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élections - Page 657

  • Municipales 2014 : la revanche de la Manif pour tous

    lmpt.jpgLa leçon donnée par ces municipales ne saurait être oubliée au moment où la droite sera confrontée aux grands choix qui détermineront l’après-socialisme, et pas seulement celui de maintenir ou non la loi Taubira...   

    Ce n’est un secret pour personne que la loi Taubira instituant le mariage homosexuel, et surtout officialisant la théorie du genre, aurait eu plus de mal à passer si certaines personnalités de droite n’avaient fait preuve, sur ce sujet, d’une regrettable ambiguïté, en s’abstenant ou en votant de manière plus ou moins ostensible avec la majorité socialiste.

    En démocratie, les actes politiques ne trouvent leur vraie sanction que dans l’épreuve électorale. Le vaste mouvement de la Manif pour tous n’aurait pas pesé bien lourd sur la scène politique, en dépit des centaines de milliers de manifestants qu’il a rassemblés, si les comportements que nous venons d’évoquer n’avaient été sanctionnés par les électeurs.

    Ils l’ont été, et de manière spectaculaire, dans deux cas au moins : Paris et Strasbourg. Le déficit d’image dont a longtemps pâti Nathalie Kosciszko-Morizet au sein de la droite parisienne (et qui a abouti, par exemple, à la dissidence de Charles Beigbeder) n’est pas sans lien avec sa décision de s’abstenir lors du vote de la loi Taubira. Ce déficit lui a d’ailleurs été fatal.

    À Strasbourg, il est probable que Fabienne Keller, candidate de l’UMP, aurait survécu à la triangulaire difficile qui l’a opposée aux candidats du Parti socialiste et du Front national si elle n’avait pas fait partie des quelques sénateurs de droite décidés à voter la loi Taubira (l’a-t-elle fait ? Qui le saura dans le brouhaha à main levée qui a tenu lieu de vote au sein de la haute assemblée, honteuse mascarade de démocratie).

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  • Municipales et maintenant ?

    Déroute socialo, victoire de la fausse droite...Zéro 1er toujours aussi farceur...

    Les socialos ont pris le mur électoral dans la gueule, ces baltringues espéraient encore un sursaut, jusqu’au bout ils auront été dans le déni.

    Résultat quasi 40% d’abstention et plus de 170 villes perdues
    dont des bastions comme Limoges, Nevers...

    Le scandale est que nous fumes privés de notre comique préféré Rihan-Cypel, celui qui fonctionne à la Mazda Cipel.
    Les socialos nous gâchent nos soirées.

    Tout le petit monde merdiatique ne parle plus aujourd’hui que du futur remaniement.
    Quand et qui ?

    Quand ? Parait que ce sera pas le 01 Avril, pourtant ce pouvoir socialo est une colossale plaisanterie depuis le début.

    Qui ? Ca suppute, Valls la Menace, Nosfebabius ou Zéro 1er. Comme ci remplacer une bande de cons par une autre allait changer grand chose !

    Ce que les socialos ne semblent pas avoir compris, c’est la nature du message envoyé. Il est simple pourtant " Cassez vous pauvres cons !". La seule conclusion honorable qu’ils devraient tirer de cette élection est en effet de se tirer et fermer leurs gueules pour toujours.

    Parait qu’il y a eu une bascule à droite. C’est exact si l’on considère que l’Ump soit de droite. Nous pouvons émettre de gros doutes...

    L’Ump a ramassé la mise grâce au rejet général des socialos, une mobilisation de la diversité en la faveur de certains candidats comme à Tarascon, Brignoles, Perpignan, St Gilles ou dans le 93 et en bonus l’alliance à Bobigny avec les frères musulmans. C’est le fruit des lois sociétales, merci Najat...
    Les mosquées ont donc encore de belles années devant elles, ainsi que les subventions aux associations et le clientélisme.

    Le Fn gagne plus de villes que prévu. Pour eux ce sera le parcours du combattant. Comme l’a expliqué Ruth Elkrieff " Nous allons les surveiller de près".

    Le message est clair. Comme nous l’avons expliqué dans un précédent article les maires sont pieds et poings liés aux patrons des agglos et métropoles qui serons désormais majoritairement Ump.
    Vous avez compris le scénario...

    Et en plus s’annonce un tour de vis en matière de dotations financières.
    Mimolette 1er, c’est le seul aspect positif du désastre électoral pour lui, va pouvoir réduire massivement les subventions aux collectivités comme le préconise un récent rapport. Il peut y aller puisque la majorité des mairies sont désormais d’opposition.

    http://www.euro-reconquista.com/site/spip.php?article601

  • Pourquoi Cambadélis à la tête du PS ?

    Harlem Désir, c'est fini ! Avant même l'exfiltration du premier secrétaire, l'ex-lieutenant de DSK a reçu les soutiens nécessaires pour lui succéder.

    C'était il y a un mois à peine. Pour la première fois depuis l'automne 2012, date à laquelle Harlem Désir lui avait été préféré pour le poste de premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis avait fait mine de rendre les armes. Jusque-là, il n'était que fiel pour son ex-rival, et voilà que, soudain, il prenait la tangente.

    Objectif affiché : la présidence du Parti socialiste européen. Plus grand que Solférino, mais pour quelle influence réelle ? Depuis, le désastre des municipales a rebattu les cartes. "Camba" est revenu dare-dare à ses premières ambitions.

    Dans le jeu compliqué du remaniement et autres changements dans le système hollandais, il a surtout compris que les jours de Désir à la tête du parti étaient comptés. "Avec cette déroute historique, le PS a été touché au coeur", décrypte l'ex-trésorier Régis Juanico. "Il tirait sa force de son réseau d'élus locaux. Or certaines fédérations ont perdu jusqu'à 30% de leurs ressources avec la défaite de maires qui ne verseront plus leur part d'indemnités." Critiqué en haut lieu, le premier secrétaire est désormais contesté par la base. Une situation intenable !

    Hamon, Bachelay et Peillon évoqués

    Dès que Hollande a entrepris de remanier son gouvernement, il a mesuré l'urgence d'une relève à la tête du parti qu'il a dirigé onze années durant. Le premier nom qui sort alors du chapeau, sous l'impulsion de Valls, est celui de Benoît Hamon, patron autoproclamé de l'aile gauche du PS, recentré en diable depuis sa nomination à l'Economie solidaire, en mai 2012.

    Le poste l'a longtemps fait rêver mais, désormais, son ambition est d'obtenir un plus gros portefeuille. Hamon sait surtout que son arrivée au premier secrétariat ne se ferait pas sans difficulté. Au PS, c'est une litote, il n'a pas que des amis. Le ministère de l'Education lui tend les bras. C'est la chance de Cambadélis. Si ce n'est pas lui, qui d'autre ? Guillaume Bachelay ? Le jeune fabiusien, numéro deux du parti, paraît un peu trop tendre, surtout dans un moment aussi rude. Vincent Peillon ? Le prédécesseur de Hamon à l'Education a fait savoir qu'il vogue désormais vers d'autres horizons, plus intellectuels. La voie est libre. 

    Soutenu par Valls

    La semaine dernière, Cambadélis a reçu un soutien de poids : celui de Stéphane Le Foll. Le solide ministre de l'Agriculture, lesté du porte-parolat du gouvernement, l'a appelé jeudi 3 avril. Pour le premier des hollandais, le candidat idéal, c'est lui. A Matignon aussi, Manuel Valls joue la carte "Camba".

    Le raisonnement du nouveau Premier ministre est simple : le temps de l'amateurisme, incarné par Ayrault et Désir, est révolu. Place aux professionnels ! Ceux-là mêmes qui avaient barré la route du député de Paris en promouvant Désir, il y a un an et demi, le poussent en avant aujourd'hui ! Entretemps, il est vrai, Cambadélis a su donner des gages. Son affection pour Aubry qu'il avait faite première secrétaire s'est singulièrement refroidie. Pas de rupture, mais une vraie distance. "Martine" est à Lille, dans son fief écorné. Lui joue à Paris et, pour cela, il n'a pas l'intention de demander de permission.

    Instaurer de vrais débats à gauche

    Cambadélis, lorsqu'il se morfondait dans l'ombre de Désir, a eu le temps de peaufiner ses projets. Lui qui fut le grand mécanicien de la gauche plurielle chère à Lionel Jospin entend rejouer demain une partie comparable. Il a déjà posé une option sur le salon du Bistrot de Paris, là où se réunissaient autrefois les représentants des différentes sensibilités de la gauche. Cambadélis l'assure : des personnalités écologistes et communistes sont prêtes à reprendre ces discussions informelles. Dialogue et libre confrontation : voilà pour le menu.

    Une initiative d'autant plus appréciée au sommet de l'Etat que le périmètre politique du gouvernement s'est réduit comme peau de chagrin depuis l'arrivée de Valls à Matignon. Même l'aile gauche du parti n'oppose pas de fin de non-recevoir à la désignation de l'ancien strauss-kahnien. "Au moins possède-t-il cette capacité d'émettre un message, d'avoir du poids dans le débat politique", avance un hamoniste. Les oreilles de Désir peuvent siffler un peu plus encore...

    Hollande et Valls tiennent leur poulain. En attendant qu'il dirige Solférino à l'issue d'un prochain conseil national extraordinaire, consigne a été donnée aux contempteurs de Désir de se taire. Surtout ne pas le braquer alors qu'on tentait encore de l'exfiltrer au début de la semaine avec un secrétariat d'Etat aux Affaires européennes. A l'Elysée comme à Matignon, les récentes critiques d'Henri Emmanuelli ("Le parti est plongé dans un coma profond"), de Frédéric Cuvillier ("Le PS n'a eu aucune stratégie") ou de Julien Dray ("Il faut refabriquer ce qu'est un parti") ont été jugées fondées mais inopportunes. Dans l'histoire du PS, en tout cas, c'est bien la première fois qu'on devine le nom du successeur avant de savoir ce que deviendra le titulaire du poste.

    Julien Martin

    Source : Le nouvel observateur : 

    http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20140409.OBS3145/pourquoi-cambadelis-a-la-tete-du-ps.html

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAZkZyApyZLMfmEeA.shtml

  • Marine Le Pen sur France 2 : trop facile !

    Marine Le Pen semble actuellement sans rival sérieux. L’émission « Des paroles et des actes » l’a confirmé ce jeudi soir… La présidente du FN y a dominé les débats, donnant l’impression que ses adversaires ont une guerre de retard. Face à ce bloc de granit, presque impossible à faire bouger d’un millimètre, il y avait une armée de desperados, armés de pistolets à eau.

    La production avait, il faut le dire, concocté un menu royal à la blonde inoxydable : véritable gâteau d’apéro vivant, le président du RC Toulon Mourad Boudjelall fut croqué avec gourmandise. Trop facile pour Marine : discours éculé au possible, souvent confus, récité par un arriviste bling-bling…

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  • Hongrie : large victoire des conservateurs et des « populistes »

    «[En Hongrie], la  « gauche » devenant la « droite » et vice versa, cette inversion préfigure peut-être ce qui pourrait se passer demain en France.»

    Les médias sont restés très silencieux quant aux résultats des élections législatives qui ont eu lieu dimanche dernier en Hongrie. Comme chaque fois qu’un fait dérange la nomenklatura médiatique, cette dernière l’ignore et omet d’en parler. Cette pratique très courante est une des formes que prend le « totalitarisme mou » que nous subissons depuis des décennies.

    Une défaite de la gauche libérale-libertaire

    Le Fidesz, parti conservateur du premier ministre sortant Viktor Orban, a recueilli 44,54% des voix, l’alliance de gauche près de 26%, le parti « populiste » Jobbik, 20,54% (17% en 2010) et le parti libéral-écologiste environ 6%. La gauche libérale-libertaire européiste n’a donc obtenu qu’un tiers des voix tandis que les eurosceptiques politiquement incorrects en ont obtenu deux fois plus.

    Parti au pouvoir, le Fidesz a subi un tassement puisque 52,7% des Hongrois avaient voté pour ce parti en 2010. Ce tassement n’est pas en soi étonnant ; c’est le sort le plus fréquent de tout parti au pouvoir. Ce qui est remarquable, par contre, c’est que, malgré les menaces et les mises en garde de la Commission européenne et du gouvernement américain, il ait réussi à atteindre un tel niveau. Il est tout aussi remarquable que la coalition de gauche libérale-libertaire, qui a bénéficié du soutien et des encouragements de cette même Commission, ait fait un score aussi médiocre.

    Les médias n’ont pas manqué de dénoncer le fait que les 44,54% de voix qu’il a obtenues permettront au Fidesz d’occuper les deux tiers de l’Assemblée, comme le système électoral hongrois le prévoit. « Si la coalition de gauche avait fait un tel score, c’est elle qui aurait occupé les deux tiers de cette assemblée sans que les médias trouvent à y redire », fait remarquer un Hongrois installé en France. « D’ailleurs, ici nous sommes actuellement dirigés par une “majorité” qui d’un sondage à l’autre ne représente qu’un gros tiers de l’électorat, ce qui est tout aussi détestable mais qui ne dérange pas le moins du monde la classe médiatique. »

    Une gauche libérale et des conservateurs solidaires

    Le Fidesz est en conflit avec Bruxelles du fait de son opposition à toutes les orientations libérales-libertaires des « experts » de la Commision. Parti authentiquement conservateur, il entend privilégier l’intérêt national, la lutte contre les multinationales, la critique de la marchandisation généralisée et le modèle familial traditionnel – selon la nouvelle constitution hongroise, le mariage est l’union entre une femme et un homme… De plus, Viktor Orban est dirigiste en matière économique, il taxe lourdement les banques, il a refusé d’appliquer les mesures d’austérité imposées par l’Union européenne et il a même procédé à des nationalisations. Tout cela ne plaît pas du tout à Bruxelles mais semble convenir aux Hongrois qui ont vu les prix de l’électricité et du gaz baisser, le chômage reculer et la croissance remonter à 1,4% (elle devrait être de 2% cette année).

    Comme en France, la gauche hongroise est sur une ligne bruxelloise, c’est-à-dire libérale et libertaire, favorable à la mondialisation menée par les entreprises transnationales et au capitalisme dans sa version libérale. On assiste donc en Hongrie à une inversion des pôles politiques, la  « gauche » devenant la « droite » et vice versa ; cette inversion préfigure peut-être ce qui pourrait se passer demain en France.

    Le Jobbik, qui a progressé cette année grâce au polissage de son style et de son discours, a bénéficié des voix des déçus du Fidesz mais aussi de celles de nombreux électeurs socialistes et communistes qui ne partagent pas les valeurs de la gauche boboïsée.

     Bruno Guillard, 10/04/2014

    Source : 

    http://www.breizh-info.com/10881/actualite-internationale/hongrie-large-victoire-conservateurs-populistes/

    http://www.polemia.com/hongrie-large-victoire-des-conservateurs-et-des-populistes/

  • Ça ne peut pas marcher comme ça

    Au lendemain du discours de politique générale prononcé ce Mardi 8 avril 2014 par le Premier ministre Manuel Valls, la plupart des commentateurs agréés se sont employés à un exercice de louanges. Désolé mais, pour un esprit indépendant, il se révèle difficile de s'y joindre.

    Reconnaissons toutefois que le genre littéraire auquel l'ancien ministre de l'Intérieur s'est livré, s'adresse par principe à deux types de publics, bien distincts.

    Il visait d'une part les députés de gauche, d'extrême gauche, écologistes compris. De ce côté-là il s'agissait de limiter au maximum la casse, à savoir une défection de parlementaires qui marquerait l'effritement de la majorité.

    D'un tel point de vue, l'orateur peut se targuer d'une réussite relativement complète. Les 86 députés socialistes qui avaient annoncé leurs réticences ont finalement voté la confiance, adoptée par 306 voix pour et 239 contre, principalement les 197 UMP, les 30 centristes et les 2 FN ; 26 députés se sont abstenus, dont 11 membres de l'aile gauche du PS et 6 membres d'EELV. Les votes "contre" de gauche se limitent aux 12 communistes et front de gauche.

    D'autre part, il s'agissait aussi de reconquérir un peu de la crédibilité perdue, depuis 2012, auprès de l'opinion populaire.

    Or, le prix à payer de la victoire parlementaire ambiguë, remportée sur les critiques gauchisantes au sein du parti socialiste, se retrouve dans le caractère même du programme esquissé.

    Ce que l'on nous promet ne tend en rien à baisser les réglementations, à développer la concurrence, à libérer l'initiative.

    Dans le texte intégral des 47 minutes d'intervention, le mot liberté ne figure qu'une fois. Voici très exactement comment le terme apparaît : "La République, c’est la laïcité. C’est l’essence de notre nation, sa sève, sa flamme. La France, c’est aussi un pays de liberté. Cette majorité l’a montré en ouvrant le mariage aux couples de même sexe. Mais je souhaite l’apaisement, et c’est la volonté du Président de la République. Et c’est aussi cela la gauche !" Beaucoup de choses sont dites dans ce seul passage de quelques lignes. Elles me semblent se passer de commentaires. Plus encore : on observera que la notion même de liberté, qui caractériserait "aussi" la nation française se trouve ramenée à bien peu de choses.

    Or, voilà en quoi, même "social-démocrate" c'est-à-dire "non-marxiste" le chef du gouvernement reste un socialiste et un étatiste. Tant qu'il demeurera dans cette culture, il se voue lui-même, par conséquent, à l'échec. Ceci doit être considéré non pas "malgré" les sympathiques éloges qu'il décerne aux entreprises, grandes et petites, mais précisément parce qu'il paraît y croire.  Avec Hollande, et sous son contrôle, il assume en effet les responsabilités d'un pays qui ressent l'ardent besoin d'une cure de désintoxication radicale. Ceci vient après quelque 40 années de hausses régulières des prélèvements obligatoires, de redistribution et d'activités subventionnaires.

    Remarquons dès lors que, jusqu'ici, les baisses de charges et de taxes qui ont été annoncées, ressembleront plus à des transferts qu'à des allègements globaux. On nous parle, à longue échéance, L'Étatisme se propose de faire passer l'effort d'une catégorie sur l'autre ; En particulier ses exonérations arbitrairement ciblées iront au bénéfice des catégories ou des secteurs en difficulté. On frappera, au contraire, ceux qui, jusqu'ici, parvenaient à survivre et que l'on s'apprête à pénaliser. Une telle exécrable méthode se réclame au besoin de la "solidarité" : comme si la France n'en avait pas absorbé une overdose, généralement mal investie et absente là où elle demeurerait nécessaire.

    Quand on entend une partie du discours gouvernemental, comme ce 9 avril au matin le ministre des Finances Michel Sapin sur Radio Classique, on peut, certes, s'efforcer de croire que des mesures raisonnables ont été préparées et qu'elles ne vont pas tarder à intervenir.

    Mais tout ce qui pourrait, le jour, être entrepris de sérieux, non seulement restera marqué par l'interventionnisme et l'étatisme les plus ruineux, mais se verra détricoté, la nuit, par les petites mains montebourgeoises.

    Disons clairement que l'on ne pourra y  croire que lorsque les Dr Jekyll "sociaux-démocrates" se seront franchement et explicitement débarrassés de leurs Mr Hyde de gauche, dont ils pensent avoir besoin en vue du scrutin européen. Un gouvernement qui ne verrait pas plus loin qu'une telle échéance ne saurait être pris au sérieux.

    Si l'on ne peut que souhaiter, par patriotisme, le succès de la France, on se trouve, à regret, obligé de penser et de conclure : non, ça ne peut pas marcher comme ça.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/  

  • Les très démocratiques militants socialistes s’en prennent à l’élection de Stéphane Ravier à Marseille

    Stéphane Ravier, candidat FN aux municipales marseillaises, a été élu maire du septième secteur ce matin. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que l’élection s’est effectuée de manière houleuse. Des militants du Parti Socialiste, au nombre de 40 personnes environ, ont pénétré dans la salle de la mairie avec des pancartes indiquant, entre autres, « la gauche contre le FN » et scandant des slogans anti-FN. Du coup la séance a dû être suspendue avant de pouvoir reprendre l’élection. La police est intervenue pour les évacuer.  N’étaient-ce pas les mêmes qui nous disaient qu’il fallait respecter une élection, en plein débat du mariage homosexuel ? On voit ce qu’il en est quand elle ne leur convient pas !

    http://medias-presse.info/les-tres-democratiques-militants-socialistes-sen-prennent-a-lelection-de-stephane-ravier-a-marseille/8659

  • Un gouvernement républicain de plus, et pour rien !

    Est-ce un gouvernement de transition ? C'est la question que l'on peut légitimement se poser au regard de la liste des seize ministres concoctée par M. Valls avec ce souci des équilibres internes au Parti Socialiste digne des jeux d'appareil de la défunte Quatrième République, et cette pratique d'une parité qui se fait plus idéologique que réaliste, privilégiant l'appartenance à un sexe plutôt que les compétences reconnues (ou non, d'ailleurs...) des uns, des unes et des autres... Le quotidien libéral L'Opinion y voit une « tambouille », quand d'autres y entendent la cacophonie d'une Gauche aux abois et aux rumeurs. En fait, ce gouvernement, qui se proclame de « combat » (sic!), n'est qu'unassemblage de personnalités plutôt désaccordées, certaines exemplaires et soucieuses du service de l'Etat (mais oui, il y en a !), d'autres beaucoup plus personnellement ambitieuses et soucieuses de leur destin : le rêve présidentiel affleure même dans le regard d'au moins trois ministres, et les Brutus et autres Ganelon ne manquent pas à cette sorte de Famille Adams élargie ! Sans doute l'actuel locataire de l'Elysée espère-t-il secrètement qu'ils se brûleront les ailes aux feux de la réalité et de l'impopularité qui touche tous ceux qui exercent un pouvoir ministériel en ces périodes de désaveu électoral...

    En tout cas, ce gouvernement ressemble étrangement au précédent, au moins par ceux qui le constituent : seules deux têtes nouvelles (façon de parler, d'ailleurs, l'une ayant déjà, il y a 22 ans, entamé une carrière ministérielle dans ce même poste qu'elle occupe à nouveau depuis mercredi...) y apparaissent, et les quinze autres, si l'on y inclut celle du Chef du gouvernement, hantent les allées du Pouvoir depuis l'élection de François Hollande, parfois dans les mêmes fonctions, malgré un petit jeu de chaises musicales qui n'a rien, en fait, pour satisfaire les mélomanes politiques. Drôle de remaniement qui ressemble plutôt à un recroquevillement frileux d'un carré de fidèles (mais de qui ?) attendant « le choc de Bruxelles », ces décisions prises quelque part en « Europie » et qui rappellent à notre pays que sa liberté n'est plus, pour l'heure, qu'un vague souvenir figé dans la pierre de ses frontons municipaux... Pas de quoi enthousiasmer Billancourt, comme eût dit Sartre en d'autres temps, surtout que les ouvriers ont déserté le Parti Socialiste et que Renault a abandonné son usine mythique depuis longtemps pour mieux la délocaliser au plus loin de la Seine, « quelque part en Mondialie »...

    Tout cela ressemble à une fin de régime, même si l'air est plus empuanti de particules fines que des vapeurs de Molotov et que la plupart des révolutionnaires autoproclamés se contentent de siroter un « Cuba libre » aux terrasses ensoleillées du Quartier Latin en attendant le prochain appel de Bernard-Henri Lévy à faire la guerre morale à quelque Chef d'Etat critique de Jean-Baptiste Botul (vous savez, ce fameux philosophe cité abondamment en son temps par BHL et qui n'a... jamais existé !)... Une fin de régime, et surtout le discrédit d'une République incapable de réformer et de se réformer, incapable de se renouveler et de promouvoir de nouvelles forces, de nouvelles intelligences, de nouvelles stratégies françaises ! Incapable, même, d'exploiter celles, plus anciennes mais parfois toujours vives et utiles, qui servent encore l'Etat avec une conscience haute du devoir politique, et que l'on trouve aussi dans les allées du Pouvoir, ou dans les travées des assemblées. Quel gâchis ! Et pourtant, il y a des hommes et des femmes politiques qui ne déméritent pas, même à gauche, et qui sont l'honneur de la politique et, j'ose le dire, tout royaliste que je suis, l'honneur de cette République qui, elle, ne les mérite pas !

    Quand la République n'est plus que le service des puissants ou la puissance des serviles, elle perd toute légitimité à incarner la France et son destin. Quand elle n'est plus que l'impuissance des politiques à s'imposer aux économistes, elle ne vaut même plus le prix de la corde pour la pendre, triste Marianne dénoncée en son temps par Paul Verlaine qui voulait la « voir un peu dinguer en croix Sa vie horizontale et sa mort verticale » !

    Certains croiront entendre derrière l'écran gronder une colère qui, chacun de mes lecteurs le sait, n'est pas feinte : oui, colère devant cet immense gaspillage des énergies de la France à l'heure où le monde attend de la France une parole mais aussi un style et cette indépendance qui sont sa nature profonde et qui rappellent, pour l'éternité, que le nom même de France veut dire, d'abord, « liberté » ! Pas la liberté encagée par l'égalité, mais la liberté de l'esprit, de l'âme, de l'être politique...

    Cette République qu'invoque constamment M. Valls comme pour se faire pardonner de ne pas mieux servir la France qui, elle, n'a pas besoin de République pour exister et respirer au grand vent de l'histoire et de l'espérance ; cette République-là me navre car elle désarme la France face au souffle désormais empoisonné de la mondialisation, cette mondialisation qui n'est que la triste caricature de l'échange et du partage, singeant l'un et oubliant l'autre...

    Ainsi, ce gouvernement n'est-il que l'aveu d'une impuissance : il n'est pas certain qu'il puisse s'inscrire dans la durée face aux tourmentes économiques et sociales qui s'annoncent, ou qu'il soit capable de rendre à la France (et aux Français!) la nécessaire espérance... Maisson échec ne sera pas, pour autant, une bonne nouvelle car c'est notre pays qui, fatalement, risquera d'en faire les frais !

    A moins qu'une alternative institutionnelle véritable ne s'impose finalement, et qu'elle succède à cette République qui, désormais, ne sait plus faire rêver ni affronter les réalités...

    Jean-Philippe Chauvin

    http://www.actionroyaliste.com/articles/actualites/1339-un-gouvernement-republicain-de-plus-et-pour-rien-

  • Méridien Zéro #184 "La démocratie impossible"

    Ce vendredi, Méridien Zéro laisse la main à sa rédaction alsacienne pour une émission consacrée à l'impasse démocratique.

    A la barre de Vent d'Est : Philippe Derrick et Karl.

    Invités : Eric Sanglier et Franck, tous deux fins connaisseurs de l'histoire politique et institutionnelle de la France.

    démocratie, impossible, europe, U.E, suffrage universel, parlement

  • Front national : vers les grandes turbulences ?

    UMP et PS sont les faces d’une m^me médaille démonétisée

    Électoralement le Front national apparaît dès lors comme la seule alternative réelle au Système. Va-t-il et peut-il se normaliser ? En se ralliant à l’Union européenne, l’OTAN, le libre-échange mondial, la poursuite de l’immigration et des réformes sociétales ? Un prix exorbitant pour tenter de se faire accepter par le Système oligarchique dominant. Et sinon comment et à quelles conditions peut-il gagner en 2017 ou avant ? Et les forces dominantes, intérieures et étrangères, respecteront-elles le processus démocratique ? L’auteur de cet article, long et important, discutable évidemment, ne le croit pas. Il évoque les scénarios possibles d’une perturbation du processus démocratique par les structures de l’État profond ou des services étrangers. Il ouvre aussi des voies pour préparer la riposte populaire et la mobilisation du pays réel. Rester près de vingt ans au service de l’État, cet auteur a rejoint le secteur privé et il est maintenant consultant dans le domaine de la sécurité et de l’intéligence économique.

    Polemia 

    L’année 2014, tous les observateurs politiques l’ont compris, s’annonce cruciale pour Marine Le Pen. Trois ans après son arrivée à la présidence du FN, deux ans après ses résultats prometteurs lors de l’élection présidentielle, elle va, à l’occasion des deux premiers rendez-vous électoraux du quinquennat, mettre à l’épreuve la nouvelle ligne politique, à la fois sociale, populaire et souverainiste, qu’elle a fait adopter au parti, en bousculant l’appareil hérité du long règne de son père.

    D’évidence, les résultats aux élections municipales montrent que le parti de Marine Le Pen a réussi à restaurer son implantation locale. Cependant, même si le Front a obtenu la victoire dans douze communes, ce scrutin, dont les enjeux restent essentiellement locaux, n’apportera rien de décisif. Il confirme simplement, comme l’indiquent régulièrement les sondages, que les Français sont désormais moins sensibles à l’entreprise de diabolisation de ce parti.

    L’épreuve du feu, ce sera donc l’élection des députés au Parlement européen. C’est le premier scrutin qui va permettre aux Français de sanctionner la politique désastreuse du gouvernement, mais également celle de l’eurocratie bruxelloise (1), dont le rôle néfaste paraît maintenant bien compris. C’est donc une élection stratégique pour la formation politique qui se présente comme le seul véritable adversaire du pouvoir actuel et comme l’opposant le plus résolu à la commission de Bruxelles et à son président, José Manuel Barroso.

    Les objectifs affichés par Marine Le Pen et par le vice-président du parti Florian Philippot sont légitimement ambitieux : devenir le premier parti de France, devant l’UMP et le PS, et dépasser la barre des 30 %.

    Ces objectifs, s’ils étaient atteints, provoqueraient sans doute le choc politique le plus violent de ces 40 dernières années.

    Les élections européennes : Une élection, cette fois cruciale

    Depuis le début des années 1980, le FN a été, de facto, un instrument politique de régulation du système que la gauche a su utiliser avec brio pour empêcher la droite de revenir au pouvoir ou pour peser sur ses choix politiques en lui interdisant d’aborder certains sujets sensibles comme l’immigration.

    En brisant la progression de son parti en 1988 avec un jeu de mot stupide, qui valut à celui-ci d’être la cible d’une campagne de diabolisation d’une violence et d’une intensité rares, Jean-Marie Le Pen perdait toute possibilité de sortir du rôle d’épouvantail que lui avait assigné la gauche et s’interdisait ainsi de peser positivement sur la situation politique.

    Parti repoussoir et réceptacle d’un vote protestataire par nature volatil, oscillant entre 10 et 20 % de l’électorat, le Front se montrait incapable de devenir le parti fédérateur des déçus de la « mondialisation heureuse » et de la « France Black Blanc Beur ». L’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2002 permit simplement d’élire pour la deuxième fois président de la République un Jacques Chirac « fatigué, vieilli, usé », sans programme et prêt à tous les compromis…

    L’espace du gaulo-bonapartisme

    L’arrivée, en 2011, de Marine Le Pen à la tête du parti, après une campagne « à  la régulière » contre Bruno Gollnisch, change évidemment radicalement la donne. Marine Le Pen n’est pas que la « fille de »… C’est une femme politique charismatique et percutante dans les médias, à laquelle la campagne présidentielle de 2012 a donné une stature et une légitimité. Son choix de nettoyer le parti de ses éléments figés dans un extrémisme nostalgique et caricatural et de lui donner une ligne politique claire, anti-système et qui vient bousculer le pseudo-clivage droite/gauche, lui offre la possibilité de venir occuper l’espace du gaullo-bonapartisme abandonné depuis longtemps par les formations politiques. La seule faiblesse du dispositif reste pour l’heure le manque de cadres en mesure d’accompagner et de soutenir leur présidente dans sa marche vers le pouvoir et, en cas de succès, de prendre en main les organes politiques de décision.

    Faire exploser le fameux « plafond de verre »

    C’est donc bien là qu’apparaît le caractère crucial des prochaines élections européennes. Si elle atteint les objectifs qu’elle s’est fixés, Marine Le Pen fait exploser le fameux « plafond de verre » et prouve qu’elle est en mesure, le moment venu, de sortir en tête du premier tour de l’élection présidentielle, et également de disposer d’une formation capable de former le noyau d’un rassemblement majoritaire à l’Assemblée nationale. L’accession au pouvoir n’est plus alors un rêve chimérique mais devient une possibilité crédible.

    Un tel succès changerait évidemment le statut du Front national. De parti protestataire, voué à l’opposition et à la déploration, il deviendrait un parti d’action et de projet, un parti qui réussit et suscite le dévouement, qui mobilise les talents et aiguise les ambitions. Il deviendrait un parti séduisant, offrant des perspectives de pouvoir et d’influence – bref, un parti susceptible d’attirer des décideurs et des cadres potentiels (2).

    Ce sont donc bien ces élections européennes qui sont à même d’inscrire le Front et Marine Le Pen dans une dynamique victorieuse et d’être à l’origine de la lame de fond qui peut porter cette dernière au second tour de l’élection présidentielle de 2017.

    Une remise en cause radicale du système

    Cette analyse, Marine Le Pen et les responsables du Front ne sont, bien entendu, pas les seuls à l’avoir menée. Dans certains cercles de l’oligarchie, l’inquiétude sourd déjà. L’incurie de la faction Hollande et la naïveté avec laquelle elle croit pouvoir utiliser le FN à son profit pour reproduire contre la faction Sarkozy les manœuvres des années 1980-1990 laissent perplexe. Les cercles les mieux informés, ceux qui ne s’auto-intoxiquent pas avec les médias du système, qu’ils contrôlent, savent que la situation a changé et que le FN représente maintenant une menace et que cette menace deviendra un danger s’il triomphe au soir du 25 mai : un danger, car la seule formation à vouloir remettre en cause radicalement le système sur le plan économique (remise en cause de la libre circulation des personnes et des biens, protectionnisme, relocalisation de l’industrie), politique (dénonciation des Traités de Maastricht et de Lisbonne, utilisation du référendum), sociétal (promotion de l’identité française, lutte contre les extrémismes communautaristes) et diplomatico-stratégique (souverainisme, choix de l’Europe des nations, rapprochement avec la Russie), se verrait promue comme alternative principale au système. Or, pour les oligarques, il n’y a pas et il ne doit pas y avoir d’alternative.

    Fin de partie pour les joueurs de pipeau ?

    Face à ce danger, quelle pourrait être la réponse de l’oligarchie ? Certains groupes privilégieront probablement la méthode habituelle : le lapin blanc sorti du chapeau pour sauver le système et mis en scène par une intense propagande médiatique. En 2012, ce devait être Strauss-Kahn, mais, du fait du priapisme de l’intéressé et de ses aventures ancillaires dans une suite d’hôtel new-yorkaise, ce fut finalement « Pépère », que les communicants eurent bien du mal à transformer en sauveur suprême. En 2017, qui aura-t-on ? Sarkozy, le retour de l’homme mûri par la défaite et la traversée du désert (la blague !…) ? Valls, le nouveau Clemenceau, le réformateur, le Blair français ? Fillon, le charme discret de la bourgeoisie ? Borloo, l’homme du juste milieu, dont on ne sait s’il voit sa bouteille à moitié vide ou à moitié pleine, mais qui la termine… ? Un autre ectoplasme, encore ?

    Mais certains cercles de l’oligarchie devinent déjà que, cette fois-ci, un joueur de pipeau, même vêtu de lin blanc, même talentueux, même accompagné par les grandes orgues médiatiques, ne suffira pas face à l’exaspération du pays réel, et que des méthodes radicales s’imposeront.

    Entrée dans la zone de mort ou de grand danger ?

    On peut aisément imaginer trois méthodes, qui ne sont pas nécessairement exclusives l’une de l’autre :

    ⁃       la déstabilisation du Front national ;

    ⁃       l’élimination de Marine Le Pen ;

    ⁃       l’interruption ou la remise en cause du processus démocratique.

    La déstabilisation du Front, qui est la méthode la moins sale, ne paraît pas offrir beaucoup d’espoir de réussite. La majeure partie de ceux qui s’opposaient à Marine Le Pen ont quitté le parti et on n’imagine pas Bruno Gollnisch entamer demain une entreprise de scission. Assez jeunes, les principaux cadres du parti n’ont jamais eu de responsabilités dans des exécutifs locaux et n’ont jamais été confrontés aux tentations du pouvoir. Enfin, s’agissant de leur comportement personnel, les révélations faites sur l’homosexualité supposée d’un certain nombre de dirigeants du parti n’ont pas passionné les foules. Reste la déstabilisation par la base, avec, par exemple, des violences racistes, commises par ou à l’instigation d’éléments manipulés, infiltrés au sein du parti, et propres à jeter l’opprobre sur celui-ci. Bref, une manipulation du type Carpentras… Mais, là encore, la ligne définie et appliquée vis-à-vis des nostalgiques et autres éléments provocateurs ne pourrait pas laisser penser un instant que le parti cautionne des comportements de ce genre.

    Alors, la solution radicale et définitive d’une élimination physique de Marine Le Pen ne doit pas être exclue. L’assassinat politique a été pratiqué régulièrement en France jusque dans les années 1990 et les morts suspectes sous la Ve République sont nombreuses. On n’a pas oublié l’assassinat du prince de Broglie (1976), ni celle de Joseph Fontanet (1980), sans parler de l’étrange mort de Robert Boulin (1979). On rappellera aussi l’assassinat opportun de René Bousquet (3) par un exalté (1993) et l’étrange « suicide » de François de Grossouvre (4) à l’Elysée (1994), alors que les révélations de ces personnages étaient en mesure de déstabiliser François Mitterrand. L’assassinat d’un dirigeant politique ne ressortit donc pas au fantasme mais est bien un moyen que le système ne s’est jamais interdit d’utiliser en cas de besoin. L’efficacité du procédé serait évidente. Le parti serait décapité et incapable, à court terme, de trouver un chef aussi charismatique et apprécié, et, passée la période de deuil et d’unité, la guerre de succession amènerait probablement le parti au bord de l’explosion. Bien entendu, il faut faire confiance aux partisans de ce type de solutions radicales pour développer un scénario complet. Plaçons-nous, par exemple, en avril 2016, à deux mois de la Coupe d’Europe de football, qui doit se jouer en France. L’élection présidentielle est dans un an et les candidats putatifs s’échauffent…

    Les structures sécuritaires de l’État profond ou l’appui d’États étrangers ?

    Imaginons alors le déroulé de l’opération :

    1/ Assassinat de Marine Le Pen et revendication par un groupe antifa ou anarcho-autonome ;

    2/ Riposte sur une personnalité de gauche (politique ou médiatique) par un groupe télécommandé d’ultra-droite ;

    3/ Assassinats de militants de base du Front et de militants d’extrême gauche ; attentat sanglant contre une mosquée ;

    4/ Localisation et élimination sanglante des deux groupes par les unités antiterroristes ;

    5/ Appel à la concorde civile et au rejet des extrémismes par l’ « homme fort » du moment (ministre de l’Intérieur ou premier ministre) ;

    6/ Menaces d’annulation de la Coupe d’Europe par les autorités du football ; l’homme fort s’engage pour la France et garantit la sécurité de la manifestation ;

    7/ Un dispositif policier et militaire de grande ampleur est déployé ; les arrestations dans les milieux extrémistes de droite et de gauche se multiplient ;

    8/ La France… gagne la Coupe d’Europe ; liesse de la population et lyrisme des médias sur la France unie, au-delà des haines et des extrémismes, autour de son équipe ; l’homme fort est loué pour son action déterminée et résolue contre la violence politique ;

    9/ Après une période estivale apaisée, François Hollande annonce qu’il ne se représentera pas ; l’homme fort est placé sur orbite présidentielle, alors que le candidat péniblement désigné par le Front stagne à 15 % dans les sondages. Un nouveau lapin blanc est sorti du chapeau…

    La mise en œuvre d’un scénario de ce type nécessite l’engagement de moyens importants, l’appui de structures sécuritaires de l’ « Etat profond », voire l’appui de services étrangers (5). C’est donc une solution qui comporte une part de risque non négligeable.

    La quinzaine de la haine

    Les cercles de l’oligarchie opteront donc peut-être plus facilement pour un attentisme actif et pour une entrée en action au soir du premier tour de la présidentielle en cas de qualification de Marine Le Pen. La quinzaine de la haine qui a suivi la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de l’élection présidentielle, le 21 avril 2002, donne une bien faible idée de la riposte que serait en mesure de déclencher le système s’il était réellement en danger.

    On aurait évidemment droit à la mobilisation de l’ensemble de la classe politique (« Union nationale contre l’extrémisme »), mais également à celle des milieux économiques (« La victoire de Marine Le Pen, c’est la syncope économique garantie »), des syndicats (« Menaces de régression sociale ») et de l’Education nationale (professeurs et lycéens enrégimentés). L’eurocratie ne manquerait pas de faire part de sa grande préoccupation et la finance internationale orchestrerait une baisse progressive et spectaculaire de la Bourse de Paris. Les bandes ethniques des banlieues des principales métropoles françaises entreraient probablement dans la danse pour faire monter la pression, tout comme les milices antifas se chargeraient d’empêcher, dans les grandes villes, la campagne de se dérouler normalement (harcèlement des meetings du FN, attaque des militants, etc.). Quant aux médias, ils seraient chargés de donner aux événements leur intensité dramatique et de présenter la France comme un pays au bord du gouffre : l’Allemagne à la veille du 30 janvier 1933, en quelque sorte.

    Tout serait fait pour empêcher le processus démocratique de se dérouler normalement, pour faire peur à la population et lui faire prendre conscience des conséquences apocalyptiques d’un mauvais vote. Si, malgré quinze jours de tir de barrage ininterrompu, il se trouvait encore une majorité d’électeurs pour donner la victoire à Marine Le Pen, la contre-attaque de l’oligarchie serait immédiate et violente car, comme l’a dit Malekh Boutih, député PS : « Même si vous gagnez, vous aurez un problème de légitimité à notre égard, on ne se laissera pas faire » (6). La présidente du FN, élue par les Français, n’aurait pas le temps de savourer sa victoire. La dizaine de jours séparant l’élection de la prise de fonctions se déroulerait dans une ambiance quasi insurrectionnelle : effondrement de la Bourse, menaces de l’eurocratie, blocage de l’appareil d’Etat, émeutes dans les banlieues, grèves de la SNCF et du métro, constitution des exécutifs régionaux en contre-pouvoir avec la complicité des préfets, etc.

    Dans de telles conditions, si Marine Le Pen parvenait à entrer en fonction, serait-elle en mesure d’obtenir une majorité aux élections législatives lui permettant d’appliquer son programme ? On peut légitimement en douter.

    L’histoire est ouverte et pleine d’imprévus

    Faut-il, pour autant, en conclure que l’oligarchie est définitivement toute-puissante et que rien n’est possible ? Non, car, tout d’abord, comme n’a cessé de le rappeler Dominique Venner, l’histoire est ouverte et pleine d’imprévus (7). Et il n’est pas possible d’exclure dans les prochains mois une aggravation brutale de la crise qui fasse basculer la majorité de la population dans la révolte contre le système. Ensuite, parce que le but de cet article est de se livrer à un salutaire exercice d’anticipation (8) : oui, en cas de victoire au soir du 25 mai 2014, Marine Le Pen et le Front national entreront dans une zone de mort ; mais, oui, également, ils peuvent en sortir victorieux, et avec eux le peuple français. Il faut anticiper le pire (9) pour pouvoir se préparer et être en mesure de riposter.

    Préparer la riposte populaire

    Les événements de ces derniers mois ont offert quelques exemples intéressants à analyser et qui peuvent servir de sources d’inspiration. Ainsi, avec La Manif pour tous et Le Printemps français, le système a vu se dresser contre lui des réseaux (principalement associatifs et catholiques), extérieurs aux partis politiques, qui, au fil des mois et grâce, à la fois, à un travail de proximité et à une utilisation intensive d’Internet et de ses outils (sites de réinformation, blogs, Twitter, Facebook, …), ont réussi à mobiliser dans la rue des centaines de milliers de personnes et à mettre en œuvre des modes d’intervention originaux (Veilleurs, Homen, Veilleurs debout, …). Le plus efficace a probablement été celui du harcèlement démocratique, qui a consisté à perturber les déplacements des ministres et du président de la République, notamment par des actions coups de poing dans les gares, mais également à procéder à des réveils matinaux d’élus à leurs domiciles ou encore à se signaler symboliquement devant leurs résidences secondaires. Bref, ce harcèlement consistait à aller chercher les responsables ailleurs que là où ils se sentent protégés (ministères, Assemblée nationale ou Sénat, mairies, etc.) et à faire la publicité de ces actions par l’intermédiaire des différents réseaux sociaux.

    La mobilisation autour des commerçants, qui face à des agressions ont réagi en se défendant les armes à la main, est également intéressante à constater. Parfaitement virtuelle, contestée par certains commentateurs, elle n’a pourtant pas pu être tue et a amené certains politiques à réagir et à afficher des positions fermes sur la question de l’autodéfense.

    Enfin, le succès de la manifestation « Jour de colère » a prouvé qu’une agitation virtuelle par le biais d’Internet et des réseaux sociaux pouvait déboucher sur une mobilisation réelle et significative, sans l’appui d’aucun parti politique ou d’aucune association fortement structurée sur le plan national.

    Ne pas sous-estimer la capacité de mobilisation du pays réel

    Ainsi, il apparaît que le pays réel, qu’on pouvait croire anesthésié, dispose encore d’une forte capacité de mobilisation, et qu’un véritable réseau d’alerte et de vigilance s’est mis en place de façon souple et informelle.

    Alors, sur cette base, comment dissuader l’oligarchie d’entamer une épreuve de force pour empêcher le déroulement normal du processus démocratique ?

    Pour dissuader un adversaire, il faut, à la fois, lui faire comprendre que ses projets sont connus et lui prouver que l’on a les moyens de toucher ses points faibles.

    Face au système, il faut donc réinformer, notamment en divulguant et en dénonçant ses méthodes et ses objectifs. C’est ainsi que, grâce à la réactivité du réseau de réinformation, la tentative d’orchestration de la mort dans une bagarre du jeune Méric, militant d’extrême gauche, a été un échec retentissant.

    Mais il faut également analyser ses points faibles.

    L’oligarchie a mis en place un système de pouvoir qui ne dispose pas d’organes apparents mais qui contrôle, par l’intermédiaire de réseaux, des structures existantes, qu’elles soient étatiques, économiques ou associatives.

    Compositeurs, chefs d’orchestre et instrumentistes du grand opéra politiquement correct

    En s’appuyant sur une parabole musicale, on peut définir trois niveaux dans ces réseaux :

     ⁃       celui des compositeurs : ceux qui écrivent la musique ou participent à son écriture et qui évoluent au sein des réseaux les plus fermés, au niveau international (commission Trilatérale, Bilderberg, Forum de Davos, etc.) ou national (club du Siècle, etc.) ;

    ⁃        celui des chefs d’orchestre : ceux qui font en sorte que la musique écrite par les compositeurs soit jouée partout et qui appartiennent donc à la caste politico-médiatique ou au milieu économico-financier ;

    ⁃        celui des instrumentistes (réseaux maçonniques, politiques, associatifs, etc.) : ceux qui, avec leur instrument, dans leur secteur d’activité, jouent la partition qu’on attend d’eux (journalistes, magistrats, hauts fonctionnaires, responsables syndicaux, chefs d’entreprise, élus, etc.).

    Dans un tel système, il est illusoire de vouloir influencer les « compositeurs ». Ils appartiennent à ce que Jean-Pierre Chevènement nomme les « élites mondialisées » et que Jacques Attali appelle avec gourmandise les « hypernomades » (10), et n’ont plus véritablement d’attaches nationales. Par ailleurs, il est vide de sens de vouloir agir sur les « instrumentistes », qui sont à la fois trop nombreux, trop anonymes et aisément remplaçables en cas de défaillance. Ce sont donc bien les « chefs d’orchestre » qu’il convient de cibler et de dissuader.

    Cibler et dissuader les chefs d’orchestre de « l’empire du bien »

    Ces quelques centaines d’individus sont identifiés et localisés, et il est possible, sans difficulté majeure, de connaître et de faire connaître leurs activités et les lieux qu’ils fréquentent. A ces zélés représentants de l’empire du Bien, qui adorent dresser des listes de proscription, des listes de « méchants », de « réacs » ou de « fachos », il convient de faire savoir qu’ils peuvent être amenés à croiser des citoyens qui leur exprimeront courtoisement mais fermement leur mécontentement vis-à-vis de leurs agissements de serviteurs du système.

    Ainsi, si l’oligarchie prenait la décision de fausser le jeu normal de la démocratie, ces rouages du système seraient avertis qu’ils deviendraient, de fait, les premières cibles de la riposte populaire.

    Des individus qui savent qu’ils ne peuvent plus agir en toute impunité, à l’abri de leur statut, peuvent ainsi être amenés à réfléchir avant de s’engager en faveur de stratégies risquées. Risquer de croiser des quidams mécontents est une chose, mais recevoir la visite de citoyens rendus nerveux par le terrorisme de l’oligarchie en est une autre. Qui sème le vent…

     François Chardon, 15/04/2014

    Notes

    1)       Sur l’eurocratie, cette citation éclairante de l’essayiste Pierre-André Taguieff :« L’Europe est un empire gouverné par des super-oligarques, caste d’imposteurs suprêmes célébrant le culte de la démocratie après en avoir confisqué le nom et interdit la pratique » (« Les ravages de la mondialisation heureuse », in Peut-on encore débattre en France ? Plon – Le Figaro, 2001).

    2)       Au nombre desquels, bien sûr, des arrivistes, des carriéristes, des cyniques… C’est le lot de toute organisation qui connaît un développement rapide.

    3) Secrétaire général à la police du régime de Vichy du 18 avril 1942 au 31 décembre 1943 ; impliqué, à ce titre, dans l’organisation de la rafle du Vél’ d’Hiv’. Condamné à la Libération à 5 ans de dégradation nationale, il poursuit une belle carrière dans la banque. Dans les années 1960, il devient un des soutiens financiers de François Mitterrand et reste un de ses proches jusqu’au milieu des années 1980.

    4)       Industriel et ami politique de François Mitterrand, il joue un rôle clef dans le financement de ses campagnes présidentielles de 1974 et 1981. Il occupe, à partir de l’élection de celui-ci, un poste de conseiller à l’Elysée, en charge des affaires sensibles.

    5) L’infiltration, probablement au profit de la DCRI, du Groupe de Tarnac par un policier anglais de la National Public Order Intelligence Unit (NPIO), est désormais de notoriété publique (cf. l’article de Laurent Borredon dans le Monde du 12 mars 2014). On notera que les agents du NPIO, infiltrés sous couverture, sont autorisés à commettre des délits et à pratiquer la provocation.

    6)       Emission Mots croisés du 7 octobre 2013, sur France 2, présentée par Yves Calvi.

    7)       « Dans l’interprétation conventionnelle de l’Histoire, on décrit la succession des événements comme nécessaire ou évidente. Mais c’est faux. Il n’y a jamais rien de nécessaire ni d’évident. Tout est toujours suspendu à l’imprévu », Dominique Venner, entretien avec Louis Montarnal publié dans L’Action française 2000, n° 2827, du 3 au 16 novembre 2011.

    8)       Scénarios paranoïaques ? Ceux qui le pensent sont invités à s’intéresser à la période des « années de plomb » chez notre voisin italien, et à découvrir les méandres de l’affaire de l’assassinat d’Aldo Moro, et le rôle du réseau Gladio ou de la loge P2… Cf. Philippe Foro, Une longue saison de douleur et de mort / L’affaire Aldo Moro (Vendémiaire, 2011) ; Gabriele Adinolfi, Nos belles années de plomb (L’Æncre, 2008).

    9)       « La prophétie de malheur est faite pour éviter qu’elle ne se réalise », Hans Jonas (Le Principe de responsabilité, 1979). Sur ce sujet, cf. Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé (Seuil, 2002).

    http://www.polemia.com/front-national-vers-les-grandes-turbulences/

    Voir aussi

    Les échéances électorales de 2014 : une épreuve à haut risque pour un système politique à bout de souffle