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Europe et Union européenne - Page 800

  • Jacques Sapir : Tsipras a-t-il capitulé ?

    Tout ça pour ça ? Présent au Parlement européen de Bruxelles, Alexis Tsipras a accepté des réformes très similaires à celles qu’il avait rejetées avant le référendum. Jacques Sapir analyse ce que d’aucuns qualifient déjà de « reddition ».

     

    Les propositions qui ont été soumises par Alexis Tsipras dans la nuit de jeudi à vendredi ont provoqué la stupeur. Elle reprennent largement, mais non totalement, les propositions formulées par l’Eurogroupe le 26 juin. La réaction très positive des marchés financiers est à cet égard un signe important. On sait par ailleurs qu’elles ont été en partie rédigées avec l’aide de hauts fonctionnaires français, même si cela est démenti par Bercy. Ces propositions résultent d’un intense travail de pressions tant sur la Grèce que sur l’Allemagne exercées par les Etats-Unis. La France a, ici, délibérément choisi la camp des Etats-Unis contre celui de l’Allemagne.

    Les termes de la proposition grecque

    Si ces propositions sont proches de celles de l’Eurogroupe, on peut cependant noter certaines différences avec le texte du 26 juin, et en particulier la volonté de protéger les secteurs les plus fragiles de la société grecque : maintien du taux de TVA à 7% pour les produits de base, exemptions pour les îles les plus pauvres, maintien jusqu’en 2019 du système d’aide aux retraites les plus faibles. De ce point de vue, le gouvernement n’a pas cédé. De même, le gouvernement a inclus dans ce plan des mesures de luttes contre la fraude fiscale et la corruption, qui faisaient partie du programme initial de Syriza. Mais, il faut bien reconnaître qu’il s’est, pour le reste, largement aligné sur les demandes de l’Eurogroupe. Faut-il alors parler de capitulation comme le font certains ?

    Le gouvernement grec insiste cependant sur trois points : un reprofilage de la dette (à partir de 2022) aboutissant à la reporter dans le temps, l’accès à 53 milliards sur trois ans, et le déblocage d’un plan d’investissement, dit « plan Juncker », mais qui inclut largement des sommes prévues - mais non versées - par l’Union européenne au titre des fonds structurels. Surtout, le gouvernement grec insiste sur un engagement contraignant à l’ouverture de négociations sur la dette dès le mois d’octobre. Or, on rappelle que c’était justement l’une des choses qui avaient été refusées par l’Eurogroupe, conduisant à la rupture des négociations et à la décision d’Alexis Tsipras de convoquer un référendum. [....]

    La suite sur Le Figaro.vox

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Jacques-Sapir-Tsipras-a-t-il

  • La cruelle absence d’une politique démographique européenne

    Empêtrée dans ses difficultés du moment, l’Europe européenne ne voit pas arriver la prochaine crise… démographique.

    En prolongeant le déficit actuel des naissances par rapport aux décès, et en excluant tout nouvel appoint migratoire, la population de l’Union est appelée à diminuer de près de 65 millions d’habitants d’ici 2060 selon certains scénarios de démographes. Et l’Europe, qui pesait encore près de 17 % du total planétaire en 1975, n’en pèserait plus que 7,5 % au milieu du siècle. Il est vraiment difficile d’imaginer dans ces conditions un continent européen dynamique et influent. Les remèdes sont connus mais difficiles à mettre en œuvre. Personne n’imagine appeler les Européens à faire des enfants pour nous “sauver” du désastre, et l’immigration ne peut servir que d’appoint. L’Europe devra donc plus que jamais miser sur la qualité de son capital humain, et non pas sur la quantité. “Il n’y a de richesses que d’hommes, oui mais… qualifiés et bien formés” dirait aujourd’hui Jean Bodin.

     

    C’est la victoire posthume de Malthus. En 1798, le sombre pasteur anglican publiait son célèbre traité enjoignant ses contemporains à limiter la croissance démographique. Une visée nécessaire, selon lui, pour préserver le niveau de vie de la population, les ressources ne pouvant pas suivre. Deux siècles plus tard, les Européens ont suivi, et bien au-delà, la recommandation du prédicateur.

    Selon l’un des scénarios ayant court chez les démographes, en prolongeant le déficit actuel des naissances sur les décès, la population de l’Union européenne serait appelée à diminuer de près de 65 millions de personnes d’ici 45 ans, soit une baisse de 13 %, la population de l’ensemble des 28 pays de l’UE passant de 507,2 millions en 2013 à 442,8 millions en 2060, en excluant tout appoint migratoire supplémentaire.

    C’est pour notre voisin allemand que la décrue serait la plus spectaculaire (-23 millions), mais la dépopulation toucherait aussi gravement l’Espagne et l’Italie qui perdraient un cinquième de leurs habitants. Seuls parmi les grands pays, le Royaume-Uni et la France échapperaient à cette décrue avec un excédent des naissances sur les décès de 5 % sur la période. Mais en matière de démographie, il faut surtout se comparer. L’Europe peut se consoler en se disant qu’il y a pire qu’elle : le Japon par exemple, dont la population va diminuer d’un tiers, et même demain la Chine, victime de vieillissement accéléré du fait sa politique de l’enfant unique. Mais le Vieux continent doit se lamenter en constatant la fonte de son poids relatif – et corrélativement de son influence – dans le monde. L’Europe, qui pesait encore près de 17 % du total planétaire en 1975, n’en pèsera plus de 7,5 % en 2050.

    Une débâcle impressionnante, largement méconnue et passée sous silence parce que trop insidieuse et lointaine pour un monde qui vit dans le spectaculaire et l’immédiateté. Mais qui devrait justifier de tirer la sonnette d’alarme. “L’empire romain est mort de dénatalité à partir du moment où les Romaines se sont mises à restreindre le nombre de leurs enfants, et cela sans recourir, à l’époque, à la pilule !”, dramatise Jean-Claude Barreau, ancien directeur de l’Ined (Institut national des études démographiques). On n’est certes pas obligé d’adhérer à cette vision catastrophiste du destin européen – d’autant moins que le cas français, avec ses deux enfants par femme, montre qu’il n’a rien d’inéluctable – mais ce qui est sûr, c’est que l’“hiver démographique” qui s’annonce en Europe mettra profondément à mal son modèle économico-social. Et que les parades classiques pour y remédier – retour aux politiques natalistes, recours à l’immigration – ne sont pour l’heure, faute d’une prise de conscience suffisante, même pas esquissées et encore moins assumées. Pas plus que l’inévitable prolongation de la vie active à laquelle les esprits, français en particulier, semblent toujours aussi peu disposés

    “L’hiver” démographique du Vieux continent

    Cela fait plus de trente ans que l’indice de fécondité se situe en Europe en dessous du seuil des 2,1 enfants par femme qui assure le renouvellement des générations. Au niveau actuel de fécondité qui est le sien – c’est-à-dire 1,5 –, il manque à l’appel en Europe 25 % de bébés. “Alors que les couples de la classe moyenne française font deux enfants et parfois trois, ceux de la plupart des autres pays européens se contentent d’un enfant, et font parfois mais pas souvent deux”, reprend Jean-Claude Barreau. “Un tel déficit caractérise l’entrée du Vieux continent dans ‘l’hiver démographique’. Un refroidissement jusqu’ici peu visible car ses effets ont été masqués par l’allongement de l’espérance de vie”, explique Gérard François Dumont, démographe.

    De l’ordre d’un trimestre par an, cet allongement compense en effet mécaniquement le quart de génération manquant chaque année. Déficit des naissances d’un côté, allongement de la durée de vie de l’autre : ces évolutions aux deux bouts de la vie ont une conséquence redoutable, bien repérée par les démographes, celle d’accélérer le vieillissement global de la population, à la fois “par le bas” (déficit de naissances) et “par le haut” (allongement de l’espérance de vie). Et il n’y a qu’à regarder la forme de la pyramide des âges européenne – une sorte de champignon nucléaire en formation, rétréci à la base et gonflé au sommet – pour mesurer tout le potentiel explosif et déséquilibrant de cette évolution.

    États-providence déstabilisés, croissance potentielle limitée

    C’est une évidence difficilement contestable : une société âgée est moins dynamique tant il est vrai que ce sont les jeunes qui poussent à l’innovation et qui investissent. Mais tout cela mérite d’être nuancé car les vieux, mieux dotés financièrement que par le passé, consomment de plus en plus. La menace la plus forte pour le modèle de croissance européen n’est sans doute pas là, le plus alarmant étant – et ce n’est pas le moindre des paradoxes à comprendre en ces temps de chômage – la diminution annoncée du nombre des actifs : moins 30 millions d’ici 2050. Une fausse bonne nouvelle, car les chômeurs ne sont souvent malheureusement pas aptes à combler le vide.

    Les démographes s’accordent sur un point : c’est moins la taille d’une population qui compte qu’un bon rapport entre le nombre de vieux et de jeunes, entre le nombre d’actifs et d’inactifs en retraite. Or ce “rapport de dépendance” va se dégrader à vitesse grand V en Europe. Pour l’ensemble de l’Union européenne, on va passer d’un ratio de 28 % en 2015 – soit un retraité pour quatre actifs – à 53 % en 2060, soit un retraité pour deux actifs environ. Avec à la clé un accroissement sensible de la charge supportée par les actifs, puisque les dépenses publiques de santé et de retraite augmenteraient de 5 points de PIB.

    “Nos régimes de retraite vont dans le mur. Ou bien on change de système, ou bien on court à la faillite, l’alternative est radicale. Ce qui pose inéluctablement la question de la prolongation de la vie active”, lance le démographe Hervé Le bras. Or grâce aux gains d’espérance de vie en bonne santé – “on vieillit plus tard”, comme le dit l’expert Jacques Bichot –, il serait tout à fait possible de retarder significativement l’âge de départ de la retraite, au-delà de 65 ans, tout en bénéficiant d’une retraite assez longue… Mais cette équation est encore loin d’être entrée dans les têtes.

     

    Berceaux, immigrés ou… robots ?

    Pour corriger le tir, on imagine que deux moyens : essayer de relever la fécondité et/ou accroître l’immigration. Même sans verser dans le “lapinisme” cher à feu Michel Debré, la voie nataliste apparaît étroite à emprunter dans nos sociétés post-modernes “Aujourd’hui plus personne n’oserait appeler à faire des enfants pour la nation en vue d’en faire de futurs soldats ou cotisants aux régimes de retraites”, observe le sociologue Julien Damon. “Mener des politiques ‘natalistes’ ? L’idée même est un gros mot. La natalité étant considérée comme relevant exclusivement de la sphère privée, l’État n’a pas à s’immiscer dans la chambre des couples. Même en France, on préfère parler de politique familiale plutôt que de politique nataliste. Tandis qu’en Allemagne, le mot est purement et simplement toujours tabou en raison du souvenir des politiques natalistes mises en œuvre sous le troisième Reich”, décrypte le démographe Jean-Paul Sardon.

    Les freins à lever semblent principalement du côté des mentalités même si à l’évidence, une politique de la petite enfance – dont les maternelles françaises gratuites pour tous les enfants dès deux ans constituent une sorte de modèle – aide. Le nœud de l’affaire semble être le travail des femmes, avec ce paradoxe, dont témoigne la France, qu’un taux d’activité élevé va de pair avec une fécondité plus élevée. “En Allemagne, les préjugés culturels à l’encontre des ‘mères corbeaux’ qui travaillent restent très lourds, et on y tolère mal que les femmes non mariées aient des enfants. Ce qui est aussi le cas dans les pays d’Europe du Sud”, reprend le démographe. Le revival des berceaux est encore loin. D’où la tentation de recourir à l’appoint de l’immigration.

    “C’est sans doute le moyen le plus facile à utiliser dans le cadre d’une politique démographique, mais une politique migratoire ne peut en aucun cas être la solution au vieillissement, car cela nécessiterait des flux d’immigrés bien trop importants”, explique l’économiste Lionel Ragot qui poursuit : “l’Europe peut jouer la carte de l’immigration sélective en privilégiant l’accueil des jeunes étrangers qualifiés, ce qui serait bénéfique pour elle, mais elle devra pour cela savoir se montrer attractive par rapport aux autres régions du monde”.

    En accueillant ces dernières années en grand nombre des jeunes espagnols et grecs qui quittaient leur pays en crise, l’Allemagne a démontré un indéniable sens de l’opportunité finement pensé. Mais pour régler son problème démographique, l’Europe peut aussi être tentée par une autre option radicalement différente, celle prise par exemple par le Japon ou la Corée, et qui repose sur le triptyque zéro immigration, pas d’égalité hommes/femmes, et robotisation au maximum. Un autre modèle et d’autres valeurs…

    Le nouvel Economiste

    http://fortune.fdesouche.com/386101-la-cruelle-absence-dune-politique-demographique-europeenne#more-386101

  • Sondage : les Français favorables à la fin de l’espace Schengen

    Près de 7 Français sur 10 seraient favorables à une suppression de l’espace Schengen, et à un retour au moins provisoire, au contrôle des frontières du pays.

     

    C’est ce que révèle un sondage Ifop-Le Figaro sur "les Européens et la gestion des flux migratoires", paru ce vendredi. Dans les autres pays, les résultats sont plus contrastés : si 63% des Britanniques répondent de la même manière que les Français, seuls 53% des Allemands partagent cette opinion.

    Au sujet des migrants, les réponses varient encore davantage. A la question "êtes-vous favorables à ce que les migrants africains qui arrivent par milliers sur les côtes italiennes soient répartis dans les différents pays d’Europe et à ce que votre pays en fasse partie ?" les Français répondent répondent non à 64%, quand 69% de leurs voisins allemands et 81% des Italiens s’y disent au contraire favorables.

    Par S. Ac.

    Vu sur BFM TV

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Sondage-les-Francais-favorables-a

  • Regard sur l'actualité grecque: référendum, €uro et géographie

    Le référendum grec: une imposture ?

    Nombreux sont ceux qui ont salué le recours au referendum d'Alexis Tsipras dans la tragédie grecque qui se joue en ce moment. Dans cette Europe « technocratique », le recours au peuple est apparu comme une marque de « courage ». Pourtant à bien y regarder, les opinions publiques européennes, et les Grecs au premier chef, ce sont probablement fait blouser.

    Tsipras a habilement joué avec la légitimité populaire à la fois contre son propre camp, c'est à dire son aile gauche qui veut des mesures concrètes et aller beaucoup plus loin dans le bras de fer avec l'Union Européenne que contre son propre peuple. Dans un premier temps, Tsipras a fait se succéder la légitimité du peuple en lieu et place de la légitimité de son parti et de sa base électorale. Ainsi c'est donc une majorité « moins à gauche » qui se dégage. Autre intérêt du référendum, faire dire au vote ce qu'on veut lui faire dire. Ainsi Tsipras a déclaré immédiatement que les Grecs ne « voulaient pas de rupture avec l'UE ». En somme le NON était un OUI à l'Europe. Bref de l'enfumage politicien de premier ordre. Piège dans lequel sont tombés la plupart des mouvements populistes qui saluaient un pied de nez à l'Europe alors qu'il n'en était strictement rien. Enfin, on sait depuis longtemps que la démocratie à la sauce libérale a un objectif pour l'oligarchie : rendre le peuple consentant de sa mise en esclavage et de fait, maîtriser les velléités des classes populaires. On transforme les idéaux, les revendications et les rébellions en bout de papier. Au bout de quelques jours de feuilleton médiatique, le bilan est sans appel : le ministre de l'économie, Varoufakis a démissionné, Tsipras est venu les mains vide faire du bla bla au Parlement européen et au final sa dernière proposition passe pour une trahison et une capitulation.

    Vers une sortie de l'€uro ?

    La sortie de l'€uro de la Grèce est cependant sur toutes les lèvres. En raison de l'absence d'harmonisation fiscale et sociale au sein de la zone €uro, la Grèce y est comme un « intru ». Nous pouvons être, de prime abord, tout à fait favorable à la sortie de la Grèce de la zone €uro.

    En conséquence, si le pays venait à sortir de la zone €uro, cela pourrait avoir deux effets tout à fait différents. 

    Première hypothèse : les marchés y voient un manque de crédibilité de la zone €uro, ils auront alors pour réflexe d'attaquer la zone €uro et de conduire à une augmentation des taux d'intérêt. Cela pourrait avoir un effet désastreux pour les états qui tentent de sortir la tête de l'eau comme l'Espagne et se retrouveraient soudainement avec des intérêts plus élevés. La spirale de l'endettement et/ou de l'austérité pourrait s'enclencher de nouveau et conduire à une sortie en chaîne des pays du sud. Cela serait un service rendu aux Etats-Unis, et même aux BRICS qui voient ces pays comme des maillons faibles.

    Deuxième hypothèse : les marchés sont rassurés par le départ de la Grèce de la zone €uro, considérée comme un « mauvais élève ». Cela fortifierait la monnaie unique et permettrait aux européens de stabiliser la monnaie. Cela pourrait peut-être également conduire à une réflexion sur l'€uro, la politique fiscale et économique européenne sous fond de « plus jamais ça ». Cette situation aurait pour effet de renforcer le leadership allemand.

    Au final, il faut un sérieux moratoire sur le sujet : l'€uro au service des européens et monnaie concurrentielle au dollar : OUI, l'€uro comme arme de destruction massive libérale : NON.

    La Grèce, une marge de l'Europe

    La Grèce pose la question des marges et donc des limites de l'Europe. Je parle bien évidemment de l'Europe politique. Pour tous ceux qui ont construits le projet européen après guerre, il était « naturel » que le berceau de la civilisation européenne soit dans l'UE. Mais une nouvelle fois, selon une approche que nous avons déjà abordé sur Méridien Zéro, il est des moments où la « mémoire » (et donc l'histoire) doit peut-être s'effacer face aux logiques territoriales. Si un « empire » n'a pas les moyens de contrôler ses marges (géographiques) alors celles-ci sont la convoitise des autres « empires ». Cela explique que la Turquie et la Russie sont aujourd'hui deux « empires » qui convoitent la Grèce, profitant des hésitations de l'UE. Il va de soi que pour nous, cette présence de la Turquie, qui occupe déjà la moitié de Chypre, est un véritable problème. Entre les volontés d'expansion jamais douchée, les liens potentiellement existant avec l'Etat islamique et le rôle clef que joue le pays sur la route de l'immigration asiatique et musulmane à destination de l'Europe et dans la route de la drogue, on ne peut qu'être inquiet de savoir l'Europe incapable de contrôler la Grèce.

    Entre un gouvernement pro-clandestins, une Turquie qui voit une nouvelle fois la Grèce s'affaiblir et un grand nombre de territoires mités par des conflits ethno-culturels (Kosovo, Macédoine, Bulgarie, Bosnie Herzégovine) c'est une nouvelle fois dans le sud-est de l'Europe, puis dans les Balkans, que les rapports de force vont se nouer. Les récents accords entre la Russie et la Turquie ne sont pas rassurants. En effet la Russie ne peut plus apparaître comme le rempart « chrétien » face à la Turquie pour la Grèce puisque les intérêts gaziers ont très largement pris le pas sur toutes considérations culturelles.

    Lâcher totalement la Grèce serait un crime, une porte ouverte pour nos adversaires du moment, ce qui explique que les BRICS, des Turcs et Obama à se presser au chevet de Tsipras. Cette crise grecque doit permettre de reconstruire l'Europe sur un principe concentrique. La Grèce est une marge, mais doit demeurer une marge intégrée.

    Jean / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • L’Eurogroupe se déchire sur la Grèce

    Le moment de vérité est-il enfin arrivé ? L’Eurogroupe, la réunion des ministres des finances de la zone euro, jusqu’à présent très uni contre le gouvernement grec de la gauche radicale, a montré de vraies divisions, samedi 11 juillet, à Bruxelles. Il était censé répondre à une question cruciale pour Athènes : doit-on continuer à aider – substantiellement – le pays (à hauteur d’environ 74 milliards d’euros tout de même) pour lui éviter la banqueroute et une éventuelle sortie de l’euro ?

     

    Le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble au siège de l’Union Européenne, à Bruxelles, Belgique, samedi 11 juillet. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE FRENCH-POLITICS POUR "LE MONDE"

    Tsipras a donné de sérieux gages de bonne volonté ces derniers jours en transmettant à Bruxelles une demande d’aide assortie d’un train très conséquent de réformes. A la clé 13 milliards d’euros d’économies. Des rentrées fiscales supplémentaires à hauteur de 1 % du PIB grec en année pleine, grâce à une réforme de la TVA (dont la levée progressive des exemptions dans les îles). Des réductions des dépenses dans le système des retraites de 1 % du PIB dès 2016, avec la suppression de nombreux régimes de pré-retraites. Le premier ministre grec a reçu par ailleurs un mandat clair du Parlement grec, samedi dans la nuit (250 voix sur 300) pour mettre en place ces réformes.

    Comment faire confiance à Tsipras après le non ?

    Mais cela ne suffit pas à un certain nombre de partenaires d’Athènes à l’Eurogroupe qui estiment que la confiance, indispensable, dans le gouvernement Tsipras a été rompue. Comment peut-elle perdurer alors que Tsipras a fait campagne pour le non à un référendum sur les réformes en Grèce, non qui est arrivé largement en tête, dimanche 5 juillet ?

    Dans ce peloton des faucons, on retrouve le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble. Ses collègues slovaque, slovène et belge, seraient aussi très remontés et exigent davantage d’Athènes, davantage de réformes, et des réformes votées le plus vite possible. En tout cas, avant de commencer les négociations sur un troisième plan d’aide. Les Finlandais, eux aussi, depuis longtemps, parmi les plus durs contre Athènes, ont fait savoir dans la soirée qu’ils ne soutiendraient pas un plan d’aide supplémentaire à la Grèce.

    La suite sur Le Monde.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-Eurogroupe-se-dechire-sur-la

  • Pierre Vial nous communique : Contre les ploutocrates la voix du peuple

    Nous saluons sans restriction le vote libérateur du peuple grec.

    Nos « démocrates » patentés, guignols du monde politicien et médiatique, toujours soucieux de complaire à leurs maîtres ploutocrates, sont fous furieux. Le peuple grec a en effet osé affirmer sa liberté et sa dignité en envoyant paître le monstre à trois têtes – FMI, BCE, Union européenne- qui prétendait l’enchaîner. Où va-t-on si les peuples se mettent à mal voter ? Ne serait-il pas plus prudent de supprimer les élections ?

    Pourtant tout avait été fait pour que le peuple grec accepte de se prosterner devant les oukases des maîtres du jeu financier. L’apocalypse était promise aux Grecs s’ils n’étaient pas sages. Ils ont répondu par un grand bras d’honneur. Bel encouragement donné à tous ceux qui, en Europe, ne veulent plus subir la loi de l’argent.

    Bien sûr il va falloir trouver une porte de sortie. Quelle sera-t-elle ? Sans prétendre jouer les prophètes, nous pouvons affirmer – car c’est une évidence – que tout sera fait pour éviter que la Grèce sorte de l’euro. Car cela constituerait pour les ploutocrates un risque majeur, à savoir que d’autres peuples européens pourraient être tentés de se dire qu’après tout ce serait peut-être, pour eux aussi, la bonne solution…

    Le geste d’affirmation identitaire du peuple grec peut devenir le signal d’un mouvement de libération à l’égard d’un Système mortifère dont nous voulons la disparition. Il faut tuer cette bête nuisible qui s’appelle le libéralisme.

    http://www.terreetpeuple.com/282-reflexion/actualite/1261-contre-les-ploutocrates-la-voix-du-peuple.html

  • Washington tance Merkel de cesser son « jeu d’amateur »

    Agacé par le chaos européen, le ministre des Finances américain, Jack Lew, exprime sa mauvaise humeur. Il qualifie l’Union européenne de « bande d’amateurs ». Comment le contredire ? À partir de la Brookings Institution à Washington, Lew reproche à l’Union européenne son dilettantisme sur la question grecque. « Personne chez nous, qui eut en charge des négociations budgétaires, ou a participé à des discussions sur la politique fiscale, ne risquerait des milliards de dollars, seulement parce qu’il y a un trou de quelques milliards quelque part. »

    Lew souligne que la crise grecque serait inutile. Il ne voit pas « de danger imminent », estimant qu’un crash grec pourrait représenter « un préjudice économique de centaines de milliards de dollars ». Il s’irrite qu’il faille arriver à une solution en si peu de temps. « Le danger de l’accident augmente dramatiquement à reculer les limites entre la vie et la mort. »

    Lire la suite

  • La Grèce, mais pas seulement ... La France et les autres pays aussi ...

    Le terme de science est depuis quelques années à la mode. Probablement parce que les sciences dignes de ce nom réussissent et progressent – Kant l'avait bien perçu – là où les autres disciplines patinent. En science, ou il y a consensus et c'est là signe de succès, ou il y a désaccord au plus niveau et c'est alors la marque d'un problème restant à résoudre. Quand bien même accole t-on le terme de science à des disciplines non scientifiques (sciences historiques, sciences économiques, …) que cela ne signifie pas à en faire des sciences. Après tout, c'est un grand historien qui reconnut naguère que « l'histoire est fille de son temps » : constat bien peu scientifique …

    Ce qui est vrai de l'histoire l'est tout autant de l'économie. Selon que l'on veuille vanter ou critiquer l'actuel gouvernement grec, on se choisit tel ou tel économiste dont les points de vue sont pourtant subjectifs et non désintéressés. Et il ne manque assurément pas sur la toile de points de vue divergents sur le sujet. Bénéficiant du recul historique, les économistes aujourd'hui considèrent que face à la seconde crise économique sous Weimar, la politique menée, austérité, ne fut pas la bonne. Même si le cas grec n'est pas tout à fait le même force est de constater qu'il y a ressemblances et que le remède proposé est le même. De façon similaire, face à la crise bancaire de 2008, il y eut consensus chez les prix Nobel d'économie, pour indiquer qu'il ne fallait pas venir en aide aux banques dont les pratiques furent douteuses. Nonobstant ce consensus, la clique mondialiste – ceux là mêmes qui mettent en exergue le sérieux face au problème grec – fit très exactement le contraire. A contrario, le cas islandais et sa réponse originale vient de nous montrer qu'une autre décision était possible, apportant de bien meilleurs résultats.

    Un aspect majeur du problème se doit d'être souligné. C'est que les Grecs se sont prononcés à plus de 60% contre le diktat européen. Et pourtant les zélateurs de Bruxelles, relayés par la majorité des hommes politiques, apôtres soi-disant des droits de l'homme et du droit des peuples à disposer d'eux mêmes, de court-circuiter le résultat du referendum devenu de par son résultat, plébiscite. Quand bien même évoque t-on l'économie qu'il ne faut pas omettre les réalités sociales : c'est ainsi que Bruxelles impose à Athènes la fin de la retraite complémentaire aux plus démunis. Donc Bruxelles n'est pas simplement qu'une structure économique puisqu'elle influe sur le quotidien des peuples.

    Evidemment, le Système et ses sbires jubilent en France. Et la mise sous le tapis des 60% de non grecs peut être tout à fait mis en parallèle avec nos 55% de non français au traité de Lisbonne. N'ayons pas la mémoire courte et soyons solidaires du peuple grec. Mieux, il n'est pas impossible que d'autres peuples européens soient pour des motifs éventuellement différents, consultés dans les années qui viennent. Il me semble indécent, à tout le moins en ce qui concerne les Nôtres, de ne pas les soutenir le moment venu, au motif que leurs gouvernements seraient trop à droite ou trop à gauche. A cet égard d'ailleurs, la contestation du fait bruxellois n'est nullement politicienne. Aider les Grecs aujourd'hui ou les autres peuples par la suite demain, c'est favoriser le retour de la France souveraine lorsque le moment sera venu.

    Rappelons pour les plus jeunes notamment que l'Europe, aujourd'hui si arrogante, on ne l'entendait guère voici trois décennies. On la constate aujourd'hui omniprésente. Et parce qu'elle est elle à stature européenne, elle pourra - Horaces et Curiaces – mater successivement les différents pays européens les uns après les autres, dès lors où chacun d'eux revendiquera sa souveraineté. L'idéal serait donc un referendum permettant à tous les Européens de façon simultanée de s'exprimer, quant à la poursuite ou non de la politique européenne menée actuellement. L'issue ne ferait guère de doutes. Voilà pourquoi l'Europe de Bruxelles ne peut être démocratique. Voilà aussi pourquoi nous avons le devoir de révolte.

    Alain Rebours

    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EuFyVEulVZHMQBVlje.shtml

  • Tsipras est en accord profond avec l’idéologie dominante au Parlement Européen

    Analyse de Bernard Antony sur le crise grecque :

    "Dernier mercredi, sur Radio-Courtoisie, j’ai réitéré ma conviction selon laquelle Alexis Tsipras ne voulait certainement pas que la Grèce abandonne l’euro, ni qu’elle sorte de « cette Europe-là ».

    Pourtant, comme je l’ai écrit un peu ironiquement ici, la sortie de la Grèce aurait pu avoir valeur d’exemple… 

    Je ne sais ce que vont dire aujourd’hui ceux qui ont imprudemment acclamé au Parlement Européen, comme les députés enthousiastes du Front National, alignés sur Philippot et Marine, ce personnage « gaucho-démago » d’Alexis Tsipras. Cette attitude n’est pas bonne pour la crédibilité du FN.

    Tsipras est en effet en accord profond avec l’idéologie dominante au Parlement Européen, nihiliste, « antiraciste », immigrationniste. Que des députés du FN ovationnent grégairement un personnage qui prône le « laisser entrer » en Europe via la Grèce, sans limite ni contrôle de foules de faux réfugiés mais vrais islamistes, c’est pour le moins affligeant. 

    Parmi les raisons essentielles de la position que j’avais résumée jadis par le slogan « sortons de cette Europe-là !», figurait bien sûr, en tout premier, la nécessité de s’opposer à ce que l’on appelle aujourd’hui avec raison « le grand remplacement » (...) 

    Comment un Tsipras peut-il ainsi prôner avec Syriza « l’accueil » sans limite de flux migratoires islamiques dûment encouragés par les Turcs ?Le peuple grec gagnerait à accorder à un tel dirigeant la retraite politique qu’il mérite sans attendre pour méditer sur l’inadéquation de l’idéologie et de la réalité." 

    Philippe Carhon