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géopolitique - Page 827

  • Aymeric Chauprade : "L’Ukraine : Les enjeux stratégiques"

    Il est tout aussi intéressant de considérer les projets de l’OTAN par rapport à l’Ukraine, qui est déchirée entre Washington et Moscou.

    L’Ukraine occupe une position stratégique pour de nombreuses raisons. L’une des raisons est la mer Noire. Alors que Moscou a reconnu la souveraineté ukrainienne sur toute la Crimée, y compris le port de Sébastopol (en échange de la location à la Russie de 80% de sa base navale : les baies de Sevastopolskaya et Yghnaya en totalité et celle de Karantinnaya en mouillage commun), les États-Unis s’efforcent d’étendre leur influence sur la péninsule. Par le soutient nationalisme tatar, mais aussi par les tentatives successives d’organiser des manœuvres militaires communes entre l’OTAN et les riverains de la mer Noire, y compris l’Ukraine. La "révolution orange" de 2004 a rapproché l’Ukraine de l’adhésion à l’OTAN.

    Mais l’élection à la présidence de Victor Ianoukovitch, proche de Moscou, en février 2010, a débouché sur l’affirmation du non-alignement de l’Ukraine et sur son refus d’entrer dans l’OTAN. C’était la revanche sur la "révolution orange" de 2004 et le rétablissement de l’influence russe dans l’étranger proche, lequel repose pour l’essentiel sur le triptyque Biélorussie-Ukraine-Kazakhstan.

    Plus à l’est encore, le Partenariat Pour la Paix (PPP) prépare l’intégration de pays non européen et vise à peser sur la Russie. Dans le Caucase, Géorgie, et Azerbaïdjan sont des candidats potentiels qui inquiètent Moscou par leur tropisme atlantiste.

    En Asie centrale, alors que la Russie, dans les décombres de l’URSS, était malgré tout parvenue en 1992 à un traité de sécurité collective avec quatre des cinq pays musulmans (le Turkménistan ayant refusé), les États-Unis parvenaient deux ans plus tard à faire entrer le PPP au Turkménistan, au Kazakhstan, au Kirghizstan et en Ouzbékistan, et à renforcer encore les perspectives à la faveur de la guerre contre l’Afghanistan avec une implantation physique des troupes américaines au Kirghizstan et en Ouzbékistan.

    Les soutiens apportés sont significatifs : l’Ouzbékistan a intégré en 2001 l’opération "Enduring Freedom", le Kazakhstan a aidé la Pologne en Irak sur des opérations de déminage.

    [...]

    Le 21 Avril 2010 : Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch et Dmitri Medvedev signent un accord prolongeant de 25 ans au-delà de 2017 les droits de stationnement de la flotte russe en Crimée. En retour, la Russie accepte une remise de 30% à l’Ukraine sur le prix du gaz naturel.

    [...]

    Aussi étendue et peuplée que la France, l’Ukraine est fragilisée par sa division en trois parties: l’Est minier et industriel, russophone et orthodoxe, qui regarde vers la Russie et la Biélorussie, le Centre de culture uniate (un rite orthodoxe, mais rattaché à Rome) et l’Ouest catholique plutôt nationaliste et antirusse, qui regarde vers la Pologne et les pays Baltes.

    En 2004, la succession de Léonid Koutchma est en jeu. Cet ancien communiste d’Ukraine orientale, au pouvoir depuis 1994, réélu en 1999, fait face à des contestations fortes qui l’amènent à se rapprocher de Moscou. Il signe en 2003 un accord visant à créer, après les élections présidentielles de 2004, un espace économique unique Russie-Ukraine-Biélorussie-Kazakhstan. Pour la succession de Koutchma, les Ukrainiens doivent choisir entre la continuité prorusse incarnée par le premier ministre Viktor Ianoulovitch et la rupture pro-occidentale prônée par Viktor Iouchtchenko.

    À l’issue du deuxième tour, l’opposition accuse Ianoukovitch d’avoir fraudé et les jeunes activistes du mouvement Pora ! ("Il était temps !") appellent à la désobéissance civile: 100000 manifestants bloquent la place de l’Indépendance à Kiev.

    Un troisième tour, le 26 décembre 2004, donne finalement une large victoire à Iouchtchenko. Le clan prorusse brandit alors la menace de sécession d’une fédération du Sud-Est avec les régions de Crimée, Lougansk, Donetsk, Dniepropetrovsk, Zaporojir, Mykolaev, Odessa, Kharkov et Soumy, l’ensemble représentant les deux tiers du PIB ukrainien.

    Cette menace bien réelle va contribuer à modérer les ardeurs occidentales et permettre de maintenir dans la donne politique la composante prorusse, hostile à une intégration de l’Ukraine dans l’OTAN.

    Avec l’élection de Viktor Ianoulovitch en février 2010, l’"espoir orange" porté par les Américains s’est éloigné, l’Ukraine revenant au "non-alignement".

    Cet ancrage prorusse de l’Ukraine s’est confirmé en octobre 2012 avec la victoire aux législatives du Parti des régions du président Ianoukovitch.

    [...]

    Le contrôle de l’Ukraine : Sans l’Ukraine, la Russie perd une part conséquente de sa puissance. On peut même affirmer que son statut de puissance mondiale, en plus de son statut de puissance européenne, deviendrait très discutable.

    Avec un peu moins de 50 millions d’habitants, l’Ukraine représente tout de même le tiers du poids démographique de la fédération de Russie. C’est le berceau de Moscovie. Historiquement, Ukraine et Russie sont consubstantielles (les Russes ne parlent jamais du peuple frère polonais mais ils parlent du peuple frère ukrainien).

    La loi sur les langues du 3 juillet 2012 a consacré cette parenté en faisant, de facto, du russe la deuxième langue officielle du pays. Par ailleurs, l’Ukraine offre à la Russie un débouché sur la mer Noire, donc sur la méditerranée (ouverture sur les mers chaudes).

    Contrôler l’Ukraine c’est aussi contrôler l’isthme Baltique qui relie la mer Baltique à la mer Noire. Tout ceci explique pourquoi l’Ukraine est depuis plus de trois siècles sous la tutelle de Moscou et que ce pays est beaucoup plus important pour les russes que ne le sont le Caucase et l’Asie centrale – qui d’ailleurs s’intéressent d’autant plus à la Russie que celle-ci maintient son attache à l’Europe, laquelle passe par l’Ukraine !

    Une Ukraine tournant le dos à Moscou pousserait aussi la Biélorussie à regarder davantage vers la Pologne et les pays Baltes. On voit donc que les conséquences géopolitiques d’une perte de l’Ukraine se feraient sentir pour Moscou de l’Asie centrale jusqu’à la Biélorussie.

    L’objectif de Moscou est de constituer une entende politique et économique entre la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ukraine, sans laquelle l’ensemble ne peut avoir de cohérence. Moscou dispose d’atouts solides pour maintenir les liens avec Kiev: toute la partie Est et sud russophone peut faire sécession et se rattacher à la Russie, rejoignant du même coup les 15 millions d’ukrainiens qui y vivent. Les deux tiers des échanges commerciaux de l’Ukraine se font avec la Russie. Enfin, plus de 60% des apports énergétiques de l’Ukraine viennent de la Russie ou passent à travers le territoire de celle-ci. Si, aujourd’hui, plus de 80% des hydrocarbures qu’ils exportent vers les pays de l’Union européenne traversent le territoire ukrainien, les Russes pourront contourner celui-ci, via la Pologne ou la Biélorussie, ou grâce au nouveau gazoduc nord-européen qui relie la Russie à l’Allemagne via la Baltique; ils peuvent également utiliser le prix du gaz comme une arme de pression sur l’Ukraine.

    Aymeric Chauprade,

    Extraits de Chronique du choc des civilis

    http://la-dissidence.org/2013/12/02/aymerci-chauprade-lukraine-les-enjeux-strategiques/

  • La voie ukrainienne

    http://www.dedefensa.org
    Bien entendu, les “images” abondent, c’est-à-dire les illustrations des habituelles narrative en développement pour ce genre de situation. («A broad desire to change the way their country is run is driving Ukrainians to the streets.», nous disent, la plume mouillée, Jana Kobzova et Balazs Jarabik, dans EUObserver le 3 décembre 2013.) Il y a, dominant le tout, la narrative vertueuse et pleine d’espérance démocratique de la “Révolution Orange-II”, qui a l’avantage, pour nombre de plumitifs de la presse-Système, d’user de la technique du “copié-collé” avec leurs articles de 2003-2004 pour nous présenter d’excellentes analyses-Système de la situation ukrainienne de 2013. Cela, c’est pour le décor de carton-pâte et la facilité de la lecture.
    Les protestations de l’opposition ont commencé après le refus du gouvernement ukrainien de signer l’accord de coopération avec l’UE. Le lien entre les deux était évident, dans la narrative de convenance, et il a été aussitôt imposé comme allant de soi. Pourtant, la phase de la protestation n’est peut-être si complètement liée avec la question de l’accord UE refusé. C’est une interprétation qui est assez courante, et par ailleurs assez évidente ; c’est celle de Poutine, comme celle du Polonais Mateusz Piskorski, député et directeur du European Centre of Geopolitical Analysis, qui juge que si l’opposition qui tient la rue venait au pouvoir, elle-même ne signerait pas l’accord avec l’UE («I guess that even the opposition, if it comes to power in the coming months, wouldn’t be ready to sign free trade agreement with Europe...»).
    Nous dirions que la phase des protestations de rue doit être détachée de la phase des négociations avec l’UE et de la rupture, pour être considérée en elle-même comme une crise interne ukrainienne, renforcée par les diverses forces extérieures de déstabilisation (celle-là, certes, sur le modèle de la “Révolution Orange”, bien entendu, avec les usual suspects, ou pour faire plus net, les coupables habituels, tout l’appareil “sociétal” de subversion et de déstructuration du bloc BAO). Finalement, la situation interne ukrainienne joue le rôle central, avec une prodigieuse corruption, touchant tous les appareils politiques, celui du gouvernement comme celui de l’opposition, une gestion grossière des situations de crise (les violences de la police), une tension endémique entre les deux parties du pays, s’opposant selon des fractures religieuses, ethniques, culturelles, etc., entre “pro-russes” à l’Est et “anti-russes” à l’Ouest. Tous ces éléments sont archi-connus et admis, d’une façon beaucoup plus évidente qu’en 2003-2004, d’autant que la situation n’a fait qu’empirer à cet égard. Le soi-disant pro-russe et président ukrainien Viktor Ianoukovitch et son gouvernement ne sont guère plus appréciés des commentateurs russes que des commentateurs du bloc BAO, et en général pour des raisons sérieuses, dénuées de l’affectivité sociétale qui marque les écrits des seconds. (Fédor Loukianov, le 29 novembre : «Mais l'esprit de compétition va se dissiper et on ignore toujours quoi faire avec ce pays voisin et aussi proche. Après tout l’Ukraine n'a fait aucun choix en faveur de Moscou, elle l’a une nouvelle fois esquivé en espérant pouvoir continuer à mener par le bout du nez les uns [l’UE] et les autres [la Russie]...») On citera ici plus en détails quelques observations sur la situation en Ukraine.
    • Quelques observations sans ambages de Poutine (Russia Today, le 3 décembre 2013) lors d’une visite en Arménie, assorties de l’affirmation officielle que la Russie se tient de toutes les façons complètement en dehors des actuels événements, selon le principe de la souveraineté.
    «“As far as the events in Ukraine are concerned, to me they don’t look like a revolution, but rather like 'pogrom'. However strange this might seem, in my view it has little to do with Ukrainian-EU relations,” Putin said. [...] “What is happening now is a little false start due to certain circumstances… This all has been prepared for the presidential election. And that these were preparations, in my opinion, is an apparent fact for all objective observers,” Putin stressed.
    « He has said that now the Ukrainian opposition is either not in control of the protests, or it may serve as a cover-up for extremist activities. The footage from Kiev clearly shows “how well-organized and trained militant groups operate,” the Russian President said. Nobody seems to be concerned with the actual details of the Ukrainian-EU agreement, Putin said. “They say that the Ukrainian people are being deprived of their dream. But if you look at the contents of the deal – then you’ll see that the dream may be good, but many may not live to see it,” he argued. Putin then explained that the deal offered to Ukraine by the EU has “very harsh conditions”.»
    • L’analyste William Engdahl estime que les événements actuels en Ukraine son essentiellement la réalisation d’un programme du bloc BAO, avec les USA “manipulant“ l’UE, avec les habituels outils de subversion (thèse de la “Révolution Orange-II”). Il met aussi en évidence la responsabilité de la direction ukrainienne. (Russia Today, le 2 décembre 2013.)
    «First of all I think it’s quite right about the economic damage with the special association with the European Union. This was a Washington agenda and has been for more than six years. The EU is simply acting as a proxy for Washington to essentially strip Ukraine from Russia and weaken and isolate Russia even more. So the geopolitical stakes are huge in this.
    »The Ukrainian police made a colossal blunder, the same as Milosevic made back in Yugoslavia, and the same blunder that Bashar Assad made at the onset of the protests in Syria – and that is to react with state violence, because that is exactly what the opposition was hoping and praying for: that they would lose their cool and give a red flag for the protesters to come out on mass. And that’s precisely what has happened.»
    • Enfin, on citera le Polonais Mateusz Piskorski, interviewé le 2 décembre 2013 par Russia Today. Ses réponses, qui reprennent les lignes générales déjà vues, donnent des détails intéressants sur la situation interne de l’Ukraine et sur les événemets.
    Russia Today : « Ukraine is a divided country, with the West ardently supporting European integration and the East historically more pro-Russian. Do you think the opposition intends to have some kind of dialogue with the easterners ? »
    Mateusz Piskorski : « I guess, first and foremost, all the protests that we can now see in the central squares and streets of Kiev are protests that have been raised or supported by some external factors and actors of the Ukrainian political scene. First, we see a huge professionalism of those who have organized the protests, because before the protests we heard about the activities of several embassies and NGOs financed and supported by different foreign countries. So we see this kind of pressure exerted by the external forces for the Ukrainian government to think once again about which geopolitical and geo-economic choice would be right and better for Ukraine. We can, of course, see the protests organized by the other side, by the Ukrainian Communist Party, by some members of the Party of Regions, which are in the eastern and southern towns of Ukraine. Unfortunately, in Europe and the United States we only see what is happening now in Kiev, but we cannot see the reaction of the other parts of Ukraine. » [...]
    Russia Today : « Should the opposition succeed in overthrowing the government in Ukraine? Do you think the EU want to associate with such a turbulent nation as Ukraine ? »
    Mateusz Piskorski : «I think for the moment being any kind of association and signing a deeper and more comprehensive fair trade agreement between the EU and Ukraine would be a kind of economic suicide for Ukrainian side. If we look at the things which have happened during the last few months, I mean during the economic conflict between Russia and Ukraine, it was a clear proof that Ukraine’s economy is very closely connected to Russia. These are the ties that have remained from the Soviet times; we perfectly know that Ukraine is a part of the post-soviet economic area which is now integrating into the Eurasian bloc. We can tell only that the EU is not capable of compensating all the financial losses that Ukraine would encounter in case of closer cooperation with the EU. I guess that even the opposition, if it comes to power in the coming months, wouldn’t be ready to sign free trade agreement with Europe if it studies the possible results of such an agreement, as well as of the association agreement. This pro-European rhetoric aims at causing internal crisis and early elections, perhaps next year.»
    D’une façon générale, on trouve dans ces diverses déclarations la confirmation des différents éléments déjà mentionnés : l’aspect catastrophique pour l’Ukraine de l’accord avec l’UE, la situation de corruption générale de la classe politique, l’absence d’habileté des réactions des autorités, l’intervention sans doute très importante d’éléments extérieurs de désordre et de déstabilisation. Certains détails, certaines précisions sont discutables. Il y a, notamment pour notre compte, l’analyse d’Engdahl faisant de l’UE un outil d’un “agenda” US : notre analyse est bien que l’UE agit dans ce cas sans nécessité d’impulsion ou d’“ordre” washingtonien, mais de son propre chef, selon l’impulsion-Système affectant tous les acteurs du bloc BAO dans la course à l’expansion et à la puissance quantitative. Bien entendu, les différents groupes et réseaux de déstabilisation US suivent, comme ils n’ont jamais cessé de faire en soutenant tout ce qui a un ferment de déstabilisation. Le but de déstabiliser les voisins de la Russie sinon la Russie elle-même est également évident, mais comme un comportement quasiment mécanique, se nourrissant de lui-même depuis la chute de l’URSS et surtout depuis 9/11. Il n’y a là-dedans rien de nouveau ni rien d’absolument efficace...
    Le plus extrême de cette situation, d’un point de vue institutionnel, serait la chute de Ianoukovitch et l’arrivée au pouvoir de l’opposition. On se trouverait alors devant une nouvelle phase de la même séquence, aboutissant au délitement du nouveau gouvernement dans la corruption et le reste. Le seul facteur qui pourrait interrompre cette espèce d’évolution “en boucle” comme l’on dirait de l’inventeur du mouvement perpétuel serait une rupture opposant les deux parties du pays, la pro-russe et l’antirusse. Dans ce cas, le processus de déstabilisation-déstructuration de l’Ukraine passerait au stade du processus de déstabilisation-dissolution, toujours selon un cheminement classique des événements dans la crise générale qui nous affecte. On se trouverait alors devant des perspectives inconnues, les acteurs extérieurs étant cette fois directement concernés, mais des perspectives inconnues toujours marquées par les contraintes et les pesanteurs autant de l’Ukraine elle-même que de la domination du facteur de la communication.
    Le principal enseignement se trouve plutôt dans le constat de la tendance au désordre de la situation considérée objectivement, et le constat de la tendance à accentuer le désordre de la part des acteurs du bloc BAO qui sont les principaux représentants du Système. On dira : rien de nouveau là-dedans, notamment par rapport au temps de la “Révolution Orange-I”, et alors pourquoi ne pas parler effectivement d’une “Révolution Orange-II” en reprenant les logiques et les accusations qui accompagnèrent l’événement ? Simplement parce qu’il s’est écoulée une quasi-décennie entre les deux événements, et si les composants ukrainiens (situation interne et interventionnisme déstabilisant) n’ont pas changé, par contre les situations internes du bloc BAO ont complètement basculé dans la crise ouverte. Dans ce sens, la poursuite des mêmes tactiques de déstabilisation et de déstructuration change complètement de sens et pourrait conduire, au niveau des relations internationales, avec le chaudron ukrainien toujours actif et conduit à une nouvelle phase paroxystique, à des situations de tension renouvelée ou accentuée, induisant alors par conséquence d’enchaînement indirect un désordre encore plus accentué où tous les acteurs seraient concernés.
    C’est-à-dire qu’on ne peut revenir à la situation de la “Révolution Orange-I” où il semblait qu’une Russie encore affaiblie était assiégée par les acteurs occidentaux (non encore constitués en bloc BAO), semblant alors encore triomphants malgré les premiers revers (évolution de la situation en Irak). Aujourd’hui, la crise interne du bloc BAO, c’est-à-dire la crise du Système, et même la crise d’effondrement du Système, tout cela est partout présent et produit constamment des effets et des interférences aux conséquences insaisissables et souvent catastrophiques. Par conséquent, et à terme assez court, si le désordre en Ukraine se poursuit et débouche sur une nième déstabilisation du pays, la Russie en sera affectée, mais également le bloc BAO d’une façon ou d’une autre. En langage express des experts-Système, il s’agit d’une situation lose-lose classique, comme on en voit partout, avec la diffusion du désordre nihiliste caractérisant les effets des politiques en cours. A ce point du raisonnement, on irait même jusqu’à observer, malgré la proximité du nouveau foyer de désordre, que la Russie serait la première à réagir d’une façon constructive, si elle s'appuie comme elle a coutume de faire sur sa politique principielle de fermeté, contre le désordre anarchique des “valeurs” du bloc BAO. Et, certes, dans le cas contraire, si la situation en Ukraine s’apaise, ce ne sera que temporaire vu l’état intérieur du pays et surtout de sa direction, et le mécanisme de déstabilisation-déstructuration se manifesterait à une prochaine occasion.
    Tout cela témoigne non pas d’affrontements ordonnés assortis d’“agendas” cohérents, notamment de type géopolitique, mais bien du tourbillon de désordre de l’ère psychopolitique. Chercher un vainqueur dans une telle occurrence n’a pas de sens, tout comme la situation elle-même. (Les résultats obtenus finalement, quelques années plus tard, par les diverses “révolutions de couleur” de la période 2003-2005, pourtant parties de bases infiniment mieux maîtrisées, sont éloquents à cet égard : accentuation du désordre partout où ces événements eurent lieu, renforcement de la Russie autour de sa politique principielle, qui en fait l’acteur le plus sûr mais tout de même sans capacité de vaincre ce désordre [voir le 2 décembre 2013].) Bien évidemment, si l’on s’arrête aux événements du jour, aux vociférations de foules plus ou moins malheureuses et plus ou moins manipulées à la fois, aux slogans du bloc BAO et à la narrative de ses commentateurs, on peut toujours s’exclamer devant la puissance du Système et à nouveau proclamer son invincibilité. Pour notre cas, nous verrons dans tout cela, selon notre analyse classique, la manifestation évidente de sa surpuissance se transformant instantanément en effets d’autodestruction.
    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2013/12/04/temp-8bd039a197727555cb41a2522135a7cf-5238147.html

  • Ukraine : le coup d’état bruxellois, la démocratie totalitaire en action – Par Jean Bonnevey

    Ce qui se passe aujourd’hui (photo) est peut être une deuxième révolution orange préparée par Bruxelles et Washington.

    Il y a eu en Ukraine une révolution orange [en 2004]. On sait que c’était un leurre. Il s’agissait d’une opération préparée par les USA et leurs alliés pour renverser un régime pro-russe au nom de la démocratie libérale alignée sur les intérêts économiques de l’occident. Le mouvement présenté comme spontané avait été préparé avec une formidable logistique mise en place par des mouvements humanitaires financés par les américains et dans un but de subversion démocratique.

    Le résultat immédiat de la Révolution orange fut l’annulation par la Cour suprême du scrutin et l’organisation d’un nouveau vote le 26 décembre 2004 qui voit la victoire de Viktor Iouchtchenko avec 52 % des voix contre 44 % pour son rival Viktor Ianoukovytch. Sa présidence est cependant entachée de crises politiques multiples avec les gouvernements successifs. D’un point de vue géopolitique, la Révolution orange marque un rapprochement de l’Ukraine avec l’OTAN et avec l’Union européenne. Pro-européen convaincu, mais accusé de russophobie dans un pays très divisé entre l’est russophone et l’ouest plus pro-occidental, Iouchtchenko battra très vite des records d’impopularité. Il ne parviendra pas à gérer les problèmes de la crise économique mondiale de 2008-2010 dans un pays qui en est fortement affecté. La révolution orange était considérée comme close par la victoire du pro-russe Viktor Ianoukovitch à l’élection présidentielle ukrainienne de 2010. Quant à Iouchtchenko, il recueillera seulement 5,45 % des voix. Comme quoi !

    Ce qui se passe aujourd’hui est peut être une deuxième révolution orange. En tout cas les manifestants contestent une décision d’un gouvernement légalement élu. C’est le refus de la signature d’un accord avec l’Europe de Bruxelles et un nouveau rapprochement avec Moscou qui est à l’ origine de ces manifestations qui veulent renverser le pouvoir, ce qui, n’en déplaise à Washington, est tout de même la définition d’une révolution.

    Tout cela bien sûr est préparé pour stopper le retour en force de la Russie sur la scène internationale et rendre en fait à Poutine la monnaie de sa pièce de Damas. Ces manifestations sont devenues « incontrôlables » et leurs instigateurs utilisent des « méthodes illégales » pour renverser le pouvoir, s’est indigné dans la journée le premier ministre ukrainien, Mykola Azarov. « Ce qui se passe présente tous les signes d’un coup d’Etat. C’est une chose très sérieuse. Nous faisons preuve de patience, mais nous voulons que nos partenaires ne pensent pas que tout leur est permis », a-t-il ajouté.

    « Nous ne considérons certainement pas des manifestations pacifiques comme des coups d’Etat », a déclaré le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney. Emboîtant le pas aux diplomates de Bruxelles, le président français François Hollande et le premier ministre polonais Donald Tusk avaient condamné plus tôt « les violences ».

    Les médias soutiennent la révolution et ont même trouvé une figure emblématique (photo). Ce n’est plus une blonde ukrainienne mais une brute de boxeur qui serait également- pourquoi pas – un intellectuel raffiné. Le chef du parti libéral Oudar est donc l’opposant le plus en vue. Cet ancien boxeur  – il a été champion du monde dans la catégorie poids lourds – est entré en politique il y a quelques années pour rapidement s’imposer comme l’une des étoiles montantes de l’échiquier politique ukrainien. Malgré un physique impressionnant (2,02 m pour 110 kg) et sa forte médiatisation, son manque de charisme lui est reproché, tandis que sa légitimité politique reste à construire.

    Candidat malheureux à la mairie de Kiev en 2006, le seul mandat qu’il a exercé est celui de député, depuis 2012. Ces derniers jours cependant, devant la foule de manifestants, ses discours étaient les plus applaudis et son nom fréquemment scandé. Klitschko, qui a fait de la lutte contre la corruption sa principale bataille, est respecté dans le pays pour avoir bâti honnêtement sa fortune, par ses victoires sportives, et non par des affaires frauduleuses.

    Voila la boxe devenu subitement à nouveau pour les journalistes « un noble art » et un sport éthique….adieu Rocky.

    Reste à savoir si le judoka Poutine laissera ses alliés ukrainiens être mis KO par un boxeur aux gants préparés par Bruxelles et Washington.

    Jean Bonnevey

    Source : Metamag.

    http://fr.novopress.info/147745/ukraine-le-coup-detat-bruxellois-la-democratie-totalitaire-en-action-par-jean-bonnevey/#more-147745

  • Entretien secret entre Peres et 29 responsables arabes pour faire face à leur ennemi commun, l’Iran

    Encore une preuve de la connivence entre islam et occident.
    Le président israélien Shimon Peres s'est exprimé via vidéo-conférence devant 29 ministres des Affaires étrangères et hauts dignitaires des pays du Golfe lors d'une conférence organisée à Abu Dabi sur la sécurité et le terrorisme. Au cœur du débat, le nucléaire iranien.
    Le président israélien aurait été invité à s'exprimer par le gouvernement des Emirats lors d'une conférence sur la sécurité en présence de nombreux dirigeants et spécialistes musulmans et arabes, originaires des pays du Golfe.
    Cette apparition jugée «historique» et tenue secrète a été révélée lundi 2 décembre par la presse israélienne, deux semaines après l'évènement.
    Selon le quotidien israélien «Yediot Ahronot», l'ambassadeur américain en charge des négociations israélo-palestiniennes, Martin Indyk, et Terje Roed Larsen, l'expert de l'ONU pour le Moyen-Orient, auraient arrangé l'entretien selon les conditions des Emirats qui souhaitent que les médias soient tenus à l'écart.
    Installé dans sa résidence d'al-Qods occupée (Jérusalem), Peres a été interviewé en direct par Larsen. Ses paroles étaient retransmises par vidéo-conférence
    « Les deux parties étaient très enthousiastes, selon un responsable anonyme cité dans le Yediot. Tout le monde a compris qu'il s'agissait d'un évènement historique ».
    Les participants à la conférence auraient attentivement écouté Peres et personne n'aurait quitté la salle. Le Yediot Ahronot précise que les paroles du président israélien auraient même été applaudies par les officiels présents.
    Aucun média n'avait relaté l'évènement jusqu'à lundi à l'exception du chroniqueur Thomas Friedman pour le New-York Times qui en avait brièvement fait état dans un article du 19 novembre.
    « La coopération tacite entre Israël et les arabes sunnites est fondée sur la tradition selon laquelle l'ennemi de mon ennemi est mon ami - et l'ennemi est l'Iran, qui a établi les bases nécessaire à la fabrication de l'arme nucléaire », avait-il expliqué.

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFlypZuuEEzVbJHFkD.shtml

    Note :

    Source : i24news, édité par french.alahednews.com

  • Le Pape, la Russie, et la dévotion à la Sainte Vierge

    Fin novembre Vladimir Poutine a rencontré le pape au Vatican. Il lui a offert une icône de la Sainte Vierge, qu'ils ont chacun vénérée :

    Commentaire d'un lecteur :

    "Qui comprendra le « signe » de cette rencontre du « Saint-Père » et du Président de la Russie ? Vladimir Poutine, offre au Pape une icône de la sainte Mère de Dieu, et la vénère avec piété et affection ! Il suffit de se rappeler – et par là rappeler au Pape les demandes et les promesses de Notre-Dame de Fatima :

    * «... le Cœur de Jésus veut qu’on vénère avec lui le Cœur Immaculé de Marie... » ;
    * « Notre-Seigneur me (sœur Lucie) disait, il y a quelques jours : Je désire très ardemment la propagation du culte et de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, parce que ce Cœur est l’aimant qui attire les âmes à moi, le foyer qui irradie sur la terre les rayons de ma lumière et de mon amour, la source intarissable qui fait jaillir sur la terre l’eau vive de ma miséricorde. »
    * « Si je ne me trompe, le Bon Dieu promet de mettre fin à la persécution en Russie si le Saint-Père daigne faire, et ordonne aux évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie aux très Saints Cœurs de Jésus et de Marie, et si Sa Sainteté promet, moyennant la fin de cette persécution, d’approuver et de recommander la pratique de la dévotion réparatrice. »
            * " ... Priez beaucoup pour le Saint-Père ! Il la fera (la consécration), mais ce sera tard. Cependant le Coeur Immaculé de Marie sauvera la Russie, elle lui est confiée."

    * « A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira, et il donnera au monde un certain temps de paix. » "

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/

  • Des immigrants de deuxième génération « laïques et parfaitement intégrées »

    ... habitant la France, l'Allemagne, la Suède et la Belgique, sont partis en Syrie combattre aux côtés des rebelles.

    Qu'est-ce que cela aurait été si ces individus n'avaient pas été intégrés à notre société laïque.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/12/des-immigrants-de-deuxi%C3%A8me-g%C3%A9n%C3%A9ration-la%C3%AFques-et-parfaitement-int%C3%A9gr%C3%A9es-.html

  • Conférences de Marion Sigaut et Jacob Cohen

    À Nice puis Marseille, 14 & 15 décembre 2013

    Sigaut-Cohen

    Jacob Cohen et Marion Sigaut donneront deux conférences sur le thème : Israéliens et arabes israéliens : les contradictions du sionisme.

    Samedi 14 décembre 2013 à Nice l’aprés-midi,
    Dimanche 15 décembre 2013 à Marseille l’aprés-midi.

    Renseignements et réservations : sigautcohen2013@gmail.com

    source: Egalité et Réconciliation

  • Accord UE/Kiev : Poutine ne veut pas ouvrir le marché russe aux produits européens

  • Mali : la France entre l’enclume sudiste et le marteau nordiste

    Communiqué de Bernard Lugan (01/12/2013)

    Le 27 novembre, et pour la première fois depuis le début de l’opération Serval, une manifestation anti-française s’est déroulée au Mali, à Bamako, aux cris de « A bas la France ».

    Ces Maliens bien peu « reconnaissants » de ce qui a été fait pour eux font à la France un reproche de fond : interdire à leur armée de se repositionner à Kidal, au cœur du pays touareg. Or, durant la campagne de l’Azawad, notamment lors des combats dans les Iforas, les forces françaises furent renseignées par les Touareg du MNLA contre la promesse de ne pas laisser l’armée malienne se repositionner à Kidal…

    Culbutés par les Touareg, les militaires maliens qui se sont enfuis vers Bamako fin 2011-début 2012, veulent aujourd’hui profiter du bouclier français pour prendre leur revanche et réoccuper la totalité du territoire national, ce que les Touareg refusent. Le 30 novembre dernier, le MNLA, rejoint par le MAA ( Mouvement arabe de l’Azawad) et par le HCUA ( Haut conseil pour l’unité de l’Azawad) a d’ailleurs déclaré qu’il reprenait la guerre contre l’armée malienne. [...]

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