
Vidéo : La journaliste Charlotte d’Ornellas estime que “La justice a saboté l’élection présidentielle”. Extrait tiré de l’émission « L’heure des Pros » du 28 janvier 2020.
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Qui l’eût cru ? On pensait l’enfouissement des candidats LREM réservé à ces territoires perdus de la France périphérique, rurale, où le macronisme n’a jamais vraiment pris, et où le RN est fort, comme en Lot-et-Garonne, où aucun des trois députés LREM n’est candidat dans les grandes villes, villes où ne figure pas même une liste LREM officielle !
Mais la fuite des LREM gagne à présent les villes et même les villes touristiques, balnéaires, à la population riche et âgée, qui offraient des scores staliniens à Emmanuel Macron, encore, lors des européennes de juin dernier, et où son parti LREM pouvait espérer faire plus que de la figuration. On apprend, chaque jour, une nouvelle désertion, et pas seulement des sans-grade : des ministres, des députés « jettent l’éponge », comme dit pudiquement la presse locale.
En 2017, Emmanuel Macron avait promis une sorte de « nouveau monde ». Les contours de ce dernier ? Tout le cynisme de l’« ancien monde », l’amateurisme en plus, tel qu’en témoigne la joyeuse ribouldingue des prochaines élections municipales. Résumons.
Comme souvent ou presque toujours, tout commence à Paris, avec le duel fratricide opposant un Benjamin Griveaux à un Cédric Villani, se présentant tous deux sous l’étiquette LREM. En d’autres temps, les caciques du « vieux monde », un Chirac ou un Mitterrand, auraient réglé l’affaire sur ce mode : « À toi la tête de liste et à toi un maroquin dans un prochain remaniement ministériel. » Voilà qui n’aurait pas duré plus d’un quart d’heure, douche comprise.
Le seuil de 9 000 habitants en dessous duquel les candidats ne se voyaient pas attribuer de nuance politique a notamment été rejeté.
C’est un véritable camouflet pour le gouvernement. Le juge des référés du Conseil d’Etat, dans son ordonnance du vendredi 31 janvier, a donné droit aux requêtes qui contestaient trois des dispositions de la circulaire adressée le 10 décembre 2019 aux préfets par le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, sur l’attribution des nuances politiques pour les élections municipales et intercommunales des 15 et 22 mars.
Entre les petits arrangements statistiques, le retrait de certaines candidatures et les candidatures dissidentes, la majorité présidentielle est à la peine à moins d’un mois et demi des élections municipales.
Une campagne dans la douleur pour l’exécutif. Après seulement trois années d’existence, La République En Marche doit faire face à ses premières élections municipales… un scrutin qui intervient dans une séquence difficile pour la majorité après plus d’un an de manifestations des Gilets Jaunes et une mobilisation syndicale qui n’est pas loin de fêter ses deux mois d’existence.
Contexte compliqué et maillage territorial complexe à créer. En France, les majorités en place perdent régulièrement les scrutins intermédiaires et LREM doit, en plus de ce facteur institutionnel presque naturel, faire face à l’implantation de longue date de l’ancien monde, à savoir la droite parlementaire et la gauche socialiste et ses alliés. Reste à la faveur de la majorité sa capacité d’aspirer les opportunistes de droite comme de gauche… soucieux en bons apparatchik de préserver leur siège plutôt que de défendre leur parti ou même leurs convictions.
Les Républicains consultent actuellement leurs adhérents pour connaitre les thèmes qui les intéressent. L’immigration ne fait pas partie des 12 enjeux proposés. L’abrogation de la loi Taubira non plus.
Selon un sondage, trois Français sur dix voudraient sanctionner Emmanuel Macron aux prochaines élections municipales. Ils ne seraient que 12 % à soutenir l’exécutif et 58 % n’envisagent de voter qu’en fonction d’enjeux spécifiques à leur commune. Le renouveau serait-il à court de charisme ?
À Paris, on rechigne à donner son avis. Il faut dire que La République en marche séduit toujours 26 % des suffrages, contre 23 % pour le maire sortant (PS) et 20 % pour Les Républicains. Le conflit d’intérêts et le manque cruel de stratégie dont ils font preuve ne les mèneront pourtant pas au trône de velours. Derrière eux, enfin, il y a les Verts, à 10 %, et l’éternelle querelle du ralliement.
3 députés LREM viennent de quitter le groupe (Frédérique Lardet, Paula Forteza et Valerie Petit) et 2 autres sont exclus (Sabine Thillaye et Cédric Villani). Sabine Thillaye était en conflit avec sa famille politique parce qu’elle refusait de céder sa place à la tête de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée. Dans un communiqué, Sabine Thillaye dénonce son exclusion du groupe LaREM.
« Une décision dictée par une logique d’appareil (qui) tourne le dos aux idéaux du mouvement et aux respects des institutions. »
De son côté Paula Forteza explique :
Depuis la rentrée 2019, nous sommes nombreux, au sein de la majorité, à attendre l’Acte II. Je suis de celles et de ceux qui espéraient un tournant social et écologique. Malheureusement, nous assistons à la politisation de sujets qui attisent les divisions — je pense notamment aux débats sur l’immigration –, alors que les priorités des français sont toutes autres, en ce qui concerne l’environnement, la démocratie, et la lutte contre les inégalités.
Ce dimanche, c’était jour d’élections régionales dans certaines régions d’Italie.
Les médias mainstream font leurs choux gras en annonçant la défaite de La Ligue de Matteo Salvini dans le bastion rouge qu’est l’Emilie-Romagne depuis la fin de la seconde Guerre Mondiale et oublient de noter la victoire écrasante de la coalition de droite en Calabre : avec 55%,4% des voix la coalition de Salvini gagne 21% depuis 2014 et écrase une gauche à 30% et qui en faisait 61% en 2014, preuve de sa dégringolade .