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élections - Page 193

  • Dans le piège du référendum

    6a00d8341c715453ef0240a485f3ea200d-320wi.jpgEn date de ce 9 mai, le conseil constitutionnel validait pour la première fois une proposition de loi référendaire. Celle-ci s'appuie sur une disposition[1] de l'article 11, réformé en 2008, jamais appliqué jusque-là.

    Ceci ouvre la voie à une censure de la privatisation d’ADP. Dans le cadre de cette procédure, ceux qu'on nomme abusivement les Sages ont ainsi confirmé leur propre montée en puissance au sein des institutions de la Cinquième république.

    Les oppositions avaient tiré une première salve, le 10 avril, en ralliant 248 parlementaires à cette initiative. Droite et gauche avaient ainsi soutenu une proposition de loi tendant à sanctuariser "le caractère de service public national des aéroports de Paris-Charles-De-Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget".

    De la sorte, sur ce dossier précis d'Aéroport de Paris, va se jouer une épreuve de force entre,

    - d'une part Macron, contraint par le délabrement des finances de l'État, mais soutenu seulement, sur le terrain, par l'organisation de ses fidèles bras cassés de la République [soi-disant] en marche,

    - et pratiquement l'ensemble des autres forces politiques...

    Il va falloir maintenant, pour franchir la deuxième étape, que, toutes oppositions confondues, RN comme PCF, LR comme LFI s'emploient (conjointement ?) à recueillir, dans un délai de 9 mois, la signature de 4 717 396 d'électeurs français, seuil précis rappelé par la décision du conseil constitutionnel.

    Certains salueront sans doute la nouveauté institutionnelle depuis l’inscription du RIP dans la Constitution.

    Or, dès maintenant il s'agit surtout d'un important revers pour l’exécutif.

    Depuis son adoption en 1968 la Constitution a toujours reconnu le principe des référendums. Inchangé depuis 60 ans, son article 3, alinéa 1, a été rédigé ainsi : "La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum."

    Ceci tend, de façon très claire, à équilibrer démocratie représentative et démocratie directe.

    Après qu'il eut été élu en 1958 au suffrage indirect, et après avoir mis fin à la guerre d'Algérie de façon dramatique, De Gaulle ouvrit en 1962 une nouvelle crise politique. Il proposa le 20 septembre, une réforme de l'article 7 fixant le mode d'élection du chef de l'État. Celle-ci allait aboutir au système qui fonctionnait encore[2] en 2017. L'ensemble des partis protestèrent ; il se forma un cartel des non. Président du Sénat, Gaston Monnerville qualifia de "forfaiture" la signature, par le Premier ministre, du décret du 3 octobre, officialisant le projet. Le 5 octobre, la coalition hétéroclite des radicaux et des démocrates chrétiens, des indépendants-paysans, des socialistes et du PCF, vota contre le gouvernement Pompidou[3]. Le 28 octobre, le oui l'emporta par 62 % des voix. L'Assemblée fut dissoute et des élections législatives se déroulèrent les 18 et 25 novembre. Elles ne traduisirent pas vraiment une adhésion au parti gaulliste : ses candidats n'obtinrent que 32 % des voix[4]. Mais, fort de 230 députés et appuyé par les 18 giscardiens, il allait pouvoir gouverner. Les modérés du CNIP[5] perdirent 97 sièges, le parti communiste passant de 10 à 41 députés.

    Entre-temps et dans ce contexte, le Conseil constitutionnel, par une Décision du 6 novembre 1962, avait, considéré que le référendum représente "l'expression directe de la souveraineté nationale". Ceci est devenu doctrine officielle du droit public.

    Sous la Cinquième république, méfiante vis-à-vis des élus, la pratique référendaire a donc d'ores et déjà connu une vogue sans précédent dans l'histoire si mouvementée de la démocratie française.

    On peut dire aussi que le recours, dans certaines circonstances, au référendum, marque particulièrement la conception gaullienne du pouvoir. La doctrine en remonte au discours de Bayeux de juin 1946 où le chef de la France libre, démissionnaire depuis 6 mois de la présidence du Conseil, affirmait la nécessité d'un accord avec "le peuple dans ses profondeurs". Quand, en avril 1969 cet accord eut manifestement disparu, le vieil homme retourna à Colombey-les-Deux-Églises, "dans sa solitude et son chagrin".

    Dans la procédure en cours, une fois atteint le nombre de 4,7 millions de signatures, ce qui imposera une importante mobilisation militante des opposants, la question deviendra pour ou contre Emmanuel Macron[6]. Les sondages les plus optimistes évaluant autour de 25 % le nombre de ses partisans, voilà qui peut conduire le pays à une crise politique majeure et inattendue.

    Très vite le débat référendaire se déplacera.

    On entendra les arguments les plus variés.

    Les uns se réclameront de l'étatisme, de gauche ou de droite, contre toutes les formes de privatisation. À plus juste titre, d'autres dénonceront un capitalisme de connivence, qui ne saurait se confondre avec la libre entreprise ; on rappellera aussi les erreurs récurrentes et systémiques commises par la haute administration, notamment dans la rétrocession des autoroutes au capital privé. Plus largement, on peut faire confiance à l'obsession antilibérale française[7] pour s'emparer de la campagne. Et on mesurera sans doute en cette occasion la justesse de l'observation amère de Nicolas Lecaussin : "Macron réussit à discréditer le libéralisme sans le pratiquer !"[8]

    Soulignons par ailleurs que l'engagement du chef de l'État dans le soutien à la liste de Mme Loiseau peut également conduire à une censure personnelle. Le scrutin européen du 26 mai risque de préfigurer un référendum-plébiscite. Que l'argument ait été utilisé par la présidente d'un parti d'opposition ne l'empêche pas d'exprimer une vérité. Un échec de la liste présidentielle pourrait délégitimer gravement la présence de Jupiter en son Olympe.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] Article 11 alinéas 3 et 4 de la Constitution.
    [2] Seule la durée du mandat a été ramenée à 5ans, au lieu de 7, en l'an 2000.
    [3] Ce fut l'unique motion de censure adoptée depuis la fondation du régime gaullien.
    [4] L'ensemble des candidats étiquetés Majorité présidentielle n'avait obtenu que 39 % des suffrages.
    [5] Parmi lesquels siégeaient quelques ténors de l'Algérie française, dont Jean-Marie Le Pen.
    [6] Un correspondant particulièrement estimable signale "une erreur dans [mon] analyse institutionnelle. Le mécanisme du référendum d'initiative partagée, dans la rédaction actuelle de l'article 11 de la constitution, quand bien même le texte obtiendrait les 4 millions et quelque de signatures (seuil trop haut à mon sens), n'emporte pas consultation des citoyens, sauf si le Parlement refuse d'examiner le texte dans les 6 mois. Dans le cas contraire, l'examen par les deux chambres suffit à purger la question." En fait, on peut craindre que cette hypothèse coûte très cher à la popularité du président qui bloquerait ainsi le vote des citoyens.
    [7] cf. le livre de Nicolas Lecaussin consacré à cette obsession, aux Editions Libréchange.
    [8] cf. son entretien publié par Le Figaro le 31 mars.

    https://www.insolent.fr/

  • Nathalie Loiseau en Super Mario : le naufrage de LREM à la portée des enfants

    Prestations sans relief, bourdes et charisme de portemanteau ont été jugés insuffisants à convaincre l’électeur de ne pas voter pour la candidate LREM. Chez les macroniens, on ne rigole pas avec l’inefficacité. 
    L’impopularité est une affaire de professionnels. 
    À cette fin, et en guise de touche finale, le mouvement a dévoilé sa dernière trouvaille : un jeu vidéo façon Super Mario dans lequel le rôle du héros à moustache est tenu par Nathalie Loiseau.
    Vêtue de sa célèbre veste rouge, la candidate, pilotée par le joueur, caracole, saute en l’air, risque sa vie pour tenter de récupérer les étoiles du drapeau européen volées par le tandem Mélenchon-Le Pen. Les élèves des classes maternelles et primaires exigent le droit de vote. 
    Leurs parents, en revanche, sont désormais convaincus que LREM les prend pour des simples d’esprit. 
    L’objectif est atteint. 
    La deuxième place est à portée de la main.
    Par une logique qui échappera à l’électeur moyen, Donald Trump figure aux côtés des deux méchants Français voleurs d’étoiles. 
    Dans cette confusion, il n’est pas exclu que le président américain obtienne 1 ou 2 % aux européennes. 
    Une occasion de perdre encore quelques voix ne se refuse pas.
    La plaisanterie aurait coûté entre 5.000 et 10.000 euros, selon les estimations. 
    Chiffre que le parti n’a pas souhaité commenter. 
    Piloter Nathalie Loiseau avec un joystick n’a pas de prix. 
    Qui n’a pas rêvé de la mener jusqu’à une réunion Tupperware® ou à un concours de Miss Camping ?
    Jean-Luc Mélenchon n’apprécie pas de se voir incarné par un personnage nommé « Mélenrus ». 
    Allié de la Russie de Poutine ? Lui ? Jamais ! 
    Il s’agirait d’une boulette, selon la chargée de communication. « C’est le prestataire qui a choisi les noms… », se défend-elle. 
    Amateurs jusqu’au bout des ongles ! Baltringues en toutes circonstances. 
    Le cahier des charges est respecté à la lettre.
    Alexis Corbière se joint à son chef de file pour faire remarquer que les « Jeunes avec Macron » ont copié les « Insoumis » qui avaient, eux aussi, proposé un jeu vidéo pour la campagne de 2017. 
    À l’avant-garde de l’infantilisme ! 
    Même gadget, même idée ridicule. Ils étaient les premiers ! Que leur reste-t-il, désormais ?
     Le hochet, le bavoir à l’effigie de Mélenchon, le collier de nouilles garanties sans OGM ? 
    Le désarroi se lit dans le regard de Corbière. 
    Faire plus couillon ne sera pas facile.
    Signe du destin : la programmation du jeu n’est pas au point. Trop compliqué. 
    Super Loiseau ne parvient pas à attraper les étoiles ! CQFD. 
    L’hyperréalisme du concept est impressionnant.
    Les bouffons avec Macron ont encore quelques jours pour propulser leur candidate en troisième position. 
    Les idées fusent : la faire apparaître déguisée en Batman dans un meeting, la gonfler à l’hélium et la promener au-dessus des grandes villes de France à l’aide d’une ficelle tenue par Édouard Philippe, lui faire prendre 50 kilos… 
    Rien n’est perdu. Elle peut encore descendre dans les sondages.
    Après l’échec électoral, le public attend le parc d’attractions Loiseauland. 
    Le seul parc européen sans manège, ni grand huit, ni rien. 
    Juste Nathalie Loiseau qui sourit à l’entrée. 
    Le vide à l’intérieur. 
    Son programme grandeur nature, accessible par le RER. 
    Des volontaires, pour réserver ? 
    Jany Leroy

  • Réunion publique à Cers (34) : discours de Marine Le Pen

  • Selon le fondateur du parti “Union des Démocrates Musulmans de France”, le Grand Remplacement est en marche

    Selon le fondateur du parti “Union des Démocrates Musulmans de France”, le Grand Remplacement est en marche
  • L’immigration est le sujet de préoccupation n°1 des Français dans un sondage Harris Interactive qui place le RN en tête des intentions de vote aux Européennes

    Selon le sondage Harris Interactive du jour, le Rassemblement National reste en tête des intentions de vote aux Européennes  devant En Marche, et le sujet de préoccupation n°1 des Français reste l’immigration, devant le pouvoir d’achat, les impôts, l’environnement et le terrorisme.
    – 12 mai 2019

    http://www.fdesouche.com/1205491-limmigration-est-le-sujet-de-preoccupation-n1-des-francais-dans-un-sondage-harris-interactive-qui-place-le-rn-en-tete-des-intentions-de-vote-aux-europeennes

  • Emmanuel Macron tente de sauver une liste en perdition

    Ainsi donc, Narcisse-Jupiter qui prétendait mener les Français vers le Nouveau Monde, qui se voulait le champion du progressisme européen, se retrouve dans l’étroit champ du combat des partis, à fixer, pour enjeu aux élections européennes, de ne pas offrir la première place au Rassemblement national.Il clame qu’il va y mettre toute son énergie. 
    C’est pathétique et dérisoire sur tous les plans. 
    Un président de la République ne doit pas laisser choir sa fonction au niveau des guerres partisanes. C’est vrai que lui n’a jamais été que l’homme de son parti, une formation artificielle, dénuée de racines, mais disposant de moyens étonnants dès sa création en raison de dons généreux. 
    Une formation narcissique, dont les initiales reprennent celle du « chef », sans que les courtisans médiatiques n’en soulignent le ridicule.
    Pour ceux qui avaient confondu le brio superficiel et l’arrogance d’E.M. avec de l’intelligence, c’est une autre déception. 
    Voilà des lustres que la gauche, et ce qu’on appelle « la droite », suiveuse selon son habitude, brandissent l’épouvantail du Front – devenu Rassemblement – national. 
    Voilà des années que les Français sont appelés à voter contre lui plutôt que pour un homme ou des idées. 
    Voilà, pourtant, qu’il progresse au point de devenir le parti qui, même isolé, récolte le plus de voix sans avoir un nombre de députés en proportion ni s’être vu confier la présidence d’une région. 
    Le « génial conducteur » en est donc acculé à sortir le vieil anathème pour tenter de sauver un parti en perdition, tandis que celle qui conduit la liste « présidentielle », dont les espérances se situent à 1 Français sur 5 des 40 % qui comptent voter, vole lourdement d’une gaffe à une autre, de blitzkrieg en D-Day.
    Mesure-t-on la chute de celui qui appelait l’Europe progressiste à se rallier à son panache, déjà quelque peu rabougri, et qui se trouve renvoyé dans ses buts pour éviter de se prendre une dérouillée à domicile ? 
    Elle est sévère et même vertigineuse, tant les résultats ne sont pas au rendez-vous alors que la plupart des pays européens tirent un bénéfice plus évident, en matière de chômage, par exemple, d’un contexte mondial favorable. 
    Qui plus est, la méthode est insoutenable.
    Monseigneur distribue sa manne au bon peuple selon son bon vouloir. 
    Mais les Français ne sont pas idiots. 
    Ils ont compris que l’occupant de l’Élysée le croyait et parfois leur disait. 
    Le technocrate joue avec les clefs de l’économie comme un enfant avec un jouet tout neuf. 
    Mais ce jeu ne soulève pas la confiance et l’espoir, qui sont les ressorts d’un redressement économique. 
    Les Français savent que toutes les mises se font avec leur argent, celui de leurs impôts, et que, dans le meilleur des cas, on ne leur rend que ce qu’on leur a pris. 
    La gesticulation sur l’argent des retraités est psychologiquement insupportable. 
    Elle consiste à user, selon le bon plaisir d’un jeune homme, bien loin d’avoir fait ses preuves, de ce qui, dans l’esprit des pensionnés, est le juste retour d’une vie de travail, le respect d’un contrat moral qu’ils n’acceptent pas de voir déchirer. 
    Quant à l’alibi écolo pour justifier l’augmentation des taxes, il y a longtemps que le bobard est éventé.
    Les élections européennes sont proportionnelles. 
    Elles envoient au « Parlement » européen des députés qui auront à jouer un rôle pour briser ou maintenir l’engrenage mondialiste de destruction des souverainetés nationales, pour briser ou maintenir une mécanique de moins en moins démocratique parce qu’elle retire aux peuples le pouvoir de décider de leur avenir, pour confier celui-ci à une technocratie dominée par des lobbies, et insoucieuse de maintenir l’identité culturelle des peuples européens, une technocratie qui veut seulement des travailleurs au rabais. 
    Ce débat-là est le seul qui vaille, et c’est ainsi qu’il faut le poser. 
    Christian Vanneste

    http://by-jipp.blogspot.com/2019/05/emmanuel-macron-tente-de-sauver-une.html

  • Debout La France c’est comme dans Koh Lanta : « à la fin, il n’en restera plus qu’un! »

    Debout La France c’est comme dans Koh Lanta : « à la fin, il n’en restera plus qu’un! »

    C’est au tour de Yasmine Benzelmat, Conseillère Régionale IDF, d’être exclue du parti de Nicolas Dupont-Aignan :

    Yasmine Benzelmat@YasmineBenzelma

    Comme dans « à la fin, il n’en restera plus qu’un! ». J’ai reçu aujourd’hui mon brevet de respectabilité pour mon engagement à œuvrer pour l’ . Quelle grande fierté !

    83 personnes parlent à ce sujet

    https://www.lesalonbeige.fr/debout-la-france-cest-comme-dans-koh-lanta-a-la-fin-il-nen-restera-plus-quun/

  • Encore un membre de DLF qui appelle à voter Rassemblement National

    Encore un membre de DLF qui appelle à voter Rassemblement National

    Après Nicolas DhuicqRobert Ménard et Chetail Norbert, c’est Virginie Angevin, membre du bureau national de Debout la France, qui appelle à soutenir la liste RN :

  • Le trucage des choix binaires

    6a00d8341c715453ef0240a45c7792200c-320wi.jpgEn septembre 2012, pour la première fois de son histoire électorale, mon village préféré avait placé en tête une candidate classée, par les politologues et les commentateurs politiquement corrects, à l'extrême droite de l’échiquier politique. Cette modeste petite commune entre Touraine, Beauce et Berry organise chaque année une sympathique fête que l'on a instituée, au cours des siècles, presque dans toute la France autour de la Saint-Gilles. Comme j'avais accepté que mon champ serve, pour la circonstance, de parc de stationnement aux voitures trop nombreuses, on me fit ce jour-là l'honneur de la table du maire.

    Je me suis donc enhardi à questionner timidement les membres du conseil municipal quant aux motivations de leur vote.

    Ils n'avaient certainement pas été influencés par la lecture des éditoriaux de la Nouvelle République du Centre-Ouest[1].

    Il apparaissait clairement que le vote protestataire ne se préoccupait en aucune manière des programmes respectifs. Personne n'envisageait même ni l'hypothèse d'une victoire électorale, ni de la formation du prochain gouvernement.

    Il s'agissait simplement, dans l'esprit de mes interlocuteurs, de dire le mot de Cambronne au duel Coca-cola contre Pepsi-cola, de Dupont et Dupond, rebaptisés cette année-là Hollande et Sarkozy. Basta. Peu leur importait l'emballage et l’étiquetage du refus.

    On se demande si dans la prétendue campagne européenne en cours, et pour des raisons de pauvres calculs de politique intérieure on ne cherche pas à rejouer cette partie de manille

    Pas plus qu'aucun parti ne peut se prévaloir du monopole de la France, le gouvernement de Paris ne dispose du monopole du sentiment européen. Réduire, une fois encore, le choix des électeurs à un duopole que tout le monde désormais rejette en fait, c'est favoriser le plus redoutable des concurrents : le taux d'abstention qui semble bien dans les sondages actuels pouvoir atteindre 60 % ; une écrasante majorité. C'est aussi se préparer à affaiblir l’influence du pays au sein d'un parlement et d'un conseil des États, au sein desquels l'un comme l'autre des candidats monopolistes se retrouveront isolés.

    En ce 9 mai, on célèbre à Bruxelles, particulièrement dans les bureaux des institutions, le souvenir de la déclaration de Robert Schumann de 1951. Venant après le congrès de La Haye de mai 1948, il s'agit du point de départ d'un processus qui a conduit avec bien des virages, 40 ans plus tard, à l'amorce de fédéralisme de l'Union européenne. Leur auteur ne saurait, honnêtement, être présenté comme un agent américain[2]. Mosellan et chrétien, il souhaitait le rapprochement des peuples européens et la fin des guerres fratricides, dont les siens plus que d'autres ont tant souffert.    Si on mesure le chemin effectivement parcouru, on peut s'étonner, comme le fait un Jean-Dominique Giuliani, actuel président de la Fondation Robert Schuman[3], que "personne n’ose dire que l’Union européenne est un immense succès."

    Un tel jugement peut paraître excessif, voire propagandiste. Mais il mérite réflexion.

    On peut et on doit regretter que, depuis le vote de l'assemblée parisienne en 1954, l'Europe ne dispose pas encore des moyens militaires de sa sécurité. Merci au président Trump d'aiguillonner par ses foucades et ses menaces la prise de conscience de nos opinions publiques dans ce domaine.

    On peut et on doit regretter que la bobocratie, nullement inhérente aux institutions européennes, pollue la culture, l'éducation, les conceptions morales, etc.

    En revanche on peut et on doit constater que la vie quotidienne des Européens est devenue suffisamment enviable pour attirer, évidemment en surnombre, des millions de candidats à l'immigration.

    On peut et on doit se féliciter que nous nous rêvions plus de nous entre-tuer entre Européens. Les vrais patriotes d'aujourd'hui se préoccupent plutôt de s'unir face aux dangers communs, et notamment face aux menaces évidentes de l'islamo-terrorisme ou de la dictature impérialiste de Pékin.

    Tout cela devrait sérieusement figurer dans les enjeux d'une campagne électorale qu'on nous présente pour européenne mais qui ressemble furieusement, hélas, à de médiocres comices réduits à l’Hexagone.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] Ceux qui connaissent ce journal, l'un des plus médiocres parmi les quelque 80 petits monopoles franc-maçonnards locaux qui se partagent l'Hexagone, n'en douteront pas.
    [2] pas plus que le comte de Coudenhove-Kalerghi, autre victime d'une désinformation polémique constante. cf. l'article publié en 2016 par Ch. Tasin : "Il n’y a pas et il n’y a jamais eu de plan Kalergi"
    [3] cf. entretien avec Jean-Dominique Merchet.

    https://www.insolent.fr/2019/05/le-trucage-des-choix-binaires.html

  • Élisabeth Lévy : « Claire Nouvian ment, manipule et diffame pour passer pour une victime »

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    Élisabeth Lévy, fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur, revient sur le débat houleux qui l’a opposée à Claire Nouvian, militante écologiste et cofondatrice de Place publique, durant l’émission « L’Heure des pros » sur CNews, le lundi 6 mai.

    Elle dénonce, notamment, l’impossibilité de débattre et le refus de contradiction de la part de celle qui l’a traitée de « tarée » et de « dingue ».