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géopolitique - Page 437

  • Une enquête FBI en cours évoque les « millions » russes donnés par Moscou à la Clinton Foundation pour l’acquisition d’Uranium One

    Uranium One Clinton Foundation enquête FBI millions russes Moscou
     Selon la presse politique américaine, un informateur du FBI, Douglas Campbell, a témoigné devant trois commissions du congrès de l’existence d’importants virements de responsables exécutifs de l’entreprise nucléaire Rosatom sur les comptes de la Clinton Foundation afin de faire pression sur Hillary Clinton, alors secrétaire d’État des Etats-Unis. Moscou cherchait alors à acquérir la société nucléaire Uranium One et le fait est que les négociations ont abouti : avec l’approbation de Mme Clinton, la Russie a pu faire prendre le contrôle d’au moins 20 % de l’uranium américain – denrée stratégique entre toutes. Le rachat à 100 % a abouti en 2013.

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  • KRACH FINANCIER, PLUS-VALUE MARXISTE ET LIBRE-ÉCHANGE MONDIALISTE : REGARDEZ, CELA SE PASSE SOUS VOS YEUX !

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    Marc Rousset

    Karl Marx partait du principe que l’unique objet des capitalistes étant d’accumuler un maximum de profits, ceux-ci seraient obligés de recourir au progrès technique pour produire à moindre frais. L’utilisation des machines venant à se substituer aux travailleurs nationaux, il en résulterait une croissance du chômage et donc un appauvrissement de la population.

    L’utilisation éhontée, inique, complètement falsifiée de la théorie de Ricardo par les oligarchies financières a abouti à la folie du libre-échangisme mondialiste qui heurte le bon sens commun. Contrairement à ce qu’avait prévu Marx, plus qu’aux machines qui permettent d’accroître la compétitivité, c’est surtout à la course sans fin au prolétariat le plus misérable du Tiers Monde qu’ont recours les multinationales. Après la Chine, le Vietnam et le Bangladesh, elles commencent à penser à l’Afrique.

    Il importe donc de rétablir la préférence douanière communautaire européenne et non pas hexagonale, ce qui serait suicidaire, pour tout produire d’une façon compétitive sur le sol européen ! Et les multinationales s’adapteront ! Non aux voitures fabriquées au Maroc par Renault pour alimenter le marché européen ! Seuls des droits de douane obligeront Renault et consorts à se soumettre à la volonté des peuples afin de garder leurs emplois !

    Le nombre de milliardaires augmente dans le monde et les plus riches s’enrichissent tandis que les classes moyennes voient leurs revenus fondre ou disparaître. Le Directeur général d’une multinationale dont la fonction dépend de son conseil d’administration et dont le salaire dépend des « stock-options » directement liées aux cours de bourse, donc des profits, n’a d’autre choix que de délocaliser, d’où le chômage à terme et les déficits commerciaux. Le déficit commercial américain, malgré les efforts de Trump, est en hausse et a atteint 566 milliards de $ en 2017 dont 375 milliards avec la Chine et 71 milliards de $ avec le Mexique.

    Et pour relancer la demande, suite au chômage structurel, les gouvernements croient ne pas avoir d’autres choix que d’augmenter les dépenses publiques, ce qui en fait alourdit les charges fiscales ainsi que la non-compétitivité, et surtout de déverser, à l’aide des banques centrales un déluge gratuit de création monétaire pour alimenter le moteur économique. Il en résulte une croissance artificielle et surtout une augmentation folle du prix des actifs, avec une spéculation effrénée. En jouant au pompier pour l’économie réelle, les banques centrales allument des incendies sur les marchés financiers.
     
    Le taux de la dette française est passé en quelques mois de 0,6% à 1%. Quid s’il atteint son niveau long terme de 6% ? La banqueroute de la France, de Macron et de son gouvernement avec une explosion sociale à la clé ! Le Dow Jones a dévissé au plus bas de 6,6% le 5 février 2018. La hausse des salaires aux USA a fait craindre un retour de l’inflation et quatre ou cinq hausses d’intérêt par la Fed en 2018. Le taux de déjà 2,72% dans un pays ayant recours aux taux variables, laisse aussi entrevoir une explosion de la marmite états-unienne.

    La méga-crise mondiale qui se prépare a commencé en fait en 2000 sur le plan financier et économiquement en 1971 avec Nixon lorsqu’il a décidé la non convertibilité du dollar en or, ce qui équivalait à ouvrir la boite de Pandore du laxisme universel. Nous vivons donc depuis 2000, une politique cyclique des taux d’intérêt accompagnée d’une augmentation structurelle de l’hyper-endettement.

    En fait les gouvernements ne font qu’acheter du temps en repoussant l’échéance fatidique et en aggravant le problème. Même chose d’ailleurs pour l’invasion migratoire et le grand remplacement en cours ! Henri Queuille a de nombreux adeptes dans le monde ; très peu de De Gaulle, Churchill, Clemenceau ou Richelieu ! Macron ne peut être l’homme de la situation car formaté par la banque d’affaires et les « en même temps » de l’ENA !

    Quand les fondamentaux économiques, sociétaux, moraux et civilisationnels d’une société sont mauvais, on achète de l’or pour s’assurer, surtout pas de bitcoin, et l’on vote pour une Droite nationale unifiée, européenne en faisant la révolution conservatrice des valeurs !

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  • Trump et Macron à Davos : deux visions du monde

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    Par Jean Goychman, Conseiller Régional Maine-et-Loire 

    Le Forum mondial de l’économie de Davos s’achève. Quels enseignements et quelles conclusions en tirer ? Cette réunion annuelle à laquelle tout ce qui compte (ou croit compter) à la surface de la planète se fait un devoir de s’y montrer. Certains le font avec une certaine discrétion, d’autres d’une manière très ostensible. L’essentiel étant d’y être.

    Des avis partagés

    Les commentaires des journalistes sur le Forum de Davos sont rarement unanimes. De fait, chaque commentaire reflète un peu la conception que son auteur se fait de l’évènement. On peut y voir une version « grand public » des conférences du Club des Bilderberg, mais cela entraîne inévitablement sur le terrain du complotisme, mot redouté de tous les « bien-pensants ». On peut également le considérer comme une sorte de rendez-vous de la bienfaisance, qui permettrait aux puissants de ce monde d’échanger avec les humanistes soucieux du devenir de l’Homme et de la planète… Pour ma part, je pense que c’est incontestablement un grand rendez-vous mondialiste. Je le situe dans la lignée du colloque de Walter Lipmann, le précurseur en 1938, puis la Société du Mont Pellerin en 1946, suivie du Club des Bilderberg en 1954, et enfin le Forum de Davos, inauguré en 1971, juste deux ans avant la naissance de la Commission Trilatérale en 1973.

    Des centres de réflexion convergents dans leurs objectifs

    Tous ces « think-tanks » participent de la même idée, mais différent quelque peu sur les moyens de parvenir à réaliser leur objectif. En clair, il s’agit d’assurer au plan mondial la primauté de l’économie sur le politique. Ceci ne se fera que s’il existe une autorité mondiale, sorte de « gouvernement » dont les membres ne seront naturellement pas élus, mais se coopteront au sein d’un groupe auquel l’accès sera volontairement limité. Le fondateur du Club des Bilderberg, David Rockefeller, n’en a jamais fait mystère depuis plus de 25 ans. Le Forum de Davos est, sans l’avouer explicitement, dans la même lignée. La Commission Trilatérale, très influente au niveau de la Commission Européenne (puisque beaucoup de commissaires participaient à ses travaux) a continuellement « orienté » les travaux de Davos, notamment sur la généralisation des zones de libre échange, processus par lequel un monde globalisé devrait apparaître. Le problème essentiel auquel les tenants de la mondialisation – qui veulent installer ce gouvernement mondial – doivent faire face est le manque d’engouement des peuples envers une autorité qui ne pourrait que les priver de leur souveraineté. Feu Peter Sutherland, pilier du Forum de Davos, n’a pas ménagé ses efforts pour tenter de convaincre les gens qu’elle n’était qu’une illusion.

    Un nouveau clivage mondial apparaît

    Après la « guerre froide » de la seconde moitié du XXème siècle, une nouvelle ligne de fracture est en train d’apparaître dans le monde. Nous avons d’un côté une sorte d’élite mondialisée qui tire profit du libre échange généralisé, de la disparition des frontières et des mouvements migratoires et de l’autre, des peuples qui voient avec effroi leurs conditions de vie se détériorer. Les classes moyennes, issues du fameux ascenseur social que les démocraties avaient réussi à mettre en place ne fonctionne plus aujourd’hui. Le Forum de Davos met ce nouveau clivage en évidence.

    Emmanuel Macron incarne cette élite mondialisée de la finance et du libre échange. Il prône habilement la souveraineté européenne, ce qui est un moyen de faire disparaître celle des nations qui constituent cette Europe. Il emploie le slogan « France is back », ce qui ne veut strictement rien dire, mais qu’il faut interpréter comme un signal donné à l’élite pour dire que la voie est libre aux investissements étrangers. Il tient un discours en anglais (la langue de Davos à 95%) devant un public conquis d’avance et enchaîne sur un discours en français, dans lequel il veut rassurer les français, et uniquement eux, sur ses intentions. En clair, cela s’appelle un double-langage.

    De son côté, Donald Trump, qui a compris d’où venait le vent qui menaçait les mondialistes, prononce un discours très souverainiste, commençant par réaffirmer la supériorité du système américain et de la nation américaine, qu’il résume dans les mots « America first ». On peut noter que Trump n’emploie pratiquement jamais le terme « États-Unis » pour parler de son pays, mais celui d’« Amérique ». Cela marque son ancrage historique par un rappel de la « Doctrine de Monroe » (de fait, la doctrine de Monroe est antimondialiste car elle s’oppose à toute ingérence étrangère dans la politique américaine et constitue la base de l’isolationnisme américain. En clair, que chacun se débrouille…) qui établit d’une manière incontestable la souveraineté de l’Amérique et du peuple américain sur le continent.

    On constate une TOTALE OPPOSITION AVEC LE PRINCIPE MÊME DE LA MONDIALISATION que certains commencent à appeler « globalisation ». Notons également que Trump conçoit que chaque chef d’État d’un pays souverain fasse de même et défende les propres intérêts de son État et de son peuple.

    Le grand retour des peuples

    De fait, Donald Trump inscrit son discours dans la Charte des Nations Unies de 1946 (avant que l’ONU devienne mondialiste) et fait également référence à la « Charte de la Havane » qui jetait les bases d’un commerce équitable entre les nations, les importations et les exportations devant s’équilibrer. Ce discours, qualifié de « populiste » par ses adversaires, trouve cependant un écho de plus en plus visible. Il suffit de regarder en Europe pour voir que beaucoup de peuples désirent reprendre en main leurs destins respectifs et croient de moins en moins à la construction européenne telle qu’elle est orientée. Ils tiennent à garder leur souveraineté et le contrôle de leurs frontières. On voit également que, en plus des États-Unis, la Chine et la Russie tiennent a peu près le même discours.

    L’offensive du FMI et la future « guerre des monnaies »

    Emmanuel Macron le sait. Et c’est bien la raison pour laquelle il lance la proposition d’un FMI qui devrait contrôler la monnaie mondiale. Jusqu’à présent, ce rôle est dévolu de facto à la Réserve Fédérale américaine et au dollar, et ce depuis 1971, lorsque l’abandon de la convertibilité de cette monnaie avec l’or a permis à cette dernière d’imprimer de la monnaie papier sans limite.

    Emmanuel Macron sait parfaitement également que la Chine, la Russie, l’Iran et quelques autres pays tentent de faire émerger une autre monnaie internationale, afin de payer les transactions pétrolières. Or, la Chine est le premier importateur pétrolier du monde et c’est donc le dollar qui est directement menacé. De son coté, le FMI essaye de pousser en avant une autre monnaie, qui serait basée sur un panier de devises, et dont il exercerait le contrôle. Cela permettrait au fameux triptyque mondialiste (FED – FMI – Banque Mondiale) de garder la main.

    Quel résultat pour la cuvée « Davos 2018 » ?

    Ce Forum permet de constater, année après année, que la ligne de fracture entre les tenants du mondialisme et ceux du maintien de la souveraineté des États-nation apparaît de plus en plus nettement.

    Et le problème risque de se compliquer singulièrement pour les mondialistes en raison de la montée en puissance de pays comme la Chine et la Russie, bien décidés à ne pas céder aux sirènes de la globalisation.

    Jean Goychman 28/01/2018

    Source : Minurne

    https://www.polemia.com/trump-et-macron-a-davos-deux-visions-du-monde/

  • Les bobards de l’intervention occidentale en Libye et au Kosovo

    3237629871.jpgMarc Rousset

    Quelque chose est en train de bouger ou de changer dans le royaume de France. Il est ahurissant qu’ait pu paraître sur la page 18 entière du Figaro du samedi 3 février 2018 un dossier aussi accusateur et politiquement incorrect que l’interview de Rony Brauman, ex-Président de Médecins sans frontières, par le grand journaliste Renaud Girard, Normalien, adepte de la « Real Politik », épris très souvent de vérité et d’un sens minimum de l’honnêteté intellectuelle.

    Rony Brauman vient en effet de faire paraître son ouvrage intitulé : « Guerres humanitaires ? Mensonges et intox» (éditions Textuel). Cette chronique dans le premier quotidien français pourrait être le point de départ d’une commission d’enquête parlementaire française sur les mensonges politico-médiatiques lors de l’intervention en Libye. Les accusations de Rony Brauman sont d’autant plus graves que le Parlement britannique a mené une enquête qui a confirmé la réalité des bobards. L’ancien Président Obama a pu qualifier l’expédition en Libye, tant vantée pourtant par Hillary Clinton, de « plus grande erreur de sa présidence ».

    Les bobards dépassent en intensité ceux des armes de destruction massive de Saddam Hussein pour justifier l’intervention américaine en Irak. On peut mieux comprendre à la lumière de cet ouvrage l’indignation des Russes et le désir de Poutine de ne pas être de nouveau le dindon de la farce en Syrie.

    Contrairement à ce qui a été prétexté, la rébellion armée de Benghazi était parfaitement à même de se défendre et de protéger son territoire. Personne n’a jamais vu, à supposer qu’elle ait existé, la prétendue colonne de chars de Kadhafi. IL n’était de toute façon pas nécessaire de commencer une guerre ; de simples survols de la « colonne fantôme » ou des tirs d’arrêt auraient suffi.

    Le colonel Kadhafi qui prétendait dans ses discours enflammés aller chercher les opposants « ruelle par ruelle », n’avait pas les moyens d’écraser la rébellion de Benghazi. L’attaque de manifestants à Tripoli par les avions de Kadhafi n’a également jamais eu lieu. Sarkozy, Cameron et Obama ont pu cependant déclarer : « Un chef d’Etat qui envoie son aviation contre son peuple n’est plus digne de gouverner ; il doit partir ».

    De même les charniers de Benghazi et de Tripoli n’ont jamais existé. Le représentant de la ligue libyenne des droits de l’homme faisait pourtant état de six mille morts ensevelis à la hâte en une dizaine de jours. La quasi -totalité des médias, des hommes politiques et des intellectuels ont repris et divulgué en 2001 cette fausse information.

    IL y a ceux qui voient ce qu’ils croient et ceux qui, comme les patriotes, croient ce qu’ils voient. La guerre était en réalité voulue par l’Occident. IL s’est passé seulement 5 semaines entre la première manifestation à Benghazi du 15 février 2011 et l’attaque aérienne française du 19 mars. Toutes les tentatives de médiation (Union africaine, Turquie, Sénégal, Afrique du Sud) ont été repoussées. Voilà ce que le politiquement correct et l’infâme BHL appellent une guerre juste !

    A noter qu’il en en été de même pour la guerre déclenchée par l’Otan en mars 1999 qui a bombardé pendant 83 jours Belgrade et les populations civiles serbes alors que la  Serbie souhaitait reprendre le contrôle du Kosovo, son berceau mythique ancestral avec ses monastères, perdu le 28 juin 1389 face à l’empire ottoman lors de la bataille du Champ des Merles, envahi par l’immigration d’origine albanaise devenue majoritaire.

    La véritable raison de l’agression par l’hyper-puissance américaine était alors le désir de justifier le maintien de l’organisation militaire de l’OTAN, de narguer les Nations-Unies, la Chine, l’Europe et la Russie, d’affaiblir l’Europe en favorisant le multi-ethnisme et l’islam, de poursuivre l’expansion militaire à l’Est et d’implanter la plus grande base militaire hors des Etats-Unis de « Bondsteel » forte de 10 000 hommes.

    Le droit de l’hommiste Bill Clinton avait eu alors le toupet de dire : « Nous intervenons pour édifier un Kosovo pacifié et multi-ethnique ».

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  • Serpent de mer ?

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    par Louis-Joseph Delanglade

    Algérie, Maroc et Tunisie n’ont cessé depuis leurs indépendances de constituer un des grands sujets d’intérêt, voire de préoccupation ou d’inquiétude, de notre politique étrangère. D’ailleurs, à la suite de M. Giscard d’Estaing, pas un seul des présidents successifs n’a manqué de se rendre au Maghreb, dans tel ou tel des trois pays, parfois les trois, toujours pour des annonces de lendemains communs qui chantent. Une sorte de serpent de mer. Ce qui est nouveau avec M. Macron, si l’on en croit la tonalité de ses deux discours de Tunis (l’un aux députés tunisiens, l’autre aux Français de Tunis), c’est que le conditionnel serait plus satisfaisant : les lendemains pourraient chanter… 

    Si ses prédécesseurs ont tous souligné le côté souhaitable et même nécessaire de la coopération entre les rives nord et sud de la Méditerranée, M. Macron a le mérite d’avoir compris que, sauf à se contenter de mots,  cette coopération doit être structurée. Il a même envisagé la possibilité, dès cette année, d’une réunion euro-maghrébine à Paris, pour avancer dans ce sens. Mais il ressort aussi de ses propos, plus ou moins mais suffisamment pour se révéler dommageable, qu’il associe toujours l’Europe, sous sa forme bruxelloise, à la France et qu’il donne, même en y mettant les formes, des leçons aux uns et aux autres. 

    Pour réussir, une telle ambition politique doit d’abord être circonscrite. Sans remonter très loin dans le passé, il semblait en 2008, à en croire le très optimiste M. Sarkozy, que son Union pour la Méditerranée, forte de ses quarante-trois membres (vingt-huit Etats de l’U.E. et quinze d’Afrique du Nord, du Proche-Orient et d’Europe du Sud-Est) allait être le remède à tous les maux de la région. Dix ans après, c’est au mieux une usine à gaz. Projet trop ambitieux sans doute et surtout sans bases solides. En revanche, les données conjuguées de l’Histoire et de la géographie physique et humaine (ce dernier point est capital) incitent à envisager, avec les trois pays sus-cités, une forme d’union de la Méditerranée occidentale, à laquelle pourraient, devraient même, être conviés nos voisins européens d’Italie et d’Espagne. Diluer un tel projet en y associant d’autres pays d’Afrique ou d’Europe le viderait de son sens. 

    Pour réussir, il conviendrait aussi de se garder de tout néo-colonialisme idéologique. Or les discours tunisiens de M. Macron font la part trop belle à l’étalon de la bonne conduite démocratique. Sans doute peut-il paraître habile, à Tunis, de flatter le seul pays arabe qui ressemble un peu aux démocraties européennes. En revanche, la monarchie alaouite n’a aucune leçon à recevoir de M. Macron, pas plus d’ailleurs que le pouvoir algérien. Distribuer (ou pas) des bons points démocratiques à d’éventuels partenaires serait ridicule et contre-productif : comment ne pas comprendre en effet qu’au vu de la montée du salafisme toute logique démocratique et droit-de-lhommiste est dangereuse et, de toute façon, vouée à l’échec ? C’est, au contraire, en privilégiant relations et accords entre les Etats qu’on luttera efficacement contre l’islamisme, contre l’immigration sauvage et pour un développement harmonieux et apaisé de la zone. 

    Un peu plus de réalisme et de pragmatisme, un peu moins d’européisme et de démocratisme : cette condition nécessaire, mais pas forcément suffisante, s’impose à l’ambition méditerranéenne de M. Macron.

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  • Alep, Pyongyang, Davos… Vers la chute de l’Empire américain ?

    Par Michel Geoffroy, essayiste 

    L’année 2017 restera comme un grand tournant géopolitique que les médias de propagande se gardent bien de nous révéler : celui de la fin, en direct en quelque sorte, de la domination des Etats-Unis sur la scène mondiale.
    Les médias mainstream nous cachent ce tournant car c’est une mauvaise nouvelle pour la Super Classe Mondiale qui comptait sur la surpuissance américaine pour faire avancer son projet mondialiste !
    Analyse d’une chute en direct.

    Corée du Nord : le roi est nu

    Première étape, la Corée du Nord : un tout petit Etat de 25 millions d’habitants qui s’est doté non seulement de l’arme nucléaire mais de missiles intercontinentaux. Une nouvelle illustration de l’incapacité des Occidentaux à conserver leur monopole nucléaire, mais pas seulement.

    En effet, Donald Trump peut toujours prétendre avoir « un plus gros bouton » que Kim Jong Un. Mais tout le monde voit que les gesticulations américaines n’ont pas permis de mettre au pas la minuscule Corée du Nord. A la différence de 1962, lors de la crise des fusées de Cuba, où les Etats-Unis ont fait plier l’URSS, qui était un adversaire d’une toute autre dimension que le pays du matin calme, même en version soviétoïde. L’Amérique de Donald Trump en est même réduite à demander l’aide diplomatique de la Chine et de la Russie pour tenter de résoudre la crise !

    L’affaire coréenne ébranle surtout la crédibilité de la puissance américaine dans cette partie du monde au point d’inquiéter sérieusement l’allié japonais, qui songe à renforcer ses forces d’auto-défense et donc à revenir sur son pacifisme constitutionnel.
    L’onde de choc coréenne n’a donc pas fini de se propager en Asie, car tout le monde comprend que le roi est nu….

    Syrie : échec au roi

    Seconde étape, la fin de Daesch en Syrie du fait de l’intervention militaire russe, symbolisée par la reprise d’Alep.
    Alors que les Occidentaux en ont été bien incapables, d’autant qu’ils voulaient avant tout le renversement de Bachar El Assad et qu’ils n’hésitaient pas pour ce faire à s’appuyer sur des groupes islamistes comme Al Nosra, présentés comme des forces démocratiques d’opposition. Gribouille n’aurait pas fait mieux !
    La Syrie marque une nouvelle défaite stratégique des Etats-Unis dans leur prétention à imposer leur « nation-building », c’est-à-dire en réalité le chaos au Proche Orient. Une nouvelle défaite aussi pour tous ceux qui se sont embarqués dans la folle stratégie américaine et singulièrement la France, qui a perdu le peu d’influence qu’elle avait encore dans ce pays. Une belle performance française donc, dans un pays autrefois placé sous son mandat !

    L’intervention russe en Syrie fut non seulement décisive et « souveraine » car elle mit un coup d’arrêt à la déstabilisation occidentale de la Syrie. Elle apporte aussi la preuve que la Russie est de nouveau un acteur international à part entière avec lequel il faut désormais compter. D’autant que l’intervention militaire russe a démontré, au grand dam de l’OTAN, les très grandes capacités militaires de ce pays y compris dans les hautes technologies. Pendant que les frappes américaines continuaient de tomber à côté des cibles visées et de multiplier les « bavures »….

    Car, malgré l’enfumage médiatique permanent*, la puissance militaire américaine n’est plus ce qu’elle était. On finit par oublier par exemple que cela fait désormais 16 ans que les Etats-Unis pataugent en Afghanistan pour « lutter contre le terrorisme » : mais pour quel résultat exactement, sinon l’explosion du trafic de drogue ?

    Davos : le roi est mort vive le roi !

    Troisième étape : Davos en janvier 2018.
    Car contrairement à ce que nous serinent nos médias de propagande, la révélation de l’édition 2018 du Forum Economique Mondial de Davos n’était pas Emmanuel Macron, récitant avec application et en anglais son cours libéral de « réformes » et de « flexibilité », en bon élève de l’oligarchie.
    Non c’était la Chine qui donnait le ton y compris en matière de défense de l’environnement, d’autant que les Etats-Unis apparaissaient marginalisés avec leur retrait du Protocole de Paris !
    Le représentant chinois n’a-t-il pas affirmé en outre que « la Chine aspire à construire un monde ouvert, inclusif, propre et beau qui jouisse d’une paix durable, de la sécurité universelle et d’une prospérité partagée. Ayant cela à l’esprit, le gouvernement chinois assume aujourd’hui davantage de responsabilités à l’égard de la paix et du développement du monde » ? Se payant donc le luxe de reprendre à son compte, mais au second degré, le discours habituel des Occidentaux.
    Une Chine qui, avec les autres Brics , déconstruit en outre patiemment la domination du dollar et desEtat-Unis dans les institutions financières internationales.

    A Davos on parle toujours anglais, mais désormais avec un fort accent chinois ou indien.

    Bienvenue dans le nouveau monde !

    Le XIXe siècle fut européen et anglais. Le XXe siècle fut américain. Mais, à l’évidence, le XXIe siècle sera différent : peut-être chinois mais surtout, comme on dit, « multipolaire », ce qui signifie que les Occidentaux n’auront plus les moyens d’imposer aux autres civilisations leurs intérêts et leurs lubies idéologiques. Et que les Etats-Unis vont perdre leur statut de surpuissance.

    Cela permet d’ailleurs de comprendre la signification réelle des critiques médiatiques récurrentes portées des deux côtés de l’Atlantique contre la personne de Donald Trump : elles servent à essayer de cacher la nouvelle donne stratégique du monde aux Occidentaux, en faisant de Donald Trump un bouc émissaire.
    Car ce n’est pas à cause de la prétendue « folie », « imprévisibilité » ou « maladresse » de son actuel Président, que les Etats-Unis perdent leur leadership. C’est tout simplement parce que nous changeons d’époque et parce que les rapports de force mondiaux ne sont plus les mêmes. Mais chut ! il ne faut pas réveiller les autruches occidentales.
    Lors de son discours sur l’Etat de l’Union, le 30 janvier dernier, le Président Trump a ainsi affirmé « nous pouvons tout faire », dans une sorte de remake du « Yes we can » de son prédécesseur Barak Obama. Mais avec le nouveau monde qui vient, cette méthode Coué a peu de chances de fonctionner.
    Et il serait temps que les Européens en prennent conscience, au lieu de continuer de se placer à la remorque d’un Oncle Sam de plus en plus vieillissant.

    Michel Geoffroy
    04/02/2018

    * surtout à destination des Européens : il suffit pour s’en persuader de regarder les programmes des télévisions généralistes !

    https://www.polemia.com/alep-pyongyang-davos-vers-la-chute-de-lempire-americain/

  • La Russie, centre de contre-culture

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    Ex: http://www.dedefensa.org

    Des sites russes d’inspiration nettement proche de l’Église chrétienne orthodoxe diffusent les résultats d’une enquête sur l’évolution des opinions concernant des questions sociétales extrêmement présentes aujourd’hui. Les résultats sont évalués sur un temps assez long, sur les vingt années qui nous séparent de 1998, ce qui permet d’avoir une indication de tendance profonde. D’autres précisions, venues d’autres sources complètent le travail avec d’autres précisions dans les mêmes domines. Le chiffre le plus marquant est celui de l’évolution du nombre d’avortements, passant en 25 ans de 5 millions (en 1993) à 600 000 (en 2017), et cela accompagnant une évolution également remarquable dans le jugement des personnes qui ont été interrogées pour l’enquête : le pourcentage des personnes jugeant l’avortement “inacceptable” est passé de 12% en1998 à 35% en 2017, – alors que cette pratique était elle-même institutionnalisée durant la période communiste (sauf pendant la période 1936-1955). Tous les autres résultats sur les questions sociétales vont dans le même sens.

    Le fait que cette enquête se fasse sur ce “temps assez long” est d’une réelle importance, surtout pour la Russie. Il permet une comparaison entre la Russie post-URSS “occidentalisée” type-Eltsine des années 1990 et celle d’aujourd’hui. Outre les conditions économiques, son évolution culturelle (et donc psychologique) se déplace exactement à l’inverse de la politique générale suivie dans le bloc-BAO, sous l’impulsion du Système.

    C’est le site Orthochristian.com, version anglaise du site en russe Pravoslavie.ru, qui publie le texte (le 12 janvier 2018) sur cette enquête et les divers à-côtés.

    « La proportion de citoyens russes qui considèrent l'avortement comme inacceptable a triplé au cours des 20 dernières années, passant de 12% à 35%. La condamnation de l’adultère et des relations homosexuelles a également augmenté de manière significative, selon les données d'un récent sondage sociologique du Levada Center. Selon les experts, le changement dans l'opinion publique atteste du renforcement des valeurs familiales traditionnelles, rapporte Pravoslavie.ru.

    » L'enquête nationale réalisée fin décembre 2017 a montré que la majorité des Russes (68%) condamnent les relations sexuelles extra-conjugales, alors que seulement 50% les condamnaient en 1998. Ce pourcentage de 2017 comprend 77% de femmes et 57% d'hommes. Les personnes interrogées qui désapprouvant les relations homosexuelles sont passés de 68 à 83% au cours de la même période, avec seulement 1% de différence entre les hommes et les femmes.

    » En ce qui concerne le sondage sur l’avortement (jugé inacceptable par 35% des sondés contre 12% en 1998), le pourcentage des réponses est équivalent selon les situations économiques, y compris st dans le cas des familles à faible revenu. Les femmes ont adopté une position plus stricte, avec 37% condamnant l'avortement dans tous les cas, contre 31% des hommes. Aucune différence n'a été observée en ce qui concerne l'âge de la femme qui répond.

    » Karina Pipia, sociologue du Centre Levada, a noté que les chiffres démontrent une tendance générale conservatrice dans la nation, bien que les répondants des petites villes et des villages soient plus fidèles à l'avortement en raison du faible revenu. Le président de la Société russe des obstétriciens-gynécologues, Vladimir Serov, a déclaré au journal Izvestia que les avortements ont diminué de 800% en Russie au cours des 25 dernières années, passant d'environ 5 millions à 600 000 chaque année.

    » Cette évolution a été facilitée par un certain nombre de mesures, notamment le soutien économique de l'État aux familles, la création de centres de soutien aux femmes enceintes en difficulté, le développement de la contraception et le développement de l'éducation sur les dangers de l'avortement. Le directeur scientifique de l'Institut indépendant de la famille et de la démographie Igor Beloborodov considère que le changement d’opinion publique sur l’avortement est le résultat de la politique gouvernementale et du travail éducatif de l'Église orthodoxe russe.

    » Alors qu'il y a eu une tendance positive à la diminution du nombre d'avortements, cet acte terrible reste légal en Russie, avec environ 2 000 enfants tués chaque jour. L'Église et diverses sociétés orthodoxes organisent régulièrement des manifestations pro-vie à Moscou et dans tout le pays. Le mouvement “Pour La Vie !” a organisé hier (11 janvier 2018) une cérémonie symbolique avec 2 000 bougies allumées durant une moleben dans une église de Moscou, pour symboliser les enfants perdus tous les jours du fait des avortements. En outre, plus d'un million de signatures ont été recueillies dans toute la Russie l'année dernière, appelant à une interdiction législative de l'avortement. »

    Le commentaire que nous allons faire écarte absolument tout débat de fond sur les diverses questions qui sont abordées (avortement, homosexualité, concubinage, etc.). Ce qui nous intéresse, c’est la question des tendances profondes qu’illustrent ce sondage et les autres événements cités. Le fait que le site rapportant la chose d’une manière favorable soit chrétien orthodoxe n’est pas indifférent : le poids de l’Église chrétienne orthodoxe russe, autant que la politique familiale et sociétale du gouvernement depuis les premières années-Poutine, jouent un rôle considérable dans l’évolution constatée. Il n’empêche que cette évolution n’apparaît pas forcée, mais bien facilitée par ces politiques institutionnelles. A côté des agitations souvent très médiatisées, – et pour cause, – des minorités pro-occidentalistes toutes suspectes d’“intelligence avec l’ennemi”, il existe aujourd’hui en Russie un accord profond entre la population, sa direction politique et sa hiérarchie religieuse. Cet accord est une affirmation de type néo-conservateur, dans le vrai sens de l’expression exactement contraire au “neoconisme” US qui est un parfait usurpateur du sens des mots et des choses, – rien pour nous étonner, dans cela.

    Par conséquent, il nous paraît peu indiqué de monter tel ou tel procès indigné sur ce parti-pris ici ou là, ni d’éditos vengeurs sur “ces populations rétrogrades”, ces “fachos-réacs’” et toute cette saltimbanquerie, – ce néologisme pour exprimer l’épuisement de nos âmes poétiques devant ce traquenard où tombent tant d’esprits aiguisés. Ce qui nous intéresse c’est l’essentiel, savoir les positions et les forces s’exerçant par rapport au Système, pour ou contre. Il faut laisser notre emportement affectiviste courant de croire à la centralité du débat sociétal pour admettre cette évidence que ce débat sociétal fait partie de la stratégie considérablement puissante du Système, et que c’est par conséquent en fonction de ce fait central (la stratégie du Système) et rien d’autre qu’il faut déterminer, affirmer et assurer sa position.

    Dès lors, le constat est le suivant : la Russie est devenue, en profondeur d’elle-même et en cela retrouvant sa tradition, un centre de contre-culture face à la postmodernité et le Système. Il est évident que les autorités politiques et religieuses l’y poussent ; avec une direction politique qui est aussi radicale dans les domaines culturel et social, avec effet sur le sociétal, qu’elle est modérée dans le domaine économique par rapport par rapport à l’“offre” pressante du bloc-BAO d’adopter ses références-Système ; avec une hiérarchie religieuse extrêmement pugnace dans la défense des intérêts culturels russes dans le sens de la tradition... Les accusations de corruption que colportent régulièrement les porte-voix de la communication-Système contre ces directions n’ont pas d’effets de rupture dans la mesure où cette corruption, qu’elle apparaisse ou pas du point de vue vénal, ne touche pas le niveau psychologique. (En aucun cas, on ne peut en dire autant des élites-Système du bloc-BAO.)

    (De même, les accusations d’“autoritarisme” qui fondent la stratégie antirussistes du bloc-BAO n’ont d’autres effets que de mettre en lumière la position d’agonie accélérée dans le désordre et le nihilisme du “modèle démocratique” du bloc-BAO et du Système. C’est dans ce contexte qu’il faut poser un jugement.)

    Cette situation implique effectivement que la Russie constitue non plus un obstacle, mais un véritable “barrage culturel” contre la tentative permanente d’invasion de la culture-Système dont le programme implique l’équation déstructuration-dissolution-entropisation (dd&e). Du fait même de cet antagonisme, et quoi qu’on pense selon la moraline courante de façon parcellaire et cloisonnée de toutes ces positions et options, la situation générale russe est perçue comme s’opposant à la poussée dissolvante du Système et devient de ce fait, par simple logique antagoniste, complètement structurante pour la Russie elle-même. Cette perception du Système ne peut aller qu’en s’amplifiant parce qu’elle se nourrit à l’antirussisme qui lui-même se renforce de la perception qu’il induit : logique fermée parfaite.

    Pour autant, il ne faut pas conclure que les Russes offrent un “contre-modèle” : leur contre-culture est uniquement défensive et d’ailleurs ne prétend à rien d’autre, ni ne peut prétendre à rien d’autre car c’est effectivement dans le mode défensif qu’elle est réellement efficace en mettant en évidence les outrances et les vices de l’adversaire. La Russie n’est pas en position d’offrir un “contre-modèle” parce qu’elle n’a pas les instruments pour le faire, ni encore moins la capacité conceptuelle. (Personne n’a d’ailleurs cette capacité conceptuelle ni “les instruments” pour l’opérationnaliser, bien entendu : nous sommes en attente de la chute du Système.) La Russie servant donc de “barrage culturel” a comme véritable fonction opérationnelle de faire s’épuiser le Système dans son hostilité à son encontre, et par conséquent d’accélérer son propre effondrement en cours. Tout cela trace une certaine situation d’équilibre pour la Russie dans laquelle Poutine occupe la place qui convient, – ce qui explique aussi bien sa popularité que les intentions de vote pour l’élection présidentielle (actuellement, 81,1% en faveur de Poutine).

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2018/02/03/la-russie-centre-de-contre-culture-6023272.html

  • La guerre frauduleuse de l’OTAN au nom des femmes

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    Par George Szamuely, chargé de recherches principal au Global Policy Institute de la London Metropolitan University 

    Dans un récent article du Guardian intitulé « Why NATO Must Defend Women’s Rights » (Pourquoi l’OTAN doit défendre les droits des femmes), le secrétaire général de l’agence, Jens Stoltenberg, et la star de cinéma Angelina Jolie affirment que « l’OTAN a la responsabilité et l’occasion d’être un défenseur de premier plan des droits des femmes ». En outre, elle « peut devenir le chef de fil militaire mondial en matière de prévention et de réponse à la violence sexuelle lors des conflits ». Tous deux se sont engagés à identifier « les moyens par lesquels l’OTAN peut renforcer sa contribution à la protection et à la participation des femmes dans tous les aspects de la prévention et de la résolution des conflits ».

    L’association d’un bureaucrate de l’OTAN et d’une actrice de cinéma célèbre pourrait paraître étrange à première vue. Cependant ce partenariat a nécessité beaucoup de temps. Il y a quelques années, l’OTAN, toujours à la recherche d’une raison pour justifier son existence, sans parler de son expansion constante, a trouvé une nouvelle raison d’être : elle serait la championne mondiale des femmes. « Réaliser l’égalité entre les genres est notre tâche collective. Et l’OTAN fait sa part » a déclaré Mari Skåre, la représentante spéciale pour les femmes, la paix et la sécurité de l’OTAN, en 2013. En mars 2016, lors de la Journée internationale pour les droits des femmes, l’OTAN a organisé une conférence dite « Barbershop Conference » sur l’égalité des genres. Stoltenberg a saisi l’occasion pour déclarer que l’égalité des sexes était une question terriblement importante pour l’OTAN, parce que « l’OTAN est une organisation basée sur des valeurs et aucune des valeur fondamentales de l’Alliance – libertés individuelles, démocratie, droits et l’homme et primauté du droit – ne fonctionne sans égalité ». La diversité est une source de force. « Nous avons appris en Afghanistan et dans les Balkans qu’en intégrant la question du genre dans nos opérations, nous faisons une différence tangible dans la vie des femmes et des enfants » a expliqué Stoltenberg. Il a souligné que l’OTAN est fière de son bilan en matière d’intégration dans son travail des perspectives de genre. En novembre dernier, Stoltenberg a remis ça : « L’autonomisation des femmes n’est pas seulement la bonne chose à faire, c’est la chose intelligente à faire : cela rend les pays plus sûrs et plus stables. L’OTAN est déterminée à faire une différence. »

    L’OTAN a en effet fait une différence mais pas en autonomisant les femmes. Lorsqu’elle n’est pas occupée à bombarder, à tuer, à faire sauter des ponts et des bâtiments, à détruire des réceptions de mariage, à dynamiser des djihadistes, à provoquer des flots de réfugiés et à ruiner les vies d’innombrables femmes, l’OTAN organise des points de presse onctueux, des conférences d’auto-satisfaction et publie des articles comme celui de Stoltenberg / Jolie, cherchant à présenter une coalition militaire gargantuesque de 29 pays comme une organisation caritative d’aide aux nécessiteux.

    C’est là qu’Angelina Jolie entre en scène. Jolie est une ambassadrice de bonne volonté du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et, à ce titre, elle parcourt le monde pour reprocher à la « communauté internationale » de ne pas faire assez pour résoudre les crises humanitaires. Son point de vue sur ces crises est systématiquement le même que celui de l’OTAN. « Il est important que nous intervenions en temps opportun » a-t-elle expliqué un jour, « diplomatiquement si nous le pouvons, par la force si nous le devons ». En octobre 2011, après sept mois de bombardements incessants, Jolie s’est précipitée en Libye et a salué avec enthousiasme la « révolution » libyenne.

    « Je suis ici […] au nom du peuple libyen pour lui témoigner ma solidarité. Je pense que c’est une révolution au nom des droits de l’homme, je pense que c’est ce que ces gens ont vraiment fait et ce qu’ils ont réclamé, et il faut les aider à mettre en œuvre ces nouvelles lois et à assurer l’avenir de leur pays. »

    Parfois, c’est un enthousiasme à couper le souffle pour la « révolution » parfois c’est un plaidoyer larmoyant pour une « intervention humanitaire » – Angelina Jolie est tout sauf cohérente dans sa défense de l’usage occidental de la force. À propos de la Syrie, Jolie a déclaré qu’ « une certaine forme d’intervention est absolument nécessaire ». Elle s’est moquée des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU qui s’opposaient à une intervention. « Je suis convaincue que le recours au droit de véto, lorsque vous avez des intérêts financiers dans le pays, devrait être remis en question et qu’un véto contre une intervention humanitaire devrait être remis en question » a-t-elle déclaré dans une interview. Jolie ne faisait bien sûr que reprendre les paroles violentes de l’administration Obama. Rappelez-vous la tirade de Susan Rice après le veto de la Russie et de la Chine contre une résolution de février 2012 du Conseil de sécurité appelant Bachar al-Assad à se démettre et l’armée syrienne à rentrer dans ses casernes. Rice, alors représentante permanente pour les États-Unis à l’ONU, a qualifié les vétos de « dégoûtants et honteux ». Les pays « qui ont potentiellement bloqué le dernier effort pour résoudre ce problème pacifiquement […] auront du sang sur les mains ».

    Ce genre d’attaque contre les membres du Conseil de sécurité qui recourent au droit de véto est devenu un incontournable de tous ceux qui prônent l’intervention humanitaire. Par exemple, l’ancien président français François Hollande a déclaré à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2013 que lorsque des atrocités massives ont lieu, les membres permanents du Conseil de sécurité devraient renoncer à leur droit de véto :

    « Les Nations unies ont la responsabilité d’agir. Et chaque fois que notre organisation se révèle impuissante, c’est la paix qui en paie le prix. C’est pourquoi je propose que les membres permanents du Conseil de sécurité définissent un code de bonne conduite et que dans l’éventualité d’un crime de masse, ils puissent décider collectivement de renoncer à leur droit de veto. »

    Agir, bien sûr, c’est agir militairement. Cela ne signifie jamais, par exemple, la levée des sanctions afin que la nourriture, le pétrole, les fournitures médicales puissent passer. Au contraire, si une action militaire est écartée, les humanitaires demandent immédiatement un durcissement des sanctions. Les interventionnistes comme Hollande, Rice et autres n’expliquent jamais pourquoi il faut que les membres permanents de l’ONU renoncent à leur droit de véto si la bonne ligne d’action est si évidente. L’hypothèse non énoncée est que toute réticence à sanctionner l’usage de la force ne peut être motivée que par des fautes morales comme la cupidité, l’égoïsme, l’ambition politique ou le manque de compassion.

    L’insensibilité de la soi-disant communauté internationale était le message du film qu’Angelina Jolie a écrit et réalisé sur la guerre de 1992-1995 en Bosnie, Au pays du sang et du miel. Le film, dit-elle, « pointe du doigt la communauté internationale, qui aurait dû intervenir beaucoup plus tôt dans la guerre de Bosnie ». Elle s’enorgueillit que Richard Holbrooke et Wesley Clark aient fait partie des experts qu’elle a consultés pour faire le film, deux personnalités qui ont joué des rôles importants dans la dévastation de la Bosnie et du Kosovo. Le film, comme on peut s’y attendre, met en scène de méchants Serbes persécutant d’innocents musulmans. À la question de savoir si son film aurait pu être un petit peu plus équilibré, Jolie a répondu : « Le fait est que la guerre n’était pas équilibrée. Je ne pouvais pas réaliser un film où c’est 50–50. C’est inexact par rapport à ce qui s’est passé. » C’est des trucs standards de l’OTAN, en particulier la partie concernant l’intervention militaire de cette dernière, qui aurait finalement amené la paix en Bosnie.

    Jolie est utile à l’OTAN non seulement parce qu’on peut compter sur elle pour faire écho aux justifications de l’Alliance pour sa solution favorite à tout problème, à savoir la menace de recourir à la force. Jolie est le visage glamour de la nouvelle campagne de l’OTAN. Celle-ci voudrait nous faire croire qu’il ne s’agit pas seulement d’éclairer les sociétés arriérées mais nous aussi, citoyens des États-membres, en nous informant sur quelque chose dont nous n’avions apparemment pas conscience jusque là : les violences sexuelles se produisent en temps de guerre. Le remède évident – faire tout ce qui est possible pour éviter la guerre – n’est pas celui que l’OTAN ou Jolie privilégient. On ne peut pas vraiment s’attendre à ce que l’OTAN prône elle-même sa disparition. La langue de l’OTAN, c’est menacer et défendre l’action militaire tout en déplorant en termes larmoyants ses conséquences prévisibles, à savoir les crimes de guerre, y compris les crimes sexuels.

    En avril 2014, Jolie a arpenté les Balkans avec le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, visitant le mémorial de Srebrenica à Potocari en Bosnie. Au cours de sa visite, Jolie a déclaré « Le recours au viol comme arme de guerre est un des crimes les plus cruels et les plus brutaux contre les civils. C’est du viol si brutal, avec une violence si extrême, qu’il est même difficile d’en parler. » Hague et Jolie ont lancé une campagne commune sous le titre de « Prévenir la violence sexuelle en situation de conflit » dont le but était de « lutter contre la culture de l’impunité, veiller à ce que davantage d’auteurs soient traînés en justice et garantir un meilleur soutien au survivants. Nous faisons campagne pour alerter l’opinion publique, mobiliser une action mondiale, promouvoir la cohérence internationale et accroître la volonté et la capacité des États à faire plus. »

    Hague a expliqué sérieusement : « J’ai commencé cette campagne avec Angelina Jolie parce que la politique ne doit pas se limiter à traiter des crises urgentes – elle doit aussi améliorer la condition humaine. » Puis Hague s’est échauffé sur son thème : « Des dizaines de milliers de femmes, de fillettes et d’hommes ont été violés pendant la guerre en Bosnie. Nous sommes venus ici pour attirer l’attention du monde sur leur quête de justice et pour appeler à une action mondiale pour mettre fin une fois pour toutes à l’utilisation du viol comme arme de guerre. » Dans une interview à la BBC, Hague a affirmé que les violences sexuelles dans les conflits étaient « l’un des grands crimes de masse du XXe et du XXIe siècle (…) Cela devient de pire en pire – le viol en zone de guerre, utilisé systématiquement et délibérément contre les populations civiles ».

    Hague était bien sûr ministre britannique des Affaires étrangères pendant les bombardements de l’OTAN en 2011 sur la Libye. Inutile de dire que l’OTAN n’a rien fait pour aider les femmes en Libye. Au contraire : des milliers de femmes ont perdu la vie en raison des bombes humanitaires de l’OTAN et de Hague. L’OTAN a détruit le gouvernement, la loi et l’ordre public, les institutions qui, avant son intervention, avaient protégé les femmes libyennes des crimes sexuels. Le plus frappant, l’OTAN a aidé à remettre peut-être des millions de femmes dans les mains d’ISIS. Voici un compte-rendu du record du gouvernement d’ISIS en Libye établi par Human Rights Watch (un organisme pro-interventionniste fiable) dans son rapport de 2017 sur la Libye : « Au cours du premier semestre de 2016, des combattants loyaux à ISIS contrôlaient la ville côtière centrale de Syrte et soumettaient les résidents à une interprétation rigide de la Charia qui incluait des flagellations publiques, l’amputation de membres et des lynchages publics, laissant souvent les corps des victimes exposés. »

    Ne vous faites pas de souci : en juin 2014, Hague et Jolie ont co-organisé à Londres un grand Sommet mondial de trois jours pour mettre fin à la violence sexuelle. Parmi les participants, le secrétaire d’État américain John Kerry et le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Selon un rapport, le sommet a coûté £5.2 millions pour accueillir les hôtes. La facture des repas seule s’est élevée à plus de £299 000, tandis que les dépenses totales en taxis, hôtels et transport ont atteint £576 000. Jolie a déclaré :

    « Nous devons briser cette culture de l’impunité et faire de la justice la norme, et non l’exception, pour ces crimes. Nous avons besoin de volonté politique, reproduite dans le monde entier, et nous devons traiter ce sujet en priorité. Nous avons besoin de voir un véritable engagement et de nous attaquer aux pires auteurs, de financer une protection adéquate pour les personnes vulnérables et d’intervenir pour aider les pays les plus touchés. Nous avons besoin que toutes les armées, les troupes de maintien de la paix et les forces de police reçoivent une formation sur la prévention de la violence sexuelle dans les conflits. »

    Punir les auteurs de violences sexuelles semble assez louable. Le problème est que le bilan de l’OTAN en matière d’accusations incendiaires et d’échec à les étayer par des preuves sérieuses n’inspire pas vraiment confiance. Pendant la guerre de Bosnie, par exemple, les médias ont rapporté de manière obsessionnelle l’utilisation du viol comme instrument de guerre. En 1992, la délégation parlementaire européenne de Mme Ann Waburton a estimé que 20 000 viols avaient déjà eu lieu en Bosnie. En janvier 1993, Newsweek a publié une long article de couverture accusant les Serbes du viol de plus de 50 000 femmes, pour la plupart musulmanes, dans le cadre de « programmes délibérés visant à imposer aux femmes musulmans des bébés serbes non désirés ».

    Des enquêtes systématiques sur le sujet ont cependant fourni des résultats insuffisamment spectaculaires pour les intégrer à l’article. Le 29 janvier 1994, le secrétaire général de l’ONU a publié un rapport sur les viols en ex-Yougoslavie, y compris en Bosnie et en Croatie, basé sur une étude de la Commission d’experts des Nations unies. Le rapport a trouvé « 126 victimes, 113 incidents, 252 auteurs présumés, 73 témoins ». Le rapport indiquait également que « certains cas de viol » étaient « à l’évidence le résultat d’un comportement individuel ou en petit groupe, sans preuve de responsabilité du commandement. D’autres pourraient faire partie d’un schéma général. En raison de la diversité des facteurs, un tel schéma peut mener à la conclusion qu’il existait une politique de viol systématique, mais cela reste à prouver ».

    Les allégations de viols de masse étaient une composante essentielle de la campagne de propagande de l’OTAN pendant le bombardement de la Yougoslavie en 1999. Le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook a régalé le public avec des contes sordides de Serbes forçant les femmes « à subir des ‘viols systématiques’ dans un camp militaire de Djakovica. » Clare Short, ministre britannique du Développement international, ajoutait que les viols étaient « délibérément commis devant les enfants, les pères et les frères ». Le ministère britannique des Affaires étrangères a poursuivi en prétendant avoir découvert encore trois autres camps de viol : « Des réfugiés ont rapporté des viols orchestrés à Globocica, Urosevac et entre le Kosovo et l’Albanie. » Ensuite, lorsqu’il fut trop tard pour s’en préoccuper, les médias, penauds, ont admis que les histoires de camps de viol, comme la plupart des allégations de l’OTAN, étaient des mensonges. Le Washington Post a rapporté que « les accusations occidentales selon lesquelles il y avait des camps de viol gérés par les Serbes dans les villes de Djakovica and Pec, et des allégations mal sourcées dans certaines publications selon lesquelles les Serbes s’adonnaient à la mutilation des vivants et des morts – y compris la castration et la décapitation – se sont toutes avérées fausses ». Même Fred Abrahams, de Human Rights Watch, qui avait travaillé comme enquêteur pour le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, a admisdans son témoignage qu’il n’avait trouvé aucune preuve à l’appui des accusations incendiaires de camps de viol.

    Pourtant, l’OTAN n’a pas hésité. Au cours de sa campagne suivante, celle dirigée contre la Libye, les histoires de viol ont fait leur apparition quelques jours après le lancement des premières bombes. Susan Rice, la représentante permanente des États-Unis à l’ONU, a informé le Conseil de sécurité que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi délivrait du Viagra à ses soldats afin de les aider à commettre des viols de masse. Même si Rice n’a présenté aucune preuve à l’appui de ses affirmations, son accusation a été suffisante pour que le procureur du Tribunal pénal international, Luis Moreno-Ocampo, annonce qu’il disposait d’« informations confirmant que c’était la politique libyenne de violer ceux qui s’opposent au gouvernement. Le viol est un nouvel aspect de la répression ». Moreno-Ocampo a même accepté comme confirmée l’histoire du Viagra de Rice : « Nous trouvons certains éléments confirmant cette question de l’acquisition de médicaments de type Viagra comme outil politique. Ils ont acheté des conteneurs avec des produits pour augmenter la possibilité de violer et nous recevons des informations détaillées confirmant cette politique. »

    Au bout du compte, comme on pouvait s’y attendre, il s’est avéré que les allégations de viol de l’OTAN étaient totalement inventées. Donatella Rovera, conseillère principale pour les réponses aux crises à Amnesty International, a rapporté que l’organisation « n’avait trouvé aucune preuve ni une seule victime de viol, ni un médecin qui connaissait quelqu’un ayant été violé ». Rovera a également rejeté l’histoire du Viagra. Elle a déclaré que « des rebelles en relation avec les médias étrangers à Benghazi avaient commencé à montrer aux journalistes des paquets de Viagra, affirmant qu’ils venaient de chars incendiés, même si la raison pour laquelle ces paquets n’ont pas brûlé n’est pas claire ».

    Bien qu’une allégation après l’autre se soit révélée fausse, l’OTAN continuera à les émettre, s’emparant de tout ce qui fait la question brûlante du moment. L’OTAN ne fait rien pour les femmes et ne fait rien pour mettre fin aux crimes sexuels, que ce soit dans ses États-membres ou ailleurs dans le monde. Ce que l’OTAN fait bien, grâce à son mécanisme sophistiqué  de relations publiques alimenté par plusieurs millions de dollars, est de s’emparer de problèmes hautement émotionnels comme le viol et de les transformer en justifications pour obtenir des budgets plus élevés, davantage d’armes, plus de déploiements dans un plus grand nombre de pays et, à la fin, une action militaire.

    George Szamuely 11/01/2018

    Article original en anglais : NATO’s Fraudulent War on Behalf of Women, publié le 11 janvier 2018. Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker francophone. La source originale de cet article est Mondialisation.caCopyright © George Szamuely, Mondialisation.ca, 2018.

    https://www.polemia.com/la-guerre-frauduleuse-de-lotan-au-nom-des-femmes/

  • Géopôles avec Jean Messiha (FN) : Le Tiers-Monde à la conquête de l’Europe ?

  • DJIHADISTES CONDAMNÉS À MORT : VAE VICTIS !

    Le gouvernement a tenu des propos sensés à propos des islamistes « français » arrêtés en Syrie et en Irak, ce qui lui a valu une avalanche de critiques de la part de tout ce que la bien-pensance compte de consciences éclairées. C’est sans doute pour se racheter auprès de ceux-là que le ministre de la Justice, une dame Belloubet, a fait part à BFM TV d’une ferme résolution : si des djihadistes français devaient être condamnés à mort, l’État français interviendrait. Ou l’art de dire des énormités.

    Quoi qu’en pense cette dame, ces gens ne sont pas français. Leur nationalité théorique ne change rien à l’affaire. Qu’on les laisse donc réfléchir à la question. Mais encore, méritent-ils la moindre commisération de la part d’un pays qu’ils ont renié ? Ces combattants d’Allah ont beau exprimer – pour certains – des regrets de circonstance, ils n’en demeurent pas moins des ennemis qui ont décidé, un jour, de prendre les armes aux côtés d’un groupe terroriste et criminel international. Un peu comme on devenait pirate au XVIIIe siècle, et qu’on attaquait les navires de son pays d’origine. Lorsqu’on prend les armes contre son pays – rappelons que la France était engagée en Irak et que nos aviateurs s’en sont donné à cœur joie -, on ne peut pas réclamer l’assistance de ce même pays une fois vaincu. Vae victis !

    La guerre n’est pas un jeu vidéo. Dans ce conflit sont tombés des hommes de chair et de sang. Ils ont souffert dans leur corps et dans leur âme. Ils ont combattu l’hydre islamiste. Ils ont donné leur vie, et avec la leur, trop souvent, celle de leurs familles. Les ressortissants français qui les ont aidés n’ignoraient rien de ce qui se passait là-bas. Soit authentiques musulmans fanatiques, soit petites racailles en quête d’aventure au désert, ils assument leurs actes, un point c’est tout. Et, si l’on nous permet un propos que désavouerait un ministre, nous en débarrasser est une excellente chose.

    Alors, pourquoi cette déclaration ? La France étant la patrie des droits de l’homme (c’est bien connu), elle doit faire honneur à sa réputation de lutte sans relâche contre la peine de mort. Sortez les violons. Le ministre n’échappe pas à la règle. Mais son propos est tout bonnement absurde, et pourrait bien ridiculiser son auteur. Voici un pays, la Syrie, avec lequel nous avons rompu toute relation diplomatique. Pour rester fidèle à notre suzerain américain, nous avons renié les liens millénaires qui nous unissaient au Levant. Au sein de ce pays, dont le régime de Macron insulte quotidiennement le président légitime, la zone kurde a fait sécession de fait et n’applique pas la peine de mort. Qui ira donc, en Syrie, discuter et négocier du sort de quelques terroristes justement condamnés, et avec qui ?

    En Irak, sous influence américaine, la situation n’est guère plus simple. Notre influence y est nulle, et les Irakiens ont sans doute autre chose à faire que d’écouter un obscur chargé d’affaires français qui plaiderait la cause d’un ou deux criminels promis à la potence à cause de leurs actes. Ce raisonnement est celui d’une puissance coloniale qui croit encore pouvoir agir au Moyen-Orient comme elle le ferait envers un tyranneau africain dont elle soutient le trône vacillant. Il ne fonctionnera pas, parce que les gouvernants locaux ne savent même plus où est la France. Elle s’est lamentablement effacée derrière l’Oncle Sam, lui-même éclipsé par la puissance russe dans la région.

    Un peu de bon sens. Laissons ces misérables là où ils sont, là où ils ont voulu aller. C’est la dure loi du vaincu.

    http://www.bvoltaire.fr/djihadistes-condamnes-a-mort-vae-victis/