel n’est pas le cas. Le capitalisme est devenu aujourd’hui la plaie majeure dont souffre notre pays. Rappelons aussi que ce modèle économique n’est pas seulement facteur de paupérisation : il est aussi grand pourvoyeur devant l’Eternel d’immigration massive avec pour corollaire une délinquance de plus en plus violente.
Qui oserait encore se dire libéral ?
« Qui veut être riche ne sera pas bon ; qui veut être bon ne sera pas riche. » Mencius, philosophe chinois.
Alain Rebours http://www.voxnr.com
Notes :
(1) chanson bien connue de Coluche : « C'est toujours sur les pauvres gens / Que tu t'acharnes obstinément ». On peut très bien imaginer ce qu’il penserait de la gauche d’aujourd’hui s’il était encore vivant.
(2)http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/dossier_de_presses/dp-pauvrete_0.pdf
(3) Ce problème de la pauvreté infantile sera probablement étudié dans le cadre d’un prochain article.
De même que la crise de l’euro a poussé l’Europe à moderniser et à adapter aux enjeux du XXIe siècle sa gouvernance économique et financière, la terrible crise du dollar US va obliger la planète à transformer l’ensemble des structures de gouvernance mondiale, en commençant bien sûr par le système monétaire international pour calmer la tempête qui s’apprête à frapper les monnaies.
Selon nos anticipations, cette réorganisation, qui ne commencera à se concrétiser qu’avec le G20 de septembre, risque malheureusement de se faire dans la précipitation puisque notre équipe prévoit les premiers grands effrois quant au dollar pour la période mars-juin 2013.
Une phrase d’Antonio Gramsci (1) décrit magnifiquement la longue période de transition dangereuse que nous vivons actuellement : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Cette période va enfin s’achever mais les monstres s’agitent encore.
Sans surprise, l’un des puissants facteurs qui vont accélérer la perte d’influence des États-Unis sur le monde concerne le pétrole. On assiste en effet aux derniers jours du pétrodollar, élément clé de la domination US. C’est pourquoi nous avons décidé de traiter longuement dans ce [numéro] la problématique mondiale du pétrole. [...]Dans ce communiqué public [...], notre équipe a choisi de présenter la série d’indices de crise qui l’amène à maintenir son alerte « crise systémique globale » pour la période mars-juin 2013 ainsi que son anticipation du risque d’ « islandisation » de la gestion de la crise bancaire.
Des indices de crise en rafale, ou pourquoi nous maintenons l’alerte mars-juin 2013
Depuis le mois dernier, le faisceau de tendances lourdes et d’indices annonçant une catastrophe dans la période mars-juin 2013 s’est encore renforcé. C’est d’abord la « guerre monétaire » qui prend des dimensions politiques et ruine la confiance que les pays s’accordent entre eux. Nous développerons notre analyse ci-dessous. Mais ce sont aussi de nombreux indices internes qui devraient alerter au sujet des États-Unis.
En décidant de découpler les débats sur les coupes budgétaires/augmentation d’impôts et sur le plafond de la dette (2), les Américains ont dédoublé le choc à venir : il n’y en avait qu’un fin février/début mars, il y en a maintenant un autre en mai. Ce découplage révèle clairement la stratégie des Républicains. Certes ils exerceront au maximum un bras de fer sur le relèvement du plafond de la dette pour baisser encore les dépenses, mais ils se sentiront in fine obligés de voter le relèvement afin de ne pas être tenus responsables du cataclysme qui suivrait un défaut de paiement (3). En revanche les conséquences des coupes budgétaires prévues pour le 1er mars, quoique certainement pas indolores, sont loin d’être aussi effroyables et les Républicains sont bien décidés à négocier une réduction importante du déficit public sous peine de laisser œuvrer le pis-aller des coupes automatiques.
Cours de l’or en dollars (jaune, échelle de gauche) et plafond de la dette US ([billions] $, échelle de droite) – Source : wealthcycles.com.
Heureusement une « digue » a été érigée pour éviter les vagues : l’agence de notation Egan Jones, moins biaisée que ses trois grandes sœurs (celle qui a déjà baissé trois fois la note des États-Unis à AA-), est interdite pour 18 mois de noter le pays (7) ; quelle heureuse coïncidence ! Et parmi les trois grandes agences de notation, S&P est poursuivie en justice (8), précisément la seule qui ait osé dégrader la note des États-Unis ; deuxième heureuse coïncidence ! Les autres n’ont qu’à se tenir à carreau.
Cette « digue » aussi futile soit-elle révèle surtout les craintes au plus haut niveau pour 2013 et n’est qu’un indicateur de plus de l’imminence du choc. C’est aussi dans cette optique qu’il faut lire l’arrêt au 1er janvier 2013 de la garantie illimitée des comptes courants par la Federal Deposit Insurance Corporation (9) (FDIC) : en les assurant seulement à hauteur de 250 k$, ce sont 1.400 milliards de Dollars qui ne sont plus garantis (10), ce qui pourrait commodément éviter une faillite de la FDIC en cas de problème…
Et apparemment des acteurs importants de la finance mondiale se préparent eux aussi : d’énormes paris à la baisse ont été pris pour des échéances allant jusqu’à fin avril (11) ; deux banques suisses changent de statut pour que leurs associés ne soient plus responsables sur leurs propres deniers des pertes de la banque (12) ; Eric Schmidt se débarrasse de 2,5 milliards de dollars d’actions Google (13), etc.
Mais ce ne sont pas seulement les marchés qui se préparent au pire. Le gouvernement américain lui-même semble s’attendre à des troubles et à de nombreuses violences : tout d’abord il arme de 7.000 fusils d’assaut son département de sécurité intérieure (Department of Homeland Security) (14), puis Obama signe un texte permettant l’exécution pure et simple d’Américains représentant une vague « menace imminente » (15) au grand dam d’une partie de l’opinion publique US…
Faillites bancaires : Vers une « islandisation » de la gestion de la crise
Face à ce choc, notre équipe estime que la plupart des pays, dont les États-Unis, vont se rapprocher d’une gestion de crise « à l’islandaise », consistant à ne pas renflouer les banques et les laisser faire naufrage (16). On en a déjà un aperçu avec la liquidation de la banque irlandaise IBRC qui donne des idées à beaucoup de monde : « Comment l’Irlande a liquidé son fardeau bancaire en une nuit » titre La Tribune (17) avec admiration. Cette possibilité apparaît de plus en plus comme la solution en cas de rechute des banques, et ce pour les raisons suivantes : d’une part, cela semble bien plus efficace que les plans de renflouement de 2008-2009 à en juger par le redressement de l’Islande ; d’autre part, les pays n’ont plus vraiment les moyens de payer de nouveaux renflouements ; enfin, on ne peut nier que la tentation doit être grande pour les dirigeants de se débarrasser par un moyen populaire d’une partie des dettes et des « toxic assets » [actifs pourris] qui encombrent leurs économies.
Ces banques « too big to fail » [trop grosses pour faire faillite] sont en effet gavées des dettes publiques et privées occidentales dont elles ont tiré leurs profits et leur puissance. Dans des [numéros] passés, notre équipe a déjà fait le lien entre une banque comme Goldman Sachs par exemple et les Templiers (18), cet ordre de moines-soldats du XIII° siècle qui s’était outrageusement enrichi sur le dos des Etats et auquel le roi Philippe Le Bel a mis fin, récupérant leur or pour les caisses de son Etat. On peut lire certaines tendances actuelles suivant cette ligne : les efforts de certains Etats pour obliger les banques à séparer banque d’affaires et banque de dépôt (19) permettraient en effet que les difficultés des premiers n’impactent pas trop la deuxième ; dans le même ordre d’idées, tous les procès dont font à juste titre l’objet certaines très grosses banques actuellement (Barclays, etc. (20)) peuvent aussi être vus comme un moyen de récupérer l’argent des banques pour le réinjecter dans les caisses des Etats ou dans l’économie réelle…
Aucun dirigeant de grand pays ne prendra sans doute [...] la décision de « faire sauter » une banque mais une chose est certaine, c’est que la motivation et les moyens pour sauver les banques en difficultés n’auront désormais aucun rapport avec ceux mis en œuvre en 2009. Si quelque mansuétude pourrait apparaître pour les too big to fail, comme Bank of America qui semble bien mal en point , il n’en reste pas moins que les responsables seront mis à contribution au maximum.
Mais quelle que soit la politique de gestion de cette période, comme nous l’avions anticipé [en février 2012] (« 2013 : fin de la domination du dollar US dans le règlement des transactions commerciales mondiales »), ce nouveau choc va accélérer la perte d’influence des États-Unis et notamment de leur arme ultime, le dollar.
Notes :
(1) Sur ce penseur italien voir Wikipédia.
(2) Source : The New York Times, 23 janvier 2013
(3) Deux exemples de réflexion sur les conséquences d’un défaut de paiement US : à l’américaine, Preparing for the Unthinkable: Could Markets Handle a US Default? (CNBC, 17 janvier 2013), et à la russe, Could the Russian economy withstand a U.S. default? (RBTH.ru, 04 février 2013).
(4) Le genre de raisonnement que mènent les marchés US, « si les nouvelles économiques sont bonnes, tant mieux car l’économie s’améliore ; si elles sont mauvaises, tant mieux car la Fed va intervenir », montre à quel point ils sont déconnectés de la réalité. Ce qui est caractéristique du dysfonctionnement d’une puissance au bord du précipice.
(5) Cf. CNBC, Major Flu Outbreak Threatens to Slow Economy Further, 10 janvier 2013.
(6) Source : ZeroHedge, 07 février 2013.
(7) Source : US Securities and Exchange Comission (SEC), 22 janvier 2013.
(8) Source : Wall Street Journal, 04 février 2013.
(9) Source : FDIC.gov.
(10) Source : BusinessFinance, 19 juillet 2012.
(11) Source : Do Wall Street Insiders Expect Something Really BIG To Happen Very Soon?, Activist Post, 07 février 2013.
(12) Source : Après plus de 200 ans d’existence, deux banques suisses font leur révolution, Le Monde, 06 février 2012.
(13) Source : Forbes, 11 février 2013.
(14) Source : The Blaze, 26 janvier 2013.
(15) Source : Le Monde, 06 février 2013.
(16) À l’image de la banque islandaise Icesave que les autorités ont laissé choir ; et surtout, après référendum, elles n’ont pas assumé le remboursement des dettes de la banque. Source : Wikipédia.
(17) Source : La Tribune, 07 février 2013.
(18) Source : Wikipedia
(19) Source : Reuters, 02 octobre 2012
(20) Il suffit pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène de taper « bank + sued » par exemple dans Google.
(21) Source : The Frightening Truth Behind Bank Of America’s “Earnings”, ZeroHedge (17 janvier 2013)
Dans un documentaire décapant, « The Untouchables », la chaîne publique américaine PBS pose la question à 1.000 milliards de dollars : comment expliquer qu’aucun grand dirigeant de Wall Street n’ait été poursuivi en justice après la crise financière de 2008 ?
Cela va peut-être surprendre certains lecteurs : il est clair que la science extrême conduit à la ruine publique tout en luttant contre l'idée de Dieu.
Dans un livre qui va paraître incessamment, le célèbre astrophysicien britannique Stephen Hawking exclut toute intervention divine dans la création de l'univers, la force gravitationnelle suffisant selon lui pour expliquer qu'il y ait quelque chose plutôt que rien ! D'autre part un magazine vient de sortir un numéro intitulé : « Dieu existe-t-il ? (ce que les scientifiques en disent) ». Il a interrogé huit chercheurs, sur leurs recherches certes, mais principalement sur leur attitude vis-à-vis de l'existence de Dieu. Ces faits sont l'occasion de montrer comment la science extrême ruine les nations et les gens tout en se donnant des objectifs métaphysiques discutables.
DES RÉALISATIONS PHARAONIQUES
Elle conduit à des réalisations pharaoniques ainsi qu'à un florilège de projets moindres mais inutiles.
Le LHC. Retenez bien ces initiales. C'est le nom résumé du plus grand collisionneur de hadrons, ce qui, évidemment, ne dit rien à la plupart d'entre nous. Imaginons que l'on envoie se rencontrer à des allures folles des particules infiniment petites pour observer ce qui se passe lors de leurs innombrables collisions. Après 20 années d'études et de travail acharné, le premier faisceau de protons a été récemment injecté avec succès dans cette énorme machine. La propagande officielle célèbre l'événement et, pourtant, on doit s'interroger sur la pertinence de cette fabuleuse création.
Selon les projets des physiciens, la machine va tenter de reconstituer en une fraction de seconde les conditions qui prévalaient il y a 13,7 milliards d'années juste après le supposé big-bang. Nous disons le "supposé", car ce big-bang est une simple hypothèse reposant sur des calculs purement mathématiques. Les collisions doivent se produire dans un anneau de 27 kilomètres de circonférence enfoui à 100 mètres sous terre à cheval sur la Suisse et la France. Sa construction a mobilisé 7 000 chercheurs et ingénieurs depuis 15 ans. Plusieurs objectifs sont énoncés. Par exemple : « savoir d'où l'humanité vient, où elle va, et si l'univers à une fin ». D'autres parlent de percer les secrets de la matière ou de connaître la vraie vérité sur la naissance du monde (sic). Nous verrons plus loin ce qu'il faut penser de tels objectifs.
Pour plus de précision, il nous est dit qu'il s'agit de résoudre quatre grandes énigmes de la physique dans les détails desquelles nous n'entrerons pas, tellement c'est compliqué.
Pour justifier ce qui risque de sembler injustifiable, l'on ajoute un argument classique : il y aurait des retombées scientifiques à attendre dans des domaines plus pratiques. En fait, toute recherche quelle qu'elle soit et dans n'importe quel domaine peut conduire à des retombées multiples et imprévues.
Parlons maintenant « gros sous ». Le coût de l'immense appareil est évalué officiellement à 3,9 milliards d'euros, répartis entre plusieurs pays, la France comptant pour 16 %. En fait, c'est un faux calcul. L'on ne tient pas compte du phénomène du temps ; les travaux ont commencé depuis de longues années et il est nécessaire de prendre en compte des agios considérables se cumulant par le phénomène des intérêts composés ; en outre, l'on n'aura pas de résultats palpables avant de très longues années, ce qui déclenchera d'autres agios.
Comme dans toute opération étatique il faut aussi intégrer le foisonnement des organismes qui s'en occupent au sein des gouvernements, avec l'immense gaspillage de temps et d'argent habituel dans toute la pyramide étatique des pays participants.
Il est probable que le coefficient "10" appliqué aux 3,9 milliards officiels correspond bien à la réalité : il faut donc parler de 39 milliards d'euros répartis dans les divers pays. L'on n'ose pas chiffrer le nombre de chômeurs qui vont le devenir ou le rester dans ces pays par l'effet des impôts nécessaires, ni mesurer les pauvres qui le deviendront ou le resteront pour la même raison.
Si les divers pays partenaires de ce projet dantesque n'étaient pas, à des degrés divers, gangrenés par le socialisme, ils ne s'occuperaient pas au niveau de l'État de recherches de ce type mais laisseraient aux mécènes le soin de se livrer aux recherches fondamentales si l'envie leur en prend ; de tous temps la recherche fondamentale a été le fait de particuliers soit très peu argentés, soit très riches. Il se trouve en plus que la planète ne manque pas, fort heureusement, de milliardaires ayant les moyens de se payer ce caprice.
Si la recherche était libérée du poids et des chaînes insupportables de l'État, elle s'orienterait vers des objectifs pratiques pouvant rendre service à l'humanité d'aujourd'hui, et ceci selon les indications du libre marché.
Il est évident que dans l'ardeur des divers États à se lancer dans ce type de projet le "panurgisme" joue un rôle : d'autres le font pourquoi pas nous ! Des politiciens qui refuseraient que leur pays participe seraient facilement considérés comme "ringards" par la presse aux aguets.
Le lobby des physiciens joue à plein pour satisfaire leur curiosité ; ils s'appuient sur les industriels qui conçoivent ou diffusent des machines de plus en plus compliquées.
À lire les objectifs officiels, on peut penser que derrière cette opération et d'ailleurs bien d'autres semblables, il y a une curiosité parfaitement inappropriée, car elle cache mal une offensive contre Dieu et le désir de se passer de Lui. Une des particules que l'on cherche à repérer dans la machine, le Boson de Higgs, est appelée couramment la « particule de Dieu » par les chercheurs et les journalistes. Les hommes de bonne volonté savent que, seul, Dieu sait comment il a créé le monde et quand il décidera de lui assigner sa fin.
ITER. C'est une autre chimère. La machine est aussi gigantesque et située depuis 2005 à Cadarache dans le Lubéron ; elle a pour objet d'essayer de maîtriser les réactions de fusion thermonucléaire qui s'opèrent dans le cœur du soleil. Si l'essai venait à être concluant, un autre appareil devrait voir le jour pour nous délivrer une énergie apparemment gratuite. Nous avons été invités à lutter contre le soleil par la chimère du réchauffement et nous voici conviés à le copier grâce à une autre chimère.
Il est particulièrement difficile d'évoquer ces faits car l'on est ignorant des aspects scientifiques qu'il comporte. Les décideurs politiques, qui ruinent les populations en s'y engageant pour leur seul bon plaisir, sont tout aussi ignorants et c'est un danger de plus. Ils ressemblent à ces banquiers qui ont coulé leurs banques en avalisant des projets qu'ils ne comprenaient pas.
Cette fabuleuse expérience a sa première origine dans les années 1980. Après beaucoup de péripéties, elle devait démarrer en 2015 ; puis il fut question de 2019 et de 2026 ; maintenant les journaux parlent de 2060 ou de la fin du siècle. Cela reflète une autre difficulté dans l'analyse : les seules informations que l'on reçoit sont celles des journalistes qui, selon leurs habitudes, ne sont pas clairs ni complets ou, comme d'autres, ignorants.
Sur le plan du coût c'est un emballement sans limite. Au départ il était question de 4,6 milliards d'euros pour dix ans de construction. Les délais se sont envolés et aussi le prix des matériaux. Aux dernières nouvelles il serait question de 15 milliards. Grosso modo les Européens supporteront 45 % ; le reste se répartira entre la Chine, la Corée du Sud, les Etats-Unis, l'Inde, le Japon et la Russie. Le nombre total de pays contributeurs est de 34.
Comme toujours dans les projets publics, et nous sommes peut-être les seuls à le montrer, c'est le coût sec qui est annoncé et pas du tout le coût véritable. Deux éléments manquent toujours. D'abord les dépenses adjacentes ; dans chacun des 34 pays partenaires une foule de dépenses adjacentes se déclenchent pour gérer l'immense projet avec des créations d'organismes et de fonctions, sièges de fructueux fromages.
En outre, plus les projets sont chimériques plus ils s'étalent dans le temps et les intérêts composés partent alors en fusée. Il faudrait pouvoir établir le calcul du coût total prévisible à la fin du siècle avec un taux raisonnable d'intérêt de 3 %. Les chiffres publiés par la presse ne sont pas assez précis pour établir ce calcul essentiel. Notons en outre qu'il s'agit d'une simple expérience pour montrer la faisabilité de la copie du soleil : en cas de succès et après le "copier" il faudra le "coller", soit pourquoi pas un siècle de plus !
Pour mesurer l'étendue du travail, quelques chiffres probablement assez exacts ont été publiés. Pour niveler le site de 40 ha il a fallu déplacer 2 millions de m³ de terre soit autant de volume que la pyramide de Khéops. L'édifice sera de 60 mètres de haut et pèsera 23 000 tonnes.
Venons-en aux écolos qui sont les grands gagnants de l'incroyable entreprise. Ces personnages sont des fumistes, mais ils ont une immense qualité : ce sont des vendeurs de l'impossible ; leur champion est Nicolas (le grand, pas l'autre), car Hulot a fait sa fortune sur l'art de vendre à la terre entière la chimère du réchauffement.
Pour la chimère de l'ITER, ces écolos s'appuient en partie sur une route à grand gabarit qui a dû être bâtie au sud du Lubéron pour faire passer 300 convois exceptionnels pendant cinq ans. Cette route avec son trafic futur est une vraie insulte aux paysages du Lubéron et aux populations environnantes ; elle restera pendant longtemps la signature visible du pouvoir dictatorial mondialiste en place.
Ils ont obtenu de la région PACA que pour chaque euro affecté au réacteur un autre euro serait affecté aux énergies "durables" et à la maîtrise de l'énergie. Comme ces fumistes sont arrivés à domestiquer un grand nombre d'États, l'exemple de cette compensation peut être suivi ailleurs qu'en France : il y a de quoi frémir car le coût total pourrait s'envoler plus haut encore.
Parmi les projets décidés en PACA, citons : l'isolation thermique des bâtiments, 100 000 panneaux solaires sur le toit des lycées, 40 chaufferies à bois, une cinquantaine de centres culturels subventionnés pour l'amélioration de leurs performances environnementales, 30 000 chèques énergies renouvelables donnés aux particuliers. Cette énumération n'est pas limitative ; ces projets sont tous ruineux car reposant tous plus ou moins sur des subventions publiques ; c'est donc une nouvelle cause de ruine résultant du mariage incestueux entre ITER et les écolos et s'ajoutant à la cavalcade des coûts.
Devant cette fabuleuse et magnifique farce internationale qu'est le projet ITER, interrogeons-nous sur l'étrangeté de son apparition au niveau mondial. Comment est-ce possible ? Au départ se trouve la mise en place accélérée de la dictature mondialiste qui fait fi de la liberté des personnes et des États et intervient dans tous les domaines jusqu'aux plus inattendus. Le jeu des lobbies s'engouffre alors avec allégresse. Observons ici le lobby des scientifiques déjà cité plus haut, celui du bâtiment, celui des banquiers. D'une bizarre façon se trouve aussi celui des écolos, qui y trouvent, comme signalé, une magnifique occasion de faire fructifier leur business.
Ensuite, s'ajoute la cupidité solidaire des politiques de tous niveaux et de tous pays : un projet de cette ampleur génère partout de fructueux fromages avec la rivière argentée de l'argent public.
Pour lancer et entretenir la chimère, il fallait cependant pour les décideurs politiques s'abriter sous une apparence de bonne compagnie. Le rêve insensé d'une énergie gratuite arrive à point nommé et le tam-tam médiatique le répète à l'envi ? En outre, pour des ignorants, il est toujours élégant de se rassurer en jouant au faux savant.
Le résultat le plus certain est la ruine pour des États, en majorité surendettés, la ruine allant par une chaîne de conséquences inéluctables fracasser d'abord les plus pauvres de la planète.
Un pouvoir français soucieux du bien commun arrêterait la catastrophe pendant qu'il en est encore temps en révélant au peuple la vérité et en dénonçant les traités correspondants.
La NASA : Un mot de cette machinerie américaine. L'objectif de l'expédition sur la planète Mars est clairement l'espoir de trouver des traces d'eau supposées être la signature d'une vie anciennement éteinte. Ainsi se trouverait la confirmation d'une vie antérieure à sa venue sur terre accréditant l'idée que l'homme et pourquoi pas le cosmos entier seraient arrivés par hasard ici ou là. Il est vrai qu'aux USA où les électeurs sont moins dociles qu'en France la NASA doit batailler dur pour garder ses privilèges et son financement.
Il y a beaucoup d'autres dépenses générées par la science extrême et qui bien que plus modestes forment des totaux respectables.
Toutes ces dépenses extravagantes ont un trait commun signalé pour le LHC : tenter de se passer de Dieu.
L'EFFET DE RUlNE
Par le canal de cette science extrême, la ruine se répand à grande allure pour plusieurs raisons. D'abord les dépenses sans limite ; ce sont quasi exclusivement des dépenses publiques, lesquelles conduisent aux impôts et à l'endettement public dont l'effet sur la paupérisation est connue ; s'ajoute l'assèchement corrélatif des fonds destinés aux recherches utiles et avec résultats applicables.
La ruine vient aussi par le processus de décision ; aucun des électeurs qui alimentent ces machines fantastiques par leur sueur n'est convié à décider. Les décisions sont prises dans des bureaux cadenassés par les gouvernements des divers pays partenaires : c'est l'arbitraire d'autant plus que les décideurs politiques ne comprennent pas plus que nous autres les données scientifiques ; ils sont en fait terrorisés par la crainte de paraître timorés ou démodés. Evoquer l'effet de ruine c'est, bien entendu, montrer comment, par conséquences successives, l'on arrive à la désolante prospérité des restos du cœur.
Au final, ce sont les lobbies qui décident : ceux des physiciens, des industriels, des travaux publics et d'autres. Dès lors que les contribuables acceptent d'apporter gentiment leur argent, pourquoi se gêner ?
Certains objecteront que la science extrême conduit à des retombées dans la vie courante et ils trouveront toujours un exemple ; fatale erreur : tout travail scientifique, surtout quand il se déroule dans des entreprises privées, aboutit quelque part à des résultats tangibles ailleurs et souvent imprévus. D'autres avanceront le nombre d'emplois créés pour construire, entretenir et exploiter : erreur aussi car la recherche privée crée de multiples emplois.
L'EXISTENCE DE DIEU
Finalement, quant à l'existence de Dieu, le numéro du magazine évoqué plus haut est très révélateur. Il apparaît que l'on ne peut pas faire carrière dans ce milieu si l'on s'affiche vraiment croyant. Certains des chercheurs interrogés se disent timidement chrétiens mais avouent qu'il est difficile de professer ouvertement le créationnisme dans le métier qu'ils exercent : Or, peut-on être vraiment chrétien sans croire ouvertement à la création de l'univers par Dieu dans un acte de sa Miséricorde infinie ? D'autres déclarent sans ambages que tout est venu par hasard sans s'apercevoir que la notion de hasard ne peut exister que dans le cadre de la création. De même si la force gravitationnelle explique tout jusqu'à l'homme et jusqu'aux plus grands savants, c'est repousser le problème car la loi de la gravitation universelle ne peut exister que dans le cadre d'une création.
En fait il apparaît que la raison principale de tous ces travaux avec la ruine en conséquence est bien la lutte de certains contre l'idée de Dieu dont on aimerait bien se passer. Il y a donc conjonction entre la ruine et la lutte ouverte contre Dieu.
Cela s'explique. Quand après la chute, l'homme fut chassé du jardin d'Eden, il découvrit un univers hostile. Mais Dieu dans sa Miséricorde lui avait laissé l'usage de la raison pour lui permettre de dominer la nature. Une multitude de grands saints ont célébré la Providence divine, laquelle a tout disposé non seulement pour le salut éternel de l'homme mais aussi pour ses besoins matériels ; c'est si vrai que, malgré ce que dit la propagande officielle, des milliards d'hommes auraient tout ce qu'il faut pour se nourrir, se vêtir, se former, etc, si des pouvoirs dictatoriaux et abusifs ne captaient pas la richesse de leurs peuples, ceci pour leur avantage personnel.
Sainte Catherine de Sienne, qui reçut des dictées directement de la Sainte Trinité, a écrit : « La science est bonne en soi mais elle peut être dépravée par le mauvais usage que le savant en peut faire ».
Il est donc essentiel que les hommes ne gaspillent pas leurs talents en se livrant à une offensive contre Dieu.
Michel de PONCINS, Rivarol
< micheldeponcins@orange.fr >.
Merkel et Cameron sont faits pour s’entendre. Tous deux de droite, politiquement conservateurs, économiquement libéraux, partisans du libre-échange… Le grand large est l’âme de l’Angleterre et depuis que l’Allemagne s’est réunifiée, elle a renouée avec sa grande politique mondiale d’antan...
Le colbertisme en tant que pratique économique est une application du mercantilisme théorisé bien avant Colbert, notamment par Bodin, Garrault, Laffemas ou encore Montchrétien, des économistes réputés de cette époque.
Jean-Baptiste Colbert arrive donc à la surintendance des finances, sorte de ministère des finances et de l’économie, en septembre 1661, au moment de l’arrestation de Fouquet.
L’idée phare qu’il a défendu tout au long de sa carrière a été que l’économie devait être au service de l’Etat et de la politique qu’entendait mener le Roi. Pour cela il se basa sur deux principes qui sont, d’une part la maîtrise des flux monétaires et d’autre part une vue statique de l’économie.
Ces deux principes voulaient que l’augmentation de l’argent dont disposait le pays se faisait aux dépends d’un autre pays. Il fallait donc le retenir par tous les moyens. Pour schématiser, plutôt que de faire entrer et sortir l’argent du pays, il vaut mieux fixer le flux entrant de capitaux dans des investissements sur le sol français (Par exemple dans des entreprises) et faciliter les flux sortants de biens manufacturés au sein des usines françaises. Le but ultime étant d’avoir une réserve de capitaux importante à l’intérieur ainsi qu’une balance du commerce extérieur en excédent. Colbert mit donc en place des contrôles douaniers sévères pour éviter une fuite des capitaux mais aussi pour favoriser le marché intérieur aux dépends de l’offre étrangère.
Dans la vision de Colbert, seul l’Etat a une vue d’ensemble sur l’économie du pays plutôt que de laisser faire les différentes professions qui défendent leurs intérêts uniquement.
L’action de Colbert sur l’économie de notre pays s’est portée suivant deux axes : l’économie tournée vers l’intérieur et celle tournée vers l’extérieur.
En France, il choisit de donner une impulsion à l’industrie car il compte sur elle pour rivaliser avec les grandes puissances économiques que sont, à l’époque, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas. Il décide d’unifier le marché intérieur pour faire circuler de manière équitable les marchandises. Il crée les manufactures royales pour attirer les ouvriers qualifiés et favoriser l’innovation.
La mise en place progressive d’une uniformisation des différents règlements sur la fabrication de produits manufacturés pour obtenir une montée en gamme généralisée de la production française.
La création des manufactures participe de ce bouleversement en soumettant les entreprises à un contrôle direct de leurs pratiques.
Versailles étant un des endroits les plus fréquentés par la noblesse du monde à l’époque, Colbert s’en sert comme d’une vitrine pour exporter l’excellence française sur la planète. C’est un plan simple et redoutable à la fois : d’une part, il valorise la production intérieure en empêchant autant que faire se peut les produits étrangers de rivaliser avec ceux fabriqués en France, d’autre part il favorise la demande étrangère pour les produits manufacturés français. Cela permet une croissance de l’importance de la France dans le commerce international et surtout, ce qui est le coeur de la stratégie colbertiste, c’est l’enrichissement du trésor royal qui augmente de façon considérable. Colbert poursuit ce but depuis son accession au poste de surintendant des finances. Cet enrichissement du trésor permet à Louis XIV de mener les nombreuses guerres.
A l’étranger, Colbert mise en grande partie sur la flotte de commerce pour concurrencer le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Il favorise la constitution des grandes compagnies de commerce sur le modèle hollandais et facilite leurs implantations outre-mer par la création de comptoirs de commerce dans les colonies.
Le système qu’il établit en France continue son oeuvre malgré sa mort prématurée en 1683. Le corps des inspecteurs devient un véritable corps au service de la valorisation de la production française.
Cependant, le colbertisme se trouve confronté à la montée du libéralisme, poussé par les Lumières. Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, reprenant le vocabulaire faisant « l’éloge de la liberté », des économistes et chefs d’entreprises poussent le pouvoir pour qu’il abandonne les règlements qui uniformisaient la production de chaque objet sur tout le territoire national.
La révolution se chargea de raser ce que les rois n’avaient pu se résoudre à complètement abolir: par le vote du 27 septembre 1791, les Constituants décidèrent l’abolition des règlements de fabrication et de l’Inspection des manufactures.
Loin de résoudre les problèmes soulevés par un dirigisme un peu trop appuyé de l’Inspection des manufactures, l’abolition décrétée par l’assemblée constituante en crée de nouveaux: elle frappe d’infamie toute idée d’appliquer une règlementation quelconque dans la production d’un produit.
Cela supprime aussi le rôle d’intermédiaire entre les entreprises et l’Etat que jouait l’Inspection et oblige l’Etat à légiférer de manière générale et non par branche comme le bon sens le voudrait. De plus le corollaire de la suppression de l’Inspection a amené celui des corporations, ce qui empêche le développement de réelles organisations sociales. Nos syndicats français n’en sont que la pâle imitation. La conséquence de cette suppression est une organisation des syndicats sur une base politique et non professionnelle, contrairement à l’Allemagne par exemple.
Sans pour autant idéaliser ou de dénigrer l’action, il faut reconnaître à ce grand homme le mérite d’avoir toujours voulu mettre l’économie au service de la grandeur de la France et, cela de manière volontariste. Le problème de l’Etat aujourd’hui serait son incapacité à déterminer une politique économique claire, enchaîné qu’il est par le libéralisme issu des Lumières. De plus le destin de l’économie française échappe aux mains des politiques. L’économie n’est donc plus subordonnée au politique. Ce changement est conjugué au transfert à l’Union européenne de nombreuses prérogatives capitales dans le domaine économique, notamment dans le domaine monétaire.
Bibliographie :
MINARD, Philippe, La fortune du colbertisme, État et industrie dans la France des Lumières, Paris, Fayard, 1998.
BRUXELLES (NOVOpress) – Alors que le scandale de la viande chevaline dans les barquettes surgelées de lasagnes Findus a remis au premier plan la question de la sécurité alimentaire au sein d’un système agro-alimentaire mondialisé de plus en plus difficilement contrôlable, la Commission européenne vient d’annoncer qu’elle autorisait à nouveau l’utilisation de farines animales pour l’alimentation des poissons d’élevage.
Les poissons d’élevage pourront donc à nouveau être nourris avec des farines de porc et de volailles à compter du 1er juin.
On se souvient que ce mode d’alimentation totalement anti-naturel avait conduit à la crise de la « vache folle », l’épidémie d’Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) qui avait entraîné l’abattage d’un nombre considérable de bovins transformés de force en carnivores.
Cette autorisation d’usage pour les poissons ne serait que la première étape d’une réintroduction plus générale des farines animales dans les circuits d’élevage industriels. En effet la Commission «entend proposer une autre mesure pour réintroduire l’utilisation des PAT – farines animales – de porc et de volailles pour les volailles et les porcs, seul le cannibalisme à l’intérieur de mêmes espèces étant interdit. »
«Cette réintroduction des farines animales améliorera la durabilité à long terme du secteur de l’aquaculture, car ces PAT pourraient être un substitut précieux aux farines de poisson, qui sont une ressource rare», indique notamment la Commission dans un communiqué.
Cette décision montre une fois encore que les exigences économiques des lobbys de l’industrie agro-alimentaire s’imposent à la fois au « principe de précaution » et aux exigences de protection de la santé publique.
Une nouvelle invitation à privilégier le local, l’artisanal et le biologique pour résister à cette inquiétante dérive.