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Europe et Union européenne - Page 1045

  • APRES LA GRECE, LE PORTUGAL ?

    Après la Grèce, le Portugal sera-t-il la prochaine victime de l'action conjointe, solidaire et « fraternelle » de l'Europe et du FMI ? La question se pose à la lumière des dernières nouvelles de ce pays. En écrivant, il y a peu, qu'il ne fallait pas aider la Grèce, nous ajoutions que l'Espagne et le Portugal risquaient d'être emportés dans la tourmente et les dernières nouvelles ne sont pas rassurantes.
    La Grèce s'est enfoncée dans le malheur parce que, selon la propagande officielle, elle n'avait pas joué le jeu. Le Portugal, selon la même propagande, nous est présenté comme un « bon élève ». Il a obéi en tous points aux injonctions de l'Europe et du FMI. C'est pourquoi, il a reçu en mai dernier 78 milliards d'euros d'aide. A la même époque, la dette publique représentait 107 % du PIB. En 2012, on vient d'annoncer que selon les prévisions, elle pourrait monter à 118 %.
    C'est l'une des preuves de la nocivité des politiques imposées par la prétendue « communauté internationale ». En effet cette dégradation prévisible vient pour l'essentiel de ce que l'économie se réduit : les médecins de Molière étaient connus pour tuer le malade grâce à leur médecine.
    Vitor Gaspar, le ministre des Finances, est apprécié de ses collègues : par des mesures dures il a réduit le déficit budgétaire de plus d'un tiers. Le résultat est que l'économie s'est contractée de 1,5 % en 2011, avec une tendance vers 3% en 2012. Les analystes extérieurs calculent que les mesures prises qui conduisent à l'étouffement ne permettront pas de rembourser les dettes même à long terme.
    Début février, un échange entre Vitor Gaspar, ministre des finances, et son homologue allemand a fuité. Ils prévoyaient carrément qu'une rallonge serait nécessaire. C'est maintenant officiel, Bruxelles envisageant un deuxième sauvetage.

    LES PREVISIONS DE MOODY'S
    
L'agence de notation a abaissé le mardi 5 juillet 2011 de quatre crans la note de la dette souveraine du Portugal. Cette note signifie que le Portugal, un des pays de la zone euro touché par la crise de la dette, est considéré comme pouvant faire face à ses engagements, mais que l'investissement est jugé comme « spéculatif », donc risqué.
    Il était indiqué déjà à l'époque que le Portugal aurait besoin d'un second plan d'assistance financière avant d'être en mesure de se financer lui-même sur les marchés internationaux. Moody's assortissait sa note d'une perspective négative, ce qui signifie qu'elle envisageait de l'abaisser encore à moyen terme.
    Pour justifier cet abaissement, l'agence de notation faisait valoir qu'elle craignait que le Portugal ne parvienne pas à tenir les engagements qu'il avait pris envers l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI), en matière de réduction de son déficit et de stabilisation de la dette
    En échange du prêt de 78 milliards d'euros décidé en mai, le Portugal s'était engagé à mettre en œuvre un exigeant programme de rigueur et de réformes sur trois ans.
    Cette nouvelle cure d'austérité devait permettre au pays de ramener son déficit public de 9,1 % du PIB en 2010 à 5,9 % cette année, puis à 3 % en 2013.
    Moody's relevait toutefois le « risque croissant » de voir le Portugal avoir besoin d'un deuxième plan d'aide avant de pouvoir de nouveau emprunter sur les marchés. L'agence de notation pensait que le Portugal pourrait ne pas pouvoir emprunter sur les marchés financiers « à des taux supportables » avant le second semestre 2013, voire plus tard.
    Il apparaît bien que l'agence avait vu juste dans ses prévisions, ce que les dernières nouvelles confirment. En clair et bien que cela ne soit pas dit franchement, cela signifiait que le pouvoir portugais ne faisait pas assez souffrir son peuple pour le soigner vraiment !

    RESIGNATION ET IMPATIENCE
    La différence, aujourd'hui, avec la Grèce est que les Portugais ne se révoltent pas encore : la rue ne s'est pas enflammée. Cela va-t-il durer ? Pour le moment les gens semblent accepter les mesures d'austérité imposées par la force. Il est envisagé une baisse des pensions de vieillesse, une dégradation des salaires, des hausses d'impôt. Les Portugais constatent, chemin faisant, que, comme ailleurs, la classe politique ne participe nullement aux sacrifices communs.
    A qui le prochain tour ? Il est bon de s'interroger. L'Espagne avait une dette publique de 36 % du PIB avant la crise de la dette ; le coefficient devrait passer à 84 % d'ici à 2013. L'Italie se situait à 105 % en 2009 et devrait passer à 126 % en 2013 ; les riches italiens, pendant ce temps, sont connus par les agents immobiliers à Londres pour leur capacité à acheter des biens de grand luxe !
    Malgré la propagande, les experts reconnaissent que les exigences implacables du FMI par leur austérité empêchent une vraie croissance de s'installer. Ce FMI, sous la direction de DSK, a bâti une méthode d'intervention qui a eu des effets médiocres et parfois désastreux dans beaucoup de pays ayant fait appel à lui. Christine Lagarde a suivi sans barguigner les mauvaises pratiques de DSK !


    LA RUINE
    La ruine, à la fois pour les pays prétendument aidés et pour l'Europe, est au rendez-vous. Dans le cas de la Grèce, l'argent est versé dans un trou sans fond. Pour le Portugal et, demain, pour d'autres l'argent est déversé sans apporter aucune solution pratique. Pour les pays prêteurs, c'est la ruine par les impôts ou l'endettement nécessaire. Ces pays sont les membres de la CEE, en un premier cercle, et tous les membres du FMI dans un deuxième : c'est donc la terre entière. La dramatique panne de croissance de l'Europe y trouve une partie de ses explications.
Quant à la France, le premier ministre, François Fillon, a dit, il y a longtemps, qu'elle était en faillite. Il faut, en outre, observer avec tristesse que, sauf chamailleries de détail, tous les programmes des candidats à l'élection présidentielle se ressemblent par l'organisation programmée de la ruine : impôts et taxes en folie, chasse aux riches, déluge de lois, bureaucraties foisonnantes, aucune mesure de véritables économies, tir sur les entreprises, etc.
    Certains lecteurs de ces flashs regrettent qu'il n'est pas toujours proposé de solutions pratiques pour « sortir de l'auberge ». En fait, chaque fois que possible, il en est indiqué. Ici, le chemin existe et est à portée de la main. Il faut renoncer totalement au « tout-état », ce qui ouvrirait la voie de la richesse pour tous au lieu du partage de la pauvreté. A cette fin, il est absolument nécessaire de libérer les entreprises, seules créatrices de richesses. Les libérer implique de leur enlever le double boulet fiscal et réglementaire que les pouvoirs socialisants leur ont imposé depuis des décennies !

    
MICHEL DE PONCINS. http://libeco.net

  • Italie : Simone di Stefano, candidat de Casapound à la présidence de la région Lazio

    Italie : Simone di Stefano, candidat de Casapound à la présidence de la région Lazio

    ROME (NOVOpress) – Le mouvement de droite radicale et sociale Casapound Italia a révélé le nom de son candidat qui briguera la présidence de la région Lazio (image en Une), il s’agit du vice-président du mouvement Simone Di Stefano.

    Agé de trente-six ans, il est né et a grandi dans le quartier populaire de Garbatella à Rome et a milité dès l’âge de 16 ans dans le Mouvement social italien, qu’il quittera en 1994.
    Il est l’un des fondateurs de Casapound, dont il est vice-président et responsable de la propagande et de la communication. Séparé, père de deux filles, il a consacré sa vie au militantisme politique actif, organisant l’occupation de bâtiments abandonnés pour donner refuge à des centaines de familles italiennes en situation de précarité, et lançant des campagnes dans les médias pour défendre les classes populaires et les travailleurs en lutte.

    « Nous sommes candidats aujourd’hui pour donner de l’espoir à l’Italie, après 10 années au cours desquelles nous avons montré sur le terrain, concrètement, ce nous pouvons faire, en comptant uniquement sur la force du militantisme et de l’auto-financement. Nous voulons offrir une véritable alternative à tous les déçus de centre-droit et de centre-gauche et tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans la ligne libérale dominante, qui sera défendue par l’ensemble des candidats du système, de Storace à Bersani en passant par Monti et Berlusconi », a notamment déclaré Di Stefano

    « Notre nation modèle, a poursuivi le candidat de Casapound, nous voulons commencer à l’expérimenter dans le Latium (Lazio). Nous voulons faire de cette région un bastion social, un petit Etat fortement impliqué dans le développement de l’économie locale, permettant de tirer de cette économie localiste des ressources pour les services sociaux et de santé qui doivent rester fermement dans les mains du public. »

    « Parmi les points clés de notre programme on trouve la création d’un “Institut régional pour la relance économique”, un outil capable d’intervenir directement là où une entreprise ou une société est susceptible de fermer. Nous voulons également appliquer le “Mutuo sociale”, qui est une solution pour accéder à la propriété de la première maison sans passer par les banques. Nous souhaitons aussi mettre en place une monnaie complémentaire locale, “l’Equo”, que nous allons bientôt expérimenter dans le quartier de l’Esquilino. Il s’agit d’un système déjà utilisé ailleurs et qui est en mesure de stimuler l’économie locale et la solidarité communautaire. Par ailleurs, nous voulons réduire drastiquement le financement public des partis politiques ainsi que la rémunération des administrateurs, parce que la politique ne doit être une “carrière comme une autre” faite pour l’argent et, d’autre part, les idées qui valent la peine doivent trouver, comme le fait Casapound, les moyens de leur auto-financement. »

    http://fr.novopress.info

  • « Le procès de l’Europe » de Jean-François Mattéi, par Pierre de Meuse

    Jean-François Mattéi nous a donné il y a déjà trente mois un nouveau sujet de réflexion avec un livre intitulé « le procès de l’Europe ». La lecture de cet ouvrage est, comme toujours, pleine d’enseignements et même dispensatrice de plaisir. Jamais, en effet, on n’y trouve d’austères périodes, ni surtout de langage obscur ou ampoulé comme malheureusement de nombreux philosophes nous en infligent trop souvent le déchiffrement. Non, Mattéi parle en clair, dans un français hellénique, nous donnant sans cesse à penser avec le jeu des étymologies, un exercice que nous ont transmis les grecs, et qui révèle le sens des mots cachés sous l’acception commune. Parler avec élégance et naturel des choses graves et essentielles est le propre des grands esprits. Ils ne sont pas très nombreux par les temps qui courent. A l’érudition et la clarté, Mattéi ajoute le courage, puisque le sujet de son livre est  la culpabilisation de l’Europe et sa mise en accusation par la pensée dominante. A-t-on le droit de vouloir que l’Europe soit autre chose qu’un marché ou une expression géographique ? Peut-on être fier de son identité européenne alors que tant de penseurs, de Julien Benda à Bédarida, en passant par Frantz Fanon, pointent du doigt les crimes qui jalonnent l’Histoire de notre vieux continent, simple excroissance à l’extrémité de l’Asie ? Mattéi, non seulement se refuse à plaider coupable, mais réclame le non-lieu.  

    Avec sa connaissance exceptionnelle de la philosophie, notamment celle de Platon, mais aussi des sciences et de la musique, le philosophe montre comment la connaissance et la mesure du monde ont été possibles, non seulement par l’expérience de la main, comme l’ont fait toutes les cultures humaines, mais par deux inventions des grecs : la logique et l’abstraction, qui procèdent par généralisation et progression dialectique. Ainsi les Européens ont accumulé des inventions permettant de dominer la nature comme personne ne l’avait fait avant eux. Grâce à eux, selon Mattéi, le monde est devenu intelligible. De sorte qu’aujourd’hui, s’il existe encore des sciences et desmusiques propres à certaines cultures, personne ne conteste que LA science et LA musique sont celles que les Européens ont conçues. Les fils de l’Europe ont créé un modèle universel de la raison et l’ont offert à l’humanité. Leur société, ouverte sur les autres et sur l’extérieur, a permis l’invention de l’humanisme. En effet, c’est l’Europe et l’Europe seule, éclairée par la pensée grecque et le christianisme, qui a imaginé que l’homme, l’homme en soi, pouvait exister. Et Mattéi d’égrener les étapes de cette naissance : de la Magna Carta à la controverse de Valladolid et aux bills of Rights, jusqu’à la déclaration des Droits de l’homme de 1948.

    Bien sûr, l’Europe a déraciné des cultures, au cours de ses conquêtes, mais elle ne fut pas la seule à le faire, ce qui est indiscutable, car toutes les cultures ont prospéré sur la ruine de celles qu’elles avaient dominées. De plus, ces cultures ne pouvaient pas survivre à  l’irruption d’une abstraction qu’elles n’étaient pas en mesure d’assimiler : « La vie de l’anthropologie européenne signe, quoi qu’on fasse, la mort des cultures indigènes. La voix de la nature s’éteint quand les signes de l’écriture apparaissent : le monde ne résiste pas à la prise du concept » (p.91). D’autre part, l'auteur estime que beaucoup ne méritaient pas de se perpétuer, à cause de leur cruauté ou leur brutalité, comme les Aztèques ou les Incas. Mattéi écarte donc l’accusation, qu’elle concerne la colonisation ou la traite, dont il souligne que ce n’est pas l’Europe qui a inventé l’esclavage, mais que c’est elle qui l’a aboli. Enfin, il montre que c’est aussi l’Europe qui a fait des autres cultures les objets d’un regard neutre et attentif, grâce à la distanciation, le « regard éloigné » dont parle Lévi-Strauss. A mesure que les langues et les légendes des pays conquis disparaissaient, les savants, plus tard les ethnologues les recueillaient pieusement et même amicalement.                                              

    Reste la question ultime, et la seule à notre avis, qui mérite qu’on la pose, car elle concerne notre survie : nous reste-t-il, à nous Européens, une identité qui nous soit propre ? Pouvons-nous espérer transmettre à nos enfants quelque chose qui n’appartienne à personne d’autre qu’à nous ? Mattéi répond, formellement oui, mais son argumentation attend encore quelques précisions pour être vraiment convaincante.  

    Le philosophe passe en revue les critiques de ceux qui refusent d’admettre que l’Europe possède une identité exprimée par une culture propre, qui la distinguerait radicalement des autres cultures. Ainsi, il donne l’exemple d’Alain Badiou, pour qui « l’Europe vide ou évide la pensée », Denis Guenoun : « le vide est son avenir positif » ; Ulrich Beck : « vacuité substantielle et ouverture absolue ». En bref, tous proclament que l’identité de l’Europe est impossible et que le seul destin de l’Europe est de devenir étranger à soi. On pense immanquablement à Lévi-Strauss qui se demandait ironiquement « comment nous métisser nous-mêmes ? ». Citant  Pierre Manent, Mattéi constate la permanence et la nocivité de cet interdit jeté sur l’identité de l’Europe.   

    Pourtant, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Si, comme le dit Mattéi, « la raison européenne s’est toujours identifiée à son ouverture vers l’Universel » (p.182), si la culture européenne n’est pas une culture mais une métaculture, alors elles ne nous appartiennent pas, et c’est à bon droit que les philosophes précités, quelle que soit parfois leur médiocrité, nous emprisonnent dans nos promesses inconsidérées. Si l’Europe est une Idée offerte aux autres hommes, de quel droit voulons nous l’accaparer dans notre chair ? En somme, le modèle universel de la rationalité peut il encore avoir une identité ? L’universalité du droit édifiée sur les modèles des Lumières est-elle compatible avec l’affirmation de ce qui nous est propre ? Et pour finir : peut-on encore se considérer comme une culture si l’on s’affirme comme une « culture supérieure », surtout si cette affirmation est acceptée par les autres cultures ? Les historiens savent que le peuple qui impose sa vision à l’empire qu’il a conquis perd toujours son particularisme.  

    Afin de répondre à cette question restée sans réponse valable, quelle que soit la forme sous laquelle on l’énonce, il convient de se demander si l’Europe ne s’est pas empoisonnée avec ses propres concepts. Elle a, nous dit l’auteur, créé le modèle d’une « société ouverte ». Peut-être trop ouverte, au point de détruire toutes les légitimes différences ? Elle a, poursuit-il, osé l’ouverture à l’ « homme ». Mais qu’est-ce que l’homme ? Croit-on qu’après avoir fabriqué un tel concept, il va rester sagement limité aux passions humaines communes, à la littérature ou aux fins dernières ? Et laisser intacts traditions, langues, religions et particularismes ? Et les Droits de l’Homme dont le Pape Pie IX disait qu’ils étaient « une monstruosité », non pas parce qu’ils sont des droits, mais parce qu’ils se prétendent attachés à l’homme. Souvenons nous enfin de ce fameux quolibet de Maistre : « l’homme, je ne l’ai jamais rencontré ! » 

    Osons nous demander, en espérant que notre éminent ami ne nous en tiendra pas rigueur, s’il ne conviendrait pas, au lieu d’accepter sans réserve tout l’héritage accumulé depuis l’École  de Salamanque jusqu’aux Lumières, de faire sécession de cette Europe mentale, incompatible avec notre survie, et de nous demander à quel moment les choses ont commencé à déraper. Une telle démarche nous permettrait, comme disent les juristes, d’accepter la succession « sous bénéfice d’inventaire ». Après tout avons-nous toutes les raisons de nous glorifier de notre cadeau de la raison universelle offert au monde ? Le voyageur peut constater aisément en visitant les pays de tous les continents,  que  le monde s’enlaidit à mesure et à proportion de son européanisation. C’est le visage hideux de la modernité, certes, mais comme le montre Mattéi, c’est notre œuvre.                      

    Or, de Vico à Herder, à Maistre, Donoso Cortès et Spengler, nombreux furent les penseurs qui contestèrent et rejetèrent « l’idée d’une intelligibilité qui régirait aussi bien le monde que l’homme », refusèrent «  l’idée de raison universelle » et espérèrent « en finir avec l’idée linéaire menant l’humanité vers le progrès » (p.121). Avaient-ils tort, ou n’étaient-ils pas européens ?  

    Osons aussi regretter que notre Europe contemporaine n’ait pas conservé comme les grecs classiques, à côté de leur philosophie, une poésie épique, qui façonnait les esprits et les volontés vers les vertus vitales. Osons déplorer encore que notre société ait perdu le sens du tragique, dont Mattéi nous dit qu’il « s’enracine dans le théâtre des Grecs plus que dans leur philosophie », ajoutant que «  c’est toujours cette dernière qui donne le la ».  

    N’allons pas jusqu’à souhaiter, comme Platon qui exigeait que les poètes restassent en dehors de la cité, réserver le même sort aux philosophes, afin que l’Europe, telle Ulysse « abandonne son nom de « Personne », Ουτις, lorsque le fils de Laërte aura retrouvé, avec la terre natale, son identité (p.93). 


    Jean-François Mattéi, Procès de l’Europe, Grandeur et misère de la culture européenne, PUF, 22 €, 264 p.

  • Boxing day à Florange

    Les quatre cents kilomètres à la mer pénalisent les deux haut-fourneaux de Hayange, dit-on au siège d'ArcelorMittal. Avant de poursuivre, précisons que Florange n'est que l'adresse des bureaux du site sidérurgique contesté, qui s'étire dans la vallée de la Fensch, au nord de Metz, sur un maillage ferroviaire privé exploitant 250 kilomètres de voies. Sur ce site intégré, on va du magma à la canette à boisson en partant du coke fabriqué à Serémange et du minerai aggloméré à Rombas vers les hauts-fourneaux de Hayange, qui coulent la fonte pour l'aciérie de Serémange-Erzange. Les brames passent aux laminoirs à chaud puis à froid, écrouissage, étamage à Ebange. Depuis l'arrêt de la phase liquide les brames viennent de Dunkerque, mais l'excellence est dans le train à froid dont ArcelorMittal ne veut se séparer car l'outil, qui livre entre autres les constructeurs automobiles allemands, est réputé pour sa qualité.
    Ainsi que l'expliquait Serge Fuss de la CFDT après l'arrêt technique du second haut-fourneau, l'intégration complète du process, phase liquide et laminage à froid, est « un grand atout économique, car cela nous permet, par exemple, d’utiliser les gaz des hauts-fourneaux et de l’aciérie pour faire fonctionner les laminoirs. La sidérurgie est très haute émettrice de gaz à effet de serre, mais chez nous, le bilan carbone est beaucoup plus favorable qu’ailleurs : peu de transports, hormis le minerai qui arrive par voie fluviale, les expéditions qui partent par le même chemin ou par la voie ferrée, et des hauts-fourneaux qui polluent presque deux fois moins que nos concurrents, car nous maîtrisons l’injection de poussières de charbon qui freine la formation de gaz carbonique ».
    Et d'autres mettent en avant que la clientèle des produits finis est à proximité, voire sur place à Florange même comme Tata-Steel Rail et Thyssen-Krupp Presta, et que la distance moindre des bassins industriels de transformation en aval amortit quand même un peu le coût d'approche des matières premières apportées de la mer.
    Deux rapports ont conclu à la viabilité du site intégré : l'un officiel, établi par une commission ad hoc dirigée par M. Pascal Faure fut remis en juillet dernier au gouvernement qui semble-t-il ne l'a pas lu, sauf M. Montebourg ; l'autre, interne, déniché récemment par les syndicats, est réfuté par la direction financière de la firme qui n'aurait pas chargé la mule de tous les coûts induits qu'elle doit porter. Il y a pour le moins un gros doute. Le rapport Faure devrait être passé au crible d'un expert, un sidérurgiste (Francis Mer à tout hasard, ancien patron d'Usinor-Sacilor et ministre des finances de Jacques Chirac), sur la base des calculs faits par ArcelorMittal dans le deuxième rapport. Ce serait plus logique que de continuer la partie de poker-menteur entre MM. Mittal et Ayrault où l'on sait d'avance qui ramassera le pot.

    On pourrait alors poser une question toute simple : pourquoi ArcelorMittal persiste-t-il à vouloir garder la cokerie de Serémange afin de fournir les hauts-fourneaux de Dunkerque qui retourneront les brames ainsi coulées aux laminoirs d'Ebange ? C'est son affaire, me direz-vous ! Mais vous tirez sur 400km le charbon primaire puis sur 400km le coke en retour et sur 400km ensuite les brames dans l'autre sens, détruisant l'économie de l'alternative. A moins que de stopper les deux hauts-fourneaux de Hayange ne sécurise l'importation de brames russes qui en 2011 arrivaient par vingt mille tonnes/mois !
    Si après les deux rapports précités, il était confirmé pour la troisième fois par cette contre-expertise que le site intégré de Florange est viable économiquement, il serait alors temps de bloquer le dépeçage indien et d'exproprier l'opérateur « mondial », par tous moyens légaux, afin de conserver autant que faire se peut les bases industrielles lourdes qui nous restent, car c'est de la destruction de notre industrie dont on parle et pas que de six cents emplois.
    L'affaire est éminemment politique, au sens noble. Elle devrait enthousiasmer un pouvoir socialiste ayant une affection particulière pour les masses laborieuses et démocratiques. Pas du tout. Eblouis, un peu jaloux, mais si contents d'approcher la Fortune, nos apparatchiks de province se sont laisser hypnotiser par Kaa le python du Livre de la Jungle ! Et pour apaiser les syndicats ahuris ils ont nommé le sous-préfet de Thionville(sic) "contrôleur" du développement des nouveaux processus sidérurgiques à très basses émissions de carbone (ULCOS en anglais) !

    Florange est, bien plus que Notre-Dame-des-Landes, le dossier risqué pour le pouvoir socialiste, parce qu'en matière de sidérurgie la vérité dérive au sein d'un marché libre impossible à maîtriser depuis Paris. Une seule voie, passer le projet à des professionnels de la filière aussitôt l'expropriation décidée.
    L'absence criante de politique industrielle dont le ministère du Redressement productif n'est que l'alibi détesté, l'entêtement puéril d'un premier ministre robotique dépassé par les enjeux, la défiance des élus de terrain devant cette mollesse des chefs au premier choc sérieux, la liquéfaction continue de notre industrie et d'emplois non remplacés, tout concourt à lever un fort mécontentement dans le populaire qui peut emporter le gouvernement et ruiner la cohésion parlementaire. Mais la sidérurgie française vivra, faudrait-il passer sur le ventre du capital vagabond, parce qu'elle est la base même de notre renaissance !

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • Pierre Jovanovic : “Nous avons pris le chemin de la Grèce”

    Pierre Jovanovic, de retour de reportage en Grèce (décembre 2012), partage avec Media-Investigation cette expérience qu’il compare avec la situation française.

     

    Il considère cette nation, que l’on détruit, comme un laboratoire pour le reste de l’Europe en tirant des conclusions dépassant le seul destin européen puisqu’elle sera, d’après lui, intégrée dans quelques années aux États-Unis avec une monnaie commune.

    Tout ceci va se terminer dans une guerre civile” s’exclame-t-il tout en proposant quelques conseils pour se prémunir.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Arrêtons de banquer : la Grèce, la France, l’Allemagne, l’Europe n’ont pas besoin de l’euro !

    Un  drame du laxisme, un drame de l’immigration, un drame de la  récidive : sorti de prison en septembre dernier  après 6 ans d’incarcération,  Abdallah Boumezaar a reconnu être l’auteur des coups de feu qui ont tué à Collobrières (Var) à la suite d’un «banal» cambriolage,  deux gendarmes, Alicia Champlon, une adjudante de 29 ans, et Audrey Berthaut, maréchal des logis-chef de 35 ans, mère de deux filles de 5 et 13 ans. Laxisme et  récidive sont  aussi des mots qui viennent à l’esprit au vu de la dramatique situation vécue par la Grèce et qui plombe plus largement l’ensemble de la zone euro…avec la complicité des crânes d’œufs bruxellois. Selon les médias, il resterait dans les caisses d’Athènes que deux milliards d’euros, de quoi tenir jusqu’au 20 juillet, pour payer factures, fonctionnaires et pensions de retraites…

    Confrontés aux solutions prônées par  l’extrême gauche anti bruxelloise du parti Syriza  d’Alexis Tsipras, les Grecs ont voté le 17 juin, mais sans lui  donner la majorité absolue,  pour le parti de droite pro euro  Nouvelle démocratie (ND) de Antonis Samaras. ND l’a emporté avec 29,66% des voix, s’adjugeant 129 sièges sur 300 au parlement (plus les cinquante sièges de  bonus pour le parti arrivant en tête selon la constitution)  suivi par le Syriza, (26,89 % et 71 sièges), les socialistes  du Pasok (12,28% et 33 sièges) ; le très décrié parti  l ‘Aube dorée, Chryssi Avghi,   confirme sa percée enregistrée précédemment  avec 18 députés.

    Alors que la situation financière  de l’Espagne se dégrade de manière très problématique et  pose également de manière criante  l’hypothèse d’une implosion de la zone euro, le vote grec de dimanche n’a pas  créé une vague d’enthousiasme « des marchés. »

    C’est dans ce climat que ND, parti qui quand il était au pouvoir a largement contribué au marasme actuel,  tente actuellement  de former un nouveau  gouvernement de « salut national », avec l’appui du socialiste  Evangelos Vénizélos.

    En marge du sommet du G20, à Los Cabos, au Mexique rapporte l’AFP, les présidents de l’UE, Herman Van Rompuy, et de la Commission  européenne, José Manuel Barroso,  ont déclaré en commun que les instances bruxelloises « (continueront)  à soutenir la Grèce en tant que membre de la famille de l’UE et de la zone euro ». Derrière la formule convenue, on sent poindre la méthode Coué…

    Journaliste économique au Figaro, Guillaume Guichard  rappelait dernièrement que «seul un dixième environ des 125 milliards d’euros prêtés à la Grèce depuis mai 2010 ont fini dans les caisses de l’État. Le reste a servi à rembourser dans les temps une partie de la dette colossale du pays, », «  au paiement des intérêts sur la dette, au remboursement des échéances et au renforcement des banques grecques au bord de l’effondrement. »

    Dans les faits  les médecins-vampires de l’euromondialisme veillent au grain :  « comme la Banque centrale européenne (BCE) a racheté, en 2010, entre 47 et 55 milliards d’euros de dette grecque pour ralentir la progression de la crise, c’est à elle que revient, au final, la majeure partie de l’aide. Ainsi, 88% des remboursements d’emprunts que doit effectuer la Grèce d’ici fin 2012 concernent des titres détenus par la BCE. La troïka (Banque centrale européenne, Commission européenne et FMI) se paie essentiellement elle-même en octroyant l’aide à la Grèce, en concluent les économistes d’une grande banque américaine… ».

    Mais le dogme intangible du maintien de l’euro est remis chaque jour davantage en cause, et notamment encore dernièrement par Thilo Sarrazin. Ce socialiste alors membre du SPD,  avait déjà fait sensation en 2010 avec son pamphlet, LAllemagne court à sa perte (« Deutschland schäft sich ab »), un immense succès de librairie dénonçant l’immigration-invasion qui lui avait coûté son poste  au directoire de la Bundesbank.

    Cette fois avec « L’Europe n’a pas besoin de l’euro » (paru le 22 mai), de nouveau en tête des ventes Outre-Rhin,   le tollé des bien-pensants est aussi grand.  Il est certain que la remise en cause de  religion de la monnaie unique est la transgression d’un tabou quasiment aussi fort que le  refus du multiculturalisme obligatoire, les deux voguant d’ailleurs  souvent  de conserve…  

    Dans une (longue)  tribune libre publiée sur le site Nouvelles de France et reprise sur Polemia,  Philippe Simonnot s’interrogeait : « Que dit donc de tellement sot ou méprisable l’ancien banquier d’obédience socialiste ? Qu’Angela Merkel a tort de dire que  si l’euro échoue, l’Europe échoue . Thilo Sarrazin nous donne pourtant un message de raison et d’espoir en ne liant pas le sort du Vieux Monde à une monnaie condamnée. »

    « Quoi encore ? Que les pays qui violent continuellement le pacte de stabilité doivent quitter la zone euro. Logique ! Si l’on ne respecte pas les règles d’un club, ne doit-on pas le quitter ? »

    « Encore ceci : Thilo Sarrazin s’insurge contre les eurobonds (la création d’euro-obligations  appelés encore « eurobonds »,  qui remplaceraient les bons du Trésor émis par chaque Etat, NDLR) prônés par la France, mais aussi par une grande partie de l’opposition allemande de gauche et écologiste. Et il accuse cette dernière d’être motivée par ce réflexe  très allemand  de penser que  l’on aura définitivement expié l’Holocauste et la Guerre Mondiale quand nous aurons mis toutes nos affaires, et aussi notre argent, entre des mains européennes. Là, il est allé trop loin pour la bonne pensée des deux côtés du Rhin ou des Alpes. Halte-là ! »

    Et l’auteur de l’article de relever que « déjà, en 1969, Franz Joseph Strauss (décédé en 1988, il fut président du parti conservateur Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU), ministre-président de la Bavière, ministre fédéral des finances, NDLR)  avait déclaré : un peuple qui a engrangé de tels succès économiques a le droit de ne plus rien entendre à propos d’Auschwitz ».

    Sans rentrer dans ce débat là, saluons chez Thilo Sarrazin une exigence  d’honnêteté,  de cohérence pas si courante.  Et la classe politicienne eurolâtre et antinationale ferait bien pareillement  de méditer sur ce souhait formulé déjà par Cicéron en  55 avant Jésus-Christ,  douze  ans avant son assassinat,  et déjà cité par Bruno Gollnisch dans l’hémicycle du parlement européen :

    « Les finances publiques doivent être saines, le budget doit être équilibré, la dette publique doit être réduite, l’arrogance de l’administration doit être combattue et contrôlée, et l’aide aux pays étrangers doit être diminuée de peur que Rome ne tombe en faillite. La population doit encore apprendre à travailler au lieu de vivre de l’aide publique. » Tout est dit !

    http://www.gollnisch.com

  • La folie des grandeurs des “euro-mandarins”

    On défilait hier dans l’Europe entière contre l’austérité, à l’appel de syndicats bien souvent complices  de l’idéologie l’euromondialiste . Celle là même qui broie littéralement actuellement la Grèce. Un peuple grec qui certes, n’est pas totalement pour rien dans ses malheurs en donnant les clés de sa destinée aux politiciens qu‘ils ont jusqu’alors constamment réélu. Mais ce constat s’applique aussi à notre pays et à bien d’autres au sein de l’Union européenne…Une austérité que les nababs de l’hyper-classe bruxelloise réservent aux autres, mais certainement pas à eux!

     Les projets architecturaux pharaoniques, -souvent propres aux Etats totalitaires soit dit en passant…- des institutions européennes en sont une nouvelle illustration, dans une course au gigantisme budgétivore particulièrement indécent.

    Du passé faisons table rase : pour l’édification du futur siège du Conseil européen et Centre de presse international, nos grands architectes ne vont pas hésiter à massacrer Le Résidence Palace, un joyau de l’Art déco. Tout en prenant bien soin de conserver la piscine existante pour leur propre confort. D’ores et déjà le devis initial a été dépassé de 40%. Pourquoi se gêner, ce sont les contribuables européens qui payent !

    Un constat clairement exposé dans l’article paru à ce sujet sur le site mailonline le 5 novembre et dans le Irish Daily Mail. Son auteur relève justement que « Les euro-mandarins veulent non seulement de l’argent pour leurs augmentations de salaire, leurs retraites mirobolantes, financés par le contribuable, et  pour l’éducation d’élite de leurs enfants, mais aussi pour leurs nouveaux projets (architecturaux) impériaux.»

    « Une frénésie de construction » qui est comparée ici  avec le goût du faste d’un « Louis XIV à Versailles », lequel à sa décharge,  était tout de même d’une toute autre envergure, sur le plan esthétique comme politique,  que les velléités  architecturales et les ambitions des  petits marquis qui président actuellement au fonctionnement des institutions de l’UE.

    Cet article cite pour décrire cette frénésie, « un ancien mandarin européen de premier plan, Derk-Jan Eppink. M. Eppink, un Néerlandais , est maintenant un membre du Parlement européen, mais avant cela, il a travaillé pendant sept ans comme haut fonctionnaire à la Commission européenne

    M. Eppink évoque cette fièvre ultra-dépensière dans une vidéo qu’il a posté sur YouTube (http://www.buildingsagency.be/realisatieberichten_fr.cfm?key=146). Ainsi il rapporte que 240 millions d’euros ont été dépensés afin que président de l’UE Herman Van Rompuy dispose « d’ un nouveau bureau pour accueillir les réunions du Conseil européen ». Un bâtiment boursouflé de « vanité », en forme d’œuf, vitré (photo), actuellement en cours de construction « juste à côté du siège du Conseil déjà vaste et moderne.»

    Mais ce n’est pas tout. M Eppink relève que «la construction la plus grotesque est en cours  à Francfort. Il s’agit de la construction de la Banque centrale européenne, la BCE.. (Son coût) a été estimé à 800 Millions d’euros ». Un budget lui aussi allégrement dépassé puisqu’il est maintenant de 1,2 Milliard d’euros ( !!!) et il reste encore deux ans de travaux. »

    Une BCE qui préche « l’austérité en Grèce, en Espagne, au Portugal , en Italie, en Irlande» et qui, pour elle-même,  jette l’argent par les fenêtres  (…). Le siège de la BCE reflète le pompeux, le goût  du  prestige et du pouvoir, comme l’aime les dirigeants européens»,  poursuit le parlementaire néerlandais.

    Et d’évoquer encore le projet de construction d’un « immeuble de prestige, la Maison de l’histoire européenne » pour un budget prévu d’environ 60 millions d’euros. Mais il ya un problème. Sous la fondation coule une rivière souterraine. Maintenant, les fondations doivent être renforcées, sinon, le bâtiment s’effondrerait». Selon un architecte, cette opération « doublerait le coût de construction qui s’élèverait finalement à plus de 120 Millions d’euros»!

    Une entité bruxelloise constate M. Eppink, comme avant lui Bruno Gollnisch qui l’a dénoncé dés ses premiers pas de parlementaire européen, totalement dominée par « l’hubris ». Cette démesure dans laquelle les Grecs anciens voyaient un des plus grands dangers pour l’individu comme pour la société.

    Oui, mille fois oui, il est vraiment temps de mettre au rencart cette Europe là, insulte vivante non seulement aux Européens frappés par la crise, mais au vrai génie de notre civilisation.

    http://www.gollnisch.com

  • Révoltes populaires en Slovénie le 21 décembre

    Les révoltes de novembre sont à la base d'un mouvement populaire qui s'organise durablement. Les protestations spontanées mais nébuleuses des ces dernières semaines (on sait ce que l'on rejette mais on ne sait pas ce que l'on veut) ont égrainé dans une dizaine de villes slovènes ainsi que dans le centre-ville de la capitale Ljubljana, où se sont réunis 5000 manifestants selon la police. Les contours de leurs revendications sont de plus en plus clairs et s'accompagent de revendications de plus en plus concrètes. Aujourd'hui on pouvait lire les revendications suivantes sur Facebook.

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    Une foule slovène
    Récupéré sur le site d’information http://www.siol.net/novice/svet/201...

    Des iniciateurs des protestations slovènes on publié pour la première fois leurs exigences sur un mur internet de Facebook :

    1. Nous exigeons des élites politiques qu'elles quittent le pouvoir. Que ce soit au parlement, au gouvernement, dans la coalition ou dans l'opposition.
    2. Nous exigeons de tout ceux qui sont sortis de la coalition avec le peuple qu'ils quittent aussi leurs postes.
    3. Nous exigeons l'introduction d'un instrument de défiance populaire, car selon la constitution slovène c'est le peuple qui détient le pouvoir.
    4. Nous exigeons une réforme radicale du système judiciaire car nous voulons un État de droit.
    5. Nous exigeons des procédures juridiques rapides et efficaces contre tous ceux qui ont acquis leurs propriétés d'une manière douteuse.
    6. Nous exigeons le retrait des richesses d'origine inconnue. L'élite politique et éconnomique qui a administré l'argent public doit prouver la source de ses avoirs. La Slovénie et ses richesse ne sont pas la propriété de nouveaux ultrariches (tajkun) mais de l'ensemble des citoyens.
    7. Nous exigeons que les banquiers prennent la responsabilité de leurs actes car nous - les citoyens - ne payerons plus les erreurs causées par l'avidité de certains autres.
    8. Nous exigeons la mise en place d'une commission constitutionnelle incluant des citoyens chargée d'apporter les changements nécessaires dans la constitution slovène.
    9. Nous exigeons une influence accrue du peuple sur la constitution du parlement slovène.
    10. Nous voulons un renouveau de la Slovénie dont les fondements seront la morale, la justice sociale, ainsi que la souveraineté populaire ; et nous nous opposons sévèrement à toute division artificielle du peuple (s'appuyant par exemple sur une idéologie en relation avec l'histoire).

    Je pense que ces exigences sont suffisament réalistes et proches des faits observés il y a quelques mois en Islande, et en les circonstances actuelles je ne vois pas d'autre changement assez radical qui fût réalisable. Dans le même ordre d'idée, il me semble que la cause de la misère dans laquelle nous vivons déjà et qui nous précipite à la catastrophe, n'est pas à chercher dans les individus criminels de l'élite, mais dans le système capitaliste néolibéral, complètement débridé depuis la chute du mur de Berlin et qui montre maintenant son vrai visage. Il s'agit du vol rapace d'une élite peu nombreuse envers la majorité du peuple au moyen d'une corruption systématiquement construite. La corruption fait partie du capitalisme néolibéral, sans elle il ne peut exprimer ses tendences rapaces. Une prise de conscience est nécessaire : la solution ne consiste pas chasser des personnes concrètes de la position politique mais en un changement du système qui pousse pour l'instant tout détenteur de autorité dans les bras de la corruption dès qu'il pénètre les arcanes du pouvoir. Tout détenteur de pouvoir, que ce soit de la sphère économique ou économique, et qui ne veut pas accepter les méthodes corruptrices de la gouvernance, celui-là perdra bientôt sa position.

    Il est nécessaire de créer un nouveau monde sur la base des nouveaux meneurs mondiaux et de leurs priorités : la révolution informatique porte des hommes pourvus de grandes connaissances informatiques, ils maîtrisent réellement les machines sans lesquelles le temps présent ne peut plus fonctionner. Les informaticiens (entre autre les réseaux sociaux) doivent prendre conscience de leur pouvoir politique et éloigner de nous le système actuel organisé sur la base d'une pseudo démocratie capitaliste et néolibérale (celle qui au moyen de la corruption et de l'argent trompe les masses). Ils doivent imaginer de nouvelles règles de fonctionnement dans lesquelles l'argent (la possession) n'aura plus le rôle central, mais le savoir. Peut-être cela sonne-t-il utopiste, mais je vous garantis que ce temps n'est pas si éloigné.

    Zlatko Tišljar

    Traduit à la louche par votre serviteur à partir d'un blog de l'auteur

    http://www.agoravox.fr

  • Catherine Ashton

    L’Union européenne ne se résume-t-elle pas dorénavant à cela : une oligarchie de plus en plus fermée et de moins en moins démocratique, plus avide d’argent que de pouvoir, méprisant ouvertement les électeurs et restaurant par touches successives un Etat totalitaire sous un déguisement « soft » ? La nomination récente de Catherine Ashton comme Ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne semble autoriser une réponse affirmative.
     
    Dès le départ qualifiée de « pygmée politique » par le député européen britannique Nigel Farage et jugée « totalement incompétente » comme dénuée « d’expérience politique et diplomatique » par Pierre Moscovici, ancien Ministre délégué aux Affaires européennes, ou encore taxée « d’amateurisme » et « d’incompétence » par Libération, Catherine Ashton a en quelques mois accumulé gaffe sur gaffe et fait à présent la risée de l’Europe sur la scène internationale. Il semble qu’Ashton ait été choisie par Gordon Brown pour la seule raison que l’Union européenne voulait une femme à ce poste. On n’aurait rien trouvé de mieux… La première explication pour ce choix désastreux s’inscrit dans la thèse que les puissants du monde, en particulier les Etats-Unis, veulent une Europe unie, certes, mais faible, impuissante et désorganisée. Ils veulent une Europe comme relai d’un pouvoir mondialiste, mais un relai docile. La nomination d’Ashton s’expliquerait ainsi. L’adoption forcée et antidémocratique du Traité de Lisbonne cadre parfaitement avec cette thèse puisqu’il a donné à l’Europe trois présidents – un Président de la Commission, un Président tournant et un Président permanent – dont on a appris après-coup que leurs attributions respectives n’étaient pas bien délimitées.
     
    L’autre explication repose sur le passé de Catherine Ashton : une femme qui est un pur produit de la classe politique, qui n’a jamais exercé de profession et n’a jamais été élue nulle part. Ashton est une ancienne militante du CND (Campaign for Nuclear Disarmament), une organisation de gauche qui luttait contre la défense nucléaire de l’Europe en pleine guerre froide. Elle était trésorière de cette organisation dans les années 80 quand le CND reçut d’importantes donations en argent. Le CND a toujours refusé de révéler l’origine de ces dons, ce qui laisse penser que des organisations communistes et – pourquoi pas ? – l’Union soviétique – pourraient avoir été impliquées. C’est l’opinion de plusieurs membres du Parlement européen d’Europe centrale, par exemple Hynek Fajnon, un député tchèque, pour qui il ne fait aucun doute que l’Union soviétique a soutenu financièrement le CND. Ce qui a servi l’obscure activiste de gauche qu’était Catherine Ashton, c’est d’épouser Peter Kellner, journaliste et commentateur politique, mais surtout ami personnel de Tony Blair. Kellner, devenu entretemps le Président de YouGov, une organisation de sondage politique, a obtenu pour sa femme en 1999 le titre de « baronne Ashton of Upholland » et un siège à la Chambre des Lords.
     
    A partir de là, la carrière politique de cette femme sans expérience ni qualification, s’est accélérée au grand étonnement de tous et par le seul effet de pistons dus à Kellner et Blair. Elle qu’on dit « plus propre à diriger à un conseil paroissial », n’a jamais été élue à aucun de ses postes politiques. La seule chose qu’elle ait jamais gagnée par un vote c’est le titre de « Politician of the Year 2006 » du groupe homosexuel Stonewall. Or elle est aujourd’hui parmi les dirigeants politiques les mieux payés au monde : mieux que Sarkozy, mieux que Merkel, mieux qu’Obama. Dans une classe politique où rien ne compte tant que le pouvoir et l’argent et où l’on est prêt à tout pour l’obtenir (jusqu’à accepter un titre de noblesse), Catherine Ashton s’est particulièrement bien débrouillée puisqu’elle gagne aujourd’hui 363 000 euros par an (30 250 euros par mois) incluant une prime au logement et un budget de représentation, mais sans compter deux chauffeurs et une multitude d’autres avantages. Tout cela pour un poste sans obligation de résultats et sans responsabilités directes. Le pire qui puisse lui arriver c’est de le perdre… fortune faite. Si elle survit à son mandat de 5 ans, elle bénéficiera d’une pension de 70 439 euros et d’une prime de départ de 510 500 euros.
     
    La nomination de Catherine Ashton s’inscrit donc parfaitement dans la logique de fonctionnement de l’Union européenne. Le personnel politique doit être grassement payé et, si possible, pas trop qualifié. Il doit tout devoir à l’Union européenne et sentir que sans elle il ne serait rien. On peut tout attendre de gens qui renoncent à avoir une conscience ou un jugement personnel. Ils se montreront d’une flexibilité totale, fermeront les yeux sur toute irrégularité, fraude, abus ou injustice. Le seul fait de vivre dans le monde artificiel et privilégié de l’Union européenne suffira à les couper des réalités de la société et les préparera à accepter comme normale la dérive oligarchique et antidémocratique des institutions.
     
    Christophe Buffin de Chosal http://www.libeco.net/

  • La Grèce sous la dictature de la Commission, de la BCE et du FMI - Nigel Farage