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géopolitique - Page 438

  • Bernard Lugan : « Les investisseurs n’ont pas confiance dans l’avenir de l’Afrique »

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    Par Bernard Lugan, historien et spécialiste de l’Afrique ♦

    Découvrez ci-dessous l’éditorial du numéro 103 (juillet 2018) de L’Afrique Réelle, lettre d’information proposée par Bernard Lugan.

    Selon le rapport de mai 2018 de la Banque africaine de développement (BAD), l’Afrique a besoin annuellement de 170 milliards de dollars (mds) d’IED (Investissements étrangers directs) dans le seul domaine des infrastructures. Or, en 2016, pour le total de tous ses postes, elle n’en a reçu que 59 mds, un volume dérisoire qui plus est, en baisse de 3% par rapport à 2016 (Banque mondiale).

    Selon le rapport de juin 2018 de la CNUCED, pour l’année 2017, le total en projection des IED mondiaux s’est élevé à environ 1800 milliards de dollars – entre 1670 et 1870 mds – (CNUCED, World Investment Report 2017). Avec ses 60 mds – 65 mds en projection pour 2017), l’Afrique, dans son ensemble continental, et avec son 1,2 milliard d’habitants, a donc reçu presque autant d’IED que Singapour (61,6 mds pour 6 millions d’habitants), et moins que l’Irlande (79,2 mds pour 5 millions d’habitants).

    La raison de ce désintérêt de la part des investisseurs est qu’ils n’ont pas confiance dans l’avenir de l’Afrique où, ce qui y fonctionne aujourd’hui peut exploser du jour au lendemain. Et cela parce que tous les pays africains connaissent les mêmes problèmes d’inadéquation entre les réalités humaines (ethniques) et le placage institutionnel importé.

    Les exemples de la Côte d’Ivoire et de la Sierra Leone sont éloquents à ce sujet : voilà deux pays qui, à la fin du siècle dernier, étaient présentés comme deux miracles africains et qui, l’un et l’autre se sont effondrés en quelques semaines avant de sombrer dans deux terribles guerres ethno-civiles.

    Quant à l’Afrique du Sud, avec à peine 1,3 md de dollars d’IED en 2017 contre 2,3 mds en 2016, son cas est emblématique de la faillite d’un pays dont les dirigeants ont consciencieusement dilapidé et pillé l’immense héritage légué par les Blancs.

    Alors, laissons les adeptes de la méthode Coué à leurs nuées pour nous en tenir au seul diagnostic :

    1) A l’exception de quelques matières premières, rien de ce que produit l’Afrique n’est stratégique.

    2) Pour les investisseurs qui sont tout sauf des philanthropes, il n’y a guère d’intérêt à investir en Afrique où les infrastructures sont à faire ou à refaire périodiquement, et où la corruption fausse toutes les règles du marché.

    Voilà qui explique pourquoi, en dehors d’enclaves quasi exterritorialisées et tournées vers l’exploitation et l’exportation de matières premières à forte valeur, la quasi-totalité du continent africain, au sud du Sahara, n’attire pas les IED.

    Les lamentations et les discours incantatoires ne changeront rien à cette réalité.

    Résultat, l’Afrique retourne peu à peu à l’économie de traite… Comme au XVIIIe siècle, car, si l’investissement n’y est pas rentable, le commerce l’est, lui qui n’a en effet pas besoin de lourds investissements dont la rentabilité est à long terme. Ses perspectives étant à court terme, il ne recherche pas cette visibilité que l’Afrique est incapable de donner aux investisseurs qui exigent une triple sécurité financière, politique et existentielle.

    Au sommaire du numéro :

    Actualité :

    – Sahel : Ces attentats qui masquent l’échec des jihadistes

    – Afrique du Sud : Les raisons idéologiques de l’expropriation sans compensation des fermiers blancs

    Economie :

    Pourquoi la BAD joue-t-elle du pipeau à l’Afrique ?

    Histoire :

    Génocide du Rwanda : L’évolution de l’historiographie

    Bernard Lugan 04/08/2018

    Source : L’Afrique Réelle

    https://www.polemia.com/bernard-lugan-investisseurs-confiance-avenir-afrique/

  • Le XXIe siècle et la tentation cosmopolite

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    « Consommer est devenu le but suprême
    de l’existence des individus,
    ce qui comble d’aise
    les maîtres du “village terrestre”
    peuplé d’hédonistes
    (les travailleurs)
    et de psychopathes
    (les parasites sociaux) »

    Entretien avec Bernard Plouvier, auteur de Le XXIe siècle et la tentation cosmopolite, éditions de L’Æncre (propos recueillis par Fabrice Dutilleul)

    1939234220.jpgVous abordez dans votre livre des thèmes très divers, tel les origines de l’Homo sapiens, le domaine territorial de la race blanche, dite « caucasienne », les constantes de la société humaines et les variables culturelles, mais également l’ambiguïté du « libéralisme » et du « melting pot » des USA, l’expérience mondialiste et l’économie globale qui permet aux ploutocrates de confisquer les États… Le titre de cette collection « Nouveau siècle, nouveaux enjeux » semble parfaitement s’appliquer au thème de ce livre ?

    Nous autres, Européens autochtones, vivons indéniablement une période de « fin de civilisation », qui ressemble à s’y méprendre à celle vécue par les contemporains de la fin de l’Empire romain d’Occident. Cette constatation, assez peu réjouissante, mérite à la fois que l’on établisse un bilan des réalisations anciennes et que l’on apporte quelques réflexions comparatives sur les valeurs qui s’estompent et celles qui émergent.

    Au Ve siècle, l’enrichissement général des citoyens de l’Empire romain avait conduit au relâchement de l’effort collectif et deux nouvelles religions moyen-orientales – la chrétienne et celle des adorateurs de Mithra – avaient supplanté le culte des dieux de l’État. De nos jours, la fraction la plus inventive de l’humanité contemporaine s’est lancée dans la course effrénée aux petites joies individuelles, au lieu d’œuvrer comme auparavant pour la collectivité.

    Au Ve siècle, le pouvoir spirituel avait asservi puis anéanti la puissance politique. De nos jours, les maîtres de l’économie écrasent les autres pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire, médiatique et même spirituel.

    Consommer est devenu le but suprême de l’existence des individus, ce qui comble d’aise les maîtres du « village terrestre » peuplé d’hédonistes (les travailleurs) et de psychopathes (les parasites sociaux).

    L’économie globale et la mondialisation de la vie économique et culturelle sont deux notions nées aux USA durant la IIe Guerre mondiale. Du fait de l’implosion des sociétés communistes, elles sont devenues la réalité quotidienne de presque tous les peuples de la planète : rêve pour les uns, cauchemar pour les autres… c’est affaire de sensibilité et d’idéal.

    Il est évident que Franklin Delano Roosevelt, le grand concepteur, n’aurait nullement apprécié notre monde où les grands actionnaires des multinationales et des trusts nationaux d’Asie manipulent, du fait de la toute-puissance de l’argent, les pantins de la politique et des media.

    Quelle est votre définition du « cosmopolitisme », un mot qui, au XVIIIe siècle, à l’époque des Lumières, représentait le nec plus ultra : cela revenait alors, pour l’élite, à s’informer des autres cultures que celle de son pays d’origine ?

    Le cosmopolitisme à la sauce mondialiste équivaut au mixage des cultures et au brassage des populations, de façon à liquider l’option nationale, jugée pernicieuse. L’Europe est ainsi envahie d’extra-Européens, souvent incultes, toujours faméliques et avides, également nantis pour la plupart d’une religion médiévale, c’est-à-dire grosse de l’expression d’un fanatisme anachronique, mais également porteurs d’un racisme revanchard dont l’expression est évidente, sauf pour les pitres qui façonnent l’opinion publique et ceux qui font semblant de nous gouverner.

    La propagande mondialiste reflète, c’est évident, les choix de nos maîtres, qui leur sont dictés par leur intérêt. Le grand village terrestre ne doit plus être composé que d’individus qui consomment beaucoup, au besoin à crédit, et pensent gentiment ce qu’imposent les fabricants d’opinion publique.

    Dans leur désir d’uniformiser l’humanité, pour augmenter la rentabilité du négoce en facilitant le travail des producteurs, des distributeurs et des revendeurs de biens de consommation, nos maîtres font l’impasse sur de nombreuses données génétiquement programmées de l’espèce humaine, non susceptibles d’éducation ou de rééducation. En outre, il nient allègrement une évidence : la profonde inégalité des êtres humains et des civilisations passées.

    Par intérêt également, ils autorisent le développement de conduites sociales aberrantes pour peu que cela leur fournisse un marché lucratif (pornographie, conduites addictives, coutumes alimentaires absurdes conformes à des préceptes religieux antiques ou médiévaux).

    Que cela envahisse le continent phare du melting pot, celui des trois Amériques (pour reprendre une expression rooseveltienne), ne nous regarde pas en tant qu’Européens, mais il est grotesque de le tolérer dans notre continent, qui fut le continent civilisateur durant deux millénaires et demi.

    Pourquoi ne pas aimer ce monde nouveau, apparu il y a une vingtaine d’années, lors de l’effondrement des sociétés communistes et du triomphe de l’american way of life ?

    Dépourvus de culture historique et philosophique, nos nouveaux maîtres créent une société mono-culturelle, multi-raciale parfaitement artificielle, qui ne peut en aucun cas créer une civilisation stable, donc durable, ni innovante au plan intellectuel et spirituel.

    L’étude des espèces animales démontre que l’égoïsme et l’individualisme sont nocifs à moyen terme pour l’espèce, mais aussi pour les individus. Sans discipline, sans hiérarchie fondée sur les qualités et les mérites individuels, sans cohésion du groupe fondée sur l’utilité sociale, il ne peut y avoir de sécurité donc de survie, encore moins d’expansion pour l’espèce considérée.

    Ce qui effare le plus un observateur européen contemplant la société actuelle est de constater que les Européens de souche ont, par veulerie et par esprit de facilité, renoncé à leur histoire. De la position de civilisateurs de la planète, ils sont passés en un demi-siècle au statut de colonisés, achetant des produits de médiocre qualité et d’infime durée de vie, fabriqués le plus souvent en Asie, et se gavant d’une sous-culture élaborée aux USA et au Japon.

    L’étude de quelques grandes civilisations européennes défuntes démontre que l’homogénéité ethnique est l’une des conditions fondamentales de l’implantation, puis du rayonnement d’une civilisation originale. La perte du sens de l’effort collectif, l’incorporation de populations ou de croyances issues d’autres continents sont les conditions idéales pour amener la dégénérescence, puis la mort d’une civilisation, c’est-à-dire l’instauration d’un nouvel « âge des ténèbres ».

    On ne peut guère compter sur le milieu des universitaires, où règnent en maîtres le conformisme et le misonéisme, ni sur les media, par définition aux ordres du Pouvoir, pour provoquer une réflexion critique chez nos contemporains, alors même que l’avenir de l’Europe dépend essentiellement de la prise de conscience de l’originalité et de la richesse de leur passé par les Européens de souche, qui seuls doivent décider de l’avenir du continent et de sa race.

    Le XXIe siècle et la tentation cosmopolite, édition L’Æncre, collection « », à nouveau siècle, nouveaux enjeux, dirigée par Philippe Randa, 452 pages, 35 euros.

    Pour commander ce livre, cliquez ici.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Le mouvement "Q" pro-Trump contre l'Etat profond

    Le 31 juillet, lors du meeting politique de Donald Trump à Tampa en Floride, de nombreux soutiens du président américain arboraient un t-shirt et des pancartes portant la seule lettre «Q». Ce nouveau mouvement trouve son origine en octobre dernier, lorsqu'un utilisateur du forum 4chan se présente comme un haut responsable gouvernemental, proche de l'équipe de Donald Trump et disposant d'une habilitation de sécurité «Q», l'une des plus élevées aux Etats-Unis. Dans une série de messages sibyllins, souvent en forme de questions, cet internaute entreprend d'apporter un éclairage radicalement différent de l'actualité politique et géopolitique présentée par les médias traditionnels, en donnant ce qu'il prétend être des informations sensibles. La particularité du forum 4chan étant l'anonymat de ses utilisateurs, impossible dès lors de savoir qui se trouve derrière ces messages. Les internautes décident de le baptiser simplement «Q». Un nom qu'il endosse rapidement, et qui par la même occasion, fait des internautes qui le suivent des «QAnon», en référence à leur anonymat.

    La thèse principale de «Q» est que le président américain – et plus largement le monde – fait face un ennemi intérieur, l'Etat profond, contre lequel Donald Trump mène une lutte de tous les instants. «Q» interprète l'actualité à cette aune, assurant que l'objectif ultime du locataire de la Maison Blanche serait de libérer son pays des griffes de cet ennemi. «Q» dénonce la corruption totale de l'Etat profond qui n'hésiterait pas, selon lui, à recourir aux pires moyens pour arriver à ses fins. Dans la multitude de sujets qu'il aborde, «Q» soutient par exemple qu'il existerait un réseau international qui trafiquerait et abuserait d'enfants dans lequel serait impliquée la Fondation Clinton, notamment à travers ses activités à Haïti. Il assure, pêle-mêle, que l'Etat profond perpétuerait des attaques sous faux drapeau ou encore pratiquerait constamment une forme de chantage sur les personnalités publiques qui se verraient contraintes de le servir.

    Selon «Q», la candidate démocrate à l'élection présidentielle Hillary Clinton, le sénateur républicain John McCain ou encore le milliardaire George Soros seraient quelques-uns des visages de cet Etat profond qui comprendrait diverses organisations, en premier lieu desquelles la plupart des agences de renseignement américaines. «Q» soutient que les médias agiraient dans leur immense majorité sous l'influence de celles-ci.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Les derniers combattants de Daech lancent un raid meurtrier dans le sud de la Syrie

    Analyse d'Antoine de Lacoste :

    L’Etat islamique agonise dans le sang. Quelques centaines de ses combattants ont lancé une série de raids éclairs le 25 juillet dernier contre plusieurs villages du sud de la Syrie, dans la province de Soueïda, faisant plus de 250 morts.

    Cette province avait été épargnée par les combats jusqu’à présent. Mais sa proximité avec le désert la met maintenant en danger car c’est là que se cachent les lambeaux de Daech ; d’autres résidus sont actifs plus à l’est, de part et d’autre de Deir ez-Zor.

    La tactique utilisée a été classique : des kamikazes conduisant des camions (ou à pied parfois), se font sauter à proximité d’un barrage de soldats ou de villageois armés puis, profitant de la confusion, les autres islamistes entrent dans les maisons et assassinent leurs habitants ou mitraillent dans les rues, au hasard.

    Ce sont les druzes qui ont payé le plus lourd tribut cette fois. De nombreux villages de cette région sont en effet  habités par cette communauté, très présente dans le sud de la Syrie, jusqu’au plateau du Golan et en territoire israélien.

    Les druzes ont toujours été à part en Syrie, comme ailleurs. Très soucieux de leur identité et de leurs traditions, ils forment un clan soudé. La guerre en Syrie a pourtant été l’occasion de désaccords en son sein. Une grande partie est restée neutre ou fidèle à Bachar, mais d’autres ont participé aux premières manifestations anti Bachar à Deraa en 2011. Un groupe rebelle a même été constitué, mais l’assassinat d’un dignitaire druze par le très islamiste Front al Nosra en 2012 a tout changé.

    Aujourd’hui les druzes défendent leur territoire face aux islamistes avec détermination. Ils acceptent d’épauler l’armée mais refusent d’être déployés hors de leur région, refus que l’armée syrienne se garde bien d’enfreindre.

    Cette attaque de Daech va renforcer leur détermination face aux islamistes. Les aviations russes et syriennes ont mené plusieurs raids contre les agresseurs faisant une cinquantaine de morts, mais nul doute que le pouvoir de nuisance de Daech reste important.

    Une voix dissonante s’est faite entendre au sein de la communauté druze. Le triste Joumblat, un des chefs de la communauté druze libanaise (un homme qui a beaucoup de sang chrétien sur les mains), a accusé Damas d’être responsable de cette tragédie. En effet, après la reprise de Yarmouk au printemps dernier (banlieue de Damas), une enclave de Daech a fait l’objet de négociations. Plusieurs centaines de combattants ont été autorisés à partir ce qui a épargné de lourdes pertes à l’armée syrienne qui, on le sait, a d’importantes difficultés à combler les vides provoqués par sept ans de guerre.

    Joumblatt pense que ce sont eux qui ont attaqué les villages druzes et accuse le régime syrien d’imprudence.

    Rien n’est sûr, mais ce qui l’est, c’est qu’à quelques kilomètres de là, la base américaine d’Al Tanf n’a jamais rien organisé contre les hommes de Daech.

    Alors pourquoi a-telle été construite ?

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/08/les-derniers-combattants-de-daech-lancent-un-raid-meurtrier-dans-le-sud-de-la-syrie.html

  • Trump : offensive toute !

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    Trump menace de « fermer » budgétairement le gouvernement avant les législatives partielles de l’automne. Voilà le message de vacances envoyé à un establishment républicain du Congrès toujours prompt à saboter sa politique de l’immigration. Et ceci, au moment où les sondages personnels du président se sont améliorés, sur fond de croissance économique inespérée.

    Pour faire bonne mesure, Trump attaque ouvertement le procureur Mueller, vicieusement, le présentant comme un vulgaire demandeur d’emploi frustré de ne pas avoir obtenu de ses mains la direction du FBI, ou encore comme un client en contentieux avec l’un de ses clubs de golf. Ce qui, pense Trump, place Mueller en conflit d’intérêts et rend « illégitime » son enquête. Conclusion : son avocat Giuliani confirme, aujourd’hui, que Trump n’a aucune intention de répondre à une quelconque demande d’interrogatoire de la part des enquêteurs de Mueller ou de Mueller lui-même.

    Nul ne sait vraiment qui sortira vainqueur d’un tel affrontement.

    Si Mueller, fer de lance des survivants de l’élite du renseignement américain représentés par John O. Brennan (ex-CIA), James R. Clapper (ex-DNI) et James Comey (ex-FBI), si Mueller, donc, parvient à épingler Trump avant les législatives pour quelque raison, même sans rapport avec l’affaire russe, Trump pourra perdre les élections et sera limogé par le Congrès. Si, au contraire, Mueller n’y parvient pas, Trump aura des chances de gagner les législatives et de gagner en indépendance face à un « État profond » qui, décidément, ne veut pas de lui.

    Le Spectator daté du 25 juillet (« Trump betrays the elite sense that the US is always pure and democracy-loving – Welcome to American post-exceptionalism ») a décodé les raisons de la haine de l’État profond à l’encontre de Trump, vu comme un hérétique. Son crime ? Trump est un « suprémaciste » américain et non un « exceptionnaliste » américain ! Trump, en effet, voit la fonction étatique comme essentiellement représentative des entreprises et des employés américains. Son rôle est alors de procéder sans cesse à des « transactions » avec les autres chefs d’État. Trump n’est donc que pure realpolitik… économico-centrée ! Pas de « démocratie » ni de changements de régime au menu trumpien…

    Au contraire, les « exceptionnalistes » considèrent que les États-Unis sont investis d’une supériorité morale depuis 1776 parce qu’ils incarnent la république universelle. Ils se réfugient donc sans cesse dans cette confortable narration, projetant la « non-équivalence » de leur morale supérieure, ignorant le garde-fou du réalisme qui fait que Trump est Trump. Autrement dit, si Trump est un impérialiste économiquement « suprémaciste », les « exceptionnalistes » de l’État profond sont des impérialistes « absolus », tout comme le fut l’ancienne URSS. Et tout comme l’URSS, ils se lancent dans des aventures militaires hasardeuses et tiennent leurs opposants pour hérétiques ou mentalement malades.

    Face à l’empire chinois, lui aussi « absolu », les deux attitudes diffèrent : les exceptionnalistes veulent battre la Chine en créant un état vassal en Russie (d’où la nécessité d’un « changement de régime » local). Trump le suprémaciste « hérétique » souhaite, lui, y établir de solides relations d’affaires qui éviteront à Poutine de se jeter dans les bras des Chinois par pur instinct de survie.

    Et les Européens ? Ils risquent tout simplement, si Trump réussit, de perdre la carte eurasienne et de finir à jamais vassalisés.

    André Archimbaud

    http://www.bvoltaire.fr/trump-offensive-toute/

  • Moussa Mara : Une voix écoutée au Mali.

  • Un tsunami vient de l’Ouest, doux comme le miel, mais qui tue comme le poison

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    Par Iurie Roşca
    Ex: http://editionsbios.blogspot.com 
    Quand on voit comment le gouvernement aujourd’hui se prosterne devant les «partenaires stratégiques» – la Trinité du Mal (FMI, Banque Mondiale et l’Union européenne) – et se met à genoux devant les investisseurs étrangers, comment ne pas faire un parallèle plus que nécessaire avec l'époque soviétique ?
    Tout comme ceux qui ont accueilli les occupants soviétiques en 1940 avec des fleurs et des applaudissements sont considérés comme des collaborationnistes et des traîtres, ceux qui posent des tapis rouges et adorent les investisseurs étrangers méritent le même traitement.
    La différence entre les deux types d’envahisseurs est minime. Elle tient seulement de moyens, pas de buts. Si les occupants soviétiques avaient utilisé la force des armes, ceux d’aujourd’hui utilisent les armes de logiciel, économiques et financières, les uns et les autres ayant le même objectif : l’asservissement de la population locale et le pillage de ses richesses nationales.
    Il est vrai que les impérialistes économiques d’aujourd’hui mettent en œuvre et l’ingénierie sociale, visant à anesthésier le pouvoir de discernement des peuples conquis. C’est pourquoi, l’identification de l’agresseur était beaucoup plus facile lors de l’invasion soviétique : la présence des chars, des troupes militaires, des corps de répression, la nationalisation, les déportations, les massacres étaient si évidents que tout le monde comprenait que c’étaient des occupants.
    Mais le nouveau type de colonialisme a cependant une propriété qu’il faut la retenir. Avant d’envahir un territoire, il entreprend un bombardement médiatique (remplaçant le bombardement de l’avion d’autrefois), une attaque d’artillerie (mais pas une classique, comme il était une fois), manifestée par la colonisation de la conscience collective à l’aide de la culture de masse, l’induction de l’état fascinant pour le « rêve américain » et l’attractivité de la société de consommation. Et quand les aborigènes sont suffisamment traités psychologiquement, jusqu’à la perte de la conscience de soi (une nouvelle sorte de mankurtisation) et à l’instinct de conservation, cela compte moins qui est au pouvoir. Parce que n’importe quel gouvernement applaudit à scène ouverte les « sauveurs » descendus « sur le terrain » comme des loups en peau de mouton.
    Encore une fois, si nous éprouvons un véritable mépris pour les collaborateurs du régime soviétique, pourquoi nous apprécions les nouveaux collaborationnistes du régime d’occupation en « style occidental », portant la même étoile à cinq branches sur le drapeau, seulement celui communiste était rouge, et celui d’aujourd’hui est bleu ? Il n’y a qu’une réponse. Par ignorance ou, en parlant délicatement, par erreur de perspective. Car alors le torrent d’origine étrangère venait de l’Est et il était violent, et maintenant un autre tsunami vient de l’Ouest, qui est doux comme le miel, mais qui tue comme le poison.
    Celui qui a des yeux pour voir, verra. Et qui non, il sera dans une situation comme dans le vieil adage roumain : on montre à l’imbécile la lune, et il regarde le doigt.
    http://flux.md/stiri/iurie-rosca-un-tsunami-vient-de-l-ou...
  • Thomas Flichy de la Neuville : Quel avenir pour la Turquie ?

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    3492649485.jpgTurquie. Recep Erdogan a gagné, comme prévu, les élections présidentielles en Turquie avec 52,5 % des votants et une majorité législative. Il peut librement user de tous les pouvoirs pour gouverner comme il l’entend. L’histoire turque continue…Dans quelle direction ? 
    La réélection du président Erdogan ne saurait nous surprendre : la tendance politique générale observée depuis quelques année est celle du renforcement de régimes autoritaires avec différentes variantes, par exemple, celle du bonapartisme technocratique sur les terres mêmes du libéralisme.

    De ce point de vue, les Mémoires d’outre-tombe méritent relecture, tant il est vrai qu’elles décrivent cette mutation avec force : « Voyageur solitaire, je méditais il y a quelques jours sur les ruines des empires détruits. Et je vois s’élever un nouvel empire¹ ». Le regard de l’empereur était alors terrifiant : « Un moucheron qui volait sans son ordre était à ses yeux un insecte révolté² ». Napoléon fut pourtant défait par un régime plus ouvert que le sien, celui de la Russie. Dans ce duel, Bonaparte fut leurré par Alexandre. Lorsqu’il demanda son alliance le 21 mars 1812 en requérant de lui 100 000 soldats turcs, il lui offrit la Valachie et la Moldavie. Mais les Russes l’avaient devancé et leur traité fut signé le 28 mai 1812³.

    Versement géopolitique

    C’est donc Châteaubriand qui nous offre la clef des événements qui ont immédiatement suivi l’échec du coup d’État du 15 et 16 juillet 2016. La Turquie hésitait alors entre une improbable intégration européenne, la construction d’un nouvel empire turc oriental grâce à l’immense aire de civilisation dont elle dispose jusqu’à la Mongolie et un néo-ottomanisme méridional orienté vers la Syrie puis l’Egypte. Rien de tout ceci ne s’est produit. Car après l’échec du coup d’État, la Russie a retourné ce pays – comme elle l’avait fait en 1812 – au profit d’une alliance continentale avec la Chine et l’Iran.

    C’est ainsi que le nouvel empire mongol s’est reconstitué. Ce renversement géopolitique a été facilité par le fait qu’Iran et Turquie avaient multiplié leurs échanges économiques au cours de la dernière décennie, et ce malgré leurs dissensions géopolitiques. Quelles en seront les conséquences à moyen terme ? En janvier 2030, les frontières de l’Union européenne atteindront les frontières de la Biélorussie et de l’Ukraine. Cette nouvelle extension, qui précipitera encore l’affaiblissement européen, profitera à la Turquie. Ce pays cueillera en effet tous les fruits de son refus d’intégration dans le marché européen en proposant désormais un modèle alternatif et concurrent avec une Union turcique, réunion des États turcophones dans un marché commun assez souple s’étendant de la Méditerranée aux frontières de la Chine et de la Russie.

    Forces et faiblesses

    Dégagée des pressions de Washington qui lui intimait de rejoindre l’UE, Ankara rêvera de reconstituer l’un de ces grands empires mythiques issus des steppes d’Asie centrale. Mais au-delà du projet chimérique, la Turquie sera devenue un nouvel atelier du monde⁴, un géant démographique (90 millions d’habitants en 2040⁵) et une puissance militaire régionale⁶. Celle-ci lancera un appel à sa diaspora instruite d’Europe afin qu’elle revienne investir au pays. Les Turcs de l’étranger seront alors exhortés à ne pas oublier leurs racines culturelles et linguistiques, alors même que la mère patrie souffrira de vieillissement démographique⁷.

    Malgré l’essor de sa production, la Turquie ne deviendra pas pour autant la nouvelle Californie de l’Asie. En effet, l’innovation y sera de plus en plus bridée par les autorités religieuses désormais associées au pouvoir. Rompant avec l’héritage kémaliste, l’alphabet turc ottoman sera désormais conjointement enseigné avec les caractères latins pour permettre une meilleure compréhension des très riches héritages arabo-persans, ainsi que des gloires impériales. Ce retour aux sources, qui rejette l’occidentalisation imposée par Atatürk et profondément ancrée dans les mentalités de la jeunesse stambouliote, déterminera certains à quitter la Turquie : ils iront rejoindre des pays comme l’Allemagne ou même Israël où leurs compétences se trouveront employées au profit des industries de pointe.   ■  

    1. François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, 1849, p. 29

    2. François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, 1849, p. 406

    3. François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, 1849, p. 161

    4. Taux de croissance de la Turquie en 2010 :
    9,2 %, 2011 : 8,8 %,
    2012 : 2,2 %.
    Il s’agit du 17e pays le plus riche en 2013. Son PNB a été multiplié par trois entre 2003-2013.

    5. Horizons stratégiques, ministère de la Défense, chapitre I, p. 39, mars 2013, mis en ligne le 5 août 2013.
    www.defense.gouv.fr/das/reflexion-strategique/prospective-de-defense/articles-prospective/horizons-strategiques

    6. Le Monde vu en 2030 par la CIA, éd. des Équateurs, 2013, p. 28.Horizons stratégiques, ministère de la Défense, chapitre I, p. 39, mars 2013, mis en ligne le 5 août 2013.
    www.defense.gouv.fr/das/reflexion-strategique/prospective-de-defense/articles-prospective/horizons-strategiques

    7. Le Monde vu en 2030 par la CIA, éd. des Équateurs, 2013, p. 97

    1373706190.jpgThomas Flichy de la Neuville

    Enseigne à Saint-Cyr. 
  • Trump, Hollande, Macron, Gayet, Debbouze, Sulzberger : l’Etat profond mondialiste change la politique

    Politique Change mondialiste Trump Hollande Macron Gayet Debbouze SulzbergerJulie Gayet prépare le retour d’Hollande. Djamel Debbouze a refusé un maroquin. Sulzberger, le patron du NYT, menace Trump, nos médias font de l’affaire Benalla une tempête dans un dé à coudre : l’Etat profond mondialiste change les règles de la politique pour mieux en maîtriser les hommes.
    Quelle est la différence entre Trump et Macron ? Macron a d’abord été le chouchou et la créature de l’Etat profond mondialiste, alors que Trump s’en est désigné dès le départ l’ennemi numéro un. En conséquence les médias, le showbizz, les institutions internationales, la banque ont tout de suite attaqué Trump alors qu’ils ont porté Macron. Aujourd’hui, ça change. L’Etat profond mondialiste s’adapte aux réalités, il s’intéresse moins aux hommes, que ce soient ses poulains ou ses antagonistes, et plus aux combinaisons qui font avancer sa politique.

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  • Le Qatar banni de l’Ordre Mondial ? – JT TVL 30 Juillet 2018

    1) International / Le Qatar banni de l’Ordre Mondial ?

    VO : L’organisation de la Coupe du Monde de football 2022 au Qatar plus que jamais remise en question. En cause : de fortes suspicions de corruption… des suspicions qui arrivent à un moment opportun alors que la monarchie a fait des choix diplomatiques hostiles à Washington.

    2) Économie / La solidarité familiale : une réalité économique.

    VO : Depuis six ans les socialistes puis la République En Marche se sont obstinés à s’attaquer à la famille… la place de celle-ci est pourtant centrale d’un point de vue économique et social. En France, 36 milliards d’euros transitent chaque année entre les membres d’une même famille.

    3) Nature / Quand la Lune voit rouge

    4) L’actualité en bref

    Pour ceux qui n’arrivent pas à lire cette vidéo, regardez là sur RuTube (juste après)

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