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Europe et Union européenne - Page 1028

  • Jean Luc Mordoh sur la sortie de l’Union européenne

    Jean-Luc Mordoch, entrepreneur, a été reçu au Cercle Aristote, pour nous parler de sa pièce de théâtre : Comment sortir de l’Europe sans sortir de table"


    Jean Luc Mordoh sur la sortie de l'Union... par webtele-libre

    http://www.actionfrancaise.net

  • Les vraies raisons de la création de l'euro

    Hier considéré comme l'instrument de la puissance économique de l'Europe, l'euro menace de disparaître à grand fracas. Mais à qui devait profiter la monnaie unique ?
    Le 17 décembre 2004, Jean-François Copé, ministre délégué au Budget et à la Réforme budgétaire du gouvernement Raffarin publiait une « fiche n° 2 » intitulée « L'Europe à 25, une chance pour l'économie française », présentant les avantages de l'élargissement de l'Union aux pays d'Europe centrale et orientale.
    On y lisait que « L'Europe à 25 suscite des craintes, instrumentalisées par certains responsables politiques : la crainte des délocalisations ; la crainte du coût engendré par l'adhésion des nouveaux États membres. L'Europe à 25 est en réalité une chance pour l'économie française, une formidable opportunité pour nos entreprises. »
    La France y était présentée comme « la 5e puissance industrielle du monde », avec une production industrielle augmentant en volume de 2,5 % par an depuis 1980. On y apprenait aussi que « L'Irlande, l'Espagne, le Portugal et la Grèce ont rattrapé leur retard grâce à leur adhésion et constituent aujourd'hui des débouchés importants pour les entreprises françaises. »
    Quant aux délocalisations, rien à craindre : le gouvernement avait « pris des mesures pour conforter notre industrie » avec le lancement des « pôles de compétitivité » et « par un financement ambitieux », notamment sous forme d'exonérations d'impôt sur les sociétés et d'allégements de charges sociales.
    « À vingt-cinq, concluait la fiche, la politique commerciale commune donnera à l'Union davantage de poids pour défendre ses intérêts dans les négociations multilatérales, notamment sur les sujets sensibles comme l'agriculture ou l'audiovisuel. »
    On a vu ce que valaient ces promesses et le projet qui les sous-tendait d'une société postmoderne, sans histoire, racines, peuples, ni frontières, où les capitaux, les hommes, les services et les biens pourraient circuler sans limite et sans entrave. En quelques années, la communauté (européenne, conçue à l'origine pour garantir à ses États membres une protection économique et douanière efficace face à la concurrence des autres grandes nations, se transforma en vaste champ dérégulé ouvert aux quatre vents de la mondialisation.
    Quelles furent les arguments mensongers avancés pour imposer la monnaie unique ? En premier lieu, la théorie des zones monétaires optimales, élaborée dans les années soixante par les économistes Robert Mundell, Ronald Me Kinnon et Peter Kenen. Comme l'explique l'économiste Jean-Jacques Rosa dans son livre L'euro, comment s'en débarrasser ? « L'idée est simple : puisque la monnaie est le support de la politique monétaire et que cette dernière est utile pour stabiliser la conjoncture, permettant ainsi d'augmenter le taux de croissance parce que, bien utilisée, elle réduit la gravité des récessions, une monnaie unique sera indiquée lorsque différentes économies nationales ont des conjonctures synchronisées, tant pour l'activité réelle que pour l'inflation ».
    « Si tel est bien le cas et seulement alors, une monnaie partagée présente l'avantage, par rapport à des monnaies indépendantes utilisées sur des espaces plus réduits, d'abaisser les coûts de transaction dans les échanges internationaux », ajoute Jean-Jacques Rosa.

    Une raison d'être avant tout politique

    Or, ces conditions ne furent jamais remplies par les pays candidats à l'intégration dans la zone euro, ni même par les pays du pacte fondateur de 1957, qui présentaient dès cette époque des structures économiques, sociales, culturelles et légales radicalement différentes. Et elles le furent encore moins à mesure que la zone euro s'étendit à de nouveaux pays.
    On s'entêta malgré tout à faire entrer ces pays dans cette tunique jamais ajustée aux besoins des États et des peuples qui s'y portaient candidats, en recourant aux sortilèges des grandes institutions financières internationales et des financiers mondiaux pour l'ajuster.
    C'est ainsi que l'État grec fit appel à la bonne fée Goldman Sachs, qui maquilla ses comptes pour lui permettre de prétendre à participer au bal costumé de la zone euro. Mais le pacte avait son revers : l'endettement et la remise des clés du coffre aux grands argentiers de Goldman Sachs. Le miracle ne dura qu'un temps. À mesure qu'elle dansait et que les liquidités étaient versées par les banques sous la houlette bienveillante de la Banque Centrale Européenne et de la Fed (réserve fédérale des États-Unis), le costume de la princesse grecque se déchirait. Car les grands argentiers ne manquèrent pas de lui rappeler les termes du pacte. La même banque d'affaires Goldman Sachs qui lui avait permis de déguiser frauduleusement ses comptes pour rentrer incognito dans l'euro, la dénonça auprès de ses partenaires européens comme vilaine tricheuse. Ayant participé directement au maquillage des comptes de la Grèce, la banque était bien placée pour en connaître la réalité. Elle anticipa donc. Après avoir aidé frauduleusement la Grèce à entrer dans la zone euro, elle aida légalement les marchés à l'en faire sortir, en dénonçant soudain son excessif endettement et sa réticence à se plier aux desiderata de ses nouveaux bailleurs de fonds.
    L'exemple grec met en lumière le mensonge énorme que fut l'euro, qui ne présenta d'avantages économiques ni pour les peuples, ni pour les entreprises, ni pour les Etats. Les Etats pauvres purent certes profiter un temps d'une monnaie forte et, à grand coup d'aides régionales européennes et de subventions publiques de l'UE, mener un train de vie qui ne correspondait pas à leurs moyens réels. Mais ce fut au prix d'une effroyable augmentation de la dette et d'un gigantesque mensonge collectif, que les Grecs commencent seulement à payer.
    Si l'euro n'eut jamais de vertu économique pour les peuples qui le subirent, c'est que sa raison d'être était avant tout politique : justifier la construction européenne et accélérer le processus d'intégration. « Il s'agit d'obliger les Européens réticents à construire finalement un super État, par l'artifice technique de l'union monétaire qui les contraindrait tôt ou tard à accepter aussi une union budgétaire et donc un État fédéral. Ce dernier serait la deuxième, ou peut-être même la première puissance mondiale, ce qui ne saurait déplaire fondamentalement à la classe politico-administrative de ses pays membres », écrit Jean-Jacques Rosa.

    Une confiscation subreptice du pouvoir

    Mais cette justification politique n'est elle-même que le paravent d'une motivation occulte, qui renvoie in fine à la structuration même du pouvoir au sein des sociétés capitalistes. La mise en place de l'euro a été le fruit de la coopération et de la convergence d'intérêts de trois catégories d'acteurs : les patrons des grands groupes industriels, les banquiers et les États.
    Les grands groupes industriels y voyaient l'occasion de se constituer en cartels puissants, capables d'imposer aux responsables de l'Union européenne des systèmes législatifs et des normes industrielles qui les protégeraient de la concurrence, tant des multinationales étrangères que des petites entreprises européennes, les garantiraient contre les risques de change toujours coûteux dans le cas d'économies tournées vers l'exportation, et leur permettraient d'accéder à des sources de crédit beaucoup plus importantes que celles qu'ils auraient trouvées dans le cadre de marchés bancaires et financiers centrés sur les seuls territoires nationaux. En outre, ils pourraient emprunter sans compter en s'adossant sur la solidité de l'État allemand.
    Les banquiers y trouvaient l'occasion d'accroître leurs volumes de prêts et de créer sans risque immédiat des montagnes de dettes toujours plus importantes. Et les États, un moyen d'accéder pour un montant d'intérêt plus faible - du moins au départ - à d'abondantes ressources de crédit et, par là, de se refinancer dans un contexte de faible croissance et de difficulté croissante à collecter l'impôt.
    La convergence objective de ces trois intérêts déboucha sur la mise en place d'une monnaie qui ne fut jamais conçue pour Servir les peuples ni soutenir le développement des économies nationales. Valéry Giscard d'Estaing devait lui-même déclarer en 1997 dans une interview au Herald Tribune : « Je ne vois pas à quoi l'euro va servir sinon à perturber gravement le monde des affaires. Chaque fois que je pose la question de savoir si c'est une bonne chose de réaliser la monnaie commune, j'entends toujours la même réponse : il faut le faire parce que nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d'être laissés de côté. (...) Je n'ai jamais entendu sur ce problème que de mauvais arguments ».
    Mais la monnaie unique permettait, à la fois, de réaliser une fusion des marchés nationaux dans un vaste marché intérieur favorable aux grandes entreprises européennes et multilatérales ; d'octroyer du pouvoir à des banquiers dont les marges de manœuvre augmentaient à mesure que s'accélérait le processus d'intégration européenne, de perte de souveraineté des États et de création au niveau supranational de structures d'irresponsabilité collective ; et de créer des superstructures technocratiques européennes offrant aux hommes politiques européens en fin de parcours une sinécure à l'abri des regards indiscrets.
    Ainsi s'est opérée une translation subreptice du pouvoir dont quelques hommes politiques seulement ont perçu la gravité, tel Vaclav Klaus. L'ancien Premier ministre tchèque a déclaré : « L'Europe a eu des changements irrévocables pendant que la majorité des Européens, inconscients ou peu intéressés par l'enjeu, ne faisait pas suffisamment attention. La coopération intergouvernementale des différents pays, tendant à supprimer les barrières aux mouvements des hommes, biens, monnaie et idées, a été convertie, lentement mais sûrement, en la formation d'un État européen supranational visant à centraliser le pouvoir à Bruxelles, à l'élimination des états-nations européens et à la socialisation de l'Europe. Etant donné la douce négligence de la majorité des Européens, une minorité d'activistes pro-européens et une bureaucratie européenne possèdent les clefs du pouvoir. »      
    Daniel Aman monde & vie du 10 décembre 2011

  • La Confédération suisse prend Piero San Gorgio au sérieux

    Contrairement a l’état Francais, qui s’obstine dans le déni, les autorités suisses prennent les réalités en compte et se préparent à affronter les défis immenses du XXIème siècle. Ainsi, Piero San Giorgio a pris la parole devant les officiers et sous-officiers supérieurs de la brigade d’infanterie 2, ce 15 février, pour le bilan de l’année 2012 et pour fixer les points forts de l’année 2013.

    La vision de l’essayiste Piero San Giorgio, qui prévoit un prochain effondrement social et économique dans les dix années à venir, se veut « réaliste » au vu des convergences qu’il observe. « Je ne prédis pas l’avenir », affirme-t-il. « J’observe des tendances lourdes et je tire les conséquences. »

    Pour l’assemblée réunie, il retrace alors, images à l’appui, certaines de ces tendances. Suite à la crise financière de 2008, le monde subit de rapides changements structurels au niveau économique. La plupart des États développés sont lourdement endettés et la croissance n’est plus au rendez-vous. L’orateur souligne que les États-Unis croulent sous une gigantesque dette de 16 000 milliards de dollars ; l’Europe connaît le chômage de masse avec 11 % de la population sans emploi ; quant au Japon, il est entré depuis plusieurs décennies maintenant dans la spirale de la déflation.

    Parallèlement à la stagnation de la croissance, la population de la planète est en train de croître à un rythme exponentiel. Cette hausse n’ira pas sans peser lourdement sur l’accès aux ressources vitales. Le pétrole, l’eau et la production agricole se raréfieront ainsi rapidement à l’avenir, ce qui contribuera à accélérer l’effondrement économique.

    Dans ce contexte, le rôle de notre armée qui est la garante de notre démocratie et de notre liberté devient dès lors primordial. Il faut se préparer au scénario du pire : « Nous allons redécouvrir un monde de manque et de pénurie. »

    Face à cela, l’orateur appelle les autorités à faire preuve de prévoyance, car selon lui « Il n’y a que les fous et les économistes pour croire que nous allons pouvoir croître à l’infini. »

    http://www.egaliteetreconciliation.fr

    Retrouvez Piero San Giorgio sur Kontre Kulture :

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  • Sapir : “L’Euro ne peut plus être sauvé, c’est une cause perdue”

    Intervention de Jacques Sapir sur BFM TV le 18/02/2013, à l’occasion du G20.

  • La ruine par la science extrême

    Cela va peut-être surprendre certains lecteurs : il est clair que la science extrême conduit à la ruine publique tout en luttant contre l'idée de Dieu.
    Dans un livre qui va paraître incessamment, le célèbre astrophysicien britannique Stephen Hawking exclut toute intervention divine dans la création de l'univers, la force gravitationnelle suffisant selon lui pour expliquer qu'il y ait quelque chose plutôt que rien ! D'autre part un magazine vient de sortir un numéro intitulé : « Dieu existe-t-il ? (ce que les scientifiques en disent) ». Il a interrogé huit chercheurs, sur leurs recherches certes, mais principalement sur leur attitude vis-à-vis de l'existence de Dieu. Ces faits sont l'occasion de montrer comment la science extrême ruine les nations et les gens tout en se donnant des objectifs métaphysiques discutables.
    DES RÉALISATIONS PHARAONIQUES
    Elle conduit à des réalisations pharaoniques ainsi qu'à un florilège de projets moindres mais inutiles.
    Le LHC. Retenez bien ces initiales. C'est le nom résumé du plus grand collisionneur de hadrons, ce qui, évidemment, ne dit rien à la plupart d'entre nous. Imaginons que l'on envoie se rencontrer à des allures folles des particules infiniment petites pour observer ce qui se passe lors de leurs innombrables collisions. Après 20 années d'études et de travail acharné, le premier faisceau de protons a été récemment injecté avec succès dans cette énorme machine. La propagande officielle célèbre l'événement et, pourtant, on doit s'interroger sur la pertinence de cette fabuleuse création.
    Selon les projets des physiciens, la machine va tenter de reconstituer en une fraction de seconde les conditions qui prévalaient il y a 13,7 milliards d'années juste après le supposé big-bang. Nous disons le "supposé", car ce big-bang est une simple hypothèse reposant sur des calculs purement mathématiques. Les collisions doivent se produire dans un anneau de 27 kilomètres de circonférence enfoui à 100 mètres sous terre à cheval sur la Suisse et la France. Sa construction a mobilisé 7 000 chercheurs et ingénieurs depuis 15 ans. Plusieurs objectifs sont énoncés. Par exemple : « savoir d'où l'humanité vient, où elle va, et si l'univers à une fin ». D'autres parlent de percer les secrets de la matière ou de connaître la vraie vérité sur la naissance du monde (sic). Nous verrons plus loin ce qu'il faut penser de tels objectifs.
    Pour plus de précision, il nous est dit qu'il s'agit de résoudre quatre grandes énigmes de la physique dans les détails desquelles nous n'entrerons pas, tellement c'est compliqué.
    Pour justifier ce qui risque de sembler injustifiable, l'on ajoute un argument classique : il y aurait des retombées scientifiques à attendre dans des domaines plus pratiques. En fait, toute recherche quelle qu'elle soit et dans n'importe quel domaine peut conduire à des retombées multiples et imprévues.
    Parlons maintenant « gros sous ». Le coût de l'immense appareil est évalué officiellement à 3,9 milliards d'euros, répartis entre plusieurs pays, la France comptant pour 16 %. En fait, c'est un faux calcul. L'on ne tient pas compte du phénomène du temps ; les travaux ont commencé depuis de longues années et il est nécessaire de prendre en compte des agios considérables se cumulant par le phénomène des intérêts composés ; en outre, l'on n'aura pas de résultats palpables avant de très longues années, ce qui déclenchera d'autres agios.
    Comme dans toute opération étatique il faut aussi intégrer le foisonnement des organismes qui s'en occupent au sein des gouvernements, avec l'immense gaspillage de temps et d'argent habituel dans toute la pyramide étatique des pays participants.
    Il est probable que le coefficient "10" appliqué aux 3,9 milliards officiels correspond bien à la réalité : il faut donc parler de 39 milliards d'euros répartis dans les divers pays. L'on n'ose pas chiffrer le nombre de chômeurs qui vont le devenir ou le rester dans ces pays par l'effet des impôts nécessaires, ni mesurer les pauvres qui le deviendront ou le resteront pour la même raison.
    Si les divers pays partenaires de ce projet dantesque n'étaient pas, à des degrés divers, gangrenés par le socialisme, ils ne s'occuperaient pas au niveau de l'État de recherches de ce type mais laisseraient aux mécènes le soin de se livrer aux recherches fondamentales si l'envie leur en prend ; de tous temps la recherche fondamentale a été le fait de particuliers soit très peu argentés, soit très riches. Il se trouve en plus que la planète ne manque pas, fort heureusement, de milliardaires ayant les moyens de se payer ce caprice.
    Si la recherche était libérée du poids et des chaînes insupportables de l'État, elle s'orienterait vers des objectifs pratiques pouvant rendre service à l'humanité d'aujourd'hui, et ceci selon les indications du libre marché.
    Il est évident que dans l'ardeur des divers États à se lancer dans ce type de projet le "panurgisme" joue un rôle : d'autres le font pourquoi pas nous ! Des politiciens qui refuseraient que leur pays participe seraient facilement considérés comme "ringards" par la presse aux aguets.
    Le lobby des physiciens joue à plein pour satisfaire leur curiosité ; ils s'appuient sur les industriels qui conçoivent ou diffusent des machines de plus en plus compliquées.
    À lire les objectifs officiels, on peut penser que derrière cette opération et d'ailleurs bien d'autres semblables, il y a une curiosité parfaitement inappropriée, car elle cache mal une offensive contre Dieu et le désir de se passer de Lui. Une des particules que l'on cherche à repérer dans la machine, le Boson de Higgs, est appelée couramment la « particule de Dieu » par les chercheurs et les journalistes. Les hommes de bonne volonté savent que, seul, Dieu sait comment il a créé le monde et quand il décidera de lui assigner sa fin.
    ITER. C'est une autre chimère. La machine est aussi gigantesque et située depuis 2005 à Cadarache dans le Lubéron ; elle a pour objet d'essayer de maîtriser les réactions de fusion thermonucléaire qui s'opèrent dans le cœur du soleil. Si l'essai venait à être concluant, un autre appareil devrait voir le jour pour nous délivrer une énergie apparemment gratuite. Nous avons été invités à lutter contre le soleil par la chimère du réchauffement et nous voici conviés à le copier grâce à une autre chimère. 
    Il est particulièrement difficile d'évoquer ces faits car l'on est ignorant des aspects scientifiques qu'il comporte. Les décideurs politiques, qui ruinent les populations en s'y engageant pour leur seul bon plaisir, sont tout aussi ignorants et c'est un danger de plus. Ils ressemblent à ces banquiers qui ont coulé leurs banques en avalisant des projets qu'ils ne comprenaient pas.
    Cette fabuleuse expérience a sa première origine dans les années 1980. Après beaucoup de péripéties, elle devait démarrer en 2015 ; puis il fut question de 2019 et de 2026 ; maintenant les journaux parlent de 2060 ou de la fin du siècle. Cela reflète une autre difficulté dans l'analyse : les seules informations que l'on reçoit sont celles des journalistes qui, selon leurs habitudes, ne sont pas clairs ni complets ou, comme d'autres, ignorants.
    Sur le plan du coût c'est un emballement sans limite. Au départ il était question de 4,6 milliards d'euros pour dix ans de construction. Les délais se sont envolés et aussi le prix des matériaux. Aux dernières nouvelles il serait question de 15 milliards. Grosso modo les Européens supporteront 45 % ; le reste se répartira entre la Chine, la Corée du Sud, les Etats-Unis, l'Inde, le Japon et la Russie. Le nombre total de pays contributeurs est de 34.
    Comme toujours dans les projets publics, et nous sommes peut-être les seuls à le montrer, c'est le coût sec qui est annoncé et pas du tout le coût véritable. Deux éléments manquent toujours. D'abord les dépenses adjacentes ; dans chacun des 34 pays partenaires une foule de dépenses adjacentes se déclenchent pour gérer l'immense projet avec des créations d'organismes et de fonctions, sièges de fructueux fromages.
    En outre, plus les projets sont chimériques plus ils s'étalent dans le temps et les intérêts composés partent alors en fusée. Il faudrait pouvoir établir le calcul du coût total prévisible à la fin du siècle avec un taux raisonnable d'intérêt de 3 %. Les chiffres publiés par la presse ne sont pas assez précis pour établir ce calcul essentiel. Notons en outre qu'il s'agit d'une simple expérience pour montrer la faisabilité de la copie du soleil : en cas de succès et après le "copier" il faudra le "coller", soit pourquoi pas un siècle de plus !
    Pour mesurer l'étendue du travail, quelques chiffres probablement assez exacts ont été publiés. Pour niveler le site de 40 ha il a fallu déplacer 2 millions de m³ de terre soit autant de volume que la pyramide de Khéops. L'édifice sera de 60 mètres de haut et pèsera 23 000 tonnes.
    Venons-en aux écolos qui sont les grands gagnants de l'incroyable entreprise. Ces personnages sont des fumistes, mais ils ont une immense qualité : ce sont des vendeurs de l'impossible ; leur champion est Nicolas (le grand, pas l'autre), car Hulot a fait sa fortune sur l'art de vendre à la terre entière la chimère du réchauffement.
    Pour la chimère de l'ITER, ces écolos s'appuient en partie sur une route à grand gabarit qui a dû être bâtie au sud du Lubéron pour faire passer 300 convois exceptionnels pendant cinq ans. Cette route avec son trafic futur est une vraie insulte aux paysages du Lubéron et aux populations environnantes ; elle restera pendant longtemps la signature visible du pouvoir dictatorial mondialiste en place.
    Ils ont obtenu de la région PACA que pour chaque euro affecté au réacteur un autre euro serait affecté aux énergies "durables" et à la maîtrise de l'énergie. Comme ces fumistes sont arrivés à domestiquer un grand nombre d'États, l'exemple de cette compensation peut être suivi ailleurs qu'en France : il y a de quoi frémir car le coût total pourrait s'envoler plus haut encore.
    Parmi les projets décidés en PACA, citons : l'isolation thermique des bâtiments, 100 000 panneaux solaires sur le toit des lycées, 40 chaufferies à bois, une cinquantaine de centres culturels subventionnés pour l'amélioration de leurs performances environnementales, 30 000 chèques énergies renouvelables donnés aux particuliers. Cette énumération n'est pas limitative ; ces projets sont tous ruineux car reposant tous plus ou moins sur des subventions publiques ; c'est donc une nouvelle cause de ruine résultant du mariage incestueux entre ITER et les écolos et s'ajoutant à la cavalcade des coûts.
    Devant cette fabuleuse et magnifique farce internationale qu'est le projet ITER, interrogeons-nous sur l'étrangeté de son apparition au niveau mondial. Comment est-ce possible ? Au départ se trouve la mise en place accélérée de la dictature mondialiste qui fait fi de la liberté des personnes et des États et intervient dans tous les domaines jusqu'aux plus inattendus. Le jeu des lobbies s'engouffre alors avec allégresse. Observons ici le lobby des scientifiques déjà cité plus haut, celui du bâtiment, celui des banquiers. D'une bizarre façon se trouve aussi celui des écolos, qui y trouvent, comme signalé, une magnifique occasion de faire fructifier leur business. 
    Ensuite, s'ajoute la cupidité solidaire des politiques de tous niveaux et de tous pays : un projet de cette ampleur génère partout de fructueux fromages avec la rivière argentée de l'argent public.
    Pour lancer et entretenir la chimère, il fallait cependant pour les décideurs politiques s'abriter sous une apparence de bonne compagnie. Le rêve insensé d'une énergie gratuite arrive à point nommé et le tam-tam médiatique le répète à l'envi ? En outre, pour des ignorants, il est toujours élégant de se rassurer en jouant au faux savant.
    Le résultat le plus certain est la ruine pour des États, en majorité surendettés, la ruine allant par une chaîne de conséquences inéluctables fracasser d'abord les plus pauvres de la planète.
    Un pouvoir français soucieux du bien commun arrêterait la catastrophe pendant qu'il en est encore temps en révélant au peuple la vérité et en dénonçant les traités correspondants.
    La NASA : Un mot de cette machinerie américaine. L'objectif de l'expédition sur la planète Mars est clairement l'espoir de trouver des traces d'eau supposées être la signature d'une vie anciennement éteinte. Ainsi se trouverait la confirmation d'une vie antérieure à sa venue sur terre accréditant l'idée que l'homme et pourquoi pas le cosmos entier seraient arrivés par hasard ici ou là. Il est vrai qu'aux USA où les électeurs sont moins dociles qu'en France la NASA doit batailler dur pour garder ses privilèges et son financement.
    Il y a beaucoup d'autres dépenses générées par la science extrême et qui bien que plus modestes forment des totaux respectables.
    Toutes ces dépenses extravagantes ont un trait commun signalé pour le LHC : tenter de se passer de Dieu.
    L'EFFET DE RUlNE
    Par le canal de cette science extrême, la ruine se répand à grande allure pour plusieurs raisons. D'abord les dépenses sans limite ; ce sont quasi exclusivement des dépenses publiques, lesquelles conduisent aux impôts et à l'endettement public dont l'effet sur la paupérisation est connue ; s'ajoute l'assèchement corrélatif des fonds destinés aux recherches utiles et avec résultats applicables.
    La ruine vient aussi par le processus de décision ; aucun des électeurs qui alimentent ces machines fantastiques par leur sueur n'est convié à décider. Les décisions sont prises dans des bureaux cadenassés par les gouvernements des divers pays partenaires : c'est l'arbitraire d'autant plus que les décideurs politiques ne comprennent pas plus que nous autres les données scientifiques ; ils sont en fait terrorisés par la crainte de paraître timorés ou démodés. Evoquer l'effet de ruine c'est, bien entendu, montrer comment, par conséquences successives, l'on arrive à la désolante prospérité des restos du cœur.
    Au final, ce sont les lobbies qui décident : ceux des physiciens, des industriels, des travaux publics et d'autres. Dès lors que les contribuables acceptent d'apporter gentiment leur argent, pourquoi se gêner ?
    Certains objecteront que la science extrême conduit à des retombées dans la vie courante et ils trouveront toujours un exemple ; fatale erreur : tout travail scientifique, surtout quand il se déroule dans des entreprises privées, aboutit quelque part à des résultats tangibles ailleurs et souvent imprévus. D'autres avanceront le nombre d'emplois créés pour construire, entretenir et exploiter : erreur aussi car la recherche privée crée de multiples emplois.
    L'EXISTENCE DE DIEU
    Finalement, quant à l'existence de Dieu, le numéro du magazine évoqué plus haut est très révélateur. Il apparaît que l'on ne peut pas faire carrière dans ce milieu si l'on s'affiche vraiment croyant. Certains des chercheurs interrogés se disent timidement chrétiens mais avouent qu'il est difficile de professer ouvertement le créationnisme dans le métier qu'ils exercent : Or, peut-on être vraiment chrétien sans croire ouvertement à la création de l'univers par Dieu dans un acte de sa Miséricorde infinie ? D'autres déclarent sans ambages que tout est venu par hasard sans s'apercevoir que la notion de hasard ne peut exister que dans le cadre de la création. De même si la force gravitationnelle explique tout jusqu'à l'homme et jusqu'aux plus grands savants, c'est repousser le problème car la loi de la gravitation universelle ne peut exister que dans le cadre d'une création.
    En fait il apparaît que la raison principale de tous ces travaux avec la ruine en conséquence est bien la lutte de certains contre l'idée de Dieu dont on aimerait bien se passer. Il y a donc conjonction entre la ruine et la lutte ouverte contre Dieu.
    Cela s'explique. Quand après la chute, l'homme fut chassé du jardin d'Eden, il découvrit un univers hostile. Mais Dieu dans sa Miséricorde lui avait laissé l'usage de la raison pour lui permettre de dominer la nature. Une multitude de grands saints ont célébré la Providence divine, laquelle a tout disposé non seulement pour le salut éternel de l'homme mais aussi pour ses besoins matériels ; c'est si vrai que, malgré ce que dit la propagande officielle, des milliards d'hommes auraient tout ce qu'il faut pour se nourrir, se vêtir, se former, etc, si des pouvoirs dictatoriaux et abusifs ne captaient pas la richesse de leurs peuples, ceci pour leur avantage personnel.
    Sainte Catherine de Sienne, qui reçut des dictées directement de la Sainte Trinité, a écrit : « La science est bonne en soi mais elle peut être dépravée par le mauvais usage que le savant en peut faire ».
    Il est donc essentiel que les hommes ne gaspillent pas leurs talents en se livrant à une offensive contre Dieu.
    Michel de PONCINS, Rivarol
    <  micheldeponcins@orange.fr  >.

  • Éric Zemmour : « Merkozy est mort, vive Merkeron ! »

    Merkel et Cameron sont faits pour s’entendre. Tous deux de droite, politiquement conservateurs, économiquement libéraux, partisans du libre-échange… Le grand large est l’âme de l’Angleterre et depuis que l’Allemagne s’est réunifiée, elle a renouée avec sa grande politique mondiale d’antan...


    "La Chronique d'Eric Zemmour" : le couple... par rtl-fr

    http://www.actionfrancaise.net

  • Sécurité alimentaire : Bruxelles autorise les farines animales pour les poissons

    BRUXELLES (NOVOpress) – Alors que le scandale de la viande chevaline dans les barquettes surgelées de lasagnes Findus a remis au premier plan la question de la sécurité alimentaire au sein d’un système agro-alimentaire mondialisé de plus en plus difficilement contrôlable, la Commission européenne vient d’annoncer qu’elle autorisait à nouveau l’utilisation de farines animales pour l’alimentation des poissons d’élevage.

    Les poissons d’élevage pourront donc à nouveau être nourris avec des farines de porc et de volailles à compter du 1er juin.

    On se souvient que ce mode d’alimentation totalement anti-naturel avait conduit à la crise de la « vache folle », l’épidémie d’Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) qui avait entraîné l’abattage d’un nombre considérable de bovins transformés de force en carnivores.

    Cette autorisation d’usage pour les poissons ne serait que la première étape d’une réintroduction plus générale des farines animales dans les circuits d’élevage industriels. En effet la Commission «entend proposer une autre mesure pour réintroduire l’utilisation des PAT – farines animales – de porc et de volailles pour les volailles et les porcs, seul le cannibalisme à l’intérieur de mêmes espèces étant interdit. »

    «Cette réintroduction des farines animales améliorera la durabilité à long terme du secteur de l’aquaculture, car ces PAT pourraient être un substitut précieux aux farines de poisson, qui sont une ressource rare», indique notamment la Commission dans un communiqué.

    Cette décision montre une fois encore que les exigences économiques des lobbys de l’industrie agro-alimentaire s’imposent à la fois au « principe de précaution » et aux exigences de protection de la santé publique.

    Une nouvelle invitation à privilégier le local, l’artisanal et le biologique pour résister à cette inquiétante dérive.

    http://fr.novopress.info

  • Rome: Casapound Italia présente sa « monnaie alternative »

    Rome: Casapound Italia présente sa « monnaie alternative »

    ROME (NOVOpress) – A l’occasion de la campagne électorale pour les élections régionales des 25 et 26 février prochains, le mouvement de droite radicale et sociale Casapound Italia va présenter à la population une des mesures qui composent son programme politique de rupture: une monnaie « complémentaire », appelée Equo, pour favoriser le commerce de proximité et la solidarité communautaire (ci-dessus).

    C’est Simone Di Stefano, candidat à la présidence de la région, qui, en compagnie de l’expert en systèmes monétaires Giovanni Passali, va présenter cette monnaie alternative inventée par Casapound pour le Lazio.

    Pour Casapound, cette monnaie locale se veut une réponse à la crise permettant «d’économiser de l’argent et donnant de l’élan à l’économie territoriale, les gens étant encouragés à consommer et utiliser des biens et services produits dans la région par les entreprises régionales et les professionnels locaux, bien loin de la logique spéculative ».

    Selon ses promoteurs cette monnaie stimulera l’économie locale et pourrait offrir aux familles jusqu’à 30% de pouvoir d’achat supplémentaire.

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  • Les illusions perdues des maîtres du monde

     

    Le changement de ton est désormais palpable chez les dirigeants occidentaux, impuissants à retrouver la prospérité. Le découplage du monde entre vieilles économies qui stagnent et émergents qui avancent s’accentue.

    Avant la dégringolade de 2008, les capitaines de la finance et de l’industrie pouvaient vanter les vertus de la mondialisation, de la technologie et de la libéralisation des services financiers, supposées ouvrir une ère de croissance sans fin. Une croissance au bénéfice de tous, à condition de faire « les bons choix ». Nous n’en sommes plus là.

    Il est tout à fait symptomatique de constater que ce qui a rassemblé les dirigeants réunis récemment à Davos est le sujet des inégalités économiques. Le changement de thème par rapport à il y a seulement un an est spectaculaire. Personne n’ose plus avancer l’idée que ce qui est bon pour les riches finit par profiter aux pauvres.

    Le discours de Christine Lagarde, la dirigeante du FMI, a été de ce point de vue un moment clef de la rencontre de Davos. Elle a souligné les changements profonds au sein de son institution, au moins au sommet de la pyramide : une véritable préoccupation pour le droit des femmes, l’accent mis à nouveau sur le lien entre inégalité et instabilité, et la reconnaissance du rôle essentiel de la négociation collective et d’un salaire minimum dans la réduction des inégalités. Si seulement les programmes du FMI en Grèce et ailleurs reflétaient réellement ce discours !

    La session organisée à Davos par l’Associated Press a été révélatrice de ces nouvelles préoccupations : un pays, notamment dans le monde développé, peut-il créer des emplois (notamment des emplois bien payés) quand la technologie moderne remplace les travailleurs par des robots et des machines pour toutes les tâches qui peuvent être automatisées ?

    Dans l’ensemble, depuis le début de ce siècle, en Europe comme aux Etats-Unis, le secteur privé est incapable de créer en nombre des emplois correctement rémunérés. Même en Chine et dans d’autres pays dont le secteur manufacturier est en croissance, c’est essentiellement l’augmentation de la productivité – souvent liée au remplacement des travailleurs par des processus automatisés – qui est à l’origine de la hausse de la production. Les premières victimes en sont les jeunes, qui voient leurs perspectives d’avenir compromises par de longues périodes de chômage.

    La majorité des participants du Forum de Davos a surtout célébré la survie de l’euro. Le sentiment dominant était l’autosatisfaction, voire l’optimisme. La stratégie de Mario Draghi, c’est-à-dire la promesse que la BCE, avec tous les fonds dont elle dispose, pourrait et ferait tout ce qui est nécessaire pour sauver l’euro et secourir tous les pays en crise a semblé efficace, au moins pendant un temps.

    Le calme temporaire que cela a engendré donne a posteriori raison à ceux qui appelaient en priorité à rétablir la confiance. L’idée était que la promesse en forme de menace de Draghi rétablirait la confiance sans débourser un sou, car elle n’aurait jamais à être mise à exécution.

    Des voix se sont cependant élevées pour rappeler que les contradictions fondamentales n’étaient pas résolues et que la survie à long terme de l’euro impliquait l’existence d’une union budgétaire et bancaire, ce qui suppose une union politique que la plupart des Européens sont prêts à accepter. Mais beaucoup de ce qui a été dit à Davos, tant lors des réunions qu’en aparté, traduisait un profond manque de solidarité.

    D’une façon générale, si les dirigeants occidentaux insistent sur la croissance et l’emploi, ils ne proposent pas de mesures efficaces pour y parvenir. Les prévisions de croissance du FMI mettent du reste en évidence le découplage croissant du monde : cette année, la croissance du PIB dans les pays industriels avancés devrait être de 1,4 %, contre au moins 5,5 % dans les pays en développement.

    Et pendant que les Européens martèlent la nécessité de l’austérité en se félicitant des progrès accomplis et réaffirment leur volonté de poursuivre dans la voie qui a plongé toute l’Europe dans la récession, les pays émergents nous apportent une note d’optimisme. Ceux qui réussissent le mieux sont ceux qui sont parvenus à gérer la mondialisation pour maintenir leur croissance malgré les échecs de l’Occident.

    Devant des Etats-Unis paralysés politiquement par l’agitation puérile des républicains et face à une Europe absorbée par la survie de l’euro en raison de son défaut de conception, le manque de leadership mondial est de plus en plus patent. Au cours des vingt-cinq dernières années, nous sommes passés d’un monde dominé par deux superpuissances à un monde où il n’en existait plus qu’une, et maintenant à un monde multipolaire dépourvu de leadership.

    Nous pouvons discuter du G7, du G8 et du G20, mais il faudrait évoquer le G0 ! Nous devons apprendre comment vivre et prospérer dans l’ère nouvelle qui s’ouvre.

    Les Echos   Par Joseph Stiglitz   http://fortune.fdesouche.com

  • L’Occident se meurt-il ?

    Au moment où paraît le nouveau livre d’Hervé Kempf, “Fin de l’Occident, naissance du monde”, Régis Debray se livre à un impressionnant bilan de nos forces et de nos faiblesses dans la revue “Médium”.

    Par Bruno Deniel-Laurent

    Nous avons tous la nostalgie des lectures de nos 20 ans, et certains, peut-être, restent encore envoûtés par cette phrase puisée dans le Mont analogue, de René Daumal : «Les civilisations, dans leur mouvement naturel de dégénérescence, se meuvent de l’est à l’ouest. Pour revenir aux sources, on devait aller en sens inverse.»

    A cet Orient symbolique, mère de l’origine, répondrait donc un Occident drapé dans les lueurs du crépuscule, un grand Ouest vespéral doré par les rayons du soleil déclinant

    (c’est l’un des sens du mot latin occido : tomber à terre, choir).

    L’Occident, empire de la mort radieuse ? Nombreux sont ceux qui l’ont pensé, allant jusqu’à s’interdire de l’orthographier convenablement («oxydant») et lui opposant des astres plus vivants : l’Orient, bien sûr, mais aussi le tiers-monde, l’Europe souveraine, l’Eurasie, etc. Alors qu’il est aujourd’hui beaucoup question de «la fin de l’Occident» (c’est le titre du nouveau livre de l’écologiste et chroniqueur au Monde Hervé Kempf), le 34e numéro de la revue Médium choisit de s’ouvrir sur un puissant essai, quasi pamphlétaire, de Régis Debray qui entreprend de nous en livrer la «fiche clinique», listant «atouts» et «handicaps» de l’hégémonie occidentale.

    Les cinq “miracles” historiques
    Il convient avant tout de savoir ce que l’on entend par «Occident». Hervé Kempf, étrangement, ne cherche pas à en approfondir la notion, se contentant de l’assimiler au

    modèle de développement capitaliste né de la révolution industrielle, modèle dont la généralisation à l’ensemble du monde serait désastreuse.

    Debray préfère y voir une «invention largement mythique» (mais, nous prévient-il, les mythes sont des fusées, non des fadaises) dont le dernier avatar serait le «monde libre», c’est-à-dire l’Amérique et ses affidés. On validera cette définition :

    de toute évidence, l’Occident n’est sans doute que le «nom de plume de l’Otan», cette architecture de sécurité dirigée pour les seuls intérêts fondamentaux des Etats-Unis.

    Peut-être est-il aussi utile, pour mieux pénétrer la notion, de s’abreuver auprès des intellectuels occidentalistes.

    L’essai publié en 2004 par le philosophe libéral Philippe Nemo, Qu’est-ce que l’Occident ? (PUF), avait ainsi le mérite d’exposer une défense virile et érudite de l’idéologie occidentale, présentée sous la forme d’un «discours de civilisation» reposant sur cinq «miracles» historiques :

    au commencement, il y aurait eu le «miracle grec», instituant la pratique de la liberté individuelle au cœur de la cité ; puis l’Empire romain, en quête d’une juridiction universelle transcendant les coutumes particulières, aurait posé les bases du droit civil ; l’éthique biblique aurait universalisé l’idée de «sens de l’histoire» et incité chaque personne humaine à porter dans le monde l’impératif de la charité ; la réforme grégorienne, ensuite, en «rationalisant» les doctrines du salut, aurait incité à privilégier l’idée de progrès contre celle de révolution ; le libéralisme, enfin, compris comme «pluralisme critique» et affirmation de la raison individuelle, aurait radicalement désacralisé la source du pouvoir et ouvert la voie à des sociétés individualistes gouvernées par les seuls mécanismes du droit et du marché.

    L’Occident, selon Philippe Nemo, désignerait donc à la fois cette «miraculeuse» synthèse libérale et l’ensemble des nations dont l’histoire participe de la fondation et de la défense de cette idéologie, c’est-à-dire l’Europe de l’Ouest et les Etats-Unis d’Amérique qui en forment depuis un siècle la tête de pont.

    En occidentaliste conséquent, Nemo en appelle donc à une union toujours plus fusionnelle entre les deux rives de l’Atlantique, entérinant de fait la division entre une Europe occidentale miraculeusement libérale et une Europe de la steppe désespérément rétrograde…

    Voilà donc clairement exprimée cette tragique alternative à laquelle on ne peut, en conscience, échapper : ou le choix de l’Occident ou celui d’une Europe pleinement souveraine, il faut décider.

    Pour Régis Debray, il est clair que

    nos décideurs «européistes» ont depuis longtemps accepté leur sujétion, le monopole de l’idéologie occidentale sur la formation des élites internationales

    constituant d’ailleurs l’atout no 3 listé par Debray : «Pas de périphérie, de minorité ou de religion qui n’ait, aux Etats-Unis, pompe aspirante et refoulante, des représentants plus ou moins bien implantés, ayant leurs entrées au Congrès et dans l’administration, et dont les meilleurs éléments pourront, le cas échéant, regagner leur pays d’origine, en en faisant leur résidence secondaire. Ce sont les Afgho-Ricains, Albano-Ricains, Afro-Ricains (le Gallo-Ricain façon Jean Monnet ne fut qu’un prototype). Cette DRH planétaire peut sortir à tout instant un Karzaï de sa poche. Un Palestinien de la Banque mondiale, un Italien de Goldman Sachs, un Libyen formé au moule ou un Saakachvili géorgien.» Nous serions tentés d’ajouter : un Montebourg de la French-American Foundation, un Juppé de l’Atlantic Partnership, un Pierre Lellouche du Harvard Club…

    Partenaires serviles

    La servilité est comme le soleil ou le néant : on ne peut l’observer trop longtemps en face.

    Rien d’étonnant, donc, à ce que nombre de nos élites, surtout chez les «européistes», se rêvent en «partenaires» ou même en «amis» de l’Amérique.

    Mais il suffit que l’Otan passe du soft power au hard power, et nos fiers-à-bras de l’Union européenne, toujours prompts à dénoncer chez eux les méchants souverainistes et autres bolcho-gaullistes, se feront tout petits face au grand frère yankee. Ainsi, il apparaît évidemment significatif à Régis Debray qu’aucun membre européen d’une alliance stipulée comme défensive n’ait fait jouer la clause de conscience en 1989.

    Qu’est-ce alors que la «construction européenne», sinon le «symptôme d’une Europe fatiguée et résignée à sa vassalité, rêvant, sous l’idéal fédéraliste, d’une vaste Confédération helvétique

    (une Suisse moins les montagnes et le service militaire obligatoire), se déchargeant sur l’outre-Atlantique du soin de sa sécurité, mais d’un loyalisme de fond et à toute épreuve» ?

    Cette vassalité est évidemment l’autre nom de l’atout no 1 de l’Occident («une cohésion sans précédent»). Alors que toutes les grandes zones géopolitiques restent traversées par des fractures internes (les organisations régionales – Ligue arabe, Association des nations de l’Asie du Sud-Est, etc. – étant moins des lieux de décision que des forums), «seule l’Otan peut parler d’une seule voix, avec une ligne de commandement incontesté et un consensus doctrinal». Le plus grave est que cette voix pense avoir le «monopole de l’universel» (atout no 2).

    Un défi gigantesque

    Si chaque grande puissance, à l’instar de la Chine ou du Brésil, se donne le droit de poursuivre ses intérêts vitaux en dehors de ses frontières (Debray appelle ça «l’égoïsme sacré»), seul l’Occident (épaulé par ses relais affichés ou instrumentalisés) se vit en «ligue du bien public contre une Sainte-Alliance de despotes et de crapules» et s’affirme comme le «porte-drapeau de tous les combats d’émancipation culturelle de l’Est et du Sud» (personne n’oserait contester le bien-fondé de ces croisades qui sont souvent autant d’opérations de déstabilisation : sauvons les femmes d’Iran, les gays du Kenya, les blogueurs de Libye, les punkettes de Russie…) ; on est bien là dans ce que Debray appelle «le formatage des sensibilités humaines» (atout no 4) que complète encore «l’innovation technique» (atout no 5).

    Face à cette omnipotence, on se demande comment Hervé Kempf peut encore prophétiser la «fin de l’Occident». A moins, et c’est la voie suivie par l’auteur,

    de résumer l’Occident à ce club des anciennes nations industrielles aujourd’hui concurrencé par de dynamiques puissances régionales qui, en «rattrapant leur retard», exacerberont les inégalités sociales au sein de l’ancien monde tout en achevant de dévaster la planète.

    Pour Hervé Kempf, la «fin de l’Occident» n’est donc pas une prophétie cauchemardesque, mais une édifiante utopie. Malheureusement, il y a fort à parier que le défi gigantesque qu’il lance aux Européens (choix de la décroissance, abandon du PIB et des axiomes libéraux, prise de distance radicale avec les Etats-Unis, démocratie directe, etc.) soit bien au-dessus de nos faibles forces !

    Pour l’heure, il semble donc que c’est moins au déclin de l’Occident que l’on assiste qu’à sa généralisation métastatique. Après tout, de Londres à Washington, le centre «spirituel» de l’Occident a déjà plusieurs fois changé de lieu et sans doute est-il déjà entré dans une phase de déterritorialisation.

    Cet «hubris du global» (handicap no 1, selon Debray) pourrait-il accélérer la fin de l’Occident ? Debray lui-même n’en est guère persuadé, les risques liés à la «surextension impériale» pouvant désormais être limités par d’inédits outils de police («Tuer sur écran, à 10 000 km de distance, un suspect avec un missile Hellfire tiré d’un drone Predator n’est plus techniquement impossible»).

    Certes, la «dissémination du perturbateur» (handicap no 5), liée à la destruction des Etats nationaux sous les coups de boutoir de l’ingérence, peut être source de nouveaux défis lancés à l’Occident (on a pu le voir en Libye avec le lynchage de l’ambassadeur des Etats-Unis), mais il ne faut pas oublier que les «fous» d’hier peuvent aussi devenir les «alliés» de demain (et vice versa). Même l’aveuglant «complexe de supériorité» de l’Occidental (handicap no 2) reste une faiblesse toute relative, et Debray nous rappelle avec raison que l’hubris est à la fois orgueil coupable et élan vital.

    Le sacré mis au rancart

    Mais il est aussi deux handicaps autrement plus terribles, véritables tumeurs de l’être occidental (dont nous avons été, nous, Européens, les premiers cobayes) : la «prison du temps court» et le «déni du sacrifice», estime Debray. Ouvrons les yeux et regardons autour de nous : le présentisme nous est vendu comme un humanisme. Et s’il est une fierté constamment affichée sur nos écrans, c’est bien d’en avoir fini avec «les temps longs de la mémoire ethnique et du messianisme religieux». Les indignés du Nord ont le souffle court ; ceux du Sud, la «rancune tenace et souterraine». L’écrivain, qui a suffisamment réfléchi à la question du sacré, sait bien que «l’Occident [et l'Europe en particulier] l’a mis au rancart». Or le sacré est aussi ce qui commande le sacrifice.

    D’où cette morbide synthèse, en notre Occident libéral, où l’humeur est interventionniste et le climat, pacifiste. Pour le dire autrement, l’Occident n’a plus le moral de sa morale, ni la vaillance de ses valeurs : «Préserver la douceur du soir jure avec l’esprit de croisade, plutôt matinal.»

    Tel est ainsi l’Occident en ses métamorphoses : à la fois amnésique et sentencieux, impérial et puéril, haï et singé, omniprésent et invisible. Nourri au lait hyperprotéiné, Goliath est désormais devenu douillet.

    “Occident, fiche clinique”, de Régis Debray, à retrouver dans la revue Médium no 34, 16 €.

    Fin de l’Occident, naissance du monde, d’Hervé Kempf, Seuil, 156 p., 15 €.

    Marianne.fr  http://fortune.fdesouche.com