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élections - Page 654

  • Redécoupage territorial : la piste d'une France à 12 régions

    Douze régions, une Normandie unie, Nantes en Bretagne et les Pays-de-la-Loire démantelés. C'est grossièrement le portrait administratif de la France de demain tel que l'envisagerait le gouvernement, selon «Challenges».
    Lors de son discours de politique générale, prononcé mardi, le Premier ministre Manuel Valls a proposé «de réduire de moitié le nombre de régions» d'ici 2017.
    Parmi les scénarios qu'envisagerait le gouvernement, l'hebdomadaire juge que «le plus réaliste» serait celui d'une France métropolitaine à 12 régions, un projet qui aurait été «présenté à l'Elysée le 10 mars». Un autre projet, annoncé en janvier par le député PS Thierry Mandon, évoquait un passage à «une quinzaine de régions».

    Auvergne et Rhône-Alpes ensemble

    Selon «Challenges», trois régions demeureraient intactes : l’Île-de-France, la Provence-Alpes Côte d’Azur et la Corse. La Bourgogne et la Franche-Comté fusionneraient, tout comme la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais, la Basse Normandie et la Haute Normandie, le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, ainsi que l’Auvergne et Rhône-Alpes. Deux entités regrouperaient trois anciennes régions : l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardennes, ainsi que le Poitou-Charentes, l’Aquitaine et le Limousin.

    Le changement le plus radical concernerait la région Pays-de-la-Loire, qui se verrait démantelée. La Mayenne, la Sarthe et le Maine-et-Loire composerait une nouvelle région baptisée Vallée-de-la-Loire avec les départements de l'actuelle région Centre. La Loire-Atlantique rejoindrait elle la Bretagne ; la Vendée intégrerait la région Aquitaine-Poitou-Limousin. Le scénario n'est pas figé, selon Challenges, qui évoque, en outre, un possible rattachement de la Corse à la région Provence.

    Le projet de redécoupage territorial en 12 régions :
    Chateau

    77 % des Français refusent la disparition de leur région

    Hasard ou pas, c'est justement dans les Pays-de-la-Loire que les habitants sont le moins attachés à leur région, 22 % étant même favorables à sa disparition, selon une étude LH2 pour la presse régionale et France Bleu parue mercredi. 
    Les Français restent globalement très attachés aux régions. 54 % refusent ainsi l'agrandissement de leur région par le rattachement à la région voisine et 51 % sont opposés au rattachement de nouveaux départements. 74% des sondés sont défavorables au rétrécissement de leur région et 77 % refusent sa disparition pure et simple, 56 % y étant même «très défavorables».

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAZFulkEluPIHCDCZ.shtml

    Source : Le Parisien : http://www.leparisien.fr/politique/redecoupage-territorial-la-piste-d-une-france-a-12-regions-11-04-2014-3760587.php
  • Communauté d'agglomération d'Avignon : alliance UMP-FN

    Lu dans Minute :

    "La socialiste Cécile Helle pensait avoir fait le plus difficile en s’emparant de la mairie d’Avignon, à laquelle Marie- Josée Roig (UMP), qui la détenait depuis 1995, ne se représentait pas. Mais en réalisant plus de 35 % dans la cité des papes et en remportant la mairie du Pontet, ville toute proche de 17000 habitants, le Front national est entré en force dans la communauté d’agglomération du Grand Avignon, à cheval sur le Vaucluse et le Gard. Et il a permis que celleci reste à droite! Joris Hebrard, jeune maire FN du Pontet, et Philippe Lottiaux, chef de file frontiste d’Avignon, à la tête de leur groupe de onze conseillers communautaires, se sont retrouvés dans la confortable position de faiseurs de rois. Sans eux, ni la gauche (27 sièges), ni la droite (32 sièges) ne pouvaient espérer trouver une majorité.

    [...] Résultat :dès le premier tour, les onze conseillers FN ont voté comme un seul homme pour Jean-Marc Roubaud, maire UMP de Villeneuve-lez-Avignon et ancien député du Gard, tendance Droite populaire. Et si d’un côté comme de l’autre, on nie tout accord, tout logiquement, Roubaud a été élu président.Ce scénario, tant redouté par les NKM, Juppéet consorts, s’est renouvelé pour l’élection de Joris Hebrard comme deuxième vice-président de cette assemblée. Le jeune maire frontiste a été élu vice-président avec 43 voix,soit les groupes FN et UMP au complet ![...]

    Dans le Vaucluse, ou du moins à Avignon, dénoncer l’UMPS n’est plus à l’ordre du jour. Ce qui est le plus étonnant dans cette histoire, c’est que, peut-être pour la première fois depuis plus de dix ans, personne n’a contesté cette élection. Personne n’a appelé à la « vigilance citoyenne ». Pas un de ces habituels résistants ne s’est fendu d’un appel – forcément – solennel à Jean-François Copé pour qu’il sanctionne Jean-Marc Roubaud d’avoir franchi la ligne rouge, d’avoir trahi la République en se faisant élire avec les voix du Front national ! [...]"

    Michel Janva

  • L'avenir des régions doit se décider en région

    J'avais hésité à intituler cette chronique "la Grande Bourgogne est en marche". On aurait pu y voir un regard humoristique, alors qu'il convient de saluer une décision. L'annonce par le Monde du 14 avril des "fiançailles  de la Bourgogne et de la France Comté" ne devrait surprendre aucun de ceux qui, connaissant l'Histoire et ses éternels resurgissements, n'ignorent pas que le nom même de Franche-Comté lui vient de son ancien statut de "comté de Bourgogne", – comté au féminin comme dans les traductions françaises de Tolkien. On se souviendra peut-être aussi que la Franche-Comté fut détachée du Saint-Empire au XVIIe siècle, très largement contre son gré.

    Depuis le discours programme de Manuel Valls du 8 avril, on a vu surgir, en effet, un nombre impressionnants de projets parisiens de redécoupage, aussi arbitraires que les précédents, s'ingéniant à réduire le nombre des régions métropolitaines de la France. Les adeptes de Michel Debré avaient imposé aux départements des compositions arbitraires. Les plus notoirement absurdes ont coupé la Normandie en deux, ou ont retranché Nantes capitale des ducs de Bretagne de la région administrative portant ce nom.

    Désormais, les mêmes bureaux technocratiques s'emploient à nous dire, dans leur langue péremptoire, si Montpellier fait partie du "sud est" ou du "sud ouest", si l'Auvergne se situe dans le massif central, etc. Ne parlons même pas de l'Alsace-Lorraine, sujet tabou en ce douloureux centenaire du suicide de l'Europe en 1914. À force de jouer aux imbéciles les champions jacobins de la balle dans le pied finiront bien par gagner. Les crétins médiatiques les y aideront. 

    Pour une fois en effet, on devrait presque saluer une formulation prudente utilisée par le chef de l'État. Dans son discours du 14 janvier, il avait "invité" les régions à se"rapprocher." Cela sonne mieux à nos oreilles que l'horizon, fantaisiste et lointain, d'un redécoupage en 2021, tendant, finalement à recentraliser la décentralisation, au lieu de la mener à sa conclusion logique, celle d'une régionalisation du cadre français. Tout cela au nom d'improbables économies.

    On pourrait et on doit sans doute considérer ici une "norme européenne" – mais certainement pas celle que l'on entend avancer habituellement quand on parle des 16 Laender allemands, en ignorant superbement l'exemple, pourtant magnifique, de l'ancienne cité hanséatique de Brême.

    Le drame de la France, dans ce domaine, ne tient pas au "nombre" de ses régions, mais à l'empilement des strates. La multiplication des instances théoriques de décision aboutit en fait à renforcer, au quotidien, la mainmise concrète de l'administration sur la vie sociale.

    L'exemple du référendum alsacien de 2013, mal conçu, mal présenté, mal défendu, et pour tout dire saboté, amène le pouvoir central à vouloir reprendre la main dans ce dossier qui le dérange. À Besançon, Marie-Guite Dufay, présidente de l'exécutif constate : "L'enjeu est tellement important qu'il faudra également une large consultation populaire. Après les élections de 2015, je suis très ouverte à l'organisation d'un référendum." Mais cela déplaît à Paris. Son homologue bourguignon François Patriat déplore donc à juste titre : "En matière de réforme territoriale, la droite et la gauche ont successivement manqué de courage. La France meurt de ses rigidités !"

    Il est donc grand temps que la France revive en laissant ses territoires penser eux-mêmes leur régionalisation et leurs équilibres financiers. Difficile de nous faire croire que l'État central jacobin puisse, sur ce dernier terrain, leur donner des conseils.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2014/04/lavenir-des-regions-doit-se-decider-en-region.html

  • Jouyet, Cambadélis, Valls : le nouveau triangle du pouvoir Hollandais

    « Reste à savoir si cela trompera longtemps l’opinion ! »

    Le choc des municipales passé, Hollande a musclé son dispositif de commandement. Il a nommé Jean‑Pierre Jouyet au secrétariat général de l’Elysée, Jean‑Christophe Cambadélis à la tête du PS et Manuel Valls à Matignon.

    Jouyet : un grand oligarque à l’Elysée

    Le secrétariat de la présidence, c’est la tour de contrôle de l’Etat. Grand commis de l’Etat mais aussi des banques Jouyet est au barycentre de l’idéologiquement correct : européiste, il a servi aup,rès de Delors, alors président de la Commission européenne ; atlantiste, il préside l’Institut Aspen‑France ; il est aussi observateur au conseil d’administration du club « Le Siècle » ; patron de l’Autorité des marchés financiers, il a bloqué toute réforme contraire aux intérêts des grandes banques d’affaires. Il pourra cohabiter sans problème avec son adjoint, Emmanuel Macron, de la banque Rothschild. Jouyet, c’est aussi un ancien ministre de Nicolas Sarkozy apte à préparer une possible cohabitation avec l’UMP. C’est aussi un symbole de l’UMPS pour Marine Le Pen.

    Cambadélis : un antifa à la tête du PS

    Jouyet est consensuel. Cambadélis, lui, est clivant. Trotskyste un jour, trotskyste toujours, il a bâti sa carrière sur la lutte contre le Front national, organisant contre lui le « harcèlement démocratique », c’est‑à‑dire la perturbation de ses réunions. C’est aussi l’un des acteurs majeurs de l’« antiracisme ». Après la marionnette Harlem Désir, voici le marionnettiste Cambadélis. Son rôle est triple : diaboliser le FN, culpabiliser l’UMP, rassembler et mobiliser les forces de gauche et les différentes tendances du PS.

    Et Valls est là pour amuser la galerie ?

    Créature de Stéphane Fouks, patron de l’agence Euro‑RSCG, Valls a pour mission d’occuper l’espace médiatique. Il fera comme premier ministre ce qu’il a fait comme ministre de l’Intérieur : accourir là où sont les caméras. Il va exercer le ministère de la parole et de l’image en jouant sur sa peopolisation et sur celle de sa femme.

    Somme toute un dispositif cohérent ?

    Oui : versant droit, Jouyet, l’aiguilleur de l’Etat ; versant gauche, Cambadélis, le mécano de la guerre civile ; versant riches et célèbres, Valls et son épouse à la Une des magazines. Reste à savoir si cela trompera longtemps l’opinion !

     Le Kiosque courtois

    Radio courtoisie, 12/04/2014

    http://www.polemia.com/jouyet-cambadelis-valls-le-nouveau-triangle-du-pouvoir-hollandais/

  • La fracture de l'UMP face à l'UE

    Guillaume Bernard décrypte les divergences sur l'UE au sein de l'UMP :

    "La ligne de fracture entre fédéralistes et eurosceptiques (pour dire rapidement les choses) qui divise la droite sur la construction européenne passe effectivement au sein même de l'UMP. Le centre est européiste, la droite nationale est souverainiste, l'UMP est partagée entre ces deux tendances. Ce qui est vrai au sein des instances dirigeantes l'est encore plus dans l'électorat. Ce parti profite du discrédit de l'actuel Exécutif, mais il pourrait voir une part importante de son électorat soit s'abstenir parce que désapprouvant ses positions trop européistes, soit basculer vers le FN.

    [...] Passent donc, au sein de la droite modérée, les clivages idéologiques fondamentaux qui transparaissent à travers trois principaux thèmes: l'identité nationale, la construction européenne et les mœurs.La fracture peut être résumée en une opposition entre une droite classique et une droite moderne : la première considère que les corps sociaux sont inscrits et que les valeurs sociales sont données par un ordre cosmologique des choses ; la seconde pense qu'il n'existe pas d'entité sociale ni de valeurs en dehors de la manifestation et de la rencontre de volontés.

    Appliquée à la construction européenne, cette opposition conduit à distinguer ceux qui pensent que l'Europe est une entité historique ayant une civilisation commune mais avec des spécificités nationales à ceux qui considèrent qu'elle consiste en un espace neutre, plus ou moins vaste, fondé sur la mise en œuvre de principes juridiques. Le débat ne se situe donc pas dans une alternative pour ou contre l'Europe (le scepticisme vise l'Union européenne et non l'Europe en tant que telle) ; ce sont les objectifs et les moyens qui sont opposées. L'Europe des souverainistes consiste en une entité géopolitique ayant sa propre culture et ses propres intérêts, notamment militaires ; c'est parce qu'il existe un bien commun qu'émerge un corps politique. Quant à elle, l'Union européenne vise, avant tout, l'harmonisation juridique pour favoriser la libre circulation des capitaux, des personnes et des biens ; ayant abandonné la défense à l'OTAN, la gouvernance politique est au service de l'interdépendance économique. [...]

    Entre le centre europhile et la droite nationale souverainiste, qui ont tous deux l'avantage d'avoir des positions clairement identifiables par les électeurs, l'UMP est effectivement écartelé.Si la division de l'électorat de l'UMP se manifeste clairement à propos de la construction européenne, elle existe bien au-delà de cette question.

    [...] Etant donné le prévisible fort taux d'abstention qui permettra d'en relativiser les résultats, il est peu probable que les élections européennes provoquent directement l'implosion de l'UMP. Mais, contrairement à ce que pourraient espérer les hommes politiques, les facteurs de division de la droite resteront et réapparaîtront inéluctablement sous la pression du «mouvement dextrogyre». [...]"

    Michel Janva

  • Le pourquoi du relatif insuccès du Front National dans les très grandes villes

    Résultats du Front National lors du premier tour des élections municipales de 2014 dans les dix plus grandes villes de France

    Paris 6,26%

    Marseille 23,16%

    Lyon 13,78%

    Toulouse 8,15

    Nice 15,59

    Nantes 8,14 

    Strasbourg 10,94 

    Montpellier 9,18 

    Bordeaux 6,06 

    Lille 18,22

    Bien souvent, l'erreur effectuée par les analystes dans le cadre de la rédaction de leurs articles, est de défendre leur point de vue de façon exclusive, nonobstant d'autres pistes. C'est ainsi qu'un point de vue n'englobe que très rarement la totalité de la vérité. A titre d'exemple, j'évoquais hier avec un Ami, le pourquoi des fascismes à partir des années 20. Il existe à ce sujet trois interprétations bien connues. La communiste faisant du fascisme le dernier recours du Capital (« Plutôt Hitler que Staline »). Celle que l'on peut qualifier de « socialiste », insistant sur l'histoire spécifique de certains pays, favorisant par la suite l'advenue du fascisme. Enfin, l'interprétation dite de "droite", considérant que le fascisme est un fait historique daté, désormais ancré dans l'histoire d'un passé définitivement révolu.

    L'erreur donc, serait parmi ces trois interprétations, de n'en choisir qu'une, nonobstant les deux autres. Le fait est malheureusement assez courant au quotidien et beaucoup, de défendre bec et ongles leur unique point de vue, comme s'il n'existait aucun autre angle de visée.

    C'est ainsi qu'énoncer le fait que le Front National n'a que peu réussi dans les très grandes villes lors des dernières municipales par rapport aux résultats obtenus dans les villes plus petites n'est que majoritairement vrai. A titre d'exemple, on notera les bons résultats obtenus à Marseille, Nice ou Lille. Il faut aussi prendre garde à la sécheresse des résultats bruts : c'est ainsi que le résultat à Paris, en apparence faible, masque le réel décollage du Front National dans la capitale. 

    Remarquons quand même objectivement que dans huit des dix plus grandes villes, le Front National est en dessous du score national (16,5%), et le plus souvent de façon assez nette. C'est ainsi que dans quatre villes sur dix, le Front National se situe à moins de la moitié de son résultat national.

    Il existe donc, bel et bien, un problème au sujet des grandes villes.

    Ce n'est certes pas la valeur des candidats du Front National qui est en cause. Comme pour les autres structures, le Front National présente pour les villes majeures, des candidats triés sur le volet, de plus à fort enracinement local. Par voie de conséquence, on peut en déduire que dans la majorité des grandes villes, ce n'est pas le Front National qui perd mais ses opposants qui gagnent.

    On remarquera aussi - et c'est là fait important - que dans ces très grandes villes, les mouvements politiques situés à gauche du parti socialiste font, eux aussi, des scores modestes. On peut donc en déduire que concernant les très grandes villes, c'est le centre (de l'ump au parti socialiste) qui gagne facilement contre la périphérie.

    Il n'en a pas toujours été ainsi de par le passé.

    L'idée intuitive qu'ont ceux qui commencent à disposer d'un certain âge, de la droite et de la gauche, est d'associer certaines notions à la première et d'autres à la seconde. A droite, l'ordre ou la patrie. A gauche la défense des plus démunis et le progrès social. Le passé récent – trois décennies – a redistribué les cartes et rendu ces associations obsolètes.

    Aujourd'hui, il n'existe pas de gestion radicalement différente de ces grandes villes, selon qu'elles soient tenues par la droite ou par la gauche. Ayant vécu environ 25 ans sur Lille, j'ai pu constater l'involution sociologique du paysage. Le fait n'est d'ailleurs pas uniquement celui de la capitale nordiste. 

    Aussi bien l'augmentation des divers impôts locaux et frais rattachés dans les grandes villes, ont fait fuir non seulement les classes populaires, mais aussi la partie basse voire moyenne de la classe moyenne. Il existe donc un transit progressif partant du centre ville vers la périphérie. 

    On pourrait donc énoncer – en tenant compte des exceptions et avec une certaine réserve - que moins on est fortuné, plus on est éloigné du plein centre.

    La droite comme la gauche, a extirpé, pour des raisons qui sont principalement financières, les familles ne disposant pas d'un important pouvoir d'achat. C'est donc le paysage sociologique des grandes villes qui a ainsi changé. Villes dont la configuration est désormais la même, perdant ainsi diversité ou pluralité.

    Une des raisons d'être initiales des boulevards ceinturant les grandes villes était voici très longtemps, de protéger une population cossue, des masses populaires, jugées « laborieuses » voire « dangereuses ».

    Nous y retournons.

    En ce sens, droite et gauche aujourd'hui, défendent des intérêts de classes. Très favorisées en l'occurrence ...

    ALain Rebours

    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EFAZFVVlZysCejDZAX.shtml

  • Valls n’est pas le sauveur de la gauche

    Adoublé par les sondages, affublé du titre de «vice-président», le ministre de l'Intérieur est sans doute trop singulier pour voir sa popularité rejaillir sur son camp.

    Gare aux chevilles! Manuel Valls vient d’être sacré personnalité française la plus populaire par l’oracle sondagier. Pour Ipsos, non seulement 57% des personnes interrogées approuvent «l’action» du ministre de l’Intérieur mais il est simultanément plébiscité par les sympathisants du PS (70% d’approbation) et par ceux de l’UMP (62%). Comme si cet admirateur de Georges Clemenceau préfigurait une forme nouvelle d’«union sacrée»...

    D’ores et déjà, les bookmakers de la vie publique se déchaînent. L’hebdomadaire de la gauche raisonnable n’a pas hésité à lui attribuer le titre de «vice-président». Cinq mois seulement après la nomination de Jean-Marc Ayrault à l’hôtel Matignon, la spéculation sur son successeur va bon train dans les rangs socialistes. Et c’est Valls qui arrive en tête des pronostics.

    Une actualité porteuse

    Tout ceci n’est-il pas à la fois exagéré et précipité? Sans mésestimer le moins du monde ses mérites, il faut noter que la popularité de Valls est d’abord indexée sur la fonction qu’il occupe. En ces temps de crise sans fin et d’anxiété sociale, le désir d’ordre et de sécurité est plus prégnant que jamais. Le ministre de l’Intérieur en profite par construction. Il en bénéficie d’autant plus qu’il remplit correctement sa fonction, n’hésitant pas à prendre les décisions qui s’imposent comme la dissolution de la très étrange BAC Nord de Marseille.

    L’actualité favorise une mise en scène récurrente de Valls avec d’autant plus d’impact que celui-ci est un expert en communication politique. Fait divers tragique, réseau terroriste démantelé, policiers corrompus sanctionnés: chaque jour donne au «premier flic de France» l’occasion de marteler son message de fermeté et d’asseoir sa réputation.

    Effet de contraste

    L’insolente popularité de Valls tranche avec le désamour des Français pour le couple exécutif. Le ministre de l’Intérieur est encensé au moment où l’électorat manifeste son mécontentement à l’égard du pouvoir socialiste.

    L’heureux résident de la place Beauvau profite sans nul doute d’un effet de contraste. Peu de ministres «impriment», comme on le dit maintenant, dans leurs paroles et leurs actions. Le président de la République donne l’impression de manquer d’un cap clair tandis que son Premier ministre peine à se situer à la hauteur de sa fonction.

    Personne, à l’inverse, ne reproche à Valls de ne pas «faire le job» dans les règles de l’art. Voilà qui explique, pour partie, la gratitude de l’opinion.

    La comparaison avec son collègue Arnaud Montebourg est ici parlante. Les deux révélations des primaires socialistes de l’automne 2011 connaissent des destins croisés. On se souvient que le chantre de la «démondialisation» avait alors fait un carton chez les sympathisants de gauche (17,2% des voix au premier tour) tandis que le maire d’Evry confirmait alors sa marginalité droitière (5,6%). Porteur des espoirs de la gauche du PS, Montebourg culminait à 45% d’indice de satisfaction chez OpinionWay alors que Valls devait se contenter de 37%.

    Le rapport de forces dans l’opinion a changé depuis du tout au tout. Selon le même indicateur, Valls écrase désormais Montebourg (55% contre 29%). Le ministre du Redressement productif a perdu une bonne part de son crédit en ralliant la ligne majoritaire de son parti. Le volontarisme qu’il affiche suscite un scepticisme à la mesure de la lourdeur des défis qu’il prétend relever. Fort de sa continuité, Valls, pour sa part, n’a pas besoin de prétendre avoir «redressé le moral des Français» pour qu’on le considère...

    Un ministre de droite ?

    La singularité idéologique de Valls est le dernier, mais non le moindre, des ressorts de son succès. Le ministre de l’Intérieur n’est-il pas l’homme de gauche dont rêve la droite? Olivier Besancenot en est convaincu : c’est un «ministre sarkozyste».

    Jean-François Copé semble d’accord avec l’ancien candidat du NPA. «En termes de paroles, Manuel Valls, objectivement, est à droite», tranche le secrétaire général de l’UMP qui s’y connaît. «Il a exactement les mêmes idées que moi dans la manière dont il les exprime», ajoute-t-il. L’intéressé ne lui a pas retourné le compliment puisqu’il vient de l’accuser d’être «dans la dérive». On se souvient encore des compliments embarrassants de Serge Dassault à l’ancien maire d’Evry.

    L’assimilation entre la politique de Valls et celle de Sarkozy est pourtant peu rigoureuse. Le ministre de l’Intérieur ne met pas ses pas dans ceux de son illustre prédécesseur sur au moins deux points fondamentaux. Dans son «discours-cadre sur la sécurité» du 19 septembre, Valls a souligné «deux échecs» qu’il entend corriger: «la tension contre-productive» entre les forces de l’ordre et la justice ainsi que la piètre «relation police-population». A ce sujet, le ministre a insisté sur la lutte contre les contrôles d’identité abusifs et proposé de rétablir un «élément d’identification» sur l’uniforme des policiers, ce qui n’est pas anodin.

    Pour autant, il ne fait guère de doute que la plupart des prises de positions de Valls ne sont pas spécifiquement identifiables à gauche. Lorsqu’il déclare, à propos des Roms, que la France «ne peut pas accueillir toute la misère du monde et de l'Europe», il dit une vérité qui avait déjà valu à Michel Rocard —dont le citation avait par ailleurs été tronquée— de sévères reproches dans son propre camp. Sur la question sensible du droit de vote des étrangers aux élections locales, Valls préfère tenir compte des réserves de l’opinion plutôt que de rester fidèle à ses positions antérieures.

    Si l’on ajoute que le ministre de l’Intérieur s’était fait remarquer, précédemment, par des prises de positions résolument droitières en matière économique et sociale, on comprend que sa popularité ne puisse guère rejaillir sur l’ensemble de la gauche. Celle-ci est loin d’avoir encore trouvé un sauveur.

    Eric Dupin

    Source : http://www.slate.fr/story/63043/valls-sauveur-gauche

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAZuFEZFkPTPTytWk.shtml

  • « NatRep »? « Identitaires »? Une jeunesse française

    La discipline est la force des armées, la désobéissance ou pire, l’insubordination, ne peut conduire qu’au désastre. Bruno Mégret en sait quelque chose lui qui a mené une fronde contre le FN en 1998 qui a failli  briser les reins de l’opposition nationale et dont les effets délétères, calamiteux, se sont très longtemps  fait sentir. Si la plupart de ceux qui l’avaient  suivi ont réintégré le FN, l’ex président du Mouvement National Républicain (MNR) reste sur son Aventin dans l’indifférence quasi générale. Il a cependant  repris la parole dans un entretien accordé àparismatch.com et publié hier. Contrairement à  Alain Finkielkraut, M. Mégret ne va pas jusqu’à juger Marine Le Pen «infréquentable ». Il se réjoui même des bons résultats  électoraux du Front, qui serait la résultante de « sa » théorisation d’une « stratégie de dédiabolisation ». Il  juge cependant  que «le FN actuel, c’est le discours ancien de Jean-Marie Le Pen réorienté à gauche sur le plan économique». «Sur la question de l’économie ou celle de l’Europe, le projet du FN manque de crédibilité» affirme-t-il encore. Homme tout aussi intelligent que l’est M. Mégret, Paul-Marie Coûteaux, à la tête jusqu’alors du Siel , petite structure  affiliée au RBM,  entendait lui aussi réorienter le FN. Mais lui aussi a failli à la plus élémentaire discipline a jugé Marine. La présidente du Front National   vient  de mettre fin à sa collaboration avec ce dernier  dans un courrier daté du 7 avril, aujourd’hui commenté dans les médias.

     Candidat RBM aux municipales dans le 6e arrondissement de Paris, Paul-Marie Coûteaux s’était  prononcé sans en avoir le mandat   dés le lendemain du premier tour,   pour proposer une alliance à la militante antinationale  NKM au nom de « l’union des droites » !

     Au-delà des maladresses politiques, de communication et de langage,  des états d’âme  qui ont été aussi reprochés à M.  Coûteaux ces derniers mois, un épisode a également  été  très mal vécu par de nombreux adhérents et sympathisants du FN.  En l’espèce celui  ou on le voit  dans un documentaire de canal plus, diffusé en décembre,   expliquer qu‘il ne veut surtout pas être filmé à proximité d’une permanence FN ou de  militants frontistes. Et ce, afin de  ne pas écorner  son image de modéré…unificateur des droites ? Actuel président exécutif du SielMe Karim Ouchikh, à qui Marine a renouvelé sa confiance,   devrait en prendre la tête  avant l’été, M. Coûteaux n’étant pas candidat à sa propre succession.

     D’orientations politiques, de discipline et de cohérence aussi,  il est encore question dans le long article que le site Rue 89 consacre sous la plume de Nolwenn le Blevennnec aux « tensions » qui existeraient  au sein du Front National de la Jeunesse (FNJ)  présidé actuellement par Julien Rochedy. « Avant, au Front, on se disputait entre catholiques traditionalistes et païens, antisionistes et anti-Arabes (sic). Depuis que Marine Le Pen est à la tête du FN, il existe de nouvelles fractures. Le parti fait coexister une sensibilité souverainiste incarnée par Florian Philippot » « et une sensibilité identitaire » est-il écrit sans s’embarrasser de finesse.

    « Chez les jeunes frontistes, les tensions pourraient se cristalliser autour de Gaëtan Dussausaye, favori à la présidence du FNJ, et souverainiste » croit savoir Rue 89 qui évoque aussi la nomination de David Masson-Weyl, étudiant en relations internationales, de même sensibilité, à la tête du collectif étudiant  Marianne.

     Bref, en  l’occurrence d’un côté les  « souverainistes »  auto-baptisés  NatRep (nationaux républicains),  de sensibilité gaulliste ou gaullienne,  pour lesquels le combat contre l’Europe de Bruxelles serait la  priorité principale.  Et de l’autre  les « identitaires », qui a contrario considèrent que  la submersion démographique des populations non européennes et  les bouleversements  socio-culturels  qu’elle engendre sont un enjeu vital et principal.

     Les termes du débat ont été l’objet d’une formule symbolique,  forcément réductrice, utilisée  par certains NatRep qui affirment  que le  problème du grand remplacement (en référence au livre éponyme de Renaud Camus)  n’est pas celui de la population de souche française et européenne par les peuples venus du sud, mais la disparation du drapeau français au profit de  celui de l’Europe.

     Rappelons à nos sympathiques NatRep qui célèbrent la Geste d’un  De Gaulle bataillant pour l’indépendance  de la France  face à Bruxelles et Washington,  que celui-ci était aussi très  attaché  à l’identité physique du peuple français. A tel point que Jean-Marie Le Pen  affirmait même il y a quelques années, analyse partagée par d’autres,  que  le  largage de l’Algérie française pouvait aussi s’expliquer en partie  par « le racisme » de  De Gaulle vis-à-vis des populations arabes.

     Ce n’est pas le lieu  d’ouvrir ici  le débat sur le bilan du gaullisme, mais au contraire de nous réjouir qu’au nom de ses aspects les plus  recevables,   des jeunes Français comprennent que le  FN est  l’outil le plus efficace pour défendre la France et les Français d’abord. D’ailleurs, le phénomène n’est pas  si nouveau et le Front National  a  accueilli dans ses rangs dés le milieu des années 80 de nombreux gaullistes issus  du RPR, mais plus proches de Barrès et de Marie-France Garaud,  que de Chirac et Alain Juppé…

     Certes le FN-FNJ n’est pas un parti de godillots, comme dans d’autres  formations  politiques,  il est traversé par  des sensibilités différentes. Il n’y pas lieu d’y voir forcément un risque de « fractures » comme l’affirme Rue 89 mais plutôt la coexistence d’idées qui  enrichissent le débat interne, créent une saine émulation intellectuelle. Pour autant, doit exister chez tous  les adhérents l’acceptation du plus grand dénominateur commun,   des fondamentaux défendus  dans notre  programme et par Marine Le Pen. 

     Encore une fois, la cohérence, l’efficacité, la discipline   commandent de ne pas être hémiplégique. La défense de notre  souveraineté nationale face à Bruxelles est éminemment complémentaire de la défense  de notre  identité, dans toutes ses dimensions, dans toute l’acception du terme affirme Bruno Gollnisch. Ce refus de dissocier ces deux aspects est  d’ailleurs consubstantiel au  FN.  C’est cela  qui explique la diabolisation du Mouvement national  par les différentes officines  et chapelles du Système. C’est la raison de l’adhésion  croissante de millions de nos compatriotes aux idées frontistes…notamment en premier lieu, c’est vrai,  le refus de l’immigration-invasion  et la défense des valeurs traditionnelles.   C’est cette volonté de restauration nationale pleine et entière qui confère au FN  sa dimension  révolutionnaire, au sens noble du terme, et partant son pouvoir d’attraction sur une jeunesse française qui refuse l’ordre (mondialiste) établi.

    http://gollnisch.com/2014/04/15/cest-front-national%C2%A7/

  • Les bonnes raisons du vote FN

    Le baromètre mensuel Ifop pour le Journal du dimancheenregistre  un double record. D’abord  un  sommet  d’impopularité  pour François Hollande, dont la « cote de popularité » chute encore de cinq points en avril,  pour s’établir à 18%, le plus bas niveau jamais atteint depuis son élection à la présidence de  la République. A l’opposé, et ce très fort  contraste le sert,  Manuel Valls devient  lui le chef de gouvernement le plus populaire avec 58%. L’Ifop indique qu’un tel écart de 40 points entre les cotes de popularité du président de la République et du Premier ministre n’a jamais été vu depuis 1958,  hors période de  cohabitations. Cette nouvelle dégringolade du chef de l’Etat s’explique en partie par l’échec cuisant des élections municipales pour le PS. Celui attendu le 25 mai prochain aux élections européennes devrait aussi peser sur la popularité du nouveau Premier ministre. Attendu comme le sauveur par  la fraction du PS qui s’inquiète de la raclée électorale à venir,  M. Valls  est surtout  populaire au sein d’un segment électoral allant de  l’aile socialo-libérale  du PS, du centre-gauche à la droite.   

     Les très  médiocres, voire calamiteux, résultats de  Manuel Valls  au ministère de l’Intérieur avaient  fini par éroder très sensiblement sa cote  de popularité. Un   faux dur quand il s’agit de lutter contre la délinquance, mais un  vrai laxiste immigrationniste  comme en témoigne  les statistiques  sur la  régularisation des immigrés hors-la-loi. En  2013, 35 000 clandestins ont ainsi été officiellement  régularisés,  soit une augmentation de plus de 50 % par rapport à 2012 !

     Il appartiendra aussi au Premier ministre d’assumer autrement  que par  ses pirouettes coutumières  les coups très sévères qui vont être portés au pouvoir d’achat des Français,avec la batterie de mesures austéritaires qui seront mises en place  après le 25 mai…

     Florian Philippot,  vice-président du FN et directeur stratégique de la campagne  des élections européennes,  est donc  crédible quand il table  sur un renversement rapide de l’opinion.  «Les Français se rendront compte très vite que Manuel Valls poursuit la même politique que ses prédécesseurs. Il me fait penser à Villepin qui était très populaire aux Affaires étrangères mais dont la vie fut beaucoup plus compliquée lorsqu’il est arrivé à Matignon où les discours ne suffisaient plus, où il fallait agir.»

      «(La) a stratégie de communication ( de Valls)  est d’ailleurs très proche de celle de Nicolas Sarkozy, ce qui peut expliquer un début de trajectoire assez haut dans les mesures d’opinion. Mais après l’effet nouveauté, il baissera comme ce fut le cas Place Beauvau à la fin de son parcours, lorsque les effets anesthésiants de sa communication s’étaient dissipés.»

     D’ores et déjà, les toutes  dernières enquêtes d’opinion portant sur  les intentions de vote aux européennes  indiquent des tendances convergentes;  le dernier sondage Ifop pour Paris Match et Sud Radio place même le Front National en tête au soir du 25 mai. Les listes FN seraient ainsi créditées en moyenne de 24% des suffrages devant les deux principaux partis pro-bruxellois l’UMP (23%) et l’alliance PS-PRG (21%), les listes UDI-Modem (9%), celles du  Front de Gauche (8%),  d’Europe Ecologie-Les Verts (7,5%), du  Nouveau Parti anticapitaliste (2%),  de Debout la République (1,5%)….

     Le tout sur fond d’une forte abstention (61%), qui, rappelle Bruno Gollnisch, joue toujoursen faveur du Système,  quand bien même les abstentionnistes s’imaginent (parfois)  le combattre ou marquer leur désapprobation  par la grève du vote. Abstention  qui  a été étudiée plus largement dans  l’étude consacrée aux relations entre l’emploi et les dynamiques électorales réalisée par le cabinet de conseil Taddeo. Celle-ci   s’appuie  sur les  résultats des municipales de 2008 et de 2014 dans  900 communes de plus de 10 000 habitants.

     Ainsi rapporte l’article du Monde consacré  à cette étude, Julien Vaulpré, directeur général de Taddeo,  explique que contrairement à une idée reçue, «il n’y a pas de corrélation entre le niveau du chômage et celui de l’abstention », mais qu’il existe bien un lien entre chômage et vote FN. L’augmentation de la courbe du chômage  suivrait  celle du vote en faveur du FN. 

     Julien Vaulpré en déduit notamment qu’«à partir du moment où, dans les communes où le chômage est élevé ou a fortement progressé, on n’observe pas de poussée abstentionniste alors que le vote FN, lui, progresse, la question se pose d’un transfert d’électeurs potentiellement abstentionnistes vers le FN, et donc d’un vote FN qui dans une certaine mesure limite l’abstention.» 

     « Vote  en faveur du FN  (qui) n’est plus, aujourd’hui, assimilable à une simple volonté d’exprimer un mécontentement, comme peut l’être le choix de l’abstention. En cela, comme le résume Julien Vaulpré,  il n’est plus seulement un vote de crise, mais bien souvent le vote de la crise . Autrement dit un vote qui exprime de plus en plus souvent une adhésion, et de moins en moins une simple contestation.» L’opposition nationale, populaire et sociale n’est pas seulement en effet, comme il est  courant de l’entendre chez ses adversaires, le  réceptacle des déceptions et désillusions de nos compatriotes les plus touchés par la crise.  Le vote FN est aussi le signe rafraîchissant  d’un  retour du politique en lieu et place du duel stérile gauche-droite, de la fausse  alternance entre partis bruxellois. 

    http://gollnisch.com/2014/04/14/les-bonnes-raisons-du-vote-fn/

  • Les bonnes raisons du vote FN

    Le baromètre mensuel Ifop pour le Journal du dimancheenregistre  un double record. D’abord  un  sommet  d’impopularité  pour François Hollande, dont la « cote de popularité » chute encore de cinq points en avril,  pour s’établir à 18%, le plus bas niveau jamais atteint depuis son élection à la présidence de  la République. A l’opposé, et ce très fort  contraste le sert,  Manuel Valls devient  lui le chef de gouvernement le plus populaire avec 58%. L’Ifop indique qu’un tel écart de 40 points entre les cotes de popularité du président de la République et du Premier ministre n’a jamais été vu depuis 1958,  hors période de  cohabitations. Cette nouvelle dégringolade du chef de l’Etat s’explique en partie par l’échec cuisant des élections municipales pour le PS. Celui attendu le 25 mai prochain aux élections européennes devrait aussi peser sur la popularité du nouveau Premier ministre. Attendu comme le sauveur par  la fraction du PS qui s’inquiète de la raclée électorale à venir,  M. Valls  est surtout  populaire au sein d’un segment électoral allant de  l’aile socialo-libérale  du PS, du centre-gauche à la droite.   

     Les très  médiocres, voire calamiteux, résultats de  Manuel Valls  au ministère de l’Intérieur avaient  fini par éroder très sensiblement sa cote  de popularité. Un   faux dur quand il s’agit de lutter contre la délinquance, mais un  vrai laxiste immigrationniste  comme en témoigne  les statistiques  sur la  régularisation des immigrés hors-la-loi. En  2013, 35 000 clandestins ont ainsi été officiellement  régularisés,  soit une augmentation de plus de 50 % par rapport à 2012 !

     Il appartiendra aussi au Premier ministre d’assumer autrement  que par  ses pirouettes coutumières  les coups très sévères qui vont être portés au pouvoir d’achat des Français,avec la batterie de mesures austéritaires qui seront mises en place  après le 25 mai…

     Florian Philippot,  vice-président du FN et directeur stratégique de la campagne  des élections européennes,  est donc  crédible quand il table  sur un renversement rapide de l’opinion.  «Les Français se rendront compte très vite que Manuel Valls poursuit la même politique que ses prédécesseurs. Il me fait penser à Villepin qui était très populaire aux Affaires étrangères mais dont la vie fut beaucoup plus compliquée lorsqu’il est arrivé à Matignon où les discours ne suffisaient plus, où il fallait agir.»

      «(La) a stratégie de communication ( de Valls)  est d’ailleurs très proche de celle de Nicolas Sarkozy, ce qui peut expliquer un début de trajectoire assez haut dans les mesures d’opinion. Mais après l’effet nouveauté, il baissera comme ce fut le cas Place Beauvau à la fin de son parcours, lorsque les effets anesthésiants de sa communication s’étaient dissipés.»

     D’ores et déjà, les toutes  dernières enquêtes d’opinion portant sur  les intentions de vote aux européennes  indiquent des tendances convergentes;  le dernier sondage Ifop pour Paris Match et Sud Radio place même le Front National en tête au soir du 25 mai. Les listes FN seraient ainsi créditées en moyenne de 24% des suffrages devant les deux principaux partis pro-bruxellois l’UMP (23%) et l’alliance PS-PRG (21%), les listes UDI-Modem (9%), celles du  Front de Gauche (8%),  d’Europe Ecologie-Les Verts (7,5%), du  Nouveau Parti anticapitaliste (2%),  de Debout la République (1,5%)….

     Le tout sur fond d’une forte abstention (61%), qui, rappelle Bruno Gollnisch, joue toujoursen faveur du Système,  quand bien même les abstentionnistes s’imaginent (parfois)  le combattre ou marquer leur désapprobation  par la grève du vote. Abstention  qui  a été étudiée plus largement dans  l’étude consacrée aux relations entre l’emploi et les dynamiques électorales réalisée par le cabinet de conseil Taddeo. Celle-ci   s’appuie  sur les  résultats des municipales de 2008 et de 2014 dans  900 communes de plus de 10 000 habitants.

     Ainsi rapporte l’article du Monde consacré  à cette étude, Julien Vaulpré, directeur général de Taddeo,  explique que contrairement à une idée reçue, «il n’y a pas de corrélation entre le niveau du chômage et celui de l’abstention », mais qu’il existe bien un lien entre chômage et vote FN. L’augmentation de la courbe du chômage  suivrait  celle du vote en faveur du FN. 

     Julien Vaulpré en déduit notamment qu’«à partir du moment où, dans les communes où le chômage est élevé ou a fortement progressé, on n’observe pas de poussée abstentionniste alors que le vote FN, lui, progresse, la question se pose d’un transfert d’électeurs potentiellement abstentionnistes vers le FN, et donc d’un vote FN qui dans une certaine mesure limite l’abstention.» 

     « Vote  en faveur du FN  (qui) n’est plus, aujourd’hui, assimilable à une simple volonté d’exprimer un mécontentement, comme peut l’être le choix de l’abstention. En cela, comme le résume Julien Vaulpré,  il n’est plus seulement un vote de crise, mais bien souvent le vote de la crise . Autrement dit un vote qui exprime de plus en plus souvent une adhésion, et de moins en moins une simple contestation.» L’opposition nationale, populaire et sociale n’est pas seulement en effet, comme il est  courant de l’entendre chez ses adversaires, le  réceptacle des déceptions et désillusions de nos compatriotes les plus touchés par la crise.  Le vote FN est aussi le signe rafraîchissant  d’un  retour du politique en lieu et place du duel stérile gauche-droite, de la fausse  alternance entre partis bruxellois. 

    http://gollnisch.com/2014/04/14/les-bonnes-raisons-du-vote-fn/