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élections - Page 655

  • Qu'est-ce que le Pacte républicain ?

    Jacques Bompard interroge le garde des sceaux, ministre de la justice, sur cette étrange notion de "pacte républicain" :

    "En effet, de nombreux responsables politiques utilisent cette expression sans en donner la moindre définition. On se souvient des déclarations de la ministre du logement au ministre de l'intérieur en septembre 2013 quand elle accusait ce dernier d'être allé "au-delà du pacte républicain" au sujet des roms. Le 22 octobre 2013 au sein de l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le Premier ministre affirmait quant à lui que "la règle commune c'est la base du pacte républicain et que le pacte républicain, c'est aussi l'égalité". Quelques jours auparavant, le ministre de l'agriculture allait dans le même sens. Selon lui il existe "un pacte républicain qu'il faut soutenir". Lors de ses voeux pour l'année 2014, l'actuel premier secrétaire du parti socialiste déclarait pour sa part qu'il souhaitait "une année plus apaisée, qui ne voit pas les mêmes dérapages, les mêmes débordements, les mêmes attaques contre notre pacte républicain que celles qui ont assombri 2013", faisant en particulier allusion aux manifestations contre l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe : continuer de manifester après qu'une loi a été votée par les parlementaires mettraient en danger ce fameux « pacte ». À ce propos, le rapporteur socialiste à l'Assemblée nationale de la loi sur le mariage pour tous n'expliquait-il pas récemment que cette "loi est en application depuis huit mois maintenant, [et qu']elle est entrée dans les habitudes et fait partie du pacte républicain" (février 2014).

    Ces quelques exemples montrent clairement que le "pacte républicain" n'est qu'une expression vague, sans contenu précis,servant uniquement à parer le discours d'une légitimité et d'une haute valeur morale qui ne souffriraient d'aucune critique. Il est donc très surpris qu'au nom de cette notion aux contours flous on puisse dire tout et son contraire, augmenter les impôts, constituer des "fronts républicains", exclure certaines opinions du débat public car jugées "nauséabondes" par les grands média et les responsables politiques...

    On ne trouve en effet aucune trace d'un quelconque "pacte républicain" dans les grands textes qui régissent les institutions françaises. Et pour cause, personne ne l'a jamais vu ni signé.Ce "pacte" incessamment brandi pour menacer ceux qui auraient le tort de ne pas s'y conformer n'a pas aucune existence juridique, législative ou constitutionnelle, pas plus qu'il ne désigne une réalité concrète. C'est un fait qui n'empêche pas certains politiques d'en appeler au "pacte républicain", comme s'il s'agissait d'un contrat dûment signé et accepté par la majorité des Français. Ces derniers seraient certainement curieux d'apprendre à quoi ce "pacte" les engage et d'en connaître l'utilité. Mais à en croire certains, le "pacte républicain", où chacun y met un peu ce qu'il veut, c'est sacré et il n'est donc pas question de mettre en doute son bien-fondé et encore moins la réalité de son existence.

    Il est également préoccupé par la façon dont les expressions "République", "valeurs républicaines", "pacte républicain" tendent à très largement remplacer les mots "France", "Patrie", "Nation".La conséquence d'un tel glissement sémantique est la mise de côté, voire le reniement, de tout l'héritage multiséculaire du christianisme et de la monarchie comme si la France n'existait que depuis 1789.Il estime en outre abusif de circonscrire la France à un régime qui s'est plusieurs fois illustré par la férocité et la brutalité de ses répressions comme en témoigne le génocide vendéen.Le "pacte républicain" n'existe donc que dans l'esprit de ceux qui en font profession et dérive d'une conception abstraite et étroite de la France. Celle-ci est totalement déconnectée des réalités historiques, culturelles et territoriales du pays, ce qui entraîne une profonde méconnaissance des aspirations du peuple français en ces temps de crises morale, politique et sociale.

    C'est pourquoi il l'interroge sur la signification concrète de l'expression "pacte républicain" et lui demande d'en préciser le contenu pour que les Français soient au courant et sachent pourquoi et de quel droit, en son nom, des ministres et des responsables politiques se croient permis de décerner des labels de bonne ou mauvaise conduite à leurs adversaires politiques."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/04/quest-ce-que-le-pacte-r%C3%A9publicain-.html

  • L'UMP face à la "ligne Buisson"

    Selon Guillaume Bernard, l'avenir de l'UMP passe par cette ligne :

    "[...] En fait, la ligne Buisson est attaquée pour des raisons idéologiques: pour tous ceux qui ont adopté (consciemment ou non) l'idéologie de gauche, elle est une anomalie, presqu'une hérésie, face au sens inéluctable de l'histoire qui voudrait que les idées de droite disparaissent totalement. La ligne Buisson a conduit une partie de la droite qui, pendant deux siècles avait été colonisée par les idées de gauche, à penser de nouveau avec certains des concepts de droite. Elle est une des manifestations de ce que j'ai proposé d'appeler, notamment dans vos colonnes, le «mouvement dextrogyre». Les attaques contre la ligne Buisson viennent surtout de ceux qui sont électoralement positionnés à droite mais qui ne sont pas (ou peu) doctrinalement de droite.

    La principale ligne de démarcation politique (sur des thèmes comme l'identité nationale, la construction européenne ou encore les mœurs et la bioéthique) passe au sein de la droite et non entre elle et la gauche. La fracture peut être résumée en une opposition entre une droite classique et une droite moderne: la première considère que les corps sociaux sont inscrits et que les valeurs sociales sont données par un ordre cosmologique des choses ; la seconde pense qu'il n'existe pas d'entité sociale ni de valeurs en dehors de la manifestation et de la rencontre de volontés. Ainsi, la manif pour tous (LMPT) a-t-elle révélé la décalage, parfois abyssal, entre le peuple de droite (de tendance classique) et la plupart de ceux (d'option moderne) qui le représentent. S'il est politiquement aléatoire, le recentrage de Nicolas Sarkozy pourrait au moins favoriser, mais sans doute à son détriment, la recomposition de la droite sur des lignes idéologiques clairement identifiables. [...]"

    Michel Janva

  • Roumanie – Un prêtre orthodoxe candidat aux élections européennes pour défendre la Famille contre la culture homosexuelle et mortifère

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    Roumanie – Iulian Capsali est un prêtre orthodoxe roumain qui sera candidat indépendant aux élections européennes pour défendre la Famille. Il a obtenu suffisamment de signatures pour se présenter. Il se présente comme « le candidat de la famille roumaine » et va faire campagne contre l’avortement, l’idéologie du genre et « la culture homosexuelle ».

    Le père Iulian Capsali est parvenu à rassembler plus de 120 000 signatures afin de pouvoir se présenter aux élections européennes de mai 2014. L’Église orthodoxe a largement contribué à cette récolte de signatures. La Roumanie fait partie des sept États membres ( Bulgarie, Chypre, l’Estonie, l’Irlande, Malte et le Royaume-Uni) où des candidats indépendants peuvent se présenter pour les européennes.

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  • Européennes 2014: comment le FN espère remporter l'élection

    Le Front national a déjà eu des députés à l'Assemblée nationale, il est déjà parvenu au second tour de la présidentielle, et il a déjà remporté plusieurs mairies lors des élections municipales. Prochaine étape pour le parti de Marine Le Pen: arriver en tête à un scrutin à l'échelle national.

    C'est justement l'objectif que la dirigeante frontiste s'est donné pour les élections européennes du 25 mai. La présidente du FN l'a affirmé le 19 avril lors d'un meeting de soutien à Bernard Monot, tête de liste dans la région Centre-Massif central. Elle le répètera à tous ses candidats, qu'elle réunit ce mardi 22 avril à Paris pour un séminaire de travail qui lancera officiellement la campagne du parti d'extrême-droite.

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  • 21 avril 2002 : pour qui sonnait le glas ?

    On a au programme, pour les prochains mois et années, des travaux pratiques de vie commune.   

    21 avril : pour qui sonnait le glas ? En 2002, ce jour là, le candidat présidentiable Lionel Jospin fut devancé par Jean-Marie Le Pen d’un seul cheveu pesant 0,68 % des suffrages exprimés au premier tour de l’élection présidentielle. Ce résultat contraignit la presque totalité de l’électorat de gauche à voter pour son adversaire le plus familier, Jacques Chirac. Une bonne part de ce même électorat de gauche se jura assez vite de ne plus jamais voter pour un candidat de droite au nom du « front républicain », ce truc très inconfortable qui a finalement échoué puisque désormais le parti de Marine Le Pen est installé dans le paysage politique, certes essentiellement à droite au détriment de l’UMP, mais vendangeant aussi et largement dans un électorat populaire qui vota à gauche ou à l’extrême gauche dans des périodes historiques aujourd’hui caduques et pourtant pas si éloignées (les années Marchais-Mitterrand, 1970-1980). Un sondage (Nice-Matin) établit que six Français sur dix sont prêts à faire confiance à un maire FN.

    Cette situation est désormais durable. L’objectif de Marine Le Pen est de faire exploser l’UMP et de dominer à court terme la droite traditionnelle. À suivre.

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  • Nigel et Nicolas, mais vous faites quoi?

    Le site du quotidien Le Monde est revenu hier sur le refus de Nigel Farage, chef du Parti (eurosceptique) pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP), d’accepter la main que lui tendait Marine Le Pen pour former un groupe au Parlement européen. En guise de justification, et pour bien signifier que sa décision était irrévocable, M. Farage n’a pas hésité à manier la violence verbale  en affirmant que « l’antisémitisme est dans l’ADN du (Front National)»,  rapporte la journaliste Elvire Camus. Elle note aussi que «sa réponse négative lui a valu les  moqueries  de Marine Le Pen qui   se demande en effet pourquoi Nigel Farage a préféré s’allier au parti gaulliste de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la République (DLR), qui fait des scores de 1% en France». Le 13 avril M. Farage était en effet présent, devant quelques centaines de fidèles de M Dupont-Aignan, à la réunion publique de lancement de campagne des européennes de DLR.

     Dans son compte-rendu de cette réunion, Libération relayait la justification habituelle du leader de l’UKIP : «Nous devons être justes: Marine Le Pen a fait beaucoup de progrès. Mais étant donné l’histoire du FN, ce n’est pas un parti avec lequel nous voulons nous allier. Et si vous regardez son programme économique, c’est tellement à gauche, c’est incroyable!». A contrario a-t-il dit à la tribune, « Je crois en Nicolas Dupont-Aignan, en Debout la Républiqueun parti politique respectable, modéré, qui est sur la même ligne eurosceptique.»  

     Ni respectable, ni modéré pour M. Farage, le FN n’en est pourtant pas moins aux yeux de nos compatriotes le porte-parole naturel du camp national, patriotique et souverainiste. Et concrètement,  «le tribun de l’UKIP risque au final de ne s’allier… avec personne en France ». Car crédité de 1,5% des intentions de vote dans le  sondage IFOP paru la semaine dernière qui place les listes FN en tête avec une moyenne de 24% des suffrages, « Nicolas Dupont-Aignan a pour l’instant peu d’espoir d’avoir des élus au Parlement de Strasbourg (…). M. Dupont-Aignan espérait rallier Jean-Pierre Chevènement ou Philippe de Villiers à ses listes mais ceux-ci n’ont toujours pas dit oui, ce qui met à mal l’unité des patriotes de gauche et de droite qu’il appelait de ses vœux ».

     La notion de vote utile, devrait de surcroît  décider tout  électeur  souverainiste conséquent àne pas stériliser sa voix en portant son  vote sur les listes de M Dupont-Aignan – les listes DLR avaient obtenu 1,77% des voix en 2009- qui en toute probabilité n’enverront pas d’élus au parlement. Seuls les députés  FN  pourront donc mener la bataille  contre le parti bruxellois et notamment sur  les deux dossiers brûlants des prochains mois: la PAC et  l’accord de libre-échange transatlantique (le fameux «Grand marché transatlantique »), actuellement en négociation entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Ceux-ci sont d‘ailleurs  les deux grands axes de la campagne européenne du Front National.

     Marine Le Pen l’a de nouveau rappelé samedi, lors  de son déplacement  à Brive (Corrèze)pour y soutenir la tête de liste du FN de la circonscription Massif central-Centre, Bernard Monot. Elle a aussi répondu à tous ceux qui doutent de la possibilité et/ou de l’efficacité d’unecoalition de partis nationaux et patriotiques au Parlement européen, laquelle, Bruno Gollnisch en parle d’expérience, n’est certes jamais chose aisée et nécessite patience et diplomatie. La présidente du FN a fait part des discussions en cours avec les Autrichiens du FPÖ, les Italiens de la Ligue du Nord, les Néerlandais du Parti de la Liberté (PVV).

     Formations avec lesquelles  nous avons  il est vrai des divergences parfois  assez grandes mais avec qui« nous avons aussi  une cohérence sur les problèmes de l’Union européenne, ce qui n’est pas la cas pour les autres groupes où il n’y a même pas de cohérence de vote ! » .

     Des divergences il y en avait aussi entre les participants  la manifestation organisée contre la venue de Marine et de Bernard Monot à Brive, contre le «   néo-populisme européen » (sic).   Les  sympathisants du  PS, dont le candidat élu à la dernière présidentielle  partage les mêmes vues européistes  qu’un Bayrou et qu’un Sarkozy,  défilaient  aux côtés  des contempteurs de l’Europe libérale  du PC et du Front de Gauche. Mais dans les faits,  la détestation profonde de l’alternative portée  l’opposition  nationale populaire et sociale, génère  des alliances qui ne sont aberrantes qu’en surface. Entre les altermondialistes d’extrême gauche  et  les  mondialistes socialo-libéraux, deux faces de  la même médaille antinationale,  existent une différence de degrés et non de nature.

     C’est pourquoi il est particulièrement condamnable à l’inverse que des défenseurs  autoproclamés des  souverainetés nationales, de l’Europe des patries   par peur, soumission au politiquement correct ou calculs boutiquiers à courte vue, trouvent  toujours des bonnes(mauvaises)  raisons pour ne pas s’allier, même conjoncturellement,  avec le FN. Si leurs convictions patriotiques sont sincères, quelles  illusions sur le Système et ses mensonges qu’ils disent combattre  bercent encore un Dupont-Aignan ou un Farage ?

     Laissons en cette circonstance le mot de la fin à  Shakespeare : « le monde est sans cesse séduit par la beauté de la forme. En justice, quelle cause est assez noire, assez criminelle pour qu’en se parant d’une voix agréable, elle ne puisse dissimuler l’apparence même du mal ? En religion, quelle erreur assez damnable, qu’un front sérieux ne puisse exalter et prouver par un texte qui en cachera la grossièreté sous une belle parure ? Il n’y a pas de vice si franc qui n’assume la marque extérieure de quelque vertu »

    http://gollnisch.com/2014/04/22/nigel-nicolas/

  • Gouvernement : surtout, ne rien changer !

    Pas de surprise au sein du nouveau gouvernement. On prend les mêmes et on recommence. François Hollande continue son dialogue de sourds avec la France, non seulement celle qui se dresse contre lui, mais même celle qui l'a élu...

    Le soleil printanier était de sortie à Paris ce mercredi 2 avril au moment de l'annonce du nouveau gouvernement par le Préfet Pierre-René Lemas, secrétaire général adjoint de l'Elysée. La voiture présidentielle venait de quitter l'Elysée, François Hollande se rendant à Bruxelles, comme s'il laissait les clefs de la maison à son nouveau premier ministre, Manuel Valls, nommé la veille à Matignon. La liste égrenée sur le perron du palais présidentiel en a surpris plus d'un. Même politique, mêmes hommes et femmes: visiblement, François Hollande n'a rien entendu du mécontentement des Français et de son propre camp politique ! Seize ministres (en attendant la nomination des secrétaires d'Etat dans un second temps), et seulement deux nouveaux entrants : Ségolène Royal (photo), ancienne compagne du président de la République, et François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon et proche du chef de l'Etat.

    Sans les Verts mais avec le PRG

    Les Verts ayant refusé, non sans difficultés internes, de participer à nouveau au gouvernement, seul le Parti radical de gauche de Jean-Michel Baylet accompagne les ministres socialistes grâce à Sylvia Pinel, ministre du Logement et avant-dernière dans l'ordre protocolaire. Chez les Verts, les parlementaires étaient favorables au maintien des leurs au gouvernement, mais l'équipe dirigeante, Cécile Duflot en tête, franchement hostile. Le Front de gauche est naturellement absent et de plus en plus dans l'opposition au PS.

    Pour être exhaustif, notons la naissance de divergences au sein des radicaux de gauche, très n pointe concernant les évolutions de la société mariage » gay, euthanasie, avortement, PMA…). Le sénateur Baylet, très proche de Pinel, son ancienne collaboratrice a déclaré : « Le président de la République, François Hollande, après avoir choisi Manuel Valls pour Matignon a une nouvelle fois fait preuve de courage politique en nommant un gouvernement resserré et paritaire. Le PRG prendra toutes ses responsabilités et soutiendra ce nouveau gouvernement. » Au contraire le député PRG du Calvados, Alain Touret est nettement plus circonspect : « On peut regretter que le Parti socialiste truste comme d'habitude tous les postes. Son incapacité à s'ouvrir, son échec dans les négociations avec les Verts constitue un handicap sérieux qu'il risque de payer cher lors des prochains rendez-vous électoraux. » C'est dire l'état d'isolement du parti socialiste.

    Royal et Rebsamen

    Rentrons dans le détail des nominations : Laurent Fabius conserve la haute main sur le ministère des Affaires étrangères, Christiane Taubira le portefeuille de la Justice, Marisol Touraine celui des Affaires sociales et Jean-Yves Le Drian, celui de la Défense. Benoît Hamon, caution de la gauche du Parti socialiste au sein de ce gouvernement, hérite du ministère de l'Education nationale jusque-là détenu par Vincent Peillon, prié d'aller siéger à Bruxelles à partir de la fin du mois de mai. Un militant de gauche remplace un idéologue de gauche... Bercy est partagé en deux portefeuilles entre les Finances dévolues à Michel Sapin, autre proche de Hollande, et l'Economie qu'est censée redresser Arnaud Montebourg... François Rebsamen fait donc son entrée au ministère du Travail. Et Bernard Cazeneuve, ancien maire de Cherbourg, hérite d'un ministère de l'Intérieur bien pâle sur lequel, manifestement, Hollande et Valls veulent garder chacun le contrôle direct. Manuel Valls y aurait bien vu Jean-Jacques Urvoas et François Hollande, de son côté, y poussait Rebsamen. Il y a eu finalement arbitrage entre les deux têtes de l'exécutif.

    Reste ensuite les postes annexes : Najat Vallaud-Belkacem aux Droits des femmes, à la Ville, à la Jeunesse et aux sports (exit donc Valérie Fourneyron), Marylise Lebranchu à la décentralisation, Aurélie Filippetti reconduite à la Culture, Stéphane Le Foll de nouveau à l'Agriculture, et George Pau-Langevin, qui prend le poste de ministre des Outre-Mer.

    Quelle durée de vie ?

    Vincent Peillon paye comme prévu l'échec programmé de la réforme des rythmes scolaires et Pierre Moscovici les mauvais résultats de l'économie française. Les catholiques et plus largement les opposants au mariage homosexuel sont une fois de plus méprisés par François Hollande : Manuel Valls, symbole de la répression des militants de droite, est à Matignon et Christiane Taubira, que la LMPT donnait partante, est reconduite comme garde des Sceaux. Très libéral-démocrate, fortement teinté de maçonnisme et de laïcisme, ce gouvernement va développer une politique hostile au catholicisme et à l'intérêt général. Il va s'acharner à défendre une vision technocratique et prométhéenne de l'Europe.

    Dans ce gouvernement, il n'y a évidemmentpas de ministère de la Famille, comme il n'y aétonnement pas de ministère des Affaires européennes malgré la complexité des dossiers qui s'yrattachent. Comme le résume bien dans son communiqué, le président du CNIP Gilles Bourdouleix : « Combien de temps tiendra ce gouvernement ? » Cette question est la seule qui vaille,tant le pouvoir donne l'impression d'être KOdebout, incapable de se remettre en question etde défendre les intérêts de la France. Les mois quis'annoncent seront difficiles.

    Jacques Cognerais monde & vie. 9 avril 2014

  • Pourquoi les «idéopôles» votent-ils encore à gauche ?

    Depuis le milieu des années 1990, ces villes post-industrielles fondées sur l'économie de la connaissance sont de nouveaux bastions du PS. Il y a mieux résisté aux municipales, mais est menacé par la gauche alternative, qui confirme son implantation.

    Qu'ont en commun Paris, Lyon, Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Grenoble, Nantes, Lille et Aix-en-Provence –et, à un degré moindre, Rennes et Bordeaux? Selon une note que nous avions écrite pour la Fondation Jean-Jaurès en 2012 (1), il s'agit d'idéopôles, c'est-à-dire des villes-centres des métropoles les plus intégrées à la globalisation, dont ils représentent des «points d'ancrage».

    Ce sont les territoires gagnants d'un processus qui accroît la polarisation entre, d'un côté, l'archipel métropolitain qu'ils dessinent, et de l'autre, leurs périphéries urbaines et rurales. Des lieux qui concentrent plus qu'ailleurs les groupes sociaux pour lesquels la mondialisation est une source d’opportunités ou, tout du moins, ne représente ni une menace matérielle ni une menace identitaire.

    Quatre critères permettent de les définir (et nous ont notamment conduit à en écarter Marseille): une métropole régionale (taille critique), une production axée sur la connaissance et l’innovation (profil économique), une population qualifiée (profil sociologique) et l’attractivité du territoire.

    Il faut bien sûr prendre garde à ne pas fétichiser ces territoires, sociologiquement divers et stratifiés. Une explication sociologique reste en effet bien plus pertinente qu'une explication géographique pour comprendre les différences de comportements électoraux entre le XVIème et le XXème arrondissement de Paris (au passage, la même observation peut être faite à propos du fameux espace «périurbain», qui est loin d'avoir l'homogénéité qui lui est abusivement prêtée). Cela dit, les idéopôles nous semblent précisément être des laboratoires privilégiés pour observer les alliances et les rivalités entre groupes sociaux qui se déploient dans le grand jeu de la «révolution globale».

    Mutation dans les années 1990

    Dans de précédents travaux, nous avons mis en évidence la surreprésentation du PS dans ces grandes villes post-industrielles depuis le milieu des années 1990, qui témoigne de la capacité de ce parti à prospérer dans les zones les plus dynamiques du capitalisme contemporain.

    Elle constitue aussi un indice, fondé sur des résultats réels, de l'importance de certains groupes dans le noyau électoral socialiste, à savoir un salariat diplômé et urbain mais pas forcément riche en patrimoine (les «classes moyennes et supérieures intellectuelles») et les milieux populaires à forte proportion de Français d'origine étrangère.

    Un survote socialiste a pu être mesuré pour les élections présidentielles depuis 1995, et dans une moindre mesure lors des scrutins européens, pour lesquels la concurrence écologiste a joué à plein. En effet, les idéopôles constituent incontestablement les zones de force des écologistes, comme en a attesté le doublement de leur score national dans ces territoires lors de la dernière élection présidentielle. En y réalisant un score moyen de 23,8% à l’occasion des européennes de 2009 (soit +7,5 points par rapport à sa moyenne nationale), EELV avait même devancé les listes socialistes de 5,5 points.

    Lors de l’élection présidentielle de 2012, l’avance relative de la gauche dans les idéopôles ne s'est pas démentie, en particulier dans les espaces dits «gentrifiés» (2) de ces derniers, comme les Ier et IVe arrondissements de Lyon ou les Xe et XIe arrondissements de Paris. Ce scrutin a aussi marqué l’apparition du phénomène pour le Front de gauche, qui a dépassé la barre des 15% à Toulouse, Montpellier, Grenoble et Lille, alors que les candidats communistes avaient jusque-là été clairement sous-représentés dans ces territoires.

    A l'inverse, les idéopôles sont devenus des terres de faiblesse structurelle pour le Front national, dont la sous-représentation aux élections présidentielles s'est toujours plus accentuée de 1995 (-5% par rapport à sa moyenne nationale) à 2012 (-39%). Le graphique ci-dessous illustre la sur- ou la sous-représentation des forces politiques de gauche par rapport à leur moyenne nationale.

    Fabien Escalona et Mathieu Vieira

    Source : http://www.slate.fr/france/85737/ideopoles-derniers-remparts-recul-socialistes

     

    (1) http://www.jean-jaures.org/Publications/Notes/Les-ideopoles-laboratoires-de-la-recomposition-de-l-electorat-socialiste

     

    (2) http://www.hypergeo.eu/spip.php?article497

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EFAZVFAyFVXNmrMMGE.shtml

  • François Hollande terminera-t-il son mandat ? Le compte à rebours a commencé !

    L’affaire Aquilino Morelle sera l’un des clous du cercueil politique de François Hollande. Déjà au plus mal dans les sondages, voici le président de la république éclaboussé par un scandale dont il aura bien du mal à se relever. Et ce n’est pas la courbe du chômage ni la situation économique qui permettraient d’envisager la moindre embellie.

    Hier, en visite chez Michelin à Clermont-Ferrand, François Hollande a déclaré qu’il n’avait « aucune raison d’être candidat » en 2017, estimant qu’il n’aurait aucune chance d’être réélu si le chômage ne baissait pas avant la fin du quinquennat.

    Mais en annonçant qu’il n’est plus en mesure de se représenter à la prochaine élection présidentielle, François Hollande fragilise encore plus sa présidence en cours. Cette petite déclaration chez Michelin risque de sonner l’hallali.
     

     

    Au parti socialiste, cela va signifier l’intensification de la guerre des clans. Manuel Valls doit s’en délecter même s’il est lui-même entaché par l’affaire Aquilino Morelle. Mais durant les prochains mois, qui restera solidaire d’un « perdant » ? Car c’est l’image qui va coller à Hollande à partir d’aujourd’hui. Tous ceux qui, au PS, veulent conserver un avenir politique, vont devoir se démarquer de la poisse incarnée par François Hollande.

     

    A l’extérieur du PS, chacun va pouvoir s’en donner à cœur joie et tirer à boulets rouges sur l’Elysée. Un objectif semble désormais atteignable : mettre François Hollande sous pression jusqu’à l’acculer à la démission. Le slogan de tant de manifestations des quinze derniers mois pourrait bien finir par être entendu !

    http://medias-presse.info/francois-hollande-terminera-t-il-son-mandat-le-compte-a-rebours-a-commence/8953