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Europe et Union européenne - Page 496

  • Réunion publique à La Rochette (73) : discours de Marine Le Pen

  • ONU. La France privée de droit de veto par l’Allemagne ?

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    Par Pierre Boisguilbert, journaliste spécialiste des médias et chroniqueur de politique étrangère ♦ Selon les médias subventionnés, c’était hier encore une grossière “Fake news”. Aujourd’hui, la transformation du siège de la France au Conseil de sécurité de l’ONU en un siège partagé est ouvertement évoquée par l’Allemagne.

    On connait depuis longtemps la perfide Albion, égale à elle-même ; mais voici maintenant la perfide Allemagne de Merkel.

    Signé dans une discrétion suspecte, le traité d’Aix-la-Chapelle a été pour les médias du système un moyen d’attaquer les droites souverainistes françaises en les accusant de véhiculer des fake news.
    Il est vrai qu’ annoncer la vente à l’Allemagne de l’Alsace et de la Lorraine au-delà même de la Moselle de 1870 était assez surréaliste.
    Moins évident, le renforcement de l’Allemand sur cette terre française d’influence historique germanique, sur lequel règne un flou inquiétant.

    Mais voila que le dernier point, c’est-à-dire la suppression du siège de sécurité donné à la France à la fin de la Seconde Guerre mondiale, revient en force. Et là, pas d’infox mais une offensive Merkel. Une OPA hostile sur notre statut de grande puissance. Certes, ce n’est pas l’Allemagne vaincue qui va remplacer la France soi disant victorieuse. Mais le siège cent pour cent français depuis 1945 deviendrait un siège européen à la demande de Berlin. Nous risquons de perdre la seule chose qui compte dans le « Machin », le droit de veto. On attend une réaction de Macron.

    La chancelière allemande a en effet apporté le 11 mars son soutien à des propositions pour l’Europe de son parti conservateur, qui se démarquent de celles du président français, prônant notamment un siège européen unique au Conseil de sécurité de l’ONU.
    Angela Merkel a souligné que ce siège devait avoir pour vocation de « réunir les voix européennes au Conseil de sécurité de l’ONU », et donc de faire disparaître le siège dont dispose la France pour elle seule ?
    « Je pense qu’il s’agit d’un très bon concept pour l’avenir », a déclaré la chancelière à Berlin à propos des propositions de réformes de l’Union européenne publiées au cours du week-end par celle qui l’a remplacée en décembre à la tête du parti démocrate-chrétien allemand (CDU), Mme Annegret Kramp-Karrenbauer, surnommée AKK.

    Cela ressemble à une gifle aux propositions européennes du président Macron qui ont été un bide absolu chez nos partenaires d’Ouest en Est. Sa lettre aux Européens démontre finalement que sa stratégie d’être le guide de l’Europe des progressistes est mort-née.

    A cela on peut ajouter que l’Allemagne souhaite la suppression du parlement de Strasbourg si cher aux Français. Emmanuel Macron a quant à lui proposé la création d’un « bouclier social » pour les Européens et évoqué dans ce contexte une (illusoire) « même rémunération sur le même lieu de travail et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays ». L’Allemagne est contre.

    Finalement, Angela Merkel apparaît comme plus hostile à Macron que le Hongrois Orban et l’Italien Salvini. On voit bien qu’un siège européen au Conseil de sécurité, dans l’état actuel de division de l’Europe, est une stupidité.

    Les Anglais, grâce au Brexit, ne sont pas concernés et vont sauver leur veto mondial… Mais ils n’auraient de toute façon jamais accepté la proposition Merkel. Espérons que la France aura la fermeté de dire non à un recul supplémentaire de son rôle mondial déjà si affaibli.

    Quand au « renouveau de l’Europe par le couple franco-allemand » que nous avait promis Emmanuel Macron, il est interdit d’en rire.

    Pierre Boisghilbert 12/03/2019

    https://www.polemia.com/onu-la-france-privee-de-droit-de-veto-par-lallemagne/

  • Allemagne: des crimes contre les migrants sont dissimulés pour «éviter de créer des préjugés»

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    Les autorités d’un district de l’Allemagne rurale ont dissimulé une longue liste de crimes de demandeurs d’asile, y compris le viol, les voies de fait et les abus sexuels sur enfants, afin de ne pas «susciter des préjugés», aurait-on allégué.

    Selon des chiffres internes de la police, 117 infractions pénales ont été commises dans des logements de réfugiés à Boostedt, dans le nord de l'Allemagne, au cours des trois derniers mois, et des migrants du tiers monde hébergés dans d'autres logements de la municipalité ont été répertoriés comme suspects de 23 autres crimes.

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  • Le Samedi Politique : Philippe de Villiers sur la déconstruction européenne

     
     

    Dans un nouvel ouvrage mené en forme d’enquête, Philippe de Villiers revient aux sources de la construction européenne. Il plonge au cœur du mythe de ce que l’histoire a nommé les Pères Fondateurs de l’Europe, Jean Monnet et Robert Schuman, pour proposer une lecture inédite : l’ADN de l’Union Européenne porte en elle les racines de la déconstruction.

    A quelques mois des élections, il décrypte les étapes successives qui ont rythmé l’UE pour la dessiner telle qu’elle est aujourd’hui : morcelée, tiraillée et dévitalisée.

    https://www.tvlibertes.com/le-samedi-politique-philippe-de-villiers-sur-la-deconstruction-europeenne

  • Bosnie-Herzégovine : immigration, la coupe est pleine

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    Pour plaire à Bruxelles, les pays des Balkans seraient prêts à faire n’importe quoi : renoncer à leur monnaie, abandonner leur souveraineté, calibrer la taille de leurs tomates… Il y a, cependant, une pilule qui ne passe plus dans les rues de la péninsule : celle de l’immigration.

    En ouvrant massivement ses portes à l’immigration illégale pour obtenir des salariés bon marché, l’Union européenne a demandé à la Bosnie-Herzégovine, entre autres, d’ouvrir ses frontières pour laisser passer les colonnes d’immigrés. L’Union européenne a promis qu’en faisant ainsi, Sarajevo améliorerait ses chances d’être un jour candidat au sésame bruxellois. Les Bosniens avaient compris que les migrants ne feraient que passer, ils s’étaient dit « ça ne sera pas notre problème » mais, à la veille des élections européennes, les pays de l’Union européenne ferment leurs portes et cela n’amuse plus du tout les locaux.

    Si ces immigrés avaient été guidés, par exemple, vers l’Arabie saoudite ou le Qatar, cela n’aurait pas posé de difficultés. Ces deux pays, parmi les plus riches du monde, auraient pu les accueillir convenablement, leur trouver un logement, un travail, soigner les malades… Mais la Bosnie-Herzégovine, ce n’est pas le golfe Persique. En Bosnie-Herzégovine, le taux de chômage est de 35 %, le taux de chômage des jeunes est de 60 %, et ceux qui ont la chance de travailler gagnent, en moyenne, 422 euros par mois. De plus, la Bosnie-Herzégovine est en proie à d’autres difficultés internes : la République serbe, qui forme 49 % du territoire, réclame de plus en plus son indépendance et les djihadistes, venus aider l’OTAN dans les années 1990 contre les Serbes, sont restés sur place et diffusent leur doctrine wahhabite dans des villages musulmans…

    Il y a peut-être un seul sujet qui met toutes les communautés au diapason : les migrants. Le ministre de la Sécurité Dragan Mektić annonce que 70.000 migrants en provenance de la Grèce vont arriver dans le pays. Il est très clair : « Les problèmes liés à l’immigration illégale vont croître. » Bruxelles a donné 9,2 millions d’euros à la Bosnie pour gérer les migrants, mais cela ne suffit pas et des centres d’hébergement comme à Bihać, au nord-ouest du pays, explosent littéralement. 4.000 immigrés y sont installés et la population locale, majoritairement musulmane, ne supporte plus les bagarres, l’insécurité et les trafics en tout genre.

    Il ne faut alors pas s’étonner que c’est peut-être vers la Hongrie que se tournera Sarajevo sur ce sujet. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a, en effet, proposé d’envoyer des patrouilles pour aider à contrôler les frontières du pays. Ce même Orbán, que la droite parlementaire européenne du PPE menace d’exclure de son groupe, a compris que cette campagne d’immigration massive n’apporterait rien de bon ni à l’Europe ni aux immigrés qui se retrouvent entassés dans des bivouacs de fortune sans avenir. Il n’y a que Bruxelles qui pense que cela soit une bonne idée, et en Bosnie-Herzégovine, en ce moment, on se demande si Bruxelles a vraiment tout compris.

    Nikola Mirkovic

  • Agressions sexuelles du Nouvel An à Cologne : 3 ans après les faits, seulement 3 condamnations

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    – EUROPE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    On se souvient qu’il y a trois ans des centaines de femmes avaient signalé des agressions lors de la Saint-Sylvestre dans les rues de Cologne. Dissimulée par les autorités allemandes en raison de l’origine immigrée des agresseurs, la vérité avait fini par éclater grâce au travail de la réinfosphère, provoquant un tollé.
    Mais le travail de la justice pose question

    L’enquête criminelle de la Saint-Sylvestre de Cologne 2015 a donné un résultat très décevant. Bien que plus de 600 femmes aient signalé des délits sexuels, seuls trois délinquants sexuels ont finalement été condamnés par la justice d’après le Spiegel qui s’est référé à une liste établie par le tribunal local de Cologne. Sur ces trois délinquants sexuels, deux ont été condamnés à du sursis. Le porte-parole du tribunal, Wolfgang Schorn s’il a reconnu que « Dans l’ensemble, le résultat donne à réfléchir », a tenté de se justifier : « Avec la situation tumultueuse de la nuit du Nouvel An, il a été difficile de prouver les faits. » Les trois délinquants sexuels n’ont pu être condamnés que parce qu’ils avaient effectué des selfies d’eux-mêmes et des victimes. Pour tous les autres, il était difficile de fournir des preuves.

    Seulement 32 condamnations pour vol ont été prononcées

    Le ministère public a enquêté sur 290 suspects selon le rapport, mais seuls 32 ont abouti à des condamnations. Selon le tribunal de district, les accusés étaient principalement des Algériens, des Marocains et des Irakiens. Dans la plupart des cas, il s’agissait de vol qualifié, de vol et de recel de biens volés. La peine la plus sévère a été infligée à un Algérien de 30 ans qui a été condamné à un an et onze mois de prison pour vol qualifié. Lorsque les faits de Cologne furent connus dans le monde entier, la chancelière Angela Merkel (CDU) avait appelé à une « réponse ferme de l’Etat de droit ». Force est de constater que l’état de droit a abouti au contraire à une réponse laxiste. Ces ridicules condamnations prononcées par le pouvoir judiciaire sont dignes de ce que l’on appelle l’état de droit, plus prompt à protéger le délinquant et le criminel qu’à répondre à la détresse des victime.

    https://fr.novopress.info/

  • L'encombrant lobbying de Bayer.

  • Vers l’explosion du PPE ou une recomposition du Parlement européen ?

    Vers l’explosion du PPE ou une recomposition du Parlement européen ?

    Viktor Orbán a écrit une lettre aux présidents des 13 partis du PPE qui demandent son exclusion. Extrait :

    « Ce n’est un secret pour personne qu’il existe de graves désaccords (…) sur la question des migrations, de la protection de la culture chrétienne et de l’avenir de l’Europe. Ce n’est également un secret pour personne que nous ne souhaitons pas changer notre position sur ces questions. Cependant, je ne pense pas qu’il soit raisonnable de résoudre de tels différends en expulsant un parti de notre famille politique. Je souhaite donc respectueusement vous demander de réexaminer votre demande d’exclusion, si possible. »

    Le président des chrétiens-démocrates flamands (2 élus contre 20 au Fidesz), Wouter Beke, qui a révélé l’existence de la lettre et sa teneur, a aussitôt répondu :

    « Le CD&V s’en tient à sa position : il n’y a pas de place pour le Fidesz dans le PPE. »

    Le 15 mars, pour la fête nationale de la Hongrie, l’invité privilégié sera le Premier ministre polonais. L’amitié entre les deux gouvernements est au zénith. Mais le PiS polonais, qui est de fait le parti le plus proche du Fidesz, ne fait pas partie du PPE. Les 14 députés du PiS font partie du groupe ECR, le groupe des conservateurs britanniques, qui risque de ne plus exister sans eux.

    https://www.lesalonbeige.fr/vers-lexplosion-du-ppe-ou-une-recomposition-du-parlement-europeen/

  • Pour une Europe européenne

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    Dans un monde où surgissent des mastodontes démographiques, économiques, commerciaux, militaires, il est simple de comprendre qu’aucun des pays européens n’a la taille pour s’imaginer seul un avenir totalement libre, indépendant et prospère. L’Europe est donc une nécessité. Mais quelle Europe ?

    M. Macron vient de déclarer qu’elle devait être unie, libre et protectrice. Voilà qui a déjà été dit un certain nombre de fois et qui, dans le principe, ne risque pas de susciter beaucoup d’opposition.

    Mais unie jusqu’où ? Les États européens existent, les nations européennes, pas toujours identifiables strictement aux États, existent. Ces nations ont une histoire, en général une langue, des manières de vivre, des usages, des traditions différentes. Vouloir tout uniformiser à l’usage de 500 millions d’habitants est utopique ; et n’est pas nécessaire. Que les fromages soient au lait cru ou pas, la taille des sièges de WC standardisée ou pas ne doivent pas être des sujets européens.

    Ce qui unit les Européens, c’est un socle culturel de valeurs issues de leur long passé façonné lentement par les religions juive et surtout chrétienne, et par les civilisations grecque et latine. L’islam, si présent maintenant, a été longtemps difficilement maintenu à ses marges et n’y a fait des apparitions que par le fer et par le feu. Du moins, c’était le cas ; jusqu’à une date récente.

    Malgré ses imperfections, ses abus passés qui doivent tout aux hommes et rien aux textes, contrairement à l’islam, c’est tout de même du christianisme qu’ont surgi le modernisme, la démocratie et les droits de l’homme qui sont le socle de notre civilisation.

    L’Europe, c’est une frontière géographique et culturelle ; la Russie en fait partie, mais pas la Turquie. L’islam, qui refuse la loi des hommes sur Terre, ne doit pas en faire partie non plus, à moins d’un aggiornamento qui n’est pas pour demain, hélas.

    M. Macron, qui dit souhaiter une Europe protectrice, se moque du monde alors que, par ses déclarations et ses actes, il encourage avec constance l’invasion migratoire de populations qui nous coûtent cher. La récente signature du pacte de Marrakech par la France est une preuve de plus de ce double langage. Dans sa dénonciation des nationalismes renaissants, il feint de ne pas voir qu’ils sont la traduction de la révolte de peuples qui ne veulent pas mourir. Il n’y pas, en Europe, d’État belliqueux puissant menaçant ses voisins et qui pourrait légitimer en quoi que ce soit une comparaison avec l’Europe de l’entre-deux-guerres. Ameuter les populations en invoquant la peste brune et le fascisme est indigne. Il se croit autorisé à vilipender les chefs des États européens qui n’ont pas sa vision mondialiste angélique de l’humanité. Son exaltation du combat des gentils progressistes européistes contre les méchants populistes nationalistes convaincra-t-il les électeurs ?

    C’est à l’est de l’Europe et en Italie que se trouve le plus de bon sens dans cette appréciation de la situation. Les élections prochaines concernent l’Europe. Ce ne sont pas des élections nationales qui peuvent avoir des conséquences immédiates sur la vie politique du pays, même si leur intérêt pour le futur est évident. Justement, pensons à l’avenir.

    Quitter une Europe imparfaite serait, à mon sens, catastrophique et contre-productif car le salut n’est pas dans le retour à l’émiettement. Nous déplorons souvent que nous soyons soumis à des règles européennes qui prévalent sur les nôtres. Cherchons, alors, à changer l’Europe de l’intérieur de façon que sa gouvernance soit enfin clairement égoïste et tournée vers les intérêts prioritaires des Européens. Les directives qui en émaneront et ruisselleront sur les États membres auront, alors, des chances d’être bienvenues. Ce qui compte le plus, dans cette affaire, ce n’est pas l’économie, ni le social, ni l’écologie, importants, bien sûr, mais pas vitaux, au sens premier du mot. Les problèmes qui les concernent sont anciens ; leur solution restera imparfaite et prendra du temps, tant les divergences sont nombreuses, mais cela viendra ; si nous sommes encore là. L’urgence, c’est la survie. Le bateau coule. Colmatons les voies d’eau et actionnons les pompes d’évacuation. Le reste se fera à l’intérieur d’une enceinte protégée.

    Le 26 mai, il faut aller voter ; mais pour des listes qui mettent clairement en avant leur souci primordial de la résistance à l’invasion.

    Général (2s) Roland Dubois

    http://www.bvoltaire.fr/pour-une-europe-europeenne/

  • Emmanuel Macron et Marine Le Pen incarnent deux pôles antinomiques sur à peu près tous les sujets

    Emmanuel Macron et Marine Le Pen incarnent deux pôles antinomiques sur à peu près tous les sujets

    Jean-Yves Camus, vrai spécialiste de l’extrême droite, est interrogé dans Le Figarovox. Extraits :

    Emmanuel Macron et sa majorité semblent avoir désigné Marine Le Pen comme leur principal adversaire politique. En installant ce duel, le chef de l’État renforce-t-il également l’aura du Rassemblement national?

    Le Président comme le RN ont intérêt à s’installer chacun comme les champions d’un des deux camps qui s’affronteront aux européennes. Mais est-ce un clivage politicien, tactique? Je ne le crois pas. Emmanuel Macron et Marine Le Pen incarnent deux pôles antinomiques sur à peu près tous les sujets. Deux conceptions de la France, de l’Europe, de l’économie et des faits sociétaux. Il est normal et sain qu’à un moment, les électeurs tranchent, et c’est ce qu’ils auront à faire le 26 mai. Ce duel s’impose, selon tous les sondages. Pour casser l’alternative, c’est aux électeurs de LFI, du PS et de LR de jouer en faisant de leur formation la première force d’opposition à la place du RN. Cela dit évidemment, si la présidentielle de 2022 se rejouait aujourd’hui, Marine Le Pen serait l’adversaire idéale pour Emmanuel Macron.

    Longtemps, le vote FN puis RN a été analysé comme un vote de rejet. Mais lorsque 26 % des Français se disent assez ou tout à fait d’accord avec les idées du parti de Marine Le Pen, est-ce le signe d’une adhésion à son projet?

    Je n’ai pas dit autre chose depuis plus de vingt ans! Analyser le vote FN/RN comme un feu de paille populiste devient impossible quand un parti reste pendant 30 ans au-dessus de la barre des 15 %. Ce vote marque une adhésion des électeurs en question à une vision du monde. Celle-ci comprend une part de rejet des élites, de la mondialisation, du multiculturalisme et de l’immigration, des valeurs libérales-libertaires qui ont irrigué la gauche social-démocrate comme la droite libérale. Mais ce rejet n’est pas une forme de nihilisme, c’est une demande d’alternative globale qui s’incarne dans le projet politique du RN, avec ses exigences de démocratie directe, de protectionnisme économique aux frontières tempéré par une adhésion aux règles d’une économie de marché intérieur régulée, de préférence nationale. Sur la question des valeurs traditionnelles, c’est plus compliqué car la question de l’appartenance sociologique et de l’âge rentre en compte. Elles me paraissent mieux représentées par François-Xavier Bellamy que par le RN, dont le créneau est surtout de capter le sentiment diffus du malaise identitaire, du «on ne se sent plus chez nous comme avant».

    On remarque toutefois que les deux tiers des Français estiment que Marine le Pen ne défend pas d’idée neuve. Est-ce que le travail et la réflexion ne sont pas de plus en plus légers au Rassemblement national? Les députés RN à l’Assemblée nationale n’ont pas brillé par leur participation, par exemple…

    Le RN a une formule qui marche: identité-immigration, sentiment de déclassement, sécurité. Il parie qu’elle peut devenir majoritaire. Partant de là, la stratégie est de donner des coups de boutoir dans la porte jusqu’à ce qu’elle cède. Pas de lancer des idées neuves, ce qui ne veut pas dire que le RN n’a pas creusé davantage des sujets auparavant délaissés, comme le localisme, l’agriculture ou le numérique. La participation des parlementaires ne me paraît pas être un étalon de mesure. Ils sont lucides: sans groupe parlementaire et entourés d’un cordon sanitaire, leur rôle est confiné à la figuration et à l’effet de tribune. Le vrai problème me semble que la politique de «dédiabolisation» rend difficile le type de travail idéologique qu’effectuaient, dans les années 90, le conseil scientifique et sa revue théorique, sans parler des cénacles intellectuels qui alimentaient la réflexion mégretiste. Innover, c’est souvent transgresser. Le RN pourrait-il assumer l’opération du col de l’Échelle? Non, alors que les Identitaires le peuvent. Le RN pourrait-il publier un livre intitulé «Discriminer ou disparaître»? Non plus, alors que l’Institut Iliade l’a fait. Les avant-gardes idéologiques sont désormais extérieures au parti.

    Dans un livre au vitriol sur son ancien parti et son ancienne présidente, l’ex-conseillère régionale Sophie Montel accuse Marine Le Pen et son père de ne jamais avoir cherché sérieusement à gouverner. Est-ce aussi votre avis?

    Dans une entrevue publiée fin 1999 par la revue nationaliste-révolutionnaire Réfléchir et Agir, Jean-Marie Le Pen était déjà interrogé à ce sujet. La question était en substance: «Certains disent que vous n’avez jamais vraiment voulu prendre le pouvoir, est-ce vrai?» Le Pen répondait que, compte tenu du fait qu’il avait absolument tout le monde contre lui, ses scores électoraux n’étaient pas si mauvais et donc que ceux qui lui donnaient des leçons sur la prise du pouvoir, il aurait bien voulu les y voir! Il continuait ainsi: «Un parti politique, contrairement à ce qu’affirment des gens qui n’ont approché le pouvoir que de très loin, ce n’est pas seulement fait pour prendre le pouvoir. C’est certes un objectif admirable mais sa mission est aussi d’influer dans la vie politique de son temps, de retarder ce qui est mauvais, d’accélérer ce qui est bon, et en l’occurrence, sur un marché relativement libre, le fait de nous disputer les voix lors des élections oblige les autres partis à tenir compte de ce que nous sommes, voire dans certains cas à s’aligner sur nous ou même à phagocyter nos idées».

    Était-il possible de faire davantage, j’en doute. Et c’est déjà beaucoup, même si c’est frustrant pour ceux qui militent au FN/RN.

    https://www.lesalonbeige.fr/emmanuel-macron-et-marine-le-pen-incarnent-deux-poles-antinomiques-sur-a-peu-pres-tous-les-sujets/