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géopolitique - Page 737

  • Le pivot géographique de l’histoire

    Pour saisir les enjeux actuels, un petit détour sur une des cartes de Halford J. Mackinder ne manque pas d’intérêt.

    Quelques éléments d’explication : Mackinder nous dit : « La prise de contrôle de la région terrestre centrale par une nouvelle puissance se substituant à la Russie, ne tendrait nullement à réduire l’importance géographique de la position pivot ». (1)

    Reprenant les mots de Mackinder et en poursuivant la logique de son propos à l’aune de la géopolitique récente et en cours, nous pourrions avancer ceci :

    Si une puissance particulière parvenait à renverser la Russie, ou à la contrôler, celle-ci  pourrait constituer un péril menaçant la liberté du monde pour la seule raison qu’elle ajouterait une façade océanique aux ressources du Grand continent – un accès aux mers chaudes – avantage qui demeure jusqu’à présent interdit à l’occupant russe de la zone-pivot.

     

    Pour trouver quelle est cette « puissance particulière », il suffit d’observer ce qui se passe dans leRimland, cette ceinture de la zone-pivot (Heartland). Quelle est la puissance qui place ses pions dans presque tous les pays de cette zone ? Quelle est la puissance qui agit et resserre cette ceinture année après année ?

    Cette « puissance particulière » tend, présentement, à contenir au plus serré la région-pivot, ne lui laissant plus aucune profondeur stratégique, plus aucune zone d’influence ; même immédiate. Les Russes n’auraient donc pas le droit à une Doctrine Monroe contrairement aux États-Unis qui seuls auraient ce privilège.

    Ce serait donc, appliquée à l’échelle du monde, la fameuse « destinée manifeste », une sorte de droit moral des États-Unis à ce qui ne peut être qualifié autrement que… d’impérialisme. Ce serait même, à lire certains, une situation de fait mais opérée néanmoins contre son gré ! (2)

    Halford J. Mackinder a défini dès l’orée du XXème siècle une constante de l’Histoire (3). Force est de constater que cette constante oriente de façon manifeste la politique des Etats-Unis sur le continent Euro-Asiatique depuis 1945. En observant aujourd’hui, avec recul, tant la stratégie de « Containment » de George Keenan, que celle du « Rollback » de John Foster Dulles, l’on s’aperçoit qu’elles ne visaient en fait pas tant l’Union Soviétique et son régime communiste (4) mais bien plutôt la Russie, en tant que terre de la zone-pivot.

    Depuis 1992, en Europe, les États-Unis, via l’OTAN notamment, mais aussi par d’autres organismes (5), ont fait reculer vers l’Est les limites duHeartland ; il est à noter que les ex-républiques de l’Union Soviétique sont à présent quasiment toutes dans son escarcelle.

    Dans ce mouvement vers l’Est, une de ces ex-Républiques est à cet égard cruciale : l’Ukraine. Celle-ci permet à la Russie un accès direct à la Méditerranée. Il en est de même de la Géorgie. Ainsi, ces deux pays ont-ils subi ou subissent des « soubresauts ». Et dans cette fermeture de la Méditerranée, en Asie mineure, il y a la Turquie, laquelle est déjà dans l’orbite de puissance étasunienne (OTAN et Union Européenne aux forceps).

    En Asie centrale, l’Afghanistan a subi les affres de cette action de contention américaine vis-à-vis de la Russie et ce depuis 2001. Reste un autre pays crucial : l’Iran. Et si on lit bien les stratèges de Washington, l’action prônée pour ce pays n’est pas « directe » ; il ne s’agit pas d’affronter militairement Téhéran (hard power) mais bien plutôt de ménager les Ayatollahs et d’influer sur une population plus malléable (smart power) afin qu’un terrain d’entente puisse advenir (6).

    En fin de boucle, en Extrême-Orient, le Japon demeure depuis 1945 une base militaire avancée des États-Unis dans la région. Quant à la Corée du Sud, elle reste encore sous orbite étasunienne, confortée par l’épouvantail que représente Pyongyang.

    Toujours dans cette stratégie de puissance en action, dans ce mouvement pour la maîtrise duHeartland, il y a un écueil de taille : la Chine. Ce pays, nous dit Mackinder, serait à même de devenir un péril pour le monde (the yellow peril) si d’aventure il venait à dominer, à vassaliser la Russie. Mais Pékin a bien d’autres ambitions que de prendre le « chemin du Nord », au-delà de l’Amour, ce fleuve-frontière de 4 400 kilomètres.

    La Chine a, en effet, d’autres préoccupations que de devenir, dans un futur proche, ce « péril jaune » dont parle Mackinder. Pékin se concentre plutôt sur :

    - le contrôle à long terme de son pouvoir dans ses provinces (risque d’autonomie, de séparatismes),

    - sa maîtrise de la zone des neuf points dans la Mer de Chine méridionale (risque de conflits avec ses voisins immédiats (vietnamiens, philippins, taïwanais, etc.),

    - la conservation voire le développement de son collier de perles entre son territoire et les zones de production d’hydrocarbures,

    - la mise en œuvre des retours sur ses investissements en Afrique.

    La Chine représente donc malheureusement pour les États-Unis, une pièce non maîtrisée, non maîtrisable, une impasse ; elle doit être contournée, tout en étant maîtrisée indirectement via la politique de l’énergie hydrocarbure ; il s’agit de tenir les robinets…

    Pour finir ces quelques réflexions et commentaires sur la carte de Halford J. Mackinder, rappelons sa formule ; une formule choc, une formule répétée à l’envie et qui résume notre propos ci-dessus : « Qui contrôle le cœur du monde (Heartland) commande à l’île du monde (Heartland + Rimland), qui contrôle l’île du monde commande au monde ». Cette carte de 1904 explique bien, par l’intégration du temps long de l’Histoire sur la géographie physique, les mouvements géopolitiques contemporains. Ainsi, les finalités de tel ou tel acteur géopolitique se découvrent-elles, naturellement.

    Nonobstant, l’analyse géopolitique ne doit pas être un paraclet mais plutôt un levier pour une politique de puissance face à tel ou tel Hégemon du moment… Acteur ou sujet, victime ou bourreau,Ecce Stato.

    Notes :

    (1) Halford John Mackinder,The geographical pivot of History, paru dans The Geographical Journal, Vol. 23, n°4, p.437.

    (2) Cf. les propos de Niall Ferguson sur les États-Unis comme «Empire malgré-lui». Doté d’un esprit brillant, Ferguson, auteur entres autres livres deColossus ; The price of America’s Empire, est somme toute bienveillant vis-à-vis des États-Unis ; ainsi l’excuse-t-il de ses méfaits commis à travers le monde. Ferguson est, faut-il le souligner, débiteur de Washington…

    (3) On (re)lira, fort à propos, le livre d’Aymeric Chauprade intitulé « Géopolitique ; constantes et changements dans l’Histoire » paru aux Éditions Ellipses en 2000 et réédité plusieurs fois depuis. On pourra se documenter également avec le livre référence d’Alfred T. MahanDe l’influence de la puissance maritime dans l’Histoire 1660-1783et particulièrement dans son introduction. Mahan y évoque justement la question des « constantes ».

    (4) Ce fut, en définitive, un argument pour naïfs, un levier du « Softpower », une façon d’amener à soi une population d’Europe occidentale à juste titre effrayée, au sortir de la seconde guerre mondiale.

    (5) L’Union Européenne, par exemple, mais aussi le FMI, etc.

    (6) Cf. Joseph Nye, théoricien de cette analyse des stratégies de puissance ; stratégies mises en œuvre magistralement (il faut être juste et honnête) par les États-Unis.

    Philippe Raggi

    http://fortune.fdesouche.com/363219-le-pivot-geographique-de-lhistoire

  • L’homme qui ébranla le rideau de fer

    Passionnant. Avec “l’Homme du peuple”, Andrzej Wajda clôt la trilogie consacrée à la résistance du peuple polonais au communisme par un magnifique hommage au “tombeur” de ce dernier, Lech Walesa.

    L’Homme du peuple d’Andrzej Wajda

    Robert Wieckiewicz, un Lech Walesa très humain. ©PRODUCTION

    Électricien aux chantiers navals de Gdansk, Lech Walesa (Robert Wieckiewicz) s’éveille à l’activisme lors des grèves de 1970. Soutenu avec angoisse par sa femme Danuta (Agnieszka Grochowska), il ne va cesser dès lors de connaître arrestations et licenciements. Unanimement reconnu pour son courage et ses dons d’orateur, il s’impose comme leader lors de la grève des chantiers Lénine de l’été 1980, puis comme chef de file du premier syndicat indépendant, Solidarnosc…

    En 1977, avec l’Homme de marbre, Andrzej Wajda se penchait sur les prémices de la révolte ouvrière en Pologne, puis en 1981, avec l’Homme de fer, brossait à chaud un tableau de la naissance de Solidarnosc. Dans ce deuxième film, Lech Walesa jouait son propre rôle, à travers des images d’archives mais aussi dans des scènes de fiction, comme celle où on le voyait servir de témoin au mariage des héros.

    Aujourd’hui, pour cet hommage que Wajda a voulu rendre au tombeur du communisme, c’est à travers le même mélange de réalisme documentaire et de fiction que le cinéaste ressuscite cet itinéraire étonnant qui a conduit un petit électricien à défier un régime qui semblait inébranlable, à recevoir le prix Nobel de la paix puis à être reçu aux Nations unies comme héraut du monde libre. Si tout est passionnant dans ce récit, c’est dans le portrait du Walesa intime que Wajda touche et surprend le plus. Décrites avec infiniment de vivacité et de justesse, les scènes entre Lech et Danuta, toujours écartelée entre l’admiration pour le combat de son mari et la peur de le perdre, montrent peut-être plus encore que les scènes plus militantes le courage de ce père de famille nombreuse qui aurait eu tant de raisons de préférer la prudence. Superbement incarné par Robert Wieckiewicz, bien épaulé par Agnieszka Grochowska, Walesa y gagne une humanité touchante qui, malgré l’admiration manifeste et sans bornes que lui voue indubitablement Wajda, le fait échapper à la figure de saint de vitrail.

    Laurent Dandrieu-Valeurs Actuelles

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-homme-qui-ebranla-le-rideau-de

  • Vers un Nouvel Ordre Mondial? Mais, il est déjà là!

     

    Ex: http://zejournal.mobi

    Poutine a exprimé le souhait d'un « nouvel ordre du monde » capable d'assurer la stabilité de la planète. Il trouve que les États-Unis abusent de leur rôle de leader mondial. Ce qui n'a pas été suffisamment signalé nulle part, c'est que les piliers de « l'ancien régime » s'écroulent depuis des années.

    Tout était pourtant si simple. Le monde était partagé en deux camps – l'Occident et le reste. Et « l'Ouest » était vraiment « the best ». Il y a 20 ans, six des économies les plus puissantes faisaient partie du camp pro-Washington.

    Le leader – les USA eux-mêmes – était si loin en tête, que son Produit Intérieur Brut (PIB) était quatre fois plus grand que celui de la Chine et valait neuf fois celui de la Russie.

    Le pays le plus peuplé du monde – l'Inde – avait presque le même revenu que la comparativement minuscule Italie et que le Royaume Uni. L'idée que cet ordre de choses allait changer aussi dramatiquement en à peine deux décennies aurait fait rire n'importe qui.

    Aux yeux des Occidentaux, la Chine et l'Inde étaient des pays arriérés, et il leur faudrait un siècle au bas mot pour devenir des rivales potentielles. La Russie, elle, était perçue comme un cas désespéré, un pays à genoux, en proie au chaos. De telles notions, dans les années 90 étaient parfaitement justifiées.

    L'économie mondiale dans les années 1990 et aujourd'hui

    Tableau des dix économies mondiales les plus importantes, ajustées selon la Parité en Pouvoir d'Achat (PPA).

    1995 ( en milliards d'US$)

    1. USA 7.664 

    2. Japon 2.880 

    3. Chine 1.838 

    4. Allemagne 1.804 

    5. France 1.236 

    6. Italie 1.178 

    7. Royaume-Uni 1.161 

    8. Inde 1.105 

    9. Brésil 1.031 

    10. Russie 955

    2015 (Prévisions du FMI)

    1. Chine 19.230 

    2. USA 18.287 

    3. Inde 7.883 

    4. Japon 4.917 

    5. Allemagne 3.742 

    6. Russie 3.643 

    7. Brésil 3.173 

    8. Indonésie 2.744 

    9. France 2.659 

    10. Royaume-Uni 2.547

    Le soleil couchant US

    Maintenant, c'est l'Occident qui fait les frais de la plaisanterie. Le Fonds Monétaire International (FMI) estime que, dès 2015, les quatre plus puissantes économies du monde seront des membres du club connu par son acronyme, BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), et la Chine sera tête de file à la place des USA. C'est même probablement déjà le cas, les chiffres, en économie, ayant tendance à traîner derrière les faits.

    L'Italie, homme malade de l'Europe, ne fait plus partie des dix du peloton de tête, et le Royaume-Uni, lanterne rouge, peine à s'y accrocher. Londres prétend toujours au titre de place financière centrale. Les seuls qui le croient encore sont les petits Anglais (« the little Englanders »). Le Royaume Uni est devenu la Julie Andrews de la géopolitique : une étoile en voie d'extinction, qui fut jadis brillante. La France est impuissante, se traînant de crise en infortune et d'infortune en crise.

    Le Président US Barak Obama et la Chancelière allemande Angela Merkel

    Il est trop tôt pour mettre les États-Unis au rebut. L'Empire ne va pas disparaître d'un jour à l'autre, mais son soleil est déjà bien bas dans le ciel. C'est moins la faute des États-Unis que celle de la déchéance croissante de ses alliés traditionnels.

    Les deux seuls qui tiennent encore debout sont l'Allemagne et le Japon, aucun des deux n'étant cependant des acteurs militaires sérieux. La Grande Bretagne et la France ont longtemps été le fer de lance des aventures martiales. En réalité, l'Allemagne n'est pas un partenaire follement enthousiaste, parce qu'une large frange de la classe politique de Berlin est extrêmement sceptique à l'égard du pouvoir US. Pour une partie très significative de l'intelligentsia allemande, c'est Moscou le partenaire naturel, pas les États-Unis.

    La montée en puissance des BRICS et d'autres économies émergentes joue un rôle majeur dans la consommation mondiale, dans le commerce mondial et dans les investissements mondiaux. D'ici 2020, le FMI estime que la Russie aura dépassé l'Allemagne et que l'Inde aura surclassé le Japon. Il prévoit également une dégringolade de l'importance mondiale des USA, de 23,7% en 2000 à 16% en 2020. En 1960, les USA représentaient 38,7% de l'économie mondiale. À l'opposé, en 1987, la Chine ne représentait que 1,6%, mais à la fin de cette décennie, elle pourra en revendiquer 20%. C'est un changement de donne sans précédent en un laps de temps aussi court.

    Importance de la stabilité

    Le discours de Poutine à Valdai n'a pas été un coup donné au pif ni à l'aveuglette, mais une évaluation très nuancée de ce qu'est actuellement l'équilibre du monde et de ce vers quoi on se dirige dans les années qui viennent.

    Le Président russe Vladimir Poutine, pendant la rencontre plénière finale de la 11e session du Club de Discussion International de Valdai, à Sotchi

    Plutôt que de se préoccuper des questions soulevées par Poutine, les médias occidentaux ont préféré shooter dans l'homme et se désintéresser de la balle. Les éditoriaux ont qualifié son discours de « diatribe » et décrété que Poutine s'en est surtout pris à la politique étrangère des États-Unis, jugée par lui anti-russe. Ils sont passés en masse à côté de la question réelle.

    Le souci principal de Poutine, c'est la stabilité et sa prévisibilité, c'est-à-dire l'exacte antithèse du libéralisme occidental moderne. En fait, la position de Poutine est plus proche de celle qu'ont eue, dans le passé, des formations comme la CDU de Konrad Adenauer en Allemagne et les Tories de Harold MacMillan en Angleterre, conservateurs européens classiques s'il en fut.

    Poutine est souvent très mal entendu en Occident. Ses déclarations publiques, destinées à une audience intérieure plutôt qu'internationale ( ? NdT) sont perçues comme agressives, voire chauvines. Mais les observateurs feraient bien de se rappeler qu'il est un maître de judo, dont les mouvements sont calculés pour déstabiliser l'adversaire. Si on le lit entre les lignes, Vladimir Poutine cherche le mariage, pas l'isolement.

    Le Président russe considère son pays comme faisant partie d'une nouvelle alternative internationale, en union étroite avec les autres nations du BRICS, pour mettre un frein aux agressions US là où c'est possible. Poutine voit cela comme un chemin vers la stabilité. Adenauer et MacMillan l'auraient parfaitement compris. Mais les dirigeants européens actuels et les Nord-Américains ne le comprennent pas. Enivrés par la domination dont ils ont joui ces vingt dernières années, l'idée que l'ordre mondial est en train de changer à toute allure n'a pas encore fait tilt dans leurs têtes.

    La réaction des États-Unis à cette nouvelle réalité constituera une question de vie ou de mort. Presque à la manière d'un dessin animé, Washington se cramponne désespérément à sa NSA, à ses gouvernements-fantômes, à son Quatrième Pouvoir pathétique à force de nullité, à sa puissance militaire dilapidée et à son terrifiant chauvinisme rampant. Son infantilisme a besoin d'un « méchant ». En une dizaine d'années ce traître de mélodrame est passé de Ben Laden, de Saddam Hussein et des « Frites de la Liberté » à la russophobie. Si la classe dirigeante américaine ne change pas de comportement, la transition vers un monde multipolaire pourrait bien ne pas se passer en douceur. C'est une crainte sérieuse, et elle est fondée.

    Bryan MacDonald

    Note :

    [ On n'a pas l'habitude, ici, de corriger les gens qu'on publie, mais, quand Bryan MacDonald assimile Vladimir Poutine à Harold MacMillan, il oublie que ce dernier a gouverné un empire colonial, et même un des pires qui soient, ce qui n'est pas, jusqu'à présent, le cas de Poutine et que rien, dans son parcours ne laisse présager. ] note du traducteur.

    - Source : Bryan MacDonald-Traduction c.l.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

     

  • Somaliland : Le pays qui n’existe pas

    Aux yeux de la communauté internationale, le Somaliland est seulement une région semi-autonome de la Corne de l’Afrique. Mais pour ses 3,5 millions d’habitants, ce territoire, doté d’un président, d’un drapeau et même d’une monnaie, est bien distinct de la Somalie.

    Autoproclamé État indépendant en 1991, le Somaliland est vu par plusieurs pays comme un îlot de stabilité dans une région complexe, ainsi qu’un partenaire solide dans la lutte contre la piraterie et les islamistes Shebab.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Djihadistes français : la grande désillusion ?

    Les voyages, non contents de former la jeunesse, sont aussi susceptibles de mettre un peu de plomb dans la tête de certains.

    L’appel du grand large a toujours été l’apanage de la jeunesse. Marius chez Marcel Pagnol ou Johnny Hallyday avec les mots de Philippe Labro dans « Mon Amérique à moi » : on rêve toujours d’un ailleurs ou d’on ne sait quelle autre « Terre promise ». Avec sa sagesse légendaire, Eddy Mitchell assurait : « L’Amérique que j’aime n’existe pas. » On ne le lui fait pas dire. Pareillement, on pourrait ajouter, en guise de codicille, que l’Espagne républicaine d’André Malraux n’était, au choix, qu’un beau rêve ou un vilain cauchemar.

    Nos djihadistes français participent finalement du même processus nostalgique. Ainsi seraient-ils de plus en plus amers et plus prompts au retour qu’ils ne l’étaient au départ. Selon rtl.fr« il ne s’agit pas d’un mouvement de masse et le flux n’est pas comparable à celui des départs, mais le phénomène met en lumière la désillusion, la fatigue ou la peur de certains Français partis faire le djihad. »

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  • Jean-Michel Vernochet sur l’Ukraine et la dynamique de guerre occidentale (video)

  • Vidéos des Rencontres Eurasistes - le 18 octobre 2014, Bruxelles

    Laurent James - Lecture du texte de Jean Parvulesco "Vladimir Poutine et l'Empire Eurasiatique de la Fin"

    N.Pendragon - De la Quatrième théorie politique

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  • Lettre à mes frères oligarques, par Michel Geoffroy

    « Nous pouvons d’abord nous réjouir de la déstabilisation des pays musulmans, initiée grâce à la guerre contre l’Irak puis renforcée par les « révolutions arabes » et l’élimination programmée des « dictateurs ». Elle a aussi provoqué par contrecoup la progression de l’islamisme, qui sera un puissant facteur de chaos en Afrique, en Asie et dans les pays européens. »

    Chers frères et amis,

    Permettez-moi de vous appeler ainsi puisque nous nous connaissons tous et que nous partageons les mêmes intérêts et le même projet : celui d’un gouvernement mondial, sous la direction éclairée des Anglo-Saxons.

    Chers frères, donc, je vous écris pour faire le point de la situation mondiale et pour vous assurer que nos affaires avancent très bien.

    Nous sommes en train de réussir dans la propagation du chaos mondial, qui comme vous le savez constitue le préalable à l’affermissement de notre pouvoir. Puisque le chaos détruit la confiance dans les Etats-nations, il sert aussi à terroriser les peuples et à déstructurer les communautés. Et demain, il nous permettra de nous présenter en sauveurs de l’humanité !

    Nous pouvons d’abord nous réjouir de la déstabilisation des pays musulmans, initiée grâce à la guerre contre l’Irak puis renforcée par les « révolutions arabes » et l’élimination programmée des « dictateurs ». Elle a aussi provoqué par contrecoup la progression de l’islamisme, qui sera un puissant facteur de chaos en Afrique, en Asie et dans les pays européens. Nous espérons aussi que cela contribuera à développer les tensions entre l’Inde et le Pakistan et, bien sûr, aussi en Palestine.

    L’immigration est, vous le savez, notre grande réussite chaotique en Europe : à la fois parce qu’elle a permis de réduire les salaires et aussi parce qu’elle a contribué à déstabiliser ces Etats-nations qui croulent désormais sous les dépenses sociales et les difficultés d’intégration de ces populations, ce qui nous a permis, en retour, de mettre en accusation ces mêmes Etats au titre des déficits publics que nous avons indirectement provoqués, et d’exiger les réformes que nous réclamons ! Ainsi la privatisation et la désagrégation de ces Etats, au prétexte du rétablissement des comptes publics, avancent vite, ce qui nous laisse entrevoir en outre d’intéressants bénéfices.

    Et grâce au vote de différentes législations répressives et grâce aussi aux juges européens et au soutien des Eglises, nous interdisons toute remise en cause de l’immigration de peuplement en Europe. Avec les médias que nous contrôlons, nous sommes en effet parvenus à faire assimiler le refus de l’immigration à du racisme, voire à du nazisme !

    L’isolement stratégique de la Russie, suite à l’opération de déstabilisation de l’Ukraine que nous avons lancée, est aussi en très bonne voie. Je crois que nous pouvons dire que nous avons atteint notre objectif de découpler durablement la Russie de l’Europe occidentale. Plus la Russie se rapprochera de la Chine ou de l’Iran, plus cette coupure s’approfondira, en outre. Les Français, qui ont rallié l’OTAN grâce à Nicolas Sarkozy, n’osent même plus honorer les commandes russes de matériel militaire ! Nous avons bon espoir enfin que les sanctions économiques contre la Russie finissent par provoquer aussi le chaos économique là-bas, voire la guerre civile dans la Fédération.

    De même nous pouvons nous réjouir de l’orientation prise par l’Union européenne : elle nous a permis de bloquer toute velléité d’indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. L’élargissement continu de l’Union la rend de toute façon ingouvernable, comme nous l’avions souhaité. Cet élargissement marginalise au profit de nos fidèles alliés les pays fondateurs de l’Europe et notamment la France qui était l’opposant le plus dangereux à notre projet. Vous savez aussi que la Banque centrale européenne veille à maintenir la zone euro en dépression, ce qui nous garantit durablement contre la concurrence européenne. Et d’une façon générale la progression du chômage et de la précarité, la désindustrialisation que nous initions et les rumeurs persistantes que nous entretenons autour de la solvabilité des Etats et des banques nous assurent aussi de la docilité des Européens.

    Le prochain Traité transatlantique permettra enfin de mettre en tutelle définitivement les Etats de l’Union européenne en soumettant leurs législations aux règles d’arbitrage qui préserveront nos intérêts et nos bénéfices.

    Nous notons aussi avec satisfaction la situation chaotique du continent africain, qui ne parvient pas à maîtriser la croissance de sa population et qui – plus de 60 ans après la fin des empires coloniaux – ne parvient toujours pas à un développement pacifique. Le chaos africain nous est en tout profitable : il reste en effet le principal moteur de l’immigration en Europe et de la culpabilisation des Européens. Il procure aussi à nos entreprises des matières premières et des débouchés précieux. Il ne permet pas, enfin, à nos concurrents de s’appuyer durablement sur ce continent instable.

    La Chine, qui s’obstine à vouloir préserver son identité et ses intérêts stratégiques, reste bien sûr notre principal souci. D’autant qu’elle est en passe de rattraper les Occidentaux au plan militaire et technologique. Aussi nous suivons avec un particulier intérêt tous les facteurs de déstabilisation interne : comme les conflits sociaux, les actions des défenseurs des droits de l’homme ou bien les menées séparatistes de certaines communautés. Nous soutenons tous ces mouvements et nous espérons aussi que les différends frontaliers en Asie, notamment avec le Japon, vont s’amplifier.

    Nous avons, bien sûr, encore quelques soucis avec les populations qui refusent l’orientation que nous voulons donner au monde. Il y a encore trop de peuples qui veulent préserver leur identité et leur souveraineté ! Vous savez que sur ce plan notre souci principal concerne l’Europe, qui reste en tout notre priorité.

    Mais si certains d’entre nous se sont inquiétés de la progression des sentiments nationaux en Europe comme le montrent toutes les études d’opinion, je crois cependant qu’il nous faut rester optimistes.

    D’abord, la population européenne autochtone vieillit très vite, et vous savez que ce ne sont pas les vieux qui font les révolutions ! La jeunesse européenne pourrait constituer une menace ; mais vous savez que la destruction de l’enseignement et la soumission des jeunes aux médias ont permis leur déculturation rapide – et leur reprogrammation dans le sens que nous souhaitons.

    Ensuite, l’ensemble de la classe politique européenne nous est acquise. Car nous la tenons du fait de ses innombrables compromissions, que nous avons su encourager habilement au moment de la libéralisation et de la dérégulation de l’économie.

    Enfin, nous avons beaucoup investi dans les neurosciences et les nouvelles technologies.

    Des dispositifs extrêmement sophistiqués de surveillance de toutes les communications, mis en place au prétexte de garantir la sûreté, nous permettent aujourd’hui de détecter tout mouvement d’opinion qui nous serait hostile – et donc de réagir en temps utile.

    Bientôt aussi, grâce à l’ingénierie psychique, nous serons capables de contrôler étroitement les représentations mentales de la population, ce qui renforcera l’effet sidérant de la télévision mondiale et nous permettra d’écarter définitivement toute velléité d’opposition.

    Bref, mes chers frères et amis, nous avons toutes les raisons de regarder l’avenir avec optimisme ! Les gouvernements que nous dirigeons « n’échouent » pas, comme disent les naïfs : au contraire, grâce à eux, nous avançons chaque jour un peu plus vers la réalisation de notre grand projet.

    Votre dévoué oligarque.

    P.S. N’oubliez pas de détruire ce courrier, comme à l’habitude, afin de préserver notre confidentialité.

    Michel Geoffroy

    http://fr.novopress.info/178777/lettre-mes-freres-oligarques-michel-geoffroy/