Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Europe et Union européenne - Page 1027

  • Le Siècle Post-Européen

    Les exactions soutenues des croisades de l’austérité financière transatlantique continuent de manufacturer leurs pathologies en Europe en imposant une nouvelle grammaire de la croissance pour l’avenir du vieux continent. Aujourd’hui, à l’instar d’une pilule du lendemain, l’austérité financière se vend bien comme l’ultime alternative pour une relance économique. L’argumentaire tout trouvé consiste à postuler que bien que nous soyons sortis de la récession, nous subissons les effets d’une dépression déflationniste. On rassure que les obligations de la dette seront honorées. Concomitamment, les salaires sont en chute libre, la spéculation immobilière a retrouvé sa vitesse de croisière. Pendant ce temps, le coût réel de la vie connait une hausse notoire quand bien même il faut paradoxalement dégager des revenus pour le service de la dette. Un truisme qui ne souffre pas de propagande. Le service de la dette est en passe de phagocyter les autres activités économiques, voire, l’investissement indispensable pour les générations futures.

     

    Les djihadistes de l’austérité financière ont réussi à coloniser le discours public de leurs maître-récits d’une économie des agonisants. De fait, ils semblent, à ne point s’y méprendre, des serviteurs dociles des intérêts des créanciers internationaux. Pour illustration, gouvernements de centre-droit ainsi que leurs alliés dans le business international instrumentalisent la crise fiscale à desseins pour opérer des coupes sombres dans les dépenses sociales bien que celles-ci n’ont aucun rapport avec les causes de la récession. Ce compromis tacite avec les créanciers internationaux contribue doublement à la marginalisation de l’Europe dans les relations internationales, d’une part, tout en tissant le lit d’une dynamique d’insécurité humaine et de retrait stratégique et économique pour le continent, d’autre part. Le retrait programmé de l’Europe du centre du monde va au-delà d’une simple crise de l’eurozone. L’Europe semble avoir renoncé à ses grandes ambitions de locomotive économique du monde pour enfiler le brassard de capitaine de la micro-finance des agonisants.

     

    Du Miracle Economique à la Micro-Finance des Agonisants

     

    Après la Seconde Guerre Mondiale, la dette publique Américaine dépassait 120% de son PIB. Contrairement aux dogmes des élites financières en vogue aujourd’hui, la dette Américaine ne fut pas une menace à la prospérité économique des Yankee. Bien au contraire, l’Amérique choisit de vaincre la dette, non par des mesures punitives d’austérités financières, mais plutôt par une libération de son génie économique par le recours à l’innovation industrielle. Fidèle à son passé, l’économie Américaine est sortie du creux des turbulences économiques après le plan de stimulus de l’ordre de $775 billions de dollars lancé par le président B. Obama en 2008.

     

    Contrairement aux USA, la Grande Bretagne et certains pays en Europe ne sont pas encore sortis de la récession en dépit de leur programme d’austérité. En 2010, le gouvernement du Premier Ministre Britannique, David Cameron, a choisi d’opérer des coupes sombres budgétaires dans les bénéfices de santé et les aides sociales. George Osborne, le chancellier du trésor britannique annonça une mesure d’austérité de l’ordre de £83 milliards de compression budgétaire. Ces mesures d’austérité ont coûté 200.000 jobs dans la construction et la maintenance de l’immobilier en 2011. Dans les rues de Londres, on estimait que le nombre de jeunes sans abri a connu une hausse de 32% entre 2010 et 2011. L’Irlande pour sa part, enregistrait 68% de hausse des sans-abri. Tandis que Barcelone connaissait 31% de sans-abri entre 2008-2013. Le Portugal comptabilisait 25% d’augmentation de sans-abri entre 2007-2011. En Grèce, Le taux de sans-abri a connu une hausse de 25% entre 2009 et 2011.

     

    Le choix de mesures punitives d’austérités ont des répercussions graves sur la qualité de la santé publique et de la sécurité humaine. Pour sa relance économique, la Grèce s’est vue imposée les plus larges coupes draconiennes en Europe depuis la Seconde Guerre Mondiale. Rien qu’en 2009, le budget de santé publique en Grèce a connu un effondrement de €24 milliards d’euros à près de €16 milliards d’euros. Traduites en coût humain, ces mesures autoritaires se sont illustrées, entre janvier et mai 2011, par une hausse de 52% du taux de seropositivité dans la pandémie du VIH/Sida. La Grèce a opéré des coupes radicales dans son budget de santé publique sous la pression du Fonds Monétaire International et de la Banque Centrale Européenne. Entre juillet et août 2010, la Grèce a vu l’apparition, la plus large en Europe depuis 1996, d’une épidémie du Virus du Nil Occidental. Aujourd’hui, nous assistons au retour de la malaria, de l’augmentation du taux de suicide et des homicides en Grèce. Ces regressions brutales dans la sécurité humaine ont été largement occultées par la littérature fiscale et les plans de redressement économique. Elles ont eu pour effet de masquer le fait que l’Europe tout lentement est en train de s’exclure du centre du monde. 

     

    Le Traité de Lisbonne de 2007 posait les jalons d’une Europe comme marché mondial le plus compétitif. Le rêve européen d’une économie de la connaissance apporterait caution à la qualité de son capital humain, liquidant ainsi de sa zone les bas salaires. L’absence d’une Europe de la recherche scientifique et de l’innovation technologique ou d’une eurozone de l’énergie et de l’environement sonne en faux contre les lyriques élitistes de l’Union. Les grands maux de l’Europe ne sauraient se décliner grosso modo en ce double handicap historique souvent relayé par la presse : les crises budgétaires et le financement du bien-être social. L’Europe a perdu le centre du monde par son auto aliénation par rapport à sa responsabilité financière, économique, politique et démographique.

     

     

     

    La Vieille Europe Demilitarisée et Désargentée

    L’Europe représente ¼ de la production écononomique mondiale. Elle se pose comme le plus large partenaire économique des USA avec plus de $600 milliards de commerce annuel. Mais le piédestal économique de l’Europe prend appui sur du sable mouvant. Avec ses 500 millions d’habitants, la population Européenne est sur une forte pente de vieillissement démographique. D’ici 2050, le ratio des retraités relativement à la classe des travailleurs va simplement doubler de 0.54. Dans la même période, la population européenne va décliner de 20 millions, avec pour corollaire, un déséquilibre de la stabilité fiscale du continent. Les pensions retraites généreuses, la faible mobilité du travail, l’hostilité contre l’immigration comme gage de renouvellement démographique ainsi que le système exorbitant de taxation provoqueront un déclin significatif du rayonnement économique en Europe. L’exit de l’Europe du centre économique mondial s’accompagnera de sa marginalisation diplomatique et militaire.

    Aujourd’hui, semblent tournées définitivement les pages où l’Europe était au centre de la diplomatie mondiale et du théâtre des deux grandes guerres mondiales ainsi que des programmes de reconstruction post-crise. Avec un budget de défense de l’ordre de $250 milliards par an, l’Europe compte environ 2 millions de troupes bercées dans l’ambiance d’une culture largement anti-militaire, faute d’ennemis. L’armée continentale manque de pertinence en ce sens qu’elle n’a pas les moyens d’une auto-projection en dehors de l’Europe continentale. Le rêve d’une politique commune de défense européenne se heurte à l’insularité particulière des entités nationales. En matière de défense, les forces spéciales européennes manquent de vision commune stratégique géopolitique autant pour le continent que la stabilité du monde. Ce qui la rendrait quasi-amorphe et assoupie, pour ne pas dire vulnerable.

     

    Aujourd’hui, la vieille Europe se métamorphose progressivement en une relique de musées de luxe à contempler pour les touristes Asiatiques. Le siècle post-européen a rattrapé le vieux continent ! L’Europe gagnerait cependant l’absolution des pays émergents en tempérant ses programmes austères par un allègement de la dette et par le choix d’une politique plus attrayante de nouveaux investissements. Cette stratégie ne peut être efficiente que si elle intègre l’européanisation des politiques fiscales et d’investissements dans sa zone pour freiner son expulsion forcée du centre du monde.

     

     

     

    Narcisse Jean Alcide Nana, International Security Studies

     

    Bibliographie 

    - Richard N. Hass, Foreign Policy Begins At Home : The Case For Putting America’s House In Order (New York, Basic Books, 2013)

     

    - Robert Kuttner, Debtor’s Prison : The Politics of Austerity Versus Possibility (New York, A. Knopf, 2013)

     

    - David Stuckler & Sanjay Basu, The Body Economic, Why Austerity Kills : Recessions, Budget Battles, and The Politics of Life and Death (New York, Basic Books, 2013)

    http://www.agoravox.fr

  • Italie : Des maghrébins pillent un patronage et défèquent sur l’autel de l’église

     

    Italie : Des maghrébins pillent un patronage et défèquent sur l’autel de l’église

    25/07/2013 – 12h00
    MANTOUE (NOVOpress) –
    C’est un nouveau coup dur pour la paroisse. Libiola appartient à la ville de Serravalle a Po, dans le Mantouan, en Lombardie. Elle a été durement frappée par le tremblement de terre de mai 2012 et l’église baroque est toujours fermée pour travaux. On se souvient que le séisme qui avait ravagé le Nord-Est de l’Italie avait aussi eu pour effet de faire éclater les problèmes de cohabitation avec les immigrés musulmans. Un plat avec de la sauce bolognaise, servi par erreur à une jeune musulmane dans un camp pour réfugiés, avait ainsi déclenché une véritable émeute.

     

    À Libiola, la vie, depuis, essaie de reprendre. Jeudi dernier, le curé et les deux religieuses qui animent le patronage avaient emmené les enfants pour une journée en montagne. Quatre jeunes Marocains (l’un habitant du quartier, les autres demeurant à côté) en ont profité pour s’introduire par effraction dans le presbytère. Ils ont forcé la porte de la chambre de la sœur supérieure et ont volé ce qu’ils ont pu y trouver comme argent, à savoir les cotisations des enfants et le bénéfice d’une soirée risotto récemment organisée par les parents : 80 euros en tout et pour tout.

    Les maghrébins ont ensuite, selon la formule de la Gazetta di Mantova, « voulu laisser un signe ». Ils ont découpé un pan de la tente en plastique qui sert d’église provisoire depuis le tremblement de terre. Et ils ont uriné et déféqué sur l’autel. Une voisine les a vus s’enfuir et a reconnu celui qui habite dans le quartier. Les carabiniers ont pu identifier les trois autres.

    Le curé, l’abbé Eugenio Ferrari, s’est finalement décidé à porter plainte. « S’ils étaient venus voler de l’argent parce qu’ils ont faim, explique-t-il, je n’aurais pas même porté plainte : je leur aurais pardonné. Mais ce qu’ils ont fait dans l’église est un geste sur lequel on ne peut pas passer, c’est inqualifiable ».

    « Je suis désolé, ajoute l’ecclésiastique, parce que, à ce qu’il semble, cet acte a été accompli par quatre jeunes Marocains. Ils ont montré leur mépris vis-à-vis de notre religion. Mais si moi je faisais la même chose dans une mosquée, ils me couperaient le cou, oui ou non ? »

    http://fr.novopress.info

  • L'ÉCONOMIE DÉTRUIT L'ÉTAT-NATION

    La pensée est devenue unique - parait-il - et l'on peut même dire qu'elle est devenue économique et d'un seul courant. Le seul mot d'ordre actuel est la destruction de tout esprit national et cela passe par la machine de guerre économique.
    La France, plus vieil État-Nation de l'Occident, a toujours eu une politique économique organisée dans un cadre national depuis les rois, et en particulier Louis XIV, jusqu'au général De Gaulle qui était animé du volontarisme économique le plus solide : plan calcul pour l'informatique, programme spatial, armement nucléaire le plus moderne, aérospatiale...
    Depuis Pompidou, ancien directeur de la banque Rothschild, et Giscard, sans discontinuer, les gouvernements n'ont fait qu'organiser le démantèlement économique de la France pour la soumettre aux «lois» du marché mondial.
    Les capitaux, la Finance internationale sont les maîtres de l'économie. L'emploi n'est plus une priorité et, l'on pourrait même dire, qu'il est le dernier des soucis. Vis à vis de celui-ci n'existe que le pieux discours sur la baisse des charges, la flexibilité des salaires ou le discours infantile d'Alain Madelin « si le libéralisme était vraiment appliqué, tout irait mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Mais en fin de compte seule compte la bonne santé des marchés financiers.
    L'État ne peut plus intervenir dans un cadre national. D'ailleurs tous les outils qui étaient à sa disposition lui sont enlevés les uns après les autres.
    La Banque de France n'existe plus et la Banque Centrale européenne est indépendante des gouvernements. Toute politique monétaire est donc extrêmement limitée. Quant à la politique budgétaire, les fameux critères de Maastricht l'anéantissent presque totalement.
    L'État de régulateur devient même dérégulateur. La croissance et la création d'emplois ne sont plus des objectifs dans une économie sous la domination des marchés financiers.
    Le productif est soumis au financier. On ne raisonne qu'à travers la sphère monétaire et non plus celle réelle des biens et des personnes. Ceci est bien sur totalement contraire à l'intérêt réel des agents économiques, à part celui de quelques financiers. La pensée keynésienne de régulation, qui a fait ses preuves, qui s'effectuait très bien dans un cadre national et avait comme objectif une augmentation des biens et de l'emploi (donc du bien-être économique), n'a plus de raison d'être dans le contexte économique actuel sauf pour des pays qui ont gardé leur souveraineté comme les États Unis, le Japon, la Norvège, la Suisse et dans une certaine mesure la Grande Bretagne (pays qui ont tous moins de chômage).
    Cette pensée unique qui se veut irremplaçable est bien sûr fondée sur des prémisses idéologiques de la fin des Etats-Nations où tout ce qui peut rappeler l'idée d'une vision nationale est à bannir. L'Euro fait partie de cette logique puisque les nations n'ont même plus leur propre monnaie et seront complètement immergées dans les mécanismes financiers internationaux. De Gaulle disait souvent : « l'intendance suivra ». Maintenant il faut inverser cette, phrase : c'est à partir de l'économie que les Etats-Nations et leurs structures seront détruits de façon inexorable. Jacques Chirac, comme les socialistes, a totalement accepté cette nouvelle pensée économique.
    Un changement de politique ne pourra s'effectuer que par un changement des hommes politiques en place et par un renouveau total de la classe politique et des partis. Les Français par un sursaut de survie pourront alors empêcher la destruction et la mort de leur nation. Ceci serait même avantageux sur le plan économique, car la France aurait de nouveau le choix de la croissance et du plein emploi. Les années où la France était souveraine correspondent aux périodes de forte croissance et de plein emploi. La construction européenne s'est accompagnée, elle, d'une croissance de plus en plus faible et d'un taux de chômage de plus en plus grand. Ce changement est d'autant plus réalisable que la France est, quoi qu'on dise, la 5° puissance industrielle mondiale et n'est pas du tout le nain économique qui nous est décrit par les «anéantisseurs» de notre pays qui cherchent à tout prix des raisons et des prétextes pour accélérer sa disparition et la faire accepter par les Français eux-mêmes. La pensée qui se veut unique n'est pas du tout incontournable mais est un choix idéologique. D'autres choix sont possibles tout en restant dans des cadres nationaux et d'échanges réciproques. La France peut très bien continuer à exister au milieu des autres pays européens sans disparaître.
    Mais ceci ne se fera pas grâce à un gouvernement socialiste qui a complètement accepté la logique de la mondialisation. La seule différence avec la droite est qu'il met un léger baume de social.
    Il faut donc une rupture totale grâce à un parti qui prône de nouveau une France souveraine, tant sur le plan politique qu'économique.
    par Patrice GROS - SUAUDEAU Statisticien - Économiste  1997

  • Europe : la construction automobile a-t-elle un avenir ?

    En Europe, la capacité de production des usines automobiles est sous-employée. En 2010, elle atteignait seulement 69 %, elle est remontée à 82 % en 2011. Le patron de Fiat-Chrysler, Sergio Marchionne, ne voit pas d'autre solution que de fermer de nombreuses usines en Europe, une dizaine... Il saute directement à la solution sans dire pourquoi le marché en est arrivé là. Nous l'apprendrons un peu plus loin. Il pointe certes la mévente des petites voitures, et leurs prix tirés vers le bas qui ne génèrent pas une rentabilité suffisante. Est-ce la seule explication ? On peut assurer que non, il y a la solvabilité des acheteurs, leur vieillissement, la concurrence étrangère, le prix des carburants et de l'entretien, les assurances, la répression routière, la difficulté d'obtenir son permis, et son prix, etc. Qui dit fermeture dit licenciements. Rappelons qu'en 2008, les industries de la construction automobile des 27 pays de l'Union européenne employaient 2 420 000 salariés.
    Selon lui, « c'est à l'Europe de prendre en charge cette transition, car individuellement, les gouvernements des différents pays ne le feront pas. » Il suggère un « effort coordonné » de façon que « la douleur soit partagée [...] Si l'Europe bloque cette restructuration, les constructeurs ne pourront pas investir suffisamment pour moderniser leur outil de production et monter en gamme » Monter en gamme signifierait-il que les petites voitures sont abandonnées et laissées aux constructeurs automobiles situés hors d'Europe, y compris des marques européennes, pour ne conserver que les véhicules haut de gamme ? Certes, mais les modèles premium ne sont-ils pas déjà monopolisés en très grande partie par les constructeurs allemands ? Et l'export en direction de la Chine en particulier restera-t-il longtemps encore ouvert aux importations sans que les autorités chinoises imposent l'implantation d'usines sur place ? Quid alors de l'exportation et de la production européenne ? Ce qui est certain, c'est que l'Europe serait alors condamnée à importer ses petites voitures ! Fabuleux, non ? Néanmoins, Sergio Marchionne suggère que l'Europe mette en place « un mécanisme de soutien financier » pour rendre supportable les inéluctables licenciements et un « système de protection sociale (qui) assure la transition » de manière à donner du « soin et de l'attention » aux futurs licenciés. Mais quid des dizaines de milliers de ceux qui ne seront pas embauchés ? Qui osera affirmer que la crise est derrière nous ?
    LA COMMISSION EUROPÉENNE TIRE CONTRE SON CAMP
    En 2011, la Commission européenne a signé un accord de libre-échange avec la Corée du Sud. Le patron de Fiat-Chrysler lui reproche sa vision "bucolique" des relations commerciales internationales. Il ajoute, nous partageons son opinion depuis bientôt 20 ans : « Nous sommes tous, bien sûr, pour un monde meilleur où il n'y aurait plus de barrière : c'est une idée séduisante. Mais quand on regarde la réalité, c'est plus compliqué à faire fonctionner. » Quels sont les résultats immédiats de l'application de l'idéologie libre-échangiste bruxelloise, fanatique de la concurrence libre et non faussée ? En 2011, la Corée du Sud a exporté 436 000 véhicules vers l'Union européenne, plus 150 000 en un an. Les constructeurs européens 75 000 seulement, le marché leur restant relativement fermé. Il faut oser ! Soit 15 000 exemplaires supplémentaires seulement. Et encore, souligne M. Marchionne, s'agit-il de modèles haut de gamme allemands. Conclusion « Cet accord a été une erreur, personne n'y a rien gagné sauf les marques premium. »
    Et ce n'est qu'un début. Sont en cours des négociations de libre-échange avec l'Inde, le Japon, d'autres pays asiatiques et du Mercosur. Ce patron qui mériterait de militer dans un parti souverainiste ou de figurer au Comité de soutien de Marine Le Pen ou de M. Dupont-Aignan considère que le problème ce sont « les conditions de concurrence (qui) ne sont pas comparables », du fait du soutien de la Corée à son industrie et de barrières non douanières. Un exemple, le gouvernement coréen pénalise les concessionnaires qui distribuent des voitures étrangères. « Au Japon, l'État soutient la demande de mini-voitures, un segment réservé aux Japonais », précise-t-il. Le mot est lâché, pour se protéger, oui, se protéger « l'Europe devra vérifier la prochaine fois qu'elle sait ce qu'elle signe » avant de conclure un nouvel accord de libre-échange, insiste-t-il.
    À ce point de la rédaction, on ne peut que se scandaliser de l'indifférence, de l'incompétence, de la nocivité, de la complicité sans doute, à la fois des fonctionnaires, hauts notamment, des conseillers des ministres, des ministres eux-mêmes. Comment peuvent-ils ainsi tirer contre leur camp ? Le réquisitoire se poursuit « L'Europe pousse à signer des accords de libre-échange, souvent inégalitaires, alors même que l'industrie manque de compétitivité sur ce continent et ne peut pas survivre par elle-même » On comprend mieux maintenant pourquoi les constructeurs sont en situation de surproduction. Il s'agit du manque de compétitivité aggravée par les conséquences du libre-échangisme qui permet l'introduction en masse de véhicules bon marché. Pour la France, le coup de grâce a été porté à notre industrie automobile par Renault, entreprise dont l'État français est actionnaire, avec l'ouverture d'une usine au Maroc, dont la production est majoritairement destinée au marché français. Depuis 1945, sous l'impulsion des grandes firmes américaines l'enseignement de la doctrine idéologique libre-échangiste a été imposé aux universités américaines financées par ces entreprises ; les prix Nobel assurèrent le relais, à l'exception notoire de Maurice Allais, méprisé et ignoré ; les organismes internationaux mondialistes (FMI, GATT, OMC, OCDE), le Siècle, Bilderberg, etc. propagèrent et imposèrent le dogme ; les "élites" économiques issues des grandes écoles qui avaient tété le lait empoisonné à la source du "savoir" n'imaginaient pas que le libre-échangisme est nocif, etc. Résultat, il fallait abattre les frontières et laisser les portes grandes ouvertes, s'opposer aux partis souverainistes et nationaux, ridiculiser leurs critiques et leurs propositions. Etc. On en est là, et on vient de voir ci-dessus que les conséquences de l'idéologie triomphante sont désastreuses. Combien de politiques, combien de chefs d'entreprise, combien de gestionnaires, combien d'experts, combien de journalistes liront le réquisitoire implacable de M. Sergio Marchionne, autrement plus responsable et au fait des réalités que les clowns clones qui baragouinent ou écrivent dans les divers média ?
    Pierre PERALDI. Rivarol du 20 avril 2012

  • Élargissement de l'Union européenne : un chaos annoncé (arch 2002)

    ❏ Si Jean de La Fontaine était encore de ce monde, sa fable sur la grenouille qui se voulait plus grosse que le bœuf caricaturerait à merveille le processus d'élargissement du Moloch européiste. 6 hier, 15 aujourd'hui, 25 demain ... Où s'arrêtera la boulimie fédéraliste des technocrates qui nous gouvernent ? L'Europe de Madère à Riga fait rêver tous les ayatollahs du mondialisme. Or, comment une Europe déjà incapable à 15 d'adopter une position commune sur la crise irakienne pourrait-elle dégager un semblant de consensus à 25 ? Pourquoi cacher plus longtemps que ce énième charcutage vise à rogner au nom de la nécessaire cohésion les dernières parcelles de souveraineté que possèdent encore les États ?
    Après le «oui» arraché à des Irlandais soumis à une intense campagne de désinformation aux accents comminatoires, Bruxelles est prête pour le saut dans l'inconnu, disposée à accueillir dix nouveaux pays d'Europe centrale et de l'Est, dont le revenu par tête n'atteint en moyenne que 40 % de celui des Quinze et qui entrent dans l'Union européenne plus pour bénéficier de la manne financière que pour contribuer à sa relative prospérité. Et dans un marché européen où la récession et le taux de chômage touche déjà près de 9 % de la population active, l'entreprise est plus que risquée, elle est suicidaire. Tout d'abord pour les finances d'États déjà fortement endettés et qui devront débourser 40 milliards d'euros pour financer l'élargissement (une hausse de 5 % pour la France dont la contribution au budget communautaire pour 2003 est déjà de 15,8 milliards d'euros), mais aussi pour les fonds structurels et plus précisément la Politique agricole commune qui constituent à eux deux les trois quarts du budget européen.
    ❏ La France n'a rien à gagner
    En se mettant d'accord sur un plafonnement du budget européen de 2007 à 2013, Chirac et Schroder vont contraindre les 25 à vivre sur le même budget que celui attribué aujourd'hui aux Quinze. La mort à court terme pour des agriculteurs qui devront de surcroît subir la concurrence déloyale des produits fabriqués à des coûts moindres.
    Qu'a donc à gagner la France d'une Union européenne élargie, contraire aux intérêts de ses peuples et qui ne sert, comme le souligne Jean-Marie Le Pen, que « les intérêts mercantiles des uns (les multinationales) et les idéaux utopistes et antinationaux des eurocrates de Bruxelles » ? Rien si ce n'est une perte d'influence dans une Europe noyautée par Berlin et dans une moindre mesure par Londres et un afflux d'immigrés attirés par une législation sociale incitatrice. Sans compter une hausse du chômage qu'entraîneront inéluctablement les délocalisations d'entreprises soucieuses de s'installer dans des pays où les salaires sont largement inférieurs à ceux en vigueur à l'Ouest. C'est dans ce magma fédéraliste où la France ne conservera qu'un commissaire sur vingt-cinq, 9 % des voix au Conseil et 9 % d'élus au Parlement européen, que les nations européennes sont invitées à se dissoudre, passant du mirage européiste à la prison des peuples.
    ✍ Éric Domard FDA décembre 2002

  • La Hongrie dit adieu au FMI

    Le gouvernement conservateur hongrois dirigé par Viktor Orbán (photo ci-contre) a annoncé qu’il rembourserait avant la fin de l’année, avec un trimestre d’avance, la dernière tranche de 2,2 milliards d’euros du prêt de 20 milliards accordé par le FMI au gouvernement de la coalition socialiste-libérale en 2008.

    La Hongrie avait alors été le premier pays de l’Union européenne à obtenir un prêt du FMI. En 2011, après des négociations infructueuses entre le gouvernement du Fidesz et le FMI, la Hongrie avait décidé de ne pas renouveler ce prêt et de se débrouiller seule pour remonter la pente après la gestion désastreuse de ses prédécesseurs. Viktor Orbán avait ouvertement critiqué les conditions que le FMI voulait imposer à la Hongrie et il s’en était pris à l’institution internationale pour sa politique en Grèce, à Chypre et en Espagne. Aujourd’hui, la Hongrie a renoué avec une croissance modeste, le chômage y est en légère baisse, à 10,5%, et la Commission européenne a abandonné en juin sa procédure pour déficits excessifs puisque le déficit des finances publiques a été ramené par le gouvernement du Fidesz en dessous de la barre des 3% du PIB. Le FMI a d’ailleurs reconnu lui-même récemment que ses politiques menées de concert avec l’Union européenne avaient contribué à aggraver la situation dans les pays d’Europe qui ont eu recours à son « aide », notamment en Grèce. [...]

    La suite sur NdF  http://www.actionfrancaise.net

  • L’Irlande toujours surveillée de près par la Troïka

    DUBLIN (NOVOpress Breizh) – « Les progrès sont fragiles et doivent être préservés par une volonté sans faille d’exécuter le programme ». Selon l’agence Reuters les inspecteurs de la Troïka – Fonds monétaire international, Banque centrale européenne et Commission européenne – chargés de veiller à l’application des mesures de tutelle prises à l’égard de l’Irlande suite à la crise des subprimes, ont rappelé au gouvernement de Dublin qu’il n’était pas question que ce dernier relâche ses « efforts ».

     

    Des efforts jugés encore insuffisants. Pour la Troïka, l’Irlande doit entamer de nouvelles réformes économiques et s’en tenir scrupuleusement aux critères de son programme de renflouement international « afin de capitaliser sur des progrès ‘fragiles’ et de pouvoir revenir sur les marchés financiers ».

    Selon The Irish Times, le FMI a ainsi demandé au gouvernement irlandais de maintenir son plan d’austérité, lequel prévoit de réduire encore de 3,1 milliards d’euros le projet de budget qui sera présenté en octobre prochain. Compte tenu de l’amélioration de la conjoncture économique, le gouvernement irlandais peut en effet envisager atteindre ses objectifs de déficit budgétaire (5,1% du PIB) tout en réduisant les mesures d’austérité.

    Pas question estime l’organisme présidé par madame Lagarde (photo), qui entend que l’Irlande ne change rien à son programme, même si les accords de remboursement de la dette, renégociés au début de cette année ont permis de relâcher la pression sur l’économie du pays. Ces économies, estime le FMI, pourraient permettre de faire passer l’objectif de déficit de l’Irlande à 4,5%.

    Pour mémoire, le rôle du Fonds monétaire international est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et de faire reculer la pauvreté ».

    http://fr.novopress.info

  • Clause de l'Européenne la plus favorisée / S'il y a pire qu'en France, il va falloir s'aligner ! (archive 2010)

    L'examen jeudi à l'Assemblée nationale de la proposition de résolution socialiste lourde de conséquences prétendant « améliorer les droits des femmes » s'est déroulé dans le plus parfait consensus. Cette clause dite de « l'Européenne la plus favorisée » vise à faire l'inventaire des législations les plus progressistes à l'égard des femmes en Europe et à aligner la loi française sur celles-ci. C'est la mise en œuvre d'une idée de Gisèle Halimi et de son association « Choisir la cause des femmes » qui a beaucoup travaillé sur le projet ...
    Dans son Hebdo n°14, Yves Daoudal a étudié en détail les avancées de ce projet : « Ainsi a été constitué un bouquet législatif qui a pour vocation d'être appliqué dans toute l'Europe. »
    On sait bien quelles sont les lois qui favorisent les femmes, surtout aux yeux de Gisèle Halimi. Les lois allongeant le délai légal de l'IVG notamment. En matière d'avortement, la loi la plus progressiste est la loi de boucher des Pays-Bas qui autorise l'IVG jusqu'à la 24e semaine de grossesse ou encore celle de la Suède, 18 semaines et même au-delà sur l'avis d'une commission sociale. Il faut donc pour le bien des femmes l'appliquer dans toutes les autres législations à commencer par la nôtre.
    Pour les lesbiennes voulant se faire implanter un embryon, la loi belge est la meilleure. C'est là qu'elle est également la plus favorable pour le Contrat d'union civile des homosexuels. Il faudra aussi retenir la loi non obscurantiste autrichienne sur le mariage civil qui prime sur le mariage religieux, la loi espagnole sur le divorce, etc. Où l'on se rend compte qu'il y a encore plus pourri qu'en France et qu'il va donc falloir s'aligner. Plusieurs chapitres sont concernés : la famille, les violences, le travail, la politique.
    La « clause » qui invite le gouvernement à déposer un projet de loi en ce sens devrait être adoptée mardi lors d'un vote solennel. Son examen à l'Assemblée nationale s'est déroulé dans le plus favorable des climats consensuels, tous les amendements de droite comme de gauche ayant été adoptés.
    « Aujourd'hui, nous sommes très heureux », s'est félicité le rapporteur socialiste Pascale Crozon. « Nous ne pensions pas que cette résolution serait acceptée telle quelle, qu'elle ferait l'unanimité. »
    La veille, le patron des députés UMP Jean-François Copé avait pourtant indiqué que son groupe ne voterait pas cette proposition en raison de « réserves » sur certains points : « Le caractère général et absolu de ce projet peut-il s'appliquer dans tous les domaines ? » Le groupe UMP a déclaré qu'il voterait la clause sous réserve de l'adoption de leurs amendements. Nadine Morano a précisé que l'UMP refusait de voir appliquer automatiquement des législations sur des questions de société comme l'IVG. Alors pourquoi votent-ils pour ?
    Son objection a d'ailleurs été vite balayée par le patron des députés PS Jean-Marc Ayrault : « Nous demandons un rapport de droit comparé et ensuite le gouvernement pourra proposer un projet de loi. » Mais la socialiste Danielle Bousquet, qui fait pression avec son groupe, a son avis bien arrêté sur la question : « Pourquoi l'exemple suédois est valable lorsqu'il s'agit d'allonger l'âge du départ à la retraite et ne le serait pas quand il s'agit d'allonger la durée de l'IVG ? »
    Départ à la retraite ou mise à mort des fœtus de quatre mois (ou de six mois aux Pays-Bas) en effet où est la différence ?
    CAROLINE PARMENTIER PRESENT du 13 avril 2010

  • Rattacher la Wallonie à la France ?

    Cette question à l'ordre du jour alors que la Flandre est de plus en plus tentée par l'air du large est d'abord l'affaire des Belges mais cela pourrait finir par concerner les Français, qui ont le droit de donner leur avis. Il faut donc que les Wallons sachent que la France les accueillera avec enthousiasme si leur pays continue à se désagréger. La France et la Wallonie ont tout intérêt à s'unir.
    Un Etat confetti n'est pas viable ; quant aux Français, leur pays, en ayant quatre millions et demi d'individus supplémentaires (même si une partie des «Wallons» actuels ne le sont que de papiers), deviendrait plus qu'une puissance moyenne.
    Une nation, pour être viable, doit posséder une certaine homogénéité. Or les Wallons ont toutes les caractéristiques pour devenir Français en gardant leur spécificité. Wallonie (comme Wales) veut dire pays des Celtes, ses habitants ont encore une culture chrétienne, parlent notre langue et sont plus proches de Paris que beaucoup de Français. Leur appartenance à la France pourra même dynamiser notre pays, lui qui est actuellement bien morose.
    La Belgique a toujours été un Etat artificiel sans nation, créé pour que la France ne soit pas trop forte alors que ses habitants faisaient déjà partie de la Gaule ou des Gaules (populations celtes mélangées avec des éléments germaniques). Cette association avec une autre communauté ne parlant pas la même langue va sans doute aller à son terme ; une cohabitation entre deux communautés qui passent leur temps à se dénigrer est vouée à l'échec.
    La France, qui dépasserait soixante millions d'habitants, augmentera son territoire, sa population ; il en résultera une synergie profitable aux Français de l'hexagone actuel et aux nouveaux Français que seront les Wallons. Et dont il faudra bien sûr respecter absolument l'identité comme la nation doit apprendre à respecter les particularismes régionaux, corse, breton, basque... Cette nouvelle France équilibrerait le couple franco-allemand en Europe et serait profitable à tous les Européens.
    Reste le cas de Bruxelles, ville où 85 % de la population est francophone. Il existe actuellement pour notre pays des DOM ou des TOM. On pourrait créer le terme DOT ou TOT (départements ou territoires d'outre-terre).
    La spécificité de Bruxelles, ville d'Europe, serait préservée dans ce cadre. Les quartiers flamands appartiendraient à la Flandre s'ils le désirent. Cette association se ferait par des voies uniquement pacifiques. L'Histoire actuelle n'est plus propice aux coups de force ou à la brutalité.
    Il faut aussi tenir compte des Flamands qui sont de plus en plus nombreux à vouloir leur indépendance comme l'a encore montré la récente prise de position de plusieurs de leurs décideurs - et l'on connaît le slogan du Vlaams Belang : « Que crève la Belgique ! »
    La France qui verra ses frontières s'étendre, apprendra à connaître ce petit peuple du Nord qui lui apportera beaucoup, entre autres un renforcement de notre position en Europe du Nord. Tayllerand disait : « Les Belges n'existent pas : ils n' existeront jamais. » Quant aux Wallons, ils continueront à exister dans un pays qui les aimera quand ils l'auront rejoint.
    Patrice GROS-SUAUDEAU. 2010
    NDLR. Sur les racines et le fondement historique du "rattachisme", lire Humour - Histoire et Méditations - Morceaux choisis II où Georges Tribolet évoque longuement les liens millénaires entre Belgique et Celtique et souligne « leur intime communion de sentiments et la communauté de leurs intérêts » (éd. La Société des Ecrivains. 147/149 rue St-Honoré, 75001 Paris. 165 pages, 15 €).,

  • Crédit à la consommation : Les ménages qui s’endettent sont de moins en moins européens

    Entre 2009 et 2012, le montant global des crédits à la consommation a crû de 15% dans le monde. Mais c’est surtout dans les banques des pays émergents que la demande progresse.

    Le marché mondial du crédit à la consommation ne connaît pas la crise. Le volume des encours mondiaux est passé de 5.523 milliards d’euros en 2009 à 6.383 milliards fin 2012, soit une progression de 15% en trois ans, selon l’étude annuelle du Crédit Agricole Consumer Finance.

    Les encours de crédits à la consommation dans l’Europe des 27 accusent une baisse de plus de 100 milliards d’euros sur 4 ans

    Dans le détail, la situation entre les pays est assez disparate. L’essentiel de la croissance du marché est porté par les pays émergents. Ainsi la Russie, l’Argentine, la Thaïlande et l’Azerbaïdjan ont rencontré des progressions supérieures à 30% des encours durant l’année 2012. La Chine et l’Inde voient le nombre d’adeptes du crédit à la consommation fortement augmenter avec le développement d’une classe moyenne avide de pouvoir consommer “à l’occidentale”.

    Dans le même temps, les pays développés ont connu pour leur majorité une stagnation voire une baisse du volume des crédits contractés par les ménages. Parmi les pays “riches”, seuls les États-Unis et le Canada connaissent des progressions significatives, respectivement +5,8% et +2,8%.

    Répartition des encours de crédit à la consommation fin 2012

    Malgré cette poussée des pays émergents, les États-Unis conservent leur position de 1er pays consommateur de crédit à la consommation (2.162 milliards), loin devant le Japon (714 milliards) et la Chine (433 milliards).

    Une baisse quasi-généralisée en Europe

    En ce qui concerne la France, les ménages ont contracté fin 2012 environ 149 milliards de crédit à la consommation. Un montant qui permet à la France d’arriver à la troisième place du classement européen des pays les plus friands de crédit à la consommation, juste derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne. Un résultat qui s’explique par l’importance de ces trois marchés intérieurs dans l’Union Européenne. A l’échelle mondiale, la France est le 9ème pays le plus adepte du crédit à la consommation.

    Mais la France pourrait rapidement se faire dépasser dans ce classement par les pays émergents. En effet, les encours français ont diminué de 0,3% entre 2012 et 2011. Sur 4 ans, la baisse atteint même 5% dans l’Hexagone. Une tendance que l’on retrouve dans 21 pays d’Europe. La faute à la période d’incertitude dans laquelle sont plongés de plus en plus de foyers européens. Pour le seul mois de juin, le crédit à la consommation a reculé de 7% en France par rapport à juin 2012 selon l’Association française des sociétés financières.

    “On le voit le moral des ménages en Europe est au plus bas avec la montée du chômage et la précarisation de l’emploi. Or, on ne contracte pas un crédit lorsque l’on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir”, explique l’auteur de l’étude. Mais également plus directement à cause de la crise économique et de la baisse du pouvoir d’achat : “Les courbes de consommation et du crédit à la consommation se suivent. Comme il n’y a pas de consommation, les foyers ne contractent pas de crédit”.

    910 euros de crédit à la consommation en moyenne

    Au niveau des sommes empruntées par les ménages, les montants varient dans un rapport de 1 à 55. Les foyers nord-américains contractent un crédit de 5.620 euros en moyenne contre 96 euros en Afrique. La moyenne mondiale s’établissant à 910 euros fin 2012.

    En Europe, le montant moyen demandé aux établissements de crédits atteint 2.094 euros. Mais là encore les différences sont importantes. Les Lituaniens ont un crédit à la consommation de 186 euros en moyenne contre 3.984 euros chez les Britanniques. Les Français se situent légèrement au-dessus de la moyenne, à 2.267 euros.

    Challenges.fr  http://fortune.fdesouche.com/