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élections - Page 196

  • Les grandes fortunes au service de Macron

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    Le fait d’être riche, voire super-riche, le fait d’être soutenu par les Français les plus riches, ne signifie nullement que les idées qu’on défend seraient forcément mauvaises. Mais les révélations sur les soutiens financiers de Macron qui ont permis sa candidature et sa victoire de 2017 nous donnent trois informations très importantes : la première, c’est que la grande et très grande bourgeoisie française a basculé dans le macronisme, c’est-à-dire dans le « progressisme », exactement comme, aux Etats-Unis, elles avaient basculé dans le « libéralisme » des Clinton. Et les fillonnistes (et aujourd’hui Wauquiez) ne sont pas plumés par le RN, contrairement à ce que l’on croit, mais par la macronie. La deuxième information, c’est que l’équipe de campagne de Macron, en 2017, a travesti la vérité sur l’origine des fonds de soutien. Mais la troisième information est la plus terrifiante : 800 personnes (ou couples) ont permis l’improbable candidature Macron, et sa victoire.

    Les comptes de la dernière campagne présidentielle ont été rendus publics, et ils nous apprennent sans surprise que c’est la candidature Macron qui avait recueilli le plus de dons : 15,99 millions d’euros, devant Fillon (environ 15,5 millions), et aussi, bien entendu, devant Mélenchon (4,5 millions) et les autres, Marine Le Pen étant la dernière des grands candidats avec seulement 2 millions de dons. L’argent pour Macron provenait essentiellement de Parisiens (6e, 7e et 16e arrondissements), et d’habitants des Hauts-de-Seine et des Yvelines. Rien d’étonnant si, au second tour, à Paris, le candidat Macron a recueilli 90 % des suffrages.

    France Inter a décortiqué les données chiffrées, et note qu’au total 99 000 personnes ont financé Macron, mais que 50 % des sommes recueillies viennent d’un petit nombre de gros donateurs (les dons étant légalement plafonnés). Si on raisonne par couple, on trouve 800 donateurs. Le dirigeant d’une très grande banque (la BNP, pour ne pas la nommer), le dénommé Christian Dargnat, a joué un rôle de véritable recruteur pour ce candidat, sans que sa banque, ses actionnaires, ses salariés, en prennent ombrage. La campagne de Marine Le Pen, elle, avait été financée par un prêt du micro-parti Cotelec, ce qui, à l’époque, avait été critiqué par l’ensemble de la presse française. En parallèle les banques françaises, dont la BNP, avaient toutes refusé de prêter au FN.

    Pas un mensonge mais un habile trucage

    En novembre 2016, en lançant sa candidature, Macron avait indiqué que sa campagne était appuyée par 10 000 personnes ayant versé, pour la majorité d’entre elles, « autour de 40, 50 euros, et il y a 5 % des dons qui dépassent 1 000 euros ». Mais à la vérité, dès cette époque, il apparaît que la campagne Macron n’était pas financée par le grand public. Il n’y avait certes pas plus de 5 % des donateurs qui avaient fait de gros dons, mais ces derniers représentaient près de 70 % des sommes reçues…

    En dernière analyse – et c’est la troisième information à retenir –, il faut donc constater que 800 personnes ont permis à Macron d’être élu. Quand on réalise en parallèle qu’une dizaine de personnes possèdent 90 % des grands médias français, qui tous avaient été mis au service de Macron, il y a matière à se poser des questions sur le mot même de démocratie.

    Francis Bergeron

    Article paru dans Présent daté du 6 mai 2019

    https://fr.novopress.info/

  • Un vent de panique souffle sur le Parlement européen

    Un vent de panique souffle sur le Parlement européen

    Dans La Nef, Yves Daoudal explique :

    […] En effet, pour la première fois depuis que les parlementaires européens sont élus par les peuples (1979), la ronronnante coalition entre le centre droit (Parti populaire européen, PPE) et les sociaux-démocrates (S&D) va perdre sa majorité absolue. Pendant 40 ans on s’est partagé la présidence et les principaux postes dans le plus parfait consensus (alors qu’on s’étripait éventuellement sur les scènes nationales), et voilà que le pays de Cocagne (de confortables émoluments sans véritables responsabilités politiques) va s’effondrer sous les coups de boutoir des méchants « populistes ». (Et, pour tenter de limiter la casse, l’appareil du PPE veut garder les « populistes » hongrois de Viktor Orban que plusieurs membres veulent virer…)

    Car les sondages confirment ce que tout le monde voit venir. Depuis les dernières élections, des « populistes » et « souverainistes » sont arrivés au pouvoir, en coalition, en Italie et en Autriche, et voilà qu’ils sont encore plus populaires au pouvoir qu’ils ne l’étaient dans l’opposition. C’est spectaculaire en Italie. En France, on voit que le Rassemblement national fait quasiment jeu égal avec la liste concoctée par Emmanuel Macron. En Allemagne, l’AfD est devenu le troisième parti du pays, bien qu’aux européennes, si l’on en croit les sondages, il devrait être dépassé par les Verts effectuant une spectaculaire remontée.

    En Hongrie et en Pologne, les « populistes » règnent depuis longtemps. En Espagne est apparu le parti Vox (11 % en Andalousie). Son chef, Santiago Abascal, s’est rendu le 20 mars à Varsovie et a rencontré Jaroslaw Kaczynski, président du PiS. Le 10 janvier c’était Matteo Salvini qui était à Varsovie. Le même 20 mars, aux Pays-Bas, un parti inconnu, le Forum pour la démocratie, anti-UE, anti-immigation, anti-islam, faisait jeu égal aux sénatoriales avec le parti du Premier ministre Mark Rutte. Le 3 mars, en Estonie, le « parti populaire conservateur » (EKKRE) a bondi de 8,1 % à 17,8 % aux législatives, passant de 7 sièges à 19. Et, le 14 avril, en Finlande, les « Vrais Finlandais » sont passés de 17 à 39 sièges, talonnant les sociaux-démocrates (40).

    C’est pourquoi Emmanuel Macron a désigné les « populistes » comme les adversaires de son projet européen. Car il a aussi un projet européen : il aimerait rééditer à l’échelle de l’Europe le coup qu’il a réalisé en France. En l’occurrence, il s’agirait de créer un grand groupe de « centre vert » libéral européiste qui s’impose face au PPE comme aux sociaux-démocrates. Mais la tâche est autrement plus difficile. Emmanuel Macron a envoyé des émissaires dans divers pays pour tâter le terrain, mais ce que l’on en sait est que ce fut un flop. […]

    Mais on peut prévoir que l’effet conjugué des manœuvres d’Emmanuel Macron, du départ des Britanniques pour cause de Brexit, et de la montée des populismes, va conduire à des changements. Par exemple le groupe « Europe de la liberté et de la démocratie directe », qui reposait sur le parti italien M5S, va disparaître. Quant au groupe Conservateurs et réformistes européens (CRE), il va perdre l’un de ses deux piliers : les conservateurs britanniques laissant le PiS polonais orphelin. D’autant que deux petits partis « d’extrême droite » du CRE viennent de s’allier à la Ligue. D’ailleurs, les Britanniques partis, on ne voit pas ce qui distingue le CRE du groupe Europe des nations et des libertés réunissant le Rassemblement national, la Ligue, le FPÖ et le Vlaams Belang.

    Quelles que soient les recompositions, il demeure que, sauf surprise, les « populistes » et« souverainistes », au sens le plus large, ne constitueront ni une majorité, ni une « minorité de blocage ». Quand Matteo Salvini annonce qu’avec ses alliés il va « changer l’Europe », il se vante… D’autant que, de toute façon, le Parlement européen n’a quasiment aucun pouvoir. Sauf un pouvoir de nuisance. Puisqu’il ne peut pas vraiment peser sur la politique européenne, qui est aux mains de la Commission, il passe son temps à voter des « résolutions » kilométriques qui débitent, au mieux, le politiquement correct et, au pire, les revendications de l’immigrationnisme, de l’islamophilie, de la culture de mort et les injonctions de la décadence morale.

    C’est là qu’une forte participation de « populistes » peut être un salutaire grain de sable, surtout si l’hégémonie centre droit-centre gauche est cassée. Le Parlement européen avait été créé pour répandre l’idéologie d’une Europe politique supranationale. Si les « populistes » peuvent faire entendre un autre son de cloche, ce sera bien. Mais pour ce qui est de transformer l’Union européenne dans un sens plus respectueux des souverainetés nationales et de la liberté des peuples, ce n’est pas à ce niveau-là que ça peut se passer.

    https://www.lesalonbeige.fr/un-vent-de-panique-souffle-sur-le-parlement-europeen/

  • Danemark : un parti qui veut interdire l’islam et expulser des centaines de milliers de musulmans pourrait entrer au Parlement

    Une nouvelle formation d’extrême droite danoise appelée Stram Kurs (Ligne dure), qui veut interdire l’islam et expulser des centaines de milliers de musulmans, pourrait remporter des sièges lors des élections législatives de ce printemps, selon un sondage rendu public lundi.

    L’enquête de l’institut Voxmeter crédite Stram Kurs, fondé en 2017 par l’avocat Rasmus Paludan, de 2,4% des intentions de vote, au-dessus du seuil des 2% nécessaire pour siéger au parlement danois. Deux autres sondages parus la semaine dernière ont aussi prévu une entrée de la petite formation au parlement, avec 2,7% des voix selon une enquête et 3,9% selon l’autre.

    (…) Le Figaro

    http://www.fdesouche.com/1202587-danemark-un-parti-qui-veut-interdire-lislam-et-expulser-des-centaines-de-milliers-de-musulmans-pourrait-entrer-au-parlement

  • Européennes : secousses au sommet – Journal du lundi 6 mai 2019

     

    Européennes : secousses au sommet

    La République en Marche prend l’eau. Depuis l’annonce de Nathalie Loiseau comme tête de liste, le parti présidentiel semble sur la mauvaise pente pour les élections européennes. Les sondages plaçant le Rassemblement National en tête s’enchaînent et le Républicain, François-Xavier Bellamy, semble dans une dynamique favorable.

    Harcèlement moral : Orange sur le banc des accusés

    Sale temps pour Orange. Dix ans après une importante vague de suicides de salariés, l’opérateur téléphonique et ses anciens dirigeants doivent répondre de harcèlement moral institutionnel… Un procès qui ne devrait pas être tenu éloigné bien longtemps du contexte politique avec la crise sociale des Gilets Jaunes.

    Iran : coup de billard à trois bandes pour les Américains

    Alors que de nouvelles tensions agitent la Palestine et le Liban, les Etat-Unis déploient un porte-avions dans la région menaçant directement Téhéran. Une manoeuvre militaire en forme de provocation que nous explique le consultant international Richard Labévière.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/europeennes-secousses-au-sommet-journal-du-lundi-6-mai-2019

  • L’écologie est une notion de droit

    L’écologie est une notion de droite

    N’en déplaise aux plumitifs de Libération, qui découvrent que le Rassemblement National se réapproprie une notion passée à gauche et qui essaient de nous faire croire que l’écologie de gauche, c’est bien, tandis que l’écologie de droite, c’est mal. Amusant :

    On avait pris l’habitude de voir le Rassemblement national (RN) imposer ses mots et ses sujets (sécurité, immigration, terrorisme) dans le débat public. Le voici qui s’aventure sur un terrain qui n’est pas le sien : «l’écologie politique». Sa présidente, Marine Le Pen, présentait lundi 15 avril le «manifeste» européen de RN en vue des élections de mai. Résultat : un nouveau slogan, «Priorité au local avant le global», un texte qui appelle à l’émergence d’une «civilisation écologique européenne». Et les principes d’une écologie politique nationaliste : «localiste» et «enracinée», à rebours de l’«idéologie du nomadisme»,«hors-sol»pour bobos «mondialistes, globalistes» et «sans-frontiéristes».

    «Nationalisme intégral»

    Les Français d’abord, la planète ensuite. Nouveau mantra pour une écologie d’extrême droite ? Pour comprendre ce twist écolo, un concept-clé : l’«écologie intégrale». La présidente du RN ne le dit pas comme cela mais tout dans le nouveau discours de son parti fait écho à cette notion à la croisée du souci de l’identité française et de la préservation de l’écosystème. L’une de ses premières occurrences apparaît en 1984 dans un numéro de la publication royaliste, Je suis français. Jean-Charles Masson, un idéologue très catholique, y pose les «jalons pour un écologisme intégral», tout droit inspiré du «nationalisme intégral» de l’écrivain xénophobe de l’Action française, Charles Maurras. Dans son texte, Masson prône un «réenracinement» de la France afin de «dénomadiser» culturellement le pays au nom du respect de la «nature éternelle», «seul moyen» de sa «renaissance». Quarante ans plus tard, ces mots-clés sont employés par les nouveaux cadors du parti d’extrême droite, tout juste passé en tête des intentions de vote pour les européennes.

    Mais, depuis quelques années, c’est une autre frange de la droite qui déterre la notion d’écologie intégrale et opère un travail idéologique de fond par l’intermédiaire de sa «revue d’écologie intégrale» lancée en 2015, Limite. Ses plumes réacs, aussi jeunes que radicales, s’appellent Eugénie Bastié, polémiste au FigaroVox, plateforme de débats souverainistes du Figaro, Marianne Durano, agrégée de philosophie et auteure de Mon corps ne vous appartient pas (Albin Michel), et Gaultier Bès de Berc, professeur agrégé de lettres modernes et co-initiateur des Veilleurs, organe émanant de la Manif pour tous. En 2014, ces deux derniers publient Nos limites. Pour une écologie intégrale (avec Axel Norgaard Rokvam, éditions Le Centurion), un essai manifeste qui s’en prend aux sociétés marchandes sans «frontières entre les cultures», entre «l’homme et la femme» et dessine les contours d’un idéal «d’entraide» et «de sobriété» qu’offrirait l’écologie intégrale. Leur cheval de bataille : la protection de la vie, de la planète à l’embryon humain, entre décroissance anticonsumériste à la Pierre Rabhi et militantisme «pro-vie» (anti-avortement, anti-euthanasie, etc.). Avec eux, fini le temps où Christine Boutin défendait les convictions catholiques la Bible à la main. La jeune garde de Limite joue des codes hédonistes de la contre-culture des années 60 et manipule des références philosophiques et littéraires éclectiques : Bernanos, Debord, Pasolini, Orwell, Ellul, Latouche ou encore Simone Veil [Sic ! au lieu de Simone Weil. NDMJ]. Un comble pour ces néotradis en guerre contre la marchandisation des corps et «la dictature de la médecine sur les femmes». Plus sulfureux encore, le royaliste Jacques de Guillebon a également participé à la création de Limite. Personnage incontournable dans l’entourage de Marion Maréchal, le journaliste pour qui l’homosexualité est un «désordre mental» a ensuite cofondé le magazine ultraréac l’Incorrect ainsi que l’Issep à Lyon, école destinée à former la future élite de l’extrême droite française. De quoi présager un débouché politique à l’écologie intégrale version catho ?

    Preuve que l’écologie intégrale se situe au cœur de la recomposition idéologique des droites dures, le concept ressurgit une première fois en 2000 dans un manifeste du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (Grece), cercle de pensée aussi connu sous le nom de «Nouvelle Droite», rédigé par le philosophe Alain de Benoist et l’essayiste Charles Champetier. Contre la «démonie productiviste», le Grece prend également position pour une «écologie intégrale» qui «doit en appeler au dépassement de l’anthropocentrisme moderne et à la conscience d’une co-appartenance de l’homme et du cosmos». Depuis, ce courant d’inspiration néopaïenne, qui pourfend aussi bien la mondialisation que le judéo-christianisme, développe une critique virulente de l’individualisme libéral à travers son rejet de la «religion des droits de l’homme» et dénonce le «péril» de l’immigration dans son magazine d’idées, le bimestriel Eléments.

    Loin d’être matière à conflit entre cathos ultras et néopaïens, la récupération du terme d’«écologie intégrale» fait l’objet d’une convergence marquée par des allers-retours entre les deux courants. Comme cet entretien de la philosophe chrétienne Chantal Delsol, paru en juin 2016 dans Eléments, et dans lequel elle prône une alliance avec les écologistes païens de la Nouvelle Droite. Ou les incursions d’Eugénie Bastié en «une» d’Eléments, toujours, comme pour dénoncer le «féminisme punitif» à la #MeToo. Inversement, De Benoist voit ses thèses sur le populisme reprises avec enthousiasme par la jeune garde antimoderne aux manettes du FigaroVox.

    Même le pape François s’est mis à l’écologie intégrale. Notion qu’il cite abondamment dans son encyclique Laudato si’ («loué sois-tu») de 2015 «sur la sauvegarde de la maison commune», afin d’articuler la crise climatique et les inégalites sociales. Une version rafraîchie de la doctrine sociale de l’Eglise et des précédents discours des papes Jean Paul II et Benoît VI sur l’«écologie humaine». «Il s’agit d’un “anthropocentrisme catholique” où l’homme est le gardien de la création de Dieu, la Nature, et doit la protéger pour la restituer telle quelle», explique Ludovic Bertina, sociologue à l’IMT Atlantique (programme transition énergétique et sociétale) et auteur d’une thèse sur «l’Appropriation du référent écologiste par le catholicisme en France».

    Une aubaine pour la jeune garde de Limite qui s’accapare le concept pour diluer ses valeurs morales dans un écologisme promouvant les circuits courts et la permaculture. «En utilisant le terme d’”écologie intégrale’’, ils parviennent à toucher une catégorie de la population qui n’aurait pas été sensible au langage de la théologie chrétienne, explique Bertina. Pour convaincre, ils emploient un langage pseudo-scientifique porté sur la protection de la nature.» En ligne de mire : les catholiques d’«ouverture», moins intransigeants sur la famille ou les questions de bioéthique, et plus attentifs au respect de la dignité des êtres humains en général. L’écologie intégrale, du greenwashing pour intégristes ? Ce mode de pensée n’est, en tout cas, pas étranger à la croisade «antigenre» orchestrée par des groupes catholiques depuis les années 90, en France et en Italie notamment, afin de réaffirmer l’«ordre naturel» de la sexualité.

    Versant économique

    Les tentatives de rapprochement de cette nouvelle cathosphère verte avec des militants écologistes radicaux et anticapitalistes à Notre-Dame-des-Landes ou au barrage de Sivens lui valent également le surnom de «zadistes de droite». En 2017, Limite ouvre même ses portes à l’ex-militant du Larzac et député européen José Bové, ouvertement opposé à la PMA, qu’il compare dans les pages de la revue à l’eugénisme.

    Décidément plus identitaires qu’écolos, ces militants se font surtout remarquer pour leur acharnement contre les «dérives» du libéralisme culturel, reprenant les thèses du philosophe Jean-Claude Michéa, populiste revendiqué et ennemi du libéralisme économique et culturel, dont les essais très critiques envers la pensée de Mai 68 et le progressisme en général, nourrissent la réacosphère intello. Et laissent entrevoir plusieurs sensibilités sur le versant économique. Ainsi, le premier numéro de Limite contient un éloge du théologien britannique Phillip Blond, inspirateur de la big society, politique menée par l’ex-Premier ministre, David Cameron, pas vraiment opposée à l’économie de marché. «C’est un renouvellement de la pensée conservatrice la plus traditionnelle, qui charge autant la prétention de l’Etat à résoudre les problèmes sociaux que le libéralisme destructeur des solidarités, explique Serge Audier – philosophe, maître de conférences à Paris-Sorbonne, auteur de la Pensée anti-68 et la Société écologique et ses ennemis (La Découverte, 2008, 2017). Un conservatisme de troisième voie, compassionnel, à la posture antilibérale mais qui s’accommode, en réalité, d’une ligne conservatrice libérale.»

    Brouillage des lignes

    Du côté du RN, cette nouvelle pensée alliant écologie et nationalisme s’est trouvé une nouvelle tête de gondole en la personne d’Hervé Juvin, intellectuel et essayiste de 63 ans, ancien conseiller de l’ex-Premier ministre centriste, Raymond Barre. Cinquième sur la liste RN pour les européennes, cet «identitaire écolo», adepte de la théorie du «grand remplacement» et collaborateur d’Eléments, résumait, le 18 avril sur France Inter, sa vision de l’écologie : «La biodiversité animale et végétale est essentielle mais la diversité des sociétés humaines est encore plus importante à mes yeux, et cette diversité est protégée par la frontière.»

    Qu’elle soit néopaïenne et aux revendications populaires tendance Nouvelle Droite ou catho-tradi, plus élitiste, version Limite, l’écologie intégrale converge, in fine, vers la stricte défense de l’identité française et du national-conservatisme, allergique, dans les deux cas, à l’appel de l’égalité et de l’émancipation des individus, pensé par les Lumières.

    Autre point d’accointance entre ces deux courants, un positionnement «ni droite ni gauche» propice au brouillage des lignes idéologiques. A force, «le terme d’écologie intégrale est devenu polysémique», constate Audier. Voire «fourre-tout», note le politologue et spécialiste des droites radicales Stéphane François. Et même dénué de toute coloration idéologique précise.

    A tel point que la notion est maintenant disputée sur sa gauche par le philosophe Dominique Bourg et l’ex-ministre socialiste de l’Ecologie, Delphine Batho. La députée des Deux-Sèvres, qui s’est lancée dans la course aux européennes avec la liste Urgence écologie, vient de publier son propre manifeste d’Ecologie intégrale (éditions du Rocher). Le duo dépeint un projet de révolution écologique dépassant le clivage gauche-droite, émancipateur, en rupture avec le capitalisme, où l’utilisation des ressources naturelles serait limitée dans une «économie permacirculaire». Pour sa campagne, la liste de Batho et Bourg fait alliance avec le Mouvement écologiste indépendant (MEI) d’Antoine Waechter, qui fut l’un des inventeurs de l’écologie «ni de droite ni de gauche». Ex-candidat à l’élection présidentielle de 1988, il est l’auteur du Sens de l’écologie politique (2017), coécrit avec Fabien Niezgoda. Cette présence dans l’orbite d’Urgence écologie interroge : collaborateur d’Eléments et engagé au sein du MEI, Niezgoda a appelé à voter Marine Le Pen à la présidentielle de 2017, après avoir participé à une table ronde sur l’agriculture aux Rendez-vous de la droite identitaire à Béziers en 2016. Signe de la confusion idéologique du moment.

    https://www.lesalonbeige.fr/lecologie-est-une-notion-de-droite/

  • Matteo Salvini à Viktor Orbán : « ​Si la gauche continue à gouverner l’Europe, celle-ci deviendra un califat islamique… »

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    Depuis le Niger, où elle était en visite officielle, la chancelière allemande a exclu tout accord entre le Parti populaire européen (PPE) et l’extrême-droite au Parlement européen, derrière le vice-président du conseil Matteo Salvini, après les élections du 26 mai.

    C’est sur ce point que Salvini insiste, sans faire dans la dentelle : « Si la gauche continue à gouverner l’Europe, celle-ci deviendra un califat islamique… » a-t-il déclaré lors de sa visite en Hongrie, en parfait accord avec son hôte.

    https://fr.novopress.info/

  • Avant un scrutin crucial

    6a00d8341c715453ef0240a4a8b23a200b-320wi.jpgLa publication des 33 listes déposées en France en vue du scrutin européen du 26 mars laisse, pour la majorité d'entre ellles, évidemment rêveur. Que de médiocrités méconnues. Que de calculs politiciens. Que d'amateurisme quant aux décisions futures.

    Quand acceptera-t-on, dans l'Hexagone, de prendre en compte l'importance et le rôle qu'assumeront, dans les années cruciales à venir, les 79 personnes[1] censées représenter ce pays, le nôtre, dans des délibérations cruciales.

    C'est en 1979 que fut mise en œuvre pour la première fois la décision giscardoïde d'élire au suffrage universel une institution siégeant à Strasbourg et dont personne ne se préoccupait jusque-là.

    Cette assemblée était désignée au titre des communautés européennes, dont le marché commun constituait le pivot. Depuis la signature du traité de Rome en 1956 on cherchait d'abord à fusionner un espace économique, réduit à 6 États. Au départ, il ne s'agissait que de délégations désignées par les parlements nationaux comme il en existe dans la plupart des unions d'États, dont ni le public ni les médias ne se préoccupent guère en général.

    S'agissant des gros journaux, des radios ou des télévisions, nous pouvons d'ailleurs mesurer dans l'Hexagone lui-même combien petite est devenue la place qu'ils consacrent aux débats et travaux parlementaires de leur propre pays.

    La comparaison avec ce que nous connaissions encore il y a 50 ou 60 ans fait frémir. Déjà pourtant l'essentiel des décisions effectives semblait découler de la volonté présidentielle du général De Gaulle. Cependant à l'époque, aussi bien Le Figaro que Le Monde reproduisait abondamment les propos tenus à la tribune ou dans les commissions : invitons nos amis lecteurs à parcourir, pour s'en rendre compte, les colonnes de ces vieilles feuilles de papier imprimé que nous utilisons pour allumer les cheminées.

    Semblant ne siéger que pour la forme au palais bourbon, l'assemblée centrale parisienne aura joué ainsi pendant plusieurs décennies, – au-delà de la fonction d'assistance sociale assumée par élus de circonscriptions, – le rôle d'une sorte d'équivalent du Tribunat. Rappelons qu'instituée après le 18 brumaire, par le régime du consulaire du premier Bonaparte, cette réunion de notables reprenait seulement une partie des fonctions du Conseil des Cinq-cents qu'avait connue l'étrange époque du directoire. On y délibérait, sous un angle quelque peu philosophique, sur les projets gouvernementaux avant que ceux-ci soient votés par le Corps législatif. Il siégea ainsi au Palais-Royal de 1800 à 1807, date de sa suppression par un pouvoir devenu impérial et de plus en plus irritable et tyrannique[2], malgré ou peut-être en raison de ses victoires militaires.

    Les deux chambres de la Cinquième république disposent d'un pouvoir un peu plus large. On leur a concédé sur le papier notamment celui, pour les députés mais non pour les sénateurs, de censurer le gouvernement : ils ne l’exercèrent qu'une fois, en 1962. Au bout du compte, les Français ne peuvent guère, ni prendre au sérieux le caractère formel de leur propre démocratie parlementaire ni, encore moins se préoccuper de sa projection à l'échelon du continent.

    Le déplacement du siège du Parlement européen vers Bruxelles, – à 440 km de la capitale alsacienne prévue, depuis 1952, par les traités fondateurs – est en lui-même un beau résultat d'un compromis aberrant adopté en décembre 1992 à Edimbourg sous présidence britannique. Celui-ci fut entériné par le traité signé à Amsterdam par Chirac en 1997. Les déplacements de Mr Nigel Farage vers sa tribune préférée en ont ainsi été rendus plus commodes.

    Il y a 40 ans l'assemblée siégeant à Strasbourg[3] ne détenait au départ aucun véritable pouvoir, l'essentiel des décisions dépendait de ce qui est devenu depuis le Conseil européen formé des chefs d'États et de gouvernements.

    Par glissements successifs assez naturels il fut reconnu comme assez logique de confier aux eurodéputés, directement élus par les peuples, un contrôle sur les grandes décisions et d'abord sur les directives. Celles-ci ont surtout concerné depuis 60 ans l'aspect consommatique de la vie des Européens.

    Aujourd'hui la première vocation des futurs élus sera de trancher une ambiguïté du traité de Lisbonne. Ils devront user de leur pouvoir d'investir le prochain président de la Commission européenne : depuis les règnes de Barroso et de Juncker, les chefs d'États avaient pris l'habitude de nommer un ectoplasme aimable et docile et de le faire avaliser par une coalition socialo-centriste molle.

    Les 33 listes déposées informent-elles beaucoup sur ce sujet les électeurs dont elles sollicitent les suffrages ? On se demande même pour la plupart d'entre elles si elles y attachent la moindre importance, etc. Ne parlons même pas des choix en cours en matière de défense, d'immigration, de sécurité, de concurrence intercontinentales, etc. Il est vrai que la météo et le salut de la Planète les préoccupent beaucoup plus.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] Contingent incertain calculé en fonction du retrait de la Grande Bretagne.

    [2] Qu'on se souvienne de la fameuse tirade de Chateaubriand "Lorsque, dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la châine de l'esclave et la croix du délateur"...

    [3] En concurrence avec celle du Conseil de l'Europe, réunion continentale attachée à la promotion des droits de l'homme, remontant à 70 ans, évidemment beaucoup plus vaste puisqu'elle regroupe 47 États, ayant fort à faire avec les anciennes républiques de l'URSS et la Turquie.

    https://www.insolent.fr/

  • Macron était bien le candidat des riches et de l’Etranger…

    France Inter révèle quelques précisions sur l’origine des fonds récoltés par Emmanuel Macron lorsque celui-ci préparait la campagne présidentielle. Il a levé près de 16 millions € entre mars 2016 et décembre 2017. Des fonds récoltés pour moitié auprès de 800 très généreuses personnes.

    Le candidat n’aurait jamais pu financer sa campagne sans une infime fraction de donateurs, fortunés. 48 % de ces 16 millions d’euros, ont été récoltés grâce à « seulement » 1 212 dons de 4 500 euros et plus. Ces gros chèques ont été d’autant plus essentiels qu’ils ont longtemps représenté l’essentiel des ressources dont disposait le candidat.

    France Inter souligne que des fonds ont été récoltés à l’Etranger. Notamment au Royaume-Uni, en tête des pays donateurs.

    Emmanuel Macron a effectué au moins quatre voyages à Londres pour y lever des fonds. Avec succès (le don moyen y est de 1 000 euros)

    En France, trois arrondissements parisiens (6e, 7e et 16e) ont fourni les plus gros dons.

    https://www.medias-presse.info/macron-etait-bien-le-candidat-des-riches-et-de-letranger/108067/

  • LREM pour l’Europe de l’avortement

    LREM pour l’Europe de l’avortement

    Alors que le pape alertait hier sur le gel démographique de l’Europe, la tête de liste LREM Nathalie Loiseau et la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa lancent un “pacte Simone Veil”.

    Dans une tribune publiée dimanche 5 mai par Le JDD et signée par tous les colistiers de la majorité au scrutin du 26 mai, elles écrivent :

    “Nous proposons d’harmoniser par le haut les droits des femmes en Europe en incitant les Etats membres à introduire dans leur législation les mesures les plus avancées ayant fait leurs preuves ailleurs en Europe”.

    Le pacte Simone Veil

    inclura les droits sexuels et reproductifs.

    Entre pays européens, les disparités restent fortes. L’IVG demeure totalement interdite à Malte, proscrite sauf dans certains cas en Pologne ou à Chypre, fortement restreinte au Royaume-Uni ou en Finlande.

    L’Europe doit mieux protéger les femmes, c’est un enjeu majeur pour nous toutes : pour nos sœurs espagnoles qui ont manifesté massivement contre le machisme, pour nos sœurs polonaises qui militent pour l’accès à l’IVG et partout où l’obscurantisme ressurgit et menace les droits des femmes.

    S’il n’y avait qu’une raison de ne pas voter LREM aux européennes, ce serait celle-là.

    https://www.lesalonbeige.fr/lrem-pour-leurope-de-lavortement/

  • TRENTE TROIS LISTES ET LES BANQUES

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    Franck Buleux

    On peut penser, en constatant les trente-trois listes validées par l’Intérieur qui vont briguer nos suffrages le 26 mai prochain, à l’occasion des neuvièmes élections européennes, à une vitalité démocratique sans précédent dans notre pays.

    En tout cas, c’est l’a priori qui me vient immédiatement à l’esprit. L’immédiateté supprime la réflexion. Les médias me disent, m’inoculent « 33 » et je me dis, c’est beaucoup ! Et je vois d’ores-et-déjà cette grosse enveloppe kraft marron adressée par la Préfecture de mon département comprenant 33 professions de foi et 33 bulletins de vote avec, chacun, soixante-dix-neuf candidats. Oui, 79 car la France a récupéré 5 sièges à la suite du Brexit, qui n’a pas encore eu lieu. Il y a donc 74 sortants français et 79 candidats, alors que des élections auront lieu au Royaume-Uni… Donc, il n’y aura que 74 élus si les Britanniques votent, sinon 79. Cela fait partie du rêve européen, l’incapacité à trois semaines du scrutin de connaître la répartition des élus par pays. Il y aura donc 5 battus qui atteindront, impatiemment, le Brexit, même s’ils sont opposés à la sortie de la Perfide Albion.

    Bref, tel n’est pas notre propos. Je m’imaginais donc déjà attendre de longues minutes pour voter car Madame Louise (appelons-là comme cela puisque l’Alliance royale a déposé une liste), âgée de 90 ans et qui ne loupe jamais une élection, avait des difficultés compréhensibles à prendre, un à un, les grands bulletins avec tous ces patronymes. Les prendre un à un, les ranger, retrouver le « bon » (alors qu’elle a pris le bon chez elle, qu’elle a glissé dans une poche) pendant que les autres tombent… Le calvaire du vote. Du vécu, j’ai longtemps été assesseur et même présidé un bureau pendant quelques scrutins.

    De longues files d’attente, des personnes qui désespèrent, ne trouvant pas sur quelle liste se trouvent Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen (en fin de listes car déjà députés nationaux français tous les deux, pour cause de non cumul des mandats), quelle belle journée que ce dimanche 26 mai. Des assesseurs débordés qui doivent vérifier l’ordre des bulletins déposés sur la table à l’entrée, le niveau des tas (qui doit être homogène) et cette masse d’hommes et de femmes qui représentent toutes les tendances, toute la diversité nationale… Des animalistes aux décroissants, des communistes aux insoumis, et toux ceux qui cherchent, en vain, le terme « parti socialiste » sur les bulletins… Mais il n’y a plus de Parti socialiste ? Ben non, mais bon on ne peut pas dire –tout haut- que le compagnon de Léa Salamé a réalisé une OPA sur ce qui reste du PS. Raphaël Glucksmann a créé le mouvement « Place publique » et a rencontré sa concubine sur le plateau de « On n’est pas couchés ». Tout doit être révélé, donc.

    Mais non, mon rêve s’est évanoui, les banques, l’oligarchie financière (d’ailleurs depuis la disparition de son mentor américain, Lyndon LaRouche, le groupe Solidarités & Progrès de Jacques Cheminade, a jeté l’éponge, du moins pour cette année ; ainsi, ce terme est moins employé même s’il nous reste le gaulliste candidat pour Jean Tibéri en 2001 à Paris, Asselineau). Eh oui, car ce sont les banques qui financent via des prêts de centaines de milliers d’euros, les mouvements politiques. Pourtant, me direz-vous, la Constitution du 4 octobre 1958 prévoit que les partis politiques concourent à la vie politique et il existe désormais un financement public lié aux résultats, en voix et en nombre de députés, des élections législatives. Oui, mais pour concourir, il faut de l’argent.

    Pour une campagne électorale avec une information complète et totale, chaque liste devrait, ayant glané quelques informations à ce sujet auprès de compétiteurs, apporter 800 000 € et ces deniers seraient remboursés (il y a un plafond) à la condition de représenter 3 % du corps électoral exprimé. Environ un million de voix, enfin selon le nombre de personnes qui se déplaceront dans les isoloirs.

    Je trouve 3 % un peu élevé. Même des élus importants de notre République ont parfois des difficultés à atteindre cet objectif : Jean Lassalle, homme apprécié des Français, n’a obtenu que 1,1 % des suffrages exprimés lors de la présidentielle de 2017 et l’Eurodroite avec Jean-Louis Tixier-Vignancour n’avait pesé que 1,3 % des suffrages lors des premières élections européennes en 1979 (rappelons que le Front national de Jean-Marie Le Pen en obtenait 11 % seulement cinq ans plus tard, en 1984). Toujours en 1979, le trio que l’on qualifierait aujourd’hui de populiste Malaud (qui deviendra président du CNIP), Médecin (l’ancien maire de Nice) et Poujade (du mouvement éponyme) n’obtint que 1,7 %….

    Donc, une liste non connue (et même connue, parfois car une banque ne souhaite pas être associée au Rassemblement national, car dans « Rassemblement », il y a « Race », non ?) a peu de probabilités d’obtenir 3 % et donc, préalablement, d’obtenir un prêt. Alors, bien sûr, il y a les dons, les appels aux militants, aux proches, mais tout le monde n’est pas sponsorisé par les médias pour faire connaître un projet et des militants il en faut et ils doivent avoir quelques moyens. Tout le monde n’a pas le même répertoire que Macron ou Fillon.

    Mon rêve s’est envolé. Il n’y aura ni 33 bulletins dans vos enveloppes, ni même 33 bulletins déposés sur les tables tenues par les employés de mairie le 26 mai.

    Plutôt que de se lamenter, essayons de développer une alternative : celle du vote électronique. À l’heure de la digitalisation, il apparaît naturel d’utiliser ce type de procédé électoral pour choisir son candidat et éliminer les autres.

    Alors, rêvons à nouveau : nous pourrions voter sans voir le regard courroucé du professeur des écoles, militant Insoumis sur la place publique (ou l’inverse), la dame âgée (Louise, voir plus haut) pourrait voter sans faire tomber son bulletin (LERM ou LR) ou/et sa canne, on pourrait éviter les banalités dominicales avec ses voisins (puisqu’on n’a pas le droit de parler de politique dans le bureau de vote).

    Les hommes politiques ont peur des hackers ? Ah, la belle excuse, on connaît, depuis des années, les modes de fraude à petite ou à grande échelle de certains de nos édiles. Souvenez-vous, en 1983, le nombre considérable de municipalités d’union de la gauche qui avaient vu leur victoire annulée (pour fraude) et qui sont toutes, en presque, passées à droite lors de partielles organisées entre juin 1983 et les européennes de juin 1984. Parmi ces municipalités, Dreux qui vit la victoire avec plus de 55 % de l’union des droites, Front national compris.

    À quand un projet de loi (ou une proposition mais un projet est plus certain quant à son résultat, puisqu’il émane du gouvernement) sur le vote électronique ?

    Ce modèle électoral permettrait de sortir de l’hypocrisie : disposer d’un choix de 33 listes et de 2607 candidat(e)s serait alors une réalité et non une simple annonce médiatique.

    Je sais cette proposition ne fait pas partie du Grand débat. Alors, si cela ne concerne pas le Grand débat, c’est comme l’immigration, on classe. Verticalement.

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