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géopolitique - Page 571

  • Syrie : la tension monte entre la Turquie et la Russie

    Les forces kurdes de Syrie se sont emparées lundi de la plus grande partie d'un bastion rebelle dans le nord de la Syrie en dépit des bombardements de laTurquie, engagée dans une escalade verbale avec la Russie.

    La Russie, principale alliée du régime de Bachar el-Assad, a dénoncé les "actions agressives" de la Turquie qui s'apparentent, selon elle, à un "soutien non voilé au terrorisme international". Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a répliqué en accusant la Russie de se comporter "comme une organisation terroriste" en Syrie où elle mène, au même titre que les djihadistes du groupe État islamique des "attaques barbares contre la population civile". Si elle continue, "nous lui opposerons une riposte extrêmement résolue", a-t-il averti.

    L'armée turque a pilonné, pour le troisième jour consécutif, des positions des forces kurdes à proximité de la frontière syro-turque dans la province septentrionale d'Alep. Malgré ces tirs, les Kurdes continuent à progresser depuis l'ouest de la province après avoir conquis plusieurs localités aux mains de groupes insurgés, ainsi que de l'aéroport de Minnigh. Ils ont pris le contrôle de 70 % de Tall Rifaat, un des trois derniers grands bastions rebelles dans la province. Ils se sont emparés du sud et de l'ouest et les combats de rue faisaient rage lundi dans les nord et le nord-est de cette petite ville tenue par des islamistes soutenus par la Turquie et l'Arabie saoudite.

    Les Kurdes veulent relier les zones qu'ils contrôlent dans le nord de la Syrie afin de créer une région autonome unifiée, ce qui exaspère la Turquie, qui préfère s'en prendre aux Kurdes qu'à l'Etat islamique. Les Kurdes contrôlent les trois quarts des 800 kilomètres de frontière et avancent vers le territoire tenu par les membres du groupe État islamique dans l'est de la province d'Alep. Malgré les appels lancés par Washington et Paris à y mettre fin, la Turquie a prévenu que ces bombardements allaient se poursuivre, notamment pour empêcher les Kurdes de prendre Azaz, une ville située à une dizaine de kilomètres de la frontière.

    De son côté, l'armée syrienne encercle désormais presque totalement les quartiers rebelles d'Alep. Mgr Georges Abou Khazen, vicaire apostolique d’Alep en Syrie, s'inquiète.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/02/syrie-la-tension-monte-entre-la-turquie-et-la-russie.html

  • Présidentielle américaine : ça nous regarde

    Comme il est d’usage sous nos latitudes, la présidentielle américaine occupe une place de choix dans les médias, à  défaut d’intéresser peut-être vraiment  nos compatriotes. Journalistes français qui,  sans grande originalité, expliquent à l ’occasion des primaires au sein du parti républicain et démocrate que lacontagion populiste anti Système n’épargne pas les Etats-Unis au vu des sondages, mais aussi des premiers résultats de ces primaires dans l’Iowa et le New Hampshire. Dans cet Etat le républicain Donald Trump l’a confortablement  emporté la semaine dernière. Côté démocrate,  c’est le très socialisant (même à l’échelle de la vie politique européenne)  Bernie Sanders qui a engrangé une victoire écrasante sur Hillary Clinton, laquelle avait pourtant gagné le New Hampshire en 2008 face à Obama,  avant que celui-ci anéantisse finalement  ses rêves présidentiels. L’épouse de Bill Clinton et ancienne secrétaire d’Etat  (entre 2009 et 2013)   avait déjà été étrillée  dans l’Iowa,  ne l’emportant sur son rival  Sanders que d’une très courte tête.

    Donald Trump, qui certes n’est pas avare dans ses propos de tribune d’outrances  et d’analyses «étranges»,  concentre en France toutes les attaques, bien plus que le Mélenchon américain Bernie Sanders, du fait du tropisme gauchisant bien connu de notre petit monde médiatique.  Les journalistes  hexagonaux se livrent à satiété à la comparaison entre le milliardaire Trump,  baptisé héros des petits blancs frappés par la crise (le  New Hampshire ou il a viré largement en tête est pourtant un Etat avec une population plutôt aisée) et Jean-Marie voire Marine Le Pen,  relégués eux aussi hors du cercle de la raison et de la décence, car forcement coupables de démagogie et de xénophobie.

    Le portrait que dressait Le Parisien de M. Trump résume assez bien tout ce qui lui est reproché: «S’il est élu, il promet la construction d’un mur à la frontière mexicaine, payé par le Mexique, pour empêcher l’immigration clandestine. Il veut expulser des Etats-Unis les 11 millions d’immigrés clandestins. Face au terrorisme, il parle d’interdire l’entrée des musulmans aux Etats-Unis. Il coupera rapidement la tête de l’organisation djihadiste État islamique et prendra leur pétrole. Il admire Vladimir Poutine, un leader fort. Dénonce le réchauffement climatique comme une invention des Chinois. Il est charismatique, brutal, se pose en sauveur d’une Amérique selon lui moribonde et devenue la risée du monde. »

    Icône en France au sein de la Caste, la très ambitieuse Hillary Clinton, alias «Sister frigidaire» comme elle est surnommée outre-Atlantique, traîne pourtant dans son pays une réputation assez sulfureuse. Elle date non pas tant de sa jeunesse gauchiste que de ses bourdes, de ses échecs, de ses fautes, de sa rapacité financière dont il est rarement fait état chez nous ou la clintonmania  précéda l’obamania.

    Certes les féministes (surtout aux Etats-Unis, moins dans Marie-Claire ou Elle…) ont reproché à Mme Clinton, lors  du scandale Monica Lewinsky,  en 1998, de ne pas avoir divorcé. « J’ai soutenu Bill à cause du Kosovo et pour le bien du pays» expliquait-elle alors  aux électrices. Comme le relevait Patrick Gofman («Hillary démasquée»), il était donc « essentiel  pour le bien du pays nord-américain que son président jouisse d’un harem  et que l ’Albanie musulmane, kollabo de l’envahisseur turc, mette la main sur la province natale de la Serbie Chrétienne, que ses monastères du XIIème siècle soient restaurés à la dynamite ? ».

    Outre-Atlantique, le  nom d’Hillary Clinton  reste aussi  attaché à l’échec cuisant qui fut  le sien sous la présidence de son mari,  dans sa tentative de nationaliser le système de santé (healthcare), alors soupçonnée de vouloir imposer en Amérique un collectivisme à la Française, ce qui n’était  pas bien sur un compliment dans la bouche de ses adversaires…

    Un sujet sur lequel elle  s’est d’ailleurs affrontée avec son  rival Bernie Sanders lors d’un débat le 11 février. Mme Clinton a fustigé ce qu’elle  juge être   le coût faramineux  de la proposition de Sanders sur une assurance-maladie publique et universelle. «Tous les économistes de gauche qui ont fait l’analyse disent que le compte n’y est pas », «Nous ne sommes pas la France», a-telle ajouté…

    Récemment, alors qu’elle était encore  secrétaire d’Etat,  deux affaires ont terni assez sérieusement  son image: le cafouillage calamiteux sur l’attaque de Benghazi, et l’utilisation  de sa messagerie personnelle, dans le cadre de ses fonctions officielles de chef de la diplomatie américaine, qui  fait l’objet d’une enquête du FBI  toujours en cours depuis plusieurs mois.

    FBI qui n’a peut être pas oublié cette année 1993 ou éclata le scandale dit du filegate. Alors  première dame des Etats-Unis, Mme Clinton aurait donné ordre à un ancien videur de bar nommé à la sécurité de la Maison Blanche, Craig Livingstone, de dérober plusieurs  centaines de dossiers  confidentiels du FBI qui concernaient des opposant républicains.

    En juin 2015, l’Afp rapportait que «la proportion d’Américains estimant (qu’Hillary Clinton, NDLR)  n’est pas honnête et digne de confiance est passée de 49 à 57% entre mars et juin, selon un sondage CNN, dans la foulée de révélations sur (ses activités) de 2009 à 2013, ainsi que de multiples articles sur d’éventuels conflits d’intérêts avec les donateurs de la fondation caritative Clinton. »

    Bien évidemment constate Bruno Gollnisch,  c’est principalement  à l’aune de son action sur la scène internationale qu’un patriote Français doit surtout juger la très progressiste Mme Clinton, pour connaitre ce que pourrait être ses orientations politiques (ou celles de ses bailleurs de fonds  et de ses soutiens…)  en cas de victoire à la présidentielle.

    Pendant les primaires démocrates de 2008,  elle était au nombre des faucons sur le dossier du nucléaire iranien, traitant alors Barack Obama  «d’irresponsable et de grand naïf » au motif que celui-ci entendait emprunter la voie de la négociation demandant  «aux ayatollahs d’ouvrir leur main et non de fermer leur poing. »

    Elle s’est signalée aussi par ses critiques vis-à-vis de l’actuel président américain  lorsque les premiers affrontements ont éclaté en Syrie en 2011  étant de ceux qui voulait un soutien  très massif aux groupes terroristes et autres rebelles en lutte contre le régime laïque en place.  Elle fut aussi il y a quelques mois au nombre des dirigeants américains qui ont avoué qu’Al-Qaïda fut financé par les Etats-Unis  et notamment la CIA.

    Hillary Clinton est aussi caractérisée par un  fort tropisme anti russe : lors d’une conférence tenue à Dublin le 6 décembre 2012, elle déclarait ainsi, sans trop user de diplomatie :  «les Etats-Unis s’opposeront à des processus d’intégration dans l’espace postsoviétique ». En clair,  elle signifiait  la crainte de Washington de voir l’Union Douanière, voulue  par Vladimir Poutine avec les ex républiques soviétiques d’Asie centrale,  être un succès et déboucher à terme sur une  Union Eurasiatique…

    Très en pointe dans les tentatives de déstabilisation de la Russie, via le conflit ukrainien,  quand elle était secrétaire  d’Etat, Hillary Clinton  n’avait pas hésité à comparer le président russe à «Hitler». Tout en finesse !

    Quant à l’avenir du  grand marché transatlantique (TAFTA) actuellement en cours  de négociation et que  le Front National  combat résolument, la candidate à l’investiture démocrate reste très floue. Elle s’est dite opposée à l’accord transpacifique (TPP), mais garde le mutisme sur le TAFTA…ce qui n’a pas empêché la Maison Blanche d’affirmer en juin dernier que Mme Clinton  partageait  les mêmes  vues que M. Obama sur ce dossier.

    Sur l’agenda d’Hillary, figure en bonne place, les  caucus démocrates du Nevada (20 février) et la primaire de Caroline du Sud (27 février), avant  l’étape, peut-être déterminante,  du  1er mars  quand onze Etats voteront. Les jeux ne sont pas faits, et il serait stupide d’enterrer trop vite, dans cette démocratie-ploutocratie américaine très verrouillée,  cette  redoutable compétitrice, qui ne s’avoue jamais vaincue, et qui dispose d’un réseau et de  soutiens de poids.

    http://gollnisch.com/2016/02/15/presidentielle-americaine-ca-nous-regarde/

  • Le président al-Assad à l’AFP : La France doit changer ses politiques erronées envers la Syrie pour lutter contre le terrorisme

    Damas / Le président Bachar al-Assad a accordé un entretien à l’AFP sur les développements en Syrie et dans la région.

    Entretien de Monsieur le Président avec l’AFP

    Journaliste : Monsieur le Président quels sentiments vous inspire la vue de dizaine de milliers de vos compatriotes affamés sur les routes qui tentent de rejoindre la Turquie pour échapper aux bombardements de vos alliés russes sur Alep, et aussi la vue d’enfants syriens qui sont noyés en tentant de traverser la mer pour rejoindre l’Europe ?

    Monsieur le Président : Si vous voulez qu’on parle des sentiments, j’appartiens bien à ce peuple. Il est donc évident que j’éprouve les mêmes sentiments que lui. Tout spectacle douloureux nous fait tous ressentir de la peine en tant que Syriens. Mais en tant que responsable, la question devrait être non pas quel est votre sentiment, mais qu’est-ce que vous allez faire devant une telle situation.
    Lorsque la cause n’est pas véritablement les bombardements russes, comme le prétendent aujourd’hui les médias occidentaux, mais plutôt les terroristes; lorsque l’embargo imposé par l’occident depuis déjà cinq ans est l’une des causes de la migration, il est normal que ma première mission, comme celle de tout responsable dans ce pays, dans cet Etat, soit d’abord de lutter contre le terrorisme, essentiellement par des moyens syriens, tout en demandant le soutien de nos amis pour combattre ce terrorisme. Le problème des réfugiés qui se trouvent à l’étranger, de même que celui de la famine comme vous dites, sont deux problèmes auxquels ont contribué les terroristes et l’embargo imposé sur le peuple syrien.

    Journaliste : Justement nous parlons d’actes pour alléger cette souffrance, est-ce que vous pourriez envisager de cesser les bombardements sur la population civile et surtout le siège des villes, comme le demande d’ailleurs l’opposition, comme condition pour retourner à Genève ?

    Monsieur le Président : Depuis le début de la crise, le conflit portait sur qui pourrait gagner la base populaire en Syrie. Théoriquement parlant, il nous est impossible de bombarder les civils et de vouloir en même temps les gagner à nos côtés. Quant à la pratique, vous pouvez vous-même effectuer des tournées en Syrie, dans les régions contrôlées par l’Etat. Vous trouverez alors que toutes les composantes de la société syrienne, y compris les familles des hommes armés, vivent sous la protection de l’Etat. En plus, pour ce qui est de la ville de Raqqa qui est totalement sous la domination de Daech, nous payons toujours les salaires des fonctionnaires et envoyons les vaccins aux enfants qui s’y trouvent. Il est donc illogique que l’Etat bombarde les civils en offrant tous ces services ; à moins qu’il y ait des erreurs, qui peuvent d’ailleurs se produire dans n’importe quel combat. La règle générale c’est d’avoir dans toute guerre des victimes innocentes, mais ce n’est certainement pas la politique de l’Etat syrien.

    Journaliste : Que dites-vous des gens qui s’en vont pour l’Europe, vous leur dites revenez, qu’est-ce que vos leur dites ?

    Monsieur le Président : bien sûr. J’espère certainement que toute personne ayant quitté la Syrie y retourne. C’est normal, mais cela ne suffit pas. Les sentiments ne suffisent pas. Ces gens-là vont me demander qu’est-ce qui nous pousse à revenir ? Est-ce que le terrorisme a cessé? Est-ce que les premières nécessités de la vie sont désormais disponibles? Beaucoup de ceux qui ont émigré ne sont pas contre l’Etat, ni pro-terroristes. Mais il y a parfois des circonstances qui vous obligent à émigrer. Aussi ma réponse à cette question sera-t-elle la suivante : lorsqu’il y aura un recul du terrorisme et que les choses s’amélioreront, ils retourneront de leur propre gré sans invitation. Plutôt donc que d’inviter ce citoyen à revenir, je vais appeler les gouvernements européens qui ont contribué directement à cet exode en assurant d’abord une couverture aux terroristes, et en imposant l’embargo à la Syrie, à aider au retour des Syriens chez eux.

    Journaliste : Est-ce que la reprise d’Alep est une question de jours, et après quelles sont les prochaines étapes : la reprise totale de Lattaquié, d’Alep, d’Idleb ?

    Monsieur le Président : Actuellement, le combat à Alep n’a pas pour but de récupérer la ville, car nous y sommes déjà. La bataille principale vise plutôt à couper la route entre Alep et la Turquie qui constitue la voie principale de ravitaillement des terroristes. Nous menons actuellement des combats sur plus de dix fronts, du Nord au Sud, à l’Est et au Nord-Est, de même qu’à Lattaquié à l’Ouest. Il y avait également des combats à Homs, lesquels ont maintenant pris fin. Toutes les étapes vont donc en parallèle.

    Journaliste : Pensez-vous être capable de reprendre tout le territoire syrien et dans quel délai ?

    Monsieur le Président : Que nous soyons capables de le faire ou non, c’est un but que nous œuvrerons à atteindre sans hésitation. Il n’est pas logique de dire qu’il y a une partie de notre territoire à laquelle nous renoncerons. Quant au délai, cela dépend de deux cas : à supposer d’abord que le problème est uniquement syrien, c’est-à-dire que la Syrie est isolée de son entourage, dans ce cas-là, nous pouvons régler le problème sur deux axes : le combat contre le terrorisme, et l’action politique. Dans le deuxième cas, le cas actuel où il y a ravitaillement permanent des terroristes à travers la Turquie, la Jordanie, et parfois encore à travers l’Irak bien sûr, puisque Daech s’y trouve avec les soutiens saoudien, turc, et qatari, il est évident que les délais de la solution soient longs et les prix lourds. Il est donc difficile de donner une réponse précise quant aux délais.

    Journaliste : Vous ne pouvez pas dire dans combien d’années la paix reviendra en Syrie ?

    Monsieur le Président : La question est de savoir combien d’années la Turquie et l’Arabie Saoudite maintiendront leur soutien au terrorisme. Telle est la question. Et quand l’Occident fera–t-il pression sur ces pays pour qu’ils cessent leur soutien au terrorisme.

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  • Syrie : la mise en garde russe porte ses fruits ? accord sur la cessation des hostilités

    (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)
    Les États-Unis et la Russie sont tombés d’accord dans la nuit de jeudi à vendredi sur une « cessation des hostilités » en Syrie dans un délai d’une semaine afin de relancer le processus de paix et de stopper l’exode de civils.

    À l’issue de cinq heures d’intenses négociations à Munich (Allemagne), les deux pays et leurs principaux alliés ont convenu d’une cessation des hostilités dans tout le pays dans un délai d’une semaine et décidé un accès accru et « immédiat » de l’aide humanitaire aux civils en détresse.
    L’arrêt des hostilités concernera toutes les parties au conflit à l’exception des « groupes terroristes Daech (acronyme du groupe État islamique en arabe) et Al-Nosra (Al-Qaïda) », ont précisé les ministres des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov et américain, John Kerry. Les États-Unis et la Russie vont piloter les « modalités » de mise en œuvre de cette cessation des hostilités. Sans doute les avertissements du premier ministre russe Dmitri Medvedev ont-ils été entendus.

    Dans un entretien au quotidien économique allemand Handelsblatt, paru aujourd’hui, le Premier ministre russe adresse une solennelle mise en garde aux États-Unis et à leurs vassaux.
    Dmitri Medvedev a en effet estimé qu’une offensive terrestre étrangère en Syrie présenterait « Le risque de déclencher une nouvelle guerre mondiale ». « Les Américains et nos partenaires arabes doivent bien réfléchir : veulent-ils une guerre permanente ? Pensent-ils qu’ils pourraient gagner rapidement une telle guerre ? Quelque chose de cet ordre est impossible, particulièrement dans le monde arabe », avertit M. Medvedev.

    L’Arabie saoudite a en effet récemment évoqué l’idée de dépêcher des troupes au sol en Syrie, dans le cadre de la coalition internationale contre le groupe jihadiste État islamique.
    Une proposition soutenue directement par le Pentagone. Pour Washington, il s’agit de contrer, par alliés interposés, l’offensive victorieuse de Bachar El-Assad contre Daech. À tel point qu’on peut se demander qui est l’ennemi principal pour les États-Unis : Bachar ou Daech… Rappelons qu’après la signature de l’accord nucléaire avec l’Iran, le Premier ministre israélien Netanyahu et son ministre des Affaires étrangères Moshé Yaalon n’avaient pas caché leur sympathie finale pour Daech. Rappelons également que depuis la mise sur pied de la coalition Occidentale anti-Daech, à l’été 2014, l’aviation américaine a mené quelque 10 000 sorties dont le seul résultat tangible semble d’avoir favorisé l’expansion du groupe islamo-terroriste. Vous avez dit bizarre ?

    Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a par ailleurs fait une offre concrète de cessez-le-feu, lors de la réunion du « Groupe international de soutien à la Syrie », hier à Munich.
    Offre qui a donc été acceptée et ce alors qu’au même moment, en parfait petit vassal des États-Unis, le président français François Hollande demandait l’arrêt des frappes aériennes russes en soutien à l’armée syrienne contre Daech. L’indépendance de la politique étrangère française n’est décidément plus qu’un souvenir.

    http://fr.novopress.info/

     

  • Objectif du Pentagone : Empêcher tout rapprochement entre l’Europe et la Russie

    Le secrétaire d’Etat à la Défense des Etats-Unis, Ash Carter, a présenté son budget 2016-2017, multiplié par quatre selon ATLANTICO, avec pour objectif prioritaire de développer les moyens de défense en Europe, c’est-à-dire l’OTAN, pour empêcher tout rapprochement entre la Russie et l’Europe…

    De ce point de vue, Sarkozy et maintenant Hollande (ancien young leader) avaient donné entière satisfaction aux maîtres de l’Empire en détruisant notre système diplomatique patiemment ciselé depuis de Gaulle, par les hôtes du quai d’Orsay. La grande spécificité de notre diplomatie, comme le rapportait Elie Hatem, durant le colloque du Réveil Français en juin 2015, était d’obliger nos partenaires étrangers à respecter le droit international de façon rigoureuse. Depuis la guerre du Kosovo, ce droit a été foulé au pied par l’OTAN avec pour la première fois le lâche consentement de nos dirigeants. Par la suite, ce rôle d’arbitre dévolu à nos diplomates s’est effacé au profit des discours idéologiques vaguement humanitaires comme le droit d’ingérence et autres prétextes pour intervenir et déséquilibrer les nations qui prospéraient en dehors de la sphère atlantiste. Enfin, l’entrée au sein du commandement intégré de l’OTAN de notre armée fut la dernière trahison perpétrée par Nicolas Sarkozy. Résultat : La voix de la France ne pèse plus très lourd aujourd’hui à l’ONU. La nouvelle politique d’alignement ne sert que les intérêts américains comme semblent l’exprimer sans complexes les hauts responsables du Pentagone. Dernier avatar de cette attitude soumise, la condamnation de la Russie et de la Syrie, par Paris et Washington, à cause de l’offensive contra Alep. Mais si le droit international était respecté, seule la Russie appelée à l’aide par l’état légitime syrien devrait pouvoir intervenir dans ce pays. Par ailleurs, c’est quand l’afflux d’armes et de munitions venant de Turquie a été interrompu par les forces Syriennes, qui désormais entourent complètement la ville, que nos Jocrisse se sont émus des victimes civiles causées par les bombardements russes. [....]

    Olivier Dejouy

    La suite sur Le Réveil Français

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Objectif-du-Pentagone-Empecher

  • Syrie : le grand tournant

    Les États-Unis semblent résignés ou décidés à laisser Poutine et l’ayatollah Kamenei, devenus leurs alliés de fait, régler leur compte aux forces rebelles.
    Porte-parole officiel et désastreux artisan, depuis quatre ans, de la politique étrangère de la France, Laurent Fabius s’offusquait, l’autre jour, qu’en lançant une grande offensive sur le terrain alors même que commençaient à Genève de bien fragiles pourparlers préliminaires supposés préalables à l’ouverture de véritables négociations susceptibles de déboucher sur la préparation d’une conférence qui serait hypothétiquement une première étape sur le difficile chemin qui mènerait peut-être un jour au rétablissement de la paix civile en Syrie, Moscou et Damas eussent torpillé les chances d’une « solution politique ».
    Le lointain successeur de Talleyrand était-il à ce point naïf ? On a peine à le croire. Il semble plus vraisemblable qu’il ait cédé au dépit en voyant les événements prendre une orientation qu’il n’avait ni prévue ni souhaitée.

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  • Propagande russe contre propagande française (suite)

    Dans un reportage, France 2 a utilisé des images des frappes russe contre Daech en Syrie afin d'illustrer les succès de l'aviation française dans ce pays déchiré par la guerre. L'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, a déclaré, bon prince :
    "Il est peu probable que la Russie adopte des mesures quelconques. C'est une question d'éthique journalistique. Dans ce cas particulier, nous avons fait face à une falsification".
    La chaîne française France 2 s'est approprié des vidéos russes montrant l'opération russe en Syrie. France 2 les a diffusées pour illustrer le sujet des frappes aériennes effectuées par la Coalition internationale menée par les Etats-Unis. Le reportage mettait en relief le fait que ces frappes ont été effectuées à l'aide d'armes modernes de précision qui excluent les pertes civiles. Ces armes ont été comparées à celles de la Russie.
    Mais en illustrant "les succès" de la lutte contre l'EI, des vidéos russes fournies par le ministère russe de la Défense ont été utilisées. Avant de les montrer, la chaîne a préalablement effacé tous les titres en russe, ce qui indique que cette démarche n'était pas fortuite.
    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/02/propagande-russe-contre-propagande-fran%C3%A7aise-suite.html

  • 11 Septembre: la voix dissonante de Rebekah Roth

    Interview de l’ancienne hôtesse de l’air Rebekah Roth, diffusée le 10 septembre 2015 sur le site américain SGTreport.com et sous-titrée en français par E&R Traductions : 

    Commentaire de Laurent Guyénot

    Rebekah Roth était hôtesse de l’air (stewardess) jusqu’en 2004. Son expertise professionnelle lui a permis de remarquer puis analyser des anomalies dans l’histoire officielle des attentats du 11 Septembre. À en juger par le grand nombre d’interviews données par Roth, sa contribution impulse un nouveau souffle à la recherche, et en tout cas ajoute une pièce importante au puzzle.

    Roth a résumé ses trouvailles sous la forme de deux romans, intitulés Methodical Illusion (2013) etMethodical Deception (2015). On peut critiquer ce choix, mais il lui a permis de toucher un large public.

    Certaines informations données ici par Roth ne sont pas nouvelles, d’autres méritent d’être vérifiées, corrigées ou relativisées. Mais ce qu’elle apporte de nouveau est crucial : il s’agit d’abord d’éléments passés inaperçus dans les communications téléphoniques des passagers (communications qui, comme on le sait et comme le confirme Roth, étaient strictement impossibles en 2001). Sur la base de ces éléments, Roth propose une réponse plausible à une question que beaucoup se posent : si les avions de ligne prétendument détournés (UA93 crashé à Shanksville, AA77 sur le Pentagone, AA11 encastré dans la Tour Nord, UA175 dans la Tour Sud) n’ont pas terminé leur vol là où on l’a dit, que sont-ils devenus, et que sont devenus leurs passagers ? Il est acquis, en effet, qu’aucun avion ne s’est crashé à Shanksville et que l’engin qui a percé plusieurs murs du Pentagone ne peut être un avion. Quant aux Tours jumelles, les avis divergent, mais il est en tout cas établi que les vitesses enregistrées (impossibles à basse altitude) et la précision des frappes exclut qu’il s’agisse de Boeing 767 (sans même parler de la capacité des « pirates » de les piloter).

    L’information cruciale sur laquelle repose l’hypothèse de Roth est que les Boeing 767 et 757 en question étaient équipés d’un système de pilotage à distance de type drone (flight termination/interruption system), conçu pour permettre de prendre depuis le sol le contrôle total de l’avion en cas de… détournement par des terroristes, par exemple. L’activation de ce système coupe instantanément le transpondeur, faisant ainsi disparaître l’avion des radars primaires, et privant les pilotes de tout moyen de communication, y compris de la possibilité de lancer un SOS. Cette donnée prend un sens accru lorsqu’on sait par ailleurs que ce système installé depuis peu sur certains Boeing était commercialisé par SPC International, une filiale de System Planning Corporation dont le Rabbin Dov Zakheim était PDG de 1987 à 2001, juste avant de devenir sous-secrétaire d’État du Pentagone, en qualité de comptroller (c’est lui qui calcula qu’il manquait 2 300 milliards de dollars dans les comptes du département de la Défense pour l’année 2000).

    À cette donnée, Roth relie certaines caractéristiques des appels téléphoniques des passagers, qui prouvent de façon concluante que les avions étaient au sol au moment de ces appels. (Roth émet l’hypothèse que les quatre avions ont atterris à la Westover Air Force Base dans le Massachusetts, laquelle était ce jour-là évacuée de son personnel.) Différentes hypothèses avaient préalablement été émises sur ces appels impossibles, y compris qu’ils avaient été fabriqués par morphing vocal. Or, non seulement les membres des familles des victimes qui reçurent ces appels reconnurent les voix, mais ils certifièrent qu’ils émanaient bien des portables des victimes. L’hypothèse de Roth est que les passagers passèrent ces appels sous la menace. Il est aussi possible qu’on les convainquît qu’ils participaient à un « exercice » (toujours la recette infaillible par réaliser un vrai faux-attentat). L’une ou l’autre hypothèse explique l’absence de bruit de fond dans ces appels, le calme apparent des passagers et le fait que certains sonnent faux, comme le fameux « Hi Mom, this is Mark Bingham » du vol 93.

    Les brêches de protocole décelables dans les appels des hôtesses de l’air Amy Sweeney et Betty Ong du vol American Airline 11 conduisent Roth, attentive à ces détails, à supposer que Sweeney a volontairement émis des indices du caractère contraint et forcé de son message, et du fait que l’avion se trouvait alors dans un hangar.

    À 00:58:04 de la vidéo, Roth fait quelques raccourcis : il faut retenir que, sur la base des appels de Ong et Sweeney, on a identifié l’un des preneurs d’otage comme le passager du siège 10B, qu’on l’a plus tard identifié sous le nom de Satam Al Suqami (son passeport s’échappera miraculeusement de l’avion et sera trouvé par terre dans une rue de Lower Manhattan), et l’on a conclu qu’il avait égorgé celui du siège 9B, juste devant lui. Or le passager 9B était Daniel Lewin, un « officier des forces spéciales de Sayeret Matkal, une unité d’élite de Tsahal spécialisée dans le contre-terrorisme » (Wikipédia), décrit comme un assassin professionnel [1].

    Deux appels furent prétendument émis depuis le vol AA77 par Barbara Olson à son mari Ted Olson. Barbara était une célèbre commentatrice sur CNN, tandis que Ted était Procureur général (Solicitor General) durant le premier mandat de George W. Bush (il avait défendu ce dernier dans l’élection contestée de 2000, puis Dick Cheney qui refusait de transmettre des documents au Congrès dans l’enquête sur Enron). Les appels de Barbara Olson, évoqués dès l’après-midi du 11 septembre sur CNN, furent déterminants pour cristalliser certains détails du mythe officiel, comme le fait que les pirates n’étaient armés que de cutters. Invité à plusieurs reprises sur les plateaux de télévision, Ted Olson s’est contredit à chaque fois au sujet des appels de sa femme, rendant son témoignage très suspect, et, dans un rapport de 2006, le FBI conclut que Barbara Olson n’avait émis en réalité qu’un seul appel de … 0 secondes [2]. À ces informations bien connues, Roth ajoute un détail d’importance : Barbara Olson, née Kay Bracher de parents juifs, avait étudié à la Yeshiva University School of Law, tandis que son mari Ted Olson avait défendu l’espion israélien Jonathan Pollard. Après ses études, Barbara fut embauchée par la firme juridique Wilmer Cutler Pickering (ou WilmerHale), dont faisaient partie Jamie Gorelick, futur membre de la Commission gouvernementale sur le 11 Septembre. Robert Mueller, nommé directeur du FBI le 4 septembre 2001, rejoindra WilmerHale en 2014 [3]. WilmerHale avait aussi parmi ses clients une société fondée par Daniel Lewin, Akamai Technologies [4], ainsi que la société Avid Technology, qui, selon Ace Baker, adepte de la thèse no plane, a fourni les outils informatiques permettant le traitement en direct des images du crash du WTC [5]. On ajoutera que WilmerHale a encore parmi ses clients Goldman Sachs, Monsanto, et surtout, plus significativement, Amdocs [6], l’une des deux entreprises israéliennes de services numériques (avec Comverse Infosys) impliqués dans l’espionnage aux États-Unis, comme l’a révélé Carl Cameron dans un fameux documentaire de décembre 2001 [7].

    On le voit, les éléments mis en évidence par Roth font avancer la recherche dans la direction de la part de vérité qu’un grand nombre de prétendus militants pour « la Vérité sur le 11 Septembre » préfèrent occulter : l’implication d’Israël, du plus haut niveau (Dov Zakheim) au plus bas (Daniel Lewin).

    C’est aussi dans cette optique qu’elle insiste, à juste titre, sur le groupe Gelatin et son projet « artistique » au 91ème étage de la Tour Nord, consistant à démonter une fenêtre pour installer un balcon extérieur. Cette équipe de 14 « artistes » (on connaît le nom de quatre d’entre eux, Wolfgang Gantner, Ali Janka, Florian Reither et Tobias Urban) est à mettre en relation avec les 200 espions israéliens appréhendés sur le territoire étasunien dans les mois avant et après le 11 Septembre, agissant sous la couverture d’étudiants en art vendant leurs œuvres (estampillées « made in China ») dans les bâtiments de la Défense américaine. Roth, il faut le préciser, fait un raccourci : les membres connus de Gelatin sont juifs, mais on les dit originaires de Vienne et non d’Israël [8]. Par ailleurs, affirmer que les boîtiers de fusibles BB18 « peuvent être utilisés pour le contrôle à distance de la démolition » (00:34:30) semble peu pertinent.

    Pour prolonger les remarques de Roth et formuler une hypothèse sur le rôle de Gelatin et de leur balcon, il faut rappeler que le Boeing AA11 s’encastra dans la Tour Nord entre le 92ème et le 98ème étages, et que les étages 93 à 100 étaient occupés par la compagnie Marsh & McLennan, dont le PDG était Jeffrey Greenberg, fils du richissime sioniste (et financier de George W. Bush) Maurice Greenberg, qui se trouve aussi être le propriétaire de Kroll Inc, la compagnie en charge de la sécurité dans tout le complexe du World Trade Center. Les Greenberg étaient aussi les assureurs des Tours jumelles mais, le 24 juillet 2001, ils avaient pris la précaution de réassurer leur contrat auprès de concurrents, ce qui leur évita d’avoir à indemniser eux-mêmes Larry Silverstein et Frank Lowy. En novembre 2000, le conseil d’administration de Marsh & McLennan accueillait en son sein (Lewis) Paul Bremer, celui-là même qui, en qualité de président de la National Commission on Terrorism, interviendra le 11 septembre 2001 sur le plateau de NBC, puis prendra la tête de la Coalition Provisional Authority (CPA) en 2003 pour organiser la destruction et le pillage de l’Irak. Le seul film de l’impact dans la Tour Nord étant celui des prétendus frères Naudet, hautement suspects, beaucoup de chercheurs sont persuadés qu’aucun avion n’a frappé cette tour, et que l’explosion simulant l’impact était provoquée par des explosifs précablés à l’intérieur de la tour. (On peut supposer et espérer que les 295 employés de la société Marsh & McLennan qui sont supposés avoir péri dans l’explosion font partie des nombreux morts fictifs.)

    Laurent Guyénot
  • Les raisons du refus de l'adhésion turque à l'Union Européenne

    Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

    Deux promesses inconsidérées avaient été faites à la Turquie. En 1963, De Gaulle et Adenauer, agréablement surpris par les résultats de la « révolution kémaliste », avaient indiqué que la Turquie pourrait faire partie de la CEE à peine née (1957) qui se résumait alors à l’idée d’un marché commun, sans aucun attribut politique, ce à quoi De Gaulle était farouchement opposé. En 2005, au prix d’une négociation douteuse, où l’Autriche leva son veto en échange de la promesse d’une adhésion accélérée de la Croatie, des pourparlers d’adhésion avec la Turquie furent ouverts, alors même qu’une telle proposition n’avait pas été faite à des pays réellement européens, comme la Serbie ou l’Albanie par exemple. C’était évidemment absurde.

    La Turquie en effet a une indéniable dimension eurasiatique, que n’a pas la Russie contrairement à ce que beaucoup croient, et ne saurait être qualifiée d’européenne, même si elle a en elle une part d’européanité, illustrée notamment par les Turcs Blancs (beyaz Türkler) d’où fut issu Atatürk en personne. Le peuplement anatolien d’origine, pré-indo-européen et pré-sémitique, semble avoir résisté à deux millénaires de vagues indo-européennes (Hittites, Arméniens, Phrygiens, Grecs, Perses et Latins) et caucasiennes (Lazes, Circassiens) mais aussi à la vague altaïque des Turcs Oghuz, peu nombreux et qui se fondirent dans la population native tout en lui imposant la langue turque et l’islam, et aussi en partie au brassage interne de l’empire ottoman (avec des populations européennes et non-européennes).

    Si la Turquie est partiellement européenne pour ces raisons, sa culture et son histoire politique de ces cinq derniers millénaires se sont établies contre la civilisation européenne. La Turquie, sous les traits de l’empire ottoman, a pu assiéger Vienne à deux reprises, sans oublier ce qu’elle a fait subir à plusieurs peuples européens, dont Grecs, Serbes et Albanais, sans parler de sa conquête de Constantinople, et de la mort héroïque de Constantin XI Dragasès. Cette histoire ancienne ne saurait être tenue pour négligeable, malgré l’alliance contre nature entre François Ier et Soliman, une tache honteuse sur le règne de ce grand roi de France. Je songe encore à la bataille de Missolonghi où de courageux Grecs offrirent leur vie pour leur patrie et pour l’Europe entière.

    Alors bien sûr il y a le mirage kémaliste. On oublie bien souvent que Kemal Atatürk a établi son régime sur une victoire contre les Grecs et ainsi l’exil de 500.000 Grecs vers la Grèce indépendante en 1920, et sur la répression de tout ce qui n’était pas turco-musulman. Atatürk sur un plan personnel détestait la religion établie qu’avait adopté son peuple à la sortie de l’Asie Centrale dix siècles auparavant. Il réprouvait des principes qu’il considérait comme archaïques et méprisables. C’est ainsi que naquit la laïcité turque, mais une laïcité qui faisait de l’islam la religion nationale de la Turquie, pour peu que cet islam se réforme dans le sens imposé par Atatürk, à savoir avec un Allah rebaptisé Tanri, un Coran écrit en turc, sans califat, sans voile pour les femmes, sans fez pour les hommes, en prenant comme référence le droit civil suisse.

    Mais Atatürk, aussi fascinant et déterminé qu’il ait pu être, n’a pas gouverné 20 ans. Il est mort en 1938 à la veille de la seconde guerre mondiale. On ignore d’ailleurs quel camp il aurait choisi. Sa révolution fut inachevée et Inönü déjà d’en atténuer les effets. Un consensus mou s’établit alors. Les islamistes radicaux étaient écartés du pouvoir à l’instar de ce qui arriva à Erbackan dans les années 90. Mais même au sein du nationalisme laïc du MHP, une forme d’islamo-nationalisme grandissait. C’est sur les paysans anatoliens (« Kara Türkler ») et sur cette synthèse d’islam et de nationalisme turc que devait s’établir l’AKP, au nom de promesses mensongères faites à la bourgeoisie turque, à peine sortie d’un gouvernement de coalition critiqué pour corruption et dont seul le MHP et le CHP réussir à survivre difficilement. Le développement économique et le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne permirent à Erdogan de s’imposer et de briser un par un ses adversaires.

    En 2008, l’armée et les institutions « kémalistes » ont tenté d’interdire l’AKP pour viol de la constitution. Cela s’est joué à un membre de la Cour Suprême près. L’AKP survécut et désormais Erdogan écrasa brutalement tous ces adversaires, par le biais de grands procès liées à une obscure affaire où une organisation secrète, « Ergenekon », aurait conspiré contre le gouvernement. Des journalistes et des hauts gradés de l’armée furent arrêtés. Erdogan liquida ainsi l’héritage de Mustafa Kemal d’un trait de plume.

    La réislamisation de la société turque sous son impulsion est une réalité. La politique répressive à l’égard des Kurdes, qui a amené le gouvernement turc à des relations bien troubles avec l’EI en Irak et en Syrie, en est une autre. La provocation vis-à-vis de la Russie, avec ce chasseur abattu, en est encore une autre. On voit bien que l’AKP d’Erdogan, qui a même réussi à marginaliser l’ancien président plus modéré, et pourtant issu de ses rangs, Abdullah Gül, domine la société et même quand il titube comme en début d’année 2015, il arrive à rebondir quelques mois après au prix d’une nouvelle guerre en pays kurde et à l’issue d’attentats criminels aux origines obscures, ralliant 4 ou 5 points d’électeurs MHP lui permettant de retrouver cette majorité parlementaire tant espérée pour qu’Erdogan puisse se tailler un costume de super-président. Le scandale n’est pas que la Turquie se dote de manière souveraine du gouvernement qu’elle souhaite et qu’elle se colore à nouveau de vert. C’est son affaire.

    Le scandale est que l’Union Européenne n’en tienne pas compte, en arrêtant ce processus d’adhésion contre-nature. Or que fait-elle sous l’impulsion d’Angela Merkel, et ce en raison de migrants prétendument syriens qui déferlent sur l’Allemagne (et le reste de l’Europe occidentale), parce que la Turquie facilite en réalité leur départ vers notre continent ? Elle rouvre les pourparlers d’adhésion, ouvrant un nouveau chapitre, alors même qu’Ankara continue de ne pas reconnaître la Chypre grecque et continue son occupation illégale (depuis 1974) du nord-est de l’île. Elle offre plusieurs milliards d’euros à Erdogan pour qu’il garde les migrants sur son territoire. Elle prône de manière suicidaire la suppression des visas turcs pour l’espace Schengen, alors qu’on sait que de nombreux faux passeports syriens et turcs pullulent.

    Notre position est très claire et en rupture avec cette ligne politique aberrante. Il s’agit de doter l’UE de véritables frontières et que ces dernières soient respectées par la Turquie, de décréter la fin de l’occupation de Chypre, et surtout de mettre fin au plus tôt au processus d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, ouvert de manière inconsidérée par des gouvernements sans mandat. La Turquie n’est pas européenne, même si elle a une part d’Europe en elle, et certainement pas parce qu’elle a conservé la Thrace (3% de son territoire, 5% de sa population) qui aurait dû lui être reprise en 1913 puis dans le cadre du traité de Sèvres (1920). Cette position dure ne m’empêche pas de souhaiter pour le bien du peuple turc lui-même la chute du gouvernement AKP et la mise en avant d’un néo-kémalisme. Mais les signes actuels donnent peu d’espoir d’un tel renouveau à brève ou moyenne échéance. Et cela ne m’empêche pas de souligner l’amitié que l’Europe entendra préserver avec la Turquie si cette dernière parvient à se libérer de cette régression idéologique qui préside actuellement à ses destinées.

    Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2016/02/08/les-raisons-du-refus-de-l-adhesion-turque-a-l-union-europeen-5757095.html