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Europe et Union européenne - Page 1066

  • Elections italiennes : où en est Fratelli d’italia ? Le point avec Carlotta Andrea Buracchi, “gramsciste de droite”

    Elections italiennes : où en est Fratelli d’italia ? Le point avec Carlotta Andrea Buracchi, “gramsciste de droite”

    AREZZO (Novopress) – Dimanche et lundi seront des dates cruciales pour l’Italie avec les élections générales et régionales (dans certaines provinces). La droite italienne y va en ordre dispersé. Si on retrouve les autonomistes-indépendantistes de la Lega Nord, ainsi que les énièmes vieux groupes d’extrême droite comme Forza Nuova, et si on voit apparaître Casapound dans le champ électoral de manière autonome, c’est au sein du centre-droit italien qu’il y a le plus de “nouveautés”. Certes, Silvio Berlusconi tente un retour contre Mario Monti en dirigeant les listes du PdL, mais il faut également tenir compte de  Fratelli d’Italia, le nouveau centre-droit mené entre autres par Giorgia Meloni, issue de l’Alliance nationale (Fini n’est plus de droite – il soutient la coalition centriste autour de Mario Monti –  et est “out”), et même du feu MSI. Nous avons déjà rencontré Carlotta Andrea Buracchi (ci-dessus), militante de Fratelli d’Italia, et refaisons le point sur cette campagne avec elle.

    Fratelli d'Italia dans la rue

    Fratelli d’Italia dans la rue

    Carlotta, tu t’es largement investie dans la campagne pour Fratelli d’Italia. Peux-tu nous faire un point des nombreuses actions auxquelles tu as participé ? Quelles sont les plus significatives ?
    Fratelli d’Italia n’a que deux mois mais il peut compter sur une grande ressource: celle du militantisme de la jeunesse. Ce militantisme est issu de la tradition de la certes ancienne droite, sociale et populaire, celle de l’époque où les spots de la télévision n’existaient pas, encore moins la publicité payante, les talk show ou le financement public. L’enracinement insuffisant dû à cette naissance toute récente associé à la pénurie de fonds ne nous ont cependant pas arrêtés. Nous avons parcouru une province entière en rencontrant les citoyens. L’important était de refuser de les enfermer dans les salles d’hôtel, dans les pièces, dans les sièges. La politique doit rester entre les gens du peuple. Pour celui-ci, la campagne électorale a eu pour but la défense constante des territoires et des initiatives publiques qui impliquent ceux qui sont vraiment les sujet et les acteurs de la politique : les citoyens.

    A quelques jours du scrutin quel est ton état d’esprit et quelles sont tes espérances ?
    Mes espoirs ne sont pas très liés au vote et au résultat des élections mais plutôt à l’après élections, c’est-à-dire la poursuite de ce chemin que nous avons entrepris il y a deux mois. Après les élections nous attend la vraie construction et la consolidation du parti, la structuration territoriale et l’élaboration de toutes ces plate-formes que nous n’avons pas eu temps de créer lors du lancement du commencement de la campagne. Mais, je souhaite cependant, par exemple,  la réussite à la chambre des députés de  Francesco Torselli – candidat en Toscane –, celui qui m’a politiquement éduquée au sein de la “communauté” de laquelle je viens, le centre social de droite Casaggì.

     

    Fratelli d'Italia, un nouveau centre-droit

    Fratelli d’Italia, un nouveau centre-droit

    Fratelli d’Italia veut incarner un nouveau centre-droit italien ? Comment est-ce perçu en Italie ?
    Fratelli d’Italia c’est le nouveau centre-droit qui veut revenir à une certaine manière de faire de la politique en formant les adhérents et les militants, tous ceux que trop de gens considèrent – injustement – “dépassés”.

    Malheureusement, jusqu’à maintenant, beaucoup ont pensé que l’avenir des grands partis c’étaient les adhérents-consommateurs. Les grands partis ont accueillis en leur sein beaucoup d’âmes et d’esprits différents mais ils se sont par contre révélés seulement être du toc, car à l’intérieur il a manqué le débat, la comparaison, la formation des militants, parfois aussi les contenus. La politique vit une crise dont l’origine lui incombe seule : elle n’a pas été à la hauteur des défis qu’elle s’est imposées.

    Certes, nous entendons continuer sur le chemin de la bipolarisation mais en mettant l’accent sur la concurrence interne dans un parti, sur les contenus, sur la qualité des ses représentants. En ce sens, Fratelli d’Italia est différent et il se relie à la méthode traditionnelle de l’engagement politique par la qualité et la compétence de ses représentants. Les “Danseuses” et les combinards ne peuvent pas changer l’Italie, tel est le message que nous voulons faire passer. Pour le moment, nous sommes en train de réussir et je suis convaincue que l’avenir nous donnera raison.

    Les péripéties de la vie politique italienne montrent un retour en fanfare de Silvio Berlusconi. Comment Fratteli d’Italia voit-il cela ? Êtes-vous toujours opposé à un soutien et à une participation à un éventuel nouveau gouvernement Monti ?
    Fratteli d’Italia forme une coalition avec le Peuple de la Liberté (PdL) parce que la voie vers laquelle nous devons aller est celle de la bipolarisation, comme la plupart des grandes nations actuelles. Mais Silvio Berlusconi a déjà fait son temps et a perdu le défi du renouvellement du PdL qui avait porté lechoix d’Angelino Alfano comme secrétaire du parti, puis la décision de convoquer les primaires pour le choix du leaderdu PdL [c'est la non mise en place de ces primaires qui a conduit la naissance de Fratelli d'Italia, note de Novo]. Son retour est la confirmation qui il y n’est pas place dans le PdL ni pour un leader différent ni pour le renouvellement de la classe dirigeante, cela paralyse l’Italie.

    Fratteli d’Italia a déjà exprimé deux positions importantes : la première est que le parti qui obtiendra le plus de suffrages sera celui qui donnera le leader de la coalition de droite, la seconde inous soutiendrons jamais un nouveau gouvernement guidé par Monti.

    Après les élections, Fratelli d’Italia compte-t-il continuer à vouloir une nouvelle offre politique ? On pourrait le penser en voyant le rassemblement organisé le 9 mars prochain en hommage aux victimes des Foibe ? Peux-tu nous expliquer quel est le but de ce rassemblement ?)
    Fratelli d’Italia représente une nouvelle offre politique et il continuera à vouloir l’être. Il s’agit d’une politique basée sur le mérite, sur la compétence, sur l’honnêteté et sur la transparence. Nous avons eu le courage de parler de sujets que le Peuple de la Liberté n’a pas eu ni la façon ni le temps d’élaborer, comme la fracture digitale, l’écologie et le développement éco-soutenable, la justice sociale, la défense des terroirs à partir de l’artisanat de qualité et de l’agriculture…

    Le cortège national des Foibe qui se déroulera le 9 mars est quelque chose que j’apprécie au sein de Fratelli d’Italia : y prendront part tous les mouvements se reconnaissant dans la mouvance identitaire de droite et il aura lieu sans les symboles des différents groupes mais seulement avec les drapeaux tricolores, de manière à empêcher toute forme de récupération politique d’une initiative qui vise à honorer nos martyrs italiens.

    Giorgia Meloni

    Giorgia Meloni

    Quant à la présence de Giorgia Meloni, comme indiqué sur les différents documents appelant à ce rassemblement, il faut rappeler que quand elle était la présidente nationale d’Azione Giovani, le mouvement de jeunesse de l’Alliance Nationale, elle prenait part tous les ans au cortège. De plus, Giorgia Meloni a été l’un des partisans les plus actifs de l’institution de la journée du souvenir, reconnue officiellement par la loi du 30 mars 2004.

    La coutume du cortège national en mémoire des martyrs des Foibe remonte à beaucoup d’années et depuis toujours c’est un des batailles historiques de la droite en Italie. Droite qui se bat depuis toujours pour que le souvenir des martyrs tués – pour la seule faute d’être Italiens – par la haine du communisme titiste soit reconnu officiellement aussi à gauche.

    Un point étonne en France lorsque l’on pense au centre-droit c’est la référence à Gustva Thibon ? Pourquoi cette référence ?
    Je voudrais d’abord mettre l’accent sur un détail important : qui était Gustave Thibon ? Vous pourriez penser que c’était un philosophe, un penseur, un lettré… Non, c’était un paysan qui – grâce à Dieu – est toujours resté un paysan qui donc, pour utiliser une ses célèbres citations, n’a “jamais perdu le contact avec les réserves vastes de fraîcheur et de profondeur produite dans l’âme de la communion étroite avec la nature, de la familiarité avec le silence, de l’habitude aux cadences paisibles d’une activité accordée sur les rythmes primordiaux de l’existence.” C’est la façon de vivre la plus traditionnelle selon moi et se situe pleinement dans la vision politique de la la “Tradition”, donc loin des étiquettes faciles “de droite” et “de gauche”, bien qu’aujourd’hui elles aient encore du sens. Gustave Thibon est capable de conjuguer dans son œuvre une dimension spirituelle puissante et un réalisme sain et sincère : telle est la direction pour cueillir l’élément Traditionnel de l’existence, au-delà de ces étiquettes utiles uniquement lors des élections et qui sont définies ainsi par Ortega y Gasset : “Deux manières pour se déclarer imbéciles”.

    Je tiens à ajouter que Giorgia Meloni a grandi dans le milieu de la droite sociale, populaire et communautaire, dont je viens. Je peux donc comprendre les choix de Giorgia Meloni quant aux aphorismes et aux références culturelles. Il s’agit très souvent d’auteurs qui bouleversent le panorama traditionnel de la droite et qui créent de l’incompréhension chez ceux qui ne pensent pas les trouver à droite. Pensez ainsi à nos batailles pour la reconnaissance de la Palestine, à notre engagement quant au problème irlandais, à nos références à des personnages comme Gramsci, Peron, Pasolini, Che Guevara… Tout s’insère dans un panorama d’étude, de réflexion et d’ouverture que la gauche italienne, enfermée dans ses donjons et dans ses fermetures mentales, n’a jamais opéré, les limitant en jetant le discrédit sur tout ce que ne porte pas son étiquette.

    Nous avons lu, voyagé, étudié, tâché d’être ouverts, en voulant dépasser chaque étiquette, y compris celle de “droite”. C’est pourquoi je me définis un “gramsciste de droite” mais ceci est une autre histoire…

    Crédit photo : DR

    http://fr.novopress.info

  • Hannibal sur le scandale de la viande de cheval

    Les bras d’Elie Wiesel

    Etonnant, ces Anglais. Ils osent bouffer ce qu’ils bouffent, et pourtant ils rechignent à manger du cheval. Ils ingèrent du mouton préalablement torturé à la menthe, des fish and chips suffisamment huileux pour lubrifier tout l’élément blindé de l’opération Serval, des gelées vertes au Zyklon B, du chocolat rose, mais ils ne lèveraient pour rien au monde le filet d’un équidé pour en faire leur repas. C’est sans doute leur côté Epsom, une vieille révérence indurée de la piétaille saxonne envers les cavaliers venus de France, Normands, Angevins ou Aquitains. Paul Morand, qui avait l’œil d’un reporter, notait à New York que les superstitions rituelles regardant la nourriture prennent prétexte de médecine et d’hygiène pour s’épanouir : en fait, selon lui, elles tournent autour de l’opposition pur/impur, et sont, dans notre société occidentale progressiste, d’origine juive. Il est toujours intéressant d’écouter l’avis d’un grand écrivain, membre de l’académie française de surcroît. Saint Paul, dans d’autres circonstances, d’autres lieux, à une autre époque, le précédait d’ailleurs dans son opinion.

    Sous ce rapport, l’affaire du trafic de viande européen ressemble à la querelle de la viande des idoles dont nous parle l’apôtre des gentils — l’apôtre des goyim. Les nouveaux Chrétiens de l’Empire répugnaient à se nourrir d’une viande qui avait été sacrifiée selon le rite païen, mais ne voulaient pas non plus se séparer de leurs amis ni de leur famille restés païens. Le Tarsiote (ou Tarsais ? ou Tarsien ? ou Tarsite ? Je n’ai trouvé nulle part comment on nomme les habitants de Tarse), qui connaissait bien le pharisaïsme pour l’avoir pratiqué, leur répondit en substance qu’ils pouvaient y aller. Il suivait en cela les paroles de son Divin Maître : « Ce n’est pas ce qui entre en l’homme qui est impur, c’est ce qui en sort. » Cette décision de Saint Paul, associée à celle qui relevait le nouveau fidèle de l’obligation d’obéir aux innombrables prescriptions de la loi juive, en premier la circoncision, permit l’essor du Christianisme et de la saine laïcité, radicalement et diamétralement opposés au hassidisme théocratique qui devait s’incarner dans le talmud puis dans le coran. C’est, avec l’Edit de Milan plus tard (313), l’un des actes fondateurs de l’Europe.

    Aujourd’hui, il me semble qu’on revient dessus. Le ramdam qu’on mène autour de quelques carcasses de viande l’indique. Sans doute y a-t-il fraude, et massive. Sans doute la traçabilité des bêtes abattues est-elle mauvaise. Sans doute la corruption règne-t-elle. Sans doute une réforme est-elle nécessaire, une sanction souhaitable. Mais faire tout ce bruit parce que du cheval remplace du bœuf dans un plat de lasagnes est tout bonnement délirant. D’abord parce que chacun met ce qu’il veut dans ses lasagnes, et plus généralement dans ces plats qui associent féculent, fromage et viande (ce qui est formellement interdit par la loi juive : haro sur les lasagnes). Chacun a sa recette, porc et veau ne vont pas mal, mouton et veau satisferont les amateurs de sensations fortes. Ensuite parce que nos gouvernants feraient mieux de s’occuper d’autre chose. Ils laissent passer sur le marché de la viande des poulets de batterie et différentes bêtes pleines d’hormones, et ils dansent la danse du scalp autour de quelques canassons roumains ? Et ils jettent des tonnes, des centaines de tonnes, des milliers de tonnes de nourriture ?

    Le consommateur anglais « se détourne des plats préparés ». Grand bien lui fasse ! Qu’il s’en détourne. Qu’il achète des produits frais au marché. Que sa femme reste à la maison et fasse la cuisine, proprement si elle en est capable, qu’elle achète des livres de recettes à cet effet. Et qu’elle s’occupe des enfants, proprement aussi. Que chacun revienne à sa place. Que les familles s’occupent de leur cuisine, que l’industrie ne s’en occupe plus. Ce qui permet tous les abus et toutes les cochonneries, c’est l’industrialisation étourdie de la chaîne alimentaire. Que l’on mange pour l’essentiel chez soi des plats cuisinés par soi, avec des aliments produits près de chez soi : la traçabilité sera meilleure et les responsabilités plus faciles à établir. Mais non, ils n’en veulent pas, ils marchent sur la tête, ils marchent sur les mains, ils dépensent beaucoup d’argent et de soins pour changer la paire de gant qu’ils usent ainsi au lieu de retomber sur leurs pieds.

    Braves gens, vous ne seriez pas trompés sur la marchandise si vous refusiez une bonne fois pour toutes leur marchandise de merde. Et vous y verriez plus clair dans les arrières-pensées du “marché”. Car le ritualisme alimentaire, corrélatif à l’invasion et au morcellement de l’Europe en communautés incompatibles, progresse. Le scandale des lasagnes fait oublier celui de la viande Hallal, autrement plus grave. Un continent est en passe d’être privé de porc, qui est historiquement la viande la plus consommée, et qui le demeure pour l’instant, sous l’effet de puissants lobbies politico-religieux. L’obsession hassidique judéo-musulmane entend enrégimenter les pratiques alimentaires européennes, elle a déjà gagné dans les cantines scolaires, les avions, à l’armée. L’envolée de la volaille sur les marchés mondial, européen et français est un signe : cette viande, dangereuse et immorale puisqu’elle vient en très grande part d’élevages insalubres dont nul ne saurait justifier l’existence, est cependant de plus en plus consommée parce que nul interdit majeur ne pèse sur elle. C’est en somme de la saleté permise par les “théocrates” qui régissent le monde laïciste. Il y a une alliance objective, une convergence historique et politique, entre ceux qui traquent le porc, haïssent le cheval, piquent le veau, interdisent le gavage d’oie et promeuvent la cuisse de dinde. […]

      http://rivarol.over-blog.com/

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  • Liquidation des souverainetés budgétaires

    130221Passionnés par diverses autres questions, celle des otages du Cameroun, celle de la correspondance entre Michel Taylor et Arnaud Montebourg, etc. les grands moyens d'information hexagonaux ont peu réagi aux plus récents développements institutionnels de la zone euro. [*Note : depuis le mise en ligne de cette chronique, Le Monde daté du 22 février a consacré son éditorial au sujet].

    Une longue négociation vient cependant de se conclure, entre les États et le parlement à propos de la convergence financière.

    M. Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques, enregistrait ce 20 février une "avancée majeure" de l'intégration. Afin de se prémunir de nouvelles crises dans la zone euro il a été convenu entre les gouvernements, actuellement sous présidence irlandaise, et l'assemblée de Strasbourg, que la Commission de Bruxelles contrôlerait plus étroitement les budgets nationaux.

    Les deux textes adoptés devraient être définitivement approuvés par le Parlement en session plénière. Le vote est prévu pour le courant du mois de mars ; les règles mises en place devraient entrer en vigueur dès cette année, probablement dès le mois d'avril. À partir d'octobre 2013 les projets de lois de finances pourraient alors être censurés par la Commission.

    On ne peut pas dire qu'il s'agit d'une surprise. Dès 2011, pour sauver la monnaie unique, et sous l'impulsion du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, avec le soutien du président de la république française d'alors Nicolas Sarkozy, il avait été convenu de créer un véritable pouvoir de contrôle sur les budgets nationaux au profit de la Commission pour chacun des pays ayant adopté l'euro.

    Jusqu'ici, les membres de l'union monétaire, au cours des six premiers mois de l'année N, se concertaient seulement sur l'orientation de leurs politiques budgétaires en vue de l'année N+1. La Commission européenne faisait des suggestions, que les gouvernements validaient plus ou moins dans la pratique.

    Ceci pouvait déjà aller plus loin qu'on ne le croit ordinairement. Ainsi en décembre 2011, la Belgique a vu la Commission lui demander de revoir son budget, qu’elle n’estimait pas conforme au déficit public visé. Or, il ne s’agissait pas là d’une simple recommandation : si le royaume d'outre-Quiévrain n’avait pas revu son projet, l'amende encourue aurait pu représenter jusqu’à 0,5 % de son PIB. Quant à la France, dès la présentation en septembre-octobre de ses projets de lois de finances pour 2012 (1)⇓, la Commission lui a demandé de les réviser.

    Or, le "paquet" en cours d'adoption (2)⇓ se révèle plus interventionniste encore dans la façon dont les États vont désormais élaborer leurs budgets.

    On parle à ce sujet d'une gouvernance européenne. Elle renforcera donc considérablement les contraintes du pacte de stabilité de 1997, les nouvelles procédures entrant en vigueur d'ici à l'été.

    On a évoqué des "discussions houleuses" (3)⇓. La composante socialiste de l'assemblée voulait aborder le sujet d'un fond d'amortissement européen, permettant de mutualiser une partie de la dette de la zone euro, et d'aboutir à l'institution d'euro-obligations. Cette "grande idée" de Dominique Strauss-Kahn, alors à la tête du FMI, était avancée par son protégé Georges Papandréou dès son arrivée aux affaires en 2009. Elle était plus ou moins préparée par la conférence de Bilderberg de mai 2009 à Vouliagmeni. Soutenue par l'Internationale socialiste, elle s'est toujours heurtée au refus catégorique du gouvernement de Berlin.

    Au bout du compte, les eurodéputés ont accepté de renforcer les prérogatives de l'exécutif européen pour améliorer la discipline budgétaire de la zone euro et éviter une nouvelle crise de la dette.

    Quand François Hollande a été élu, dès le Conseil européen du mois de juin il s'est incliné, en fait, devant la nécessité de mettre en place le dispositif nouveau.

    Martin Schulz président du Parlement européen s'est félicité de l'accord. Il considère que : "ces nouvelles lois sont un élément clé pour mettre en place une gouvernance économique plus forte dans la zone euro et renforcer la protection de l'Union européenne contre de nouvelles crises économiques". L'eurodéputée socialiste, Elisa Ferreira, rapporteur de ce paquet législatif affirmait que : "Les pays qui, à l'heure actuelle, font des sacrifices extraordinaires, doivent savoir que leurs efforts sont reconnus et seront récompensés. C'est pourquoi nous avons tellement plaidé en faveur d'une adaptation des propositions originelles de la Commission".

    Au total cependant, le Parlement européen a donc dû se contenter de la simple promesse de créer un "groupe de travail chargé de réfléchir" aux façons de mutualiser les dettes. Un rapport doit être rendu au printemps 2014. En vérité cependant trois mois avant le mandat de l'actuelle commission Barroso prenant fin pendant l'été autant dire que ce document risque fort de demeurer lettre morte.

    On notera que la Commission ne pourra faire réviser un budget que du point de vue du niveau prévisionnel de son déficit public. Elle ne pourra pas encore imposer aux États membres des réformes structurelles.

    Or, seules celles-ci, c'est-à-dire dans la pratique une diminution des dépenses, passant nécessairement par la réduction du périmètre de l'intervention étatique, peut assurer durablement l'assainissement financier (4)⇓. Chaque pays retrouvera donc la nécessité de se sauver lui-même.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. Rappelons que depuis la réforme constitutionnelle de 1996 légalisant le funeste plan Juppé de 1995 la république jacobine vote deux lois de budgétaires. La seconde est appelée "loi de financement de la sécurité sociale". Son périmètre est supérieur à celui de l'État central proprement dit 
    2. sous l'appellation anglo-saxonne de "two-pack".
    3. cf. 20 Minutes le 20 février 2013 à 17 h 02
    4. cf. les propositions de mon petit livre "Pour une libération fiscale".
  • Grèce : Vers l’insolvabilité [par Jacques Sapir]

    Alors que le président français François Hollande, venu en "ami", a jugé mardi à Athènes que le retour à la croissance était la solution pour la Grèce, précisant que "le maintien de la Grèce dans la zone euro est un acquis", il est évident que le problème grec est loin d’être terminé.

    Jacques Sapir nous a autorisé à publier son dernier article qui revient sur le risque d’insolvabilité du pays. Tout montre en effet que les problèmes économiques de la Grèce sont très loin d’être résolus.

    Les nouvelles qui parviennent de Grèce sont chaque jour plus tragiques. S’il fallait un exemple de la faillite des politiques d’austérité, ce pays nous en fournirait un éclatant. Mais ce pays n’est pas un « exemple ». Il est constitué de 10 millions de personnes qui souffrent sans aucun espoir de secours. La Grèce est dans une voie sans issue, au bout de laquelle il ne peut y avoir que le défaut sur le reste de la dette, une partie ayant été déjà restructurée dans des conditions qui s’apparentent à un défaut ordonné. Il est clair que, d’ici le mois de juin, la Grèce sera de nouveau insolvable.

    Le dernier accord signé à l’automne dernier entre le gouvernement et la Troïka, soit le FMI, la BCE et l’Union Européenne, prévoyait que les intérêts de la dette grecque seraient payés par des prêts de ladite Troïka, à charge au gouvernement de dégager un surplus sur les comptes courants du Budget (ce que l’on appelle un « excédent primaire »). Or, cet objectif s’éloigne de plus en plus. Les recettes liées à la TVA et aux taxes aux importations ont diminué de 8,7% au deuxième trimestre 2012 et de 10% au troisième trimestre1. Les taxes sur le revenu et la propriété, qui avaient connue une forte augmentation lors du second trimestre 2012 par rapport à la même période de 2011 (+29%) ont vu leur rythme annuel d’accroissement chuter au troisième trimestre (+10%). Les premières indications sur le 4ème trimestre de 2012, et surtout sur le mois de janvier 2013, montrent que ces recettes connaissent elles aussi une baisse absolue. Pour le mois de janvier, il a manqué au budget 246 millions d’Euros pour être en équilibre. Le gouvernement a donc décidé de réduire autoritairement les dépenses d’un même montant, engageant ainsi un mécanisme dont il n’a aucune idée et qui va précipiter la catastrophe. [...]

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    http://www.actionfrancaise.net

  • Russie : Vers un nouveau modèle politico-économique ?

    Par Alexandre Latsa

    Le Forum Gaïdar s’est tenu en Russie du 16 au 19 janvier 2013. Comme chaque année, les participants au forum ont pu discuter de l’avenir économique de la Russie et envisager des scénarios de développement pour le pays. Le forum s’est notamment axé sur les questions d’intégration économique et de choix des partenaires commerciaux de la Russie.
    Certains intellectuels libéraux ont ouvertement envisagé comme voie inévitable pour la Russie une forme “d’intégration à l’Union Européenne” pendant que des intellectuels de la gauche russe comme le directeur de l’institut de la mondialisation Michael Deliaguine pensent au contraire que “L’Europe n’a pas besoin d’une intégration avec la Russie“.

    Le gouvernement russe, via le premier ministre Dimitri Medvedev, a lui réaffirmé ses objectifs prioritaires d’intégration eurasiatique pour faire de cette nouvelle hyper-région du monde un pont entre l’atlantique et le pacifique, tout en relevant le défi de la modernisation du pays dans les domaines de la politique, de l’économie et du social.

    Les participants au forum ont tous admis que le monde était au bord de changements majeurs, ce que le président russe annonçait en décembre dernier en affirmant que “l’ensemble du monde s’engage dans une époque de transformations radicales et peut-être même de grands chocs“. L’un des signes de ces transformations radicales en cours semble être ” l’éclatement de l’Occident ” selon les mots d’Alexandre Melnik.

    Un éclatement qui se matérialiserait selon lui par la transformation de l’Amérique puissance transatlantique en une puissance transpacifique happée par l’Asie conquérante, par l’isolement de l’occidentale Australie au sein d’un Pacifique de plus en plus asiatique, mais aussi par l’incapacité de l’Europe à faire face à la globalisation, ce qui lui fait prendre le risque de sortir de l’histoire par une porte dérobée.

    A ce titre, les dernières nouvelles politiques d’Angleterre semblent indiquer que la première étape de ce phénomène (un monde sans Union Européenne) est peut être bien déjà entamée.

    Cette évolution vers un monde désoccidentalisé et “asiatisé” laisse penser que les intentions de la Russie de se placer comme partenaire européen prioritaire de l’Asie et comme pont entre la région Asie-pacifique et la région euro-atlantique sont non seulement un choix stratégique majeur mais aussi un choix essentiel pour la survie économique et culturelle de la Russie.

    Cette option de la Russie pourrait fournir des débouchés, mais aussi une porte de survie à l’Europe, vers l’Asie et le continent eurasiatique. Le président russe, lors de son discours annuel en décembre dernier, a affirmé (il faut s’en rappeler) que l’Asie constituerait la priorité de développement de la Russie pour les prochains 25 ans.

    Sur le plan des hydrocarbures, la Russie projette de réaliser en Asie-Pacifique 22% à 25% de ses exportations pétrolières et 20% de ses exportations de gaz d’ici à 2020.

    Le basculement du monde y compris la Russie vers une Asie en pleine expansion pourrait modifier le mode de gouvernance en Russie puisque selon l’ancien premier ministre Evgueny Primakov, la période dite du tandem (soit l’Alliance entre deux hommes: Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev) pourrait prendre fin. Non pas que les deux hommes soient en guerre comme cela a trop souvent été envisagé, mais parce que la situation politique interne et externe est devenue différente.

    Les impulsions libérales et modernisatrices de Dimitri Medvedev ont été insufflées à la gouvernance russe, mais celle-ci n’a plus besoin d’être vue comme un tandem qui assure l’alternance politique pour apparaître plus démocratique, selon les mots de l’ancien premier ministre.

    Enfin un nouveau visage est apparu au premier plan durant la dernière campagne présidentielle de Vladimir Poutine: le très patriote Dimitri Rogozine, proche en son temps du général Lebed et ancien “Monsieur Russie”  à l’OTAN. Il est devenu vice premier ministre chargé du complexe militaro-industriel et il est partisan d’une ligne politique de reconstruction nationale avec l’appui de l’état. Récemment, il a affirmé que le complexe militaro-industriel russe devait et allait devenir la locomotive de l’économie russe.

    Ces déclarations ont fait écho à celles de Serguei Glaziev, ancien candidat à la présidentielle et désormais conseiller financier de Vladimir Poutine.Ce dernier a récemment  alerté les autorités russes sur ce qu’il appelle ” la guerre financière totale ” que mènent les pays industrialisés et occidentaux contre la Russie aujourd’hui. Selon lui, les principales puissances monétaires mondiales, notamment les États-Unis, le Japon, la Grande-Bretagne et les pays de l’UE, accroissent actuellement leur émission monétaire en vue d’acquérir des actifs en Russie, ce qu’il dénonce comme étant “la guerre de la planche à billets“.

    Il propose donc des mesures pour permettre à l’état russe de s’opposer au rachat massif d’actifs russes par des sociétés étrangères, via notamment une taxe sur les opérations avec les monnaies étrangères en vue de limiter les transactions spéculatives. Hasard? Ce conseiller financier est un ancien du parti “Rodina” (Patrie) et un ancien bras droit de Dimitri Rogozine.

    Vladimir Maou, recteur de l’Académie de l’économie nationale et de la fonction publique de Russie, a lui conclu au forum Gaïdar que “les changements consécutifs à une crise importante conduisent à un changement des équilibres géopolitiques et géoéconomiques et à la formation de nouvelles doctrines économiques”.

    Est-ce qu’il faut s’attendre à  un changement de tendance politique et économique majeur au sein de la gouvernance russe? On peut le penser alors que vient d’être d’annoncé la rédaction d’une nouvelle Doctrine de politique étrangère qui devrait renforcer la “souverainisation” de la politique nationale russe, et que le ministère russe du Développement économique vient aussi de publier très récemment trois scénarios de développement socio-économique de la Russie pour l’horizon 2030.

    Ria Novosti   http://fortune.fdesouche.com/

  • Bulgarie : Le gouvernement démissionne suite aux manifestations contre la hausse de l’électricité

    Dans la nuit de mardi à mercredi huit personnes ont été blessées dans des heurts et 11 personnes dont 5 policiers il y a deux jours.

    French.ruvr

    Les Bulgares, qui manifestent à travers le pays depuis plusieurs jours, demandent la démission du gouvernement et la renationalisation des compagnies de distribution d’électricité. Le ministre des Finances a été limogé lundi, et mardi, a été annoncé une forte baisse des prix, ainsi que la volonté de sanctionner les compagnies d’électricité étrangères, au risque d’un incident diplomatique avec la République tchèque. La licence de la compagnie tchèque d’électricité CEZ a notamment été annulée.

    Le chef du gouvernement bulgare Boïko Borissov a annoncé mercredi 20 Février 2013, la démission de son gouvernement. “Je ne participerai pas à un gouvernement sous lequel la police frappe les gens“, a déclaré mercredi Boïko Borissov devant le parlement.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Piero San Giorgio pris au sérieux en Suisse

    Contrairement a l’état Francais, qui s’obstine dans le déni, les autorités suisses prennent les réalités en compte et se préparent à affronter les défis immenses du XXIème siècle. Ainsi, Piero San Giorgio a pris la parole devant les officiers et sous-officiers supérieurs de la brigade d’infanterie 2, ce 15 février, pour le bilan de l’année 2012 et pour fixer les points forts de l’année 2013.

    La vision de l’essayiste Piero San Giorgio, qui prévoit un prochain effondrement social et économique dans les dix années à venir, se veut « réaliste » au vu des convergences qu’il observe. « Je ne prédis pas l’avenir », affirme-t-il. « J’observe des tendances lourdes et je tire les conséquences. »

    Pour l’assemblée réunie, il retrace alors, images à l’appui, certaines de ces tendances. Suite à la crise financière de 2008, le monde subit de rapides changements structurels au niveau économique. La plupart des États développés sont lourdement endettés et la croissance n’est plus au rendez-vous. L’orateur souligne que les États-Unis croulent sous une gigantesque dette de 16 000 milliards de dollars ; l’Europe connaît le chômage de masse avec 11 % de la population sans emploi ; quant au Japon, il est entré depuis plusieurs décennies maintenant dans la spirale de la déflation.

    Parallèlement à la stagnation de la croissance, la population de la planète est en train de croître à un rythme exponentiel. Cette hausse n’ira pas sans peser lourdement sur l’accès aux ressources vitales. Le pétrole, l’eau et la production agricole se raréfieront ainsi rapidement à l’avenir, ce qui contribuera à accélérer l’effondrement économique.

    Dans ce contexte, le rôle de notre armée qui est la garante de notre démocratie et de notre liberté devient dès lors primordial. Il faut se préparer au scénario du pire : « Nous allons redécouvrir un monde de manque et de pénurie. »

    Face à cela, l’orateur appelle les autorités à faire preuve de prévoyance, car selon lui « Il n’y a que les fous et les économistes pour croire que nous allons pouvoir croître à l’infini. »

    http://www.egaliteetreconciliation.fr

  • L'immigration est la première préoccupation des Suisses

     

    L’immigration est le thème de préoccupation numéro un des Suisses, selon le sondage annuel Vimentis dévoilé lundi. L’étude montre aussi que l’UDC n’aurait rien à gagner avec une élection du Conseil fédéral par le peuple.

    La thématique de l’immigration se détache clairement en tête des préoccupations des Suisses. Ainsi, 34% des participants au sondage en ligne annuel, mené par l’association Vimentis, perçoivent un grand besoin d’agir, contre 20% en 2011. En revanche, la répartition inégale des revenus ne préoccupe plus que 9% des sondés, contre 24% l’an dernier.

    C’est dans les domaines de l’armée et des impôts que les participants voient le moins la nécessité d’agir. Par ailleurs, une élection du Conseil fédéral par le peuple, pour laquelle s’engage l’UDC, ne permettrait pas au parti agrarien de briguer le siège qu’il revendique. Une socialiste pour Johann Schneider-Ammann

    En effet, six conseillers fédéraux sur sept seraient réélus. Seul Johann Schneider-Ammann devrait céder sa place à Pascale Bruderer (PS).

    Doris Leuthard et Alain Berset arrivent en tête, avec tous deux 55 % des suffrages. Ils sont suivis dans l’ordre par Eveline Widmer Schlumpf, Simonetta Sommaruga et Didier Burkhalter. Ueli Maurer sauve son siège de justesse.

    En résumé, le PS aurait donc 3 conseiller fédéraux, et l’UDC n’obtiendrait pas le deuxième ministre qu’elle réclame. Notons que les politiciens ont un certain potentiel d’amélioration : 51 % des sondés ne sont pas satisfaits de la politique suisse.

    Peu de variations par rapport à l’an dernier

    Les réponses aux 49 questions posées ne comportent en général pas pas de grandes variations par rapport aux dernières années. Les résultats correspondent pour la plupart aux positions établies.

    Ce sondage a été mené sur internet auprès d’environ 20’000 participants de toute la Suisse du 1er octobre au 30 novembre 2012.

    La marge d’erreur est de +/- 2,5%, les résultats "pouvant être dits représentatifs", selon Vimentis.

    RTS InfoSuisse

    http://www.actionfrancaise.net

  • Mythologie des Iles Britanniques

    ANALYSE : Geoffrey ASHE, Kelten, Druiden und König Arthur. Mythologie der Britischen Inseln, Walter Verlag, Olten/Freiburg im Breisgau,1992, 391 pages, DM 72, ISBN 3-530-02363-1 (titre anglais : Mythology of the British Isles, Methuen, London, 1990).

    Véritable encyclopédie du monde celtique-britannique des mégalithes à César et de Boadicée à l’épopée du Beowulf, richement illustré de gravures peu connues et de photos inédites, ce livre de Geoffrey Ashe est incontournable pour ceux qui veulent aborder ce domaine vaste et varié de notre passé. Geoffrey Ashe est un expert du cycle arthurien, enseigne dans diverses universités américaines et est un des co-fondateurs du Camelot Research Committee, qui organise les fouilles à Cadbury Castle dans le Somerset. Nous avons sélectionné quelques thématiques de cet ouvrage pour les lecteurs d’Antaios et mis l’accent sur l’Atlantique, le Grand Océan, dans les mythologies britanniques:

    1.     Les ley lines :

    Alfred Watkins, un meunier anglais, avait découvert que les monuments préhistoriques (menhir, mégalithes, tombaux monumentaux) ou que des monuments ayant pris le relais de tels sites (églises, chapelles) se trouvaient dans des alignements parfaits, permettant aux voyageurs de s’orienter et d’emprunter toujours le chemin le plus court d’un point à un autre. En anglais, ces alignements ont reçu le nom de ley lines. A la suite des découvertes de Watkins, bon nombre d’archéologues professionnels ou amateurs ont répertorié des alignements, dont la longueur moyenne était de 15 km et qui comportaient au moins quatre sites. Ce système de repérage dans la plus ancienne Europe correspond à un système chinois, le Feng-Shui. Leur existence prouve aussi un enracinement très lointain de la culture dans le territoire britannique et la valeur de la civilisation mégalithique de la frange littorale atlantique de notre continent.

    2. Gwyn et le peuple des fées :

    Le peuple des fées, dans l’imaginaire britannique, habite un autre monde ou un monde souterrain. Les fées ne sont pas toujours les êtres minuscules, jolis, graciles comme des papillons que l’on dessine dans les contes illustrés pour enfants. Ce peuple d’ailleurs et du sous-sol n’est pas homogène : il y a les Elfes, les Pixies, les Goblins, les Portunes, etc. Les uns sont d’une beauté éblouissante, les autres d’une laideur cauchemardesque. Les fées avaient des rois et des reines, dont le plus ancien était Gwyn ap Nudd, démonisé ultérieurement par les missionnaires chrétiens. Pourtant, Gwyn ne disparaît pas de l’imaginaire des Gallois, qui disent aux prêtres qu’il a reçu la mission de Dieu de contenir les démons d’Annwfn (“le monde d’en-dessous”), d’exercer un pouvoir “vicarial” sur eux et de les empêcher ainsi de précipiter le monde dans la destruction. Mais, ajoute Ashe, l’élément le plus significatif dans le culte des fées est une horreur de tout ce qui est lié au fer. Est-ce une réminiscence des ères où il n’y avait pas encore domination de ce métal ? Les fées et les mondes souterrains de la mythologie britannique semblent représenter “ceux d’avant le fer”. Elfes, fées et pixies vivent dans des grottes ou dans des tombes-tumuli, proches des morts, non pas les morts de ceux qui y vivent maintenant, mais ceux des peuples et des époques antérieurs. Gwyn (= Le Blanc) est le fils de Nudd ou Nodon, dont le culte était encore célébré au IIIe siècle de l’ère chrétienne, où le peuple de la Britannia romaine lui a construit un temple à Lydney dans la Forêt de Dean. Nodon, dernier grand dieu celtique, détient une multitude de fonctions : il est le dieu de l’eau et des chiens, il est pêcheur et chasseur, il est guérisseur, il retrouve les objets perdus. Il fait penser au Saint-Hubert et au Saint-Antoine de la dévotion populaire de nos campagnes, qui sont sans nul doute ses avatars christianisés.

    3.     Le Dieu d’au-delà des eaux et le “Paradis de l’Ouest” :

    Ashe nous explique que les Iles Britanniques étaient le bout du monde pour les Grecs et les Romains. Les habitants de ces Iles savaient, eux, qu’au-delà de l’Océan se trouvaient d’autres îles (Shetland, Féroé, Islande), des glaces et, plus loin encore, un continent au climat plus clément, où vivait un Dieu en exil. Ce Dieu avait été démis de ses fonctions par un Dieu plus jeune, qui l’a traité avec respect, se bornant à l’éloigner et à neutraliser son action sur le monde. Ce Dieu dort dans une montagne d’or. Tous les 30 ans, disent les légendes, quand la planète Saturne entre dans la constellation du Taureau, des bandes de pèlerins franchissent les eaux pour visiter une grande baie bordée d’îles et y recueillir un savoir ésotérique, concernant les étoiles et bien d’autres domaines de la nature et du cosmos. Plutarque rapporte ces faits que lui aurait signalés un certain Demetrius, en poste en Britannia vers l’an 80 de l’ère chrétienne. Ashe estime que Plutarque a sans doute hellénisé le récit de Demetrius, en attribuant à ce Dieu exilé d’au-delà des grandes eaux les traits de Chronos, renversé par Zeus. Quoi qu’il en soit, la description de la baie bordée d’îles par Plutarque, constate Ashe, correspond à l’embouchure du Saint-Laurent. Des compagnons perdus d’Hercule, poussés vers l’Ouest par les vents et les courants, s’y seraient installés. Est-ce là un indice de l’installation d’éléments européens en Amérique depuis la nuit des temps, confirmée par la récente découverte de momies d’homines europei vieilles de 10.000 ans dans l’Etat de Washington, près du Pacifique ?

    Dans un ex-cursus (pp. 321-327), Ashe revient sur le “paradis de l’Ouest”, thématique récurrente dans les plus anciens récits britanniques. Dans les récits du barde gallois Taliesin, évoquant un voyage vers “Avalon” et repris par Geoffrey dans sa Vita Merlini, on conte le voyage du Roi Arthur, blessé, vers le Pays d’Avalun, accompagné de jeunes femmes qui connaissent les arts de guérir. Ashe note que ces récits, issus de l’œuvre de Taliesin, et retravaillés par Geoffroy, Wace et Layamon, plusieurs personnages mi-mythologiques mi-historiques laissent supposer que les Irlandais connaissaient les routes de l’Atlantique et, partiellement, les côtes nord-américaines. Le personnage clef qui permet de tirer de telles conclusions est le timonier de l’embarcation qui mène Arthur vers Avalon, Barinthus, “qui connaît les eaux et les étoiles du ciel” (donc les courants marins, les lieux où ils entraînent les embarcations et la carte stellaire du ciel qui permet aux audacieux timoniers de se guider). L’Insula pomorum , Avallach, Ablach ou Emain Ablach, Tir na nOg et Mag Mon sont autant de noms pour désigner des espaces paradisiaques (insulaires ou continentaux) où règne l’abondance, où les fruits se cueillent sans effort et où la nature offre des céréales sans qu’il ne faille se briser l’échine pour cultiver les champs. Bon nombre de ces îles ou terres sont peuplées de femmes entourées d’une aura de magie blanche et prodiguant bien-être et bonheur.

    Trois récits irlandais revêtent une importance capitale dans la mythologie du “Paradis de l’Ouest” : Le voyage de Bran, Le voyage de Mael Duin et, à l’ère chrétienne, la Navigatio Sancti Brendani. Dans Le voyage de Bran, le héros, Bran, est une forme humanisée d’un dieu celtique qui entreprend un voyage sur mer à bord de trois bateaux, avec chacun neuf hommes d’équipage. En chemin, ils rencontrent le dieu celtique de la mer, Manannan, qui leur indique la direction de nombreuses îles dont Emain Ablach (Avalon). La version de Geoffroy précise que ces îles peuvent être atteintes “dans certaines conditions” (sans doute liées à la météorologie et aux courants marins). Les embarcations décrites étaient vraisemblablement des curraghs (ou coracles), construits à l’aide de peaux de bœuf huilées tendues sur une armature de bois et mus par des rames et des voiles. On en possède des traces archéologiques. Dans Le voyage de Mael Duin, le récit de l’odyssée des marins irlandais dans 29 îles prend une tournure plus fantastique.

    Il est toutefois attesté historiquement que les utilisateurs les plus acharnés des curraghs étaient les moines irlandais qui, surtout à partir du VIe siècle, quittent souvent l’Irlande en groupes compacts pour des “pèlerinages maritimes”, moins par engouement missionnaire que par volonté de découvrir des terres de repli en cas de persécution. Sont-ils les héritiers de ces pèlerins païens qui s’embarquaient tous les 30 ans quand Saturne entrait dans la constellation du Taureau ? Ainsi, on sait avec certitude que les moines marins atteignent les Orcades (Orkneys) en 579, les Shetlands en 620, les Féroé en 670 et l’Islande en 795. Un certain Cormac aurait été poussé par les vents vers le Grand Nord arctique. La Navigatio Sancti Brendani, texte rédigé entre 900 et 920, relate les voyages de Saint-Brendan, moine navigateur irlandais du VIe siècle. Mais le récit du Xe siècle mêle à des descriptions historiques des éléments des cycles mythologiques, notamment le personnage de Barinthus, qui vient chez Brendan à Ardfert dans le Kerry. Celui-ci parle au moine navigateur d’un voyage qu’il a entrepris vers l’Ouest, dans le “Pays promis aux saints”. Ce pays serait le Paradis des chrétiens et non plus l’Avalon des païens. Mais comme la tradition orientale chrétienne situait ce Paradis à l’Est d’Israël, en Asie, on peut supposer que Brendan, figure historique, voulait déjà atteindre cette Asie paradisiaque en empruntant le chemin de l’Ouest. Brendan savait donc que la Terre était ronde, tout comme Vergilius (Fergill), le moine irlandais, évangélisateur de la Bavière et de l’Autriche, condamné à l’oubli par les Papes de Rome pour avoir professé cette “doctrine diabolique” de la sphéricité de la Terre. Barinthus, dont le nom est directement tiré de la mythologie, est sans nul doute un prédécesseur inconnu de Brendan. Le récit ajoute que Brendan prend alors la mer avec dix-sept compagnons, sur les conseils de ce Barinthus. Rien ne permet d’affirmer avec certitude que Brendan ait mis pied sur le continent américain. Le voyage aurait duré plusieurs années. Ils auraient abordé un continent et l’auraient exploré. Un ange leur serait apparu et leur aurait dit qu’ils se trouvaient aux abords du Paradis et, qu’un jour, cette terre accueillerait des persécutés, s’ouvrirait à tous les peuples chrétiens, mais que Brendan, obéissant serviteur de Dieu devait rebrousser chemin avec ses compagnons, car il était trop tôt pour révéler à l’œkoumène l’existence de ce paradis à portée des audacieux. On voit aussi à quelles interprétations messianiques ces paroles de l’“Ange” peuvent conduire… Ashe nous explique que le récit de Brendan nous permet d’affirmer avec certitude que l’expédition du moine capitaine a effectivement exploré les Féroé et l’Islande. Le récit ne décrit pas d’icebergs ni de banquises (alors que Le voyage de Mael Duin en décrit, avec des détails monstrueux jusqu’au grotesque). Toutes les autres terres décrites peuvent être St. Kilda, Rockall, le Groenland (en été) et les bancs de Terre-Neuve (New Foundland). Deux passages, admet Ashe, très prudent et très scientifique, pourraient faire croire à des descriptions des Bahamas et de la Jamaïque.

    Au moyen âge, la Navigatio Sancti Brendani était jugée suffisamment crédible pour que l’on mentionne sur les cartes les «Terres de Brendan». Elles ont intrigué un certain Christophe Colomb. On connaît la suite. Quand la route de la soie et des épices a été coupée par les Ottomans, qui prennent Byzance en 1453, l’Europe, Portugais en tête, cherche une issue à son dramatique enclavement, veut retrouver la route de l’Asie à tout prix, y compris en affrontant les flots tumultueux de l’Atlantique : le récit de Brendan a-t-il éveillé les attentions ? Reste la figure de Barinthus : est-il un marin mythique ou celui qui personnifie des lignées et des lignées de pèlerins de la mer, de la préhistoire jusqu’aux moines irlandais ? La découverte de l’Homme de Kennewick, dans l’Etat de Washington près du Pacifique, prouve en effet que ni Brendan ni Eric le Rouge ni Colomb n’ont été les premiers Européens à mettre le pied sur le continent américain. La découverte de cet Homme de Kennewick est postérieure aux recherches d’Ashe. Les textes ne nous communiquent que d’infimes bribes du savoir des marins irlandais, sans doute transmis oralement de génération en génération, certainement jusqu’aux marins normands et bretons qui connaissaient très vraisemblablement les bancs de Terre-Neuve.

    4.     Ascendances wotanique et arthurienne des rois anglais :

    Durant le haut moyen âge, immédiatement après l’installation des Angles, des Jutes et des Saxons sur le sol de l’ancienne Britannia romaine, l’Angleterre actuelle était une “heptarchie” de sept royaumes germaniques. Cette heptarchie est présidée par le Bretwalda (l’organisateur de la Britannia), un de ces rois, que l’on choisi à tour de rôle, selon une tournante. Ces rois, non chrétiens, se réclamaient d’une ascendance divine, wotanique en l’occurrence. L’office du Bretwalda est marqué par cette référence wotanique. La fonction de chef de la heptarchie est entourée d’une aura de mystère, très probablement liée aux cultes du dieu borgne à la lance magique. Le Bretwalda devait avoir des contacts sur le continent, pour lier sa fonction religieuse à une tradition antérieure, transmise par les Germains de la terre ferme à leurs cousins devenus britanniques après la chute de l’Empire romain. En Britannia toutefois, les Saxons, les Angles et les Jutes se mêlent aux Celtes britanniques. Ainsi Cerdic, fondateur de la dynastie ouest-saxonne (Wessex), affirmait une ascendance wotanique, mais son nom indique aussi des origines celtiques. Cerdic est donc un Celto-Saxon, incarnation de la fusion à l’œuvre en Britannia. Les ancêtres païens des rois d’Angleterre procèdent donc d’une double filiation, à la fois germanique et celtique, plongeant leurs origines dans les deux héritages mythologiques.

    Nous n’avons sélectionné que quelques thèmes du riche et volumineux ouvrage d’Ashe. Son œuvre, rappelons-le, embrasse l’ensemble de la mythologie britannique, dans toute sa complexité et tous ses aspects.

    (article paru sous le pseudonyme de "Detlev BAUMANN" dans la revue "Antaios").

    http://robertsteuckers.blogspot.fr/

  • Les Serbes sont persécutés ? On s’en fiche !

    C’est le genre d’info qui passe inaperçue. L’ambassadeur de Serbie en Russie s’exprimait à propos des négociations d’adhésion de son pays à l’Union européenne. Il a expliqué que Belgrade était disposée à accorder une plus large autonomie au Kosovo mais qu’il ne reconnaîtrait en aucun cas son indépendance.

    L’occasion de rappeler que le Kosovo n’est pas reconnu par l’ensemble de la communauté internationale et n’est toujours pas membre des Nations Unies. Bien au contraire, ce « pays », cet État tout à fait artificiel, reste une zone de très haute tension au cœur même de l’Europe. Une terre musulmane où la minorité serbe fait l’objet de discriminations, d’incessantes vexations, souvent violentes. De récentes profanations de tombes orthodoxes à l’explosif se sont déroulées dans l’indifférence générale de la communauté internationale. Comme si la barbarie devait toujours être mise sur le dos du même camp…

    Patrick Weber - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net