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géopolitique - Page 573

  • Politique & Eco n°77 : La chute de l’or noir, histoire d’une pénurie organisée

  • La Russie remet les pendules de l’OTAN à l’heure sur la question de la Syrie: Bref, concis et sans bavures!

    « l’origine de la crise en Syrie n’est pas l’opération des forces aérospatiales russes, mais l’activité insensée des pays de l’Otan qui ont plongé dans le chaos la région du Proche-Orient. » C’est ainsi que commence la mise-au-point du ministère russe de la Défense au secrétaire général de l’Otan qui avait prétendu que « l’opération des forces aérospatiales russes en Syrie entravait le règlement pacifique du conflit et conduisait à un regain de tension dans la région ».

    Réponse complète du porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov (Photo ci-dessus):

    « Je tiens à rappeler à M. Stoltenberg [Secrétaire Gl de l’OTAN] que l’origine de la crise en Syrie n’est pas l’opération des forces aérospatiales russes, mais l’activité insensée des pays de l’Otan qui ont plongé dans le chaos la région du Proche-Orient.

    « Plus encore, avant l’arrivée en Syrie de l’aviation russe, les pays de l’Otan, pendant près de trois ans, faisaient semblant de combattre le terrorisme international.

    « Pendant ces trois ans, personne en Occident, et encore moins à Bruxelles, n’a même évoqué de quelconques négociations sur la Syrie. Le seul souci consistait à préciser les délais de la destruction définitive du pays, à l’instar de la Libye où les pays de l’Otan instauraient le modèle occidental de la « démocratie » sans rencontrer aucun obstacle.

    « Grâce à l’aviation russe, les Syriens ont retrouvé, en quelques mois seulement, la confiance dans la possibilité de combattre et d’éliminer le terrorisme international dans leur pays et, comme conséquence, se sont mis à penser à l’avenir de la Syrie. 

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  • L’Occident en marche vers la ruine économique

    Michael Hudson est le meilleur économiste du monde. En réalité, je pourrais presque même dire qu’il est le seul économiste du monde. Presque tous les autres sont des néolibéraux, ce ne sont pas des économistes, mais les complices des intérêts financiers.

    Le fait que vous n’avez pas entendu parler de Michael Hudson, si tel est le cas, montre le pouvoir de la Matrice. Hudson aurait dû recevoir plusieurs prix Nobel d’économie, mais il n’en recevra jamais aucun.

    Hudson n’a pas eu l’intention de devenir économiste. A l’Université de Chicago, dont la faculté d’économie était de premier plan, Hudson étudiait la musique, l’histoire et la civilisation. Il est allé à New-York pour travailler dans l’édition. Il pensait pouvoir se lancer quand il fut à même d’acheter les droits sur les œuvres et archives de George Lukacs et Léon Trotsky, mais les maisons d’édition n’étaient pas intéressées par le travail de ces deux marxistes juifs qui avaient marqué le 20e siècle de manière significative.

    Des relations amicales le mirent en contact avec un ancien économiste de la Général Electric, qui lui enseigna les flux financiers du système économique et lui expliqua comment les crises se forment quand la dette est supérieure à l’économie. Intrigué, Hudson s’inscrit aux cours d’économie de l’Université de New-York et prit un poste dans le secteur financier, poste consistant à calculer comment l’argent mis de côté pouvait être recyclé en de nouveaux prêts bancaires.

    Hudson apprit sur l’économie plus par son expérience professionnelle que par les cours suivis pour sa thèse. A Wall Street il apprit comment les prêts bancaires augmentent la valeur des terrains et de ce fait, le remboursement au secteur financier. Plus les banques prêtaient, plus les prix de l’immobilier augmentaient, encourageant de ce fait encore plus les prêts bancaires. Tandis que le service de la dette augmentait, une part de plus en plus grande du revenu du foyer et de la valeur locative des biens immobiliers allait au secteur financier. Quand le déséquilibre est trop grand, la bulle éclate. Malgré son importance, l’analyse du loyer du foncier et de l’évaluation des biens n’était pas enseignée dans les études économiques qu’il suivait.

    Le travail suivant de Hudson fut à la Chase Manhattan, où à partir du montant des recettes issues des exportations des pays de l’Amérique du sud, il calculait la dette que ces pays pouvaient servir aux banques américaines. Hudson apprit que, tout comme les prêteurs regardaient le revenu locatif d’un bien comme flux financier qui peut être consacré aux paiements du prêt, les banques internationales regardaient les exportations d’un pays étranger comme des revenus qui pouvaient être utilisés pour payer des intérêts sur des prêts à l’étranger. Hudson a appris que le but des créanciers était de capturer la totalité de l’excédent économique d’un pays, au bénéfice du paiement du service de la dette.

    Bientôt les créditeurs américains et le FMI se mirent à prêter de l’argent à des pays endettés pour payer les intérêts. Cela provoqua l’augmentation de la part de dette étrangère avec des taux d’intérêts composés. Hudson prédit que les pays endettés ne seraient pas en mesure de rembourser leurs dettes, prédiction mal perçue qui fut confirmée quand le Mexique annonça qu’ils ne pouvaient plus rembourser. Cette crise fut résolue grâce aux obligations Brady, du nom du secrétaire d’Etat américain au trésor, mais quand éclata la crise américaine des « subprime » en 2008 ainsi qu’Hudson l’avait prévu, rien ne fut fait pour les propriétaires américains. Si vous n’êtes pas une méga-banque, vos problèmes ne sont pas la priorité de la politique économique américaine.

    Par la suite, la Chase Manhattan demanda à Hudson de créer un support comptable pour analyser la balance des paiements de l’industrie pétrolière américaine. Là, Hudson apprit une autre leçon sur la différence entre les statistiques officielles et la réalité. Utilisant des « prix de transfert », les sociétés pétrolifères s’arrangent pour ne pas payer de taxes en créant l’illusion d’un bénéfice inexistant. Les filiales des sociétés pétrolifères situées dans des endroits qui permettent d’éviter la fiscalité, achète à bas prix le pétrole auprès des producteurs. Depuis ces lieux de complaisance, qui n’ont pas de fiscalité sur les bénéfices, le pétrole est ensuite vendu aux raffineries occidentales à un prix élevé pour éviter les bénéfices par la suite. Les bénéfices sont enregistrés par les filiales des sociétés pétrolifères dans des juridictions où il n’y a pas de taxe (les autorités fiscales ont poursuivi, jusqu’à un certain stade, l’utilisation des prix de transfert pour échapper à la taxation).

    La tâche suivante fut pour Hudson d’estimer le montant de l’argent du crime allant dans le système bancaire secret Suisse. Lors de ses recherches, et la dernière pour la Chase, Hudson découvrit que sous la direction du département d’Etat américain, la Chase et d’autres grandes banques avaient établi des banques dans les Caraïbes dans le but d’attirer l’argent des trafiquants de drogue dans des actifs financiers émis en dollars afin de soutenir le cours du dollar (en augmentant la demande de dollars des criminels) afin de rééquilibrer ou de juguler, les dépenses militaires de Washinton à l’étranger. Si les dollars quittaient les Etats-Unis, mais que la demande n’augmentait pas pour absorber l’augmentation du volume de dollars, alors le cours du dollar pouvait tomber et ainsi mettre en danger la base du pouvoir américain. En fournissant des banques offshore, dans lesquelles les criminels pouvaient déposer leurs dollars gagnés illégalement, le gouvernement des Etats-Unis soutenaient le cours du dollar.

    Hudson découvrit que le déficit de la balance des paiements, source de pression sur la valeur du dollar, était entièrement de nature militaire. Le trésor américain et le département d’état soutenaient les paradis fiscaux caribéens et le dépôt des bénéfices illégaux afin de compenser l’impact négatif de la balance des paiements des opérations militaires américaines à l’étranger. En d’autres termes, la criminalité peut être utilisée comme soutien du dollar, et le gouvernement est entièrement pour.

    Quand il s’agissait des réels tenants et aboutissants économiques de la situation, la théorie économique n’avait aucune explication. Ni les flux commerciaux, ni les investissements directs n’étaient déterminants dans la fixation du taux de change. Ce qui était important était les « erreurs et omissions » qu’Hudson découvrit être un euphémisme pour les liquidités brûlantes de dealers de drogues et d’officiels qui détournaient l’argent provenant de l’exportation de leurs propres pays.

    Le problème pour les américains est que ses deux partis politiques voient les besoins du people américain comme une charge et un obstacle aux profits de l’industrie militaire et de la sécurité, de Wall Street, des méga-banques, et de l’hégémonie mondiale de Washington. Le gouvernement à Washington représente des groupes d’intérêts puissants, pas les citoyens américains. C’est pourquoi le 21e siècle voit l’attaque des protections constitutionnelles des citoyens afin que ceux-ci soient mis de côtés et ne fassent pas obstacle aux besoins de l’Empire et de ses affidés.

    Hudson apprit que la théorie économique est réellement un moyen pour escroquer l’untermenschen. La théorie du commerce international conclut que les pays peuvent servir d’énormes dettes simplement en baissant le niveau des salaires afin de payer les créditeurs. Cette politique est actuellement appliquée en Grèce aujourd’hui, et a été le socle des programmes d’austérité et d’ajustements structurels imposés aux états endettés, essentiellement sous la forme d’un pillage qui remet les ressources intérieures aux mains de créditeurs étrangers.

    Hudson apprit que la théorie monétaire se consacre surtout aux salaires et au prix de consommation mais pas à l’inflation des prix des actifs comme l’immobilier et les actions. Il a vu que la théorie économique sert de couverture pour la polarisation de l’économie mondiale entre riches et pauvres. Les promesses de la globalisation sont un mythe. Même les économistes d’extrême gauche et les marxistes pensent l’exploitation en termes de salaire et ne sont pas conscients que l’instrument principal de l’exploitation est l’extraction de valeur par le système financier sous la forme du paiement des intérêts.

    La négligence de la théorie économique à voir la dette comme instrument d’exploitation contraint Hudson à chercher dans le passé la manière dont les sociétés géraient l’accumulation de la dette. Sa recherche fut si novatrice que l’Université d’Harvard le nomma chercheur-associé en histoire économique sur Babylone au Musée Peabody.

    Entretemps il était recherché par les firmes financières. Il fut recruté pour calculer le nombre d’années pendant lesquelles l’Argentine, le Brésil et le Mexique seraient capables de payer des taux extrêmement élevés sur leurs obligations d’état. Sur la base de son étude, le Fonds Scudder réalisa le 2ème retour sur investissement le plus élevé au monde en 1990.

    Les recherches d’Hudson sur les problèmes de notre temps l’amenèrent à visiter l’histoire de la pensée économique. Il découvrit qu’aux 18e et 19e siècles les économistes comprenaient le pouvoir handicapant de la dette beaucoup mieux que les économistes libéraux de nos jours, qui négligeaient essentiellement ce point pour mieux prendre soin des intérêts du secteur financier.

    Hudson démontre que les économies occidentales ont été financiarisées d’une manière prédatrice, qui sacrifie l’intérêt public aux intérêts du monde financier. C’est pourquoi l’économie ne fonctionne plus pour les gens ordinaires. La finance n’est plus productive. Elle est devenue un parasite de l’économie. Hudson raconte cette histoire dans un livre récemment publié Killing the Host : How Financial Parasites and Debt Bondage Destroy the Global Economy, 2015 (L’hôte se meurt : comment les parasites financiers et la servitude de la dette détruisent l’économie globale).

    Les lecteurs me demandent souvent comment ils peuvent comprendre l’économie. Ma réponse est de consacrer beaucoup de temps au livre d’Hudson. Commencez par lire le livre une fois ou deux pour avoir une idée du sujet qu’il traite. Après étudiez le plus précisément chaque partie. Quand vous aurez compris le livre, vous comprendrez l’économie mieux que n’importe quel prix Nobel d’économie.

    Voyez cette tribune comme une introduction à ce livre. J’écrirai dessus autant que les événements et le temps libre me le permettent. En ce qui me concerne, beaucoup d’événements ne peuvent pas être compris indépendamment des explications d’Hudson sur la financiarisation de l’économie occidentale. En fait, comme la plupart des économistes russes et chinois sont eux-mêmes formés par la théorie économique libérale, ces deux pays pourraient suivre le même chemin descendant que l’Occident.

    Si vous mettez côté à côte l’analyse de la financiarisation de Hudson avec mon analyse de l’impact négatif de la délocalisation de l’emploi, vous allez comprendre que le chemin actuel que prend le monde occidental est un chemin vers la destruction.

    Paul Craig Roberts, I.P.E. 01/02/2016

    Titre original :The West Is Traveling The Road To Economic Ruin — Paul Craig Roberts

    Traduction : Traduit de l’Américain par Vanessa de Seny

    http://www.polemia.com/loccident-en-marche-vers-la-ruine-economique/

  • Trump, ou la riposte du Renseignement US contre la corruption saoudienne des Etats Unis

  • L’armée arabe syrienne, appuyée par l’aviation russe, prépare la grande offensive

    L’armée arabe syrienne, qui ne disposait pas d’avions de reconnaissance ni d’images satellite, est désormais épaulée par l’aviation russe. Comme prévu, l’action combinée de ces deux forces commence à se faire sentir, un mois après le début de la seconde phase des opérations conjointes. L’essentiel du pays devrait être libéré d’ici la fin mars, y compris Alep. Il semble qu’une troisième phase se prépare au cours de laquelle la Russie et les États-Unis pourraient enfin joindre leurs efforts contre Daesh au Nord-Est de la Syrie.

    Conformément à l’accord conclu en vue d’un règlement pacifique de la guerre en Syrie, il a été créé un Groupe international de soutien pour la Syrie (ISSG : International Syria Support Group), qui comprend la Ligue arabe, l’Union Européenne, les Nations Unies et 17 États, dont les États-Unis et la Russie. Le cycle des négociations, qui a pris fin le 29 Janvier 2016 à Genève, n’ayant fait aucun pas en avant, est considéré comme un échec, en raison de l’attitude totalement non constructive de l’Arabie Saoudite, qui ignore la résolution 2254 de l’Onu et continue à soutenir le renversement du président élu Bachar el-Assad par la force [1]. En outre, tous les groupes terroristes composés d’étrangers, armés et soutenus par l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie, qui ont envahi et ruiné la Syrie, veulent être représentés dans la nouvelle formule gouvernementale.

    Par conséquent, au cours des six prochains mois, il ne sera conclu aucun accord de cessez-le-feu et l’Onu devra entamer des négociations séparées avec le gouvernement syrien et les représentants des groupes soutenus par l’Arabie saoudite. La position de Riyad est d’autant plus incompréhensible, que la Russie bombarde régulièrement les positions de l’État islamique en faveur de l’Armée syrienne libre (ASL, créée par la France, armée par l’Arabie Saoudite et financée par les États-Unis et la Turquie), et que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a eu des réunions à Moscou avec des représentants de groupes armés et soutenus par l’Arabie saoudite.

    Fondamentalement, les États qui ont financé, armé et introduit en Syrie des groupes dans le but de renverser la République arabe syrienne, espéraient un changement dans l’équilibre des rapports de force pour en tirer parti. Mais ce blocage semble profiter uniquement à l’armée arabe syrienne fortement soutenue par l’aviation russe.

    Les bombardements de l’aviation russe ont visé jusqu’ici les dépôts d’armes et de munitions, des installations pour la fabrication d’explosifs, des dépôts de carburant, des parcs automobiles, des centres de commandement et de transmission des groupes armés en Syrie. Cela a eu pour effet la baisse jusqu’à 60-70 % de la capacité de combat des djihadistes, par la pénurie de munitions, l’incapacité à exécuter des manœuvres, de se coordonner et de communiquer entre eux.

    Parallèlement à ces missions, les Russes surveillent à haute altitude, 24 heures sur 24, la frontière syrienne avec la Turquie, la Jordanie, l’Irak et Israël, avec des avions de reconnaissance sans pilote. Ils ont ainsi réussi à traquer toutes les colonnes d’approvisionnement des djihadistes et à les neutraliser à 65 % n les bombardant.

    Les principales vulnérabilités restent toujours la frontière occidentale de la Syrie avec la Turquie, dans le gouvernorat d’Idlib, sur une longueur de 70 km, et le corridor nord Azaz-Jarablus, d’une longueur de 90 à 100 km, par lesquels affluent, à partir de la Turquie, des armes, des munitions et des recrues pour l’État islamique et d’autres groupes terroristes.

    Les bombardements de l’aviation russe ont également eu un effet psychologique sur les caractéristiques des opérations de combat des djihadistes en Syrie, les forçant à arrêter leurs offensives, et ne se préoccuper qu’à défendre leurs positions. Pour être en mesure d’attaquer, les djihadistes doivent créer un rapport de force supérieur à l’armée arabe syrienne, dans certaines directions. Cela n’est possible qu’avec de vastes manœuvres et une concentration des forces, facilement repérables par les avions de reconnaissance russes. Chaque fois que les djihadistes ont commis cette erreur, les bombardiers russes ont réagi rapidement et neutralisé la quasi-totalité des groupes islamistes en mouvement vers la concentration en cours.

    Suite à la stratégie mise en œuvre par la Russie, l’armée arabe syrienne a gagné une plus grande liberté d’action, matérialisée par de petites offensives qui ont abouti à la conquête des bastions des terroristes [2]. Le retrait des villes fortifiées par les islamistes a accru la mobilité des unités blindées syriennes qui ont imposé leur contrôle sur les voies de communication situées entre les localités occupées par les djihadistes. Elles ont réussi à encercler de nombreuses localités, soumises à des bombardements de l’aviation russe, avant de déclencher l’offensive terrestre.

    Par exemple, la zone du Nord des montagnes turkmènes, dans le gouvernorat de Lattaquié, occupé par des groupes terroristes soutenus par l’Arabie saoudite, la Turquie et les États-Unis, est sur le point d’être libérée par la 103ème Brigade mécanisée de la Garde syrienne. Cela permet la sécurisation globale de la frontière avec la Turquie dans le gouvernorat de Lattaquié et assure à l’armée arabe syrienne, des positions de départ pour l’offensive pour la libération de Jisr Al-Choughour, une porte d’entrée fortifiée dans le gouvernorat d’Idlib. Ce gouvernorat est entièrement sous le contrôle d’environ 12 000 djihadistes appartenant à plusieurs groupes, dont celui d’al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaïda).

    Dans le gouvernorat de Deraa, au sud de Damas, la 7ème Division mécanisée syrienne a créé une faille profonde sur un axe nord-sud, encerclant un groupe composé de 1 500 combattants islamistes. Après la libération de l’important nœud de communication de Sheikh Miskeenm, les 12ème et 15ème Brigades de la 5ème Division blindée syrienne ont continué l’offensive pour la conquête de la ville de Nawa. Cette commune est proche du plateau du Golan occupé, qui forme la zone de cessez-le-feu avec Israël. Avec cette manœuvre, l’armée syrienne a initié le mouvement d’encerclement de 9 500 djihadistes combattant dans l’ouest du gouvernorat de Deraa, sécurisant également la frontière avec Israël.

    Les deux actions offensives sont des indications claires de la préparation d’opérations terrestres de grande envergure, qui seront probablement lancées en mars. Cette hypothèse est basée sur le fait que, durant la dernière semaine, la Russie a intensifié les missions de reconnaissance, et a doublé le nombre de drones de type Dozor en Syrie dans le but de surveiller strictement les mouvements rebelles.

    L’armée arabe syrienne est le seul adversaire de tous les combattants islamistes en Syrie, le plus lourdement armé (avec des véhicules blindés, des mitrailleuses, artillerie lourde, des armes antichars) et avec une grande expérience de combat. La profondeur du territoire occupé par les djihadistes, ainsi que leur capacité de combat diminue exponentiellement, et leur moral, qui est au plus bas, augmente les chances qu’ils soient prêts à se rendre sans combattre.

    Par conséquent, la tâche immédiate de l’élimination des groupes islamistes sur la ligne de contact, représente l’objectif le plus difficile pour l’armée syrienne et nécessitera un long moment. Il n’est pas exclu que, pour la neutralisation des points de résistance terroriste, l’armée arabe syrienne reçoive le soutien de détachements indépendants de commandos Spetsnaz ou d’un bataillon mécanisé des forces terrestres russes. Ceux-ci opèreraient avec des transporteurs 8 × 8 Boomerang ou le nouveau blindé T-15 Armata, que les Russes veulent tester en situation de combat. Le T-15 Armata a le même châssis et le même type de blindage que le nouveau char russe T-14 [3]. Une fois passé ce grand obstacle, pour la mission suivante, les troupes syriennes soutenues par l’aviation pourraient réaliser une offensive à un rythme de 20 km par jour dans le sud, l’ouest et le nord de la Syrie.

    Prenant en compte les erreurs commises au cours de la première phase de la campagne de Syrie, les Russes ont déployé, de manière permanente, 12 bombardiers lourds Tu-22M3 à la base aérienne de Mozdok en Ossétie du Nord [4]. A partir de cette base aérienne, un Tu-22M3 peut atteindre la Syrie après deux heures et 44 minutes et peut effectuer quotidiennement deux missions de bombardement en Syrie.

    Pour protéger ses bombardiers Tu-22M3 durant leur survol de l’espace aérien de l’Irak et le nord de la Syrie —où évoluent les avions de la coalition anti-ÉI dirigée par les États-Unis—, la Russie a déployé à la base aérienne de Hmeymim, l’une des quatre batteries de missiles anti-aériens S-400. Une seconde batterie a été déployée à la base aérienne syrienne de Kuweires, située à 30 km à l’est d’Alep. Dans le cadre de l’offensive de printemps, la Russie va utiliser 64 avions de combat stationnés à la base aérienne de Hmeymim, dans le gouvernorat de Lattaquié (24 Su-24M2, 12 Su-25, 12 Su-34 et 16 Su-30SM). Après l’achèvement du processus de modernisation de l’aviation militaire syrienne, la Russie peut compter sur 66 à 130 avions modernisés syriens (9 MiG-29SMT, 21 Su-24M2, 36 Yak-130, et probablement 64 MiG-23-98) et 112 autres avions syriens non modernisés, mais réparés par les Russes et prêts, de type MiG-21, Su-22M4, et L-39 [5].

    Traduction
    Avic
    Réseau International  

    [1] « Du Communiqué de Genève à la Résolution 2254 », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 21 décembre 2015.

    [2] « La situation militaire actuelle en Syrie », par Valentin Vasilescu, Traduction Avic, Réseau Voltaire, 22 janvier 2016.

    [3] « Exclusif : les secrets du nouveau char russe T-14 Armata », Valentin Vasilescu, Traduction Avic, Réseau international, 30 avril 2015.

    [4] « Les erreurs de la Russie en Syrie », Valentin Vasilescu, Traduction Avic, Réseau international, 28 novembre 2015.

    [5] « La Russie modernise les forces aériennes de la Syrie », Valentin Vasilescu, Traduction Avic, Réseau international, 27 janvier 2016.

    http://www.voltairenet.org/article190161.html

  • La Russie a « des raisons sérieuses » de croire que la Turquie prépare une intervention militaire en Syrie

    Les rebelles perdent chaque jour du terrain face à l’armée arabe syrienne appuyée par l’aviation et des troupes au sol russes. La ville d’Alep serait probablement assiégée (voir libérée) si la Turquie ne continuait pas de soutenir les jihadistes dit « modérés ». 

    L’armée russe a affirmé jeudi avoir « des raisons sérieuses » de croire que la Turquie prépare une « intervention militaire » en Syrie voisine, invoquant l’interdiction la veille par Ankara du survol de son territoire par un avion de reconnaissance russe.

    « Nous avons de sérieuses raisons de soupçonner une préparation intensive de la Turquie pour une intervention militaire sur le territoire d’un État souverain: la Syrie », a indiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konachenkov, dans un communiqué. Source

    Ci-dessous la vidéo d’un bombardement de l’armée syrienne sur des positions « rebelles » aux alentours d’Alep en février 2016.

     

    http://www.contre-info.com/

  • Rappel : MoreCowBells Nouvelles révélations sur les pratiques de la NSA

    Un an et demi après le début des révélations d’Edward Snowden, on croyait tout savoir sur la surveillance massive de l’Internet par l’agence de renseignement américaine, la fameuse National Security Agency (NSA). Or les découvertes se poursuivent. 
    Le Monde et le site Internet allemand Heise ont pu consulter un nouveau lot de documents confidentiels montrant que la NSA s’attaque de façon massive et systématique au DNS (Domain Name System), qui gère les répertoires de noms à l’échelle mondiale. 
    Sur Internet, tout ou presque commence par une requête vers un nom de domaine. Les serveurs DNS, « postes d’aiguillage » indispensables, reçoivent les demandes de connexion sous forme d’adresses formulées en langage compréhensible par un humain (par exemple « lemonde.fr »), puis ils trouvent le numéro Internet (IP) correspondant, lisible par les machines (195.154.120.129). 
    Les fournisseurs d’accès et les grands organismes possèdent leurs propres serveurs DNS internes, mais pour s’assurer que les noms sont toujours valides, ils doivent rester en liaison permanente avec les grands « serveurs racine » situés au sommet de la pyramide, qui centralisent les répertoires pour le monde entier. Il existe aujourd’hui treize groupes de serveurs racine. Ils sont gérés par douze organismes, dont neuf sont américains (le département de la défense, la NASA, des sociétés privées, des universités…). 
    Par ailleurs, l’attribution et la vente des noms de domaine sont supervisées par l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), une association installée en Californie et qui est placée sous la tutelle du département du commerce américain. 
    Les numéros IP « en chiffres », correspondant aux adresses « en mots », sont gérés par l’Internet Assigned Numbers Authority (IANA), un organisme rattaché à l’Icann et qui travaille en liaison avec l’agence fédérale NTIA (National Telecom and Information Administration). A noter que la NSA collabore officiellement avec la NTIA, en matière de cryptographie. 
    Le gouvernement des Etats-Unis a annoncé qu’il souhaitait réduire son rôle au sein de l’Icann avant la fin 2015, mais les modalités de ce transfert de pouvoir restent à définir. 
    Enfin, pour les organismes qui ne veulent pas ou ne peuvent pas se payer leur propre serveur DNS interne, il existe sur Internet des serveurs intermédiaires gratuits et libres d’accès. 
    A nouveau, les principaux appartiennent à des sociétés américaines comme Google, qui collecte ainsi des masses de renseignements sur l’origine et la destination des connexions Internet dans le monde entier. La surveillance systématique du DNS, système ouvert, ne pose donc pas de problèmes théoriques complexes, mais elle nécessite des moyens humains et matériels importants. 
    A ce paysage déjà très américain, il faut ajouter la NSA. Les documents consultés par le site Internet allemand Heise et Le Monde décrivent un vaste programme spécialement consacré à l’espionnage du système des noms de domaine, baptisé « MoreCowBells » (Davantage de cloches à vaches). 
    A l’origine, « More Cow Bells » est le titre d’un sketch musical datant de 2000, diffusé par l’émission satirique hebdomadaire « Saturday Night Live » diffusée sur la chaîne de télévision américaine NBC. Par la suite, le sketch est devenu culte, notamment sur la Toile. En choisissant ce nom, les fonctionnaires de la NSA ont peut-être voulu montrer qu’ils avaient de l’humour, et qu’ils appréciaient la culture populaire jeune et branchée. 
    MoreCowBells a plusieurs fonctions. C’est d’abord un outil de « surveillance passive ». Dans ce cadre, il sert à cartographier les réseaux internes de grandes entreprises, d’administrations et d’organismes divers. 
    Pour espionner les serveurs DNS, la NSA leur envoie en continu des rafales de demandes de connexion. Elle utilise pour cela un outil baptisé « Packaged Goods » (marchandises emballées), un réseau international d’ordinateurs clandestins qui, en apparence, n’ont aucun lien avec le gouvernement des États-Unis. Les machines visant spécifiquement les grands serveurs DNS sont installées, notamment, en Malaisie, en Allemagne et au Danemark. Au total, elles les interrogent plusieurs milliers de fois par heure, 24 heures sur 24. Les résultats sont envoyés au quartier général de la NSA toutes les quinze à trente minutes. 
    Les demandes de connexion se font avec des adresses fictives mais plausibles. Celles-ci sont fabriquées à partir de listes de mots-clés figurant fréquemment dans les adresses à usage interne des serveurs Web et email, des bases de données, etc. – généralement des noms barbares, impossibles à deviner directement, et qui ne sont publiés nulle part. 
    Ainsi, de proche en proche, MoreCowBells parvient à reconstituer un annuaire assez complet des adresses valides d’un réseau d’entreprise ou d’administration. Puis, pour chaque adresse, il va chercher le numéro IP correspondant. Certains serveurs facilitent d’ailleurs sans le vouloir la tâche de la NSA. Quand ils reçoivent une demande pour une adresse qui n’existe pas, ils renvoient un message d’erreur accompagné de deux suggestions – les deux adresses valides les plus proches, par ordre alphabétique… La constitution de « l’annuaire » devient ainsi assez aisée. Contactée par Heise, la NSA a répondu qu'elle ne faisait "« aucun commentaire sur ses activités spécifiques supposées en matière de renseignement à l'étranger »"
    Par ailleurs, des documents révélés par Edward Snowden en 2013 ont montré que la NSA intercepte directement le trafic Internet circulant sur certains câbles internationaux, et participe secrètement à la gestion de nœuds de communication appartenant au secteur privé. Dans le flot de requêtes DNS banales adressées à une entreprise (www.companyX.com), MoreCowBells pourra ainsi relever celles qui semblent les plus intrigantes (par exemple « deepstorage.internal.companyX.com »), et les mémoriser, afin de les exploiter plus tard. 
    Selon les nouveaux documents consultés par Le Monde, MoreCowBells sert en priorité à surveiller quasiment en temps réel "« des sites Web de gouvernements étrangers, des forums terroristes et extrémistes, des sites de téléchargement de logiciels malveillants… »" 
    La surveillance vise même des sites américains "« dans le cadre d’une demande d’assistance émanant du département de sécurité intérieure »". L’objectif est de les défendre contre une attaque venue de l’étranger. Plus généralement, la NSA se trouve ainsi en possession d’une masse de « métadonnées » techniques sur le trafic Internet global, qu’elle pourra croiser avec d’autres types de métadonnées collectées par ses autres programmes de surveillance : qui communique avec qui, quand, combien de fois, etc
    MoreCowBells sert également à préparer des offensives de la NSA visant à pénétrer ou à perturber un serveur ou un réseau étranger. Par exemple, il va détecter un service créé par une entreprise à l’usage exclusif de ses employés, mais qui est en fait accessible depuis l’extérieur car il a été mal configuré : pour un hacker expérimenté, équipé de logiciels d’attaque, le service devient alors une porte d’entrée vers l’ensemble du réseau de l’entreprise, qui pourra être piraté de diverses façons. 
    Enfin, quand une attaque est déclenchée, l’interrogation des serveurs DNS va servir à évaluer son efficacité en temps réel. Grâce à MoreCowBells, la NSA saura si le service attaqué continue à fonctionner ou s’il a été coupé. S’il a été déplacé vers un autre serveur par mesure de protection, elle va le repérer à nouveau, ce qui permettra de reprendre l’attaque. 
    Par petites touches discrètes, l’Agence nationale de sécurité (NSA) des Etats-Unis a confirmé la véracité des révélations faites par Edward Snowden et les médias américains depuis 2013. 
    Dans un article publié en janvier 2015 par la revue de mathématique américaineNotices, Michael Wertheimer, le directeur de la recherche de la NSA, reconnaît ainsi que l’agence a tenté d’imposer à la communauté internationale l’usage d’un algorithme de cryptographie qui était piégé ; son générateur de nombres aléatoires composant les clés de chiffrement contenait une porte dérobée qui permettait de prévoir les chiffres générés, et donc de casser facilement des clés pourtant réputées inviolables. 
    S’adressant à ses pairs de la communauté des mathématiciens américains, Michael Wertheimer s’est livré à un début de mea culpa inhabituel : "« Rétrospectivement, la NSA aurait dû cesser de promouvoir l’algorithme dual EC_DRBG dès que les chercheurs en sécurité ont découvert la possibilité d’une porte dérobée. »" Puis il a qualifié de "« regrettable »" la décision de continuer à soutenir l’usage de ce générateur faussement aléatoire. Pour l’avenir, il a affirmé que "« nous serons plus ouverts et plus transparents à propos de nos contributions à l’élaboration de normes cryptographiques »"
    Cela dit, en matière de collecte d’informations personnelles et de respect de la vie privée des citoyens, Michael Wertheimer réaffirme que la NSA est presque irréprochable : "« Les algorithmes de la NSA éliminent approximativement 99,998 % des données auxquelles elle a accès… Après ce processus de filtrage, les données restantes doivent remplir des conditions très strictes avant d’être sélectionnées pour traitement et analyse. »" 

  • Syrie : de nouveaux rapports de force favorables au régime Assad

    Quatre mois de raids aériens russes contre les jihadistes et les rebelles en Syrie ont permis à l’armée gouvernementale syrienne et à ses alliés de reprendre l’initiative sur le terrain. Les forces de Bachar el-Assad avancent sur presque tous les fronts, imposant de nouveaux rapports de force qui se traduiront par un durcissement des positions du régime lors des négociations de Genève, supposées trouver une issue politique à la tragédie syrienne.

    De notre correspondant à Beyrouth,

    Des soldats du régime syrien, le 27 janvier 2016 dans la ville de Rabia. REUTERS/Omar Sanadiki

    Certains spécialistes, notamment américains, ont beau minimiser les conséquences de l’intervention des forces aériennes russes en Syrie, les développements sur le terrain leur donnent tort. Depuis que le président Vladimir Poutine a ordonné à son aviation de soutenir directement les forces de Bachar el-Assad, les rapports de force ont été inversés.

    Au printemps dernier, l’armée gouvernementale syrienne subissait de graves défaites et reculait presque partout. Le groupe Etat islamique avait pris la ville de Palmyre et se rapprochait de Homs et de Damas, la capitale. « L’Armée de la conquête », dont le Front al-Nosra – la branche syrienne d’al-Qaïda – constitue une des principales composantes, occupait Idleb et Jisr al-Choughour, menaçant Lattaquié, région natale et fief du président syrien.

    Dans le sud, la situation n’était pas meilleure. L’armée syrienne perdait de vastes territoires dans les provinces de Quneitra, limitrophe du Golan occupé par Israël, et de Deraa, frontalière de la Jordanie. De nombreux experts pensaient que la défaite militaire du régime n’était plus qu’une question de temps, d’autant que son armée était très affaiblie par les défections, les insoumissions et les lourdes pertes (plus de 46 000 morts jusqu’à mars 2015, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme).

    Quatre mois et des milliers de raids russes après, la situation a radicalement changé. Certes, l’armée syrienne rencontre une résistance acharnée de la part des rebelles – islamistes en majorité –, et sa progression est plus ou moins lente. Mais nul ne peut nier que les forces loyalistes sont désormais dans une dynamique offensive, qu’il sera difficile de stopper. [....]

    La suite sur RFI.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Syrie-de-nouveaux-rapports-de

  • 40 millions de dollars pour DAECH.

    Le Centre for Strategic and International Studies de Washington, sur demande du Congrés Américain (Avril 2015), a chiffré à plus de 40 millions de dollars, pour 2013 et 2014, le montant des donations privées procurées à l’Etat Islamique et en provenance de l’Arabie saoudite, du Qatar et du Koweït.

    Sur pression des Etats-Unis, 61 comptes d’associations ont été bloqués, notamment en Arabie saoudite, afin d’éviter les détournements de fonds vers DAECH.

    Mais la Ligue Islamique Mondiale finance à coups de milliards, et cela en totale opacité, les djihadistes, nos ennemis.

    Une certitude, quelque soient les mesures prises pour détourner l’attention internationale, l’idéologie religieuse est totalement commune entre Daech et les pays donateurs qui le finance.

    Alors la question se pose : pourquoi gaspiller des milliards en insistant sur des frappes qui ne sont que du « sparadrap sur une jambe de bois » et ne font que déplacer le problème vers d’autres territoires, comme nous le constatons chaque jour, la Libye, la Tunisie et demain les autres pays du Maghreb et l’Afrique sub-saharienne.

    N’y a-t-il pas des mesures bien plus efficaces, à la disposition du monde occidental, pour obliger ces pays Arabes, non pas à lutter contre l’Etat Islamique, ce qu’ils ne feront jamais officiellement, mais à stopper leurs financements occultes : blocage de comptes bancaires, saisie de fonds, des biens, blocus, embargo, boycote, etc. tous ces moyens qui ont été employés par exemple contre l’Iran, la Russie, lors de l’affaire Ukrainienne et l’occupation de la Crimée, et d’autres pays et cela pour des raisons bien moins évidentes ?

    La chute du prix du baril de pétrole leur porte déjà un coup fatal, certains sont au bord du gouffre et il n’est pas justifié d’aider à se maintenir, à l’aide de quelques milliards, des pays comme l’Egypte, la Tunisie et demain l’Algérie, si tous les moyens ne sont pas employés afin d’éradiquer totalement les ambitions de Daech, tout au moins pour les prochains siècles !

    Nous sommes en guerre, paraît-il ?

    Des dizaines de milliers d’innocentes victimes ont été, et sont, sacrifiées sur les terrains où elle se déroule et ce n’est pas en « accueillant » des centaines de milliers de fuyards que nous les sauverons, bien au contraire. Alors, puisque nous sommes en guerre…gagnons-la par des actes et non par des paroles !

    http://magoturf.over-blog.com/2016/01/40-millions-de-dollars-pour-daech.html

  • Premiers enseignements du caucus de l'Iowa.

    Quelles heures après la publication des résultats électoraux concernant ce que l'on nomme dans la tradition américaine le caucus de l'Iowa, première consultation inaugurant le compétition pour la présidence des Etats-Unis, des conclusions que personne il y a quelques mois n'avait prévues seront à en tirer. Même si l'Iowa est un des plus petits Etats américains, on peut penser que ces résultats influenceront non seulement la suite des élections à la Maison Blanche mais le rôle jusqu'ici dominant des deux partis, Républicains et Démocrates, dans la vie politique américaine.
    Depuis au moins le début du 20e siècle, aucun observateur politique n'a pu ignorer que ce système des deux partis était le moins démocratique possible. Ils sont en effet financés par les milliards de dollars fournis par le « corporate power », le pouvoir des intérêts financiers dominants. Il s'agit pour eux de s'acheter les voix de 330 millions d'électeurs n'ayant pas d'autre choix que choisir entre des représentants et candidats exprimant à quelques nuances les mêmes objectifs, poursuivre la conquête de l'Amérique au plan interne et celle du monde au plan international.

    Or il semblait que depuis quelques mois, confrontée notamment aux échecs de ces politiques, une fraction croissante de l'électorat recherchait des leaders capables d'exprimer avec force et talent leur révolte profonde. Il fallait aller plus loin que les manifestations vite réprimées du type « Occupy Wall Street », il fallait faire apparaître de véritables regroupements politiques susceptibles d'infléchir de la base le système des Deux Partis, soit en soutenant au sein de ces partis des majorités alternatives, soit en favorisant l'apparition de partis concurrents – ce que le Tea Party émanant lui-aussi des mêmes minorités dominantes n'avait pas réussi à faire jusqu'ici

    Il suffisait alors qu'émergent, comme sortis de nulle part et ne disposant pas d'appareil électoral mais répondant à des exigences populaires profondes, des candidats tels que Donald Trump ou Bernie Sanders, pour ébranler en profondeur la domination des « élites » politiques. On comprend que le socialisme démocratique proposé par Bernie Sanders puisse répondre aux demandes d'électeurs lassés d'entendre assimiler le socialisme à un communisme soviétique de la pire époque, mais qu'en est-il des programmes du « Donald » ? En y regardant de plus près, on voit cependant que là encore, au delà des apostrophes spectaculaires, ils expriment un profond désir de changement vis-à-vis des politiques menées ou défendues depuis quelques années par un Congrès devenu conservateur, autrement dit, pour parler français, profondément réactionnaire.

    L'inquiétude gagne l'establishment.

    Aujourd'hui les forts soutiens reçus du corps électoral et bénéficiant à Sanders et Trump ont commencé à sérieusement inquiéter l'establishment. Celui-ci, dans les médias officiels notamment, ont tenté de répondre, mais de la façon la moins convaincante possible, en accablant les deux candidats de tous les reproches possibles. Le Pouvoir a refusé de voir que derrière eux s'exprime une désillusion croissante à l'égard du capitalisme financier américain, lequel demeure incapable de juguler une crise née en 2008 de ses diverses manipulations boursières et bancaires. L'électorat, malgré les bulletins de santé triomphants émanant notamment du dernier discours d'Obama sur l'Etat de l'Union, ne peut se dissimuler les pertes de niveau de vie affectant toujours des dizaines de millions de citoyens.

    Ceux-ci, bien que le terme continue à être démonisé par la propagande capitaliste, ont de plus en plus tendance à s'organiser en une réelle « classe laborieuse » comportant, ce qui ne surprendra personne, d'importantes minorités de Noirs et de Latinos. Il est très possible que, dans les prochains mois, ces intérêts de classe, classe contre classe, et les luttes en découlant, finissent par faire reculer les 5% d'ultra-riches qui se sont appropriés, non seulement l'Amérique mais une grande partie du monde.

    Les dirigeants européens qui, forts de l'appui de la finance, se croient à l'abri de toute contestation, feraient bien d'y réfléchir. Des contestataires tels que Bernie Sanders et Donald Trump peuvent surgir à tous moments d'électorats qu'ils ont cru endormir par leurs mensonges. A ce moment la guillotine politique ne sera pas loin de leurs têtes.

    01/02/2016