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Pour analyser, il faut regarder les choses telles qu’elles doivent l’être. Que vous soyez pro-RN ou anti, cela ne changera rien aux constats que je vais poser ici et qui vont dans les semaines, les mois et peut-être les années à venir poser de gros problèmes à notre pays. Je partage donc avec vous tous un raisonnement en plusieurs étapes qui conduit à une conclusion.
Le régime électoral du scrutin d’arrondissement à deux tours, entre lesquels les grenouillages entre directions de partis peuvent s’opérer, n’est qu’une parodie.
C’est en cela que la Ve République est devenue une Ripoublique bananière, où l’argent étranger vient influencer l’expression des électeurs, grâce à une campagne médiatique de haine et de mensonges d’une ampleur considérable, rappelant la technique de base des orateurs marxistes : « Fais haïr tes adversaires ».
La campagne de l’entre-deux-tours n’a pas eu d’autre objet, pas d’autre projet que de dissuader le vote RN. Tous les regards ont été focalisés sur le parti, observé à la loupe. Simultanément, il a été dit et répété que le Nouveau Front populaire (NFP) n’avait aucune chance de gagner. Finalement convaincus que l’extrême gauche n’avait aucune chance de gagner tandis que l’extrême droite pouvait devenir majoritaire, de nombreux électeurs ont pensé que le barrage allait sanctionner les deux extrêmes, faisant surgir une majorité centrale, forcément centriste.
La gauche a gagné, le camp présidentiel également, le RN, oui aussi, allez tout le monde y va de sa satisfaction de soirée électorale, on a envie de dire, comme trop souvent. Il est certain, n’en déplaise à beaucoup que la gauche est victorieuse, pas assez pour obtenir la majorité absolue, tant s’en faut. La macronie peut se satisfaire d’avoir limité la casse et de garder une force qui fera jeu égal avec le RN qui ne parvient pas à concrétiser la large domination des urnes du premier tour, tout en restant majoritaire en nombre de voix. Les fameux républicains, pas ceux du parti du même nom qui eux s’en sortent honorablement, peuvent donc se soulager d’avoir évité ce qu’ils ont décrit pendant une semaine comme le pire, en écartant du pouvoir, le seul parti qui individuellement bat tous les autres et améliore son score du 30 juin. Cette satisfaction là est bien mince, sauf à tenter de se rassurer sur l’avenir. C’est là le jeu à la fois des désistements et du mode de scrutin. Personne ne peut gouverner, mieux, ceux qui même au second tour sont devant, se trouvent par le truchement des arrangements en troisième position. On appelle cela la démocratie parait-il, ou comment maquiller une défaite en victoire. En réalité, les partis perdants acoquinés se retrouvent gagnants au second tour, les Français héritant donc des perdants pour qui ils n’ont majoritairement pas voté : subtil.
Alors que l’hystérie politico-médiatique se déchaîne contre le Rassemblement national avec une virulence qu’on n’avait pas vue depuis 2002 (et pour cause !), les macronistes et même des membres des Républicains se retrouvent alliés avec le Nouveau Front Populaire et La France Insoumise… malgré le fait que plusieurs membres de ce parti aient tenu des propos ou publié des contenus bien plus antisémites que toutes les sorties de Jean-Marie Le Pen à l’époque. Pour Jean-Yves Le Gallou, c’est la preuve que l’antisémitisme n’est finalement qu’un prétexte à la diabolisation…
Cette campagne électorale des législatives ne remettra évidemment pas en cause la République, malgré les grandes exclamations et déclamations des défenseurs autoproclamés de celle-ci, et les idées royalistes ou les propositions monarchiques n’ont guère été abordées alors que la question des institutions mériterait largement d’être évoquée aussi au moment même où celles de la Cinquième semblent compromises par l’attitude (suicidaire ?) du Président de la République et par les emballements d’un Nouveau Front Populaire dont certains partisans prônent l’établissement d’une Sixième qui ressemble furieusement à la Quatrième… Et pourtant ! Si le Rassemblement National et le NFP sont des alternances possibles au sein de la République française, la Monarchie royale pourrait bien constituer une alternative crédible, pour autant que les royalistes (entre autres) sachent la présenter et le Prince l’incarner. Bien sûr, pas pour tout de suite : non que la nécessité ne s’en fasse pas sentir aujourd’hui et depuis fort longtemps, mais parce que les esprits n’y sont pas préparés et que rien ne peut se faire sans une visibilité importante et un minimum d’accord sur la forme institutionnelle à instaurer. Cela impose aux actuels royalistes de travailler, y compris au sein des institutions républicaines, pour préparer la transition institutionnelle et constitutionnelle qui pourra mener à l’instauration pleine et entière d’une véritable Monarchie royale.
Halte au sketch, aux congratulations, à la gloriole bruyante. Car ce tapage triomphant n’est qu’un grossier trompe-l’œil. Tout est affaire de récit. Jean-Luc Mélenchon, peu après 20 heures et la publication des résultats signant l’arrivée en tête du Nouveau Front populaire, prend la parole. Il se réjouit bruyamment de la défaite du Rassemblement national qui, à l’écouter, aurait été balayé. Mais la réalité est tout autre : si l’on en croit les estimations à l’heure où j’écris ces lignes, son parti La France insoumise stagne, tandis que le Rassemblement national voit son nombre de députés presque multiplié par deux. En nombre absolu, le Rassemblement national a rassemblé près de neuf millions de voix, contre 7 millions pour le NFP et un peu plus de 6 millions pour Ensemble.
Les résultats officiels ce matin sur le site du ministère de l’Intérieur montrent que les Français se sont véritablement fait voler les élections, par des manipulations et des bricolages politiciens. Je vous laisse découvrir, pour ce second tour, la différence entre le nombre de voix obtenus par chacun des partis et le nombre d’élus qui en résulte : 10.110.084 de Français ont voté pour le RN & alliés au second tour, 7.005.499 pour le NFP et 6.314.609 pour Ensemble :