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géopolitique - Page 440

  • La fierté blanche dans le développement du monde

    "L'essentiel de la pression pour la construction de chemins de fer en Inde est venu de Londres dans les années 1840. Pendant un siècle, les politiques de base et la gestion finale des chemins de fer indiens ont été émises à partir de Londres."

    Par Ricardo Duchesne

    Nous offrons ici à nos lecteurs une traduction en français de cet article paru le 3 juillet 2018 sur Council of European Canadians. Texte original en anglais de Ricardo Duchesne (photo ci-dessous), sociologue, professeur à l’Université de New Brunswick.

    Les Blancs sont la seule race dont il est interdit d’avoir de la fierté envers leurs ancêtres. Des millions d’étudiants blancs à travers l’Occident se font dire quotidiennement que leur histoire est une litanie de crimes, tandis que les immigrants étrangers se font dire d’être fiers de leur héritage et de croire que sans le racisme blanc et l’exploitation impériale, leur culture se serait épanouie au-delà de tout ce que l’Occident a vu.

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  • Donald Trump et l’Iran : quel pilote à la Maison-Blanche ?

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    Donald Trump demeure, à ce jour, le président américain à la fois le plus seul et le plus (mal ?) entouré. Dans un environnement façonné par la « destinée particulière », là-bas théorisée depuis 1845, voulant que le Nouveau Monde ait vocation à régenter l’Ancien Monde, il fait figure d’anomalie, ignorant manifestement tout des règles d’un sérail dont il n’a jamais fait partie, nonobstant ses milliards. Bref, il ne joue pas le jeu et fait voler les codes en éclats ; quitte, parfois, à naviguer à vue.

    La preuve par le récent imbroglio perse. L’ayatollah Ali Khamenei commence par prévenir qu’il « ne faut pas jouer avec la queue du lion ». Message certes viril, mais qui demeure dans les normes diplomatiques. Réponse de Donald Trump, dans un tweet adressé au président iranien Hassan Rohani : « NE MENACEZ PLUS JAMAIS LES ÉTATS-UNIS OU VOUS ALLEZ SUBIR DES CONSÉQUENCES TELLES QUE PEU AU COURS DE L’HISTOIRE EN ONT CONNU AUPARAVANT. NOUS NE SOMMES PLUS UN PAYS QUI SUPPORTE VOS PAROLES DÉMENTES DE VIOLENCE ET DE MORT. FAITES ATTENTION ! » L’emploi des majuscules n’est pas dû à la rédaction de Boulevard Voltaire, mais à celle de la Maison-Blanche, précisons-le.

    Après, ce que le président américain n’évoque pas, hormis la « queue du lion », c’est cette menace à peine voilée de Téhéran selon laquelle l’exportation du pétrole des pays du Golfe pourrait bien se trouver bloquée au détroit d’Ormuz ; soit 30 % du trafic mondial. Là, c’est du lourd méritant mieux que ces rodomontades. Alors, que veut Donald Trump ? Que veut son administration ? Et veulent-ils forcément atteindre les mêmes objectifs ?

    Il paraît avéré, à en croire les sources du Figaro et les nôtres, que Donald Trump ait voulu rencontrer, huit fois au moins, son homologue Hassan Rohani, en marge de la réunion de l’ONU, à l’automne dernier. Démarche qui, manifestement, est restée lettre morte. Pourquoi ? Ce revirement serait-il destiné à calmer ceux qui s’insurgent de son rapprochement avec Vladimir Poutine ? Avec Trump, tout est toujours possible.

    Du côté iranien, l’explication est plus aisée, à en croire les déclarations d’Ali Khamenei, relayées par le quotidien libanais L’Orient-Le Jour : « Comme je l’ai déjà dit, nous ne pouvons pas faire confiance aux États-Unis pour leurs propos et leur signature, donc les négociation avec les États-Unis sont inutiles. » Khamenei était contre l’accord nucléaire, mais autorisait aussi Rohani à tenter de le conclure. Si Rohani réussissait, cela devenait le succès de Khamenei. Si Rohani échouait, cela demeurait l’échec de Rohani. L’actuelle situation d’entre-deux présente ceci de pratique que de permettre au Guide de ménager à la fois franges « conservatrice » et « progressiste » de la population et de son gouvernement. Et, surtout, de conserver une marge de manœuvre vis-à-vis de son propre « État profond » : milices de la révolution de 1979 et fondations d’anciens combattants de la guerre contre cet Irak alors armé par… l’Occident, qui monopolisent depuis une large partie de l’économie iranienne.

    Donald Trump n’est pas loin de se trouver dans la même posture, tiraillé qu’il est entre ces divers pouvoirs qui l’entourent, quand ils ne le cernent tout simplement pas. Éminent représentant de ces derniers : Mike Pompeo, équivalent de notre ministre des Affaires étrangères. Ancien directeur de la CIA, proche du Tea Party, il est réputé pour être un des « faucons » les plus déterminés de l’administration américaine, n’hésitant pas à menacer Téhéran, à mots à peine couverts, d’une guerre en bonne et due forme. Un messianisme qui épouserait le cynisme de son patron du moment ? Rien n’est moins sûr.

    Les journalistes de L’Orient-Le Jour avancent encore cette hypothèse : « L’idée de l’administration Trump est simple ; tenter de profiter des tensions sociales qui semblent se multiplier en Iran, sur fond de difficultés économiques aggravées par l’annonce du retour des sanctions américaines qui fait partir de nombreuses entreprises étrangères. Elle compte s’appuyer sur une date symbolique, les quarante ans de la République islamique, l’an prochain. » Bonne chance, tant il est vrai que l’administration américaine avait brillé à l’époque…

    En d’autres termes, voilà qui pourrait s’apparenter à des ingérences dans la politique d’un pays tiers. Un peu comme ce qui est reproché à la Russie lors de l’élection du même Donald Trump. Ou quand le lion plus haut évoqué se mord la queue à son tour.

    Nicolas Gauthier

    http://www.bvoltaire.fr/donald-trump-et-liran-quel-pilote-a-la-maison-blanche/

  • International / Israël accueille les casques blancs – JT TVL 24 juillet 2018

    1) International / Israel accueille les casques blancs VO : Israel vient au secours des casques blancs  cette organisation humanitaire très controversé notamment pour ses liens avec des organisations islamistes  tait en position délicate en Syrie.

    2) Immigration / UE : Aider les Africains chez eux pour qu ils y restent VO : Un plan Marshall pour l'Afrique ! C'est une préconisation de l'Union Européenne pour endiguer la vague migratoire  pas une nouveauté  certes, mais une piste qui peut para très crédible.

    3)  économie / Les Français : des vacanciers résolument européens

    4) L'actualité  en bref

    Pour ceux qui n’arrivent pas à lire cette vidéo, regardez là sur RuTube (juste après)

    Version RuTube :

    https://www.tvlibertes.com/2018/07/24/24493/international-israel-accueille-casques-blancs-jt-tvl-24-juillet-2018

  • La Russie déclare que l’évacuation des casques blancs révèle la «vraie nature» de l’organisation

    Une chance, les provocations d’attaques chimique dans le sud-ouest de la Syrie, par les Casques blancs vont certainement diminuer? – Ambassade de Russie en Israel

    By Sputnik News

    MOSCOU, Sputnik – Pendant le conflit syrien, les activistes de l’organisation non gouvernementale White Helmets ont été impliqués dans « les provocations les plus odieuses » et leur évacuation du pays du Moyen-Orient a révélé leur vraie nature et leur hypocrisie, a annoncé lundi le ministère russe des Affaires étrangères.

    « Il est bien connu que les Casques blancs ont été impliqués dans les provocations les plus odieuses pendant le conflit syrien. Il menait des activités uniquement sur les territoires contrôlés par les radicaux islamiques. Il fabriquait des mensonges flagrants, qui ont ensuite servi de prétexte pour lancer des accusations contre les autorités syriennes », a déclaré le ministère dans un commentaire.

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  • Le chaos migratoire qui s’installe est le fruit d’un système économique mondial désordonné

    6a00d83451619c69e2022ad35d4596200c-250wi.jpgExtrait de la revue Permanences de Mai-Juin 2018 « Immigration et droits des peuples » :

    "Le monde est confronté à une crise migratoire majeure. Il convient tout d’abord de définir ce qu’est une « crise migratoire ». En effet, tout mouvement de migration ne constitue pas par principe une « crise majeure », même s’il est le plus souvent lié à des difficultés particulières dans les pays d’origine. Un mouvement migratoire peut être qualifié de « crise majeure » lorsque ses causes traduisent une situation structurellement délétère dans les pays de départ, lorsqu’il provoque une déstabilisation importante des pays d’accueil – économique, sociale, culturelle et/ou sécuritaire – et lorsque le nombre d’immigrés rend très difficile, voire impossible, un accueil décent et une intégration suffisante.

    Les phénomènes migratoires que nous connaissons aujourd’hui réunissent ces trois critères. Cette « crise » manifeste clairement un désordre du monde, à un degré tel que l’on peut parler de « crise systémique » : la crise migratoire est notamment liée à ce que l’on nomme mondialisation ou globalisation, à cette transformation extraordinaire du monde causée par le système économique mondial – un turbo-capitalisme financiarisé – qui produit des déséquilibres économiques et des désordres géopolitiques (les guerres qui causent les mouvements de réfugiés sont bien souvent au service des appétits économiques et financiers). D’une certaine manière, le monde ne « tourne pas rond ».

    Un libéralisme migratoire

    Ce désordre n’est donc pas seulement lié au fait que les obstacles au développement sont nombreux pour les pays du Sud, assujettis à une nouvelle forme de colonialisme économique et bien souvent paralysés par des structures politiques corrompues par les puissances économiques. Il ne suffirait pas d’introduire un peu de vertu ici et là pour résoudre la question. Ce désordre est bien systémique. Depuis le début des années 1990, nous sommes entrés dans un système fondé sur le libre-échange. Le principe même du libre-échange exige la suppression (ou le contournement) des frontières. Nous voici donc confrontés à un triple libéralisme : un libéralisme financier (libre-circulation des capitaux), un libéralisme marchand (libre- circulation des marchandises), un libéralisme migratoire (libre-circulation des hommes).

    Ces trois libéralismes vont ensemble : il est incohérent de dénoncer le libéralismes financier et marchand en oubliant le libéralisme migratoire. Ce libéralisme migratoire joue en effet un rôle spécifique dans ce processus de mondialisation :

    • Importer une main d’œuvre jeune dans les pays européens vieillissants.
    • Faire pression à la baisse sur les salaires.
    • Dissoudre les identités pour rendre les populations culturellement interchangeables, donc malléables et disponibles selon les besoins de la production.

    C’est ce parfait cynisme qui fut à l’œuvre en Allemagne à l’été 2015, à la demande du patronat allemand, lorsque Madame Merkel a ouvert les vannes à un afflux massif de réfugiés. Ce n’est pas un hasard si le plus grand nombre de ces réfugiés étaient des hommes seuls, jeunes ou dans la force de l’âge. D’une certaine manière, leurs caractéristiques correspondaient à la « commande » du patronat.

    Une propagande de masse

    Ce processus migratoire voulu par les puissances économiques et financières s’accompagne d’une campagne de conquête culturelle et idéologique, avec l’appui des médias de masse :

    • Promotion du principe de libre-circulation (mondialisation heureuse, croissance, emploi, etc.).
    • Diabolisation de la notion de frontière, présentée comme le symbole du repli, de l’égoïsme et de l’isolationnisme.
    • Promotion d’une idéologie multiculturelle.
    • Fabrication de la figure sacrale et intouchable du migrant.
    • Indifférenciation du type de migrations, rendant floues les distinctions entre migrants économiques, réfugiés de guerre et demandeurs d’asile.
    • Diabolisation de la distinction entre types d’immigrations, présentée comme une forme de discrimination.
    • Transformation du vocabulaire (migrant ou réfugié à la place d’immigré, disparition de la notion d’immigration clandestine).
    • Humanitarisation du débat sur l’immigration, réduit à sa dimension morale (accueillir c’est bien, réguler c’est mal).
    • Diabolisation des opposants au libéralisme migratoire (charge sémantique disqualifiante : nationalisme, populisme, racisme, xénophobie, repli identitaire, isolationnisme, protectionnisme).
    • Conversion d’un certain nombre d’associations humanitaires en promoteurs et instruments facilitateurs de la migration de masse.
    • Martelage du caractère inéluctable du phénomène migratoire de masse.

    Ces éléments de langage constituent une propagande de masse au service des politiques migratoires libérales. Ces politiques publiques favorisent la désorganisation des contrôles aux frontières (l’espace Schengen rend inopérant le contrôle des frontières extérieures et intérieures de l’Union européenne), des législations rendant toujours plus difficiles les reconduites à la frontière, un regroupement familial permettant de fixer les populations immigrées, un accès toujours plus aisé à la nationalité, etc.

    Un enjeu majeur pour le système économique

    L’Union européenne a tenté d’imposer ce type de politiques migratoires à l’ensemble des pays européens, notamment en exerçant une forte pression sur ceux qui refusaient de s’y plier. C’est ainsi que les pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République Tchèque et Slovaquie) ont été l’objet de menaces de sanctions, de procédures d’infraction, de réduction des fonds structurels. Si l’Union européenne a pris le risque énorme de se fracturer elle-même en poursuivant de telles velléités punitives, c’est parce que l’enjeu est essentiel : c’est l’un des aspects majeurs de la globalisation qui se joue ici. Si tous les pays ne jouent pas le jeu, le système économique fondé sur le principe de libre-circulation en est affaibli.

    D’une certaine manière, les puissances choisissent de prendre le risque d’un certain chaos migratoire, d’une division de l’Union européenne et d’une fracture avec les opinions publiques plutôt que de renoncer à l’émergence d’un monde global de libre circulation des capitaux, des marchandises et de la main d’œuvre. Dans cette logique, les hommes sont réduits à leur dimension de producteurs-consommateurs et les droits des peuples sont piétinés : droit au développement, droit à vivre et travailler dans son pays, droit à la culture, droit à la continuité historique, droit à la sécurité, etc.

    Le besoin de frontières

    Or, les pays du Sud ont besoin de pouvoir retenir sur leur sol leurs forces vives ; et les pays européens ont besoin de pouvoir mettre en place de véritables politiques migratoires. Pour cela, ils ont besoin de frontières. En effet, les frontières constituent l’un des outils majeurs d’une politique migratoire. Contrairement à ce qui est souvent avancé de manière manichéenne, une politique migratoire n’est pas nécessairement une politique qui exclut par principe toute migration. Une frontière n’est pas faite pour être définitivement et absolument fermée, elle est faite pour réguler. Et elle est « un espace de négociation » avec les pays du Sud, comme le précise l’universitaire Stephen Smith.

    Les pays européens n’ont pas à choisir entre « immigration zéro » et « anarchie migratoire », ils ont à mener un politique raisonnable. Il est vrai en effet que cela fait partie de notre tradition, de notre honneur et de nos devoirs d’accueillir des personnes persécutées, des réfugiés de guerre et des personnes qui fuient la misère. Cela doit pouvoir se faire de manière maîtrisée, en respectant autant que possible le bien commun des pays d’accueil, celui des pays d’origine, et in fine le bien commun global d’un monde qui gardera quoiqu’il arrive un certain niveau d’interdépendances. Il s’agit dès lors de déterminer des critères d’accueil (donc distinguer entre les types d’immigration) et un nombre jugé accessible. Dans ce cadre, non seulement les contrôles aux frontières ne sont pas en contradiction avec une authentique politique migratoire d’accueil, mais encore en sont-ils la condition sine qua non.

    La justice ou la guerre

    En parallèle, nos pays européens sont confrontés à un enjeu démographique important. Ils ont tort de croire qu’il soit possible de compenser leur déficit démographique par l’immigration. D’une part parce que si tous les hommes sont égaux en nature et en dignité, les peuples ne sont pas interchangeables. L’homme est en effet un être social et culturel. D’autre part parce que l’absorption du surplus démographique de l’Afrique ne peut que rendre la vie commune impossible dans les pays d’accueil en même temps qu’elle ne résout pas le problème structurel de l’Afrique. Respecter le droit au développement des nations implique de les aider à fixer leurs forces vives sur leur sol, exige de renoncer à l’impérialisme géopolitique mis au service de logiques marchandes, et à fournir une aide au développement enfin libérée des appétits de prédation.

    Mais si nous poursuivons la marche actuelle de la mondialisation exigée par le système économique global, la vie commune deviendra impossible, entre cultures sur notre sol, mais aussi entre continents et nations. D’une certaine manière, nous avons le choix entre la justice et la guerre."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/07/le-chaos-migratoire-qui-sinstalle-est-le-fruit-dun-syst%C3%A8me-%C3%A9conomique-mondial-d%C3%A9sordonn%C3%A9.html

  • Israël évacue des centaines d’éléments du réseau terroriste «les casques blancs»

    Ces pseudo-humanitaires qui ne sont que les auxiliaires des terroristes – Thierry Mariani, Député des Français de l’étranger

    Damas : L’évacuation par « Israël » des centaines d’éléments des « Casques «blancs » révèlent le soutien fourni à ce réseau pour agresser les Syriens

    Damas – La Syrie a critiqué sévèrement la relation qui a été révélée devant tout le monde entre le réseau des soi-disant «Casques blancs» et «Israël», ainsi que l’implication de ce réseau dans les plans des pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, l’Allemagne, qui ont financé les actes terroristes de ce réseau contre les Syriens.

    Une source responsable du ministère des Affaires étrangères et des Expatriés  a déclaré à Sana que l’opération criminelle exécutée par «Israël» et ses outils dans la région avait démontré la vrai nature de ce réseau, rappelant que la Syrie avait mis en garde à plusieurs reprises contre les liens de ce réseau avec le «Front Nosra» et les autres réseaux terroristes et son danger sur la sécurité et la stabilité de la région du fait de sa nature terroriste.

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  • Macron est-il si clairvoyant ? Il est à côté de la plaque et il ne s'en rend pas compte

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    C'est, selon son habitude, à une fine analyse que Roland Hureaux se livre ici [Causeur - 16.07]. Rappelons simplement qu'il fut l'un des participants au colloque d'Action française du 7 mai 2016, à Paris, « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? »    LFAR  

    Depuis qu’il a été élu président de la France, il virevolte avec ce qui semble du brio. Ses discours, comme celui qu’il a récemment prononcé devant le Congrès réuni à Versailles, ont du style.

    Beaucoup de Français pensent que notre pays est mieux représenté par lui. Il a, à un degré caricatural, l’assurance bien connue des hauts fonctionnaires français – qui, sur la scène internationale, ne plait pas à tout le monde et ne signifie pas non plus qu’il ait des idées.

    L’OPA magistrale qu’il a réalisée sur la France au printemps 2017 était assurément le signe d’une certaine intelligence. En ce temps de confusion de toutes les valeurs, avoir contourné les règles républicaines fondamentales qui tiennent chez nous les juges éloignés des processus électoraux passe non pour une faute mais pour un exploit : bravo l’artiste, dit-on ! La subversion du clivage gauche-droite qu’il a opérée n’est pas nouvelle mais jamais elle n’avait été poussée aussi loin.

    Un président psychorigide ?

    Macron fait preuve d’une incontestable habileté politicienne. Il est vrai que la bêtise d’une certaine droite, contaminée par les logiques techniciennes, lui facilite la tâche : en lançant des réformes qui plaisent à celle-ci comme celle du code du travail ou de la SNCF ou encore la sélection à l’entrée des universités, il conduit une partie de l’opposition républicaine à l’approuver et, dès lors, les Français à se demander à quoi elle sert.

    Il reste que l’intelligence, la vraie intelligence politique, ce n’est pas de savoir vibrionner au jour le jour ou de gérer sa « com », c’est la capacité à s’adapter au monde tel qu’il est.

    Ses nombreux faux-pas diplomatiques, tant  à l’égard des Etats-Unis que de l’Italie ou des pays du groupe de Višegrad, tout comme le conformisme de ses réformes, amènent à douter que le nouveau président soit vraiment aussi clairvoyant qu’on le dit et qu’il le croit.

    Or sur ce plan, Macron donne, il faut bien le dire, des signes inquiétants de psychorigidité. D’abord, sur l’Europe. Discours après discours, il présente un plan de relance de l’Europe supranationale, d’un idéalisme exalté, sans paraître voir que cela n’intéresse plus personne : ni aucun de nos partenaires, ni personne en France. Le président en est resté  sinon à Jean Monnet, du moins aux années 2000, au temps des grands débats sur la Constitution européenne et il n’a sûrement jamais compris  pourquoi le non l’avait emporté en 2005. Depuis, il y a eu le Brexit qu’il n’a pas avalé non plus ; et il y a l’opposition forcenée du groupe de Višegrad à tout approfondissement : loin de tendre la main à ces vieux pays, amis historiques de la France, il les insulte et se les met à dos. La classe politique allemande, paralysée, s’arc-boute pour empêcher la montée de l’AFD, parti eurocritique. Les Italiens viennent de montrer qu’ils ne veulent pas de l’Europe de Bruxelles : Macron les rappelle à l’ordre avec arrogance, ignorant visiblement combien les Italiens détestent les leçons de morale venues de France – surtout après avoir été contraints d’accueillir seuls près de 800 000 réfugiés.  Irrité de voir que les choses ne vont pas comme il le souhaiterait, il ressort la vieille rengaine que l’Europe n’aurait pas dû être élargie, et va même jusqu’à qualifier de « lèpre » le « populisme » de ceux qui résistent au projet européen. Demain des « vipères lubriques » ? On le dit ouvert mais il refuse le pluralisme, moderne, mais il refuse l’histoire.

    Macron, le dernier des européistes

    L’évolution de l’opinion publique n’est pas le seul signe de l’usure du projet européen : pour maintenir l’euro à flot, la Banque centrale européenne (BCE) poursuit sa fuite en avant inflationniste (c’est le sens du quantitative easing) : jusqu’où ? Le vaisseau Europe fait eau de toute part ; Macron seul ne semble pas s’en apercevoir : est-ce le fait d’un homme éclairé ? Dans la défunte Union soviétique nul doute que Macron aurait été plutôt du côté de Brejnev (ou de Souslov !) que de Gorbatchev.

    Le projet européen de Macron pourrait intéresser l’Allemagne sous un seul angle : la récupération de notre industrie de défense. Après le démantèlement d’Alstom dont il porte largement la responsabilité et au motif de faire l’Europe de la défense, le GIAT (le char Leclerc), la DCN (le Charles de Gaulle) sont en train de passer subrepticement sous pavillon allemand. Aveuglement ou volonté délibérée de laminer la singularité française ? Beaucoup se le demandent.

    Même oubli de l’intérêt national au bénéfice de l’idéologie dans les rapports avec la Russie : si le front ukrainien semble un peu calmé – grâce à Trump plus qu’à Macron -, les sanctions à l’encontre de la Russie que Fillon voulait lever ne sont pas près de l’être et lèsent toujours autant les intérêts de la France. Si les Russes avaient apprécié l’invitation surprise du nouveau président à célébrer la visite du tsar Pierre le Grand à Versailles, par-delà les ronds de jambe, rien n’a changé quant au fond dans la relation franco-russe : les Russes s’en sont certainement aperçus.

    Macron le continuateur

    Les changements à la tête d’un Etat ont toujours servi à corriger la ligne politique d’un pays quand elle était mal engagée, sans que le nouveau président ait à se désavouer. Or elle l’avait été rarement aussi mal qu’en Syrie sous Sarkozy et Hollande : la rupture totale des relations diplomatiques, le soutien constant aux milices djihadistes, les mêmes qui se félicitaient bruyamment des  attentats en France (quand elles  ne les avaient pas organisés), la diabolisation  hystérique et – infantile quand on sait comment se manipule aujourd’hui l’opinion internationale – du gouvernement syrien, tout en constituant une trahison des chrétiens d’Orient, nous ont aliéné inutilement un pays, ancien mandat français, qui avait été au cours des deux dernières décennies un partenaire précieux. Or Bachar a aujourd’hui pratiquement gagné la guerre, les augures du Quai d’Orsay (la « secte » néoconservatrice) qui prédisaient en 2011 sa chute en huit jours  en sont pour leurs frais. Visiblement, Macron reste sur la même ligne que ses prédécesseurs ; au lieu de s’adapter à la nouvelle donne, il laisse son ministre des Affaires étrangères, le médiocre Le Drian, accuser Assad de massacrer son peuple. Des forces spéciales françaises, armées d’hélicoptères,  sont présentes dans le nord de la Syrie, on se demande pour y faire quoi : même Sarkozy et Hollande n’étaient pas allés jusque-là. Alors que Trump retire ses forces du pays, Macron y augmente  les siennes ; prétendant de manière ridicule avoir convaincu Trump de rester, il s’attire un démenti cinglant. Tout aurait pu changer sur ce front et rien ne change. Loin de déplacer les lignes, comme Trump a su le faire à sa manière avec la Corée du Nord, Macron reste sur le même rail.

    Dans les affaires intérieures, beaucoup louent le dynamisme du nouveau président, ses multiples efforts pour faire « bouger la France ». Il donne le vertige par la multiplication des projets de réforme. Mais quelles réformes ? La vérité est que loin d’être originaux, les projets de Macron étaient tous dans les cartons des ministères et ne sont que le prolongement des réformes effectuées au cours des quinze ou vingt dernières années, lesquelles ont si bien réussi à la France comme on sait !

    Au titre de la réforme de la fonction publique, il annonce la rémunération au mérite des fonctionnaires ; sait-il qu’elle a été instaurée dès 2001 par une loi bien connue appelée « Lolf », mise en œuvre par Sarkozy et dont on connait déjà les effets pervers ? Faute de critères de rendement fiables, la porte a été ouverte à l’arbitraire, parfois à la promotion canapé, l’ambiance s’en est trouvée détériorée et le zèle découragé. Les deux piliers de l’Etat que sont le ministère des Finances et la représentation locale de l’Etat ont été gravement désorganisées. Macron veut aller encore plus loin…

    Les Ordonnances travail, auxquelles certains trouvent cependant quelques aspects positifs, sont-elles autre chose qu’une  mise aux normes européenne ?  Comme l’est l’adhésion au Ceta, laquelle intervient au moment où un Jacques de la Rosière, ancien patron du FMI, remet en cause une partie des dogmes libre-échangistes.

    Le spectacle permanent

    La réforme de la SNCF est la transposition mécanique d’un règlement de Bruxelles. Déjà affaiblie par la séparation, économiquement absurde mais imposée par le dogmatisme de la commission, des réseaux et de l’exploitation, la SNCF le sera plus encore. 

    En décembre dernier, le gouvernement s’est réuni au grand complet à Cahors pour marquer son intérêt pour la « France périphérique ». Il n’en est pas sorti une seule idée. Est annoncée, au contraire, la fermeture de milliers d’écoles rurales pour renforcer les ZEP et sans doute celle de nombreuses petites lignes de chemin de fer. L’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km à l’heure, va d’abord toucher ces zones.

    La réforme annoncée du bac est dans les cartons du ministère depuis des années. Elle s’inscrit dans la progressive déconstruction du système éducatif : course à la facilité, dilution de la notion de discipline scientifique, notes de gueule.

    Il est vrai que, par exception, l’enseignement primaire semble géré par le ministre Blanquer plus intelligemment que par ses prédécesseurs : il faudrait voir dans ce retour au bon sens l’influence de Brigitte Macron. Dommage qu’on ne la voie pas ailleurs !

    De cette réformite sans imagination, deux lectures. Celle de l’oligarchie économique, médiatique, technocratique, des think tanks libéraux qui tous font chorus : la France a besoin d’être réformée ; tout le monde sait quelles réformes il faut faire. Si on ne les a pas encore faites, c’est que les gouvernements successifs ont manqué de « courage ».

    L’autre lecture se réfère à Guy Debord : la société du spectacle (disons de communication) dans laquelle nous sommes entrés a besoin de s’étourdir de réformes, lesquelles, au point où nous en sommes, ne sauraient faire aller les choses que de mal en pis : « La société du spectacle dans sa phase avancée (…) n’est plus pour l’essentiel réformable. Mais le changement est sa nature même, pour transmuter en pire chaque chose particulière ». Dans cette optique, la réforme est d’abord un produit de communication (de « spectacle »).

    Macron ne comprend pas la France

    Les réformes de type technocratique ne font que suivre les logiques de celles qui les ont précédées et qui sont précisément les causes des problèmes. Avec Macron, nous les voyons à l’œuvre de manière caricaturale. Comment espérer trouver les remèdes aux maux de l’Education nationale dans les cartons d’un ministère qui est le responsable de ces maux ? La technocratie française élabore des  projets de réforme  qui, chacune dans son domaine, suit un schéma simple, voire simpliste, ignorant la  complexité des choses, en général le même depuis quarante ans : regrouper les communes, fusionner les services, étendre le mode de gestion privé, flexibiliser l’emploi, mettre aux normes européennes ou internationales (celles de l’OCDE pour le bac). Face aux résistances, jamais, au grand jamais, leurs initiateurs se demanderont si dans ces résistances, il n’y aurait pas quelque chose de légitime. On se contente d’y voir l’effet de l’archaïsme, de la routine, d’un conservatisme « bien français ». Nul n’imagine que ce pourrait être à la technocratie de s’adapter. Penser qu’il pourrait y avoir  de bonnes et de mauvaises réformes comme il y a de bons et de mauvais remèdes, est une question hors du champ épistémologique de ceux qui nous dirigent, comme dirait Foucault. Réformer est devenu intransitif comme communiquer ou changer. Face à ces blocages, « enfin Macron vint », selon une expression dont on peut penser qu’elle était ironique. Cette fois, ça passe où ça casse.

    Macron, c’est jusqu’à la caricature l’incapacité à critiquer à partir d’une connaissance du terrain (qu’il n’a pas) ou d’idées neuves (qu’il n’a pas non plus) les projets des administrations que la plupart du temps, le gouvernement  avalise. Loin d’apporter la touche du vrai chef (« l’œil du maître ») comme le faisait par exemple un Pompidou, homme supérieurement intelligent, lui, et critique lucide des logiques technocratiques, Macron ne doute pas que les services aient, sur tous les sujets, raison. Comme en politique étrangère, il est sur les rails et il y reste.

    Erreur sur la personne ?

    Tragique malentendu : les Français étaient las d’une classe politique usée, et en réalité d’une technocratie dont les projets étaient avalisés passivement par les politiques. Voulant du nouveau, ils élisent quelqu’un qui ne propose rien d’autre que de donner un coup d’accélérateur aux réformes qu’inspire ladite technocratie.

    Or la France d’aujourd’hui  rencontre des problèmes graves qui, comme jamais jusqu’ici, conditionnent son avenir. Ces problèmes : démographie, désindustrialisation, dépenses publiques excessives, justice et insécurité, déliquescence de l’Education nationale. Il y a là de quoi être inquiet :  Macron, prisonnier des logiques du passé, ne semble armé intellectuellement pour se saisir sérieusement d’aucun de ces problèmes. Bien au contraire, la plupart de ses projets font craindre leur aggravation.

    Comment s’étonner qu’au bout d’un an, s’installe le doute sur la capacité de Macron à vraiment réformer la France. Les Français ne vont pas tarder à comprendre, avant lui sans doute, qu’il se situe aux antipodes de ce qu’ils attendent.

    Il  y a, disaient les Romains, pour chacun, un sommet, une acmé, un moment de la vie où il atteint sa pleine réussite. Pour le jeune Macron, ce fut ses années Sciences po-ENA-Inspection des finances, sous l’égide d’un Richard Descoings à l’heure de sa gloire. La plupart des thèmes évoqués plus haut, de l’Europe supranationale à la privatisation des services publics et à la philosophie libérale-libertaire, connaissaient alors leur plus grande faveur, ils étaient si évidents que bien peu osaient les remettre en cause surtout s’ils voulaient sortir dans les premiers de l’ENA, temple du politiquement correct. Typique de cette école, la rhétorique balancée du « en même temps ». Le mépris ostensible de la francophonie qui pousse Macron à faire ses discours en anglais avait déjà entrainé la multiplication des cours en anglais à la rue Saint-Guillaume, sans que la cote de l’école y ait d’ailleurs gagné. Dans le milieu fermé  qu’il  fréquentait  alors, la criminalisation de la France coloniale, familière aux universités américaines,  ce n’était pas une provocation, c’était une évidence.

    Macron est comme un animal parfaitement adapté à un certain milieu mais inadaptable ailleurs. Dans ce milieu, il peut certes faire preuve de brio. Mais il détonne dès que l’environnement  change un tant soit peu. Le nouveau président est aussi déphasé aujourd’hui que l’était Mitterrand en 1981 avec son lourd  programme de nationalisations. Mais Mitterrand, vieil animal politique, avait su s’adapter. On ne voit pas à ce jour, le moindre indice que Macron en soit capable.

    Comprendra-t-il que ce qu’il a appris à l’Institut d’études politiques de Paris il y a vingt ans est complètement à côté de la plaque dans une planète dominée par Poutine, Trump, Xi et qui voit partout la révolte des peuples contre les logiques technocratiques et le retour des stratégies nationales ? On peut craindre que non.  

    Roland Hureaux est essayiste
    http://lafautearousseau.hautetfort.com/
  • « Combat pour l’Hémisphère Nord » – Chevauchez le tigre avec André Archimbaud

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    Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples ♦ 

    Si vous en avez assez du foot, de la télé Macron ou des pleurnicheries sur les migrants, évadez-vous cet été grâce au roman d’André Archimbaud Combat pour l’Hémisphère Nord. L’amour d’Ariane [1]. Car c’est le roman à la fois étrange, exigeant et séduisant dont vous avez besoin pour quitter intelligemment ce monde vétuste et sans joie…

    Comme l’indique l’auteur, stratège d’affaires international et chroniqueur chez Boulevard Voltaire, il s’agit d’un essai en forme de roman qu’il a commencé d’écrire en 1989, pour « comprendre les enjeux géopolitiques et spirituels des trente prochaines années ».

    Mais sa lecture est fortement déconseillée aux paresseux, habitués du vocabulaire primitif en usage au journal télévisé de 20 heures ou sur les smartphones. Comme elle est déconseillée aux bobos et aux âmes molles.

    Un roman supersonique

    Dès les premières pages, André Archimbaud nous entraîne en effet dans un maelström de séquences, de concepts et de personnages : dans un gigantesque puzzle multidimensionnel où la distinction entre le présent, l’avenir et le passé s’estompe progressivement au profit d’une conception sphérique du temps et de l’histoire.

    L’action se déroule sur plus de 40 ans, de la chute de l’URSS à 2035, en passant par le 11 septembre 2001. Et elle entraîne le lecteur sur tous les continents, au rythme du Transsibérien ou de l’avion de ligne. Dans les villes-mondes, sur le Nil ou dans les sables du désert. Le tout en moins de 200 pages.

    Il s’agit d’un roman supersonique….

    Les Archontes contre les peuples

    Mais de quel combat s’agit-il ?

    De celui qui oppose la puissante secte des Archontes qui ont décidé d’ouvrir les différents sceaux de l’apocalypse sur le monde, à un petit groupe de douze résistants réunis autour de la figure emblématique d’Atalanta. Cette jeune femme « aux allures d’antique prêtresse, grande, scrutant l’auditoire de son regard étrange et pénétrant. Un regard sombre, magique, qui contient à lui seul toutes les aspirations de l’espèce en combat [2]».

    Atalantane serait-elle pas la nouvelle Ariane qui doit aider à vaincre le labyrinthe ou les modernes Minotaures veulent enfermer le monde ?

    Le roman de l’éternel retour

    Le propos d’André Archimbaud se laisse décrypter, au fil des pages et des denses séquences qui se succèdent à un rythme accéléré.

    Cette lutte ne renvoie-t-elle pas à celle qui oppose désormais les oligarques de la super classe mondiale, qui veulent détruire le monde pour mieux le diriger, à tous ceux qui veulent rester eux-mêmes et qui entendent puiser dans leurs traditions revivifiées la force de vaincre ?

    Eternel retour de la lutte entre les forces du chaos et celles de la lumière et de la vie.

    Eternel retour, le roman s’achève d’ailleurs sur ces mots…

    La synthèse des mythes et de la géopolitique

    Ce n’est pas pour rien si l’auteur se place d’emblée sous le patronage de « la géopolitique intégrale » de Raymond Abellio. Il en adopte aussi le style torrentiel et flamboyant.

    Mais on pensera aussi bien sûr à René Guénon, à Julius Evola et aussi au Jean Parvulesco de La Spirale Prophétique [3]. Ou encore à Nietzsche.

    La symbolique des mythes et de la Tradition rejoint la géopolitique et « s’élance vers nos rivages avec la force d’un tsunami », comme l’écrit si bien André Archimbaud. Ses héros ne veulent-ils pas forger un nouvel Occident, tourné vers l’Eurasie en réponse au chaos mondial des Archontes ? La Nouvelle Rome ou la Nouvelle Atlantide ?

    Ce qui rend aussi son roman à la fois exigeant et enrichissant car les références philosophiques, historiques et religieuses abondent, surabondent même. Car chaque ligne renvoie à de nombreuses significations, à de multiples sous-entendus pour les initiés, comme dans tous les bons mythes. Et pour apprécier pleinement certains développements, une bonne connaissance de l’ésotérisme musulman ou chrétien selon René Guénon et un bon dictionnaire [4]seront même nécessaires !

    André Archimbaud nous invite à chevaucher le tigre !

    Pour lutter contre le pouvoir des Archontes André Archimbaud, à la suite de Julius Evola et de la sagesse orientale ancestrale, nous invite à « chevaucher le tigre ».

    Un exercice assurément dangereux et assez peu dans l’air du temps pour les bisounours européens décadents. Surtout si le tigre se déplace à plus de 80km/heure…

    On n’est évidemment pas forcé d’être d’accord avec l’approche gnostique de certains de ses personnages. Ni avec leur propension au syncrétisme. On n’est pas forcé de croire non plus que l’islamisme sera un facteur de rénovation pour l’Europe décadente.

    Mais, en refermant le livre, on a quand même envie de chevaucher ce tigre en compagnie de la belle et énigmatique Atalanta !

    Michel Geoffroy 17/07/2018

    [1] Avatar Média Editions diffusion,  2018
    [2] Page 159
    [3] La Spirale Prophétique, Jean Parvulesco , Guy Trédaniel éditeur, 1986
    [4] Pas Wikipédia qui ne sera pas au niveau  !

    https://www.polemia.com/combat-hemisphere-nord-andre-archimbaud/