Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Europe et Union européenne - Page 1030

  • Le gouvernement français veut accélérer le processus d’entrée de la Turquie dans l’Union européenne

    turquie.jpgHier, la France a fait un nouveau pas vers l’intégration de la Turquie dans l’Union européenne en acceptant d’ouvrir, à Bruxelles, un nouveau chapitre des négociations d’adhésion.

    Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabiu,s a fait savoir à son homologue turc, Ahmet Davutoglu, que la France allait prochainement lever son veto à l’ouverture des négociations : « Je lui ai confirmé qu’on était favorables à ouvrir la discussion sur le chapitre 22″, a-t-il communiqué. Quant à Philippe Lalliot, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, il a déclaré que la France avait le désir d’ « apporter un nouvel élan aux relations entre l’Union européenne et la Turquie ». « Elle attend de la Turquie qu’elle s’engage de son côté à contribuer concrètement à cette dynamique », a-t-il poursuivi.

    Pour la gauche, qui fait de l’émancipation un facteur de progrès en général, l’appartenance à une communauté est purement conventionnelle et doit être libre de toute contrainte historique, géographique ou culturelle. C’est donc dans la volonté et dans l’adhésion intellectuelle à des principes abstraits que se fonde la nationalité ou l’intégration. François Hollande n’a-t-il pas déclaré que l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne devrait se décider sur des critères exclusivement politiques et économiques ? Ou comment se libérer des réalités -des contraintes ?- du temps et de l’espace : car si demain le Mexique souscrit rationnellement aux droits de l’homme, et que son niveau économique rejoint celui de la France, sera-t-il français pour autant ?

    La réalité, c’est que l’entrée de la Turquie dans l’Europe ne saurait être suspendue à son adhésion à des concepts universels, précisément parce que l’Europe n’est pas un concept, et parce qu’elle n’est pas universelle : elle a une identité charnelle, historique et singulière. La Turquie peut bien entrer dans l’Union européenne, elle n’entrera jamais en Europe car elle n’est pas européenne, ni par son histoire, ni par sa géographie, ni par sa culture.

    http://www.contre-info.com/

  • Les nationalistes autonomes en France : l'offensive

    Le recentrage du Front National et des Identitaires laisse un espace libre pour des groupes militants nationalistes ou identitaires qui cultivent un discours sans concession et qui veulent révolutionner les pratiques de la mouvance.
    LA POLITIQUE A HORREUR DU VIDE
    Un contexte favorable s'ouvre pour eux. L'absence de dynamisme et d'organisation de terrain du Front National de la Jeunesse ne lui permet plus d'être un pôle de regroupement pour la jeunesse nationaliste, et encore moins d'être l'aiguillon radical qu'il fut pour le parti dans les années 1990. De plus, il n'est pas certain que la "normalisation" de sa direction par Marine Le Pen lui laissera beaucoup d'autonomie.
    Cette situation a profité, en partie, au Bloc Identitaire et surtout à sa branche jeune, « l'Autre Jeunesse ». Mais si l'implantation identitaire est forte auprès de jeunes souvent sans formation politique, le mouvement est jugé défavorablement par les plus radicaux des militants de base. Les liens avec Riposte Laïque et certains réseaux sionistes au nom de la lutte contre « l'islamisation de l'Europe » auront fait grincer beaucoup de dents.
    Emerge donc en réaction une mouvance de groupes affinitaires dans plusieurs villes. Influencés à la fois par les expériences allemandes et italiennes des années 1990-2000, certains d'entre eux se définissent comme « nationalistes autonomes » et revendiquent « une rupture militante ».
    LES EXPÉRIENCES ALLEMANDES ET ITALIENNES
    Au tournant des années 2003-2004, une partie de la jeunesse nationaliste allemande décide de rompre avec le folklore de l'Extrême Droite d'Outre-Rhin. Sur la forme, il adopte le "look" des « Blacks Bloks » anarchistes qui faisaient alors parler d'eux à la suite des contre-sommets du G8. Ce style moderne et jeune permet très vite de regrouper une masse importante d'activistes dans l'ensemble de l'Allemagne et d'organiser des manifestations impressionnantes. Le phénomène déborde largement l'Extrême Gauche qui ne peut plus se targuer de contrôler la rue.
    Sur le fond, les nationalistes autonomes se définissent comme partisans d'un « socialisme national » et se disent réfractaires à la mondialisation. Ils s'affirment nationalistes révolutionnaires et n'hésitent pas à mener campagne sur des thématiques sociales et anti-capitalistes qui rencontrent un écho particulier dans l'Est du pays.
    L'idée d'autonomie est très importante pour cette mouvance. La constitution de groupes autonomes locaux formés sur le modèle de la "kameradschaft" ("camaraderie" militante) implique directement les militants dans l'organisation d'un réseau informel à l'échelle du pays. Malgré la répression de l'État allemand, il se développe constamment et lance des initiatives politiques et culturelles. Utilisant toute les ressources du net, il diffuse ses idées radicales dans une large frange de la jeunesse allemande qui n'avait jamais été touchée par les idées nationalistes. Anti-parlementaristes, les nationalistes autonomes sont plus ou moins cordiaux avec  les partis « d'Extrême droite » nationaux même si la thématique de certaines de leurs actions, comme les manifestations d'hommages aux victimes du bombardement de Dresde, permet de créer l'unité. Le modèle allemand s'est largement exporté en Europe de l'Est. Il existe maintenant des "NA" en Russie, en Ukraine, en République Tchèque, en Hongrie... Le cas italien a déjà été abordé dans notre journal (voir l'article « Casapound, les fascistes du troisième millénaire » de Yann Kermadec en Janvier 2011). Mais nous pouvons ajouter que le succès de la Casa Pound a abouti à la création d'un nouvel esprit, créatif et militant, dans l'ensemble de l'Europe. C'est un phénomène majeur qu'il faut prendre en compte pour comprendre le désir d'action d'une nouvelle génération. Il est relayé par l'activité débordante du site Zentropa, l'un des meilleurs sites d'information politique et culturelle du net.
    L'ALTERNATIVE MILITANTE EN FRANCE
    Les nationalistes autonomes français se retrouvent dans plusieurs structures. Reprenant le modèle allemand, les « Nationalistes Autonomes » français se regroupent principalement dans l'Est de la France. En Lorraine, en Picardie, en Bourgogne, dans le Nord et la région parisienne, des actions communes sont menées sous ce sigle sans qu'une véritable structure ne vienne les encadrer. Ce réseau revendique cette forme de "non-organisation" : « La mouvance autonome n'existe qu'à travers l'investissement de ses membres ; elle est donc furtive et insaisissable mais possède un potentiel d'action considérable. Le terme autonome signifie que nous sommes indépendants des mouvements existants et que nous agissons au sein d'une "section" sans lien avec les autres groupes d'autonomes. Nos membres ne sont ni des adhérents ni des inscrits mais militent librement pour les causes qui leur sont chères. Nous pensons en effet qu 'au vu des dangers actuels, il est important de savoir mettre de côté les divergences doctrinales qui nous opposent afin de réagir en bloc face à certaines atteintes ».
    Plus structuré, le groupe Vox Populi, basé à Tours, a fait le choix de l'action locale avant tout : « Nous sommes un mouvement strictement local. Ce choix de vouloir rester à l'échelle tourangelle a été fait dès la création de Vox Populi, il y a 16 mois. La première raison est simplement de pouvoir être présents à tout moment chez nous, avec nos voisins, nos collègues, nos camarades en agissant pour le bien-être des nôtres dans la cité. Il est évident qu'à l'heure où le rouleau compresseur de la mondialisation veut faire oublier aux habitants du globe d'où ils viennent et qui ils sont, la meilleure réponse à ce raz-de-marée global est de rester scellé à la terre qui nous a vu naître. C'est le premier moyen (simple) de ne pas oublier quel sang coule dans nos veines ».
    La campagne contre la statut de « Dame Loire » aura permis de faire connaître Vox Populi dans toute la région. Louis Dubois, son porte-parole, déclarait en conclusion de « la marche de la fierté tourangelle » organisée par l'association : « Nous avons un boulevard devant nous ! À nous de savoir poser les bonnes pierres et construire les bons édifices qui reposent sur des fondements stables et intemporels. À nous de chasser la peur qui veut nous dissuader d'agir ! Votre pire ennemi c'est vous-mêmes mes amis, ce vieil homme qui tape à la porte de votre âme et dont vous écoutez trop souvent les mauvais conseils ! Fiers du passé mais les yeux fixés vers l'avenir, il nous faut dès aujourd'hui mettre nos différents dons au service d'une stratégie militante, en phase avec le réel... C'est avec nos voisins, nos camarades de classe, nos collègues que commence l'aventure ici et maintenant ! ». Au niveau idéologique, on remarquera qu'il est le groupe de cette mouvance le plus proche de l'héritage nationaliste et catholique traditionaliste.
    Proche à l'origine des Identitaires, la Vlaams Huis (Maison Flamande) est devenue une force autonome et enracinée sur Lille. Ce local est un pôle important pour les activités culturelles et de formation sur le Nord de la France. Il tente de mettre en place un réseau de « Maisons du Peuple » ; sorte de base autonome durable pouvant être un point de ralliement pour les militants dans toute la France (des projets de ce type sont en cours à Lyon et dans l'Artois). Sur Paris, le Local de S. Ayoub participe de cette dynamique. En parallèle, il a relancé la mythique organisation nationaliste révolutionnaire des années 1980, Troisième Voie.
    UNE CONTRE-CULTURE EN FORMATION ?
    Plus largement, il existe des groupes encore informels ou en gestation comme à Rouen, Reims, Nancy, Lyon, Limoges. Un réseau autonome tente de se structurer grâce aux liens que des actions militantes ou culturelles peuvent créer. En effet, plusieurs projets lancés par cette mouvance rencontrent un large écho.
    Au niveau "métapolitique", les radios web comme Méridien Zéro ou Europa Radio accroissent et modernisent la diffusion des idées dissidentes. Des activités sportives et de formation politique régulières font vivre la camaraderie. De plus, cette mouvance reçoit le soutien de l'équipe de la revue Réfléchir & Agir, qui ouvre largement ses colonnes à ses actions.
    Il reste encore beaucoup de route à faire pour que cette mouvance devienne une réelle force. Elle devra se montrer intelligente face à la répression et aux pressions médiatiques. Gagner en maturité et affirmer sa différence théorique pour pouvoir incarner cette nécessaire rupture.
    Monika BERCHVOK. Rivarol du 17 juin 2011
    Les sites de référence en France :
    Zentropa : < http://zentropa.splinder.com/ >
    Les N-A français : < http:llwww.nationalistes-autonomes.tk/ >
    Vox Populi : < http://voxpopuliturone.blog-spot.com >
    MAS : < http://www.mas-org.com/ >
    VLAAMS   HUIS    :    < http://www.vlaams-huis.com >
    Troisième Voie : < http://www.3emevoie.org/ >
    Méridien Zéro : < http:llmeridienzero .hautet-fort.com/ >
    Europa Radio : < http:lIeuroparadio.hautet-fort.com/ >

  • Philippe de Villiers demande à Hollande un référendum sur le départ de l’UE

     Talentueux avertissement de Philippe de Villiers au Président de la République Française .

    Une vidéo à ne pas manquer !

    http://www.actionfrancaise.net

  • Quand l’ Islande dit merde aux banquiers !

    Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

    Le jugement de cour est passé presque inaperçu, la semaine dernière. Mais il est de taille. Selon un tribunal de l’Association européenne de libre-échange, l’Islande avait le droit, lorsque ses banques se sont effondrées en 2008, de refuser de rembourser ses épargnants étrangers.

    Ce jugement répond à une question cruciale : l’argent public doit-il sauver ou non des banques en faillite ? Après la chute de la première banque privée du pays, Landsbanki, l’Islande avait dû nationaliser en catastrophe son système bancaire. Par la suite, décision avait été prise – les politiciens se voyant un peu forcés par un peuple en colère et des référendums sans équivoque – de dire « merde » aux banquiers… et par la même occasion à leurs victimes étrangères.

    ***

    L’Islande, c’est ce minuscule pays insulaire (325 000 habitants) qui, dès 2008 et avant tous les autres, a connu les affres de la crise économique et financière. Au cours des années 2000, et jusqu’à ce fatidique automne 2008, une gigantesque bulle s’était formée dans ce pays.

    Quelques banques de Reykjavik avaient réussi à attirer, de façon plus ou moins honnête, les économies et les investissements de sociétés et d’épargnants étrangers, la plupart britanniques et hollandais, qui étaient venus alléchés par des taux d’intérêt extraordinaires.

    Dans les magouilles de ces fastes années, beaucoup d’Islandais avaient trouvé leur compte. Avant leur « divine colère » de 2008-2009, ils avaient longtemps fermé les yeux sur les manoeuvres lucratives des Icesave et autres Landbanski, entreprises financières dirigées par des chefs hautement « créatifs » dans leur recherche de débouchés internationaux.

    Fin 2007, l’ONU rapportait qu’avec un produit intérieur brut de 40 000 euros par habitant, les Islandais jouissaient du niveau de vie le plus élevé du monde. Chômage inexistant, dette minime, croissance annuelle de 5 %. Avec un secteur bancaire envahissant qui avait supplanté les activités traditionnelles du pays (pêche).

    Fin 2008, la bulle éclatait. Les banques faisaient faillite, laissant des dettes équivalant à plusieurs centaines de milliers de dollars par habitant… et le niveau de vie s’effondrait de près de 20 % en quelques mois.

    ***

    Il y a quelques jours sur Al-Jazeera anglais, en provenance de Davos, on pouvait voir une interview d’Olafur Ragnar Grimsson, président islandais réélu pour un quatrième mandat en juin 2012 (notamment parce qu’il a pris la part « du peuple » dans ce scandale bancaire).

    Extrait de cette entrevue du président Grimsson : « Pourquoi considère-t-on que les banques sont les saintes chapelles de l’économie moderne ? La théorie que vous devez payer pour sauver les banques, selon laquelle les banquiers peuvent jouir de leurs propres bénéfices et de leur succès, mais que ce sont les gens ordinaires qui doivent payer pour leurs échecs, au moyen des impôts et de l’austérité… cette théorie, eh bien, les gens ne l’accepteront pas sur le long terme, dans des démocraties éclairées. »

    On ne saurait mieux critiquer la doctrine de l’austérité, appliquée scrupuleusement par des pays comme la Lettonie (5,5 % de chômage avant la crise, 14 % aujourd’hui), le Royaume-Uni ou l’Irlande, régulièrement cités en exemple par les tenants de la rigueur fiscale. L’Irlande qui a connu vers la même époque des malheurs similaires, mais qui – à la différence de l’Islande – a remboursé scrupuleusement les créanciers étrangers, augmentant la dette nationale de façon astronomique… L’Irlande dont le taux de chômage, début 2013, reste aux alentours de 15 %.

    Et l’Islande en 2013 ? Le pays des Vikings n’a pas seulement dit « merde » aux banquiers véreux. L’État islandais a refusé de suivre les doctes conseils des spécialistes de Londres et de Bruxelles ; il n’a pas fait de la réduction du déficit et des privilèges des banques une priorité absolue ; il a même défié le droit européen. Il a dévalué radicalement sa monnaie (oui, ce petit pays farouchement indépendant dispose toujours de sa devise), et ne s’en trouve que mieux aujourd’hui.

    Le niveau de vie des Islandais a certes baissé : les week-ends à Paris sont plus rares, les importations de luxe également. Mais le chômage est retombé sous les 8 %, et après l’épouvantable purge de 2008-2009, la croissance a repris à 3 ou 4 % par an. Le pays, au contraire de tous les voisins qui ont traversé des épreuves semblables, est résolument sur la voie de la récupération totale.

    Et s’il y avait une autre façon de faire face à la crise ?

    Source : http://www.ledevoir.com

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Condamnée pour avoir écrit que les Turcs et musulmans menacent l’Europe

    Condamnée pour avoir écrit que les Turcs et musulmans menacent l’Europe

    MUNICH (NOVOPress via Lionel Baland) – Maria Frank (en manteau blanc sur la photo) est une retraitée de 74 ans qui se trouve souvent dans le centre piétonnier de Munich. Proche du parti Die Freiheit, elle y récolte des signatures pour l’organisation d’une consultation du peuple à propos de la construction d’un grand centre islamique au sein de la ville.

    Dans le cadre d’une manifestation de Die Freiheit (“La Liberté – Parti des Droits Civiques pour plus de Liberté et de Démocratie”) qui s’est tenue le 8 septembre 2012 sur la Rotkreuzplatz (Place de la Croix-Rouge), Maria Frank a fait l’objet d’une plainte des Jeunes écologistes à propos d’un panneau qu’elle tenait lors de la manifestation au sein duquel elle affiche un lien entre le siège de Vienne par les Turcs en 1683 (voir sur Novopress) et la menace actuelle.

    Le panneau contient la phrase ironique « Les Turcs tiraient à cette époque pacifiquement sur Vienne et les troupes alliées [contre les Turcs] des Prussiens, Polonais et Autrichiens étaient des « prénazis » qui ont eu en fait l’audace de se défendre contre les troupes ottomanes. » La phrase qui a conduit à une condamnation suit ensuite sur le panneau : « Maintenant, les Turcs arrogants et les musulmans du monde entier menacent à nouveau l’Europe. »

    Maria Frank est condamnée pour appel à la haine raciale à une peine d’amende de 90 jours à 40 euros, avec sursis probatoire de 3 ans. En outre, le juge prononce l’obligation pour Maria Frank de verser 1.000 euros à Amnesty International. Elle fait appel de la décision judiciaire.

    Précisons que certains organes de presse du système (Süddeutsche Zeitung, Bild-Zeitung, TZ) qui évitent d’habitude de rendre compte de la récolte de signatures réalisée par Die Freiheit se sont fait un plaisir de parler de cette condamnation.

    Si nous traçons un parallèle historique, c’est un peu comme si en 1936, une Polonaise avait tenu un écriteau sur une Place de Cracovie sur lequel est écrit « Les Allemands arrogants menacent à nouveau l’Europe. »

    Crédit photo : DR. http://fr.novopress.info

  • Dépasser les mythes économiques

    bairoch-dddd7.jpgLes idées reçues contemporaines sont le fléau quotidien de tout chercheur de vérité. Combattre le lieu commun constitue un exercice délicat tant les cerveaux humains sont aujourd’hui, mais cela ne date pas d’hier, contaminés par l’opium de l’oligarchie dirigeante. Paul Bairoch, dans son livre Mythes et paradoxes de l’histoire économique, fait l’exégèse des lieux communs en matière d’histoire économique.

    Selon lui, «  l’histoire économique est un sourd qui répond à des questions que nul économiste ne lui a jamais posées  ». Son premier objet d’étude est la crise économique de 1929. Selon la légende, elle serait due essentiellement à la montée du protectionnisme. Or, en 1928, la France a abaissé sensiblement ses tarifs douaniers. En outre, l’Europe et le Japon ont connu de 1920 à 1929 la plus forte croissance économique depuis cent trente ans, ce qui contredit l’idée selon laquelle les économies occidentales étaient dans un état catastrophique avant la crise.

    Pour autant, les années trente furent plus prospères en Grande-Bretagne et en Allemagne que les années vingt. De 1934 à 1938, en raison de la politique de réarmement, le chômage allemand fut divisé par trois. Cependant, l’auteur relativise largement les performances des économies fascistes avant la guerre. De même, avant les guerres de 1914 et de 1870, les résultats économiques furent excellents.

    L’auteur s’évertue à démontrer que le protectionnisme n’est pas un mal ou un quelconque projet de haine de l’autre. Toutes les politiques industrielles, à l’exception de celle du Royaume-Uni, se sont développées grâce à un haut taux de barrières tarifaires afin de se mettre à l’abri de la concurrence étrangère. À la fin du XIXème siècle, les Anglais se sont mis eux-aussi à augmenter les barrières douanières.

    Les États-Unis, la Chine et le Japon n’échappent pas à cette règle. En 1914, les droits de douane étaient chez l’oncle Sam quatre fois supérieurs à ceux de la perfide Albion. Les Britanniques ont profité du libéralisme car ils avaient une avance technologique importante. Dans le reste des pays, l’abaissement des barrières tarifaires s’est systématiquement soldé par un ralentissement de l’activité économique.

    Paul Bairoch s’intéresse aussi aux relations avec les pays du tiers monde. À la question de savoir si les matières premières du tiers monde ont été indispensables à l’industrialisation des pays occidentaux, il répond par la négative. À la veille de la Première Guerre mondiale, les pays européens étaient en suffisance énergétique. Le solde est devenu négatif à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce qui explique largement les guerres impérialistes des Américains et de leurs toutous de l’OTAN. Les matières premières ne représentaient qu’un quart des exportations des pays du tiers monde.

    Les débouchés coloniaux jouèrent-ils un rôle important dans le développement des industries occidentales  ? Là encore, Bairoch montre que les pays non ou peu colonialistes comme l’Allemagne, les États-Unis, la Suède, la Suisse, la Belgique ont eu une croissance plus rapide que les pays colonialistes comme la Grande-Bretagne ou la France. «  Si l’Occident n’a guère gagné au colonialisme, cela ne signifie pas que le tiers monde n’y ait pas beaucoup perdu.   »

    L’auteur ose même s’attaquer au lieu commun voulant que seul l’Occident fût un grand colonisateur. Les Égyptiens, les Perses, les Romains, les Arabes et les Ottomans participèrent aussi à ce phénomène. Le trafic d’esclaves dans le monde musulman a duré plus longtemps et a touché un plus grand nombre d’esclaves, dont il reste peu de descendants car beaucoup étaient castrés. La problématique de la forte participation de la communauté juive au trafic d’esclaves occidental n’est pas traitée car elle n’a aucun rapport avec la question posée.

    Contrairement au mythe répandu, c’est bien la croissance économique qui est à l’origine du commerce et non l’inverse. Les pays du tiers monde exportent énormément mais n’ont quasiment pas de croissance.

    Paul Bairoch termine son livre en enfonçant une porte ouverte, mais l’évidence suivante mérite tout de même d’être rappelée  : une politique de libre-échange absolu ou un protectionnisme absolu n’a évidemment aucun sens. Pourtant, les partisans du libre-échange vivent sur un modèle idéalisé et fantasmé où la « main invisible » réglerait tout. C’est pourquoi toute idée protectionniste est taxée par eux d’isolationnisme. Ceux qui réclament l’intervention de l’État quand leur arrogance et leurs multiples erreurs ont abouti à la catastrophe n’ont aucune leçon à donner. Comme l’écrit Léon Bloy, dans son Exégèse des lieux communs : «  Le bonheur des uns ne fait pas le bonheur des autres.  »

    http://www.egaliteetreconciliation.fr

  • Les 3 dogmes assassins à l’origine de la désindustrialisation

    La France, cimetière d’usines : 900 fermées en trois ans. Le spectre d’une désindustrialisation dramatique quitte les chiffres froids, secs et désincarnés de la macro-économie pour miner le paysage du réel. Vertige d’une grande puissance industrielle au tapis, impuissante à invoquer la crise comme seule responsable de ces maux puisqu’au cours de ces dernières années, elle a fait beaucoup moins bien que ses classiques concurrents européens, l’Allemagne, le Royaume-uni, l’Italie.

    Ainsi, dans la zone euro, entre 2000 et 2010, le poids de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière dans le PIB accuse un recul de 3,7 points contre 5,2 points en France (plus de 100 milliards d’euros). La part de l’industrie dans la valeur ajoutée totale de l’économie a régressé brutalement en une décennie de 30 %, passant de 18 % en 2000 à 12,5 % en 2011. Alors que ce ratio est de plus du double en Allemagne, de 18,6 % en Italie.

    Du côté des exportations dont la balance commerciale accuse 70 milliards de déficit, les performances son calamiteuses : la France a perdu de 1998 à 2012, 41 % de ses parts de marché, le double de l’OCDE, le triple de l’Allemagne. Du côté des emplois, les chiffres sont encore plus accusateurs puisqu’en 30 ans la France a perdu 2 millions d’emplois industriels. A part l’agroalimentaire, le luxe et l’aéronautique, qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu, toutes les filières sont plus ou moins touchées.

    Sans industrie, point de R&D

    Or à elle seule, l’industrie réalise plus des trois quarts des exportations, 85 % des investissements en R&D. A contrario, sans industrie, point d’export ni de R&D. Ses effets d’entraînement sont donc majeurs. Alors que le solde extérieur de la branche manufacturière s’est dégradé rapidement, passant de + 10,5 milliards d’euros€ en 2000 à -10,7 en 2007.

    En Grande-Bretagne, qui produit aujourd’hui davantage d’automobiles que la France alors que son industrie était moribonde il y a une demi-douzaine d’années, le poids de l’industrie manufacturière dans le PIB remonte pour atteindre 12,6 % avec un objectif de 15 % dans 5 ans. Bref, les capacités productives de l’industrie française sont proches de celles de 1998, alors que celles de l’Allemagne ont progressé de 30 %. CQFD. L’effondrement industriel français n’est pas la conséquence de la crise.

    Le mal vient de beaucoup plus loin et l’on voit bien que l’appareil de production des pays concurrents est, comparé à celui des usines françaises, dans un bien meilleur état si l’on en croit ces quelques données : 150 000 robots en Allemagne, 70 000 en Italie mais 35 000 en France où l’on trouve un parc de machines- outils accusant 17 ans de moyenne d’âge contre 10 en Italie, 9 en Allemagne. Et à l’heure de l’export, si dans les pays les plus développés d’Europe, 80 % des PME de plus de 10 salariés ont un site Internet, dans l’Hexagone, elles ne sont qu’une sur deux à proposer cette essentielle vitrine commerciale. Le taux de patrons d’Eti parlant l’anglais est ridicule. Bref, l’Etat n’est pas totalement responsable de ce déclin.

    Le “fabless”

    Etrange défaite, curieuse déroute dont les causes réelles remontent en fait à trois décennies, ces “trente piteuses” pilotées par trois dogmes successifs responsables de cette lente désindustrialisation : “la société post-industrielle”, “la nouvelle économie”, “l’entreprise sans usine”… Adieu ateliers et usines, rapidement troqués contre des bureaux, la fabrication contre des prestations, le secondaire contre le tertiaire, si noble et peu salissant. C’était un peu vite oublier que les activités de services se nourrissent, en support, de celles de l’industrie, pour une large part. Qu’elles ne sont point rivales mais complémentaires jusqu’à être indissociables. Et que le plus souvent, les industriels avaient externalisé un certain nombre de tâches et missions, ne serait-ce qu’en faisant appel à des sociétés d’intérim. Bref, que du passé industriel il était franchement impossible de faire table rase.

    Puis débarquèrent ces nouvelles technologies qui devaient brutalement tout détrôner, la révolution numérique, elle aussi, si noble et vertueuse avec ses charmes immatériels, démodait les modes de production classiques salissants, bruyants. Les nouveaux petits machins, si fins, avaient autrement plus de séductions que ces grosses machines.

    Enfin, un beau jour de 2001, Serge Tchuruk, patron d’Alcatel, se fit le chantre du “Fabless”, “l’entreprise sans usines”; les cerveaux européens sous-traiteraient aux milliers de petits bras asiatiques le travail industriel à faible valeur ajoutée. Cette illusion dura juste le temps pour les Chinois de mettre leur recherche à niveau, de proposer des innovations rudement concurrentielles afin de livrer de sévères batailles sur les marchés mondiaux. Tout faux. Alors que la mondialisation érode les marges, provoquant un véritable cercle vicieux. Laminées, ces dernières ne permettent plus les investissements, surtout en R&D, impossible de monter en gamme, les produits devenant moins innovants perdent leur avantage concurrentiel. Alors il faut réduire les prix…

    Pente fatale. Pour Max Blanchet, senior partner de Roland Berger, “ce modèle “fabless” – Alcatel, Thomson qui a vendu ses usines – s’est révélé totalement erroné. Car si on ne produit plus en France, on perd les capacités de recherche, les compétences”. Fermez le ban sur cette “colossale erreur stratégique”. Nous avons atteint un niveau d’obsolescence historique faute d’avoir suffisamment investi dans l’appareil de production. Et nous ne pourrons nous imposer que dans les domaines industriels où le coût de main-d’oeuvre tient pour une faible part dans les coûts de production.

    La commande publique

    Durant les Trente Glorieuses, l’industrie française figurait parmi les champions mondiaux, grâce il est vrai à l’importance des commandes relevant du budget national. La puissance de feu de cette industrie triomphante – le nucléaire, le téléphone, le Minitel, le Concorde – devait l’essentiel de ses réussites à un Etat régalien autant que colbertiste pratiquant la stratégie de l’arsenal : l’essentiel de la production était drivé par des commandes publiques. Selon une politique industrielle des plus dirigistes.

    D’ailleurs les polytechniciens, centraliens et autres ingénieurs des Mines formaient les bataillons de l’élite à la tête de la haute administration comme des grands groupes. L’aristocratie du tout-Etat. Tout a changé. La montée en puissance des gestionnaires et financiers au sommet des grandes entreprises correspond au déclin d’une industrie confrontée à une concurrence mondialisée. S’il y a relativement peu d’ingénieurs à la tête des groupes du CAC 40 – on y compte un seul “docteur” -, il n’y a pas un seul ingénieur dans le gouvernement Hollande.

    On le voit bien, d’anciennes causes de nature culturelle plombent notre dynamique industrielle. Alors qu’en Allemagne, la culture dominante est largement plus versée vers les techniques, les technologies, selon un long chemin très ouvert pouvant transformer des apprentis en patrons. Le rite initiatique des ateliers et usines laisse des traces. En France, les jeunes ont une opinion négative des usines, se détournent des formations scientifiques, ensuite va s’ajouter le principe de précaution et la peur maladive du risque or l’industrie est par essence une activité à risque.

    D’où un climat défavorable du côté des élites qui s’est traduit très concrètement par une certaine prise de distance avec ces activités industrielles qui ont forgé des générations de pionniers. Ajoutons-y le télescopage des temps, longs pour les industriels mais courts pour les financiers, et l’anti politique industrielle de Bruxelles qui, privilégiant la concurrence et le consommateur, s’est opposée aux regroupements de grands groupes industriels de taille à affronter les marchés mondiaux.

    5 faiblesses et 7 leviers pour tout changer

    Les experts de Roland Berger ont fait le diagnostic de l’industrie française et délivré l’ordonnance

    Les 5 faiblesses coupables:
    Coût du travail supérieur à celui de l’Allemagne de 10 %, difficulté à reconfigurer les activités industrielles, insuffisance de la recherche sur les technologies, faibles performances des PME industrielles, manque de culture entrepreneuriale et d’innovation industrielle. Inverser la tendance nécessite de changer nos dogmes du passé afin de prendre en compte une nouvelle donne.

    Les 7 leviers d’action :
    Réduire les charges, faciliter la reconfiguration de l’industrie, aider les entreprises à produire en France et à exporter, dynamiser l’investissement dans les secteurs d’avenir, soutenir et développer les PME industrielles, orienter l’enseignement et la recherche vers l’innovation technologique et industrielle, revaloriser notre culture industrielle.

    Il n’y a pas si longtemps, les négociations sociales chez EADS ont provoqué deux résultats contrastés : face à un choix, les syndicats allemands ont opté pour la garantie de l’emploi quand de ce côté-ci du Rhin, les syndicats ont préféré la garantie de salaire. Symptôme d’une attitude vis-à- vis de l’entreprise. Quand se désole Frédéric Sanchez, président du directoire de l’entreprise Fives qui, ne trouvant pas de soudeurs sur le marché du travail, a été obligé d’ouvrir une école dédiée. L’industrie a aussi mal à son image. Il suffit d’observer la proportion de filles dans les écoles d’ingénieurs – 13 % aux Arts et Métiers – pour s’apercevoir que même à haut niveau dans la société française, sa cote est au plus bas.

    Trois décennies d’errements autant que d’erreurs stratégiques collectives qui se payent aujourd’hui au prix fort. Faut-il donc désespérer de l’industrie française ? Sinon, comment peut-elle se reconstruire ? L’Histoire à cet égard nous donne une bonne leçon.

    En 1890, l’industrie française était dans un état lamentable tandis que sa concurrente allemande était florissante. Il a fallu seulement dix ans pour que la situation s’inverse grâce à la perspective mobilisatrice de l’Exposition universelle, le travail de la constituante, etc. Pourquoi ne pas imager un tel retournement d’ici à l’horizon 2022 ? La crise peut être une chance de mettre un terme à cette lente érosion qui n’a rien d’inéluctable.

    L’i-conomie

    Actuellement l’industrie est à la croisée de chemins antagonistes : le premier poursuit la lente dégringolade provoquant la destruction de 600 000 emplois à échéance 2022, tandis que le rebond enraye non seulement cette hémorragie mais initie une dynamique permettant de créer 700 000 emplois à cette même échéance. Au prix certainement d’un électrochoc du côté des investissements dans les technologies d’avenir. Coprésident de l’Institut Xerfi, Michel Vitolle est partisan d’une troisième révolution industrielle qui a d’ailleurs un nom, “l’iconomie”. Cette transformation est aussi importante que celles provoquées par les autres révolutions industrielles avec la mécanisation au XVIIIe siècle, puis la maîtrise de l’énergie à la fin du XIXe.

    Le système productif fait émerger une “iconomie” en transformant la nature des produits, la façon de produire et de commercialiser, les compétences, les organisations, la structure du marché, la forme de la concurrence et l’attitude des consommateurs. Nous n’avons pas assez tiré profit du système technique à base de logiciels et de réseaux qui permet de supplanter l’économie mécanisée. Les tâches répétitives physiques et mentales sont automatisées, chaque produit est un assemblage de biens et de services élaboré par un réseau de partenaires et la cohésion de cet assemblage est assurée par un système d’information.”

    Ce chamboulement radical du modèle productif sera gourmand en capitaux, réclamera une organisation différente de la chaîne de valeur et un cadre réglementaire et fiscal sensiblement plus favorable. Aujourd’hui, notre portefeuille d’activités industrielles affiche une grande vulnérabilité à la concurrence mondiale. “Mais nous pouvons jouer le coup d’après afin de doubler les Allemands dans dix ans”, plaide Michel Vitolle. Bref, le big bang d’un nouveau modèle industriel qui fait voler en éclats les schémas classiques.

    Quels sont alors les leviers de manœuvre de ce fameux “Etat stratège” qui voudrait bien donner de la consistance au concept de “politique industrielle” ? Il n’en a déjà pas au niveau européen, fiasco sur toute la ligne. Mais au niveau national ?

    La stratègie de quelques “filières privilégiées” est-elle la bonne ? Trouver des innovations de rupture oblige à des coopérations entre différentes filières, en créant des “hub” favorisant ces partenariats. Cela n’existe pas vraiment. Les filières ne sont donc pas adaptées car les innovations sont toujours induites par des coopérations trans-sectoriels selon ce postulat si connu de la fertilisation croisée. Il faut donc faciliter la coordination de plusieurs secteurs.

    La vallée de la mort

    Le politique – Arnaud Montebourg en l’occurence –, aux prises avec l’angoissante détresse des canards boiteux, arbitre dans l’urgence. Mais dans des contraintes de ressources si chiches, faut-il préférer la perfusion d’industries condamnées ou concentrer les maigres moyens sur le développement des activités d’avenir ? Certitude, les pouvoirs publics peuvent jouer un rôle dans le franchissement de la “vallée de la mort” (equity gap). Ce concept a permis d’identifier et de nommer la transition si délicate entre l’invention issue de la recherche jusqu’à sa commercialisation. Vallée jonchée d’échecs, faute de phase d’industrialisation satisfaisante. Zone de risques de haut niveau, cette rencontre entre la recherche et le marché passe par la conception d’une maquette, d’un prototype que ne veulent financer les concours bancaires. Alors, si la BPI s’en occupe…

    “Une vision radicalement nouvelle du modèle de production pour la France, plaide de son côté Jean-Louis Levet, expert de la fondation Jean-Jaurès. Il s’agit d’en faire le levier majeur d’une stratégie de développement pour notre pays et l’Union européenne. En mettant en œuvre un ensemble d’orientations nouvelles et puissantes. En construisant un nouveau mode de gouvernement mettant fin aux pathologies du système politico-administratif. En mobilisant l’ensemble des acteurs territoriaux, de l’entreprise, des partenaires sociaux.” Il reste à provoquer, par quelques signaux forts, cette renaissance.

    Le nouvel Economiste via http://fortune.fdesouche.com/

  • Grèce : Face à la gabegie et à l’immigration, l’Aube dorée s’impose au… biceps

    Grèce : Face à la gabegie et à l’immigration, l’Aube dorée s’impose au… biceps

    Photo ci-dessus : distribution de nourriture et de vêtements par l’Aube dorée à la partie des grecs en voie de clochardisation.

    C’est devenu le paradoxe grec. Fin janvier, à Athènes, des milliers de gauchistes ont manifesté contre les “ratonnades” d’immigrés illégaux organisées par le parti « néo-nazi » Aube dorée… Mais rien n’y fait ! Malgré ces protestations, le parti le plus radical du paysage politique grec continue sa course en avant

     Grèce : Face à la gabegie et à l'immigration, l’Aube dorée s’impose au… biceps

    Une vue de la manifestation anti Aube dorée de janvier dernier à Athènes

    Le parti Aube dorée, groupusculaire tout au long des années 2000, entré au Parlement en juin 2012 avec 7 % des voix, est désormais crédité de 13 % d’intentions de vote, devenant la troisième force politique du pays ! Un succès que l’on ne peut séparer d’un discours ultranationaliste et de méthodes musclées, sur fond de démission des autorités.

    L’Aube dorée a commencé sa longue conquête électorale dans le quartier athénien d’Agios Panteleimonos, connu pour accueillir un grand nombre d’étrangers. Face aux multiples violences et perturbations causées par les immigrés illégaux, touristes et badauds finissaient par déserter ce coin populaire de la capitale. Même les riverains n’osaient plus sortir de chez eux…

    Grèce : Face à la gabegie et à l'immigration, l’Aube dorée s’impose au… biceps

    Aube dorée

    Jusqu’à ce que l’Aube dorée constitue des patrouilles et entreprenne de nettoyer l’endroit par la force. « Avant que les membres du parti viennent s’en prendre aux immigrés pour assurer notre sécurité, personne ne sortait après 17 heures. On tremblait de peur », avouent Pavlos et Vaguélia, deux habitants du quartier interrogés par des journalistes suisses interloqués.

    Véritable porte d’entrée de l’immigration irrégulière à destination de l’Union européenne, la Grèce est terrassée par la crise (le chômage vient d’atteindre 26 %) et l’insécurité. Dans ce contexte, nombre d’immigrés illégaux venus bénéficier du système social ont versé dans la délinquance et la criminalité. L’Etat, lui, est accusé de ne pas jouer son rôle. Yiannis tient un kiosque dans le quartier depuis six ans. Selon lui, « la Grèce se passerait bien d’Aube dorée… si seulement la police était plus efficace ! Je l’ai appelée plusieurs fois car des immigrés volaient ma marchandise. Elle n’est jamais venue. L’Aube dorée comble donc le vide de l’Etat à sa manière. »

    La Grèce prête pour le grand saut ?

    Entre les chasses à l’homme contre les dealers et les proxénètes ou les attaques de marchands à la sauvette, le parti multiplie les actions violentes. Mais cela ne choque plus ! Georges Contogeorgis, professeur de sciences politiques à Athènes, sans légitimer ces méthodes, les replace dans leur contexte: « Il ne suffit pas de blâmer le succès d’Aube dorée, il faut essayer de comprendre. En agissant sur le terrain, le parti répond aux inquiétudes de la société que les autres politiques ignorent, enfermés derrière leurs privilèges. »

    Si l’Aube dorée souffre de son image, les membres du parti s’en nourrissent pour inverser la tendance. Artémios Mathéopoulos, député Aube dorée de Thessalonique analyse le succès de son parti: « Nous n’avons pas peur de parler des problèmes et de proposer des solutions concrètes pour aider notre pays. Les politiques et les médias nous accusent d’être violents et déforment la réalité car ils ne savent pas à qui s’en prendre. Mais les sondages montrent que cela ne marche pas. Contrairement aux politiques mises en place depuis toujours, nous ne volons pas le peuple et ne mentons pas. Nous sommes la solution et pas le problème d’une Grèce devenue dépendante. »

    Face à une asphyxiante politique économique dictée par la technocratie bruxelloise, l’Aube dorée a, une fois de plus, décidé d’agir sur le terrain pour aider une population en voie de clochardisation.

    En véritable ONG, le parti ouvre les portes de ses locaux, désormais implantés partout en Grèce. La préférence nationale y est appliquée avec soin. Et cela marche! Après avoir prouvé sa nationalité, chacun peut venir y chercher des sacs de nourriture et de vêtements. Si Artémios Mathéopoulos assure que le parti a toujours agi ainsi, l’entrée d’Aube dorée au Parlement a favorisé une meilleure organisation et permis d’accroître les moyens.

    « Chacun de nos députés donne 3000 euros, pris sur son salaire, afin que nous puissions aider davantage les Grecs. » Après la mise en place d’une banque de sang, le parti vient de créer une sorte de Pôle emploi pour aider les chômeurs. Là encore, priorité nationale, solidarité et proximité sont les maîtres mots: « On connaît les gens qui viennent dans nos locaux et si je sais que, parmi eux, il y a un électricien, je ferai appel à lui et non à un inconnu », explique le député.

    Grâce à ces actions sécuritaires et sociales, fondées sur la solidarité nationale, ainsi que sur la critique pertinente d’un Etat démissionnaire et de partis ayant fait la preuve de leur incompétence, l’Aube dorée rassemble largement au-delà des fanatiques et des déçus d’une société mise à mal. Elle devient même une alternative possible au Système. Selon le politologue et historien anglais Antony Beevor, « si une nouvelle crise se préparait avec la troïka (FMI, BCE, zone euro), le gouvernement d’Antonis Samaras [ndlr: qui ira prochainement demander une nouvelle aumône à Berlin], n’y résisterait sans doute pas: ce serait alors un vrai saut dans l’inconnu pour Athènes. »

    Patrick Cousteau http://fr.novopress.info

    Article de l’hebdomadaire “Minute” du 6 février 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.

    Crédit photos : Aube dorée.

    Grèce : Face à la gabegie et à l'immigration, l’Aube dorée s’impose au… biceps

  • La France est-elle encore juridiquement souveraine ?

    Que reste-t-il de souveraineté à la France, dès lors que les règles de l'Union européenne l'emportent sur ses lois ? Une peau de chagrin.

    Les prochaines élections européennes conduisent à s'interroger sur l'indépendance juridique qu'a encore la France. La question est d'importance, bien qu'elle ne soit pas souvent abordée, sans doute parce que le sujet est quelque peu technique. Pour comprendre la situation, il est nécessaire de se placer, d'une part, du point de vue européen et, d'autre part, du point de vue français, même si les deux systèmes convergent.

    La primauté du droit communautaire
    Le droit communautaire est constitué de deux ensembles : d'un côté, le droit institutionnel (composé de tous les traités ayant concouru à l'établissement de l'Union européenne) et, de l'autre, le droit matériel qui est l'ensemble des règles élaborées par les institutions européennes. Au sein de ce dernier, il faut distinguer le règlement de la directive. Le premier est un texte à portée générale qui s'applique directement et immédiatement dans les États membres. La seconde est un texte fixant un objectif aux États, ces derniers devant le transposer dans leur droit interne. Mais, quelle est la force de ce droit de l'Union ?
    La Cour de justice des communautés européennes (CJCE) a profité de son rôle d'application et d'unification du droit de l'Union pour imposer le principe de la primauté de ce dernier sur les droits nationaux. Quatre arrêts doivent retenir particulièrement l'attention. La CJCE a affirmé que l'ordre juridique communautaire ne concerne pas seulement les États mais aussi les citoyens (Van Gend en Loos, 1963). Elle a, ensuite,considéré que cet ordre est intégré à celui des États membres (Costa c. ENEL, 1964). Mais, elle est allée encore plus loin : l'acte communautaire, même contraire à la constitution d'un État membre, doit être appliqué (International Handelsgesellschaft, 1970). Enfin, le juge communautaire a dicté sa conduite aux juges des États : ces derniers ne doivent pas appliquer une règle nationale contraire à un texte européen (Simmenthal, 1978). Ainsi, du point de vue de l'Union, la chose est claire : les droits nationaux doivent plier devant la règle communautaire.
    Face à cela, les systèmes juridiques des États membres ont-ils résisté ? Du point de vue français, deux questions doivent être distinguées : quelle est la place des engagements internationaux (et donc notamment du droit communautaire) d'une part, par rapport à la constitution française et, d'autre part, vis-à-vis de la loi nationale ? Quand la France veut signer un engagement international, en particulier un traité européen, si ce dernier comporte des clauses contraires à sa constitution, celle-ci doit être révisée (art. 54 de la constitution de la Ve République). Elle s'efface donc derrière le texte international ou communautaire. La logique veut donc que ce dernier ait une valeur supérieure à la constitution.

    L'effacement du droit français
    Mais, les plus hautes juridictions françaises - Conseil d'État, Sarran (1998), Cour de cassation, Fraisse (2000), Conseil constitutionnel, TCE (2004) - ont affirmé que, puisque c'est la constitution qui prévoit, elle-même, qu'elle doit être révisée, elle reste donc, en droit interne (la précision est d'importance) la norme supérieure. L'hypocrisie, à moins qu'il ne s'agisse de la politique de l'autruche, atteint ici son comble.
    Pour ce qui est de la loi, la situation est encore plus défavorable au droit national. L'art. 55 de la constitution prévoit que le droit international a une valeur supérieure à la loi interne. Ce principe s'applique explicitement vis-à-vis des lois votées avant la ratification du texte international. Mais la jurisprudence a également appliqué ce principe vis-à-vis des lois postérieures, c'est-à-dire que si le Parlement français vote une loi sur une question déjà traitée par le droit communautaire, celle-ci n'aura aucune force réelle : elle ne s'appliquera pas. La Cour de cassation a, la première, affirmé cette position (Jacques Vabre, 1975). Le Conseil d'État a rejoint cette analyse (Nicolo, 1989). La haute juridiction administrative a, ensuite, étendu le bénéfice de ce régime à l'ensemble des actes de droit communautaire : les règlements (Boisdet, 1990) et les directives (Rothmans, 1992). Il est même allé jusqu'à affirmer la responsabilité de l'État si la loi française est contraire aux textes internationaux (Gardelieu, 2007). La conclusion de tout cela est limpide : non, la France n'est plus juridiquement souveraine !
    Bernard Lhéritier monde & vie 6 juin 2009

  • Radio Courtoisie : “Une terrible beauté est née”

    Samedi 09 février à midi, Romain Lecap recevra dans le Libre Journal des lycéens, sur Radio Courtoisie, Adriano Scianca et son éditeur Gérard Vaudan, pour la sortie en France de l’ouvrage “Une terrible beauté est née“, livre-évènement sur le phénomène Casa Pound Italie..

    Nous retrouverons également les chroniqueurs habituels ainsi que Patrick Weber pour son livre Eva-Evita, pour l’amour du diable !

    http://fortune.fdesouche.com/