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géopolitique - Page 490

  • Traités de libre-échange : bienvenue dans le monde d'Orwell

    Par Jean-Michel Quatrepoint

    Le Comité Orwell a organisé le 27 septembre un colloque autour des traités de libre-échange. Jean-Michel Quatrepoint dénonce cette nouvelle forme de guerre économique que mènent les Etats-Unis contre l'Europe [Figarovox - 23.09]. L'analyse que Jean-Michel Quatrepoint fait ici - comme toujours, lucide et réaliste - intéresse les patriotes français et, dans notre cas, les royalistes.  LFAR

    Nous sommes en guerre ! On pense, bien sûr, à Daech et au terrorisme islamiste. Mais il y a aussi une autre guerre, plus sournoise, plus vicieuse, puisqu'elle nous oppose à des amis, des alliés. Je veux parler de la guerre avec les États-Unis, de la guerre entre l'Europe et les États-Unis, de la guerre aussi entre le modèle culturel anglo-saxon, un modèle communautariste, et notre modèle républicain, laïc. Cette guerre a un champ de bataille : le marché, l'économie. Avec un objectif pour les États-Unis, ou plutôt pour les multinationales, en très grande majorité anglo-saxonnes : assurer un nouvel ordre mondial, où le rôle des États est réduit à la portion congrue, où les citoyens sont cantonnés à un rôle de consommateurs, où la politique s'efface devant les impératifs du marché et d'un libre-échange total, absolu.

    Cette bataille, elle se joue aussi sur les traités commerciaux, à travers le TAFTA, le TPP pour le Pacifique, le TISA pour les données. Sans oublier le traité entre l'Europe et le Canada qui a servi en quelque sorte de matrice aux négociations transatlantiques sur le TAFTA. Cette offensive américaine se déroule comme à la parade. Dans un premier temps, les autorités judiciaires d'outre-Atlantique ont mis en place un arsenal juridique pour imposer peu à peu l'extraterritorialité du droit américain. C'est ainsi qu'on a vu se multiplier, depuis des années, les amendes colossales contre les groupes européens. Amendes pour avoir obtenu des contrats dans divers pays du Tiers Monde avec des commissions. On pense, bien sûr à Alstom. Amendes pour avoir financé des opérations commerciales avec des pays frappés d'embargo par les États-Unis. On pense, bien sûr, à BNP Paribas. Amendes pour avoir bidouillé, comme Volkswagen, les moteurs Diesel vendus sur le marché américain, etc. À chaque fois ce sont des montants considérables. Des milliards, voire des dizaines de milliards de dollars.

    Pis, ces menaces pèsent sur le système bancaire européen qui n'ose plus financer les investissements des entreprises, françaises et autres, dans des pays sensibles. Ainsi, les banques françaises sont très frileuses sur l'Iran, sur la Russie. Nos entreprises ratent des contrats. Pour le plus grand profit… des Américains. Bref, tout se passe comme si cette menace subliminale que fait peser la justice américaine et Washington sur les banques et entreprises européennes était destinée à les paralyser, à les tétaniser. Parallèlement, le capitalisme américain a déployé sur une très grande échelle une forme moderne de corruption : l'influence, le trafic d'influence. Plus besoin de verser des bakchichs, il suffit d'offrir aux dirigeants politiques, aux élites européennes de belles et rémunératrices fins de carrière, ou de faciliter l'accès de leurs progénitures aux cercles restreints du pouvoir des multinationales.

    Aujourd'hui, les masques tombent. C'est un ancien président de la Commission européenne dont on savait qu'il était très proche des Américains qui pantoufle chez Goldmann Sachs. On découvre qu'une ancienne commissaire à la concurrence avait pris systématiquement des décisions nuisibles aux intérêts industriels européens tout en étant administrateur d'un fonds off shore aux Bahamas. Cerise sur le gâteau : elle a intégré Bank of America et, au printemps dernier, le groupe américain… Uber. Un autre commissaire, négociateur et thuriféraire de l'accord TAFTA, a, lui, rejoint les conseils d'administration de CVC Partners, un fonds américain et Merit Capital. Bref, les Américains savent remercier ceux qui ont œuvré pour eux. Mais ceux qui rechignent à intégrer ce nouvel ordre mondial sont frappés. Volkswagen, mais aussi Deutsche Bank et maintenant Airbus que l'on menace de dizaines de milliards d'amende, parce que le groupe aurait bénéficié de subventions européennes. Mais comment Boeing s'est-il développé sinon avec l'argent du département de la Défense ? Comment la Silicon Valley est-elle devenue ce qu'elle est sinon avec les subsides sous diverses formes de l'État américain ? Comment les GAFAM et autres NATU (Netflix, Airbnb, Tesla et Uber) prospèrent-ils sinon en optimisant fiscalement aux États-Unis (les multinationales américaines ont exporté plus de 2 000 milliards de dollars dans les paradis fiscaux) et en ne payant pratiquement pas d'impôt en Europe ? Et lorsque une commissaire européenne ose s'élever contre les avantages exorbitants accordés par l'Irlande à Apple, c'est le président Obama et 250 patrons américains qui volent au secours de la firme et somment l'Europe d'abandonner ses poursuites.

    Trop, c'est trop! Ou les Européens se couchent et nous allons collectivement basculer dans un monde où quelques monopoles régneront sur notre vie de tous les jours, géreront nos données… un monde digne de Big Brother. Ou l'Europe se réveille, refuse ces diktats, renvoie les accords TAFTA aux calendes grecques. On ne négocie pas dans une position de vassal. Voilà pourquoi la bataille du TAFTA est symbolique. Voilà pourquoi si nous voulons défendre nos valeurs, une certaine idée de la géopolitique, il faut dire non au TAFTA, relancer l'idée de la préférence communautaire, défendre nos banques et nos grandes entreprises. À condition, bien sûr, qu'elles veuillent être défendues et qu'elles n'aient pas déjà pactisé avec l'Oncle Sam… pour un plat de lentilles.   

    Jean-Michel Quatrepoint est journaliste économique et vice-président du Comité Orwell.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/09/28/traites-de-libre-echange-bienvenue-dans-le-monde-d-orwell-5853708.html

  • Vers un mondialisme identitaire

    L’objet de ces lignes est de susciter une pensée identitaire fédératrice… mondialiste pour sortir d’une situation potentiellement conflictuelle. En effet, résumer la sensibilité identitaire par « les bougnoules dehors » est le meilleur moyen d’éloigner d’honnêtes personnes, de toutes origines, potentiellement réceptifs à un discours identitaire.

    Face au triomphe de la mondialisation cosmopolite dont les premières victimes sont nos identités historiques, biologiques et sociales, la première réaction est de s’entourer de barrières. Temporairement cela peut aider, mais à long terme, la défaite est garantie (1). Aussi, devons-nous dès à présent consacrer toute notre énergie à envisager une perspective identitaire fédératrice. Or, pour cela, il est nécessaire de comprendre pourquoi les idéologies mondialistes actuelles rencontrent de tels succès. Une de leurs forces est qu’elles promettent un monde meilleur demain. L’identitaire pense le contraire. Pour lui, rompre avec les déterminismes nés de l’Histoire menace tout le monde.

    En face des mondialistes cosmopolites, les identitaires sont peu nombreux. Mais surtout, ils ne disposent pas des armes intellectuelles pour affronter leurs adversaires. Au judo, le principe de base est d’utiliser la force de l’adversaire pour le vaincre. Donc, utiliser ce qui fait la force des idéologies mondialistes cosmopolites pour les terrasser serait opportun. Le parti pris de ce texte est que seul un mondialisme identitaire permettra de faire refluer, voire disparaître, ces idéologies dissolvantes nous détruisant.

    Le combat décisif, demain, devrait donc opposer des mondialistes cosmopolites à des mondialistes identitaires.

    Mondialisme et Modernité

    Cette idéologie mondialiste a suscité des centaines de milliers de pages, voire plus. Quelles en sont les composantes principales ? La première est d’éliminer toute singularité locale. Le mondialiste rêve d’un monde unifié par des valeurs communes transcendant tous les particularismes. L’Homme nouveau en est la pierre angulaire. Sa création impose de détruire ce que l’Histoire et l’Evolution ont produit. La finalité est un monde de paix ayant éliminé toutes les contrariétés s’imposant au genre humain, jusqu’à la mort. Les transhumanistes en rêvent.

    Etre Moderne aujourd’hui, c’est admettre le bien-fondé d’une des multiples manifestations de cet esprit se réalisant dans une idéologie mondialiste s’auto-entretenant par le développement de la Technè. Tout ceci s’incarne dans l’ambition politique d’un Nouvel Ordre mondial imposant la Mondialisation comme aboutissement de la Modernité. La destruction de la Nature et de l’Histoire comme fondements de l’Etre est le prix à payer pour garantir la réalisation du Paradis perdu identifié comme le monde parfait.

    Le mondialisme

    Difficile de nier la mondialisation. Sa réalisation est multiforme et chacun d’entre nous, selon les circonstances, y participe dans un monde sur-artificialisé de bientôt dix à onze milliards d’humains.

    Ainsi, le tourisme de masse en est une des conséquences les plus manifestes. Cette activité représenterait 9% du PIB mondial. Le temps est passé où l’aviation commerciale était utilisée exclusivement par des buziness-mannes. Aujourd’hui l’essentiel de ce trafic est dû aux déplacements de touristes aux quatre coins du globe. Le nombre de passagers transportés annuellement représente près de la moitié de la population humaine actuelle, soit environ 3 milliards d’individus.

    La circulation de l’information est dans la même situation. Avec Internet, désormais, en chaque point du globe, le reste du monde est accessible. A travers les images reçues, le consommateur des pays riches se voit allongé sur une plage immaculée au soleil des Tropiques. Le non-consommateur d’un pays pauvre rêve de faire ses courses dans un supermarché d’un pays septentrional grâce à la manne sociale qu’il aura reçue.

    Le monde se connaît maintenant. Il n’y a plus de terra incognita. En outre, ce monde connu est perçu de dimensions finies. C’est le village planétaire porté à notre conscience dans les années 1960-1970. Les photos de la terre prises de l’espace en ont bouleversé notre représentation. Paradoxalement, toutes les idéologies de la Modernité postulent un monde infini. Les économistes mondialistes envisagent, par exemple, un développement économique infini alors même que le plus discret des biologistes sait qu’à un moment ou à un autre toute croissance est confrontée à un facteur limitant. Et ainsi de suite. On ne parlera pas des flux financiers, de la circulation des marchandises, etc., et bien évidemment des mouvements humains. Tout ceci a été initié pendant la seconde moitié du XXe siècle.

    Que l’on loue ou déplore la mondialisation, factuellement, elle est incontestable. Dans les années 1990, dans les milieux écologistes, circulait le chiffre de 20.000 individus humains n’ayant jamais eu accès à notre monde. Combien sont-ils aujourd’hui ? Le tourisme « ethnique » les a sans doute débusqués.

    Ce constat est-il la conséquence d’une volonté politique ou d’une évolution naturelle ? Chacun a son point de vue, mais nul ne pourra nier cette réalité.

    En revanche, combattre les idéologies mondialistes cosmopolites s’impose à quiconque craint que celles-ci ne nous mènent dans une impasse délétère. D’où la nécessité de concilier une réalité – la mondialisation factuelle – et une perspective salutaire. Une alternative fondamentale est à créer. L’une des branches sera cette idéologie mondialiste cosmopolite multifaciale ; l’autre est à inventer. Mais elle ne pourra rompre totalement avec les fondements de la mondialisation portée par toutes les idéologies de la Modernité.

    Les composantes structurant cette Modernité animant les idéologies mondialistes sont innombrables. Mais l’une d’entre elles mérite une attention particulière. Il s’agit du credo que demain sera mieux qu’aujourd’hui. Etre moderne, c’est être nouveau, donc mieux.

    La Modernité en quelques lignes

    Depuis des temps immémoriaux, une des dialectiques fondamentales animant l’intelligentsia oppose les Modernes aux Traditionalistes (ou Anciens, c’est selon). Pour les uns, le mieux est demain ; pour les autres, c’est ainsi et c’est bien. Dans la classification politique contemporaine, les uns sont à gauche, les autres sont à droite. Les contributeurs à ces polémiques sont pléthoriques. Aussi est-il parfois un peu difficile d’envisager une synthèse valable. Nous devrons donc nous contenter de quelques idées-clés pour soutenir le fond de cet article.

    Le Traditionaliste envisage l’Etre comme la conséquence de causes incommensurables s’étant réalisées dans le passé ; fruit d’une loi naturelle si vous croyez en Dieu, ou du hasard si vous croyez en Monod (humour) (2). Pour les déistes, cette loi naturelle est l’expression d’une volonté divine. Selon leur déisme, le monde sera parfait ou tel qu’il est. C’est à ce niveau que le Moderne postule que le monde parfait est possible. Les modernes de droite (qualifiés d’extrême droite ou d’ultra-droite par leurs adversaires) l’imaginent dans un passé idéalisé avec lequel renouer ; le moderne de gauche ambitionne de le créer demain à partir de rien. Aujourd’hui, cette ambition d’un monde meilleur est portée par l’idéologie du Développement durable, alors qu’une approche plus réaliste n’envisagerait qu’un monde durable.

    Historiens, philosophes, épistémologues situent cette espérance d’un monde parfait dans la Bible. Dans les autres déismes antiques, le monde terrestre était à l’image du monde des dieux. Chez ces derniers, guerres, cocufiages, trahisons, etc., mais aussi, paix, fidélité, courage, honneur, etc., coexistaient. Les hommes étaient à l’image des dieux. Chez les monothéistes en revanche, le monde de Dieu est parfait, alors que le monde des hommes ne l’est pas. Le(s) peuple(s) élu(s) ont donc vocation à réaliser le monde terrestre à l’image du monde de Dieu selon sa volonté. Toutes les manifestations du désordre et du mal auront alors disparu. C’est le monde que la mécanique céleste envisage ; celui d’un ordre terrestre conforme à l’ordre divin dont le mouvement des planètes rend compte. De ce monde sont bannies la maladie, la guerre, la famine, la mort, etc. Cette composante essentielle anime nos contemporains, et avant eux nos aïeux depuis le début de notre civilisation. Elle en est vraiment une composante organique. Toutes les idéologies animant notre noosphère, qu’elles soient d’essence religieuse ou profane, postulent cette ambition théo-téléologique. Ainsi, que ce soit par la domination du Kapital US ou la réalisation de la Oumma musulmane – les deux grandes idéologies mondialistes animant notre temps –, toutes aspirent à la société parfaite. Aujourd’hui, tous les nootypes procèdent de cette noogénèse.

    On y distinguera le judaïsme se réalisant en Israël par l’association de types ethniques divers ; le christianisme et ses nuances (catholique, orthodoxe, protestant, etc.) ; l’islam, lui aussi avec ses variétés ; le libéralo-capitalisme, le socialo-communisme, le libéralo-socialisme, etc. Les espaces où se déployèrent ces idéologies furent chronologiquement les USA, l’URSS puis Israël. L’une est tombée ; la Russie de Riourik est revenue. Les deux autres tiennent encore. L’Europe dominée par les USA subit aujourd’hui ce forçage politique.

    Pour aller encore plus loin, et au risque d’être perçu comme provocateur, même le nazisme s’envisage(a) comme porteur d’un monde meilleur. Pour ses prosélytes, là où l’esprit aryen avait triomphé, les peuples connurent la prospérité et la félicité. C’est l’idée essentielle d’Alfred Rosenberg dans Le Mythe du XXe siècle.

    Rompre avec le suprématisme

    Un autre aspect d’un discours identitaire fédérateur serait de rompre avec le discours des Modernes voyant en chaque point du globe l’ « Homme » et non pas des Français, des Russes ou des Papous comme Joseph de Maistre l’envisageait. Rompre avec les idéologies suprématistes s’impose pour des Européens bercés par ces discours depuis des lustres. On rangerait alors Jules Ferry et Léon Blum dans les musées car ces deux personnages, parmi d’autres, voyaient dans la civilisation des Blancs l’aboutissement s’imposant à chaque peuple. Léon Blum n’affirmait-il pas que « Nous admettons qu’il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu’on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indû, d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation » (3). Au nom de ce principe, l’immigrationnisme n’est que le prolongement du colonialisme. L’un et l’autre reviennent finalement à dénier à l’Autre le droit immanent d’être ce qu’il est.

    Respecter l’Autre et le territoire l’ayant engendré permettra de trouver des alliés dans cette lutte. Prolongeant en cela le combat des écologistes fondamentalistes, c’est la Vie dans sa diversité qu’il est à respecter. Comme Hans Jonas l’a exprimé en d’autres termes, garantir la vie de l’Autre, car notre Technè permet de la détruire, est désormais notre responsabilité d’Homme postmoderne. Le Papou ou l’ours blanc ont un droit inaliénable à l’existence que les prolifiques hommes modernes, qu’ils soient blancs, bruns ou blonds, noirs foncés ou pâles, jaunes clairs ou bronzâtres, etc., ne doivent amputer à leur profit.

    Rompre avec le suprématisme consubstantiel à l’esprit moderne est donc un des préalables pour avoir à nos côtés les ours et les Papous dans le combat identitaire. Donc à la trappe le racisme, l’anthropocentrisme et tous les centrismes suprématistes envisageables. Respecter l’Autre sur le territoire l’ayant engendré serait la loi d’airain d’un mondialisme identitaire à développer. D’autres attributs seraient à envisager. Il appartient à chacun de les identifier et de les intégrer comme armes pour lutter contre le mondialisme cosmopolite dissolvant.

    C’est dans cet esprit que le débat sur les composantes principales de notre futur devrait se poser.

    Vers un mondialisme identitaire

    Ce mondialisme identitaire est à inventer. Il sera le garant de la diversité de la Vie sur la planète, et pas seulement de la vie des peuples et des civilisations humaines. Mais à la place d’une société uniformisée, fruit du mélange de tout ce qui est mélangeable que promeut le mondialisme anthropocentré cosmopolite, il sera respectueux des identités historiques dans un monde sachant désormais qu’il se connaît. Ce changement de perspective est plus que fondamental. Aucune autre espèce que les humains n’a acquis la conscience de la singularité de son statut sur terre. Aussi, c’est toute notre noosphère à reconstruire selon ces nouvelles ambitions. Les idéologies de la Modernité ont-elles les ressources pour penser ces nouveaux défis ou bien alors doit-on envisager sereinement de s’en débarrasser et de les laisser aux historiens des idées ?

    Aucune réponse n’est certaine à ce jour. Il y a tant à faire sur ce thème. En revanche, s’engager à penser un mondialisme identitaire pour contrer ce mondialisme cosmopolite délétère est un devoir pour chacun le craignant. En phase avec le paradigme structurant la pensée moderne, ce mondialisme identitaire devra lui aussi promettre des lendemains qui chantent. Mais, de grâce, interrogeons-nous aussi sur l’issue d’un combat mené, blottis dans des forteresses, en regardant derrière soi. On ne reviendra jamais au temps des moines-soldats qu’admirait Julius Evola. Le monde a changé depuis. Notre avenir est dans le futur.

    Frédéric Villaret 27/09/2016

    Notes :

    (1) Forteresse Europe ! Et après ?
    (2) Par référence à Le Hasard et la Nécessité, de Jacques Monod.
    (3) Léon blum, 9 juillet 1925, débat sur le budget des colonies à la Chambre des députés.

    http://www.polemia.com/vers-un-mondialisme-identitaire/

  • Alain Escada fustige le mondialisme à la télévision russe

    La Pravda, célèbre média russe, a voulu contribuer à faire connaître Alain Escada, président de Civitas. La vidéo de l’entretien est diffusée en langue russe, en français, en espagnol et en anglais, accompagnée de l’article très positif que l’on peut lire ci-dessous.

    Civitas n’a pas peur des affrontements et entend représenter la vraie France – pas celle du Fouque…t’s où Sarkozy fêtait sa victoire le lendemain de l’obtention de son mandat, mais celle des simples travailleurs, des gens qui voudraient que leurs voix ne soient pas pesées à l’aune de cacahuètes – la France profonde, les « sans-dents » comme les appelle dans son milieu l’hôte actuel de l’Elysée. 
    Quoi qu’on en pense ou qu’on en dise ce n’est pas l’énergie qui manque à Civitas et à son président Escada, désireux de se débarrasser du règne sans fin d’un pouvoir aussi corrompu que parasitaire.
  • Snowden : Un traître à sa Nation pire qu’un terroriste ou…?

    Du 10 décembre 2012 au 8 janvier 2013, 70,3 millions d’enregistrements de données téléphoniques des Français ainsi que 200 millions de SMS par jour dans le monde, de manière non ciblée ont été effectués par la NSA.

    Tandis que  Amnesty International et l’American Civil Liberties Union réclame  le pardon d’Obama pour Snowden, le congrès américain publie un rapport sur deux ans d’enquête.

    Snowden a causé d’énormes dégâts à la sécurité nationale et la grande majorité des documents qu’il a volé n’avait rien à voir avec des programmes ayant une incidence sur la vie privée des utilisateurs. Ils concernaient plutôt des programmes militaires, de défense ou du renseignement avec un grand intérêt pour les adversaires de l’Amérique…

    http://intelligence.house.gov/uploadedfiles/hpsci_snowden_review_-_unclass_summary_-_final.pdf

    Notre raie publique, dirigée par les plus incapables, avait refusé l’asile politique à Edward Snowden en 2013. Préférant accueillir, des millions de lâches qui fuyant  leurs pays, venus imposer leurs guerre chez nous.

    Pourtant, ce lanceur d’alerte avait mis à la lumière, l’espionnage industriel de l’U.E. par nos « amis (sic) américains. 

    52 milliards par an de budget pour l’espionnage américain 

    Écoutes des téléphones, des mails,  messageries Facebook, ( En une seule journée en 2012, la NSA a par exemple intercepté 444 743 listes de contacts courriels de comptes Yahoo, 82 857 de comptes Facebook, 33 697 de comptes Gmail, et 22 881 d’autres fournisseurs internet, comme mentionné dans un document de l’agence divulgué par le journal. Extrapolés sur une année, ces chiffres correspondraient à la collecte de 250 millions de listes de carnets de contacts par an, grâce à des interceptions directement sur les câbles internationaux qui composent l’internet) mais ainsi et surtout toutes les connections internet, via des portes d’entrées laissé volontairement par les éditeurs de logiciels pour le FBI et la NSA.

    Non seulement les logiciels nous écoutent, mais également le matériel physique (routeurs réseau etc), ceci à une échelle mondiale. Le , le journal brésilien O Globo révèle que la NSA a surveillé les communications téléphoniques et électroniques de nombreuses entreprises et particuliers au cours de la dernière décennie (2,3 milliards d’appels téléphoniques et d’emails interceptés en janvier 2013 rien que pour le Brésil).

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  • La presse française et la Russie

    Extrait de la conférence d'Alexandre Latsa au Cercle Pouchkine à Paris :

    Michel Janva

  • Syrie : la Russie envoie son seul porte-avions en Méditerranée

    La Russie va envoyer son seul porte-avion, Amiral Kouznetsov, en Méditerranée,  a annoncé mercredi le ministre russe de la Défense en soulignant la nécessité de « renforcer » les capacités militaires russes dans ce conflit.

    « A l’heure actuelle, six navires de guerre et trois ou quatre navires de ravitaillement se trouvent dans notre flottille déployée dans l’est de la mer Méditerranée », a déclaré Sergueï Choïgou cité dans un communiqué.

    « Pour renforcer nos capacités militaires, nous allons ajouter notre porte-avion Amiral Kouznetsov », a indiqué le ministre russe.

    Intervenant lors de la réunion du ministère russe de la Défense, M. Choïgou a rappelé qu’« à des fins de réalisation des intérêts nationaux et de maintien la paix nous avons repris en 2013 la présence permanente des forces navales dans la partie orientale de la Méditerranée, abandonnée à la fin XXe siècle».

    « Je vous rappelle qu’en 1967, la présence dans cette zone du 5e escadron opérationnel a permis d’éviter l’escalade du conflit armé arabo-israélien et a été par la suite un facteur contraignant important pour les opérations ennemies contre l’Union soviétique. »

    Selon les informations provisoires, la mission du porte-avions Amiral Kouznetsov durera entre quatre et cinq mois et le navire sera accompagné par un grand bâtiment de lutte anti-sous-marine, un bateau-citerne et un remorqueur de sauvetage.

    Selon l’agence russe Sputnik, ce porte-avions Amiral Kouznetsov a été  déployé à plusieurs reprises dans l’est de la Méditerranée pour accomplir différentes tâches.

    Ingérence US sans autorisation

    L’annonce de l’augmentation de la force de frappe militaire russe intervient au moment où la Turquie a lancé une offensive au nord de la Syrie, et les Américains multiplient leurs ingérences musclées dans ce pays, sans l’autorisation du gouvernement syrien, aussi bien dans le cadre des unités de Marines qui ont été vues dans plusieurs régions syriennes que dans celui de la coalition internationale.

    La semaine passée, les avions de la coalition ont bombardé une position de l’armée syrienne non loin de l’aéroport de Deir Ezzor, facilitant l’attaque lancée par les miliciens takfiristes de Daesh qui assiégeaient le lieu. Il y a eu 82 tués dans les rangs des militaires réguliers selon un dernier bilan des autorités syriennes.

    L’arsenal russe dans la région

    Basé à Mourmansk, dans la mer de Barents, l’Amiral Kouznetsov est le seul porte-avion russe. Selon les médias russes, il va prochainement embarquer des Mig-29 de quatrième génération.

    Selon l’AFP, Pour les besoins de l’intervention en Syrie à la demande du gouvernement syrien, la Marine russe a déployé navires de guerre, destroyers et sous-marins en mer Méditerranée. Des missiles de croisière ont notamment été tirés depuis des sous-marins. De même des missiles de croisière avaient été lancés depuis des navires basés dans la mer Caspienne.

    La Russie dispose également d’une base aérienne à Hmeïmim, près de Lattaquié, d’où elle a procédé à des milliers de raids aériens depuis le début de son intervention le 30 septembre 2015, ainsi que des installations portuaires militaires à Tartous.

    Al Manar

    http://www.voxnr.com/3716/syrie-russie-envoie-seul-porte-avions-mediterranee

  • Russie - Turquie, Poutine, le vrai joueur d’échecs | Par Giulietto Chiesa

    C’est devenu une mode ces jours-ci de parler de Poutine comme d'un « grand joueur d’échecs ».

    C’est effectivement le cas. Mais l’important c’est de voir qui se trouve face à lui. En fait, il n’y a personne. Obama est notoirement hors-jeu. Il s’aventure devant les caméras télé avec l’air contrit de celui qui a reçu une bonne raclée. Et je ne pense pas que la pire soit venue de Poutine, mais plutôt des siens, autrement dit du Pentagone et de Langley, ou encore de ceux qui contrôlent la mégapole électronique de la NSA.

    Certaines choses émergent cependant des faits.

    1) Une part toujours plus grande de l’opinion publique occidentale a compris que le seul qui se bat vraiment contre « le terrorisme islamique », c’est Poutine.
    2) Une part tout aussi importante, ou presque, a compris que la soi-disant « coalition occidentale », au cours de ces quatre dernières années, n’a absolument pas combattu l’État islamique,… mais a plutôt systématiquement bombardé les troupes du gouvernement de Damas.

    3) J’ai parlé de « soi-disant » coalition, car il est désormais évident pour presque tout le monde (du moins pour ceux pas encore totalement abrutis par la propagande occidentale) que cette coalition inclut des États comme l’Arabie Saoudite et le Qatar, autant de pays tellement civilisés et démocratiques : le premier est l’équivalent d’un agrégat de marchands médiévaux obtus et fanatiques qui prônent le wahhabisme, décapite sur la place publique ses opposants et les criminels présumés, coupe les mains et massacre les gays, quand il les déniche (mais ce n’était pas Poutine qui faisait ces choses immondes ?).
    4) Dans cette coalition – comme l’a déclaré Poutine lors du dernier G20 -, se trouvent les sponsors financiers du terrorisme1. Et pas seulement l’Arabie Saoudite et le Qatar. Devinez un peu de qui il s’agit, étant donné que les services secrets des Saoudiens & Co ne sont rien d’autre que des succursales de Langley.

    Ensuite, il y a le véritable Vaudeville des réactions dans les différentes capitales européennes confrontées à l’évidence des faits. La Turquie abat un Sukhoi russe, et Obama dit que la Turquie a le droit de défendre son territoire. Erdogan, dans un accès de folie, demande à l’OTAN de protéger la Turquie face à l’attaque russe. On dirait presque que ce sont les Russes qui ont abattu un avion turc ! Certains disent que l’avion russe s’est « approché de trop près » de la frontière turque. D’autres affirment que l’avion russe ne bombardait pas l’État islamique, mais les « amis » de la Turquie. En fait, Erdogan a dit que lui avait voulu défendre ses amis. Et qui sont-ils ces amis ? Des gens épris de paix, n’est-ce pas, qui ne se trouvaient pas là par hasard, et qui tirent sur les parachutistes2 pendant leur descente, violant au passage la Convention de Genève qui interdit expressément ce genre de pratiques. Des terroristes "modérés" qui, sur leurs propres vidéos postées sur YouTube, s’en prennent à coups de pied au cadavre d’un pilote russe qui aurait dû être traité comme un prisonnier. Et ce sont ces gens-là qui devraient s’asseoir à la table des négociations face à Assad ? […]

    Un foutage de gueule collectif que Poutine a eu tôt fait de balayer d’un simple revers lors de la conférence commune avec Hollande : « Nous avions tout dit aux Américains : où, quand, et à quelle altitude nos avions de chasse allaient opérer. Nous nous attendions à ce que Washington informe ses alliés. Sinon, à quoi cela sert-il que nous leur fournissions ces informations ? »

    Poutine n’a pas fait d’autres déclarations à ce propos. Mais celle-ci a suffi à soulever bien des interrogations. Les Turcs ont-ils été informés dans le but de pouvoir attendre au moment opportun le chasseur russe ? Lequel, comble de malchance, s’est écrasé en territoire syrien. Là-dessus nous parviennent les données russes qui nous disent que le Sukhoi se trouvait au-dessus de la Syrie, au contraire des deux F-16 turcs qui eux volaient en toute illégalité dans l’espace aérien syrien. Je dis « en toute illégalité », car seule la Russie a le droit de se trouver là (puisqu’appelée par le gouvernement légitime de Syrie), alors que tous les autres ne font que violer allègrement l’espace aérien syrien.

    Mais naturellement, tous les grands journaux papiers ou télévisés italiens accréditent uniquement la version turque, à savoir, que le Sukhoi aurait violé l’espace aérien syrien pendant 11 longues secondes. Maintenant, soit dit en passant, je n’ai pas la preuve que la version russe est vraie. De fait, j’évite de clamer haut et fort des choses que je ne peux pas vérifier. Chose qu’à l’inverse font systématiquement tous les journalistes des grands médias, en démentant catégoriquement la version russe sans rien vérifier du tout. Un bel ensemble à l’unisson, pour défendre les coupeurs de têtes « modérés ».

    Cet Occident ne perd pas une occasion de faire piètre figure. Et en face, le joueur d’échecs lui fait payer chaque erreur. Quand il explique que les avions russes, à 5000 m d’altitude, ont vu jour après jour les énormes colonnes de camions-citernes qui emmènent le pétrole vers la Turquie, par exemple. Naturellement ils les ont bombardées, ces fameuses colonnes de camions, « semblables à un oléoduc vivant »3. Et ils ont même montré les vidéos et les photos. « Erdogan ne savait rien ? » Cette réponse a juste tiré un sourire à Poutine, qui ressemblait plus à un rictus de mépris. On pouvait presque l’entendre penser : « Allez donc le demander au fils d’Erdogan. »4

    Hollande a bafouillé quelque chose d’assez incompréhensible après avoir entamé par « Mon cher Vladimir. » Et si les médias relataient les choses avec un minimum de sérieux, tous verraient bien que dans cette affaire, l’Occident est sans scrupules, et ne montre aucune pitié. Mais cela finit par se voir. Il ne reste plus qu’à attendre la prochaine provocation de l’OTAN : que sais-je ? Dans les pays baltes ? En Ukraine ? En Moldavie ? Faites votre choix, tout en sachant que les différentes options sont déjà en préparation. Et elles sont probablement bien plus nombreuses que cela. Il n’y a plus qu’à espérer que l’Occident, qui a déjà perdu la partie, ne choisisse pas d’en finir en donnant un grand coup de pied dans l’échiquier.

    Giulietto Chiesa
    Auteur de « Russophobie 2.0 » (Ed. Le retour aux sources, 2016)
    Source : ilFattoQuotidiano.it (29 novembre 2015)
    Traduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr

    Notes du traducteur : 
    Giulietto Chiesa : arrêtons les commanditaires du terrorisme (et certains se trouvent en Occident)

    Roberto Quaglia : avion russe abattu en Syrie, développements et conséquences.
    Conférence de presse de Vladimir Poutine et François Hollande le 26 nov. 2015 à Moscou.
    4 Le piège turc nous amène au bord de la guerre mondiale.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/billets-d-auteurs/40-geopolitique4/1992-russie-turquie-poutine-le-vrai-joueur-d-echecs-par-giulietto-chiesa

  • La choquante vérité à propos de la surprise d'octobre d'Hillary (VOSTFR)

  • ça suffit?

    Il venait tout juste de retirer le prix «d’homme politique de l’année» (!)  pour  sa lutte contre  le terrorisme que lui avait décerné en mai dernier la très controversée et étrange association  new-yorkaise Appeal of conscience (« Appel à la conscience ») créée en 1965 par le rabbin Arthur Schneier.  François Hollande, c’est de lui dont il s’agit , n’a pas manqué de justifier la confiance mise en lui. «Je n’ai qu’un seul mot à dire : ça suffit ! », a ainsi clamé le Président de la république mardi  à la tribune de l’ONU. Il visait par son propos le régime laïque syrien,  responsable selon lui de «l’échec du cessez-le-feu conclu sous l’égide des Etats-Unis et la Russie» et  notamment la reprise des combats à Alep pour en chasser les  bouchers de l’Etat islamique. Chacun se renvoie la balle: Moscou avait accusé samedi soir  l’opposition  syrienne dite  modérée, soutenue par les Etats-Unis, d’avoir  fait échouer ce cessez-le-feu.

    Jacques Chirac l’affirmait pour étayer le refus de la France de participer à la seconde guerre contre l’Irak en 2003,  «on exporte pas la démocratie dans un fourgon blindé.» La sentence garde toute sa justesse au moment ou la lutte  de M.  Hollande contre le régime syrien ne se dément pas.  Il n’a eu de cesse  de vouloir éradiquer, à l’instar de l’Arabie saoudite, du Qatar, des Etats-Unis et de ses vassaux atlantistes, le gouvernement en place à Damas.  Depuis l’ONU, Le président le plus impopulaire de la Vème république  a de nouveau dénoncé le soutien de Moscou à Bachar el-Assaddans son combat contre un golem islamiste qui aurait échappé (?) à ses créateurs.

    Hier rapportait Le Monde, lors de  la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, «a demandé solennellement à la Russie de faire en sorte que l’aviation syrienne soit clouée au sol pour ne plus bombarder l’opposition et les civils et  pour rétablir la crédibilité du processus  diplomatique (…). Montrant du doigt la Russie et la Syrie, M. Kerry a encore qualifié de violation flagrante du droit international le raid de lundi contre un convoi humanitaire de l’ONU (une vingtaine de morts) et celui de mardi soir contre deux ambulances (quatre tués). En réponse, l’ambassadeur syrien, Bachar al-Jaafari, a accusé les Etats-Unis et leurs partenaires de conduire une guerre de propagande immonde, pendant que son pays combat des dizaines de milliers de terroristes ».

    « Impassible devant le Conseil de sécurité,  (le ministre des affaires étrangères russe)  Serguei Lavrov n’a pas fermé la porte à un retour de la trêve mais il a affirmé qu’il  ne pouvait plus y avoir de pause unilatérale  par l’armée du président Bachar al-Assad, accusant l’opposition d’avoir repris les hostilités. Il a également indiqué que les frappes aériennes de lundi méritaient  une enquête profonde et impartiale ».

    Chacun sait que le concept de guerre propre ou de frappes chirurgicales qui épargneraient les civils est un mythe. On se souvient  ainsi du bombardement  par l’US Air Force en octobre  2015 de  l’hôpital de MSF (Médecins sans frontières) de Kunduz en Afghanistan, une «erreur» ( ?) qui elle, avait été révélée au grand public. Autre «bavure», en fin de semaine dernière des avions de la Coalition ont bombardé une position tenue l’armée syrienne Deir Ezzor (nord-est de la Syrie).

    Il y a quatre jours Le Figaro  faisait état de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, «à  la demande de la Russie » pour avoir des éclaircissements sur ce bombardement . Il n’était pas «intentionnel» a expliqué  l’ambassadrice américaine  auprès des Nations Unies Samantha Power. Celle-ci décrite par wikipédia comme une militante  des droits  de l’homme à Harvard et un soutien de longue date de Barack Obama  «s’est livrée ensuite à une violente critique contre Moscou qui a convoqué cette réunion, parlant de moralisme, de mise en scène et de cynisme». Toutes choses dont la diplomatie américaine  ne peut bien évidemment pas être taxée…non ?

    La reprise de  Deir Ezzor est un enjeu hautement stratégique, une ville nous l’évoquions sur ce blogue, où 200 000 Syriens sont  assiégés depuis des mois par l’EI et dans laquelle l’aviation russe a fait parvenir des tonnes de nourritures à la population affamée,  dans les  quartiers contrôlés par les forces armées du gouvernement légal syrien. Une zone  pétrolière où sévissent  notamment des miliciens islamistes de nationalité française et où les terroristes du Front al-Nosra  -ceux qui «font du bon boulot» selon Laurent Fabius- se sont signalés par des attaques  et des attentats  contre les villages et les églises des chrétiens Syriaques.

    La recension de la situation en Syrie est toujours marquée dans les médias Français, à de notables exceptions près, par un fort parti-pris anti Assad et anti russe ce qui n’est pas pour surprendre quand on connait la coloration idéologique des grands groupes financiers qui contrôlent la quasi totalité des canaux d’information. Reste que sous l’effet de la poursuite du conflit, de ses conséquences géopolitiques (terrorisme, invasion migratoire…)   en Europe, et  des éclairages alternatifs auxquels  ont désormais accès les citoyens sur internet et les réseaux sociaux, une vision moins manichéenne  des événements  se fraye (parfois)  un chemin dans les « gros » médias ».    Ce qui ne change pas cependant constate Bruno Gollnisch,  c’est le crédit donné à  l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), officine décrit laconiquement par Le Figaro comme «une ONG installée à Londres et disposant d’informateurs sur le terrain», «une organisation disposant d’un vaste réseau de sources dans le pays en guerre…».

    Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, rappelait pourtant  que si «le régime syrien résiste à ce mouvement généralisé d’islamisation au prix d’une incompréhension généralisée et de l’opprobre internationale», l’OSDH, «dénomination qui sonne bien aux oreilles occidentales (…)  est devenu la source d’information privilégiée voire unique (des médias) ». Or, «c’est en fait une émanation de l’Association des Frères musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont été autrefois condamnés pour activisme violent, en particulier son fondateur et premier Président, Monsieur Ryadh el-Maleh. L’OSDH  s’est installé à la fin des années 80 à Londres sous la houlette bienveillante des services anglo-saxons et fonctionne en quasi-totalité sur fonds saoudiens et maintenant qataris.» «Je suis tout de même surpris  que les médias occidentaux et en particulier français, l’utilisent comme source unique sans jamais chercher à recouper ce qui en émane» faisait mine de s’étonner M. Chouet…Un manque de curiosité de la presse française, pour dire les choses poliment,  qui ne se limite certes pas  au conflit syrien.

    http://gollnisch.com/2016/09/22/ca-suffit/