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Europe et Union européenne - Page 1029

  • L’impossible retour de la croissance

    Par Charles Sannat, diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Directeur des Études Économiques d’AuCOFFRE.com, il rédige quotidiennement des articles sur l’actualité économique dans Le Contrarien Matin, journal gratuit accessible chaque jour sur le site d’AuCOFFRE.com.

    J’explique depuis plusieurs années qu’attendre la croissance, enfin son retour, même si notre Normal 1er pense avoir aperçu la reprise, est une illusion. La croissance c’est fini, il n’y en aura plus, ou en tout cas pas comme nous la pensons jusqu’à présent et pour plusieurs raisons.

    La répartition des profits est indispensable

    La croissance est liée à la notion de répartition des profits et de la création de richesse. La croissance est un « être » économique complexe. Très complexe même. Pour qu’il y ait création de richesses futures, il est nécessaire d’avoir une répartition optimale des richesses présentes (nous éviterons le mot « juste » qui n’a aucun sens).

    En clair, c’est parce qu’il y a des consommateurs solvables que les entreprises peuvent vendre ce qu’elles produisent. Point de croissance sans consommateur solvable, or le consommateur solvable devient une espèce en voie de disparition ces derniers temps.

    Les consommateurs solvables disparaissent sous la double pression de la mondialisation et de ses cohortes de délocalisations (je rappelle que délocaliser pour payer le même salaire n’a aucun sens, donc une entreprise qui délocalise le fait pour pouvoir verser des salaires de misère participant ainsi à la réduction du pouvoir d’achat global des consommateurs au niveau mondial), mais également des progrès techniques qui nécessitent de moins en moins de bras pour créer les nouvelles richesses. Moins de bras, égal moins de bras payés, égal réduction de la masse de consommateurs solvables donc, in fine, baisse de la croissance.

    Mais ce n’est pas tout.

    L’ère de la rareté

    Comme je le dis et je le répète, le monde, avec plus de 7 milliards d’habitants (de moins en moins solvables), est entré dans une période de raréfaction des ressources. Moins de matières premières, difficultés à augmenter les rendements agricoles, etc. Bref, sans parler de rationnement, il faudra devenir beaucoup plus économe et frugal… Ce qui est de facto le cas grâce à la crise économique mondiale qui réduit la consommation de chacun.

    Le plus grave dans tout cela c’est bien entendu les prix de l’énergie. Nous sommes « oléo-dépendant ». Tout dans notre économie de consommation de masse nécessite des masses d’énergies dont aucune n’est fondamentalement satisfaisante. Le nucléaire est très dangereux puisque sur environ 300 réacteurs nucléaires en service, nous avons connu trois accidents majeurs aux conséquences dramatiques et internationales, soit un taux d’échec d’environ 1 %. Appliquée à n’importe quelle industrie, un tel taux d’erreur serait insupportable. Imaginez 1 % des mangeurs de camembert tués par leur fromage préféré…

    Les énergies renouvelables sont une bien belle idée, néanmoins cela fonctionne mal. Le panneau solaire ce n’est que la journée, l’éolienne que lorsqu’il y a du vent, bref, ces énergies sont coûteuses et ne sont pas forcément disponibles lorsque l’on en a besoin, sans oublier que leur bilan écologique n’est pas forcément brillant.

    Il nous reste donc les énergies fossiles avec le pétrole et le gaz. Évidemment, pour tout ce qui est transport routier, fluvial, maritime, le pétrole est indispensable, de même que pour les usages agricoles. Bref, toute augmentation importante du prix du pétrole viendra fracasser toute velléité de reprise de la croissance.

    Actuellement, alors que l’activité économique est faible, qu’elle ralentit dans les pays émergents, qu’elle patine aux États-Unis et qu’elle s’effondre en Europe, les prix du baril du pétrole se maintiennent à des niveaux jamais vus lorsqu’il y a aussi peu de croissance.
    Le miracle des gaz de schiste est un mirage !

    Alors nombreux sont ceux à s’esbaudir sur la production de sables bitumineux au Canada. Pour visualiser ce que cela signifie, je vous propose d’aller jeter un œil sur le dernier numéro de Capital, dans la rubrique « L’économie en image ». Vous aurez les photos de ce progrès pour l’humanité que représente l’exploitation de sables bitumineux. Cautionner une telle exploitation est absurde. Nous sommes en train de nous tuer et de tuer les générations futures pour continuer à acheter des trucs complètement inutiles qui n’ont jamais apporté le bonheur à qui que ce soit.

    Reste les gaz de schiste. Évidemment, ils sont un enfer environnemental et détruisent nos réserves d’eau potables. C’est complètement là aussi absurde.

    Mais il y a plus grave. Il faut creuser des milliers de dizaines de milliers de puits qui s’épuisent à une vitesse folle, la durée de vie d’un puits de gaz de schiste n’excédant pas cinq ans et ne dépassant généralement pas trois ans. D’ici 5 ans, les gaz de schiste seront un miracle qui se sera évanoui ou presque.

    Enfin, il faut noter que malgré le miracle tant vanté des gaz de schiste et autres pétroles non conventionnels, les prix du baril de pétrole se maintiennent largement au-dessus des 100 dollars. Or un baril durablement au-dessus de 100 dollars casse toute reprise économique que notre Hollandouille est vraiment le seul à voir !

    Mais ce n’est pas tout !

    Le poids des dettes

    Comme l’être humain est ainsi fait qu’il n’anticipe jamais rien – d’ailleurs dès que l’on anticipe, on devient vite un pessimiste ou encore un « complotiste » –, nous nous sommes donc tous (aussi bien dans le monde anglo-saxon qu’en Europe) endettés massivement pour ne pas lever en impôts immédiatement le véritable coût de nos dépenses, en imaginant que la croissance future nous permettrait d’absorber et de camoufler tout ça tranquillement.

    Évidemment, ce qui était prévisible s’avéra réel. Dans un monde où la croissance est très faible voire inexistante, il devient très difficile de payer ses dettes.

    Le principe mathématique de l’affaire est assez simple à comprendre. Imaginez une dette sur PIB de 100 % (le cas de la France en 2014). Si les intérêts de la dette sont de 3 %, alors il nous faut 3 % de croissance du PIB pour financer seulement le poids de la dette. Pour avoir de la véritable croissance, il nous faudra donc plus de 3 % puisque jusqu’à 3 % de croissance, tout sera absorbé par le poids de la dette (en gros).

    Autant vous dire que même si Hollandouille voit la reprise venir, cela ne changera rien à l’état épouvantable de notre pays et des indicateurs qui prouvent tous, tous, que tout retour de la croissance ici comme ailleurs est devenu impossible, en tout cas dans sa forme que l’on connaissait jusque-là.

    Il y a un avenir !

    Tout cela étant dit, je fais partie de ceux qui pensent qu’il y a un véritable avenir. Que nous pouvons imaginer une autre façon de vivre, plus vraie, moins consommatrice, le bonheur de l’homme n’ayant jamais été dans la consommation. Nous n’avons jamais eu de technologies aussi puissantes et utilisables par le plus grand nombre. Nous pouvons vivre localement, produire localement et pourtant tous posséder une ouverture sur le monde global avec la fenêtre que représente Internet.

    Nous allons tout simplement devoir réinventer notre façon de vivre, ce qui est important et ce qui ne l’est pas, définir ce qui doit croître et ce qui doit décroître. [...]

    Un mouvement fort est en route et il représente un message d’espoir pour chacune et chacun d’entre nous. Nous pouvons changer les choses. Il n’y a aucune fatalité. Beaucoup se pensent impuissants, pourtant il appartient à chacun de nous de faire les choix nous permettant d’être le changement pour un monde plus humain.

    Le Contrarien   http://fortune.fdesouche.com/

  • Espagne : le gouvernement augmente le budget anti-émeute de 1900% en un an

    Tous les gouvernements de l’Union européenne se préparent discrètement à « recadrer démocratiquement » le peuple en cas de débordements trop importants. La France s’équipe (vous trouverez la liste ici) de nouvelles armes autrement plus violentes que de simples bombes lacrymogènes.

    « L’Espagne augmente son budget lié à l’achat de « matériel et équipement spécifiques anti-émeute de protection et de défense» de près de 1.900% entre 2012 et 2013.
    Le budget anti-émeute de départ passe de 173 670€ en 2012 € à 3,26 millions en 2013. Pour 2016, le projet d’investissement va dépasser dix millions d’euros, il vise à moderniser les matériels des unités anti-émeute utilisés.
    Parmi les autres éléments qui seront fournis à la police espagnole sont prévus des gilets pare-balles, des gaz lacrymogènes, de matraques, des boucliers et balles en caoutchouc. Mais il prévoit également d’intégrer des armes de guerre. Plus précisément, on parle de fusils laser (qui causent la cécité temporaire ou permanente), des canons sonores (testé à des manifestations aux Etats-Unis et en générant des étourdissements et des nausées à la personne) et des armes à micro-ondes qui provoquent des brûlures et des douleurs. On compte également des armes qui semblent sortir de la science-fiction comme des armes électromagnétiques et lanceurs de mousse afin d’immobiliser les gens.
    Avec cette mesure, les autorités espagnoles prétendent lutter contre la vague croissante de protestations qui a secoué la péninsule au cours des dernières années [...]

    http://www.contre-info.com/

  • Pologne : le parlement vote l’interdiction de l’abattage rituel

    Comme quoi c’est possible !

    Lu sur La Croix :

    Le vote du Parlement polonais a été sans appel : vendredi 12 juillet 2013, la Diète a refusé, par 222 voix contre 178 et neuf abstentions, d’autoriser de nouveau les abattages rituels pour la viande casher. « Le résultat du vote d’aujourd’hui à la Diète (…) a été un choc pour nous », ont immédiatement indiqué le grand rabbin de Pologne Michael Schudrich et le président de la communauté juive Piotr Kadlcik dans une déclaration.

    Par conséquent les Polonais sont antisémites et islamophobes…

    Pour le journaliste et militant juif polonais Konstanty Gebert, les choses sont claires : « Il y a un courant antisémite, mais aussi islamophobe en Pologne. La question de la protection des animaux est une hypocrisie. Beaucoup de Polonais sont persuadés que, lors de l’abattage, la souffrance de l’animal est requise par le rituel, alors que ce n’est absolument pas le cas. »

    http://www.contre-info.com/

  • Euromondialisme – 1.100 milliards déjà dépensés pour sauver l’euro !

    Le 11 juin, Charles Sannat, économiste, écrivait un édito intitulé « quel serait le véritable coût d’une sortie de l’euro », car de très nombreux lecteurs se posaient la question. Ce qu’il souhaitait entre autres démontrer dans cet article, c’était qu’il ne fallait pas non plus occulter le coût du maintien de la monnaie unique et le risque, à l’arrivée, de devoir assumer un double coût, celui du maintien et en cas d’échec, également celui de l’explosion de l’euro.

    Encore 3 ans à ce rythme et la France explosera, l’Italie aussi, sans même parler de l’Espagne. Les MES ou FESF ne seront plus suffisants et les digues seront emportées.

    À l’arrivée, nous devrons sans doute assumer un double coût. D’abord celui du maintien à tout prix de l’euro, puis son explosion, ce qui est le scénario catastrophe le plus coûteux. Belle affaire n’est-ce pas. »

     

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  • Turquie : Erdogan s'impose, l'Europe se tait (archive 2010)

    Le 22 février, la Turquie a procédé à l'arrestation de 64 officiers dont des généraux soupçonnés d'avoir comploté en 2003 contre le nouveau gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan, Ils risquent jusqu'à 15 ans de prison.
    Voici encore cinq ans, le général Çetin Dogan était le chef des forces armées turques. Envisageant une retraite paisible, il avait acheté une villa de trois étages au bord de la mer Egée, quand une équipe antit-erroriste a perquisitionné sa belle demeure et l'a arrêté à Istanbul.
    À Ankara, des policiers se sont présentés à la villa du général Ibrahim Firtina, ancien commandant de l'armée de l'air et portant le titre de Pacha : « Vous êtes en état d'arrestation. Vous avez une demi-heure pour vous préparer. Prenez s'il vous plait le strict nécessaire ».
    Özden Örnek, l'ancien commandant en chef de la Marine, était vénéré comme un demi-dieu. Ce vétéran qui mettait encore son uniforme blanc, a été menotté par les forces de l'ordre. En mars 2007, le quotidien Nokta avait déjà publié les plans des conspirateurs, à présent dévoilés. Le chef des services secrets turcs (MIT) en poste en 2003 avait précisé que les préparatifs d'un coup d'État avait été élaborés au sein de la 1ère armée à laquelle appartenait Çetin Dogan. Cette tentative de putsch portait le nom de «Balyoz» (massue). Le général Örnek, accusé d'être la tête pensante du complot, contesta l'authenticité des documents.
    En mars 2009, une junte de la marine fomenta une autre tentative de coup d'État désignée sous le nom de «Kafes» (cage). Elle prévoyait l'enlèvement d'hommes d'affaires, ainsi que des attentats sur les minorités non-musulmanes dans des quartiers d'Istanbul où habitent des chrétiens et des juifs. Les groupes musulmans auraient ainsi été soupçonnés et, sous la pression internationale, le gouvernement aurait démissionné. Le général Ilker Baflbug, chef d'état-major, qui ne croyait pas à la réalité de ces putschs, bénéficie d'une étroite marge de manœuvre. Dans le cadre d'un entretien avec le Premier ministre Erdogan et le président Abdullah Gül qui s'est déroulé le 25 février, il s'est engagé à faire la lumière sur cette conjuration.
    La multiplication des arrestations massives fait craindre une radicalisation du pouvoir. Voici trois ans, 200 opposants à l'AKP, le Parti de la justice et du développement qui soutient le président et le premier ministre, avaient été écroués.
    En janvier dernier, 120 personnes accusées d'être liées à AI-Qaïda ont connu le même sort. Mais avec le coup de filet de février, le gouvernement s'attaque pour la première fois aux «gardiens» de l'héritage de Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne. Et le peuple turc qui depuis 1960 a connu quatre putschs militaires, se demande comment l'armée réagira. Voilà deux ans seulement, un hôpital militaire avait refusé d'accueillir l'épouse du premier ministre, parce qu'elle portait le voile. Aujourd'hui, les généraux, qui s'étaient toujours opposés à l'accession au pouvoir de l' AKP et s'étaient alliés au réseau criminel et mafieux Ergenekon, ont baissé de ton. Ilker Baflbug, qui a annulé un voyage en Égypte à la nouvelle de ces arrestations, a même présenté ses excuses à Erdogan. Pour sa part, le premier ministre, alors en villégiature en Espagne, a simplement commenté : « La justice fait son travail ».

    Le premier ministre gouverne comme un sultan
    Depuis la victoire historique de l'AKP aux élections législatives de 2002, les kémalistes, imbus de leurs privilèges, s'opposent à tout changement politique et dénigrent le premier ministre quand celui-ci cherche à persuader l'Occident de ses intentions démocratiques en abolissant les tribunaux de sécurité de l'État, en autorisant les Kurdes à parler leur langue, en promettant de régler le conflit avec la Grèce sur la question de Chypre et en faisant élaborer un projet constitutionnel obligeant les militaires à se soumettre à des contrôles civils. Mais les kémalistes, qui voulaient faire interdire l'AKP, ont perdu le pouvoir sans espoir de le reconquérir.
    Les efforts des juristes pour déstabiliser le gouvernement n'ont pas porté plus de fruit. En 2008, le procureur général Abdurrahman Yalçinkaya, descendant d'une famille kurde, petit-fils d'un cheik de l'ordre très pieux des Naqshbandi (confrérie soufi) et considéré comme le juriste le plus rigoureux du pays, avait procédé à la première demande de destitution de l'AKP, qu'il qualifie de « centre d'activités anti-séculaires ». Cette procédure, portée devant le Conseil constitutionnel, a échoué. Mustafa Fientop, professeur de droit, explique pour sa part qu'Erdogan est intouchable, car « les magistrats craignent d'être emmenés les menottes aux poignets ». De son côté, la presse favorable au pouvoir actuel jubile après les arrestations des officiers généraux : le journal Zaman titre : « Les invincibles sont arrêtés », et Sabah : « Une opération sans précédent dans l'histoire de la république ». Cet enthousiasme de la presse nationale n'a toutefois trouvé d'écho favorable, ni dans les sphères de l'opinion publique, ni au sein de l'Union européenne, qui, manifestement, lie le dossier de l'adhésion de la Turquie à la question des droits de l'homme, dont la situation est loin d'être idéale dans le pays.
    Le secrétaire d'un syndicat confiait ainsi : « Nous sommes sous pression. Les gens adhèrent à des syndicats d'orientation religieuse et proches du gouvernement ». De même, un professeur expose : « Les représentants de l'AKP siègent dans tous les centres de coordination. Les gouverneurs, les conseillers régionaux, les directeurs d'école, les policiers deviennent tous des affiliés du parti ». Et Burak Bekdil, journaliste au Turkish Daily News et opposant à Erdogan, est fondé à poser la question : « C'est une démocratie où seule l'armée se démocratise, tandis que dans tous les autres domaines de la société sont installés des membres de l'AKP. S'agit-il d'une démocratie islamiste ? »
    Ayant ainsi déjoué toutes les tentatives des militaires et des juristes qui voulaient l'écarter du pouvoir, Erdogan, le tribun populaire, règne comme un sultan. Voici quelques années, lors d'un discours de campagne électorale, il avait déclaré : « le pouvoir est entre les mains du peuple ». Les Turcs se demandent aujourd'hui, à juste titre, de quel peuple parlait alors leur premier ministre.
    Boutros Sentaraille monde & vie 3 avril 2010

  • Les Croates pro-famille s'inspirent de LMPT

    Lu ici :

    "Ils ont dressé leurs stands sur les places et à la sortie des messes où les prêtres ont mobilisé leurs fidèles et, fin juin, en deux semaines, les adversaires du mariage pour tous à la croate avaient recueilli quelque 750 000 signatures au bas d’une pétition réclamant un référendum afin que la Constitution stipule bien que le mariage est «l’union d’un homme et d’une femme». Vice Batarelo, l’Australo-Croate à l’origine du mouvement Au nom de la famille, reconnaît s’être inspiré de la mobilisation française contre le mariage pour tous. Président de l’association Vigilare, il se défend d’être le porte-voix de l’Eglise catholique : «Les fidèles des communautés orthodoxe et musulmane ont également fait circuler la pétition», dit-il. «Nous tous pensons que le mariage a un but : l’amour et la procréation.»

    Le mouvement a quelque peu surpris, car aucun projet de loi légalisant le mariage homosexuel ne se prépare actuellement en Croatie. La gauche, au pouvoir depuis décembre 2011, a en revanche prévu pour l’automne de lancer le débat sur un projet de «partenariat civil», un texte donnant aux partenaires homosexuels les mêmes droits qu’aux couples mariés, sauf celui de pouvoir adopter. [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Turquie-Arménie les vrais enjeux de l'accord de Zurich (ARCHIVE 2009)

    L'ACCORD présenté comme historique entre la Turquie et l'Arménie tombe bien. Il met la « Saison de la Turquie en France » à l'abri d'une vaste mobilisation de la communauté arménienne. On va donc pouvoir célébrer cette Turquie qui, comme tout le monde le sait, enrichit l'Europe avant de la rejoindre un jour.

    TURQUERIES PARISIENNES... 
    Que le but de cette Saison soit de favoriser la « marche turque » vers l'Ouest malgré les positions médiatiquement et électoralement hostiles du président français est une évidence qu'il est facile de prouver. Le titre de l'exposition du grand palais est suffisant : « De Byzance à Istanbul ». Et voici présentées comme une continuité une fracture et une déchirure définitives qui passent Constantinople par profits et pertes. Comment ne pas rappeler le mot admirable de Jean Raspail ? « La chute de Constantinople est un drame et un deuil personnel qui sont survenus hier. »
    À la chute de l'empire ottoman dont le dernier exploit a été le génocide des Arméniens, précédant le massacre des Grecs de Smyrne, il aurait été possible de rendre à la chrétienté l'ancienne capitale orientale de l'Empire romain. La lâcheté des uns et la pugnacité de Mustapha Kemal ont empêché cette "reconquista". Mais si Sainte-Sophie est restée sous le joug turc qui l'a réduite au rang de simple musée, ce n'est pas une raison pour peindre la Tour Eiffel aux couleurs des Asiates d'Anatolie. « Non à la Tour Eiffel turque ! » dénonçait dans un communiqué Jean-Marie Le Pen, qui entend marquer son « attachement à une France Bleu Blanc Rouge » et son refus d'une intégration de la Turquie dans l'Union européenne cependant que Marine Le Pen et le chef de file du parti pour les élections régionales en Ile-de-France Marie-Christine Arnautu dirigeaient une manifestation d'élus pour protester contre cette initiative du maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë et que les ldentitaires réalisaient la prouesse d'illuminer au même moment la façade du Palais de Chaillot, juste en face de la tour Eiffel, du slogan lumineux : « La Turquie ! Non merci ! »
    En riposte, le parti turc a lui aussi donné de la voix, dans Le Monde bien entendu. « Va-t-on enfin rompre, dans la vision de ce grand pays, avec les clichés, les préjugés, le mépris, au mieux l'ignorance, qui polluent le débat sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ? Nous l'espérons de toutes nos forces. » s'interrogent en chœur :
    Michel Rocard, Jacques Delors, Luc Ferry, anciens ministres, ainsi qu'Edgar Morin et Alain Touraine, sociologues, comme ils se présentent dans le quotidien vespéral. Certes, ces personnalités reconnaissent que, pour répondre aux valeurs européennes, la Turquie a beaucoup à faire, en commençant par assumer sa repentance vis-à-vis des Arméniens... Ce qui est une condition sans doute nécessaire mais loin d'être suffisante, et un leurre pour nous faire avaler le reste.
    On nous présente donc le dernier accord comme une étape importante sur ce chemin alors même que cet accord - dont nous annoncions ici la prochaine ratification le 15 mai dernier - a été signé non sans difficulté. Le samedi 10 octobre, à Zurich, la signature de normalisation diplomatique entre la Turquie et l'Arménie est restée en suspens. Un ultime blocage, côté arménien, sur les termes du discours que le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, devait prononcer, a fait planer le doute sur la cérémonie. Après un ultime conciliabule d'une heure et demie, et la décision de supprimer les discours, le texte a finalement pu être ratifié. Le premier objectif est d' ouvrir la frontière commune dans un délai de deux mois après la ratification par les Parlements des deux pays. Il peut donc y avoir des surprises. « Il y avait des inquiétudes des deux côtés (...). Des questions d'interprétation sur ce qui devait être dit et ne pas être dit », a commenté Mme Clinton qui se présente comme le maître d'œuvre de cet accord. « Et ce sera difficile », a-t-elle ajouté.
    La principale difficulté ne vient pas du génocide passé mais du problème très présent du Haut-Karabakh. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a immédiatement réaffirmé la position de son pays liant toujours l'ouverture de la frontière turco-arménienne à un règlement du conflit dans cette enclave. Pour les Azéris turcs et turcophones, l'accord de Zurich est une trahison « en contradiction frontale avec les intérêts nationaux de l'Azerbaïdjan ». Une entrevue avait bien eu lieu, le 9 octobre, entre Serge Sarkissian et Ilham Aliev, les présidents arménien et azerbaïdjanais, mais elle n'a permis aucune avancée. L'accord est également contesté par une minorité en Arménie. À l'appel du parti nationaliste Dachnak, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues d'Erevan, la capitale, réclamant que la Turquie reconnaisse préalablement le génocide de 1915, ce qui n'est pas le cas, le gouvernement d'Ankara ayant renvoyé la résolution de la question à un comité d'experts. Le Parlement européen a reconnu le génocide arménien le 18 juin 1987. La non-acceptation de ce vote devrait logiquement fermer à Strasbourg la route de Bruxelles.

    ... ET ENJEU ÉNERGÉTIQUE
    Mais il y a tous les non-dits. En Turquie, la préoccupation première n'est certes pas l'Arménien mais le Kurde. Tout l'été, par exemple, une polémique s'est développée, en Turquie même, à propos de l'ampleur des réformes que le gouvernement allait proposer aux Kurdes, tout en écartant bien sûr les révolutionnaires du PKK. Même les chefs militaires ont dû s'incliner, à l'inverse des dirigeants du parti kémaliste, devant la nécessité de certaines évolutions.
    Mais l'enjeu arménien est aussi stratégique et énergétique. La Russie et les Etats-Unis surveillent le rapprochement entre Erevan et Ankara. L'enjeu principal de cette ouverture est la sécurisation de l'approvisionnement en hydrocarbures. « Moscou et Washington restent en concurrence pour l'accès aux ressources, mais elles ont un intérêt commun : éviter une crise dans la région », décrypte Ali Faïk Demir, spécialiste du Caucase à l'université stambouliote de Galatasaray et cité par Le Figaro. La réalisation de cet objectif passe par la revitalisation d'un axe tripartite Azerbaïdjan-Arménie- Turquie. La guerre en Géorgie durant l'été 2008 est venue rappeler la fragilité du Sud-Caucase et les risques d'effet domino en laissant persister des zones de tensions dans la région. Les ratifications parlementaires entraîneraient un mouvement de frontières.
    L'armée russe aurait renoncé au vieux rêve de la Russie depuis Catherine II : pousser ses frontières au-delà de l'Araxe et vers les mers chaudes. La détente arméno-turque pourrait constituer un premier test concret de la politique d'ouverture et des messages de bonne intention que s'échangent les administrations Obama et Medvedev. L'OTAN va-t-elle profiter de ce possible virage géopolitique pour pénétrer davantage l'isthme caucasien et s'y appuyer pour consolider sa logistique en direction de l'Afghanistan ?

    MENACE POUR L'IRAN
    Le drame arménien reste décidément le même, celui d' être un maillon relativement faible d'affrontements régionaux dans un environnement ethnique et religieux hostile. Historiquement, dès que la Russie et la Turquie se sont rapprochées, le nationalisme arménien a été sous pression. En cas de normalisation turco-arménienne, le flanc septentrional de l'Iran serait affaibli car les Iraniens voient dans la poussée turque au Caucase une victoire des USA.
    Nabucco, le projet énergétique occidentalo-turco-azéri, avance peu à peu. Une fois les conflits surmontés, les artisans du gazoduc censé relier l'Asie centrale à l'Autriche peuvent imaginer d'autres routes que l'axe géorgien, déstabilisé depuis la guerre des cinq jours entre la Russie et la Géorgie. Les Européens, notamment la France, défendent l'axe arménien, mais le passage de Nabucco par l'Arménie nécessite au préalable la normalisation de ses relations avec la Turquie.
    On voit bien que le rapprochement, réel ou non, entre la Turquie et l'Arménie dépasse et de loin le contentieux historique hérité de la Sublime Porte et les turqueries parisiennes de la saison enturbannée du grand mamamouchi Delanoë.
    Pierre-Patrice BELESTA. Rivarol du 23 octobre 2009

  • L’euro, la crise et le grand hold-up

    Série internet basée sur le best-seller de Peter Mertens “Comment osent-ils ?- L’euro, la crise et le grand hold-up.

    En cinq épisodes, nous cherchons qui sont les gagnants et les perdants de la crise de l’euro. En nous demandant avant tout : quelle Europe souhaitons-nous?

    Partie 1: Une crise bancaire par semaine. Notre histoire commence à la chute du premier domino, lorsqu’éclata la bulle financière. Dans le présent épisode nous découvrons pourquoi les grandes réformes du secteur financier se font attendre.

    Partie 2: Le sauvetage du secteur financier a coûté des milliers de milliards. Dans le présent épisode, nous voyons à qui la facture a été présentée.


    Partie 3: C’est la crise et donc nous devons tous faire ceinture. Dans le présent épisode, nous constatons que cela ne vaut pas pour tout le monde.


    Partie 4: L’Union européenne est une union de concurrence et d’inégalité. Dans cet épisode, nous voyons comment l’Allemagne a donné l’exemple.


    Partie 5: L’Europe est à nous. Mais force est de constater que les grands groupes financiers et industriels se sont accaparés le projet. Est-ce là l’Europe que nous voulons ?

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  • Pascal Lamy : « Le patriotisme économique n’a plus de sens »

    Entretien avec Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour encore un mois.

    Vous travaillez à Genève pour une organisation mondiale, après avoir été longtemps à Bruxelles au service de l’Europe… Que veut dire pour vous une Fête nationale ?

    « Pour comparer les différentes échelles de gouvernance aux états de la matière, je dirais que le niveau mondial est gazeux, l’européen, liquide, et le national, solide. Une fête nationale, c’est la célébration d’une appartenance. Et dans ce monde qui s’intègre à toute vitesse, l’appartenance est fondamentale, car il faut savoir articuler des identités différentes. Plus la globalisation progresse, plus il faut cultiver ces appartenances. »

    On a cru un temps qu’on allait avec l’Europe dépasser les nations…

    « Je n’ai jamais pensé que construire l’Europe, c’était casser les identités nationales. Et je ne le pense pas davantage de la globalisation. Les tensions existent, mais on ne les réduira pas en niant la dimension de proximité. »

    Le mot patriote ne vous fait donc pas peur ?

    « Pas du tout. »

    Et le patriotisme économique ?

    « C’est autre chose… Il y a vingt ans, le contenu en importations des exportations (la part des composants étrangers dans un produit national vendu à l’étranger) était de 20 %. La proportion est aujourd’hui de 40 %, elle sera de 60 % dans vingt ans. Donc si le patriotisme économique, c’est vouloir consommer et exporter le plus possible des produits purement nationaux, cela n’a plus de sens. »

    En 2012, dites-vous souvent, nous avons changé de monde…

    « Oui, pour la première fois, la production des pays “en développement” a dépassé celui des pays “développés”, et cela va s’accentuer. Et pour être plus précis, il y a maintenant une continuité entre ces deux catégories. Mais il faut ne pas oublier que les inégalités se sont creusées dans le monde développé, comme dans les pays en développement : la mondialisation a sorti des milliards de personnes de la pauvreté, mais au prix d’inégalités croissantes. »

    Et l’accord en discussion entre les Etats-Unis et l’Europe, c’est une défense du “vieux monde” ?

    « C’est difficile à dire, ils n’ont pas clairement affiché leurs intentions… Ces négociations bilatérales, entre deux régions, ne sont pas nouvelles. Je constate que plusieurs autres sont en discussion, entre des régions qui pèsent lourd économiquement : en Asie, entre Etats-Unis et Asie, entre Union européenne et Japon. La question est de savoir si ces accords, s’ils sont conclus, ce qui reste à voir, convergeront pour entrer en cohérence. Au fond, le seul exemple de convergence réglementaire, c’est l’Europe, avec son marché intérieur. Ces projets reviendraient à créer un “marché intérieur” à la dimension du monde.

    Il faut souligner aussi qu’on parle beaucoup moins de tarifs, de droits de douane, mais beaucoup plus de différences réglementaires : s’il y a trente procédures différentes pour être certifié sur différents marchés, c’est aussi coûteux, parfois même davantage, que de payer des droits de douanes… Mais les droits de douane sont censés protéger les producteurs, alors que les mesures réglementaires sont faites pour protéger les consommateurs. Ce sont des mesures de précaution, qui renvoient à des valeurs, plus difficiles à harmoniser. […]

    A ce propos : l’espionnage, c’est la face noire du commerce ?

    « Je ne sais pas, mais chacun sait que tout le monde espionne tout le monde. Sauf les organisations internationales comme l’OMC, espionnées par tout le monde mais qui n’espionnent personne ! »

    Quand on voit le monde, il n’y a vraiment pas de quoi être optimiste sur l’Europe…

    « C’est vrai. Je disais en 2009 que cette crise durerait cinq ans ou dix ans, avec l’exemple japonais en tête… Nous sommes en 2013, je maintiens qu’elle va durer encore cinq ou dix ans. Parce qu’il y a des contraintes européennes qui rendent toute action plus lente qu’ailleurs : les Etats-Unis ont réussi à nettoyer leurs banques deux fois plus vite que les Européens. Il faut en tirer les conséquences, et aller rapidement vers un système de décision plus efficace qui s’appelle le fédéralisme. »

    Doit-on s’inquiéter de l’avenir de l’exception française ?

    « L’exception française existe, puisque les Français se perçoivent ainsi, et puisque les autres perçoivent ainsi les Français. Elle a son bon côté, qui est d’avoir une ambition mondiale. Et son mauvais côté : aujourd’hui, l’ambition dépend des performances économiques, et la France a dérivé dans ce domaine. La France et les Etats-Unis sont assez proches dans leurs ambitions mondiales, la différence est que personne ne met en doute la capacité d’influence de la spécificité américaine. »

    L’exception française est donc condamnée ?

    « Pas du tout ! A condition de ne pas limiter notre ambition à être les premiers mondiaux dans le tourisme. Je suis persuadé que nous pouvons l’être dans d’autres domaines, si nous cessons de penser que le social passe avant l’économique.

    Dans cette crise, l’économie française n’a pas connu de choc, comme l’Italie ou l’Espagne, mais son potentiel de croissance reste trop bas. Le vrai danger pour la France est une dérive économique lente. »

    Vous êtes toujours membre du PS ?

    « Oui. J’ai pu avoir des tentations de départ, comme tout un chacun peut en avoir dans toute appartenance. J’ai aussi pu imaginer devenir protestant, mais ça n’est jamais allé très loin. Et à ma connaissance, personne n’a encore songé à me virer comme idéologiquement malpropre. »

    Et si je vous demande ce que vous ferez après l’achèvement de votre mandat, fin août ?

    « Je répondrai la vérité : honnêtement, je n’ai rien décidé. »

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