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Europe et Union européenne - Page 1046

  • Comment le Conseil de l’Europe impose l’avortement à l’Irlande et à la Pologne

    L’Irlande est un symbole en Europe de résistance à l’avortement ; mais il est sur le point de tomber sous la pression conjuguée du Conseil de l’Europe et de groupes de pression pro-avortement. Le peuple irlandais s’est toujours opposé fermement à l’avortement : à trois reprises, par référendum, il a refusé la légalisation de l’avortement et a accordé une protection constitutionnelle à l’enfant à naître, dont la vie bénéficie d’une protection égale à celle de sa mère.

    L’avortement est ainsi toujours interdit, sauf lorsque jugé nécessaire par les médecins pour sauver la vie de la mère.

    Or, le Conseil de l’Europe est au cœur d’une campagne visant à imposer « par le haut » l’avortement à un peuple qui l’a refusé « par le bas » à trois reprises lors des referendums de 1983, 1992 et 2002.

    Précisons que le Conseil de l’Europe a été crée pour défendre la démocratie et les droits de l’homme. La Cour européenne des droits de l’homme fait partie du Conseil de l’Europe ; son rôle est de veiller au respect par les États des droits et libertés garantis par la Convention européenne des droits de l’homme. Les États condamnés doivent se conformer aux arrêts rendus par la Cour à leur encontre ; ils disposent d’une liberté quant au choix des moyens à mettre en œuvre à cette fin. Cette exécution des arrêts est réalisée sous la supervision politique du Comité des Ministres, c’est-à-dire des ambassadeurs des 47 États membres.

    Le 16 décembre 2010, dans l’affaire A. B. et C. contre Irlande, alors qu’il n’y a pas de droit à l’avortement dans la Convention, la Cour européenne a condamné l’Irlande au motif que sa réglementation de l’avortement ne serait pas claire, car elle n’aurait pas permis à une femme enceinte désireuse d’avorter de savoir si elle pouvait bénéficier de l’exception à l’interdiction de l’avortement. Cette femme, ayant eu antérieurement un cancer, craignait que sa grossesse altère sa santé. Estimant qu’elle ne parviendrait pas à obtenir auprès de médecins la possibilité d’avorter en Irlande, elle subit un avortement en Angleterre. [...]

    La suite sur NdF

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  • La France d’en-bas contre l’Europe d’en-haut par Georges FELTIN-TRACOL

    Le 29 mai dernier, à une forte majorité, le corps électoral français a rejeté la ratification du Traité constitutionnel européen (T.C.E.). Trois jours plus tard, le 1er juin, les électeurs néerlandais ont fait de même, plus massivement encore. Cette double victoire du non a plongé l’eurocratie dans la consternation, l’hébétude et la rage. Malgré la nette victoire du oui survenue au Luxembourg le 10 juillet suivant, l’état comateux du T.C.E. demeure.

     

    La vigueur du non français a surpris les observateurs. Il signifie le cinglant désaveu du peuple envers une certaine manière de faire campagne. Matraqué par une intense propagande « oui-ouiste » orchestrée par la quasi-totalité du personnel politique, reprise et démultipliée par la grande presse et les grands médias, l’électeur, d’instinct, s’est opposé à ce nouveau « bourrage de crâne ». « Ce non est bien évidemment une réaction automatique, immédiate, à l’ultimatum qu’a été dès le début ce référendum, commente Jean Baudrillard. Réaction à cette coalition de la bonne conscience, de l’Europe divine, celle qui prétend à l’universel et à l’évidence infaillible, réaction à cet impératif catégorique du oui, dont les promoteurs n’ont même pas supposé un seul instant qu’il pouvait constituer un défi – et donc un défi à relever. Ce n’est donc pas un non à l’Europe, c’est un non au oui, comme évidence indépassable » (Libération, 17 mai 2005).

     

    Déçus, amers et vindicatifs (comme le prouve l’hallucinant et édifiant éditorial de July dans Libération du 30 mai), les tenants du oui ont beau jeu de souligner l’hétérogénéité du non. Pour la circonstance, la distinction gauche-droite a su s’éclipser au profit d’une convergence circonstancielle et momentanée de périphéries radicales, contestataires et oppositionnelles contre un centre modéré, gouvernemental et installé. D’après les enquêtes d’opinion, la majorité des électeurs « nonistes » provient de la gauche. Pour le démographe Hervé Le Bras, il ne fait aucun doute que « la carte des résultats du référendum donne un verdict clair : le non de 2005 épouse la géographie de la gauche, pas celle de l’extrême droite » (Libération, 1er juin 2005). « L’importance de la victoire du non, insistent Bruno Cautres et Bernard Denni, doit donc assez peu aux souverainistes qui, à la différence de 1992, ne se retrouvent en nombre qu’au F.N. et au  M.P.F. » (Libération, 7 juin 2005). Annie Laurent confirme cette analyse en précisant qu’« à l’aune des élections régionales de 2004, la gauche parlementaire représente 44 % du vote non, la droite parlementaire 18 % et le F.N. 28 % » (Le Figaro, 14 juillet 2005). « Pour le philosophe Philippe Reynaud, signale Nicolas Weill, “ ce qui l’a emporté, c’est avant tout une problématique sociale, antilibérale et anticapitaliste ” » (Le Monde, 4 juin 2005).

     

    Un non pluraliste

     

    La part de la gauche dans le succès du non est indéniable. Il faut toutefois appréhender ce non de gauche comme passéiste et rétrograde. Tout au long de la campagne, les dissidents des Verts et du P.S. (Fabius, Mélenchon, Emmanuelli, Montebourg), José Bové, le P.C.F., la L.C.R., Lutte ouvrière, l’extrême gauche et la C.G.T. ont défendu l’« exception française », les « acquis sociaux » et le droit illimité et incompressible à la « gréviculture ». Critiquant surtout la troisième partie économiciste du texte, ils ont encouragé une certaine conception de la France, sœur jumelle survivante de l’Albanie maoïste d’Enver Hodja, dernière réserve à dinosaures bourdivins, ultime « Sovietic Park » au monde. La gauche revendicative a favorisé un non de résignation, car elle est incapable de comprendre les défis du XXIe siècle, aveuglée par une grille de lecture antédiluvienne remontant à la Ire Révolution industrielle ! Ne soyons pas surpris d’y retrouver d’indécrottables utopistes, d’ineffables pacifistes et de pitoyables tiers-mondistes. Ainsi, Libération (31 mai 2005) rapporte le témoignage d’un étudiant appelé Jérôme qui a voté « non » parce qu’il n’a « pas envie de créer une seconde superpuissance qui, comme les États-Unis, pillerait les pays d’Afrique » (sic). La sottise idéologique reste d’actualité !

     

    La deuxième composante du non rassemble la nébuleuse souverainiste, national-républicaine et nationiste, c’est-à-dire le F.N. et le M.P.F., bien évidemment, mais aussi le M.N.R., les gaullistes de Charles Pasqua et de Nicolas Dupont-Aignan, les chevènementistes, les royalistes, le Parti des travailleurs de Daniel Gluckstein (catalogué « national-trotskyste »), les chasseurs de C.P.N.T., etc. D’une argumentation plus fondée, leur non n’est pas moins présentiste et paradoxal. Ils condamnent, à juste titre, ce qu’entreprend l’Europe technocratique, c’est-à-dire l’éradication et le remplacement des identités populaires par un grand marché planétaire, tout en reproduisant cette démarche ethnocidaire dans l’Hexagone. Plus exactement, la bureaucratie bruxelloise reprend la méthode jacobine républicaine hexagonale afin d’édifier un super-État centralisé européen. Ne s’exemptant pas de contradictions, ils défendent avec acharnement la langue française, mais méprisent les langues régionales et vernaculaires ! Au nom d’une francophonie mythique, ils acceptent les migrants du Maghreb et d’Afrique noire, mais accusent le « plombier polonais » et la « coiffeuse hongroise » de « manger le pain des Français ». Dans Le Figaro du 31 juin 2005, un certain Nordine, chauffeur de taxi de son état, explique son vote négatif par un raisonnement xénophobe : « L’Europe va s’épuiser en voulant renflouer l’Est. Les Roumains et les Polonais que je vois ici ne respectent rien. » Tiens donc ! Les « jeunes » des banlieues qui brûlent les voitures viendraient-ils d’Europe de l’Est ? L’information sensationnelle vaut son pesant de cacahuètes. Le discours souverainiste atteint ici ses limites. Son fixisme autour d’une France idéalisée par les « quarante rois qui… » (on connaît la chanson) et les « hussards noirs de la République », l’empêche de comprendre les grandes mutations de notre temps. Il est intéressant de remarquer que les territoires dont les élus sont des ténors de l’État-nation (la Vendée pour Philippe de Villiers, les Yvelines pour Christine Boutin, Maison-Laffitte pour Jacques Myard, les Hauts-de-Seine pour Charles Pasqua) ont porté le oui en tête.

     

    La dernière catégorie du non ressort de la marginalité. Elle n’en est pas moins fondamentale, car porteuse d’une ambition européiste s’appuyant sur l’identité, la souveraineté et la puissance. C’est un non d’avenir qui entend bouleverser l’actuel paysage politique et politiser l’enjeu européen. C’est déjà en bonne voie puisque « les référendums sur l’Europe réussissent là où échouent les élections au Parlement européen : créer un espace démocratique pour organiser le débat autour de la construction européenne » (B. Cautres et B. Denni, art. cit.). Ce non d’avenir dépasse de loin le non droitier et le non gauchiste. En effet, « si l’on retient qu’il s’agissait d’abord d’un non identitaire s’opposant à un élargissement sans limites, à une fédéralisation d’éléments clés des politiques nationales, et à une réduction des protections sociales nationales sans contreparties apparentes pour les salariés exposés, la réponse ne peut résider dans un replâtrage de l’Union. C’est une refondation de la construction européenne qui s’impose » (Christian Saint-Étienne, Le Figaro, 18 et 19 juin 2005). Et l’auteur d’ajouter, avec pertinence, que « le non social est un non identitaire au sens où les salariés ont l’impression qu’on veut casser les protections nationales pour mieux les laminer dans une Union qui, du fait d’un élargissement sans limites, a changé de nature ». « Est-ce à dire que la question sociale primerait désormais sur la question nationale ? “ L’une et l’autre sont liées ”, fait observer l’historien de l’Europe Robert Frank, de l’université Paris-I. Le chômage que la France connaît depuis des décennies représente un ferment “ destructeur de l’identité nationale ”. Aujourd’hui, pense M. Frank, “ l’identité nationale est multiple et superpose plusieurs attachements, régionaux, nationaux mais également européens ”. Plutôt que de malaise, il préfère parler d’une “ crise de l’identité européenne des Français ” » (Nicolas Weill, art. cit.).

     

    Préparer la Grande Europe identitaire et populiste

     

    Dépassant la stupide et stérile querelle gauche-droite, le non d’avenir identitaire et populiste, car populaire, sait, comme semble le convenir Emmanuel Todd, que « les milieux populaires, ouvriers et employés, représentent 50 % du corps électoral, et que cette proportion explique les instabilités du système politique français. Les ravages du libre-échange, dont souffrent les milieux ouvriers, ont encore radicalisé leur révolte. […] La vraie nouveauté est l’entrée en fureur d’une parties des classes moyennes » (Emmanuel Todd, Le Nouvel Observateur, 9 – 15 juin 2005). Attirons toutefois l’attention sur le discret mépris à l’égard des couches populaires. E. Todd semble leur reprocher l’instabilité politique comme s’il croyait que la politique ne fût que la version sophistiquée de La Petite Maison dans la prairie et non l’acceptation du conflit. C’est indéniable : « le non, de “ gauche ” ou d’extrême droite, confirme le géographe Jacques Lévy, contient une incontestable composante nationaliste, à la fois sous la forme d’un protectionnisme commercial, relancé à propos des services par la directive Bolkenstein, et d’un refus de la libre circulation » (Libération, 1er juin 2005). Il en résulte « une recomposition du champ politique. Au clivage gauche-droite s’est substituée une ligne de partage qui oppose schématiquement le “ peuple ” aux “ élites ”, les radicaux aux modérés, les électeurs anti-système à ceux qui se reconnaissent dans les partis de gouvernement. En ce sens, le 29 mai n’est pas un nouveau 10 mai, mais bien plutôt un super-21 avril. Or cette recomposition s’est opérée autour du rapport à l’État et à la nation. Plus précisément, la question sociale a rejoint la question nationale » (Claude Weill, Le Nouvel Observateur, 9 – 15 juin 2005).

     

    Plus généralement, la victoire du non démontre la faillite des oligarchies. Le 29 mai restera comme une magnifique claque donné à un Établissement plus attiré par les lubies mondialistes libérales-libertaires de la « Nouvelle Classe » que par les inquiétudes légitimes du peuple. Il est cependant navrant d’employer le beau mot d’« élite » pour désigner les couches dirigeantes maffieuses qui monopolisent la politique, l’économie, les syndicats, la culture, les médias, et qui asservissent la France. Si elles forment une élite, c’est très sûrement dans la gabegie des ressources, le détournement des finances et le conformisme politique ! Elles sont les élites de la nullité; une parodie d’élite. Le seul terme adéquat qui leur convient est celui d’« oligarchie ». Dans Sinistrose. Pour une renaissance du politique (Flammarion, 2002), Vincent Cespedes observe que la France vit en non-démocratie : en-dehors de l’exercice d’un droit de vote formel et illusoire car sans grand effet, le citoyen est réduit à la figuration politique. Le fort taux de participation sur un sujet a-priori jugé compliqué par les oligarques prouve a contrario l’intérêt du peuple pour la Res Publica.

     

    Emmanuel Todd croit que « les gens du oui ont choisi leur défaite. Les gens du oui, compétents, les élites, se sont refusé, ou ont été incapables, de définir une Europe effectivement protectrice » (art. cit.). La dénonciation reste bien modeste. Traduirait-elle en fait sa lassitude et son agacement de Todd de faire partie des perdants, une fois encore après Maastricht en 1992 ? « La classe politique française toute entière porte dans cet échec une énorme responsabilité, écrit pour sa part Alain Caillé. Vis-à-vis de l’Europe, elle n’a su que cumuler arrogance, ignorance et incompétence. Arrogance aussi longtemps qu’elle a cru pouvoir donner le la en Europe. Ignorance de la réalité des autres pays qui rejoignaient l’Europe. De la réalité tout court. Incompétence dans le rapport aux nouvelles institutions européennes. Les députés français y brillent plus souvent par leur absence que par leur force de proposition. Force est de constater qu’aucun des grands partis français n’a su développer un discours sur l’Europe, totalement absente de la dernière présidentielle ou des dernières législatives » (Libération, 24 mai 2005). « Cela signifie, poursuit Jean Baudrillard, la faillite du principe même de la représentation, dans la mesure où les institutions représentatives ne fonctionnent plus du tout dans le sens “ démocratique ”, c’est-à-dire du peuple et des citoyens vers le pouvoir, mais exactement à l’inverse, du pouvoir vers le bas, par le piège d’une consultation et d’un jeu de question / réponse circulaire, où la question ne fait que se répondre oui à elle-même » (art. cit.). Le scrutin du 29 mai 2005 indique l’état de sécession du peuple. Son exaspération peut, à plus ou moins long terme, virer en révolution, avec le risque d’une reprise en main possible par les gauchistes et leurs alliés islamistes.

     

    Néanmoins, « le non identitaire ouest-européen pourrait servir de socle à un renouveau de la construction européenne [car] s’interdire d’analyser les non français et hollandais pour ce qu’ils sont, c’est s’interdire de penser la refondation de l’Europe. L’avenir de l’Europe ne peut se construire que sur la vérité et la lucidité » (Christian Saint-Étienne, art. cit.). La construction européenne voulue par ses fondateurs dans une direction intégratrice fonctionnaliste paie maintenant au prix fort son absence de politisation. « Car, insiste Alain Caillé, le défaut majeur auquel a succombé la construction européenne est connu : avoir préféré l’élargissement économique à sa consolidation politique » (art. cit.).

     

    L’urgente et souhaitable politisation ne doit pas toucher que les instances européennes, elle doit aussi concerner la France et ses terroirs. L’alternative est désormais simple : ou les oligarchies sourdes, autistes et aveugles poursuivent leur travail de dissolution des identités ethniques, culturelles et populaires dans le grand chaudron de la mondialisation avec les inévitables réactions de résistance et de rejet, ou les peuples retrouvent leur citoyenneté,  recouvrent, enfin, le pouvoir de décider de leur destin.

     

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com

  • L'Italie de Berlusconi à Monti

    Depuis que Sivio Berlusconi a été "chassé", on ne parle plus guère de l'Italie. Réflexion du blogueur-journaliste italien Marcello Foa, et analyse de Roberto di Mattei (20/8/2012)
    Depuis que Silvio Berlusconi a quitté le gouvernement dans des conditions ignominieuses - pas pour lui, mais pour ceux qui l'en ont chassé! - en novembre 2011 (cf. benoit-et-moi.fr/2011-III... et aussi tinyurl.com/9ueu4nr ), et qu'il a été remplacé par le très discret (et très peu latin!, comme si les peuples devaient ête représentés par des hommes qui ne leur ressemblent pas) Mario Monti, on n'entend plus beaucoup parler de l'Italie.
    Les medias nous avaient pourtant claironné que Mario Monti allait sauver l'Italie, et même l'Europe, en gros qu'il était venu réparer le chaos créé par l'insupportable bouffon, et qu'avec lui, tout irait mieux, qualifiant même son gouvernement de "technique", pour faire sérieux. C'est vrai que la "rue" a cessé de s'agiter, de l'autre côté des Alpes, ce qui laisse songeur quant à la puissance de sujétion des medias puisque Monti n'a pas la moindre légitimité "démocratique", et surtout, il est difficile de le classer parmi les "indignés".
    Mais à part cela, est-il si vrai qu'il a opéré un redressement?
    Il semblerait au contraire que depuis son arrivée aux affaires, la dette ait augmenté, comme le chômage, tandis que la production industrielle baissait (il est difficile de donner des sources, sinon réputées sulfureuses, car ce n'est évidemment pas en lisant Libé, Challenge ou le Nouvel Obs - tous annoncent que la sortie de crise se profile "selon M. Monti - qu'on va apprendre même une parcelle de vérité, sinon en lisant en négatif).
    Donc, qui l'a mis là, et surtout, pourquoi?
    En juin dernier, Marcello Foa, certes pas un extrêmiste, sur son blog, écrivait:
    Crise de l'euro, ce qu'ils visent
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    Pour une fois, Mario Monti était sincère, quand il a dit l'autre jour que le but ultime de la crise actuelle est de créer une union politique européenne. Il n'a pas précisé comment, mais pour ceux qui savent comment fonctionnent certaines logiques, ce n'est pas un mystère: les crises, comme l'a admis Monti lui-même lors d'une conférence, servent à générer une situation d'urgence au nom de laquelle on impose au peuple et aux électeurs des règles qu'ils accepteraient difficilement autrement. Quand on pousse, avec des mots, un pays au bord du précipice, on peut en obtenir ce qu'on veut. En Italie, le «film» a été diffusé plusieurs fois et toujours avec le même résultat, mais cela s'applique également au reste de l'Europe.
    Le but ultime est l'éradication des vestiges de la souveraineté nationale; qu'ensuite, la nouvelle Europe soit véritablement démocratique et fondée sur la volonté du peuple, cela reste à voir.
    (blog.ilgiornale.it/foa/2012/06/20/crisi-euro-ecco-a-cosa-mirano/ )
    Cette idée est développée avec brio dans ce passionnant article du Professeur Roberto Di mattei (le spécialiste de Vatican II déjà cité dans ces pages).
    Il a été traduit en français sur le site "Correspondance européenne" (partenaire de Corrispondenza Romana), et à lire en entier ici: http://tinyurl.com/96quec8
    (Larges) extraits
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    Depuis toujours, l’Italie a été un laboratoire politique, un espace dans lequel on expérimente des projets politiques, culturels et sociaux de portée internationale. Et c’est actuellement le cas avec le gouvernement de Mario Monti, tout comme cela l’a été dans les années Soixante-dix lors du lancement du “compromis historique” entre le PCI (Parti communiste italien), -le plus grand parti communiste en Occident-, et la Démocratie Chrétienne (DC), qui rassemblait les voix de la majorité catholique et modérée du pays.
    L’idée du projet était de démontrer qu’il était possible de mettre en place des voies nationales et démocratiques vers le communisme, dans le cadre d’un “eurocomunisme”, indépendant du Kremlin. Or l’assassinat d’Aldo Moro, secrétaire de la Démocratie Chrétienne le 9 mai 1978, enlevé par les Brigades Rouges, devait mettre un terme anticipé à cette expérimentation, qui toutefois marqua profondément la politique italienne des années suivantes.
    La chute de l’URSS n’entraîna pas la chute du Parti communiste, qui devait se limiter à changer de nom en 1991 : le PCI devint le PdS (Parti de la Gauche). En revanche, la DC se retrouva démantelée, ébranlée par une série de scandales, montés en épingle par certains secteurs de la magistrature dans le but de favoriser l’ascension de la Gauche. Les communistes furent une fois encore bien près de prendre le pouvoir, mais l’entrée en scène de Silvio Berlusconi, vainqueur des élections en 1994, bouleversa tous les programmes.
    À partir de cette date et durant 17 années Berlusconi a dominé la politique italienne, suscitant contre lui de violentes attaques sur le plan politique, journalistique et surtout juridique. Quel que soit le jugement que l’on porte sur Berlusconi, il est indéniable que l’on a monté contre lui une véritable persécution judiciaire. Il suffit de dire que sur les quelques cinquante affaires pénales qu’il a subies, aucune ne s’est finie par un jugement définitif de condamnation, et le 27 juin dernier la vingt-septième absolution lui a été signifiée
    (...)
    [Silvio Berlusconi] est parvenu à survivre aux attaques de la politique, des médias et de la magistrature, mais pas à la crise interne de son parti due en partie aux frictions avec Gianfranco Fini, l’ex leader du parti Alleanza Nazionale qui aspirait à devenir le chef d’un nouveau “centre” d’inspiration laïciste. Le manque d’une majorité solide a ainsi empêché Berlusconi de résister à la dernière attaque qu’a déclenchée contre lui la Banque Centrale Européenne. Par une lettre en date du 5 août 2011, la BCE demandait au Président du Conseil italien d’effectuer une série d’importantes réformes économiques, menaçant en cas de non exécution, de le priver du soutien financier nécessaire pour affronter la situation difficile dont l’Europe souffre depuis la crise américaine de 2008.
    C’est ce qui arriva à l’automne 2011, lorsque le peuple italien apprit pour la première fois l’existence du mot “spread”, qui indique la différence entre le rendement des titres allemands de l’État (Bund) et les titres italiens (BTp), perçus comme étant “à risque” par les investisseurs. Une manœuvre conjointe de la part de la BCE, des agences de rating et des médias internationaux créa alors autour du “risque spread”, un climat psychologique insoutenable pour le gouvernement. Le 12 novembre 2011 Silvio Berlusconi donnait sa démission et le 16 novembre, sur désignation du Président de la République, Giorgio Napolitano, l’économiste Mario Monti fut institué comme nouveau Président du Conseil.

    (...)
    Le Professeur Monti a été désigné par les lobbys financiers pour sauver l’Union Européenne et sa monnaie unique qui risquent, vingt ans après la signature du Traité de Maastricht, de s’effondrer. « L’euro est un grand projet irréversible » comme l’a proclamé Monti lors d’une rencontre avec Merkel, Hollande et Rajoy, à Rome le 22 juin dernier. Puis, lors du sommet qui s’est déroulé à Bruxelles la semaine suivante, il a chanté victoire parce que les autres leaders européens, à commencer par Angela Merkel, ont répondu à ses exigences. Cette condescendance était à prévoir : sans elle, le gouvernement serait tombé. Or c’est là tout ce que les eurocrates veulent éviter : la défaite de cet homme destiné à sauver l’Union Européenne et sa monnaie.
    ...
    La route que Monti veut entreprendre est celle d’un gouvernement central de l’économie européenne qui puisse réaliser les objectifs de l’unification monétaire et fiscale, nécessaires pour la liquidation définitive des États nationaux.
    ...
    Quand on affirme que Mario Monti est un « technicien », cela revient à ne rien dire sur lui. Monti ... est un prêtre du nouveau culte technocratique. Ce culte, en Italie, forme son clergé à l’Université Bocconi de Milan, et l’envoie ensuite dans les grandes banques d’affaires comme la Goldman Sachs ou bien la Morgan Stanley. Monti, après une carrière d’euro-burocrate satisfaisante, s’est vu appelé à réaliser un gouvernement de l’économie qui, partant du laboratoire italien, pourrait ensuite être étendu comme modèle de « super-gouvernement » à toute l’Union Européenne. Le gouvernement des « techniciens » est un gouvernement oligarchique qui s’impose en prétextant l’urgence, et qui prévoit la suspension de la démocratie. En Italie, le Parlement a de fait été privé de son autorité et de ses pouvoirs et joue un rôle qui se limite à la ratification des décisions du Premier Ministre qui, chaque fois qu’il se trouve en difficulté, recourt au vote de confiance.
    Or, quels ont été les résultats ? En presque huit mois de gouvernement, Monti ne s’est distingué que par l’augmentation des impôts. La pression fiscale italienne est devenue la plus élevée au monde ; la consommation a chuté, la croissance et le développement se sont arrêtés, la récession s’est imposée. Sous prétexte de frapper l’évasion fiscale, le secret bancaire a été totalement aboli et le citoyen a été spolié de la liberté d’utiliser l’argent comme bon lui semble ; il devra rendre compte de toutes ses dépenses au fisc, qui voit en lui un ennemi potentiel.
    ...
    L’indice de popularité du gouvernement chute de jour en jour, mais les partis politiques craignent que s’ils retirent leur soutien au pouvoir exécutif, le Pays plongera dans le chaos. Les citoyens ont perdu la confiance dans les hommes politiques et ils sont tentés par une abstention massive ou par un vote à Beppe Grillo (cf. benoit-et-moi.fr/2012 (II)), le comédien qui, grâce à une agence de marketing spécialisée dans la publicité en ligne a créé le blog le plus important en Italie, qui a fait la fortune politique et personnelle de l’acteur. Mais la protestation de Grillo est celle d’un homme de gauche, dépourvu de tout principe ou de toute référence, versatile selon ses humeurs diverses au cours de la journée.
    Le petit parti de Magdi Cristiano Allam, Io amo l’Italia (J’aime l’Italie), est quant à lui plus prometteur, et rallie différents thèmes, tels que le refus de l’euro, la dénonciation de l’immigration islamique et la défense de la vie. Mais aura-t-il la possibilité de se développer, sans besoin de l’appui des “pouvoirs forts”?
    Le succès de la Grande Marche pour la Vie qui s’est déroulée à Rome le 13 mai dernier démontre de toutes façons qu’il existe une opinion publique catholique vive et réactive. L’avenir de l’Italie n’est pas encore fixé.
    Décadence
    La lettre du Cardinal Scola pour la fin du Ramadan

    Lu sur Benoît-et-moi : http://benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/litalie-de-berlusconi-a-monti.php

  • Les États européens ont versé 1600 milliards d’euros d’aides aux banques depuis la crise

    Les aides d’État accordées au secteur financier dans l’Union européenne se sont élevées au total à 1.600 milliards d’euros entre le début de la crise en octobre 2008 et fin décembre 2011 selon un document publié vendredi par la Commission européenne.

    Cette somme représente 13% du PIB de l’UE, selon le tableau de bord des aides d’État portant sur 2011. La grande majorité, soit 67%, était constituée de garanties publiques sur le financement des banques.

    L’année 2011 a également été la dernière où la Commission a appliqué des règles temporaires en matière d’aides d’État pour aider l’économie réelle en période de crise. Ce type d’aide, accordé à l’ensemble de l’économie, a représenté 48 milliards d’euros en 2011, soit 0,037% du PIB de l’UE et une diminution de plus de 50% par rapport à l’année précédente.

    Cela reflète, selon la Commission, à la fois un faible recours à ces aides par les entreprises et les contraintes budgétaires qui pèsent sur la plupart des États.

    Le total des aides non liées à la crise à diminué, atteignant 64,3 milliards d’euros en 2011, soit 0,5% du PIB européen. Il s’agit “d’une tendance à la baisse sur le long terme“, a indiqué Antoine Colombani, porte-parole du commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, soulignant que ces aides représentaient encore 2% du PIB de l’UE dans les années 1980.

    Enfin, selon le tableau de bord, fin juin 2012, environ 85% du montant total des aides illégales, car contraires aux règles européennes de la concurrence, avait été reversé par leurs bénéficiaires aux autorités. Cela représente plus de 13,5 milliards d’euros.

    L’Expansion   http://fortune.fdesouche.com

  • De Sacramento à Vladivostok par André WAROCH

     

    Philippe Nemo, dans son livre Qu’est-ce que l’Occident ? énumère cinq faits majeurs qui ont édifié ce qu’il considère comme une civilisation suffisamment homogène pour être considérée comme telle. La pensée grecque, le droit romain, le christianisme, la « révolution papale » de la fin du Moyen Âge (Réforme et  Contre-Réforme), et l’avènement de la démocratie libérale au siècle des Lumières.

    Néanmoins, Philippe Nemo n’a peut être pas pris conscience du fait que l’un des pôles majeurs (avec l’Europe catholico-protestante) de cette supposée civilisation, se sépare fondamentalement des autres membres de « l’Occident » parce que dès sa naissance, il a rajouté un sixième élément qui fait de lui une civilisation à part entière, je veux parler des États-Unis, et ce sixième élément, c’est le messianisme évangélique qui est en fait la raison d’être de cette nation.

    La République française s’est construite contre le cléricalisme chrétien. Dans les faits, cela revenait à lutter contre l’Église catholique, l’immense majorité des Français en 1789 étant de cette confession. Les États-Unis sont en fait tout aussi anti-cléricaux, le protestantisme étant organisé de façon horizontale, à la différence du catholicisme romain, héritier comme son nom l’indique du centralisme césarien. Mais, au lieu de déclencher une révolution en Angleterre (ou l’Église anglicane tenait sur bien des points le même rôle que l’Église catholique en France), les puritains qui ont créé la civilisation américaine partirent sur une terre dont ils chassèrent ou exterminèrent les autochtones, une terre sans histoire, sans monuments, vidée de ses habitants originels, ou ils purent faire table rase du passé, ce dont rêvaient les révolutionnaires français, mais qu’ils n’ont pu mettre en œuvre, tout simplement parce que la France n’était pas un pays sans histoire, et que les autochtones, ils en faisaient partie. Les révolutionnaires ne pouvaient faire autrement que de se placer, pour une large partie, dans la continuité de l’Ancien Régime (ce qui fut accompli avec Napoléon Bonaparte), et plus largement dans la continuité géopolitique de l’Europe.

    De la manière la plus large possible, on pourrait considérer trois civilisations partageant certains traits culturels communs, trois civilisations qui ne peuvent pas se considérer aussi étrangères entre elles qu’à l’Islam ou la Chine : Les États-Unis, l’Orthodoxie, et ce que j’appellerais, faute de mieux, l’Europe catholico-protestante (je ne me prononcerais pas sur l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande, que je connais trop peu. Ils sont issus de l’immigration britannique, mais n’ont pas le caractère idéologique des États-Unis).

    On peut considérer que cette dernière est actuellement celle des trois qui est la plus malade. Certains sursauteront peut-être, étant donné l’état de délabrement économique dans lequel se trouvent les pays orthodoxes. Certes. Mais le fait capital est celui-là : les Orthodoxes n’ont pas renoncé à se battre pour leur survie. On peut déplorer les exactions des soldats russes en Tchétchénie, seulement voilà. Le seul pays orthodoxe qui a actuellement le potentiel de la puissance a décidé, contrairement à l’Europe catholico-protestante, de s’en servir pour se défendre, et sans ménagement.

    Il serait peut-être temps également de mettre fin à un mensonge vieux de plusieurs siècles, c’est-à-dire le panslavisme. Il n’y aucune solidarité naturelle, aucune conscience chez les Slaves d’appartenir, et pour cause, à une quelconque civilisation commune. Tout simplement parce que ce qu’on a appelé le panslavisme n’était rien d’autre que du pan-orthodoxisme. Il ne s’agit pas de couper les cheveux en quatre. Si, effectivement, les orthodoxes sont slaves très majoritairement, les Slaves ne sont pas tous orthodoxes, très loin s’en faut. Les Slaves polonais, tchèques, slovaques, ukrainiens uniates, slovènes et croates, tous de culture catholique ou protestante, représentent au bas mot quelques quatre-vingt millions de personnes au cœur de l’Europe. La solidarité de la Russie, telle qu’elle existait sous les tsars et telle qu’elle a reparu (avec une puissance d’intervention bien sur très amoindrie) après la chute de l’U.R.S.S., s’exerce, notamment dans les Balkans sous occupation ottomane ou otanesque, aussi bien à l’endroit des Slaves serbes et bulgares qu’à celui des Grecs. Le point commun entre ces trois peuplades étant évidemment leur appartenance à la civilisation orthodoxe. Je précise que je n’appelle pas du nom de solidarité la volonté historique de la Russie d’annexer le territoire de ses « frères slaves polonais », toujours évidemment contre l’avis de ces derniers.

    Le problème commun à ces trois civilisations est l’adhésion à l’universalisme. Dans le contexte de la colonisation du XIXe siècle et du début du XXe, quand les Russes et les catholico-protestants colonisateurs d’Europe de l’Ouest avaient pour eux, non seulement la volonté expansionniste, mais aussi la volonté de prosélytisme politique (pour la France) ou religieux (pour tous les pays européens colonialistes), la supériorité démographique et l’arrogance de croire appartenir à une civilisation supérieure, cela ne posait pas de problème.

    Mais peu à peu, le prosélytisme des États colonialistes  d’Europe de l’Ouest, qu’il soit religieux ou idéologique (ou les deux), fut abandonné, ou du moins ramené, surtout pour la France (qui rejoignait ainsi les États-Unis) à la croyance folle en l’homme universel, supposé être porté naturellement à l’adhésion aux valeurs universelles inventées par la patrie de Rousseau (ce qu’est vraiment la France) et celle de Voltaire (ce que sont vraiment les États-Unis). Quant à la Russie, elle remplaça le messianisme orthodoxe par le messianisme communiste, qui n’eut pas plus de succès avec les musulmans que son prédécesseur.

    Hors, depuis trente ans, c’est à un véritable déferlement migratoire qu’on assiste aux États-Unis et en Europe de l’Ouest. Il se trouve que les immigrants actuels des États-Unis sont encore très majoritairement de religion chrétienne, pouvant donc se reconnaître à peu près dans les nouvelles Tables de la Loi américaines que sont la Déclaration d’indépendance et la Constitution. Mais s’ils étaient musulmans, ils auraient quand même le droit de venir, et ils ne s’en priveraient pas. Hors c’est ce qui est en train de se passer, tandis que l’Europe de l’Ouest est déjà au bord de la guerre civile pour n’avoir jamais voulu considérer le fait identitaire dans son appréhension du phénomène migratoire. Quant à la Russie, elle fait face au même danger, non pas tant du fait de l’immigration que du caractère toujours impérial de cette nation. La Tchétchénie comme le Daghestan ou l’Ingouchie sont des régions historiquement vides de Russes, et musulmanes.

    Mais le problème de la Russie est finalement d’une autre nature. Les Russes ont colonisé la Sibérie, le Caucase et l’Asie centrale parce qu’ils étaient obligés de le faire. Cela correspondait à des impératifs vitaux pour leur survie, à l’obligation géopolitique de trouver des frontières naturelles dont ils étaient dépourvues et qui étaient indispensables à leur protection. Il ne faut jamais oublier que, jusqu’au XVIIe siècle, la Russie était totalement dépourvue de frontières naturelles à l’est et au sud, et que le relief de steppes qui était le sien permit aux hordes nomades turco-mongoles de se déverser sur elle, de l’annexer, puis, après qu’elle eut réussi à conquérir son indépendance après deux siècles de joug, de l’attaquer continuellement. Voilà comment s’explique l’expansionnisme russe qui, contrairement à celui de ses deux civilisations cousines, est défensif et structurel.

    Les Russes sont, par la force des choses, par leurs steppes vides d’hommes, ouvertes à tous les vents et toutes les invasions, dans une logique de combat perpétuel, tandis que l’Europe de l’Ouest, surpeuplée, protégée de l’Islam pendant des siècles par le rideau méditerranéen et les États-tampons orthodoxes des Balkans, a pu se payer le luxe de se croire à l’abri pour toujours des civilisations hostiles. Cette inconscience amena l’oubli, et l’oubli amena l’immigration islamique, peut-être subie aujourd’hui, mais pendant des décennies provoquée, favorisée, organisée.

    Pour ces trois civilisations qui ont choisi la voie du cosmopolitisme sans limite, le choix à venir sera simple : changer ou disparaître, car d’autres considèrent la société multiculturelle comme devant s’arrêter là ou commence l’islamiquement correct. Nicolas Sarkozy est en France le Constantin des musulmans. Espérons que, cette fois, Maxence gagnera. Dans le cas contraire, l’addition sera beaucoup plus lourde à payer, car à la conversion des indigènes à une religion sémitique, religion qui fut il y a mille cinq cents ans transformée, digérée et recréée par des Européens qui restaient les maîtres chez eux, s’ajoutera cette fois la submersion démographique qui fera de nous, au final, les coptes du Vieux Continent.

    André Waroch http://www.europemaxima.com

  • Euribor, encore un scandale bancaire…

     

    Euribor, encore un scandale bancaire…

    Graphique ci-dessus : Les taux de l’Euribor sont déterminés chaque jour en fonction des données fournies par 44 banques.

    22/12/2012 — 22h30
    PARIS (NOVOpress/Bulletin de réinformation) — Cette fois-ci, certaines banques comme la Société Générale ou l’Union des banques suisses, UBS sont visées par des enquêtes sur l’Euribor. Elles sont accusées d’avoir trafiqué l’Euribor, un taux d’intérêt qui régit les prêts entre banques et qui est utilisé par les banques européennes pour calculer la base de la plupart de leurs prêts.

     

    Ce scandale est la suite du scandale du Libor

    Un scandale similaire arrive en ce moment vers son terme. Des banques sont accusées de la même façon d’avoir trafiqué le Libor : un taux similaire fixé par elles. Ce taux Libor indexe chaque année dans le monde, 600.000 milliards de dollars de prêts accordés aux particuliers et aux entreprises, ce qui représente cinq fois le PIB mondial.

    C’est la banque anglaise Barclays, impliquée dans les deux affaires, qui a permis aux enquêteurs de passer du scandale du Libor à celui de l’Euribor. Aux Etats‑Unis, Barclays a déjà payé 450 millions de dollars pour que les autorités arrêtent les poursuites. On a appris cette semaine que de son coté la banque suisse UBS devra verser 1,1 milliard d’euros d’amendes.

    Et comme à chaque fois, la question se pose : tricherie du système ou malhonnêteté de certains employés

    Les informations que l’on a pour l’instant c’est que ce sont des traders qui entre 2005 et 2008 auraient trafiqué le taux pour augmenter leurs gains. Toutefois, l’ampleur de la fraude rend improbable l’hypothèse de cas isolés : les autorités britanniques ont recensé 58 manipulations de la seule Barclays contre l’Euribor. De plus, des manipulations de cette ampleur sont impossibles à faire par une seule banque. La commission européenne étudie donc la possibilité d’une violation des règles de la concurrence.

    L’on imagine, comme dans tous les scandales bancaires depuis 2008, que les contrôles n’existaient pas

    C’était l’avantage supposé de l’Euribor. Comme il est fondé sur un plus grand panel de banques que le Libor, il devait être plus sûr, moins susceptible de manipulations. Selon certains experts, les amendes pourraient s’élever au total jusqu’à 20 milliards d’euros.

    Crédit image : Peter Lauppert, via Wikipédia, (cc).

    http://fr.novopress.info

  • L’Irlande prête au crime

     [Tribune libre de Christine Dol, suite à la décision du gouvernement irlandais de déposer un projet de loi autorisant l'IVG dans les cas où la vie de la mère est en danger.]

    Qu’on se le dise, l’Irlande, le dernier grand bastion du catholicisme occidental, se prépare au crime des innocents. Il s’y prépare. Car, suite à un scandale médiatique, la politique du pays concernant l’avortement est remise en cause. Le scandale ? Une jeune Indienne hindoue, ayant une grossesse difficile et un état de santé inquiétant. Elle souhaite un avortement, qui lui est refusé pour raison éthique. La femme mourra. L’avortement l’aurait-elle sauvé? Rien n’est moins sûr. Quoiqu’il en soit, le débat est relancé et Savita devient un symbole. L’Irlande décide donc d’alléger la loi, et s’aligne ainsi sur ses voisins européens.

    « La législation doit définir clairement quand il est possible de mettre fin à une grossesse, c’est-à-dire quand il y a un danger réel et substantiel pour la vie – ou la santé- de la patiente et quand ce danger ne peut être écarté qu’en mettant un terme à la grossesse« .

    N’est-ce pas difficile de juger s’il y a réel danger pour la vie de la mère, et si il est vraiment lié à la grossesse ? N’est-il pas facile d’interpréter la loi comme on souhaite l’entendre ? L’avortement ne va-t-il pas, comme dans les autres pays, être légalisé pour des cas particuliers et s’étendre en pratique à toute la population ?

    Le ministre de la santé est dans son rôle lorsqu’il dit : « Je sais qu’il s’agit d’une question très sensible. Mais le gouvernement veut que la sécurité des femmes enceintes en Irlande soit assurée et la renforcer » . Malheureusement, il faut savoir qu’une grossesse peut être dangereuse, même dans nos sociétés médicalisées ; un accouchement reste un traumatisme physique (non condamnable, mais réel) pour la mère et l’enfant. Il y a des risques, cela fait aussi parti de la vie, encore aujourd’hui. D’ailleurs, ce sont ces risques et ces inquiétudes (de plus en plus faibles à notre époque) qui procurent davantage de joie et de sentiment de réussite lorsqu’une naissance se passe bien.

    Ainsi, le bon sens médical est évidemment de faire en sorte d’épargner la vie de tout le monde, sans exception, et il faut parfois faire confiance aux compétences des médecins. Mais la femme doit prendre conscience de la réalité d’un enfantement. Il ne faut pas être immature : l’enfantement n’est pas sans risques et sans souffrances. La grossesse, la naissance et les suites sont des épreuves de générosité lancées aux femmes. Les mères en retirent une joie légitime, mais elles donnent la vie non pour leur bon-vouloir mais pour exceller dans le don de soi, parfois au prix de leur vie ou de leur santé.

    Quelle femme, pendant le travail, n’a pas eu la sensation qu’elle allait mourir en couche ? Quel père ne s’est pas posé cette même question au sujet de son épouse ?

    Peut-être est-ce une chance de saisir le prix de la vie en se croyant proche de la mort. Sans doute est-ce un honneur, réservé à notre sexe, que d’avoir vécu dans nos tripes une expérience parfois extraordinairement douloureuse, terrifiante et magnifique.

    Christine Dol »

    http://www.contre-info.com/

  • Grèce : Une société traumatisée

    La spécialité de Georg Pieper, c’est le traumatisme. Chaque fois qu’une catastrophe s’est abattue sur l’Allemagne, le traumatologue s’est rendu sur place. Après les attentats d’Oslo et d’Utøya, Georg Pieper est allé en Norvège où il a encadré ses confrères. Il s’y connaît pour observer une situation à la loupe et juger de l’ampleur d’une catastrophe.

     

    Par / Frankfurter Allgemeine Zeitung / Francfort.

     

    En octobre, Georg Pieper a passé quelques jours à Athènes (…) Il s’attendait à trouver une situation difficile, mais la réalité était au-delà de ses pires appréhensions.

     

    Pour l’Allemand consommateur d’information, la crise est de l’histoire ancienne. Elle s’est avant tout révélée à nous par l’intermédiaire d’expressions comme “fonds de sauvetage” ou “trou de plusieurs milliards”. Au lieu d’analyser le contexte global, nous voyons Angela Merkel à Berlin, à Bruxelles ou quelque part ailleurs, descendre d’une limousine noire, l’air grave.

     

    Mais cela ne nous apprend pas la vérité, la vérité sur la Grèce, sur l’Allemagne, sur l’Europe.

    Georg Pieper parle de “refoulement massif” pour qualifier ce qui se déroule juste sous nos yeux. Les mécanismes de défense des responsables politiques, en particulier, fonctionnent à merveille.

     

    Traumatisme collectif

     

    En octobre 2012, voilà la Grèce qui se présentait à lui :

    des femmes enceintes jusqu’aux dents courent les hôpitaux en suppliant qu’on les y admette, mais parce qu’elles n’ont ni assurance-maladie, ni suffisamment d’argent, personne ne veut les aider à mettre leur enfant au monde.

     

    Des gens qui, il y a peu, faisaient encore partie de la classe moyenne, glanent les restes de fruits et de légumes dans la rue, dans une banlieue d’Athènes.

     

    Un vieil homme explique qu’il ne peut plus payer ses médicaments pour ses problèmes cardiaques. Sa retraite a été sabrée de moitié.

    Ayant travaillé pendant plus de 40 ans, il pensait avoir fait tout ce qu’il fallait, et aujourd’hui il ne comprend plus le monde.

     

    Les gens qui vont à l’hôpital sont tenus d’apporter leurs draps et leur nourriture. Depuis le congédiement des équipes d’entretien, ce sont les médecins, les infirmières et les aides-soignants, privés de salaires depuis des mois, qui se chargent du ménage. L’hôpital manque de gants jetables et de cathéters. L’Union européenne met en garde le pays contre la propagation des maladies infectieuses.

     

    Par manque de moyens financiers, des pâtés de maisons entiers ne sont plus approvisionnés en fioul à l’heure qu’il est. Au printemps, un homme de 77 ans s’est suicidé avec une arme devant le Parlement d’Athènes. Juste avant de passer à l’acte, il aurait crié : “Comme cela, je ne laisse aucune dette à mes enfants !”

    Le taux de suicide a doublé au cours des trois dernières années.

     

    Un traumatisme est un événement qui ébranle la perception du monde de l’individu jusque dans ses fondements. L’expérience est si violente qu’elle plonge le sujet dans un tourbillon de détresse absolue.

    Seuls les esprits cyniques parlent encore de régression sociale au sujet de la Grèce. Ce que nous observons actuellement est un traumatisme collectif.

     

    L’homme se transforme en fauve

     

    “La crise touche particulièrement les hommes”, constate Georg Pieper. Comme chacun sait, les hommes fondent leur identité, bien davantage que les femmes, sur le travail, et donc sur leur valeur marchande. Or, la valeur marchande du plus grand nombre fond sans discontinuer. La crise porte également atteinte à leur virilité.

    Actuellement, les troubles psychiques comme les dépressions se propagent en Grèce comme le ferait une épidémie. Personne ne s’étonne d’apprendre que les trois-quarts des suicides sont commis par des hommes.

     

    Nul besoin d’être un Cassandre ou un expert pour imaginer l’incidence que cela peut avoir sur les relations sociales entre les individus et sur le ciment de la société grecque. Le ressentiment à l’égard d’un système corrompu, perverti, et à l’égard de la politique internationale, dont les tranches d’aide tombent dans l’escarcelle des banques au lieu de servir à sauver des gens, est immense, et va croissant. Les hommes ramènent cette haine dans leur famille, et leurs fils la traduisent en actes dans la rue. On observe une multiplication des groupes violents qui s’en prennent aux minorités.

     

    Au mois de novembre, les États-Unis ont émis un avertissement à l’adresse des voyageurs désirant se rendre en Grèce – les gens de couleur, en particulier, y seraient menacés. Pour un pays comme la Grèce, qui a d’elle-même l’image d’une terre hospitalière, cela choque, confie Georg Pieper.

     

    En temps normal, même le plus terrible des coups du sort ne met pas l’individu à genoux, explique Georg Pieper, car chacun d’entre nous est doté d’un instinct de survie extrêmement développé. Voilà pour la bonne nouvelle. La mauvaise est que cet instinct de survie n’est effectif que dans une société en état de fonctionnement, capable d’amortir le choc. La tragédie d’Utøya a montré la force qu’une telle société était capable de déployer. Toute la Norvège a apporté son soutien aux victimes après le massacre, comme si quelqu’un avait coiffé le pays d’une cloche de solidarité.

    En Grèce, les fondements de la société ont été sapés jusqu’à ce que celle-ci finisse par s’effondrer. La crise a anéanti l’Etat-Providence. “L’homme, analyse Georg Pieper, se transforme en fauve dans ce type de situations dramatiques”.

    La nécessité le pousse à la déraison. L’égoïsme supplante la solidarité.

     

    Presseurop   via http://fortune.fdesouche.com

  • Leur Europe n’est pas la nôtre !

    La formule est restée célèbre,  le général De Gaulle disait que la politique de « la France ne se fait pas à la corbeille », soulignant par là que l’économique doit être subordonné au politique. Avec une classe politicienne elle,  largement inféodée à l’idéologie du mondialisme, après 40 ans d’abandon de souveraineté, de soumission aux diktats supranationaux et ultra-libéraux de l’Europe de Bruxelles, on peut encore douter de l’actualité de la devise gaullienne dans la France contemporaine.  

    La nouvelle a fait moins de bruit que la  guéguerre Fillon-Copé et la recension habituelle des petites phrases, hier, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), a apporté son soutien à la proposition du ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble. Au milieu du mois, ce dernier avait annoncé son souhait de voir se  créer un poste de « commissaire aux Affaires monétaires » pour la zone euro, doté de supers pouvoirs lui permettant de passer par-dessus la tête des exécutifs nationaux.

    M. Schäuble souhaite ainsi que ce commissaire ait le pouvoir de rejeter les budgets nationaux qui ne sont pas conformes aux critères de l’union monétaire. En janvier 2011, depuis le Forum économique mondial de Davos et en présence de Nicolas Sarkozy, ce ministre allemand avait déjà expliqué, devant un auditoire conquis,   que pour consolider le système européiste, il était indispensable d’aller plus loin dans la fuite en avant, dans l’effacement de la souveraineté des nations européennes.

    L’appui apporté à Wolfgang Schäuble  par  un antinational aussi caricatural que Mario Draghi n’est pas pour étonner, lui  qui comme son collègue,  le président du Conseil européen, Mario Monti, est un ancien cadre de premier plan de la tristement célèbre banque new yorkaise  Goldman Sachs.

    Mais avouons que nous sommes toujours un peu surpris  lorsque nous voyons un souverainiste proclamé apporter son soutien à des dirigeants qui ont défendu et acté les différents traitées européistes, de Maastricht au traité budgétaire européen.

    Ainsi en est-il du député UMP des Yvelines, Jacques Myard, souvent très proche des positions  du Front National. Ce dernier, qui accessoirement a choisi de  voter  François Fillon pour la présidence de l’UMP, a précisé qu’il défendra la motion de la Droite populaire, pour «reconquérir la maîtrise économique et monétaire de notre destin face à une Union européenne dévoyée qui est devenue une machine infernale dévastatrice ».

    Machine infernale à laquelle  le parti sarkozyte ne s’est guère opposé quand il était au pouvoir. Et le 9 octobre, il s’est trouvé seulement à l’Assemblée dite nationale   17 députés UMP (sur 195…) pour voter  contre le traité budgétaire européen, ce qui semble démontrer que les préoccupations de M. Myard ne sont guère partagées chez les amis de MM. Fillon et Copé…

    S’il n’y a pas  de souveraineté populaire sans indépendance de l’Etat, sa survie  dépend aussi de ceux qui en ont la charge. Les têtes d’affiche  des partis dits de gouvernement sont-ils encore   persuadés que l’Etat  reste un modèle viable, un cadre naturel, une structure nécessaire pour le développement,  l’épanouissement et la protection de notre peuple ?

    Si l’on s’en tient aux faits, la réponse à cette question est non, nos  gouvernements successifs s’étant méthodiquement employés à abaisser notre Etat-nation au nom d’un travers intellectuel qu’Aymeric Chauprade a bien analysé.

    « La crise de la souveraineté frappe avant  tout les Etats dont les élites dirigeantes se sont convaincues que le monde entier s’éloignait de la doctrine classique de l’Etat. Dans l’Union Européenne relève M. Chauprade,  certaines puissances semblent penser pouvoir compenser un insupportable  abaissement de puissance, par une transformation radicale de la souveraineté : l’abandon de la souveraineté nationale au profit de la construction d’une souveraineté  européenne, sorte de substitut de puissance face à l’hyper-puissance américaine »

    « L’union européenne est  cependant le seul exemple, dans le monde, d’une dynamique régionale ayant opté  pour l’abaissement des souverainetés nationales. Partout ailleurs, la régionalisation prend la forme de coopérations interétatiques, de synergies économiques (…) ».

    Bruno Gollnisch l’a souligné à son tour à de très nombreuses reprises, et c’était l’objet il y a quatre ans déjà de son intervention lors de l’UDT du FN à Evian,  l’Europe bruxelloise de l’UMPS, des cénacles euromondialstes, cette « union soviétique européenne »  n’est que la grotesque caricature de la civilisation et  du génie européens.

    Les nationaux sont conscients de « la réalité géographique, humaine et culturelle de l’Europe », et favorables à « des  formes de coopération européenne ». Mais nous sommes  résolument « contre l’escroquerie qui consiste, sous le couvert de cette coopération, à édifier un Super-Etat destructeur de nos identités particulières, de nos souverainetés, de nos libertés »

    Et cela, « sans même pour autant édifier un ensemble véritablement européen, mais un espace euro-mondialiste ouvert à tous les vents, à tous les flux de personnes, de marchandises et de capitaux. »

    Une folle politique du laisser faire-laisser passer  « même quand ces personnes sont l’avant-garde d’une colonisation de peuplement venue d’autres continents, d’autres races, d’autres cultures, même quand ces marchandises ont été fabriquées à vil prix par les nouveaux esclaves des temps modernes, dans quelque pays asiatique, par des ouvriers surexploités ne disposant d’aucun droit social ou syndical.»

     « Et même enfin quand ces capitaux sont des instruments de domination et de contrôle de ce qu’il nous reste d’industrie aux mains de puissances étrangères ou de fortunes anonymes et vagabondes. »

    Nos compatriotes devront choisir  ”l’Europe” qu’ils veulent pour leurs enfants . Rapidement car il en va largement de notre survie.

    http://www.gollnisch.com