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Europe et Union européenne - Page 1068

  • Emploi des jeunes : Merkel roule Hollande dans la farine

    Les chiffres du chômage européen font généralement peur, mais il y en a qui sont plus effrayants que d’autres : celui des jeunes, par exemple. Six millions, soit 25 % pour toute l’Europe, avec des pointes de 60 % en Grèce, 56 % en Espagne, 38 % au Portugal et 26,5 % pour la France ; contre seulement 8 % en Allemagne.

    Le 28 mai, François Hollande et Angela Merkel ont donc lancé, lors d’un colloque tenu à Sciences Po, une sorte d’offensive franco-allemande sur le sujet. Quoique tenant un peu de l’usine à gaz, tout n’est pas négatif dans cette affaire. Un meilleur accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises, par exemple, grâce à la Banque européenne d’investissement. Seulement voilà, premier bémol : la BEI, au lieu de s’autofinancer par le biais de la Banque centrale européenne, devra le faire sur les marchés financiers ; ce qui transforme les dernières velléités d’un volontarisme politico-économique de l’Europe en une soumission de plus à la finance mondialisée. Avec les résultats à venir que l’on devine…

    Il est néanmoins un second point positif dans ce plan : la formation en alternance, entre école et apprentissage. Certes, mais à qui tout cela profitera en premier ? À la France, dont le tissu des PME-PMI est exsangue, ou à l’Allemagne qui, en la matière, est florissant ? Allemagne qui, par ailleurs, en réduisant drastiquement coût des salaires et flexibilité, rompant en cela avec l’ancien et désormais moribond consensus du capitalisme rhénan, pratique une dévaluation compétitive qui ne dit pas son nom. Bref, pour Merkel, c’est gagnant-gagnant et pour Hollande, perdant-perdant.

    Pis, le troisième volet de cet accord insiste sur la mobilité des futurs ex-chômeurs. Et c’est là que Berlin réussit un coup de maître, pallier sa démographie déclinante en ayant déjà accueilli, pour la seule année 2012, un million de jeunes Européens laissés sur le carreau, accueillant ainsi presque toute la misère du Vieux Continent, mais une misère surqualifiée ou en passe de le devenir, puisqu’elle entend au passage assurer sa formation.

    En ce sens, ce même mardi dernier, Éric Zemmour n’avait pas tort de faire de l’humour brun sur les ondes de RTL, en assurant que la puissante Allemagne, après avoir perdu deux guerres mondiales, était en train de gagner la troisième en rétablissant, de fait, un STO de sinistre mémoire.

    Avec le traité de Maastricht qui nous conduisait à l’euro, François Mitterrand pensait museler les vieux instincts pangermanistes de notre puissant voisin. Avec le recul, et malgré les bonnes intentions de départ, il s’est fourvoyé, l’instinct des peuples pouvant déjouer les calculs les plus florentins. Le problème de notre stagiaire élyséen est qu’il ne semble rien comprendre ni à l’un ni aux autres.

    Nicolas Gautier  http://fr.altermedia.info

  • Bruxelles presse la France d’entreprendre six grandes réformes

    Simplifier le système fiscal, abaisser le coût du travail, réformer les retraites dès cette année -ce n’est pas tout !-, réduire le déficit à 3,6% du PIB en 2014, ouvrir les professions « fermées » (médecins, notaires, taxis…)… Vaste programme ! La Commission européenne a fixé hier une dizaine de « recommandations » à la France pour qu’elle parvienne à tenir son objectif de réduction du déficit et pour qu’elle retrouve les chemins de la compétitivité.

    Ces pistes de réforme ne sont pas nouvelles, certaines sont même déjà dans les tuyaux. Mais Bruxelles veut que la France tape plus fort et plus vite. Sous leurs faux airs de bons conseils, ces injonctions s’apparentent en réalité presque à des ordres puisque si elles sont validées fin juin lors d’un sommet, elles deviendront légalement contraignantes. La France pourrait être sanctionnée si les résultats budgétaires n’étaient pas au rendez-vous.

     

    « L’heure des réformes courageuses a sonné » estime le commissaire européen Olli Rehn dans une interview au Figaro.

    En somme, Bruxelles conseille à la France de réformer tous azimuts son économie. Et ce dans six domaines : le déficit, les retraites, le travail, les services, les entreprises et la fiscalité. Bref, il y a du boulot !

    La Commission européenne voudrait par exemple voir la France ouvrir davantage à la concurrence européenne les héritiers des grands monopoles publics (EDF et SNCF), réduire le poids des contributions sociales des employeurs, simplifier la loi sur les heures d’ouverture des magasins, supprimer les tarifs réglementés sur le gaz et l’électricité ou encore introduire la concurrence sur le rail et l’énergie. En somme, qu’elle libère les énergies, ouvre ses marchés, débloque son potentiel pour aller chercher la croissance.

    Parmi les chantiers encore jamais ouverts depuis l’accession au pouvoir de François Hollande, mais que Bruxelles aimerait mettre sur la table : la question du salaire minimum, l’un des plus élevés d’Europe. Et les règles de licenciement, parmi les plus contraignantes, même si elles viennent d’être assouplies dans l’accord sur la flexisécurité.

    François Hollande a déjà fait savoir hier qu’il mènerait les réformes nécessaires à sa guise et à son rythme. « La Commission n’a pas à nous dicter ce que nous avons à faire », a-t-il déclaré en marge d’un déplacement à Rodez. « Nous ferons les réformes à notre manière » a renchéri Jean-Marc Ayrault. Mais ont-ils réellement le pouvoir de balayer d’un revers de la main les injonctions de Bruxelles ? Pas sûr… Et il y a fort à parier qu’ils le savent pertinemment.

    économie matin.fr  http://fortune.fdesouche.com

  • Réformes : l'étau se resserre

     

    130529

    Après un an, perdu pour les vraies réformes dont la France a besoin, gaspillé en loi Taubira et autres joyeusetés festives, le gouvernement se retrouve à pied d'œuvre et au pied du mur

    Ce 29 mai le conseil des ministres fait semblant d'aborder le projet Cuvillier d'une soi-disant réunification de la "famille ferroviaire". Il faudra certes attendre le texte [provisoirement] définitif du projet pour se prononcer vraiment. Cependant, sa description, par Le Monde, nous semble en elle-même significative de la confusion prévisible de ce chantier. Lisons :

    "Selon une source proche du dossier. Cette structure serait elle-même dotée d'un directoire composé des présidents de la SNCF, Guillaume Pepy, et de RFF, Jacques Rapoport, sans lien hiérarchique entre les deux. Elle disposerait d'un conseil de surveillance dont le président, nommé par l'État, jouerait le rôle de "juge de paix". Ce conseil serait composé de parlementaires, de salariés du secteur et de représentants des régions."  (1)⇓

    Qui fera quoi ? Qui décidera ? Qui payera ? Attendons encore.

    Au lendemain de la conférence de presse présidentielle du 17 mai, M. Henrik Unterwelde livrait, de ce point de vue, une analyse fort significative de la situation. Voici en effet ce que le responsable de l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg déclarait :

    "En Allemagne, le décrochage économique de la France inquiète. On attendait une clarification de la part de François Hollande. Sa façon d’affirmer son autorité et de maintenir son cap me rassure, comme le fait, son refus de faire 'aucune défausse, ni pour le passé ni sur l’extérieur.'

    Son engagement à poursuivre les réformes, à commencer par celle des retraites, est un bon signe. Il a eu des mots justes pour rappeler la responsabilité commune de la France et de l’Allemagne face aux défis européens, et la nécessité de trouver des compromis.

    Son initiative européenne, surtout son appel à des emprunts européens, suscitera des critiques, mais constitue une base de discussion. Je forme un espoir : plus le président réussira à passer des réformes difficiles mais nécessaires pour revitaliser l’économie française, plus il maîtrise les dépenses publiques, plus l’Allemagne sera prête aux compromis européens.

    Maintenant, après les paroles rassurantes, place aux actes !" (2)⇓

    Place aux actes, donc, mais quels actes ?

    Le mot européen apparaît quatre fois dans ces quelques lignes. Soulignons en l'occurrence qu'il s'agit là de la seule réaction étrangère parmi la vingtaine recensée par "Les Échos".

    À cet égard, on doit envisager, sans les confondre, des concepts convergents : "rétablissement des comptes budgétaires de l'État", "diminution des dépenses publiques" et enfin "réformes structurelles".

    Remarquons aussi que les problèmes de la France de 2013 différent largement de ceux de l'Allemagne dix ans plus tôt. Au moment où le chancelier Schröder manifesta le courage de mettre en place son fameux Agenda 2010, remettant largement en cause l'État-Providence, on commentait encore de ce côté-ci du Rhin, depuis 20 ans, les difficultés de la réunification, etc.

    Les recommandations de réforme communiquées le 3 mai au gouvernement de Paris par la commission de Bruxelles laissent certes une latitude non négligeable quant aux voies de mise en œuvre.

    Les déclarations non équivoques du président Barroso du 15 mai ont explicitement souligné, à l'intention de François Hollande, la préoccupation des partenaires européens : nécessité de dispositions et de décisions urgentes et "crédibles" dans les domaines indiqués :
    - retraites, mais aussi
    - libéralisation des marchés de biens et services et<
    - droit du travail.

    Le deuxième point va d'ailleurs s'impacter de façon très significative en vue des prochaines échéances électorales de 2014 : municipales de mars, puis européennes en mai.

    On se demande dès lors combien de candidats et de listes incorporeront positivement dans leurs plateformes programmatiques certaines propositions concrètes allant dans le sens des réformes. Celles-ci devraient réaliser le tour de force de se révéler à la fois :
    - demandées par les instances communautaires
    - tout en diminuant la pression fiscale et l'intervention financière des collectivités locales
    - et, au crible des idées de l'opposition, comme celles des socialistes, il faudrait qu'elles paraissent profitables au bien-être des Français.

    On risque fort de ne trouver qu'un seul type de solutions : le développement d'une offre privée de services, concurrentielle et sans subventions.

    Un problème, en France très différent des pays voisins, tient au millefeuille administratif. Loin de se voir simplifié il a d'ailleurs été aggravé par l'intercommunalité. En même temps, système entièrement pervers, l'État central se décharge d'un certain nombre de missions sur les collectivités locales, à coûts grandissants.

    On rappellera au besoin que, depuis une évolution remontant à une loi funeste de janvier 1979, la moitié du financement des collectivités locale est alimentée par les dotations de fonctionnement versées par l'État central. L'article 38 de la loi de finances 2013, évalue à 55,6 milliards d'euros les prélèvements opérés sur les recettes de l'État au profit des collectivités territoriales, dont 41 milliards au titre de la DGF proprement dite.

    Cette usine à gaz comptable se révélera bientôt explosive : on se demande comment le président "Norma"l tranchera.

    Ce 28 mai le socialiste Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, intervenait devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Ce 29 mai il s'exprime devant les Sénateurs. Son regard sur l'action gouvernementale de ses amis peut se résumer à ceci : "pratiquement aucune mesure de réduction de déficit structurel n'a été réellement engagée".

    L'urgence frappe à la porte. Il serait bon que la gauche comprenne que la récréation est terminée.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. cf. Le Monde.fr avec AFP | 29.05.2013 à 05 h 09 .
    2. cf. Les Échos 17-18 mai 2013
  • Syrie : l’UE autorise la livraison d’armes aux rebelles

     

    Syrie : l’UE autorise la livraison d’armes aux rebelles

    PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation) - Au terme d’une journée de négociations marathon, les vingt-sept pays de l’Union européenne ont réussi in extremis à trouver un compromis quant au renouvellement des sanctions imposées à la Syrie.

     

     

    Qu’a‑t‑il été décidé ?

     

    Le Royaume‑Uni et la France militaient pour une levée de l’embargo sur les armes afin de pouvoir armer la rébellion, pourtant de plus en plus composée de djihadistes internationaux. En face, l’Allemagne, les Pays‑Bas, l’Autriche, la Tchéquie ou encore la Roumanie souhaitaient un renouvellement des sanctions pour tout le monde. Finalement, l’accord maintient toutes les sanctions économiques et financières, mais soustrait de cette réglementation européenne la possibilité de livrer des armes à la rébellion islamiste.

     

    Mais que se passe‑t‑il sur le terrain ?

     

    L’armée arabe syrienne, l’armée gouvernementale, a enregistré des succès notables ces dernières semaines en reprenant des bases militaires occupées par les rebelles, ou des postes‑frontières. Peut‑être le retour sur le devant de la scène des fameuses armes chimiques n’est‑il pas anodin. Deux journalistes du Monde ont ainsi ramassé des échantillons qu’ils auraient trouvés par terre. Ces échantillons vont être étudiés par la police afin de tenter de prouver la présence d’armes de destruction massive en Syrie.

     

    Cela peut‑il apaiser la situation ?

     

    Certes non, car en représailles la Russie a livré des missiles sol‑air S300 au gouvernement syrien afin de lui permettre de répondre aux attaques étrangères, comme par exemple celle faite par Israël contre un dépôt d’armes sans aucune somation. Moscou et les puissances occidentales proposent désormais l’organisation d’une conférence Genève 2 pour réunir autour de la table les différents protagonistes.

     

    Crédit image : DR.http://fr.novopress.info

  • Après Chypre, au tour de la Slovénie…, par François Reloujac*

     

    (La suite économique de François Reloujac)

    Il ne fait pas bon être un petit pays en Europe. Après Chypre, la Slovénie est dans l’œil du cyclone des financiers internationaux et des autorités européennes : exemple frappant qui illustre les dangers de l’euro pour la souveraineté des nations. 

    Début avril, alors que l’on commençait à peine à entrevoir la solution à mettre en œuvre pour « sauver » l’économie chypriote, les opérateurs financiers ont montré des signes d’inquiétude sur la situation des banques slovènes. Depuis l’entrée de la Slovénie dans l’Union européenne, ses entreprises industrielles se sont considérablement endettées afin d’investir dans de nouvelles chaînes de production pour alimenter les nombreux marchés qui s’ouvraient à elles (italien et allemand en priorité). Ces investissements ont encore augmenté lorsque le pays est entré dans l’euro en 2007. Mais la crise économique qui frappe l’Europe a rendu ces investissements démesurés et fragilisé les entreprises industrielles qui les avaient réalisés. 

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     Alenka Bratusek, président du gouvernement slovène, et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne. Les discussions sont engagées...

    Vers la faillite ?

    Les autorités européennes ont ainsi constaté que les créances fragiles des banques slovènes représentaient près de 20 % du total des crédits qu’elles avaient accordés. Si ces créances ne sont pas remboursées à leur échéance, celles-ci perdront plus de 7 milliards d’euros. La faillite assurée ! Le FMI, l’agence de notation Fitch, la Bank of America ou encore Merrill Lynch, s’accordent à penser que, pour sécuriser le système bancaire, il convient d’augmenter le capital des trois principaux établissements publics slovènes.

    Le problème est que, selon ces observateurs internationaux, le gouvernement slovène n’a pas les moyens de faire face à cette obligation. Le secrétaire général de l’OCDE, Yves Leterme, a cependant une solution : il suffirait de « privatiser » – c’est-à-dire de placer sous contrôle étranger – les établissements viables et de démanteler les autres.  

    slovenie.JPG

    Les raisons d’un échec

    Comment la Slovénie s’est-elle trouvée dans une telle situation ? A-t-elle, comme Chypre, un système bancaire surdéveloppé ? Non ! Ses actifs bancaires ne représentent qu’à peine plus que son PIB contre huit fois pour Chypre et trois fois pour la moyenne des pays européens (plus de vingt fois pour le Luxembourg). Par ailleurs, les trois principales banques, dont le capital est détenu par l’état, ont essentiellement prêté aux entreprises industrielles slovènes. Son taux de chômage est-il, comme celui de l’Espagne, très élevé ? Non ! Il n’était même que d’un peu plus de 5,8 % au moment où la crise a commencé à atteindre le pays, en 2009. Son endettement public est-il, comme celui de la France ou de l’Italie, proche de la valeur de son PIB annuel ? Non ! Avec moins de 60 % d’endettement (moins de 40 % en 2010), la Slovénie est même encore l’un des rares pays de la zone euro à respecter les critères de Maastricht. Sa politique économique est-elle aventureuse ? Non ! Depuis plus de trois ans, le gouvernement a adopté la politique de rigueur imposée par l’Europe. Alors de quels maux souffre donc l’économie slovène ?

    Anne Cheyvialle a donné une première réponse dans Le Figaro, daté du 11 avril 2013 : « économie très ouverte, la Slovénie souffre d’une trop forte dépendance aux exportations (véhicules, pièces détachées, machines…) dont l’essentiel est destiné à la zone euro avec l’Italie comme deuxième partenaire commercial derrière l’Allemagne. » La bonne santé de l’économie slovène provenait donc de ses exportations vers l’Europe, notamment vers l’Italie et l’Allemagne. Mais ses clients – y compris ses clients allemands – sont aujourd’hui touchés par la crise. Facteur aggravant : le plan d’austérité adopté dès février 2012 – qui a entraîné la suppression du 13e mois de salaire de tous les fonctionnaires avant d’être déclaré illégal par le tribunal de Ljubljana le 8 avril 2013 – a cassé la demande intérieure. En a résulté une triple conséquence : baisse du PIB qui pourrait atteindre aux alentours de 2 % en 2013, augmentation rapide du taux de chômage qui pourrait grimper jusqu’à plus de 9,5 % et déficit budgétaire qui, dans ces conditions, devrait atteindre au moins 3,5 % du PIB. Sans compter un changement de gouvernement et un mécontentement social loin d’être apaisé.

    La priorité du nouveau gouvernement est de faire face à la dégradation de la situation des banques qui ne peuvent plus répondre aux demandes d’investissement des entreprises, lesquelles ont pourtant un urgent besoin de nouveaux débouchés. D’où la pression des opérateurs financiers qui refusent désormais de prêter aux banques et à l’état à un taux supportable. Et, compte tenu de la situation générale, faire porter sur les contribuables de nouvelles charges est inenvisageable.

    Depuis son entrée dans la zone euro en 2007, la Slovénie a pourtant mis en œuvre toutes les réformes prônées par l’Union européenne, notamment en ce qui concerne les retraites et le fonctionnement du marché du travail. Mais l’état n’ayant pas les moyens de relancer seul la machine économique et ses banques n’ayant plus véritablement accès aux marchés financiers internationaux, la « sortie de crise » dépend en fait du seul bon vouloir de la BCE.

    Trouver de nouveaux investisseurs

    La marge de manœuvre du gouvernement est faible. C’est pourquoi le Président de la République socialiste slovène, Borut Pahor, a confirmé que le capital de l’une des trois grandes banques nationales allait être ouvert aux investisseurs étrangers : « Entre garder une mauvaise banque nationale ou avoir une banque solide appartenant à l’étranger, je préfère la seconde solution », s’est-il justifié. Cela ne suffira cependant pas à relancer l’économie des principaux clients de la Slovénie qui, au-delà de l’Italie et de l’Allemagne, sont actuellement la Croatie, la Hongrie et la Serbie. Vivant d’exportations industrielles mais n’ayant pas la puissance de frappe de l’Allemagne, la Slovénie doit avant tout diversifier ses partenaires économiques, au risque que les investisseurs étrangers qui auront consolidé temporairement une de ses banques nationales la liquident.

    L’exemple slovène, après l’exemple chypriote, montre combien il est devenu impossible à un petit pays membre de la zone euro de mener une politique économique indépendante. Et, pour autant, la solidarité des grands ne leur est pas automatiquement assurée ! 

    SLOVENIE ECONOMIE.jpg 

    * Analyse économique parue dans le n° 118 de Politique magazine, Mai 2013.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • Interpellations arbitraires. Le député Luca Volontè est choqué

    Le ministre de l'incompétence Manuel Valls a annoncé 96 interpellations (bien plus que pour le PSG), alors que rien n'a été cassé, et 39 gardes à vue.

    De source judiciaire, 11 personnes ont été arrêtées sans raison à la sortie de la messe ce midi, alors qu'elles voulaient rejoindre la manifestation. Détenues sans motif duranty 4h30, elles ont été relâchées sans excuse. Une plainte va être déposés à l'IGS.

    Le député italien Luca Volontè, président de groupe PPE à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, a assisté samedi soir sur les Champs-Elysées à l'interpellation par les forces de l'ordre de plusieurs jeunes qui manifestaient contre la loi Taubira. Il a été choqué :

    "Il était un peu moins de 22 heures. Nous descendions les Champs-Élysées, avec Matthieu Colombani (Délégué général du Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin, NDLR) et Loïc (responsable des réseaux européens de la Manif pour tous), chargé de m'accompagner dans mes déplacements à Paris. Nous voulions aller veiller avec les Veilleurs. A hauteur du magasin Louis Vuitton, nous avons remarqué, sur le trottoir d'en face, des jeunes de la Manif pour tous qui brandissaient des drapeaux. Il y a avait beaucoup de cars de CRS, et les policiers étaient en train de les interpeller. Matthieu et Loïc ont pris des photos... quand des policiers sont venus les arrêter, eux aussi! Comme je ne parle pas français, je n'ai pas clairement compris la raison, mais il semblerait que ce soit parce que Loïc portait un sweat-shirt de la Manif pour tous…

    Vous avez eu des nouvelles depuis?

    Avant minuit, Loïc m'a envoyé un SMS disant qu'il était dans un car de CRS avec d'autres jeunes. Vers 1 heure du matin, un policier m'a appelé pour me demander si je le connaissais. Depuis, plus rien. Les portables des jeunes, qui doivent être en garde à vue, ne répondent pas.

    Vous qui avez déjà alerté le Conseil de l'Europe sur les violences policières contre les partisans de la Manif pour tous, qu'est-ce que cela vous inspire?

    Je n'ai pas de mot tellement je suis choqué! Cela signifie qu'en France vous avez une nouvelle législation: on peut porter des tee-shirt arborant Che Guevara ou je ne sais qui, mais pas le symbole de la Manif pour tous! C'est réellement problématique pour une démocratie! N'est-ce pas une atteinte aux droits de l'Homme? Pire qu'en Ukraine ou en Russie, car là-bas, on ne se fait pas arrêter pour port de tee-shirt valorisant la famille… Avec mes collègues du PPE, on va se réunir bientôt pour réfléchir à la suite de nos actions. Je pense en ce moment à une nouvelle initiative que je présenterai aux instances du Conseil de l'Europe en juin, lors de la dernière séance plénière."

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Allemagne : récession imminente ?

    Berlin amorce un déclin lent, à cause d’une croissance en net recul qui met en danger l’avenir de toute la zone-euro!

    L’économie de toute la zone-euro poursuit son ressac et l’Allemagne, à son tour, devient sujet de préoccupation, car l’état de l’économie allemande empire. Ce n’est pas un hasard si l’économie allemande n’accuse qu’une très misérable croissance de 0,1% seulement au cours de ces trois derniers mois, tandis que la France, elle, a déjà basculé dans la récession, comme le signalent les données d’Eurostat. Avec un recul de 0,2% au cours des trois premiers mois de l’année 2013, l’économie de la zone-euro est bel et bien, désormais, en récession et cela, depuis un an et demi: c’est là la période de récession la plus longue depuis 1995, année à partir de laquelle Eurostat a commencé à rassembler des données. L’Etat de la zone-euro qui se trouve dans la pire des situations est bien entendu la Grèce, dont l’économie s’est réduite de 5,3%. Elle est suivie du Portugal, qui accuse une récession de –3,9% par rapport à la même période l’an passé.

    La France aussi est officiellement en récession après que son économie se soit réduite de 0,2% au cours de ces six derniers mois, avec, en fond, un taux de chômage supérieur à 10%, assorti d’une perte de confiance des entreprises et des consommateurs. Entretemps, l’Allemagne a repris une croissance, après une récession de trois mois à la fin de l’année 2012, mais cette faible reprise s’avère bien trop lente et insuffisante, atteignant seulement le chiffre de 0,1%, surtout à cause d’une augmentation des dépenses de la part des consommateurs. Ce chiffre ne suffit pas, bien entendu, pour faire redémarrer l’économie de la zone-euro en général, qui se débat encore et toujours dans une crise qui perdure.

    Les données d’Eurostat montrent que l’économie allemande s’est réduite de 0,3% par rapport à la même période l’an passé. Le bureau allemand des statistiques met ce faible rendement sur le compte d’un “climat hivernal extrême” qui a duré jusqu’en avril. A l’opposé, la Lettonie a enregistré une croissance de 5,6% et la Lituanie de 4,1% par rapport à la même période en 2012. Les deux pays espèrent adhérer à la zone-euro très bientôt: la Lettonie en janvier 2014 et la Lituanie en 2015. L’Estonie voisine, qui a adhéré à la zone-euro en 2011 a enregistré la croissance la plus élevée de la zone par rapport à l’an passé, avec +1,2%. Mais par rapport aux trois mois qui viennent de s’écouler, l’économie estonienne, à son tour, s’est réduite d’un pourcent.

    Pour ce qui concerne Chypre, les chiffres montrent que l’économie de l’île a considérablement empiré pendant la période où l’on négociait son plan de sauvetage: son économie a chuté de 4,1% par rapport au trimestre de janvier-mars 2012. La situation économique de l’Italie, de l’Espagne, de la Finlande et des Pays-Bas est préoccupante car tous ces pays ont vu, eux aussi, se rétrécir leur assiette économique par rapport au trimestre précédent et à l’an passé, comme d’ailleurs toute les économies de la zone-euro. La Banque centrale européenne, au début mai 2013, a abaissé le taux de référence à son minimum historique de 0,5%, tentant ainsi de faire redémarrer l’économie de la zone-euro. Mais tout prêt avantageux demeure une chimère, surtout pour les banques des pays de l’Europe méridionale qui continuent à emprunter de l’argent à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés que le taux de référence: même le président de la BCE, Mario Draghi, a souligné que les prêts à bon marché ne se sont jamais avéré bons pour l’économie réelle.

    Andrea PERRONE. http://euro-synergies.hautetfort.com/

    (article paru dans “Rinascita”, Rome, 17 mai 2013 – http://www.rinascita.eu/ ).

  • L’arme de l’inflation

    Après avoir concédé l’indépendance des États-Unis, la dynastie Rothschild s’est assurée d’obtenir le cours légal forcé d’une monnaie papier sans valeur intrinsèque, qu’elle sera la seule à pouvoir imprimer sur l’ensemble du territoire américain. C’est la naissance ici du capitalisme, qui est engendré par une croissance qui sera inflationniste.

    En effet, la banque centrale et ses partenaires, les banques commerciales, peuvent diffuser dans l’économie des liquidités qui ne correspondent pas forcément à un stock de métaux précieux précis. Ainsi ce que l’on appelle les fonds propres deviennent alors variables en fonction des lois bancaires. Si la loi autorise 10 % de fonds propres, la banque privée peut créer 90 % de monnaie papier grâce à la banque centrale ou de manière électronique comme aujourd’hui.

    Les citoyens ne peuvent plus contrôler la valeur de leur monnaie car ils ne savent pas combien de billets sont imprimés. Mais le plus grave, c’est que la monnaie n’est pas neutre. On entend par là le fait qu’à chaque création monétaire, la première personne bénéficiant de ce crédit en achetant des biens sur le marché accroît alors la valeur des biens restants, car ils deviennent plus rares.

    L’individu s’accapare des biens grâce à une monnaie inexistante, elle n’est pas issue du travail, c’est donc un vol. Mais étant le premier à bénéficier de cette nouvelle monnaie fraichement crée, il ne subit pas l’inflation. Une entreprise qui est leader sur un marché confortera sa place grâce à cet effet que l’on nomme « effet Cantillon ». Elle bénéficie d’un avantage en s’octroyant les plus gros crédits et provoque de l’inflation pour ses concurrents déjà présents ou pour de futurs entrepreneurs désirant s’installer sur le marché. Les coûts d’acquisition du capital, c’est-à-dire les machines, les outils, les infrastructures, sont de plus en plus chers. De moins en moins de personnes peuvent mobiliser des fonds pour créer de la concurrence. Des situations d’oligopoles et de monopoles privés apparaissent. Les grandes entreprises rachètent les petites. On observe ici l’accumulation de capital au sens de Marx par une seule et même entité. Mais c’est bien grâce à cet effet mis en valeur par Richard Cantillon au 18ème siècle qui conditionne ce système. L’usurier s’assurant de la complicité de l’industriel par ce mécanisme. Ceci n’étant possible que grâce à l’invention de l’imprimerie qui permet une monnaie papier fabricable très facilement et en quantité phénoménale.

    Le financement d’une économie par création monétaire artificielle et non pas par une épargne réelle issue du travail engendre donc une montée des prix qui peut s’exercer plus particulièrement dans un secteur donné, comme l’immobilier par exemple lorsqu’il s’agit de crédit à la consommation. Mais c’est l’économie en général qui subit une inflation. L’augmentation des prix n’est pas due à l’accroissement de la population mondiale ou à la diminution des ressources naturelles.

    Le niveau des prix est fondamental dans une société car il conditionne le chômage. En effet, les individus décident de travailler en fonction des prix. Si le prix du logement augmente, les individus chercheront à travailler davantage. Le niveau des prix détermine la volonté ou pas de travailler. L’inflation oblige au travail dans une durée que seule la banque centrale et les autorités financières décident. Vous travaillerez toujours plus pour courir après l’inflation.

    Si la monnaie était restée métallique, comme de l’or ou de l’argent, alors point de création monétaire artificielle possible car ces matériaux ont un poids et des caractéristiques faciles à contrôler pour le citoyen. Un individu qui veut créer de la monnaie doit trouver des mines d’or et est alors assujetti aux contraintes d’investissement naturelles. Si la quantité des biens présents dans l’économie augmente et que la quantité de monnaie reste la même, c’est-à-dire le même stock d’or, alors le prix des biens matériels diminuent par une simple division. Les contraintes de liquidités ne sont pas un problème. Un particulier peut faire fondre sa monnaie et diviser la pièce en 2 pour avoir une monnaie plus liquide. Nous entrons alors dans ce qu’aurait été la croissance jusqu’à aujourd’hui, c’est-à-dire une croissance déflationniste. Une augmentation des richesses matérielles issues du travail c’est-à-dire du mérite, de la créativité, de l’ingéniosité, de l’effort, du progrès technique en somme pour des valeurs monétaires qui diminuent.

    L’inflation détruit votre épargne, vos projets et vous maintient dans l’esclavage des temps modernes, le salariat. Elle profite au banquier grâce au paiement du taux d’intérêt et aux premiers détenteurs de cette nouvelle monnaie. Mais c’est une course en avant qui s’annonce, une course à l’endettement contre l’inflation. Les prix étant en augmentation, beaucoup d’individus n’ont pas les moyens d’entreprendre ce qui les condamne au chômage. Marx nous parle peu du rôle de la banque dans son analyse du capitalisme. C’est pourtant un château de cartes fragile reposant sur une monnaie frauduleuse. Au lieu de cela, seul un communisme lui a paru la solution logique à ces maux. Or, l’accumulation de capital est la même, au lieu d’une seule et grande entreprise internationale, on confie cela à un État tout-puissant. La liberté des fruits du travail de chacun n’étant pas assurée.

    Le dollar de la Réserve fédérale permet donc à ses créateurs de mettre en esclavage un territoire immense ainsi qu’une population importante, qui fournira le travail nécessaire à l’extraction et à la gestion de ressources nombreuses. Ce simple cours légal forcé d’une monnaie sans valeur est le tour de force de cette élite qui s’est donné les armes d’une domination mondiale. Seule une insurrection pacifique, qui consisterait à utiliser une autre monnaie métallique pour ses échanges, peut générer une économie saine et purificatrice parallèlement à celle en vigueur, qui utilise l’euro. Chaque individu peut dans la limite de ses moyens entamer ce changement.

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  • L’Europe l’a décidé : ce sera les “allocs” pour tous…