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Europe et Union européenne - Page 581

  • ANGELA MERKEL CONTESTÉE POUR SA POLITIQUE MIGRATOIRE AU SEIN DE SON PROPRE PARTI

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    Il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne.

    Alors que la chancelière démocrate-chrétienne Angela Merkel a, contre vents et marées, imposé à son parti, la CDU, et à son pays, l’Allemagne, une immigration de masse, les revers électoraux subis au fil du temps par la CDU et son allié social-chrétien bavarois la CSU portent peu à peu leurs effets. Un vent de fronde souffle désormais au sein des deux partis politiques contre la chancelière, responsable, en ayant ouvert à tout vent en 2015 les frontières du pays et engendré ainsi un flux migratoire important dont la population subit au quotidien les répercussions négatives, de ces piètres résultats obtenus dans les urnes.

    Les conséquences du recul de la CDU et de la CSU lors des élections législatives du 24 septembre 2017, les deux partis ayant subi une lourde défaite et obtenu, chacun, leur plus mauvais score depuis 1949 – auquel s’ajoutent les résultats des élections pour le Parlement de Basse-Saxe du 15 octobre 2017 qui ont vu, contre toute attente, la CDU reculer légèrement et perdre la première place au profit des sociaux-démocrates du SPD, qui ont progressé, ainsi que l’entrée au sein de cette assemblée du parti patriotique Alternative pour l’Allemagne (AfD) décrochant du premier coup 6,2 % -, engendrent des contestations au sein même du parti de la chancelière.

    De plus, la victoire, sous la direction de Sebastian Kurz qui a axé sa campagne sur une politique restrictive en matière d’immigration, des sociaux-chrétiens autrichiens de l’ÖVP arrivés premiers lors des élections législatives du 15 octobre 2017 et qui négocient désormais la formation d’un gouvernement avec les patriotes du FPÖ dirigés par Heinz-Christian Strache apporte de l’eau au moulin des contradicteurs d’Angela Merkel. Cette dernière déclarait pourtant, à l’issue du scrutin autrichien, qu’elle ne voyait pas dans la percée de l’ÖVP un exemple et ne se réjouissait pas non plus des bons résultats des patriotes du FPÖ, ayant finalement obtenu, à l’issue de l’addition des nombreux votes par correspondance qui leur sont défavorables, la troisième place. Par contre, la CSU se félicitait des résultats de l’ÖVP et estimait que le futur chancelier Sebastian Kurz serait un partenaire fort de la Bavière, aussi dans la lourde tâche de la limitation de l’immigration en direction de l’Europe.

    Après les législatives allemandes, des sections de la CSU demandaient le départ du poste de président du parti de Horst Seehofer. Depuis lors, le nombre de cadres et membres de la CSU qui adhérent à cette revendication augmente sans cesse.

    Angela Merkel est désormais atteinte par le même phénomène au sein de son propre parti. Alors qu’en Saxe, le ministre-président CDU Stanislaw Tillich a annoncé, le 18 octobre, sa démission, conséquence du fait que, lors des législatives, l’AfD est arrivée en Saxe devant la CDU, diverses voix s’y élèvent afin de demander une modification de la ligne idéologique du parti. Un élu local exige même qu’au niveau municipal, une coalition entre la CDU et l’AfD ne soit plus exclue. Un député CDU au Parlement de l’État de Berlin, qui demande le rejet définitif de la politique migratoire de la chancelière fédérale, écrit que la CDU a dégénéré et qu’elle applaudit inconditionnellement la chancelière. Dans le sud du pays, le secrétaire général de la CDU du Bade-Wurtemberg demande que le parti soit au centre, mais pas à gauche du centre.

    Même si Angela Merkel reste encore accrochée solidement à son siège, en continuant à ignorer la contestation, par une partie de la population et des cadres de son propre parti, de sa politique migratoire, elle se place dans une situation de plus en plus inconfortable. Il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne.

    Écrivain et journaliste belge francophone Son blog
  • LES BANQUES GAGNENT DE L’ARGENT SUR LE DOS DES « PAUVRES »

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    En France, en 2017, les établissements bancaires jouent ce rôle de vampire et ponctionnent une part importante (10 à 20 %) des revenus des « pauvres ».

    Une banque n’a aucun intérêt à n’avoir que des clients à hauts revenus et qui n’utilisent jamais leur découvert, car ils sont difficiles à séduire et à garder. Elle doit leur concéder des taux d’emprunt bas, leur présenter des placements qui rapportent vraiment (ils existent, mais ne sont pas rentables pour la banque). Au final, un établissement qui ne compterait que ce type d’usagers risquerait de faire faillite. Par contre, un « pauvre » à faibles revenus, qui n’arrive pas à joindre les deux bouts, qui utilise et dépasse régulièrement son découvert autorisé est une vraie mine d’or. Et, en toute logique capitaliste, les banques devraient se disputer cette clientèle et tout faire pour l’attirer, car elle les rentabilise.

    En dehors des agios pour découverts autorisés (que 61 % des foyers utilisent chaque mois), les frais pour dépassement du plafond rapportent 6,5 milliards d’euros aux banques. En effet, 25 % des Français dépassent cette limite une fois par mois, dont 28 % parmi ceux qui gagnent moins de 1.500 € et 16 % de ceux dont les revenus sont compris entre 1.500 € et 3.000 €. Au-dessus de 3.000 €, 52 % rencontrent ce problème, mais une seule fois fois par an

    Les coups du sort, les factures imprévues, l’incapacité à gérer le budget et à prévoir les grosses dépenses annuelles comme les impôts expliquent ces dépassements excessifs, mais surtout le phénomène s’auto-entretient. Lorsque vous avez fini de régler votre dette et les frais afférents, vous démarrez avec un reliquat bien trop faible pour finir le mois et vous serez obligé de contracter un nouveau découvert. Or, un dépassement coûte 60 € en moyenne, mais la facture s’élève à 300 € pour les plus fragiles qui ne parviennent pas à rembourser rapidement ce qu’ils doivent ; ils n’arrivent jamais à se remettre à flot.

    La loi essaie de limiter les sommes demandées, mais les banques contournent les obstacles. Dès qu’un frais est plafonné, elles en augmentent ou en inventent un autre. Par exemple, on fait payer de 12 à 20 euros le courrier envoyé à cette occasion. (Un timbre coûte 0,73 € !)

    Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un racket. Au Moyen Âge ou dans beaucoup de pays comme l’Inde, les usuriers saignent à blanc les pauvres. En France, en 2017, les établissements bancaires jouent ce rôle de vampire et ponctionnent une part importante (10 à 20 %) des revenus des « pauvres ».

    Que faire ? Interdire le découvert, même autorisé, aux plus fragiles ? Il existe quelques banques qui fonctionnent sur ce schéma et pour cette clientèle. Elles n’ont pas de guichets et utilisent les buralistes comme intermédiaires. Mais elles ne sont pas, pour l’instant, rentables et ne le seront jamais. Ensuite, les découverts existant toujours, des usuriers, plus ou moins liés à la mafia, prendraient la place laissée vacante. Les taux exploseraient et il n’y aurait alors plus aucune protection pour les pauvres. Et le pire de tout : cette extorsion de fonds est vitale pour les banques, sinon elles feraient faillite, ruinant l’économie.

    http://www.bvoltaire.fr/banques-gagnent-de-largent-pauvres/

  • Europe : ceux qui ont été privés du droit de naître sont trop nombreux

    Le pape a participé, samedi 28 octobre, à 17h30, au « dialogue » entre représentants des communautés chrétiennes et de la vie politique, sur le thème « (Re)penser l’Europe. Une contribution chrétienne à l’avenir du projet européen », promu par la Commission des Épiscopats de la Communauté Européenne (COMECE)Extraits de son discours :

    6a00d83451619c69e201b8d2b8dcda970c-250wi.jpg"[...] La première, et peut-être la plus grande contribution que les chrétiens puissent offrir à l’Europe d’aujourd’hui, c’est de lui rappeler qu’elle n’est pas un ensemble de nombres ou d’institutions, mais qu’elle est faite de personnes. Malheureusement, on remarque comment souvent tout débat se réduit facilement à une discussion de chiffres. Il n’y a pas les citoyens, il y a les suffrages. Il n’y a pas les migrants, il y a les quotas. Il n’y a pas les travailleurs, il y a les indicateurs économiques. Il n’y a pas les pauvres, il y a les seuils de pauvreté. Le caractère concret de la personne humaine est ainsi réduit à un principe abstrait, plus commode et plus apaisant. On en saisit la raison : les personnes ont des visages, elles nous obligent à une responsabilité réelle, active ‘‘personnelle’’ ; les chiffres nous occupent avec des raisonnements, certes utiles et importants, mais ils resteront toujours sans âme. Ils nous offrent l’alibi d’un désengagement, parce qu’ils ne nous touchent jamais dans la chair.

    Reconnaître que l’autre est surtout une personne signifie valoriser ce qui m’unit à lui. Le fait d’être des personnes nous lie aux autres, nous fait être communauté. Donc, la deuxième contribution que les chrétiens peuvent offrir à l’avenir de l’Europe est la redécouverte du sens d’appartenance à une communauté. Ce n’est pas un hasard si les Pères fondateurs du projet européen ont choisi précisément ce mot pour identifier le nouveau sujet politique que se constituait. La communauté est le plus grand antidote contre les individualismes qui caractérisent notre temps, contre cette tendance, aujourd’hui répandue en Occident, à se considérer et à vivre dans la solitude. On comprend mal le concept de liberté, en l’interprétant presque comme s’il s’agissait du devoir d’être seuls, affranchis de tout lien, et par conséquent on a construit une société déracinée, privée du sens d’appartenance et d’héritage.

    Les chrétiens reconnaissent que leur identité est de prime abord relationnelle. Ils sont insérés comme membres d’un corps, l’Église (cf. 1 Co 12, 12), dans lequel chacun, avec sa propre identité et particularité, participe librement à l’édification commune. De manière analogue, ce lien se retrouve aussi dans le domaine des relations interpersonnelles et de la société civile. Devant l’autre, chacun découvre ses qualités et ses défauts ; ses points forts et ses faiblesses : en d’autres termes, il découvre son visage, comprend son identité.

    La famille, en tant que première communauté, demeure le lieu le plus fondamental de cette découverte. La diversité y est exaltée et en même temps est comprise dans l’unité. La famille est l’union harmonieuse des différences entre l’homme et la femme, qui est d’autant plus authentique et profonde qu’elle est procréatrice, capable de s’ouvrir à la vie et aux autres. [...]

    Cela pousse à prendre en compte le rôle positif et constructif de la religion en général dans l’édification de la société. Je pense par exemple à la contribution du dialogue interreligieux pour favoriser la connaissance réciproque entre chrétiens et musulmans en Europe. Malheureusement, un certain préjugé laïciste, encore en vogue, n’est pas en mesure de percevoir la valeur positive pour la société du rôle public et objectif de la religion, préférant la reléguer à une sphère purement privée et sentimentale. On instaure ainsi la prédominance d’une certaine pensée unique, assez répandue dans les réunions internationales, qui voit dans l’affirmation d’une identité religieuse un danger pour elle et pour sa propre hégémonie, en finissant ainsi par favoriser une opposition artificielle entre le droit à la liberté religieuse et d’autres droits fondamentaux. [...]

    Depuis les années soixante du siècle passé, on assiste à un conflit des générations sans précédent. En remettant aux nouvelles générations les idéaux qui ont fait la grandeur de l’Europe, on peut dire de manière hyperbolique qu’à la tradition on a préféré la trahison. Au rejet de ce qui provenait des pères a ainsi succédé le temps d’une stérilité dramatique. Non seulement parce qu’en Europe on fait peu d’enfants, et que ceux qui ont été privés du droit de naître sont trop nombreux, mais aussi parce qu’on s’est découvert incapable de transmettre aux jeunes les instruments matériels et culturels pour affronter l’avenir. L’Europe vit une sorte de déficit de mémoire. Redevenir une communauté solidaire signifie redécouvrir la valeur de son propre passé, pour enrichir le présent et transmettre à la postérité un avenir d’espérance.

    Beaucoup de jeunes se trouvent au contraire désemparés face à l’absence de racines et de perspectives, « secoués et menés à la dérive par tous les courants d’idées » (Ep 4, 14) ; parfois également ‘‘prisonniers’’ d’adultes possessifs qui ont du mal à assumer leur devoir. Elle est grave, la tâche d’éduquer non seulement en offrant un ensemble de connaissances techniques et scientifiques, mais surtout en œuvrant « pour promouvoir la personne humaine dans sa perfection, ainsi que pour assurer le bien de la société terrestre et la construction d’un monde toujours plus humain » (Concile Œcuménique Vatican II, Décl. Gravissimum educationis, 28 octobre 1965, n. 3). Cela exige l’engagement de toute la société. L’éducation est une tâche commune, qui demande la participation active concomitante des parents, de l’école et des universités, des institutions religieuses et de la société civile. Sans éducation, la culture ne se forme pas et le tissu vital des communautés se dessèche. [...]

    L’auteur de la Lettre à Diognète affirme que « ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde » (Lettre à Diognète, VI). En ce temps, ils sont appelés à redonner une âme à l’Europe, à réveiller sa conscience, non pas pour occuper les espaces, mais pour encourager les processus (cf. Exhort. Ap. Evangelii gaudium, n. 223) qui créent de nouveaux dynamismes dans la société. C’est précisément ce qu’a fait saint Benoît proclamé, non pas par hasard, patron de l’Europe par Paul VI : il ne s’est pas soucié d’occuper les espaces d’un monde désorienté et confus. Soutenu par la foi, il a regardé au-delà et depuis une petite grotte de Subiaco il a donné le jour à un mouvement contagieux et irrésistible qui a redessiné le visage de l’Europe. Lui, qui a été « messager de paix, artisan d’union, maître de civilisation » (Paul VI, Lett. Ap. Pacis Nuntius, 24 octobre 1964), qu’il nous montre à nous aussi chrétiens d’aujourd’hui combien de la foi jaillit une espérance joyeuse, capable de changer le monde."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Danger

    PAR HILAIRE DE CRÉMIERS 

    1841978860.5.jpgL'homme qui est à la tête de la France, n'aime pas son pays. Au mieux, il fait semblant. Pour lui, la France est une nation dépassée. L'Europe seule compte dans son esprit. Il ne cesse de le dire. « Je suis venu vous parler d'Europe, a-t-il déclaré à la Sorbonne. Encore, diront certains. Ils devront s'habituer parce que je continuerai. Et parce que notre combat est bien là, c'est notre histoire, notre identité, notre horizon, ce qui nous protège et ce qui nous donne un avenir. »

    Voilà ce que pense le président de la France. Et il suffit de l'écouter pour se rendre compte que déjà, dans sa conception, la France n'existe plus en tant que nation ; elle n'est plus qu'un legs du passé. Peu lui chaut que les industries françaises disparaissent. Pour lui l'échelle nationale est devenue obsolète et inefficace ; il n'y a plus rien à faire à ce niveau. C'est sa conviction profonde. « La bonne échelle, dit-il, c'est l'échelle européenne ». Tout est dit. Qu'importe qu'Alstom soit récupéré par Siemens. Au contraire ! Il n'y voit aucun inconvénient. Comprenons bien : l'histoire de France, c'est aussi bien l'histoire de l'Allemagne que l'histoire des autres peuples d'Europe. Le seul mal qui les a entachés, c'est le nationalisme. L'identité est commune, commun l'horizon. Tous les programmes qu'il définit à longueur de discours, n'ont de sens que dans ce cadre européen, voire mondial. Il ne conçoit de développement que dans cette vue. Pourquoi des réformes institutionnelles en France ? Pour mieux l'intégrer dans l'Europe, pardi ! Pourquoi des réformes institutionnelles en Europe ? Pour mieux la renforcer et la doter de toutes les prérogatives de la souveraineté !

    Il se dit l'héritier des pères fondateurs. Il en a l'esprit, affirme-t-il ; il veut rompre avec les frilosités et les peurs. Il n'a qu'un ennemi multiforme et qu'il ose nommer : « nationalisme, identitarisme, protectionnisme, souverainisme de repli... ». Il se voit à la tête d'un grand mouvement libérateur ; il anticipe les prochaines élections européennes ; il donne des dates. Tout doit être achevé en 2024. La nouvelle gouvernance européenne sera en place, pense-t-il ; les grands projets, du numérique à la transition écologique, des nouvelles dispositions européennes sur l'enseignement aux techniques les plus avancées du travail, seront dans leur vitesse de croisière ; et la France se sera enfin mise à l'heure de l'Europe. Macron aura rempli son rôle. Il lui restera sans doute à assumer la suite : il n'est pas difficile de deviner de quoi il s'agit. Car il faut bien présider, n'est-ce pas ?

    Le problème, c'est que rien ne se passe comme prévu. Macron aime se comparer à Napoléon. Et, en effet, il a le même défaut. Bainville écrit dans son remarquable Napoléon : « On voit l'idée naître, grandir, s'emparer de l'esprit de l'empereur jusqu'à ce que, selon un penchant qui s'aggrave chez lui, il regarde comme fait ce qui peut et doit se faire puisque sa raison l'a conçu ». Il s'agit de la campagne de Russie. Macron raisonne en politique de cette même façon et, lui, depuis le début ! Il s'obstinera, il le dit. C'est là le danger, le grand danger.

    Les Allemands ont voté ; l'Allemagne n'est plus la même. Macron rêve d'un traité de l'Élysée renforcé quand il n'y a déjà plus de couple franco-allemand. Macron s'imagine que l'Angleterre - il l'a dit - allait revenir dans l'Europe quand le Brexit va devenir définitif. Macron fustige les nations quand l'Espagne se bat pour survivre et que l'Europe attise les divisions. En un mot, Macron est en pleine utopie, comme tous ses prédécesseurs mais plus qu'eux encore, s'imaginant résoudre les impossibles problèmes de leur République en les projetant dans une Europe idéale qui n'a. jamais existé et qui existera de moins en moins. Terrible vérité politique : Macron, sentant la légitimité de son pouvoir déjà se dérober sous ses pieds, part en quête obsessionnelle d'une légitimité « autre », nouvelle, grandiose, imaginée dans un « ailleurs » qu'il façonne en idéal rationnel et enthousiasmant. Patatras ! Le revers sera cinglant. Fasse le ciel que le pire ne survienne pas !

    À quand le chef de l'État dont la légitimité sera suffisante pour n'avoir à aimer, d'abord, que la France. Les autres aussi, mais après. 

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Le couple franco-allemand s'éloigne ... Et l'Europe avec lui 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Des symboles étatiques pour une Union sans Etat : les contradictions de l'UE

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    Par   

    TRIBUNE - Emmanuel Macron a reconnu officiellement lors du Conseil européen des 19 et 20 octobre les symboles « étatiques » de l'Union Européenne, notamment le drapeau et l'hymne européen. Laurent Ottavi montre ici [Figarovox 20.10] que le Président de la République participe à la dilution du politique dans une Europe postpolitique. Nous ne connaissons pas 

     Emmanuel Macron l'a montré lors des premiers mois de sa présidence : il aime les symboles. Il sait qu'ils n'ont rien d'anecdotique. 

    Le débat récent sur le drapeau européen, qu'Emmanuel Macron a reconnu officiellement lors du Conseil européen des 19 et 20 octobre, est donc tout sauf un sujet marginal.

    L'introuvable Etat européen

    Le drapeau fait partie des cinq symboles de l'Union européenne, avec l'hymne, également officiellement reconnu, l'euro, la devise « unis dans la diversité » et la journée de l'Europe le 9 mai.

    Ces symboles sont dits « étatiques » alors que l'UE n'a ni Etat ni nation. Elle n'est pas une Europe des nations mais elle n'est pas non plus une nation européenne. Il existe bien une monnaie européenne, mais tous les pays ne l'ont pas adoptée et, privé du fédéralisme lui permettant de combler par la solidarité les divergences qu'une monnaie unique génère, elle est incomplète.

    Surtout, il n'y a pas de « souveraineté européenne » de laquelle un Etat européen puisse émaner. Depuis la création de l'UE, ce sont au contraire les divergences entre les nations, aussi bien économiques que politiques, qui se sont accentuées.

    L'euro est très révélateur des contradictions de l'Union européenne. Les billets sont signés par le gouverneur de la banque centrale européenne, banque sans Etat, et marqués d'un copyright comme pour une entreprise. Ils sont coupés de toute histoire nationale mais aussi de l'histoire européenne, précisément parce que celle-ci est faite des histoires des nations.

    Après que bien des symboles sont écartés au motif qu'ils « succombent du fait du biais national » (Van Middelaar), il fût décidé qu'au recto des billets devaient apparaître des personnalités anonymes et au verso des éléments architecturaux. Ceux-ci ont finalement été représentés à la fois au recto et au verso. Ils n'ont rien à voir avec des monuments existants.

    L'étude des billets suffit à comprendre pourquoi l'euro est condamné à s'effondrer. S'il n'a pas de « visage », comme l'écrit Hervé Juvin, c'est parce qu'il est une « monnaie sortie de l'histoire ». Il ne correspond pas aux réalités.

    Subordination du national au supranational

    Le processus dit d'« intégration européenne » n'a, certes, pas les mêmes conséquences pour tous les pays.

    L'Allemagne a utilisé l'Union européenne, comme l'a montré Marie France Garaud dans ses écrits, pour se reconstituer pacifiquement un Etat. C'est pourquoi le chancelier Kohl avait demandé dans une lettre adressée à François Mitterrand l'accélération du calendrier de mise en place d'une Union économique et monétaire et un nouveau traité, qui deviendrait le traité de Maastricht, « pour des raisons de politique intérieure ».

    Depuis, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe selon laquelle il ne peut y avoir de démocratie européenne en l'absence de peuple européen veille à la primauté de la loi fondamentale allemande, alors qu'en France les traités ont été constitutionnalisés.

    En France, ajouter au drapeau français le drapeau européen revient à subordonner le national au supranational.

    Le drapeau européen fait partie du portrait officiel du président de la République depuis Nicolas Sarkozy, sous la présidence duquel a été ratifié le traité de Lisbonne. Il se trouve au Palais Bourbon, où siègent les représentants du peuple, depuis 2008.

    Accoler deux drapeaux lors d'une rencontre entre chefs d'Etat ne participe pas du tout de la même logique, chacun représentant son propre pays et portant ses intérêts propres. Le drapeau européen marque l'ascendant d'un objet non politique et sans légitimité, puisqu'assis sur aucune souveraineté européenne et rejeté par les Français en 2005, sur la nation, cadre de la démocratie.

    Par ses choix symboliques, Emmanuel Macron s'inscrit pleinement dans la continuité des dernières décennies plutôt qu'il ne contribue à édifier une « nouvelle Europe » illusoire, qui comporterait enfin la solidarité nécessaire à sa viabilité.

    Le faux débat sur « l'emblème confessionnel »

    Les parlementaires insoumis ont cependant amené le débat sur un autre terrain, celui de la dimension religieuse ou non du drapeau, qui - en l'occurrence - paraît bien anecdotique.

    Le drapeau européen date de 1955. Il était d'abord celui du Conseil de l'Europe. Le fonctionnaire à l'origine du drapeau se serait inspiré d'une médaille représentant la Vierge Marie.

    Cependant, contrairement à ce qui a pu être dit, les douze étoiles ne sont pas une référence directe aux apôtres. Le nombre d'étoiles était initialement de quinze ; il fût décidé de le ramener à douze car - entre autres raisons - dans la symbolique c'est le nombre de la perfection et de la plénitude. En revanche, comme l'a souligné Alexis Corbière, le drapeau a bien été adopté le jour où l'on fête l'Immaculée Conception.

    Outre que l'inspiration dudit fonctionnaire ne signifie pas une volonté délibérée de marquer religieusement le drapeau européen, il semble que toute préoccupation religieuse ait été étrangère à l'attribution du symbole du Conseil de l'Europe à la communauté économique européenne dans les années 1980.

    Parler d'« emblème confessionnel » est inadapté, et cet argument en dit sans doute plus sur ceux qui l'ont émis que sur l'objet sur lequel il porte. Ce que les députés Insoumis semblent surtout regretter, c'est que l'Europe - et non pas l'Union européenne - ait des racines romaines, grecques et judéo-chrétiennes.

    L'antécédent de 2005

    Les Insoumis ont avancé un autre argument bien plus intéressant. Le peuple français a rejeté en 2005 le traité qui comprenait les symboles européens. Le traité de Lisbonne qui s'y est substitué, bien qu'il reprenne l'essentiel du texte précédent, ne les conserve pas. 16 des 28 Etats les ont reconnus dans la déclaration 52 annexée au traité de Lisbonne : la France, l'Irlande et les Pays-Bas n'en font pas partie. Cela n'a pas empêché un emploi fréquent de ces symboles en France, lors de la fête nationale du 14 juillet par exemple, sur les portraits officiels des présidents comme il a été dit ou au fronton des bâtiments publics.

    Les Français, bien sûr, n'ont pas voté « non » au TCE parce qu'ils étaient contre le drapeau ou l'hymne européens mais ils sont indissociables du contenu du traité qui a motivé les refus des peuples. Ils ont de fait été amenés en 2005 à symboliser la logique supranationale à l'œuvre qui défait les nations. Les parlementaires, comme l'a déclaré Jean-Luc Mélenchon, devraient en conséquence pouvoir s'exprimer sur la reconnaissance officielle du drapeau et de l'hymne européen. Mais cela reste bien insuffisant.

    L'organisation d'un référendum sur les questions européennes où tous les enjeux seraient clairement posés fait cruellement défaut. Il est encore très improbable dans la mesure où 2005 et ses suites sont encore dans toutes les têtes dirigeantes.

    Au nom de l'impératif européen, la voix du peuple français est condamnée au silence.  

    Laurent Ottavi est auteur à Atlantico et Liberté Politique.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2017/10/22/des-symboles-etatiques-pour-une-union-sans-etat-les-contradi-5991801.html

  • L’euro peut il tenir encore cinq ans ? (Conférence à Amiens - juin 2017)

  • Éric Zemmour décrypte la victoire des populistes en Europe centrale

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • 20 milliards d'euros pour l'UE

    L’Assemblée nationale a voté lundi soir l’augmentation de la contribution française au budget de l’Union européenne, à hauteur de 20,2 milliards d’euros en 2018. C’est un record absolu.

    Le texte a été adopté par 80 voix contre 8. Il y avait donc… 489 absents. 

    Ceux qui ont voté contre sont :

    France Insoumise :

    • Éric Coquerel
    • Alexis Corbière
    • Jean-Luc Mélenchon

    Communiste :

    • André Chassaigne

    FN :

    • Louis Aliot
    • Emmanuelle Ménard
    • Ludovic Pajot

    NI :

    • Marie-France Lorho

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • DOMINIQUE MARTIN : « EMMANUEL MACRON SERT L’EUROPE AU DÉTRIMENT DE LA FRANCE ET DES ENTREPRISES FRANÇAISES »

    L’accord passé lundi soir au sujet de la directive travailleurs détachés est présenté comme une victoire pour notre pays par le gouvernement et nombre de médias.

    Dominique Martin, député Front national au Parlement européen, n’est pas d’accord sur cette analyse et explique pourquoi au micro de Boulevard Voltaire en donnant des exemples concrets, notamment dans le transport routier.

    Dominique Martin, Emmanuel Macron a salué hier une victoire européenne avec la conclusion de l’accord sur les travailleurs détachés.
    Cet accord ne satisfait visiblement pas le Front national. Vous prétendez que cet accord continuera à créer des inégalités entre les travailleurs.
    Comment en êtes-vous arrivés à cette conclusion ?

    Monsieur Macron a fait des promesses au service de l’Europe et non pas au service des travailleurs français. Nous sommes très loin du compte.
    Sa pseudo-victoire est de ramener la durée initialement prévue à 24 mois à 12 mois avec la possibilité de rallonger de 6 mois. Or nous savons qu’au niveau européen la moyenne du détachement est de 4 mois.
    En France, la durée moyenne d’un détachement est de 35 jours.
    On voit bien que, même en réduisant à 12 mois plus 6 mois, on est au service des grosses entreprises c’est-à-dire des lobbys, les gros donneurs d’ordre du BTP et du transport routier pour leur permettre de continuer à utiliser ce système de dumping social au sein de l’Union européenne. Il veulent en fait continuer à aller chercher les travailleurs dans les pays de l’Est payés moins cher. Ils disent qu’il y aura égalité de rémunération, certes, mais pour quelle durée de travail ? On ne sait pas.
    De plus, les charges sociales restent celles du pays d’origine.
    Ce n’est pas une victoire, c’est de l’enfumage, comme on en a l’habitude.

    On sait que le secteur routier a été exclu des accords.
    Pour vous, est-ce une opération de communication ?

     

    C’est le deuxième scandale !
    Le nombre d’entreprises de transport françaises a été divisé par 3 en moins de 15 ans.
    En moins de 15 ans, les deux tiers des entreprises françaises de transport ont disparu.
    Ce pseudo-durcissement ne s’appliquera pas aux transports.
    Au détriment du transport français, les gros lobbys de transport vont continuer soit à créer des filiales dans les pays de l’Est, soit à créer des plateformes et embaucher en grand nombre des chauffeurs routiers des pays de l’Est dont on connaît les conditions déplorables de travail.

    Le Front national reproche-t-il à M. Macron de faire davantage le jeu de l’Europe que celui de la France ?

    Complètement.
    Il fait comme avec le drapeau européen qu’il veut imposer à la longue pour supprimer le drapeau tricolore de nos assemblées.
    Monsieur Macron sert l’Europe au détriment de la France, mais surtout des travailleurs et des entreprises françaises.
    C’est une évidence.
    Ce n’est pas le seul mensonge que monsieur Macron a émis sur cette modification qui au départ devait être un durcissement. Par la suite, on s’aperçoit que c’est un assouplissement au service de la construction de l’Union européenne.

    Que propose le Front national pour contrer cette décision ?

    C’est simple, nous proposons la suppression pure et simple de la directive du travailleur détaché.
    Premier point, le détachement a toujours existé.
    Par exemple, quand une entreprise française achetait une machine à une entreprise européenne ou étrangère, le fournisseur envoyait la machine accompagnée d’un ou deux techniciens pour l’installer. C’était du vrai détachement de travailleurs ou de techniciens, sachant que l’un ou l’autre restait à la charge de l’entreprise du pays d’origine avec salaire et coût sociaux. Cela n’avait pas d’impact sur le monde du travail en France.
    Cela a toujours existé, mais la création d’une directive travailleur détaché leur a permis d’utiliser des travailleurs moins chers.
    Deuxième point, les quatre piliers de l’Union européenne sont la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux. On ne pourra donc jamais empêcher un travailleur étranger de venir travailler en France. C’est ce qu’on appelle une immigration économique.
    Le droit du travail et le droit de la sécurité s’appliquent lorsqu’un immigré économique arrive en France. Il n’y a aucun impact financier pour l’entreprise qui le fait venir à moins de l’exploiter ou de développer le travail au black.
    Cette directive n’a aucun sens.
    Il faut continuer les échanges commerciaux entre les Etats nations, c’est-à-dire le titre de notre groupe, l’Europe des nations et des libertés.

    http://www.bvoltaire.fr/emmanuel-macron-sert-leurope-detriment-de-france-entreprises-francaises/