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Europe et Union européenne - Page 1072

  • La sclérose de l’idée européenne

    LE CERCLE. « Ils sautent comme des cabris en disant : l’Europe ! L’Europe ! » disait déjà De Gaulle. Traduction libre : « Ils feraient mieux de réfléchir ». Mais on ne discute pas un dogme.

    L’Europe, magnifique dessein ! Oui, mais il y a plus de 50 ans.

    Maintenant on parle de la bureaucratie bruxelloise, et l’on est passé des idées fondatrices à un dogme qu’il est politiquement incorrect d’analyser.

    De la fondation au dogme

    La première et principale idée fondatrice de l’Europe fut d’éviter les guerres « mondiales », en fait européennes, qui furent un véritable suicide. Ce fut un succès, que le récent prix Nobel vient encore de rappeler. Mais aujourd’hui, est-il vraiment nécessaire de fusionner l’Italie et le Danemark pour éviter que leurs habitants s’entre-tuent ?

    Une autre idée fondatrice fut de retrouver « la grandeur » : puisque nous Français n’avons plus la puissance et l’influence que nous avions, retrouvons les à travers l’Europe et ses 500 millions d’habitants ! L’ennui est qu’une grande partie des Européens n’en a aucune envie. Par exemple ils ne se précipitent pas pour arrêter les islamistes au Mali. Si la France n’avait pas gardé son indépendance en politique étrangère, il pourrait s’écouler des mois avant qu’un gouvernement européen ne s’intéresse à la question, pour finalement décider de ne rien faire à la fois par ignorance et par manque d’unité.

    Peu à peu ces deux idées fondatrices, et bien d’autres, ont été un peu perdues de vue et remplacées par une affirmation sans cesse répétée la nécessité d’un État fédéral européen comme étant un but en soi ne souffrant pas de discussion. Bref, un dogme. Et il nous est sans cesse ré-asséné par tous les textes sérieux, de ceux publiés par Le Monde à ceux des manuels scolaires.

    Crise de l’euro et fédéralisme de panique

    La dogmatisation de l’idée européenne a été renforcée par « la crise de l’euro ». Les hommes politiques ont été littéralement poursuivis jour et nuit par les financiers et particulièrement par les banquiers leur disant que si on ne progressait pas sur le plan européen, il y aurait un écroulement général. N’entrons pas ici dans la technique financière, rappelons seulement qu’une des raisons de ce harcèlement était d’obtenir une garantie directe ou indirecte de l’Allemagne. Du fait de l’urgence, tout le monde a plus moins acquiescé, l’Allemagne marchandant sa garantie contre une discipline stricte des finances des autres pays, et prenant par ailleurs peu à peu conscience qu’une déflation trop importante chez ses partenaires pèserait sur ses propres exportations.

    Je simplifie, ce qui a pour inconvénient de faire oublier que tout cela n’était pas très clair dans l’esprit des décideurs, ce qui n’est pas une critique, vu la nouveauté et la complexité de la question. Bref on a amorcé une intégration européenne pour certaines questions financières, et renforcé l’idée qu’elle était nécessaire dans d’autres domaines. Il n’est pas question de reprendre ici cette discussion financière, mais seulement de rappeler qu’il s’agit de questions techniques, certes importantes et ayant un aspect politique, mais qu’il ne faut pas confondre avec la création d’un État fédéral européen, question d’une tout autre ampleur et qui dépasse largement les problèmes financiers.

    Donc le dogme européen s’est trouvé renforcé par la crise de l’euro, mais plutôt du fait de la panique que d’un raisonnement. Les éventuels sceptiques se voient qualifiés de « réactionnaires », « passéistes », « nationalistes », « chauvins », ignorant le monde extérieur et j’en passe.

    Les leçons de l’expérience

    Et pourtant…

    Qu’est-ce qu’un réactionnaire ? C’est quelqu’un qui s’oppose à une révolution, toujours présumée moderne. Or l’histoire est riche de révolutions qui se sont révélées catastrophiques, des plus célèbres (les arrivées de Lénine et Mao au pouvoir), aux dizaines tout aussi sanglantes mais maintenant un peu oubliées, de Sékou Touré aux Khmers rouges.

    Qu’est-ce qu’un nationaliste, qu’un chauvin ? Pour le savoir ce n’est pas en France qu’il faut aller mais en Chine, en Algérie et, un cran en dessous, aux États-Unis. Mais restons en France. Ce serait quelqu’un qui tiendrait notamment à sa langue et sa culture, actuellement menacées par la bureaucratie bruxelloise, intelligemment « lobbyisée » par une Angleterre qui sait en tirer des avantages (voir les 18 milliards d’euros qu’elle en tire annuellement, du seul fait de l’usage de l’anglais d’après le rapport Grin) tout en en évitant les solidarités. Je sais que certains estiment que l’anglicisation est inévitable, voire souhaitable, mais ils ne mesurent pas la déqualification massive, et donc les frustrations, les injustices et finalement le sous-développement que cela entraînerait, car on est plus efficace dans sa langue maternelle que dans une langue imposée. Mais la partie de notre élite qui a eu le loisir d’apprendre et de pratiquer l’anglais et qui constate qu’il est nécessaire dans son travail, ne se rend pas compte que la majorité des Français est dans une situation tout à fait opposée.

    Et encore, est-ce ignorer le monde extérieur que de noter la réussite de la Suisse ? Cette nation de langue allemande, française et italienne, donc on ne peut plus européenne de culture, gère fort bien sa non-appartenance à presque tout, malgré des données géographiques ingrates : pas d’accès à la mer, pratiquement rien en sous-sol et des montagnes presque partout. Et pour ceux qui ne la connaissent pas bien, rajoutons que le refuge fiscal n’est pas pour grand-chose dans ses excellents niveau et genre de vie, qui viennent d’abord du haut niveau de formation de sa population et de la qualité de ses industries et de ses services.

    Est-ce ignorer le monde extérieur que de remarquer l’écroulement démographique de l’Europe du centre et du sud ? Et donc de se demander si la solidarité que nous réclamons en pleurnichant en matière financière ne va pas se retourner contre nous et nous obliger à financer quelques centaines de millions de vieillards, et à les faire servir par les enfants que les Françaises se sont données le mal de faire naître et d’élever ? Il s’agit pourtant d’une situation qui se concrétisera dans les 20 prochaines années comme nous l’indiquent les chiffres que nous voyons se concrétiser tous les ans depuis 30 ans ! Mais la démographie dépasse l’horizon électoral et donc n’intéresse personne !

    Est-ce également ignorer le monde extérieur que de remarquer que la Grande-Bretagne, qui le connaît si bien, est preneuse du libre-échange européen, mais pas de l’euro, pas de Schengen, pas de l’harmonisation fiscale et surtout pas du fédéralisme. Je sais, cela agace les autres Européens, mais leur histoire a montré que les Anglais n’étaient pas toujours stupides.

    Est-ce enfin ignorer le monde extérieur que d’avoir un œil sur le Mali, sur la Côte d’Ivoire, sur le Liban, et d’avoir une capacité de réaction militaire dont l’avenir dira si elle a été justifiée ou non (jusqu’à présent elle a été bénéfique à ces pays), ce qui serait impossible, comme nous l’avons dit plus haut, en cas de fédéralisme. Faisons l’Europe de la défense, nous dit-on ! Oui s’il s’agit de rationaliser la production d’armement, voire de faire des mises à disposition réciproques. Non s’il s’agit de sacrifier le budget militaire comme font les autres pays européens ! Non s’il s’agit de se décider à l’unanimité : on se souvient que la Pologne en est morte ! Notons que le seul pays européen qui, comme la France, a remarqué que tout se tient dans le monde et pas seulement l’économie, c’est justement la Grande-Bretagne eurosceptique ! Certains « crachent » sur « le colonialisme » de la France en Afrique ou ironisent sur la francophonie, mais c’est ce qui a permis une compréhension puis une action plus rapide et enfn une meilleure communication avec les populations locales, c’est-à-dire justement ce qu’ont raté les Américains en Irak.

    Pragmatisme vaut mieux que dogmatisme

    Nous sommes un pays laïque. Pas de dogme ! Soyons pragmatiques comme les Britanniques, et défendons nos intérêts, comme le font les autres ! Certains passent par l’Europe et d’autres non.

    Yves Montenay - Les Echos

    http://www.actionfrancaise.net

  • Pierre Vial : Notre Honneur s'appelle Fidélité

    Discours prononcé lors d’un meeting à Genève, le 20 janvier 2013
    J
    e salue l’initiative qui a conduit à la réunion d’aujourd’hui et je suis convaincu qu’elle constitue une étape importante vers la réalisation de ce front de combat identitaire européen que nous souhaitons tous.
    Je m’exprime ici au nom de TERRE ET PEUPLE, pour la France, et au nom de mes camarades de TIERRA Y PUEBLO, pour l’Espagne, et de TERRA E POVE pour le Portugal, qui sont en parfaite communion de pensée avec nous et m’ont demandé de vous transmettre leur salut.
    Avec mon vieux camarade Pierre Krebs nous avons œuvré depuis longtemps à la réalisation d’un front de combat identitaire européen, de Lisbonne et Madrid à Rome, Belgrade et Moscou. Nos efforts sont récompensés aujourd’hui. Pour nous identifier, nous utilisons volontiers le terme de « völkisch », ce qui est une façon de dire que nous nous battons pour que les Européens redécouvrent que leur destin passe par l’appartenance à une communauté du peuple.
     
    Communauté du peuple qui a une base bio-culturelle, ce qui veut dire que, pour nous, l’identité implique l’appartenance à une race et à une culture, implantées sur un territoire où se trouvent leurs racines. Le droit à l’identité et à l’enracinement vaut évidemment pour tous les peuples et c’est dans cet esprit que nous combattons le mondialisme.
    Nous voulons être clairs au sujet de nos convictions : c’est pourquoi nous disons, sans hésitation ni ambiguïté, que nous sommes racialistes. Être racialistes, c’est considérer l’appartenance raciale comme un facteur décisif – mais non le seul – dans l’histoire des peuples. C’est pourquoi nous attachons une telle importance à l’ethno-politique qui, en liaison avec la géopolitique, est un facteur de compréhension et d’explication concernant les relations entre les peuples au cours de l’histoire, aujourd’hui comme hier et comme demain. Pour prendre un exemple dans l’actualité, on ne peut rien comprendre à ce qui se passe au Mali si on ne connaît pas les communautés raciales qui habitent ce pays et sont opposées depuis toujours par des antagonismes sanglants, comme l’a démontré dans ses ouvrages mon collègue et ami Bernard Lugan.
    Aujourd’hui, si nous voulons réveiller les peuples européens anesthésiés par le pouvoir cosmopolite, sur le plan politique, économique, culturel, il faut parler clairement. Bien sûr, cela implique des risques mais nous sommes des combattants et il n’y a pas de combat sans risque.
    Notre mission est de réveiller la conscience raciale des peuples blancs, qui sont menacés de mort par les envahisseurs venus d’autres continents et qui haïssent les Blancs. Ceux-ci sont désarmés moralement, intellectuellement, psychologiquement par le conditionnement mental qui leur est infligé depuis 1945 et qui veut leur faire admettre qu’ils sont coupables et doivent donc expier le fait d’être ce qu’ils sont, c'est-à-dire supérieurs. Sont responsables de cet asservissement les monothéismes, les religions du Livre, les fils d’Abraham comme se définissent aussi bien les musulmans et les chrétiens que les juifs – ainsi que les versions laïcisées des monothéismes que sont le marxisme et le capitalisme. C’est pourquoi c’est en retrouvant la fidélité à leur âme la plus profonde, à leur plus longue mémoire, à l’héritage des ancêtres, donc à leur identité païenne que les peuples européens pourront se libérer, se remettre debout.
    Notre mission est donc claire: pour organiser la résistance et la reconquête identitaires, il faut éveiller les consciences de nos frères et sœurs de sang. Nous sommes, nous devons être des éveilleurs. Avec une devise dont nous sommes fiers et qui est notre boussole: Notre Honneur s’appelle Fidélité.

    Paru sur SynthèseNationale (Posté par Jean-Pierre Pagès-Schweitzer)

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Chute de la zone euro : Marine et « l’équipe Gollnisch » préparent l’Europe d’après…

    La crise du capitalisme spéculatif, les effets délétères du mondialisme et ses ravages au sein d’une Union européenne au logiciel dépassé, une zone euro non viable …Chaque jour qui passe ne fait que confirmer de manière  aussi évidente qu’implacable la justesse des avertissements et des analyses du Front National et de Marine Le Pen. Si la majorité des  députés britanniques a  finalement eu peur de la vox populi et a refusé  lundi  soir  d’organiser un référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne dans l’UE,  les coutures de la défroque bruxelloise  craquent de partout. Le quotidien La tribune l’évoque aujourd’hui, après la Grèce, c’est aujourd’hui l’Italie qui se rapproche dangereusement du bord du gouffre, pays dont la chute signerait notamment la mort de la zone euro, du moins dans sa configuration actuelle…

     « Quatrième dette publique au monde (…) l’Italie présente (…) un risque  systémique . Un doute sur sa capacité à rembourser sa dette et c’est la contagion à tout le système financier mondial. Près de 830 milliards d’euros de la dette italienne sont en effet dus à des opérateurs étrangers, souvent des banques et des fonds de pension. Les établissements français, qui contrôlent plusieurs banques importantes en Italie (elles mêmes ayant dans leurs comptes beaucoup d’emprunts italiens) à l’instar de la BNL (BNP),Cariparma (Crédit Agricole), seraient autrement plus concernées par un fléchissement (de l’économie italienne) que par le désastre grec. »

    Si la  Banque centrale européenne (BCE) a racheté  massivement cet été  des emprunts italiens afin de maintenir bas leurs taux « il ne saurait être question d’éponger la moitié de la dette publique italienne indique encore La tribune, comme les banques et in fine les Etats de la zone euro s’apprêtent à le faire avec les 330 milliards d’euros du total de la dette grecque. À 1.900 milliards d’euros, l’endettement accumulé par les autorités publiques transalpines n’est pas gérable à coups de Fonds européen de stabilité financière (FESF), même plus efficient».

    Dans ce contexte, le Front National offre plus que jamais un recours cohérent et crédible à la pensée unique euromondialiste. La lettre d’information Entourages 2012, souligne d’ailleurs le poids  de Bruno Gollnisch et de « ses proches »  « au sein de l’équipe de campagne de Marine Le Pen », dans le travail de réflexion et d’élaboration du  programme  de la candidate nationale sur les questions européennes.

     « Conseiller aux souverainetés et aux renégociations des traités », Président de  l’Alliance européenne des mouvements nationaux (AEMN),  Bruno Gollnisch s’est vu investi d’une tâche centrale est-il expliqué : «  recenser l’ensemble des contraintes internationales et européennes qui pèseraient sur la France et réfléchir aux conditions de leur révision, à commencer par une sortie de l’euro. » De son côté l’ingénieur centralien  Thibaut de La Tocnaye, qui avait «  coordonné les commissions d’action politique (CAP) pour le compte de Jean-Marie Le Pen lors de la précédente élection présidentielle », «  conseille désormais (Marine) sur les problématiques de réindustrialisation. »

     Catherine Salagnac, la  « directrice de cabinet » du député européen, « diplômée d’économie et de sciences politiques », « a pris la tête du CAP consacré à l’Europe » indique encore Entourages 2012. « En complément du travail de Bruno Gollnisch, (elle) devra élaborer les grandes lignes d’un futur traité européen revu de fond en comble mais qui n’abandonnera pas la coopération intergouvernementale. Epaulée par Edouard Ferrand, le conseiller aux affaires internationales du FN, elle n’exclut pas de s’appuyer sur la clause de retrait prévue par l’article 50 du traité de Maastricht. Ses premières propositions seront présentées (…) le 19 novembre 2011. »

     On le constate, si gouverner c’est prévoir, le mouvement de Marine Le Pen est fin prêt et l’équipe de Bruno Gollnisch est en première ligne dans l’élaboration d’une politique de souveraineté et de prospérité retrouvées. 

    25 octobre 2011 http://www.gollnisch.com

  • Islande : “Nous avons laissé les banques faire faillite”

    Olafur Ragnar Grimsson, président de l’Islande est interviewé en marge de la conférence de Davos à propos du renouveau de l’économie Islandaise. Son programme a été simple : laisser les banques faire faillite, investir dans l’innovation et la haute technologie.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • L’UE veut pouvoir contrôler la presse et les journalistes de plus près

    Le site d’information britannique The Telegraph rend compte d’un rapport d’experts de « haut niveau » qui préconise d’instaurer un contrôle accru des médias par instances de supervision nationales qui rendraient compte à la Commission. Un rapport commandité suite au scandale « News of the World ».

    (…)

    Le rapport établit notamment que « tous les pays de l’UE devraient disposer d’un conseil indépendant des médias« , conseil qui devraient « disposer de réels pouvoirs de sanction comme le fait d’imposer des amendes, d’ordonner la diffusion d’excuses publiques ou le retrait du statut de journaliste« .

    L’article du Telegraph consacré à ce rapport recommande également que les conseils des médias nationaux répondent à un certain nombre de standards européens et que la Commission soit la garante du respect de ces standards.

    Une perspective qui donne visiblement du grain à moudre aux conservateurs (connus pour leur euroscepticisme outre-Manche).

    Ainsi le député conservateur britannique Douglas Carswell a-til déclaré que ce rapport illustre « le genre d’état d’esprit que je m’attendrais à rencontrer en Iran pas en Occident. Cette idée loufoque nous en dit un peu plus quant au futur de la réglementation de la presse. Elle laisse entendre que le projet européen est finalement incompatible avec la notion d’une société libre« . 

    RTBF.be via http://www.fdesouche.com/

    Le rapport en question,

  • L’Europe, la géopolitique et Pierre Béhar par Maximilien MALIROIS

    Les Éditions Desjonquères publient en 1990 le premier essai de Pierre Béhar, intitulé Du Ier au IVe Reich. Permanence d’une nation, renaissance d’un État. Agrégé d’allemand, professeur de littérature et de civilisation allemandes, enseignant aux universités de Sarrebruck, Metz et Paris-VIII, cet universitaire français interroge l’histoire de l’Allemagne à la lumière de la réunification de 1990 dans des frontières nouvelles. Celle-ci donnera-t-elle naissance à un futur Reich tant il est vrai que la conjonction de son poids démographique et de son dynamisme économique inquiéterait ses voisins ? Béhar y répond négativement. Il considère que le chancelier Kohl vient plutôt de donner à l’Allemagne l’adéquation tant désirée entre la nation, le peuple et l’État. Cependant, du fait de sa position géographique, l’Allemagne redevient l’« État du Milieu » de l’Europe et reprend son rang de puissance régionale à part entière.

    Entre-temps, le bloc soviétique implose. Son effondrement abasourdit les Européens de l’Ouest qui se voient confrontés avec le retour explosif d’épineuses questions nationales gelées par cinquante ans d’internationalisme prolétarien ! Paraît alors L’Autriche-Hongrie, une idée d’avenir. Dans ce nouveau livre, Pierre Béhar dénonce le meurtre de l’Empire des Habsbourg par les vainqueurs de la Grande Guerre. Il salue aussi la clairvoyance de l’historien royaliste et libéral Jacques Bainville qui avait vu le danger des traités de paix dès 1920.

    L’héritage des traités de 1919

    En détruisant l’Autriche-Hongrie qui n’était pas une construction politique parfaite (loin de là…) et en chassant les Habsbourg, les Alliés de l’Entente ont durablement déstabilisé un ensemble régional. Le principe des nationalités à disposer d’elles-mêmes ne peut s’y appliquer intégralement sans qu’au préalable, on rectifie des frontières supposées intangibles et on garantit le droit des nombreuses minorités ethniques, linguistiques et religieuses. Pragmatique, la dynastie autrichienne avait exercé une autorité supranationale consolidée par l’histoire qui fût reconnue et respectée par les peuples du Danube et des Balkans. L’idée démocratique associée au nationalisme le plus chauvin excite au contraire les antagonismes nationaux. Livré à lui-même, chaque peuple se cherche alors un protecteur et s’aligne sur la grande puissance continentale du moment (la France dans les années 1920, l’Allemagne dans les années 1930 et 1940, l’U.R.S.S. et les États-Unis entre 1945 et 1991, l’O.T.A.N. depuis 1991). Ces alignements successifs ne font que renforcer les tensions entre peuples voisins et rivaux et contribuent à accroître la déstabilisation du Sud-Est européen.

    Puis, avec Une géopolitique pour l’Europe, Pierre Béhar étend ses réflexions à l’Eurasie. Voulant répondre indirectement à Francis Fukuyama, prophète de la “ Fin de l’Histoire ”, il entrevoit que les bouleversements en cours aussi bien à l’Est (fin des démocraties populaires et éclatement des fausses fédérations) qu’à l’Ouest (émergence d’un marché commun européen) modifient radicalement la donne politique continentale. D’un ton assez optimiste, l’auteur expose un ambitieux projet géopolitique pour les peuples européens et eurasiens. Or, dans Vestiges d’empires, il semble abandonner ce dessein paneuropéen pour un constat pessimiste et désabusé. Aux incertitudes exaltantes du début des années 1990 succède le désenchantement de la fin de la décennie. Les guerres balkaniques et caucasiennes ont fait leur œuvre sanglante. L’euroscepticisme à l’Ouest a ralenti une construction européenne elle-même en proie aux soubresauts néo-jacobins et séparatistes régionaux ainsi qu’aux empiétements constants d’une administration technocratique et d’un marché qui se veut global. En pleine mondialisation, les nations européennes s’affirment plus que jamais vivaces alors qu’elles subissent parallèlement une perte majeure de légitimité. L’Europe, terre natale des nations, tente désespérément de s’unir, mais celles-ci semblent dans leur intimité s’y refuser. Bref, c’est le cercle vicieux !

    Pour la très grande Europe

    Les considérations géopolitiques de Pierre Béhar sont séduisantes car exemptes d’idéologie quelconque. « La géopolitique n’est autre que la politique nécessitée par les contraintes de la géographie, souligne-t-il. Celle imposée à l’Europe est claire. » La construction européenne ferait bien de prendre en compte le facteur géographique plus souvent que les indices macro-économiques. Mais comment Béhar conçoit-il l’Europe ? Il réfute la vision habituelle qu’il juge erronée. « Si l’on prétend [la] définir par la tradition judéo-chrétienne, on obtient une définition de celle-ci qui englobe les Américains et les Néo-Zélandais, mais qui exclut les Albanais et les Bosniaques. » L’Europe n’est qu’un sous-ensemble d’un espace plus vaste qui comprend aussi bien les Russies et la Sibérie que le monde turc : l’Eurasie. Pour qu’il soit efficace d’un point de vue géopolitique, Béhar pense qu’au nom de l’équilibre européen, il faut accepter l’adhésion de la Turquie dans l’Union européenne ! Pour lui, toute l’histoire ottomane, puis turque, est européenne, et les Turcs sont appelés à devenir, un jour ou l’autre, pleinement des Européens. Il est l’un des premiers à voir qu’« il est essentiel pour l’Europe qu[e la Turquie] soit le contrefort et son prolongement vers l’Asie centrale ». Il ajoute qu’Ankara dispose de plusieurs options géopolitiques. Soit elle rejoint l’Union et, en retour, l’Europe s’ouvrirait le vaste marché touranien des république d’Asie centrale et pourrait se constituer un glacis protecteur contre les pressions arabes, iraniennes, pakistanaises et chinoises. Soit Ankara se rapproche d’une Russie anti-occidentale et « eurasiste » (voie nationaliste), se recentre vers le monde arabo-musulman (voie néo-ottomane) ou bien devient « le promontoire d’un monde touranien hostile à l’Occident en général, à l’Europe en particulier » (voie pantouranienne), ces trois dernières possibilités étant assez complémentaires sous certaines conditions.

    Au « réalisme » spatial s’ajoute une conception originale chez un universitaire du temps historique. La chute du mur de Berlin et la fin de l’URSS ont stupéfié les observateurs qui ne s’y attendaient pas, d’où leur profond trouble. Toutefois, Béhar atténue, tant « il est vrai que, même si elle vient s’inscrire dans un cycle assez nettement défini, la crise à laquelle se trouve confrontée l’Europe semble, dans sa nature, radicalement neuve. Elle ne l’est en réalité que dans la mesure où, dans sa conscience historique, l’Europe moderne ne trouve pas de précédent à cette situation ».

    Maastricht ou la soumission

    Rédigés au moment de la discussion du traité de Maastricht, les livres donnent une vision stimulante d’une véritable Europe politique. Mais l’auteur craint que Maastricht « divise une Europe occidentale qui ne l’était pas, et exclut durablement l’Europe centrale de la famille européenne. Se fondant sur des critères économiques, ce traité instaure implicitement une Europe à quatre degrés » les États riches, les moins riches, les pauvres et les indigents avant de préciser : « C’est une des grandes spécialités de la “ construction européenne ” que de faire les choses en dépit du bon sens ». Ses objections convergent ici avec la critique des souverainistes nationaux. Par ailleurs, il remarque que loin d’atténuer la méfiance française envers l’Allemagne, Maastricht l’a attisé. Cela explique les atermoiements européens au cours de la guerre en Bosnie-Herzégovine. La longue inaction des chancelleries françaises et britanniques se comprend par le désir secret de limiter la pénétration allemande dans la région et par la « représentation inconsciente que les musulmans sont moins chez eux en Europe que les chrétiens, même si ces musulmans – Bosniaques, mais aussi Albanais – font partie des plus anciens peuples d’Europe, convertis au XVIIe siècle à l’Islam ».

    Revenant sur le processus de construction de l’Union européenne, P. Béhar critique sévèrement le parti-pris économiste. Avant d’imposer une monnaie unique, il faut créer un marché, instaurer une fiscalité et développer une économie adaptées. Et avant de s’atteler aux tâches économiques, il importe de donner à l’Europe un cadre militaire et diplomatique commun, ce qui signifie favoriser l’intérêt général des Européens. « Une armée commune, un projet de stratégie commun n’ont de sens que si l’on se met d’accord sur des intérêts politiques communs à défendre. On défend alors des intérêts, une vision d’ensemble. » Or le caractère que prend l’Europe dans la seconde moitié des années 1990 inquiète Béhar.  La réintégration subreptice de la France dans le giron de l’O.T.A.N. détruit toute velléité de défense européenne souveraine. « Un ensemble politique qui n’a plus les moyens d’assurer lui-même sa propre sécurité se dépossède des moyens d’une politique étrangère indépendante, qu’il se constitue en fédération, en confédération ou en tout ce que l’ingéniosité de ses légistes et de ses technocrates pourra bien inventer. Et cette démission, il faut le souligner, n’anéantit pas l’indépendance de la seule “ Union européenne ”, mais de l’Europe entière. » Cette lâcheté inacceptable aliène durablement les intérêts propres de l’Europe. En outre, elle affaiblit les Européens qui risquent finalement de perdre leur sécurité et leur liberté. « Il ne faut pas s’en remettre [aux Américains] pour la construction de l’avenir européen, martèle-t-il. C’est une attitude qui [le] fatigue que d’accepter de jouir de droits et de refuser les devoirs qui permettent d’accéder à ces droits. »

    Béhar se montre sans indulgence envers la diplomatie calamiteuse de François Mitterrand qui nia les évidences de l’après-9 novembre 1989. L’aveuglement et/ou la frilosité du Président fit perdre à la France l’occasion unique de prendre la tête des nations européennes libérées. Déçues des atermoiements français, celles-ci se tournèrent vers l’Allemagne ! Conscient de l’importance des liens franco-allemands dans le mécano européen et estimant qu’« il n’est plus possible de réfléchir dans les cadres de pensée qui ont donné naissance aux traités de Westphalie », Béhar suggère des propositions détonnantes et révolutionnaires.

    Le rôle européen manqué de la France

    Dans un premier temps, considérant que si l’Allemagne est la grande puissance économique, dans « un autre domaine, en revanche, la France [lui] est supérieure : celui des armes ». Avant même la dissolution du Pacte de Varsovie (1991), il proposa que la France « prenant acte de l’immense élargissement de l’Europe, ne devait-elle pas replier à l’intérieur de ses frontières ses forces basées en Allemagne, mais les étendre aux territoires européens, offrant à la Pologne et à la Hongrie, qui précisément s’efforçaient de se rapprocher pour leur sécurité de l’Europe occidentale, de les stationner sur leur   sol ». Attention, Béhar insista beaucoup pour que ce déploiement vers l’Est fût élaboré en concertation avec les onze autres membres de la C.E.E. afin qu’il ne fût pas compris comme un moyen de restaurer une quelconque prépondérance française. Par cette action spectaculaire, « il s’agissait de concevoir une politique européenne équilibrée, dans laquelle aucun État – donc pas l’Allemagne, mais pas non plus la France – n’exerçât de prépondérance, et de mener la politique de la France dans le cadre et en fonction de cette politique conçue aux dimensions de l’Europe. La France, se gardant de prétendre pour elle-même à aucune hégémonie, devait d’une part aider les nations à recouvrer la liberté et à s’associer comme elles le désiraient, bref œuvrer à un nouvel équilibre européen interne; elle devait d’autre part mettre ses armes stratégiques et tactiques au service de la défense de l’ensemble européen » et en rendant, par une politique navale ambitieuse, l’Europe maîtresse de ses espaces maritimes.  En effet, « si la politique de la France a un avenir, conclut-il, c’est aux dimensions européennes » car la géographie et l’histoire ont fait de la France « une sorte de microcosme de l’Europe. Le Nord du pays est de culture flamande, l’Est de tradition germanique; les mondes normand et celtique de l’Ouest le rattachent aux îles britanniques; la Navarre est la porte de l’espagne et la Provence celle de l’Italie. Tous les mondes culturels, qui sont autant de visages de la culture européenne – le nordique et le méditerranéen, le continental et l’insulaire – se rencontrent en France pour s’y unir. Les autres cultures sont des variations de la culture européenne; la culture française est la synthèse de ces variations. Elle est la seule qui entretienne des relations avec la majorité des autres, permettant à chacune des autres d’une certaine façon de se reconnaître en elle – ce qui explique une part de son rayonnement passé : de toutes les cultures d’Europe, la culture française est la plus européenne. De la civilisation du vieux continent, elle est comme le point d’orgue. »

    La Confédération paneuropéenne

    Malheureusement, les événements prirent un tour différent. Alors, devant les risques d’une domination continentale depuis Berlin, Pierre Béhar traça une construction européenne alternative susceptible de concilier les constantes géopolitiques et les identités nationales. A la filandreuse Confédération européenne de F. Mitterrand, il opposa un modèle calqué sur l’exemple amélioré de l’Autriche-Hongrie. Pourquoi ? Parce que la Double-Monarchie est « cette grande survivance du passé [qui] semble aujourd’hui presque prophétique : une sorte de modèle de confédération pour l’Europe du XXIe siècle. Mais, dans une Europe des nationalités où l’Allemagne et l’Italie venaient de réaliser leur unité, elle paraissait un vivant anachronisme ». La Confédération paneuropéenne comprendrait non seulement des États, mais surtout et essentiellement des fédérations régionales d’États. Par le biais de ces fédération (balkanique, danubienne, nordico-scandinave, balte, atlantique, latine), il s’agirait de « créer des ensembles homogènes capables de faire entendre leur voix clairement en Europe ». Au sein de la Confédération, la fédération danubienne exercerait un rôle très important puisque « c’est autour de l’axe Vienne – Budapest que doit se reconstituer l’Europe centrale. Il doit être un élément essentiel de l’équilibre de l’Europe future ». Il va de soit que cette conception de l’Europe accorde le primat au politique. Pierre Béhar conteste sévèrement l’idéologie néo-libérale.

    Cette Confédération paneuropéenne serait neutre ou, pour le moins, libérée de l’emprise américaine. À plusieurs reprises, Béhar exprime son hostilité envers l’O.T.A.N. Cependant, son attitude devient contradictoire après le déclenchement des nouvelles guerres balkaniques. S’il prend successivement la défense des Croates, des Bosniaques, puis des Kosovars, il se montre excessivement hostile à la Serbie. Après la signature des accords de Dayton, il regrette que ce soit, une nouvelle fois, une puissance non-européenne qui s’ingère dans les conflits du continent pour les régler.

    L’Europe indépendante n’en demeure pas moins d’une urgente actualité primordial et une ardente nécessité. « Nous continuons de parler de parler de “ France ”, d’« Allemagne », d’« Angleterre », d’« États-Unis » ou de “ Russie ” comme aux plus beaux jours du XVIIIe siècle, sans nous rendre compte que ces mots représentent des forces dont les rapports de proportion se sont inversés. […] Aux dimensions du monde, seule compte l’Europe comme un tout. Il n’est pas actuellement en Europe de plus sûre façon de trahir les intérêts de sa patrie que de rester enfermé dans le cadre de pensée national ». P. Béhar insiste donc dans ses texte sur l’importance d’une géopolitique qui doit considérer le fait européen, les réalités nationales et la mondialisation qu’il faudra bien accommoder au risque sinon de périr. Pierre Béhar, parce qu’il est aussi historien, croît en l’Europe des peuples car « le sort des civilisations est toujours entre leurs mains. Les sentences qu’elles subissent ne sont prononcées que par elles-mêmes. Aussi sont-elles toujours justes ». Voilà un écrivain d’une espèce rare : un souverainiste… européen !
    Maximilien Malirois http://www.europemaxima.com/

    Bibliographie
    Les phrases citées proviennent des livres et articles ci-dessous. Nullement exhaustive, cette petite liste se veut surtout indicative.
    I – Les ouvrages
    • Du Ier au IVe Reich. Permanence d’une nation, renaissance d’un État, Paris, Éditions Desjonquères, coll. « Le bon sens », 1990.
    • L’Autriche-Hongrie, une idée d’avenir. Permanences géopolitiques de l’Europe centrale et balkanique, Paris, Éditions Desjonquères, coll. « Le bon sens », 1991.
    • Une géopolitique pour l’Europe. Vers une nouvelle Eurasie ?, Paris, Éditions Desjonquères, coll. « Le bon sens », 1992.
    • Vestiges d’empires. La décomposition de l’Europe centrale et balkanique, Paris, Éditions Desjonquères, coll. « Le bon sens », 1999.
    • Les langues occultes de la Renaissance. Essai sur la crise intellectuelle de l’Europe au XVIe siècle, Paris, Éditions Desjonquères, coll. « La mesure des choses », 1997.
    II – Les articles
    • « Faute d’une âme. Déficiences européennes » (pp. 81-87), Futuribles, Paris, juin 1995.
    • « Problèmes éternels de l’éternelle Russie » (pp. 12-23), Géopolitique, n° 54, Paris, été 1996.
    • « Entre l’Empire et l’État national. Naissance d’une nation » (pp. 33-36), Enquête sur l’histoire, n° 20, Paris, avril-mai 1997.
    • « Luther et la Réforme » (p. 37), Enquête sur l’histoire, n° 20, Paris, avril-mai 1997.
    III – Un entretien
    • « Prospective européenne : leçons d’histoire » (pp. 45-60), Futuribles, Paris, mai 2000.
    • Paru dans L’Esprit européen, n° 6, printemps-été 2001. http://www.europemaxima

  • Hitler leur sert encore

    Hitler : l’éternel retour. Le phénomène s’accélère à mesure que s’éloigne dans le temps  la seconde guerre mondiale, il se passe rarement une semaine en France depuis vingt ans, sans que le totalitarisme nazi ne soit évoqué dans les médias  au détour d’une émission, d’une fiction, d’un  documentaire, d’un reportage,  d’un entretien. Quant à la survivance de cette idéologie en Europe, concentrée dans quelques groupuscules « folkloriques » de quelques dizaines d’individus,   peuplés d’indicateurs de police,  d’illuminés   manipulés et sans soutien dans l’opinion,  elle est elle aussi grossie exagérément,  mise  en exergue régulièrement au travers d’enquêtes sensationnelles dans les magazines,   et bien  sûr  dans le cinéma hollywoodien  ou les téléfilms dont  le   service public  à le secret.  Le  traumatisme  majeur de la dernière grande guerre civile européenne,  son cortège de monstruosités, de massacres  et de persécutions, n’explique pas à lui seul ce pilonnage. Nous le savons,  la reductio ad hitlerum  visant  tous les défenseurs  des identités et des souverainetés nationales, des valeurs traditionnelles,  reste une arme efficace de diabolisation. Elle entend   rendre infréquentables et illégitimes les courants patriotiques. Une  démonisation  de l’adversaire politique qui est d’ailleurs le ressort de tous les totalitarismes…Stigmatisation qui touche ainsi  en premier lieu les opposants au   totalitarisme bruxellois, lequel n’est jamais que  l’aboutissement du  rêve d’une Europe supranationale… dirigée par l’Allemagne…ça ne vous rappelle rien ?  Bruxellois qui entendent  interdire aux Européens toute manifestation d’une fierté nationale, toute  volonté de préserver leurs racines. Dénoncer  les ravages de l’idéologie mondialiste,  aimer son peuple, défendre l’authentique  civilisation européenne,  c’est de  facto être  suspect de crypto fascisme. Tout sursaut identitaire doit donc être frappé d’infamie, et les Européens qui entendent le rester sont invités à faire leur autocritique et à se laisser « châtrer » sans moufter…

     Mort en 45, Hitler reste un épouvantail commode, mis à toutes les mauvaises sauces. Chevalier de la Légion d’honneur, officier des Arts et Lettres,  le metteur en scène et propriétaire du Théâtre du rond point, qui abrita notamment la   pièce crapoteuse  Golgota Picnic, Jean-Michel Ribes a d’ailleurs fait  sensation  en invitant le chancelier allemand  dans le débat sur le mariage et l’adoption  pour les couples homosexuels.

       Lundi 28 janvier sur  RTL Soir, dans l’émission de  Marc-Olivier Fogiel,  le citoyen Ribes a violemment attaqué Frigide Barjot qui  défendait  une conception traditionnelle de la filiation. Argument massue, il a  éructé que  « le papa et la maman ça a donné Hitler »… Cela a aussi « donné » Jean-Michel Ribes, mais nous sommes priés d’admirer la finesse et l’intelligence du raisonnement. Pour faire bonne mesure, M. Ribes   a  fait un parallèle, comme le délicat Pierre Bergé avant lui,   entre ce qu’il croit être le retour de  l’homophobie  et l’antisémitisme… ça ne mange pas de pain.

     Au-delà de cet épisode consternant, qui prouve la pauvreté navrante des arguments de prosélytes du mariage gay, l’anniversaire de l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il y a 80 ans, le 30 janvier 1933,  a été utilisé à plein. Les faiseurs d’opinions  ont abreuvé les foules  de commentaires sentencieux établissant comme de bien entendu un parallèle entre la geste hitlérienne et l’émergence de courants « populistes » en Europe,  qui seraient animés des mêmes  pulsions coupables plus ou moins inavouables …

     En Belgique, Jean-Pierre Jacqmin, directeur de l’info à la RTBF,  a mis en place hier  la 30 janvier  une « journée Hitler » dont le but pédagogique était d’expliquer  que la Bête  est  toujours tapie dans l’ombre  prête  à bondir et à asservir les peuples d’Europe. D’ailleurs,  invité à expliquer pourquoi les représentants des  partis et mouvements nationaux  sont interdits d’antenne sur « sa » chaîne » il confesse que « ce  cordon sanitaire a une raison d’être ». «  Il répond à l’obligation que nous avons à la RTBF d’être responsables des propos qui sont tenus et qui ne peuvent pas être en contradiction avec les lois contre le racisme, la xénophobie, la discrimination, les genres (sic), etc. Et quand nous avons l’impression que ce genre de dérapage est possible, notamment avec l’extrême droite, nous jouons notre rôle d’éditeur responsable et nous ne les prenons pas en direct. »

    Un « principe de précaution », si nous suivons la logique de ce monsieur, qui commanderait  d’interdire purement  et simplement les Mouvements patriotiques et la possibilité pour ces derniers de se présenter aux élections. Cette  tentation  là, est  toujours présente prévient Bruno Gollnisch,  et elle est étudiée, il faut le savoir, par les plus hautes instances européistes…

     Bien sûr, pas de grand débat sans grand sondage et le quotidien gratuit Métro a publié ce matin celui de l’ Ifop.  Les sondeurs « ont posé aux Français une question radicale, inscrite dans cette perspective historique : Croyez-vous possible qu’un mouvement politique se réclamant du nazisme arrive un jour au pouvoir dans un pays européen, comme Hitler en Allemagne en 1933 ? Le résultat interpelle : un tiers des personnes interrogées (34%) répond par l’affirmative. Qu’ils expriment du pessimisme, de l’inquiétude ou de la vigilance par rapport aux mouvements d’extrême-droite, c’est une part non négligeable qui juge que le ventre dont est sorti la Bête pourrait encore être fécond, estime Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop.

    Se voulant plus rassurant, le spécialiste de l’extrême-droite, Jean-Yves Camus, ne cite par Bertold Brecht comme M. Dabi, mais  reprend une formule de Louis-Ferdinand  Céline en affirmant que «  l’histoire ne repasse jamais les plats.  Il y a des différences fondamentales (entre les années 30 et la situation actuelle, NDLR)  ne serait-ce que parce qu’il existe aujourd’hui une législation contre le racisme et l’antisémitisme . S’il note qu’il faut s’inquiéter de la montée en puissance de partis néo-fascistes comme Jobbik en Hongrie (étiquette rejetée catégoriquement par cette formation et dont le programme ne s’apparente en rien à celui du fascisme des années trente, NDLR)  ou Aube dorée en Grèce, le chercheur à l’Iris qualifie leur capacité à arriver au pouvoir de  pratiquement inexistante ». Alors pourquoi tant de battage ?

    Et  bien parce que « La crainte que les gens expriment, c’est en réalité celle de l’arrivée au pouvoir de partis populistes et xénophobes. Et là, l’affaire est déjà jouée d’avance puisque des formations de ce type ont déjà accédé au gouvernement. Parti de la Liberté de Geert Wilders aux Pays-Bas, FPÖ autrichien du temps de Jorg Haïder, Ligue du Nord en Italie, Silvio Berlusconi vient de susciter un tollé en rendant hommage à MussoliniCes mouvements auprès desquels peut-être rangé le FN ont enregistré des succès électoraux ces dernières années. De quoi faire redoubler les vigilances.»

    Bref, à écouter nos spécialistes,  les gens craignent le retour d’Hitler parce que des mouvements qui ne sont dans leur essence ni  totalitaires, ni  fascistes, ni héritiers de l’hitlérisme  sont  demain en position d’arriver au pouvoir…chercher l’erreur !

     Dans ce concert d’avertissements  solennels, laissons le mot de la fin à Benjamin Abtan,  président du Mouvement antiraciste européen – European Grassroots Antiracist Movement (EGAM), ancien conseiller «Droits de l’Homme et Société Civile» de Bernard Kouchner et ancien président de l’UEJF. Dans une lettre ouverte à la chancelière Angela Merkel  et publié par le Nouvel Obs, il félicite cette dernière « pour le travail d’histoire et de mémoire », mais  il agite les fantasmes d’une Europe rongée par la haine vis-à-vis des minorités.

    Il  exige que «  l’Allemagne, comme tous les pays de l’UE, (remette) au cœur de son discours européen la promotion et le développement de la démocratie, en particulier la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. » Soit le «  projet civilisationnel que porte l’Europe, fondé sur la Paix, la démocratie, l’Égalité, et le dépassement des identités particulières en une identité collective plurielle et diverse »

    M. Abtan,  précisait sa vision de l’Europe « plurielle et diverse », dans les colonnes du Monde  au lendemain du 22 avril dernier.  Avec  « 17,90 %, avrtissait-il,  le score du Front National au premier tour de l’élection présidentielle résonne comme un coup de tonnerre aux oreilles de tous ceux qui sont attachés aux valeurs de la démocratie, en France comme en Europe ». Il appelait   les «démocrates européens à agir vigoureusement» pour que le score de Marine Le Pen  soit relégué «au rayon des mauvais souvenirs anachroniques». « Avec près de 80 % de participation, l’extrême droite rassemble derrière elle le plus grand nombre de Français depuis la Collaboration, d’où sont issus les fondateurs du FN, et donne au 22 avril 2012 un relent nauséabond de 21 avril 2002 » affirmait sans crainte du ridicule ce militant.  Comme disait Joseph  Goebbels, en grand  maître de la propagande, « plus c’est gros plus ça passe » ?

     La solution pour arracher la mauvaise herbe européenne ? Notre antiraciste de choc la donne, à savoir  la poursuite d’une « immigration extra-européenne (qui)  a contribué à donner à notre continent son plus beau visage, celui du métissage des cultures (…). Il est grand temps que les dirigeants politiques européens démocrates s’adressent à leurs concitoyens pour leur parler de ces bouleversements, à l’instar de Bill Clinton expliquant dans les années 1990 au peuple américain qu’il n’y avait plus de majorité ethnique ou religieuse dans le pays et traçant des perspectives de vivre ensemble pour une Amérique transformée. Il leur faudra expliquer, avec pédagogie et clarté, que nous ne pouvons bénéficier de la démocratie et d’un haut niveau de protection sociale sans les apports de l’immigration. Nous avons besoin de plus d’immigration si nous ne voulons sacrifier ces deux autres éléments qui fondent l’identité européenne. »

     Benjamin Abtan a au moins le mérite d’énoncer clairement  l’alternative   posée entre deux conceptions du devenir de la France  et de l’Europe; en dernier ressort les Européens ont encore la possibilité de choisir…avant qu’il ne soit trop tard.

    http://www.gollnisch.com

  • La politique et ses méandres...

    La politique et ses méandres... Marx faisait remarquer en son temps que si les hommes faisaient l’histoire, ils ne savaient pas l’histoire qu’ils faisaient. S’il était possible d’algébriser la politique, ce serait probablement par l’intermédiaire des mathématiques du chaos ou des équations de la turbulence. Auquel cas, c’est à un système non fermé, c’est à dire à un ensemble d’équations moins nombreuses que le nombre d’inconnues que nous serions confrontés : irrésoluble. Il est tant de paramètres qu’il est humainement impossible de tous les prendre en compte. Spinoza, quant à lui, contestait le libre arbitre pour de nombreuses raisons ; à titre d’exemple, il considérait que l’homme y croyant, le faisait parce qu’il avait une opinion bien trop haute de lui-même : infatuation. Spinoza, aussi, considérait que si, par exemple, nous étions confrontés à trois choix, nous choisirions alors, celui qui nous semblerait au présent le meilleur. Cependant, ce à quoi mène chacune de ces trois voies sur le long terme, nous ne le savons pas. Par voie de conséquence, il nous est impossible de savoir exactement laquelle de ces trois voies est réellement la meilleure. Après tout, Maurras, qu’on l’apprécie ou non, fustigeait la politique du pire ; or, force est de constater que le pis en 1939 était d’oeuvrer pour la victoire allemande qui finit pourtant par advenir. Et Maurras alors de célébrer ce qu’il appela la divine surprise...

    C’est ainsi qu’à moins de faire preuve d’autisme, récitant un cathéchisme appris par coeur comme le font le plus souvent les militants d’extrême gauche – Le communisme est grand et Marx est son prophète - , il est particulièrement difficile de choisir une voie de façon à obtenir, politiquement, ce que nous souhaitons. Ainsi, fallait-il faire voter Hollande, Sarkozy, ou rester indifférents, lors du second tour des élections présidentielles, cela, nous ne le savons. Il est un aspect de la politique suivie en occident dont on ne peut pourtant douter : bien des voyants sont désormais au rouge. Ainsi par exemple, la paupérisation va croissant. Ainsi, les Etats Unis, s’ils n’ont pas été proclamés en situation de banqueroute, ne le doivent qu’au statut très particulier du dollar. Autre aspect, l’occident est désormais en recul ; encore une fois pour des raisons économiques, mais aussi en terme d’engagement militaire. En l’espace d’une dizaine d’années, on a vu l’occident chuter. Ainsi en Afghanistan où l’échec est patent. Ainsi en Irak, pays dont les occidentaux n’ont su faire une démocratie libérale. Ainsi en Syrie, même si la messe n’est pas encore dite, où la tentative de déstabilisation a échoué. Il n’est donc pas impossible, même si nos contemporains dans leur majorité ne le perçoivent pas, que nous assistons à une modification radicale de la localisation du centre de gravité mondial.

    Ceux qui sont de ma génération (un demi-siècle) et qui appartiennent à ce que l’on appelle souvent la mouvance ont vu leur jeunesse monopolisée par l’affrontement entre Est et Ouest. L’impérialisme communiste, depuis 1917, fut une réalité qu’on ne pouvait contester. Je me souviens d’ailleurs qu’étudiant, j’avais affiché sur le mur situé devant mon bureau de travail, une carte du monde dont j’avais colorié au feutre en rouge les pays tombés dans l’escarcelle que l’on imagine, avec en noir la date correspondante. L’idée qui prévalait à l’époque, était que le monde allait nécessairement tomber entre les mains d’un des deux protagonistes. On sait ce qu’il advint : à partir de 1990, ce fut fini, et du mur de Berlin, et plus généralement du rideau de fer. Et les analystes de proclamer la victoire définitive de l’occident, au point que Fukuyama n’hésita pas à postuler la fin de l’histoire. C’était il y a une vingtaine d’années et depuis, il faut bien avouer que l’histoire s’est vengée. Afghanistan, Irak, Syrie bien sur, mais aussi alliance objective entre pays pourtant différents idéologiquement comme par exemple la Russie, le Venezuela, l’Iran, la Syrie ou la Chine : est-on bien certain dans de telles conditions que l’opposition Est/Ouest est aujourd’hui dépassée ? Rien ne me semble moins sur... La chance qu’ont désormais les opposants au Système combattu, c’est donc de pouvoir compter sur certains pays qui, même si on n’est nullement obligés d’acquiescer à l’idéologie qu’ils véhiculent, font opposition à l’établissement d’un nouvel ordre mondial étendu à l’échelle planétaire, dont on peut assez facilement prévoir, que sans aucune opposition extérieure, il aurait vocation à devenir totalitaire.

    Bien évidemment, par occident, je n’appelle ni la féodalité pour laquelle j’ai toujours eu de la sympathie, ni les ordres de chevalerie sachant les valeurs qu’ils véhiculaient. Je vois l’occident, et notamment son maître d’oeuvre, les Etats Unis, tel qu’il est et non tel que je souhaiterais qu’il soit.

    Je ne veux nullement embarrasser le lecteur en évoquant les subtilités de la pensée hegelienne – la phénoménologie de l’esprit m’apparaissant autrement plus complexe que la critique de la raison pure – mais il est un point de vue chez ce penseur du début du XIX ème siècle qui n’est pas inintéressant. Bien avant Spengler avec son déclin de l’occident, bien avant Paul Valery indiquant que les civilisations sont elles aussi mortelles, Hegel considère que le processus historique est mû successivement par certains pays qui, lorsqu’ils ont atteint leur acmé, constituent le moteur de l’histoire, avant de retomber dans l’anonymat : qui méconnaît les V ème et IV ème siècle grecs ? Qu’est ce que la Grèce aujourd’hui ? Aussi bien le Portugal que les Pays bas, à l’époque appelés Provinces Unies, ont été des acteurs majeurs à leur grande époque, cela à l’échelle planétaire. Qui se soucie d’eux aujourd’hui ?

    Je comprends très bien que ma prose peut embarrasser ceux là même qui ne jurent que par la France et l’Europe, personnalités dont je suis bien entendu proche, bien esseulées au milieu de Français ou d’Européens qui n’ont que faire des intérêts supérieurs. Très franchement, je suis entièrement convaincu qu’on ne fait pas l’histoire avec des consommateurs. Et Dieu merci qu’il en soit ainsi ! Les viets partis à l’assaut de Dien Bien Phu évoluaient pieds nus et peu nourris. Les Palestiniens ne disposent nullement d’une armée moderne. Seule la Foi, ou l’Esprit pour reprendre Hegel, peuvent faire la différence.

    En conséquence, j’estime que ceux qui se réclament de l’opposition radicale, se doivent d’apporter leur soutien aux quelques pays dont on sait qu’ils sont peu nombreux, notamment la Russie. Je suis persuadé que les océans indien et pacifique remplaceront dans les prochaines décennies l’atlantique. Je pense que le continent de demain sera l’Asie, là où justement la Russie a accès. Accrochons donc notre wagon à Saint Pétersbourg afin de nous régénérer et de nous offrir un avenir digne de ce nom. Quant à ceux qui refuseraient de s’investir au profit des quelques pays présentant une alternative au motif qu’ils ne coïncident pas avec leur culte d’une certaine histoire très ponctuelle, d’ailleurs qu’ils n’ont pas même connus, et qui est désormais obsolète, laissons les se comporter en enfants gâtés qu’ils sont ; d’ailleurs le ménage a été fait... Alain Rebours

    http://www.voxnr.com