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Europe et Union européenne - Page 1026

  • La crise et ses racines profondes - arch 2010

    Lorsqu'on lit tous les livres qui ont été écrits sur la crise ainsi que la presse économique, chacun donne sa vision des causes les plus profondes allant jusqu'aux causes des causes.
    Une des causes la plus fréquemment citée est bien sûr l'évolution des pays développés vers une société postindustrielle constituée de services. Ceci n'est pas sans danger puisque l'industrie aspirait tout le monde à tous les postes.
    On peut aller plus au cœur et dire que cette crise économique vient fondamentalement de la coupure qui existe entre les intérêts des multinationales et ceux des pays occidentaux. Avant, aux États-Unis, on disait que ce qui est bon pour General Motors est bon pour les États-Unis et réciproquement. Les intérêts des mastodontes économiques et du pays convergeaient. Maintenant les multinationales ont tout intérêt à délocaliser dans les pays émergeants sur l'injonction de leurs dirigeants qui augmentent de façon colossale leurs bénéfices, donc leurs salaires et les dividendes des actionnaires au détriment des salariés américains ou occidentaux. Cette évolution n'a pu se faire qu'en installant un nouveau cadre institutionnel façonné par le consensus de Washington s'imposant grâce à la pression des dirigeants des multinationales sur les gouvernements américains.
    Ces multinationales s'appuient sur l'idéologie du libre échange qui dans les faits n'est que l'existence d'une jungle économique où l'on cherche à utiliser toutes les disparités locales pour être hors des garanties sociales ou environnementales.
    La droite libérale s'appuie idéologiquement sur la gauche internationaliste par essence.
    Le protectionnisme est donc l'ennemi absolu à combattre pour les multinationales et leurs dirigeants ainsi que leurs actionnaires. La finance s'appuie sur le libre échange.
    Guillaume Sarkozy (si ce n'est toi, c'est donc ton frère) Président de l'Union des industries textiles déclarait dans un journal : « je suis fier d'être un patron qui délocalise » sur le ton de « je suis fier d'être un salaud » comme le disait aussi Galabru dans un film sur la seconde guerre mondiale et l'occupation « je suis une ordure mais une ordure RICHE ».
    L'économiste Patrick Artus a écrit un livre avec Olivier Pastré pour dire tout le mal qu'il pense du protectionnisme. Peut-on même de bonne foi être indépendant dans sa pensée lorsqu'on est salarié d'une grosse banque.
    Il va de soi que les banques ont joué à fond le jeu de la mondialisation et du libre échange sans se soucier de l'intérêt des salariés français et de l'intérêt de la France à long terme.
    Selon certains économistes, les gagnants de la mondialisation et du libre échange représentent 1% de la population mais contrôlent le reste de la société par leur puissance financière. La réalité du chômage crée des bornes qu'il sera de plus en plus difficile à franchir. Malheureusement, on n'aura pas le protectionnisme avant la catastrophe économique et sociale mais la catastrophe et ensuite le protectionnisme.
    Parlons sans obsession de l'immigration qui dans un contexte effrayant d'augmentation du chômage continue de façon massive. On ne cherche même plus à donner de justification à cette immigration. Elle est devenue d'idéologie. Celui qui s'inquiète de ce phénomène est vilipendé d'emblée. En tout cas, elle ne fait qu'exacerber la crise économique.
    Patrice GROS-SUAUDEAU, Statisticien-Economiste

  • L'Europe mondialiste et la CJUE, son bras armé, détruisent la richesse de la nature

    Les semences de variétés traditionnelles ne peuvent plus être commercialisées

    La Cour de Justice de l’Union Européenne a confirmé le 12 juillet dernier l’interdiction de commercialiser les semences de variétés traditionnelles et diversifiées qui ne sont pas inscrites au catalogue officiel européen. Ecolo propose une réforme de la réglementation, qualifiée d’"absurde".

    Des associations comme Kokopelli ou Semailles se retrouvent dans l’illégalité : elles préservent et distribuent ces semences.

    Pourtant, il suffirait d’inclure ces variétés anciennes au catalogue officiel pour les commercialiser en toute légalité. Seulement voilà, elles se trouvent dans le domaine public et après 20 ans, si personne ne les a réinscrit au catalogue, elles en sortent. Il faut pour cela payer assez cher, explique Catherine Andrianne de Semailles. "A cause de cette réglementation, il y a plus de 80% de la biodiversité qui a disparu", dit-elle. [...]

    La suite sur RTBF Info

    http://www.actionfrancaise.net

  • UNE BARRIERE DE PAPIER

    Pour prétendument lutter contre les déficits publics, le pouvoir s'applique à élever une barrière de papier.
    Depuis au moins une génération, à savoir 36 ans, les gouvernements de la vraie gauche ou de la fausse droite fraternellement unis ont creusé ces déficits publics avec un plaisir évident puisqu'ils tiraient leur gloire et leur richesse personnelle de la rivière argentée des dépenses publiques.
    Ne voulant absolument pas pour des raisons bien connues réduire d'une façon drastique les flots tumultueux de ces déficits publics, bien que devant et pouvant le faire, le pouvoir français d'aujourd'hui se préoccupe avec une lenteur calculée d'édifier pour soi-disant les combattre cette barrière de papier. : il s'agit de l'inscription dans la constitution de l'interdiction des déficits. Il est question d'une règle  obligeant chaque nouveau gouvernement à se fixer en début de mandat une trajectoire de réduction des déficits sur cinq ans . La trajectoire doit atterrir dans le délai le plus lointain possible aux critères de Maastricht qui sont en eux-mêmes des critères de ruine : honneur à celui qui a inventé l'utilisation poétique du terme de trajectoire ! Ce serait follement drôle si l'on ne pensait pas au peuple français qui, à cause notamment de ces déficits, tombe progressivement par tranches successives dans des trappes de pauvreté.
    Le tout se passe dans un ballet diplomatique qu'il n'est pas possible de décrire tant il est compliqué. Il paraîtrait que ce projet plairait à l'Allemagne qui l'a déjà fait et en tire quelque fierté ; or ce pays que l'on présente comme vertueux est finalement quasiment aussi vicieux que les autres !
    D'abord, dans le désordre incroyable des comptes publics en France, personne et pas même les énarchos-socialos les plus prétentieux avec les meilleurs ordinateurs ne peut définir clairement ce qu'est un déficit public. Le méli-mélo de l'Etat, de ses innombrables succursales, des collectivités, des autorités administratives indépendantes avec des comptes enchevêtrés est tel que ces comptes sont aussi sombres qu'un volcan islandais en éruption. Asseoir un document juridique sur une donnée aussi incertaine c'est aller à un échec probablement volontaire.
    Ensuite, les délais pour réaliser le projet d'inscription sont longs, coûteux et incertains dans leur perspective. Si la disposition était votée, il y aurait après des formalités lourdes du genre de lois organiques et aussi beaucoup de recours possibles.
    Tout le monde sait que les lois de finances ne sont jamais appliquées ; des lois rectificatives interviennent après coup et il existe une foule de combines pour dépenser au hasard du bon plaisir momentané des politiques, ne serait-ce qu'en créant des organismes nouveaux ou des fonctions nouvelles lourds de menaces potentielles.
    La description des projets s'appuie sur la distinction entre les dépenses de fonctionnement et les dépenses d'investissement, celles-ci devant être épargnées ! C'est sous-entendre qu'un déficit du à la deuxième catégorie serait bénéfique ; nous voici en plein arbitraire et en pleine difficulté de délimitation telle que signalée plus haut : il n'y a jamais de bonnes dépenses publiques.
    Le projet de barrière de papier est l'un des résultats de la  conférence nationale des déficits publics.
    L'habitude des divers pouvoirs en France est de lancer des parlottes  pour soi-disant essayer de corriger les calamités qu'ils créent eux-même : assises, état généraux et mêmes  grands messes (sic) se succèdent de tous les cotés sans aucun effet pratique sinon l'effet de ruine. La question vitale des déficits n'y échappe pas. Autour de la table se sont retrouvés des gens qui creusent tous les jours les déficits et ne veulent surtout pas que l'on y touche, sans évidemment l'avouer jamais. Malgré sa demande justifiée l'association  Contribuables Associés , n'a pas été conviée ! Sans rire du tout un rapport officiel préconise de viser l'équilibre vers 2020 ! Pour bien montrer que tout cela n'est qu'un amusement, la presse, en rendant compte de la parlotte, a indiqué que le président ne voulait pas perdre son sang-froid. En effet, personne ne s'affole puisque compte tenu des délais le dispositif ne s'appliquerait qu'à partir de 2012 !
    Certes, ce n'est pas la première fois dans l'histoire que  le roi s'amuse . Dans le système énarcho-socialo, c'est au détriment du peuple et en particulier des plus pauvres.
    Michel de Poncins http://www.libeco.net

  • L'Europe en phase finale d'américanisation

     

    Ex: http://zentropaville.tumblr.com

    Les évènements se précipitent. Peu d’européens en sont encore conscients. D’autant plus que pour s’en apercevoir il faut un minimum de culture stratégique, afin de déchiffrer des évènements qui autrement paraissent anodins.
    Appelons américanisation de l’Europe le fait pour celle-ci d’acquérir le statut non d’un nième Etat de l’Union – ce qui peut conférer quelques droits constitutionnels et civiques - mais d’un Etat complètement subordonné, colonisé pour reprendre un ancien terme, sur le modèle des ex-colonies africaines de la France.
    Cette américanisation est en cours depuis la seconde guerre mondiale, sinon la première. Ces guerres ont vu l’Europe, emportée par ses divisions internes, perdre une grande partie des éléments faisant son ancienne puissance. Ceci au profit des Américains. Face à l’URSS d’abord, face aux puissances émergentes d’Asie, principalement la Chine aujourd’hui, l’Amérique a su convaincre les européens qu’ils devaient lui confier leur défense, quitte à lui livrer en échange tout ce qui leur restait de souveraineté.
    On peut avec un certain optimisme estimer qu’au cours du dernier demi-siècle et aujourd’hui encore, 100.000 européens au maximum ont toujours voulu refuser ce marché de dupes. Pour eux, l’Europe avait les moyens de se défendre et de se développer sans rien abandonner de ses atouts scientifiques, économiques, militaires. Sous le gaullisme en France, quelques 50.000 Français avaient accepté de tenir le pari. Aujourd’hui encore, ils sont peut-être 50.000 à tenter de résister, provenant de diverses horizons. L’Airbus A350 qui vient de réussir son premier vol à Toulouse est un des derniers descendants de ce rêve héroïque.
    Mais ces réfractaires à l’américanisation, en France comme en Europe, se heurtent en Europe, dans chaque Etat comme au sein même de l’Union européenne, à des résistances formidables. Il y a d’abord l’inertie de centaines de millions de citoyens qui pensent que tout ira bien pour eux s’ils suivent les modes de vie et modèles américains, s’ils obéissent aux consignes implicites venues d’outre-atlantique. Mais il y a aussi ceux qui ont mis toutes leurs cartes dans la servilité à l’égard des intérêts américains, afin d’en être grassement récompensés. L’actuel président de la Commission européenne en est un bon exemple.
    Comme ceux-là détiennent au sein de l’Union européenne à peu près tous les leviers de commande dont l’Amérique a bien voulu leur confier l’emploi, ils constituent une barrière infranchissable aux tentatives des 100.000 européens évoqués ci-dessus qui voudraient reprendre leur indépendance.

    Une accélération brutale de l’américanisation
    Tout ceci, diront les lecteurs, n’a rien de nouveau. Or ce n’est plus le cas. La conquête de l’Europe par le Big Brother américain s’accélère brutalement. Divers évènements ont mis en évidence ces derniers mois, sinon ces dernières semaines, trois mécanismes qui se conjuguent pour accélérer de façon exponentielle la domination de l’Amérique sur l’Europe.
    Le premier mécanisme est d’ordre sociétal. Il découle de la numérisation continue de l’Europe, au sein notamment de l’Internet, qui en est la partie visible. L’Internet et plus généralement l’informatisation des outils et contenus de création et d’échange en découlant n’auraient que des avantages, y compris pour les Européens, si ceux-ci s’étaient donné des gouvernements et des entreprises capables de faire jeu égal avec la concurrence américaine. Or ce ne fut pas le cas. Non seulement l’informatique et les télécommunications ont été depuis les origines monopolisées par les américains, mais aussi les serveurs et entreprises du Net qui recueillent et mémorisent, dans leurs bases de données, l’ensemble de la production intellectuelle des Européens.
    L’exemple le plus visible en est Google. Les Européens, par facilité, profitant de la dimension mondiale que Google a réussi à prendre, lui confient dorénavant le soin de recueillir, transporter, utiliser et vendre les valeurs ajoutées de tout ce qu’ils produisent, sans parler de leurs « données personnelles », c’est-à-dire de tout ce qui représente, non seulement la citoyenneté européenne, mais aussi la civilisation européenne.
    Pour capter tout cela, Google et ses homologues américains ont mis en place des centres serveurs informatiques immenses, et développé les milliards d’instructions permettant de naviguer dans les données ainsi mises en mémoire. Ils sont de ce fait seuls à pouvoir réutiliser ce qui mérite de l’être dans les cerveaux européens et les produits de ceux-ci. Ce n’est rien, dira-t-on, nos cerveaux nous restent. Quelle erreur. Laisser Google et ses homologues dominer et progressivement diriger le contenu de nos cortex associatifs, de la partie noble de nos cerveaux, aboutit au pire des esclavage, esclavage soft, mais néanmoins esclavage.
    Le deuxième mécanisme confirmant la soumission de l’Europe à l’Amérique est politique. Il était soupçonné depuis longtemps par quelques spécialistes, mais vient d’éclater avec ce que l’on a nommé le scandale PRISM-Snowden. Inutile d’y revenir ici. Non seulement nous acceptons de confier à Google et ses homologues, pour exploitation commerciale, nos données personnelles et le contenu de nos créations intellectuelles, mais nous acceptons de les livrer sans aucune protection aux services secrets américains. Ceux-ci s’en servent, disent-ils, pour lutter contre les supposés ennemis de l’Amérique. Ce faisant, disent-ils aussi, ils nous protègent contre des ennemis intérieurs ou extérieurs, car les ennemis de l’Amérique sont nos ennemis. Que ces ennemis existent ou pas n’est pas la question. La question aurait été de dire à nos amis américains que nous préférons nous protéger nous-mêmes de nos ennemis. Car pour le moment, qui nous protégera de nos amis américains, de leurs intrusions, des mécanismes politiques de surveillance et de contrôle qu’ils ont dorénavant la possibilité de déployer à notre égard. Quis custodes custodiat.
    Les services secrets américains disposent pour ce faire, comme l’a révélé le scandale PRISM-Snowden, non seulement du contenu des immenses centres serveurs de la NSA, conçus pour mémoriser tout ce qui circule sur les réseaux numériques, non seulement des milliards de dollars de logiciels développés par des sociétés assermentées pour exploiter ces données, mais aussi de l’ensemble des contenus des serveurs commerciaux tels que Google, précité. La NSA et les autres agences de renseignement ont dorénavant une porte ouverte, un « open bar », une « back door » sur les contenus de ces serveurs. C’est-à-dire, répétons le, sur les contenus de nos cerveaux.
    De plus, ces services secrets et, en arrière plan, l’ensemble des moyens militaires du ministère de la Défense américain, ont davantage de possibilités d’intervention que les équipes de Google et de ses homologues. Ils ont de fait sinon de droit, pouvoir de vie et de mort, par destruction physique ou annihilation virtuelle, à l’encontre de tous ceux qu’ils déclarent être des ennemis de l’Amérique, ennemis déclarés ou ennemis potentiels. Ecrivant ceci, je suppose que je dois en faire partie, comme vous qui me lisez, comme tous les Européens qui voudraient devenir indépendants de l’Amérique.
    Ajoutons que les équipes du général Keith Alexander, directeur de la NSA et chef du Cyber Command du Pentagone, ne sont pas seules à pouvoir utiliser ces moyens. Elles sont doublées ou remplacées par des milliers de contractuels affrétés par l’US Army auprès de sociétés privées. Ces contractuels, bien qu’assermentés, peuvent se livrer en toute impunité à toutes sortes d’activités personnelles voir criminelles. Certains peuvent même, horresco reférens, trahir leur employeur pour motifs éthiques, au risque de leur vie, Comme Edwards Snowden, dont on est sans nouvelles à ce jour.
    Un troisième mécanisme est à considérer, dans la perspective d’un futur proche. Il s’agit d’un élément capital, le cerveau global capable de conscience artificielle. Ceux qui connaissent le développement rapide des neurosciences et de l’intelligence artificielle savent que dans quelques années verront le jour un ou plusieurs cerveaux artificiels répartis sur l’ensemble des réseaux numérisés. Or Ray Kurzweil, qui est le meilleur technicien capable de développer de tels cerveaux, a rejoint comme nul n’en ignore les équipes de Google. Il a sans doute ce faisant la totale bénédiction de la NSA.
    Mais, direz-vous, les Européens n’ont-ils pas l’intention d’étudier la mise en place pour leur compte d’ un tel cerveau. Il s’agit du Human Brain Project européen, qui vient de recevoir la promesse d’un financement s’élevant à 1 milliard d’euros. Ce serait naïf de le croire. L’US Big Brother veille depuis le début de cette initiative. Le responsable en chef de ce projet est un Suisse, tout dévoué aux intérêts américains. De plus, IBM, qui avait déjà fourni le super-ordinateur nécessaire aux premiers pas du projet, vient d’ajouter de nouveaux moyens.
    Je cite:
    IBM Blue Gene/Q memory enhancements (14/06/2013)
    The Blue Brain Project (c’est-à-dire le projet suisse/IBM initial, repris dans le projet européen) has acquired a new IBM Blue Gene/Q supercomputer to be installed at CSCS in Lugano, Switzerland. This machine has four times the memory of the supercomputer used by the Blue Brain Project up to now…
    Est-il besoin de traduire ? Quant à ceux qui ignoreraient qui est IBM, je rappellerai que ce fut dès les origines du Plan calcul français l’adversaire principal contre lequel s’était battu Charles de Gaulle. Après avoir réussi à monter une entreprise européenne (Unidata, avec CII, Siemens, Philips) capable de tenir tête au géant, les promoteurs de celle-ci ont été trahis par un européen, un certain Giscard d’Estaing.
    Ce sont d’autres Européens de même calibre, dotés d’une vision stratégique aussi pénétrante, qui se battent aujourd’hui pour que l’Europe s’engage dans les négociations avec les Etats-Unis en vue de réaliser un grand marché transatlantique. On apprend aujourd’hui 15 juin que la décision en ce sens vient d’être prise. Victoire cependant pour la France. Le culturel devrait en principe être exclu. Cela nous laissera toutes latitudes afin de financer des intermittents du spectacle qui distrairont les touristes américains et chinois quand ils nous feront la grâce de dépenser leurs devises en France. Ce sera tout ce qui nous restera à vendre.
    Jean-Paul Baquiast (Europe solidaire, 15 juin 2013) http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Les dépenses sociales explosent en Europe

    Les dépenses sociales ont augmenté en moyenne de 22% depuis 2007 pour les pays de l’OCDE. Une hausse due à la crise économique ainsi qu’au vieillissement de la population en Europe. Mais certains pays touchés de plein fouet par la rigueur, comme la Grèce ou le Portugal ont réduit ces dépenses, amplifiant ainsi la récession.

     

     

    Les aides sociales, derniers remparts face à la crise. D’après un rapport de l’OCDE, les dépenses des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques dans ce domaine ont augmenté de 22% depuis 2007-2008.

    Les premières années de la crise ont vu les prestations sociales rehaussées. L’allocation chômage est revalorisée dans certains pays. Cette aide croît respectivement de 2,6% et 3,5% en 2009 pour l’Islande et l’Espagne.

    Même évolution pour les allocations familiales. Entre 2007 et 2009, elles augmentent d’1,2% en Irlande. Tandis que des pays comme le Royaume-Uni encouragent l’instauration de mesures, comme le crédit à l’impôt pour les frais de scolarité, afin d’aider la population.

     

    Merci la crise. Selon l’OCDE, elle aurait engendré ces réformes permettant d’atténuer les conséquences de la dégradation de la situation économique.

     

    Les seniors coûtent de plus en plus cher

     

    L’accroissement des prestations sociales s’explique également, pour l’Europe, par le vieillissement de la population. Selon les prévisions de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), plus de 10% de la population européenne aura plus de 80 ans en 2045. Le taux de dépendance des personnes âgées atteindrait les 50%.

     

    D’où la nécessité pour les États d’investir massivement dans le domaine de la santé. Un secteur clé pour les années à venir selon l’OCDE. Les dépenses publiques dans ce domaine devraient passer de 7 à 13% en 2050 pour les pays de l’organisme.

     

    Les nations où la population est encore jeune sont moins susceptibles de voir les dépenses en faveur des seniors augmenter. La part consacrée à l’Éducation y est plus élevée. Tandis qu’en Allemagne, pays vieillissant, on préfère investir dans l’amélioration des conditions de vies pour les personnes âgées.

     

    Deux poids, deux mesures

     

    D’après l’organisme, les pays où l’État providence culmine sont : en tête, la France, avec près de 33% de son PIB dédié aux pensions et autres prestations sociales, puis le Danemark (30,8%) suivi de près par la Belgique (30,7%).

     

    Mais tous les pays d’Europe ne sont pas logés à la même enseigne. La Grèce et l’Irlande ont vu le niveau de leurs prestations sociales chuter de 13 à 14% depuis 2007. L’extrême rigueur budgétaire imposée par la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) a laminé la protection sociale.

     

    L’OCDE prévoit toutefois une augmentation générale des dépenses dans les prestations sociales pour tous les pays de l’organisme.

     

    Myeurop  http://fortune.fdesouche.com

  • Freysinger "Nous sommes dans une situation d'avant-guerre civile en Europe".flv

  • La réciprocité : une boussole dans le choc des civilisations et des États ?

    Par-delà les continents et les frontières – des États ou des quartiers – le choc des civilisations provoque des incompréhensions. Les musulmans sont axés sur la défense de leur religion contre des propos ou des images qu’ils considèrent comme des « blasphèmes ». Les Européens et les Occidentaux sont, eux, davantage attachés à la défense de la liberté d’expression. Au-delà des tensions actuelles, il serait bon d’avoir une boussole dans les relations entre États, religions et civilisations. Une boussole aussi vieille que les relations en société : la réciprocité.
    Ainsi, il est étrange que les musulmans réclament – et obtiennent – la construction de grandes mosquées en Europe alors qu’aucune église nouvelle ne peut être construite aujourd’hui dans les pays musulmans, y compris et surtout dans les pays du Golfe arabo-persique qui accueillent de nombreux travailleurs catholiques (philippins notamment). Et dans les vieilles terres chrétiennes d’Irak, de Syrie (dans les zones rebelles) ou d’Égypte, la situation des chrétiens est de plus en plus délicate.
    De même, s’il est jugé normal que les femmes européennes se voilent dans les pays d’islam, il est alors inacceptable que le voile islamique crée des problèmes récurrents dans le fonctionnement des services publics européens (hôpitaux, écoles, administrations). Respecter les coutumes du pays qui vous accueille fait partie de la bonne éducation !
    Enfin la cohabitation sur les mêmes lieux (de vie ou de travail) d’hommes et de femmes de différentes religions débouche sur des mariages mixtes. Mais quand une chrétienne (ou une agnostique) épouse un musulman, elle doit devenir musulmane. Et quand un chrétien (ou un mécréant) épouse une musulmane, il doit lui aussi devenir musulman. La conversion est toujours à sens unique. C’est l’intolérance musulmane qui rend la réciprocité impossible.
    Dans un autre domaine, il est régulièrement demandé que la France reconnaisse des torts à l’égard de l’Algérie. Il est possible qu’il y en ait eu. Mais alors, que l’Algérie reconnaisse aussi ses fautes : l’enlèvement d’Européens transformés en esclaves par les barbaresques d’Alger, la disparition de 3.000 Européens à Oran en 1962 et les massacres de Harkis, le tout pour clôturer une guerre ouverte par l’assassinat d’un couple d’instituteurs (les Monnerot lors de la Toussaint 1954). S’il devait y avoir « repentance », celle-ci ne saurait être à sens unique.
    Le principe de réciprocité doit aussi régir les relations entre Etats et leurs ressortissants. Pourquoi envisager de donner le droit de vote en France à des ressortissants de pays où nos compatriotes qui y séjournent n’ont aucun droit équivalent ? Pourquoi accorder des services sociaux et médicaux à des étrangers sans contreparties ? Un Français qui voyage à l’étranger doit s’assurer avant de partir, ou payer sur place ses soins médicaux ; est-il équitable qu’il finance aussi par ses impôts les soins médicaux des étrangers présents en France lorsqu’ils sont sans ressources (CMU), voire clandestins (AME) ?
    Ce principe de réciprocité pourrait aussi être utilement rappelé dans la vie cultuelle française. Il est étrange d’adopter des attitudes différentes sur le blasphème selon que sa victime est catholique, musulmane ou juive. Le blasphème anticatholique (Piss Christ, Golgota Picnic) est soutenu par les autorités, protégé par la police et subventionné ! Le blasphème antimusulman est toléré mais condamné moralement. Le blasphème antijuif est vigoureusement condamné et fait l’objet de poursuites policières et judiciaires, au titre de la loi Gayssot (la « Shoah ») ou de la loi Pleven (l’antisémitisme). Ce « trois poids, trois mesures » ne facilite pas la bonne entente des uns et des autres et sert à nourrir la revendication musulmane. Ainsi Mahmoud Gozlan, porte-parole des Frères musulmans égyptiens, a-t-il déclaré : « Quiconque doute de l’Holocauste est emprisonné, mais si quelqu’un insulte le prophète, ses compagnons ou l’islam, le maximum que fasse (la France) est de présenter ses excuses en deux mots. Ce n’est ni juste ni logique. »
    Bien entendu, ce principe de réciprocité pourrait aussi servir à éclairer la vie politique française. A gauche, il fonctionne à plein : socialistes, communistes et Verts se soutiennent mutuellement et se désistent les uns pour les autres lors des élections. A droite, il n’en va pas de même ! Pour la gauche l’UMP ne doit jamais voter pour le Front national, ni accepter ses voix. Pour l’UMP, il est naturel que les électeurs FN votent pour ses candidats mais la réciproque est exclue. En ce domaine l’UMP entend recevoir sans jamais donner ; c’est nier le principe de réciprocité.
    La réciprocité doit aussi servir de ligne de conduite en matière de commerce international. Est–il raisonnable d’ouvrir les appels d’offres publics français au monde entier alors que, de la Chine à l’Allemagne, nos partenaires privilégient leurs propres entreprises nationales ?
    Le principe de réciprocité doit aussi conduire à se mettre à la place des autres. Posons-nous la question : trouverions-nous acceptables des ingérences militaires des pays arabes en Europe ou sur le continent américain ? Non ! Voilà qui devrait pousser les pays occidentaux à une certaine retenue dans leurs équipées guerrières au Proche-Orient ou au Machreck !
    Beaucoup des problèmes français et européens viennent d’une perte de discernement des dirigeants politiques et économiques. Le retour à des principes simples pourrait permettre d’éviter bien des difficultés et de rendre les choix plus cohérents et plus intelligents. Le principe de réciprocité est l’un d’entre eux !
    Jean-Yves Le Gallou http://www.polemia.com
    21/09/2012

  • UE : la Résistance libanaise, classée « organisation terroriste »

    Classer le Hezbollah comme organisation terroriste, c’est condamner le principe de « résistance à l’oppression » qui constitue le quatrième droit de l’Homme et du Citoyen (article 2 de la Déclaration de 1789). C’est pourtant ce qu’ont fait les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne. André Chamy revient sur ce reniement de l’esprit européen, sous pression des États-Unis et d’Israël.

     

    Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont décidé, le 22 juillet 2013, d’inscrire la branche militaire du Hezbollah sur leur liste des organisations terroristes.

     

    « Un accord a été trouvé pour y inscrire le Hezbollah », a déclaré un diplomate de l’UE en marge de cette réunion à Bruxelles. Trois autres diplomates ont confirmé ses dires.

     

    Le Royaume-Uni, soutenu entre autres par la France et les Pays-Bas, cherchait depuis le mois de mai à persuader les autres États européens de prendre cette décision.

     

    Londres a mis notamment en avant des « preuves » de l’implication de la branche militaire du Parti de Dieu dans un attentat à la bombe contre un autobus de touristes israéliens, en juillet 2012, dans une station balnéaire de Bulgarie. Cinq Israéliens et leur chauffeur avaient trouvé la mort.

     

    En outre, les partisans des sanctions ont souligné que l’implication croissante du Hezbollah dans la « guerre civile » en Syrie montrait que le Liban était déjà dans une situation fragile et que l’UE devait considérer la possibilité d’attentats en Europe. Cette décision entraîne le gel immédiat des actifs que posséderait éventuellement le mouvement chiite libanais dans les 28 pays de l’UE.

     

    « C’est une bonne chose que l’Union européenne ait décidé de qualifier le Hezbollah tel qu’il est : une organisation terroriste », a commenté le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Frans Timmermans, en marge de la réunion. « Nous avons franchi une étape importante aujourd’hui en sanctionnant la branche militaire, en gelant ses actifs, en perturbant son financement et ainsi en limitant sa capacité à agir », a-t-il ajouté.

     

    Jusqu’à maintenant, l’UE avait résisté aux pressions des États-Unis et d’Israël pour inscrire le Hezbollah sur sa liste noire en expliquant qu’une telle décision pourrait compliquer ses relations avec le Liban, où le mouvement chiite participe au gouvernement, et accroître les tensions au Proche-Orient.

     

    L’implication croissante du Hezbollah dans le conflit syrien, aux côtés de l’armée nationale, n’est pas citée par l’UE, mais elle semble être décisive, car rien de nouveau ne s’est produit pour justifier une décision de nature aussi inique, qui n’est qu’une reculade supplémentaire de l’UE devant les autorités états-uniennes et israéliennes.

     

    Qu’en est-il de cette décision, qui intervient de façon aussi inopportune ?

     

    Les mouvements de résistance sont souvent mal vus, car ils déstabilisent l’autorité établie. L’exemple de Nelson Mandela et de l’ANC est flagrant. Aujourd’hui aucun des puissants ne tarit d’éloge sur Mandela, et sur le sage qu’il était, reconnaissant son intelligence et sa clairvoyance. L’on oublie opportunément que l’ancien président sud-africain et Prix Nobel de la paix, Nelson Mandela a longtemps été inscrit sur la liste noire états-unienne du terrorisme et avec lui son parti, l’ANC. Ces noms ne furent retirés de cette liste que le 28 juillet 2008.

     

    Le Hezbollah, et le Hamas sont aussi mal perçus, alors qu’ils ne sont que la réponse de populations opprimées après des années de mépris et d’humiliation. Qu’est ce qui justifierait que ces populations soient obligées de supporter pendant des années encore les exactions d’une armée d’occupation ? Rien. Il ne leur reste donc que la résistance.

     

    Cette résistance transforme les États ou les groupes qui y adhèrent en bêtes à abattre. Il existe un ordre économique et politique auquel il n’est pas permis de résister. De temps à autre, quelques déclarations d’intention viennent tenter d’atténuer l’impact de l’oppression ressentie, ce à l’instar de quelques voix qui se sont élevées pour protester contre l’invasion israélienne du Liban en 1982, mais aucune n’a été jusqu’à demander une réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU pour exiger le retrait immédiat, comme cela a été fait contre l’Irak après l’invasion du Koweït.

     

    Aucune sanction n’a été prise contre Israël pour sanctionner ses exactions contre des civils au Liban ou en Palestine. Il vient d’attaquer un territoire souverain, en l’occurrence celui de la Syrie, et aucune voix ne s’est élevée pour exprimer sa désapprobation. Tout est toléré venant de cet État qui agit comme seul au monde, dont les frontières évoluent chaque seconde en fonction du grignotage et de l’annexion des territoires, des maisons, des vergers et des lieux de cultes palestiniens.

     

    Évidemment, on n’ira pas jusqu’à préparer une campagne militaire pour obliger les Israéliens à quitter le Liban, lequel est resté sous leur occupation pendant plus de dix-huit ans. Peut-on objectivement faire le moindre reproche à l’encontre de ceux qui ont résisté, si ce n’est que pour certains politiciens libanais corrompus il ne fallait pas s’en prendre aux soldats israéliens ! Le problème est qu’ils sont une armée d’occupation.

     

    Le Hezbollah a pu mener sa guerre de résistance, obligeant l’armée israélienne à se retirer de l’essentiel des territoires qu’elle a occupés pendant dix-huit ans. Ce parti est devenu un acteur à part entière de la scène politique. Il a fait du Liban, qui était balloté par les guerres des autres puissances, une pièce indispensable dans un front de refus et de résistance.

     

    Le Hezbollah a su, grâce aux liens ancestraux entre les chiites du Sud du Liban et ceux d’Iran, bénéficier des aides lui permettant de soutenir la population locale dans sa résistance pour éviter qu’elle abandonne ses terres. Des efforts colossaux étaient nécessaires pour créer des services d’éducation, de santé, d’aides sociales. En même temps il fallait harceler l’occupant pour le pousser vers la sortie.

     

    Plus les opérations étaient spectaculaires, plus leur impact était négatif chez les soldats israéliens, mais positif au sein de la population locale. Au-delà, une large frange de la population libanaise s’identifiait à ces jeunes résistants qui défiaient les soldats sur-entraînés et équipés de Tsahal.

     

    Ces jeunes résistants prolongent l’épopée de l’imam Hussein, participant tous les ans à la fête d’Achoura, qui plutôt qu’une fête est une cérémonie de larmes destinée à raviver la flamme du sacrifice parmi eux. Ils se sont fixés un objectif, celui de l’évacuation des soldats israéliens du sud du Liban. Plus aucun soldat ne sera toléré, c’est ainsi qu’en ont décidé les référents de l’autorité religieuse et politique.

     

    C’est ainsi que l’on retrouve le cheik Ragheb Harb, et le sayed Abbas Moussawi, deux chefs religieux, grands tribuns et très écoutés par le peuple du Sud. Ils se sont dévoués à la cause de l’indépendance contre ceux qui ont, selon eux, souillé leur terre sacrée. Cette terre qui porte sur elle les cicatrices de l’imam Hussein, que l’on guérit au sein des Husseiniehs de chaque bourgade. Ces mêmes Husseiniehs, lieux de recueillement, mais aussi lieux de discussions, de prêches et d’enseignement, ont permis discrètement mais sûrement un travail sur le terrain impliquant toute la population dans cette lutte armée contre l’occupant.

     

    Le cheik Harb et sayed Abbas Moussawi ont été assassinés par les Israéliens, mais leur combat n’a pas cessé. Le calcul misant sur l’anéantissement du mouvement de résistance suite à la disparition d’un de ses chefs a échoué. Rien n’a changé car le projet était en marche avec une structure implacable, se renforçant sans cesse. L’arrivée de l’emblématique sayed Hassan Nassrallah est dans la lignée des autres figures de cette résistance.

     

    Des hommes comme Imad Moughnieh, l’un des chefs militaires de la résistance, assassiné à Damas —est ce un hasard ?—, se comptent actuellement par centaines. Tous n’ont qu’un seul objectif : libérer la dernière parcelle de terrain occupée par Israël. Pour ces jeunes hommes très bien formés, cette guerre n’a rien d’un jeu vidéo suivie sur un réseau informatique, elle est leur guerre, menée sur une terre dont ils connaissent tous les recoins.

     

    Au mois de mai 2000, les soldats israéliens ont dû abandonner leurs postes, leurs prisonniers, et leurs collaborateurs à la cloche de bois. Ils n’ont pas demandé leur reste. Leur erreur était d’avoir continué à occuper une bande de terrain libanais dans l’extrême sud et dans le sud-est du Liban. C’est cette occupation qui allait provoquer l’étincelle de la guerre de 33 jours (juillet-août 2006). Cette bande de terre continuera de hanter les nuits des Israéliens, car ils savent que leur présence n’est pas souhaitée et ne le sera jamais. L’esprit de la Husseinieh s’est définitivement réveillé.

     

    Concernant la situation d’Israël par rapport à la Syrie et au Liban, sous le titre « La guerre qui fait entrer Israël contre le Hezbollah et ses alliés » l’ancien directeur du renseignement Proche-Orient/Afrique du Nord au ministère US de la défense Jeffrey White a publié une étude fort « instructive ». Son élément le plus important est que « si la guerre éclatait à nouveau sur les frontières de la Palestine pour tenter d’occuper le Liban, elle ne sera pas comme le conflit de juillet 2006, mais elle sera peut-être "décisive", et conduira à une transformation de toute la région ».

     

    Surprenante analyse, qui reprend des termes utilisés par le sayed Hassan Nassrallah, rappelant dans ses discours depuis plus de deux ans que si Israël ose s’attaquer le Liban, c’est la région entière qui changera. Cette affirmation semble donc être intégrée dans les réflexions des officines de sécurité aux États-Unis.

     

    Jeffrey White, qui est maintenant expert au Washington Institute for Near East Studies, a donné une conférence pour présenter son étude. Il y a souligné que « Le théâtre des hostilités comprendra 40 000 miles carrés », ce qui équivaut à 64 000 kilomètres carrés, comprenant le « Liban et Israël, ainsi que des parties de la Syrie ». Il a ajouté que « la fin des hostilités en 2006, a marqué le point de départ des préparatifs de la prochaine guerre », et que « les parties ont utilisé une approche offensive par rapport aux précédentes confrontations. »

     

    White a prédit que les combats se concentreront sur la frontière nord d’Israël et dans le sud du Liban, avec un certain nombre de « théâtres secondaires » pour les affrontements. « Le Hezbollah au Liban sud essayera de repousser violemment l’attaque vers le sol de l’agresseur, tandis qu’Israël va essayer d’atteindre le [fleuve] Litani, et même au-delà du Litani, où se trouveraient les roquettes du Hezbollah », a t-il poursuivi.

     

    Dans une tentative de décrire l’« importance des pertes libanaises » dans cette guerre, White a déclaré qu’ « Israël viserait à brûler l’herbe au Liban au lieu de la tondre », et a souligné que le sort de la guerre dépendrait de «  l’invasion terrestre israélienne. » Il a affirmé que bien que l’armée israélienne ait été entraînée pour se battre dans des villes et zones peuplées, elle subirait des pertes importantes. Il a déclaré que le Hezbollah essayerait d’absorber l’attaque Israélienne, mais ne reculera pas. «  La bataille du Sud serait décisive ».

     

    White a déclaré que les prévisions israéliennes indiquent que le « Parti de Dieu procédera aux tirs de roquettes à raison de 500 ou 600 par jour en direction d’Israël ». Il a noté que la qualité de la plupart des roquettes possédées du Hezbollah est devenue nettement supérieure à ce qu’elle était en 2006. Il a ajouté que contrairement à 2006, « Israël agira pour détruire l’infrastructure civile libanaise tout en alléguant que le gouvernement libanais est responsable des actions du Hezbollah ».

     

    Il a conclu que les scénarios de la guerre sont au nombre de trois, et comprennent :
    - une solution décisive,
    - des combattants fatigués,
    - ou une solution imposée.
    Selon White la solution décisive ne pourra qu’être en faveur d’Israël afin de mettre fin à la menace du Hezbollah et de dicter ses conditions. En revanche, les deuxième et troisième scénarios aboutiront à un « désordre, comme à la fin de la guerre en 1973 et 2006, et les combattants continueront de se préparer pour une nouvelle guerre ».

     

    À son tour, a averti l’ancien officier de l’armée US et chercheur au Center for a New American Security, Andrew M. Exum, toute occupation israélienne du Liban serait un cauchemar pour les Israéliens. Diplômé de l’Université américaine de Beyrouth, il a déclaré que « l’intérêt supérieur d’Israël, dans le cas où le Hezbollah tuerait un diplomate israélien en représailles à l’assassinat d’Imad Moughnieh, ou s’il procédait à l’enlèvement d’un soldat, nécessiterait des frappes particulièrement douloureuses au cours des trois ou quatre jours suivants ».

     

    Exum a indiqué qu’au cours de la guerre de 2006, la communauté internationale était favorable à Israël durant la première semaine, mais au vu des pertes libanaises par rapport aux israéliennes et compte tenu de l’habilité des Libanais dans leurs rapports avec les médias internationaux, la sympathie à l’égard d’Israël s’est inversée et s’est retournée contre l’État Hébreu.

     

    Il a dit que, sur la base de l’expérience de la guerre de 2006, quand « les Israéliens promettent qu’ils détruiront la banlieue sud (de Beyrouth) complètement, le monde sait qu’ils le feront », ainsi selon cet ancien officier, cette situation « contribue à renforcer l’équilibre de la terreur et de la dissuasion entre les parties et augmente la pression sur les épaules du Hezbollah pour éviter de fournir un prétexte à Israël justifiant son attaque contre le Liban ».

     

    Exum explique que « la trêve sur le terrain entre Israël et le Hezbollah, est la démonstration de l’équilibre des forces. Elle est la meilleure garantie de paix et de dissuasion », qui serait selon lui « nuisible pour le Hezbollah sur le long terme ». Il a conclu que « toute nouvelle guerre ne serait pas dans l’intérêt des Israéliens et des Libanais, ni dans l’intérêt des États-Unis » au Proche-Orient en général.

     

    Ce que les deux spécialistes ont omis de préciser est qu’Israël craint actuellement de se battre sur un front intérieur, car l’idée que le Hezbollah ait pu recruter des agents sur son territoire hante les esprits de certains de leurs responsables. Au mois d’octobre 2002, un ancien lieutenant-colonel de Tsahal a été inculpé pour espionnage. Cette décision a été rendue publique le 24 octobre 2002. L’inquiétude régnait déjà dans l’État hébreu.

     

    Ces informations sont prises très au sérieux par l’opinion israélienne, et prennent de plus en plus d’ampleur. Cette situation ne s’est pas arrangée après que le chef du Hezbollah, sayed Hassan Nassrallah, ait divulgué des images captées par les drones israéliens et piratées par les équipes techniques du Parti de Dieu. Les autorités israéliennes ont fini par reconnaître la réalité du piratage tout en précisant qu’elles l’avaient su et avaient modifié le codage de leur transmission en conséquence.

     

    Ce même piratage avait permis au Hezbollah de piéger une escouade de soldats israéliens au cours d’une opération d’infiltration dans la commune d’Anassarieh au sud du Liban pour assassiner un de ses responsables. C’est l’ensemble de cette formation de Tsahal qui s’est trouvée prise en tenaille et a été décimée.

     

    En tout cas, ces histoires réelles font partie des éléments remarquablement utilisés par la communication du Hezbollah et qui font très mal à l’opinion israélienne. Elles contribuent à maintenir ce climat de terreur et de dissuasion entre les parties sur le terrain, car si le Liban craint certainement les destructions massives, Israël craint beaucoup autant pour ses soldats que pour ses civils. Cela conduit à ce que chacun sache qu’il a un prix à payer, sans que personne n’ait envie de payer l’addition.

     

    Se retirer totalement du territoire libanais serait considéré comme un camouflet supplémentaire pour l’« armée invincible ». Y rester devient de plus en plus dangereux. Surtout rester pour quoi faire ? Jusqu’à présent le rôle de l’armée israélienne était celui d’un gendarme, mais si l’on n’a plus peur du gendarme, à quoi sert-il ? Le pire pour Israël est que l’équation s’est totalement modifiée, son armée ne maîtrise plus toutes les données et est actuellement exposée à de fortes probabilités d’échec dans ses opérations.

     

    Cette situation finit par atteindre le moral des troupes à tel point que les soldats ne savent plus pourquoi ils doivent se battre. Tsahal est-il toujours l’armée de « défense d’Israël », ou est-il devenu l’armée des massacres de Qana et des « bavures » ? Une armée qui se bat contre un ennemi invisible commet nécessairement des bavures et en commettra encore. Jusqu’à quand l’armée et la société israéliennes supporteront-elles ces infamies ? Les habitants de Qana disent de leur ville : « C’est là que Jésus a transformé l’eau en vin, et c’est là que les Israéliens ont transformé l’eau en sang ».

     

    Ces contradictions ont fait qu’au fil des années la critique de la politique israélienne n’est plus un tabou. Jusqu’à l’invasion du Liban, oser critiquer les décisions israéliennes était assimilé à un acte antisémite. Tel est de moins en moins le cas. Des juifs et des non juifs critiquent cette politique expansionniste. L’appel de JCALL (European Jewish Call for Reason) est la démonstration qu’il existe bien une cassure dans le soutien dont bénéficiait la politique et les gouvernements israéliens.

     

    Cet appel est intéressant, car tout en assurant un soutien indéfectible à l’État d’Israël, il se montre particulièrement en opposition avec les décisions prises par les gouvernements successifs, notamment en matière d’annexion et de colonisation. Les signataires estiment qu’Israël devra changer de politique pour survivre.

     

    Or nous voyons que l’existence d’Israël est à nouveau en danger. Loin de sous-estimer la menace de ses ennemis extérieurs, nous savons que ce danger se trouve aussi dans l’occupation et la poursuite ininterrompue de la colonisation de la Cisjordanie et des quartiers arabes de Jérusalem-Est, qui sont une erreur politique et une faute morale. Et qui alimentent, en outre, un processus de délégitimation inacceptable d’Israël en tant qu’État.

     

    Ces faits expliquent le malaise vécu, entre autres, par la diaspora juive. Ces mêmes sentiments sont également exprimés par une frange de la population israélienne de l’intérieur, laquelle ne semble pas être écoutée par une classe politique qui rivalise d’outrance et d’excès.

     

    L’UE vient à travers sa décision de déclencher les hostilités, en allant dans le sens contraire de l’Histoire. Les responsables Européens savent parfaitement que cette décision n’a sur le plan pratique aucune utilité. Les membres de la branche armée du Hezbollah sont inconnus. Leur force est justement le secret qui les entoure. Quelles sanctions prendre contre des hommes invisibles.. ?

     

    Quant aux sanctions économiques, elles sont risibles, car les services de renseignement européens savent que le Hezbollah ou ses membres n’ont pas d’avoirs en Europe. La décision est donc symbolique et est aussi précaire qu’injustifié. En effet, concernant l’attentat de Bulgarie, cet État vient de déclarer qu’il n’existe aucune preuve de l’implication du Hezbollah [1].

     

    Devant l’impossibilité de contester au Hezbollah sa qualité de mouvement de résistance contre l’occupation, on a inventé ce prétexte, et on a laissé filtrer la vraie raison, mais qui n’est pas reprise officiellement : sa participation au conflit syrien.

     

    C’est d’autant plus étonnant que depuis le début du conflit syrien le mouvement politique libanais du Futur, entre autres —avec ses responsables, à commencer par l’ancien Premier ministre Saad Hariri—, a brillé par sa participation plus qu’active en hommes et en armes, sans pour autant être qualifié de mouvement terroriste.

     

    Le Hezbollah a combattu et combat en Syrie Jabhat Al-Noussra, considéré aujourd’hui par les occidentaux comme une organisation terroriste. Comment peut-on combattre les terroristes et être considéré terroriste ? En réalité, le Hezbollah a pour le moins perturbé les projets occidentaux pariant sur la chute de l’État syrien devant les agressions internes et externes, il doit en payer le prix.

     

    En combattant en Syrie, le Hezbollah protège ses arrières. Les vrais terroristes, terrorisaient les civils libanais dans la plaine de la Bekaa, à Akkar à l’est et dans le Nord du Liban. Ces groupent se sont bien installés dans plusieurs dizaines de villages au Liban au prétexte d’être des réfugiés, sans que personne en l’absence d’un État fort, ne puisse vérifier leur qualité.

     

    Ils ont commis des attaques contre l’armée libanaise accusée maintenant d’être pro-Hezbollah, lequel prône le slogan de la résistance « Le Peuple, l’Armée et la Résistance sont la force du Liban contre toute agression ». Fallait-il que le Hezbollah néglige ces risques pour éviter d’être classé organisation terroriste ? Informé de cette rumeur de classement depuis des mois, sayed Hassan Nasrallah avait du reste annoncé qu’il n’en avait cure…

     

    Toutefois, cette annonce est regrettable et menace d’une multitude de répercussions. A-t-on mesuré la portée de cette décision, dont l’effet médiatique serait le seul intérêt ? Pire encore ! le présent article sera t-il considéré comme une « apologie du terrorisme » ? … Seul l’avenir nous le dira. Le but final serait de faire taire toutes les voix qui défendent les mouvements de résistance.

     

    La vérité est que les Européens sont devenus schizophrènes, car ils voient la paille dans l’œil du voisin, mais pas la poutre dans le leur.

     

    André Chamy   http://www.voltairenet.org

     

  • Intervention de Pierre Hillard - La France à l'épreuve de l'Union Européenne - 17 avril 2013

  • L'incohérence des partisans du Traité d'Amsterdam ou de Lisbonne arch 2010

    Un argument souvent avancé est l'incohérence politique du NON, ce qui est faux ! Quant au OUI, les partisans de droite disent que la Constitution européenne sortira la France du socialisme, ce à quoi François Hollande répondait que la Constitution permettra une Europe plus sociale, en un mot, plus socialiste. Où est donc la cohérence politique du OUI ?
    La grande différence avec le vote sur Maastricht, c'est qu'en 1992, on avait pu faire croire n'importe quoi sur l'euro qui allait amener une croissance forte, faire diminuer le chômage... Edmond Alphandéry avait écrit un livre sur le Soleil de l'euro. Les Français n'ont vu qu'une croissance très faible, très inférieure à la croissance mondiale et américaine dans toute la zone euro, le chômage qui augmentait, les délocalisations accentuées par un euro trop fort ...
    Les électeurs ont voté cette fois en connaissance de cause. Les fondamentaux sont comme toujours économiques et le vote est une somme de votes individuels qui sont fondés pour chacun sur la perception que chaque individu a de l'Europe et de son apport ou non pour lui et pas sur la lecture d'un texte dont tout le monde se fiche.
    La grande question sous-jacente à l'Europe est son utilité dans un contexte de mondialisation. L'Europe est-elle déjà une idée dépassée, est-elle un rempart contre la mondialisation ou alors l'a-t-elle au contraire accélérée ?
    Les partisans du OUI disent pieusement que l'Europe nous protège contre la mondialisation. Ceci est démenti par les faits. Cela fait une belle affaire pour un futur licencié de savoir que son entreprise délocalise en Tchécoslovaquie plutôt qu'en Chine. On a fait miroiter l'Europe-puissance aux Français. Ils s'aperçoivent qu'on a construit dans les faits une Europe libérale qui fait du dumping social vers le bas. On a souvent entendu ce slogan ridicule : « L'Europe, la France en plus grand ». Que ne dirait-on pas si les Allemands disaient « L'Europe, l'Allemagne en plus grand », pourquoi pas la Belgique en plus grand ?
    Il faut aussi rappeler que l'article 1-41 stipule l'intégration constitutionnelle de l'Europe dans l'OTAN. Quelle marque d'indépendance vis-à-vis des Etats-Unis ! On ne construit donc que l'Europe du pacifisme, des droits de l'homme et du libéralisme débridé qui fait sortir les usines et installer les mosquées. Quel sentiment de puissance peuvent donc éprouver les européistes ? La Constitution fait aussi la part belle à l'islam puisque les musulmans auront le droit garanti par la Constitution de manifester leur religion collectivement en public. Les Français en viennent à se demander si le cadre national n'aurait pas été plus souple face au défi de la mondialisation qu'on nous décrit comme irréversible. Autrefois, le capitalisme a pratiqué de façon heureuse une politique de hauts salaires pour les ouvriers. Maintenant le seul discours est qu'ils sont trop chers quoi qu'ils fassent, comparés aux autres pays, parfois même d'Europe.
    Patrice Gros-Suaudeau