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géopolitique - Page 840

  • La dynastie saoudienne et le sionisme, des alliés pour la vie.

    Un historique succinct et révélateur des origines de la famille des Al-Saoud, de ses prises de position et de son animosité viscérale contre l’Islam, contre le Prophète de l’Islam (p), les membres de sa Famille (p) et contre tous les vestiges religieux chers aux cœurs des Musulmans. Cette vidéo révèle également le rôle qu’a joué cette famille dans les divers génocides perpétrés contre la communauté musulmane, tout en octroyant généreusement des milliards de dollars à l’administration américaine qui finance Israël !

  • Comment la CIA prépare les révolutions colorées

    Je sais que ça date un peu… mais d’une certaine façon c’est toujours d’actualité. Ce n’est pas sans nous faire penser ce qui ce passe dans les pays arabes.

    http://fr.altermedia.info/

  • La nouvelle confrontation militaire Ouest-Est

    Barack Obama dénonce l’arrogance de Vladimir Poutine et ses relents de Guerre froide, mais ne serait-ce pas plutôt aux Russes de dénoncer le comportement militaire agressif des États-uniens ? Manlio Dinucci revient sur l’encerclement de la Russie par l’Otan.

    Depuis que Poutine est revenu à la présidence, la « rhétorique anti-américaine » s’est renforcée de la part de la Russie, en se servant de « vieux stéréotypes de la Guerre froide » : c’est ce qu’a déclaré le président Obama après avoir annulé la rencontre prévue pour septembre. La goutte qui a fait déborder le vase a été l’asile concédé par la Russie à Edward Snowden, coupable d’avoir mis en lumière les preuves que les services secrets étasuniens espionnent tout et tout le monde.

     

    Mais il y a bien autre chose. Moscou s’oppose au « bouclier anti-missile », qui permettrait aux USA de lancer une first strike (première frappe) nucléaire en sachant qu’ils peuvent neutraliser la rétorsion. Moscou est opposée à l’ultérieure expansion de l’Otan à l’est et au plan USA/Otan d’anéantissement de la Syrie et de l’Iran dans le cadre d’une stratégie qui cible la région Asie/Pacifique.

     

    Tout ceci est perçu à Moscou comme une tentative d’acquérir un net avantage stratégique sur la Russie (et, en outre, sur la Chine). Ne s’agit-il que de « vieux stéréotypes de la Guerre froide » ?

     

    On ne dirait pas, vu le programme annoncé par l’Otan le 8 août. Il prévoit « des manœuvres militaires plus ambitieuses et fréquentes » surtout dans les régions adossées à la Russie. Du 25 août au 5 septembre des chasseurs-bombardiers de l’Otan (y compris italiens et français), à double capacité conventionnelle et nucléaire, participeront en Norvège à la manœuvre « Brilliant Arrow » [1] du Commandement aérien allié, à la tête duquel vient d’être nommé le général Frank Gorenc, qui commande aussi les Forces aériennes US en Europe. Puis aura lieu en novembre la manœuvre aérienne « Steadfast Jazz », qui verra le déploiement de chasseurs-bombardiers de l’Otan en Pologne, Lituanie et Lettonie, à la frontière russe. En septembre-octobre des navires de guerre de l’Otan participeront à la grande manœuvre « Brilliant Mariner » en mer du Nord et en mer Baltique. Est aussi prévu l’envoi d’autres navires de guerre de l’Otan en mer Noire, où s’est déroulée en juillet la manœuvre « Sea Breeze 2013 » à laquelle ont participé les marines de dix pays [2] (Italie comprise) (la France y était présente au titre d’observateur avec le Qatar, les Émirats arabes unis, et la Libye, NdT) aux ordres du Commandant des Forces navales US en Europe, qui commande en même temps la Force conjointe alliée à Naples.

     

    Les USA et les alliés membres de l’Otan sont donc en train d’accroître la pression militaire sur la Russie, laquelle, évidemment, ne se limite pas à ce qu’Obama appelle une « rhétorique anti-américaine ». Après que les USA ont décidé d’installer un « bouclier » de missiles même sur l’île de Guam dans le Pacifique occidental, le Commandement des forces stratégiques russes a annoncé être en train de construire un nouveau missile de 100 tonnes « en mesure de dépasser n’importe quel système de défense de missiles ». D’ici la fin de cette année le Commandement effectuera 16 lancements expérimentaux de missiles balistiques intercontinentaux de divers types. Et le premier sous-marin nucléaire de la nouvelle classe Borey est déjà en navigation : long de 170 mètres, capable de descendre à 450 mètres de profondeur, armé de 16 missiles Bulava d’un rayon de 9 000 kms et 10 têtes nucléaires multiples indépendantes, pouvant manœuvrer pour éviter les missiles intercepteurs. Le nouveau sous-marin fait partie des huit que la marine russe recevra d’ici 2020 (pour remplacer les précédents), avec 16 sous-marins multi-rôle et 54 unités de superficie.

     

    Là-dessus et pas seulement, les médias européens, en particulier les médias italiens champions de désinformation (compétition serrée avec les Français, NdT), pratiquement se taisent. Ainsi la très grande majorité des gens a-t-elle l’impression que la guerre ne menace que des régions « turbulentes », comme le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, sans s’apercevoir que la « pacifique » Europe est en train, à nouveau, de devenir, dans le sillon des États-Unis, la première ligne d’une confrontation militaire non moins dangereuse que celle de la Guerre froide.

     

     

    Traduction : Marie-Ange Patrizio

    Source Il Manifesto (Italie)

    Notes 

    [1] Site officiel de Brillant Arrow 2013.

    [2] Azerbaïdjan, Bulgarie, Canada, Géorgie, Allemagne, Italie, Roumanie, Turquie, Ukraine et États-Unis.

  • Radio Courtoisie témoignage de Soeur Agnes au Liban et en Syrie / 15 Juin 2013

  • Désinformation sur l'Egypte : il s'agit d'une lutte contre le terrorisme

    De Marc Fromager, directeur de l'AED :

    "Encore une fois, la couverture médiatique des événements au Moyen-Orient semble totalement décalée par rapport à la réalité du terrain. Comme le précise le Patriarche des Coptes catholiques, il ne s'agit pas en Égypte d'une "lutte politique entre factions rivales mais d'une lutte de tous les Égyptiens contre le terrorisme".

    Sont toujours opposés en Occident l'armée égyptienne et les Frères musulmans, mais aucune mention n'est faite du peuple égyptien. Or, ce dernier est massivement derrière l'armée et contre la mainmise des Frères musulmans sur le pays. Des milices civiles anti-Morsi ont même été spontanément créées auxquelles l'armée a demandé la dissolution.

    Il serait bon de rappeler que près de la moitié de la population égyptienne est descendue dans la rue à deux reprises, d'abord pour chasser Morsi et ensuite, le 26 juillet, pour donner les pleins pouvoirs à l'armée pour débarrasser le pays de ce "cancer".

    Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'il ne s'agit pas ici de l'expression pacifique de nuances sur la compréhension de la démocratie mais d'une véritable lutte à mort que les Frères musulmans ont engagé avec le pays et qu'ils ne reculeront pas.

    Plutôt que de faire des grandes déclarations à l'armée égyptienne mais qui ne sont pas suivies d'effet et qui n'ont comme unique conséquence que celle d'encourager les Frères musulmans, l'Union européenne et les États-Unis feraient mieux de se concentrer sur la lutte anti-terroriste dont ils se prévalent en permanence et éviter toute ingérence visiblement contre-productive.

    Restent les chrétiens aujourd'hui particulièrement visés par les Frères musulmans et que l'Occident semble avoir complètement abandonnés.

    La France et l'Union européenne n'ont peut-être pas à leur apporter un soutien particulier mais pas non plus un mépris particulier comme nous pouvons l'observer aujourd'hui.

    Heureusement, des égyptiens musulmans ont également aidé à protéger des églises. Ces véritables artisans de paix devront le moment venu être honorés comme il se doit.

    Cette bataille d'Egypte dépasse enfin largement le cadre national et aura des répercussions sur toute la région et même au-delà. En attendant, c'est toute la population égyptienne qui est prise en otage. Écoutons-la, ce sera sans doute la meilleure manière de l'aider."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Le père Paolo Dall’Oglio : martyr de la révolution islamique

    Le père Paolo Dall’Oglio (s.j.) a bien été exécuté par ses « frères » de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), il y a trois jours, a confirmé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une officine des Frères musulmans basée à Londres sous la protection du MI6.

    Figure de la « Révolution syrienne », dont il était devenu le porte-parole dans les médias internationaux, le jésuite italien était honni par les chrétiens syriens qui lui reprochaient de se comporter en missionnaire occidental et d’avoir trahi leur pays. Pour bien marquer son appartenance, les « révolutionnaires » lui avaient consacré un vendredi de prière, en 2011. Il était soutenu en Occident d’abord par les journalistes pro-israéliens, puis par la presse catholique.

    Chargé d’organiser la jonction entre les deux branches d’Al-Qaïda en Syrie et les partis kurdes afin de renverser le gouvernement, il s’était rendu illégalement à Rakka en passant par la frontière turque. Mais il n’a pas réussi à convaincre les islamistes de l’opportunité de cette alliance.

    Source : Reseau Voltaire

  • CRISE DU CAUCASE - Une menace pour la stabilité internationale ? (arch 2008)

    Jean-Michel Vernochet, journaliste -indépendant, politologue, écrivain, expert en questions internationales, est intervenu dans le cadre des XXle Universités d'été du Front National. Il nous livre ici une brève synthèse de sa conférence. Ses propos sont ceux d'un esprit libre.
    Sarah Palin, bientôt peut-être vice-présidente des États-Unis derrière John Mc Cain, vient de proclamer : « La guerre contre la Russie pourrait constituer une option pour l'Otan ». Une telle annonce doit inspirer quelques réflexions.
    Les commentateurs autorisés repoussent l'idée d'une Guerre froide recommencée et font semblant de ne pas entendre les déclarations qui se multiplient à Washington, présentant la Russie comme un État voyou au même titre que la Corée du Nord, le Soudan ou l'Iran... Comme si de tels propos ne résultaient que de l'émotion due à la gravité de la crise - notamment humanitaire : plus d'un millier de victimes - qui a frappé la Géorgie le 8 août.
    Cette crise a été engendrée par une criminelle erreur d'appréciation du président géorgien Saakachvili, poussé volontairement à la faute par ses commanditaires américains, sans doute en vue de tester la capacité de réaction des forces russes face à une éventuelle offensive contre l'Iran qui prendrait au Nord la Géorgie comme point d'appui. Mais l'aventure a au final fort mal tourné.
    La Russie, jugée a priori trop faible pour soutenir les indépendantistes ossètes en cas d'intervention géorgienne et continuellement discréditée par les basses œuvres médiatiques, a pourtant démontré qu'elle pouvait agir et réagir sans délais alors même que M. Poutine, chef du gouvernement russe, assistait à Pékin à l'ouverture des jeux d'été. La rapidité et la détermination de la réponse russe ont marqué son retour en puissance sur la scène internationale.
    Le thermomètre de la tension internationale n'a depuis fait que monter, après que l'intervention de Saakachvili a créé l'irréparable. Dans le prolongement de la crise caucasienne, le président bolivien Moralès, puis son homologue vénézuélien Chavez étroitement liés avec Moscou, viennent de déclarer persona non grata les ambassadeurs américains et les ont renvoyés à Washington. Chavez menaçant en outre les É-U d'interrompre ses approvisionnements pétroliers - certes uniquement en cas de conflit -. Il crée ici les conditions d'un quasi casus belli... Car en jetant dans la balance les intérêts vitaux des É-U (à l'heure actuelle ce sont 1,5 million de barils vénézuéliens qui partent chaque jour vers les É-U soit 15% environ de ses importations), et même si l'on désamorce les propos de Chavez en parlant de rodomontades, celui-ci profère stricto sensu une menace insupportable pour la sécurité des É-U... Un défi équivalent à celui de l'Iran menaçant de fermer le détroit d'Ormuz en cas d'attaque américaine ou israélienne de ses installations nucléaires.
    Pourtant les É-U ne réagiront pas, au moins dans l'immédiat. Enlisés dans les affaires d'Irak et d'Afghanistan, économiquement déstabilisés par le krach bancaire de Lehman Brothers, engagés dans le dernier « quart d'heure » de l'élection présidentielle, ils doivent encaisser ces camouflets. Il est donc assuré que le sommet de l'Otan qui s'ouvre dans la capitale géorgienne Tblissi, ne peut qu'amorcer une décrue à la crise.
    Mais comme dans tout séisme majeur, nous devons maintenant nous attendre à des répliques qui nécessairement surviendront...
    Jean-Michel Vernochet Au Front septembre 2008
    http://vernochet.blogspot.com

  • Le chaos en Égypte: L’instrumentalisation du divin et l’Ordre impérial

     

    Le chaos en Égypte: L’instrumentalisation du divin et l’Ordre impérial
    «Addine LIllah oua el Outane lildjami’e» «La religion relève de Dieu et la Nation appartient à tous ses citoyens»
    Ça y est! Ce qui devait arriver arriva ! L’Egypte est à feu et à sang. Des centaines de victimes innocentes pour une cause qui est celle de l’accaparement du pouvoir soit par les «mécréants» représentés par l’armée et les libéraux soit par les Frères musulmans qui veulent gouverner au nom du divin. Les deux camps manipulés par un Occident qui a toujours deux fers au feu attend dans quel sens va pencher le balancier. C’est un fait et nous l’avons écrit, l’intervention de l’armée pour écarter le président Morsi le 3 juillet est un coup d’Etat qui ne veut pas dire son nom.
    Une dispersion qui est devenue un «bain de sang»
    Ce fut la guerre de tous contre tous! On lit: «Les gaz se dissipent. Un tout jeune homme apparaît, le visage en sang. Il tourne en rond, hébété. «Que t’est-il arrivé?» demandent les gens autour de lui. «Je ne sais pas, je ne sais pas qui m’a attaqué, je ne sais pas pourquoi…», il peut seulement répéter: «Regardez, regardez ce qui m’est arrivé.» A un moment, un homme dit: «C’est à cause des brutes de Morsi.» Le choix est fait. «Oui», répond simplement le jeune homme. «Je suis un bon citoyen et je veux apporter mon aide à l’armée ou à la police contre les Frères. (…) Et s’il le faut, on formera à nouveau des comités populaires.» (1)
    Deux des personnalités qui ont cautionné le coup de force, se récusent pour protéger leur arrière. D’abord, l’imam d’Al-Azhar, plus haute autorité de l’islam sunnite, s’est désolidarisé après avoir pourtant apporté sa caution lors du coup de force des militaires contre Mohamed Morsi le 3 juillet. Ensuite, Mohamed ElBaradei le nobélisé par l’Occident pour services rendus dans le fonctionnement de l’AIEA- a aussi annoncé sa démission du gouvernement. Cependant Le gouvernement et la presse quasi unanime accusaient les Frères musulmans d’être des ´´terroristes´´ ayant stocké des armes automatiques sur les deux places et se servant des femmes et des enfants comme ´´boucliers humains´´.
    Cette violence a eu l’imprimatur tacite de l’Empire !: N’est pas ce pas, en effet l’Empire qui a adoubé l’opération ? On se rappelle que le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait déclaré jeudi 1er août que l’armée égyptienne était en train de «restaurer la démocratie» alors même qu’elle a renversé le président élu du pays, Mohamed Morsi, lors du coup d’Etat militaire du 3 juillet. «Des millions de gens demandaient à l’armée d’intervenir, ils avaient tous peur de sombrer dans le chaos, dans la violence.» Il a poursuivi, «Et l’armée n’a pas pris le pouvoir, d’après ce que nous comprenons jusque… jusqu’ici. Il y a un gouvernement civil. En fait, ils restauraient la démocratie.» (2)
    Mohamed Morsi est–il indemne de reproches ?
    Dans les pays évolués quand un président est élu pour un mandat, il ne vient à l’idée de personne de remettre en cause sa légitimité en le « déposant » avant la fin de son mandat. Pourquoi avoir interrompu un processus que chacun s’accorde à dire qu’il est difficile à faire aboutir dans les temps d’un coup de baguette magique ou comme dit on en pays arabe ; « khatem sidna Soulimane », « la bague de Saloman » censée produire des miracles contre le chômage, la chute du tourisme, le népotisme, et les mauvaises habitudes de l’ancien système. De plus il faut signaler que tout le monde «occidental» l’avait adoubé et même les potentats réactionnaires du Golfe qui l’ont aidé financièrement. Que s’est-il passé pour qu’il tombe en disgrâce? Pourtant, il a fait ce qu’on lui a demandé à l’extérieur vis-à-vis de l’extérieur, allant jusqu’à inonder les tunnels de Rafa pour asphyxier les Palestiniens de Ghaza, il a dénoncé Damas, coupé les relations diplomatiques, chassé l’ambassadeur. Montré chaque fois que demandé, son allégeance.
    A l’intérieur de l’Egypte il semble que cela soi tout à fait une autre affaire ! Morsi a été élu, disent ses détracteurs, dans des conditions douteuses et aurait, toujours, d’après ses détracteurs amené l’Egypte au chaos. Tarek Ezzat, un militant anti-Morsi nous explique dans un catalogue à la Prévert, comment Morsi n’a pas été élu démocratiquement.: «1-Fraude en masse, chrétiens et femmes menacées pour les dissuader de voter, assassinat d’opposants. Son parti et la confrérie islamique ont falsifié les listes électorales, C’est pour permettre à ces fraudeurs de voter partout que les élections ont été étalées sur plusieurs jours. 2- Une autre affaire de fraude concerne l’imprimerie nationale qui a émis plusieurs centaines de milliers de bulletins de vote qui ont été remis aux partisans de Morsi pour bourrer les urnes. 3-Les anti-Morsi et surtout les chrétiens ont été interdits de vote parfois sous la menace de brûler leurs maisons ou leurs commerces et de tuer leurs enfants. 4-La magistrature a refusé de superviser les bureaux de vote, parce que les «Frères musulmans» s’attroupaient en masse dans les bureaux de vote pour intimider les votants et les obliger à voter pour Morsi. (…) 5-Le jour où la Haute Cour constitutionnelle devait rendre sa décision sur la validité du vote sur la Constitution, des hordes payées par les islamistes ont assiégé le bâtiment de la cour et empêché les magistrats de se réunir.» (3)
    A charge encore, sous le règne des Frères musulmans majoritaires, les «députés» de l’Assemblée nationale ont proposé les textes de lois suivants: une loi supprimant l’âge minimal du mariage, pour permettre le mariage des filles mineures et même enfant. Une loi supprimant la scolarité obligatoire des enfants et la gratuité de l’enseignement primaire. Depuis que Morsi a été «élu», les chrétiens étaient accusés d’être des «croisés» ennemis de l’Égypte et de l’Islam, En plus des chrétiens, il y a eu en mai 2013 un véritable pogrom où les islamistes ont assassiné d’autres musulmans chiites qui priaient. Morsi et sa mafia ont délibérément laissé des jihadistes de Aqmi et de Hamas investir le Sinaï, pour servir de force de soutien, Morsi a nommé comme gouverneur de la région touristique de Louxor un membre d’une association terroriste qui avait assassiné 75 touristes devant le temple de Hatshepsout ».(3)
    C'est pour toute ces raisons que la coupe est pleine vue du côté de ses détracteurs, Tarek Ezzat, conclut : « Le peuple, qui est la source de la légitimité démocratique n’a pas accepté de vivre 3 ans de plus sous ce régime criminel pour respecter une échéance électorale qui serait évidemment truquée et falsifiée comme la précédente.» (3)
    Il y a peut être aussi, une autre cause : Il est indéniable, en effet que l’armée que l’on dit populaire est un segment important aussi de l’économie du pays (20 à 30 %du PIB) ce qui veut dire que le président Morsi voulait remettre en cause cela ?.
    Que peut encore faire l’armée ?
    Les jours et les mois qui viennent seront difficiles car chacun a bien conscience qu’une grande fracture a eu lieu entre les pro et les anti-morsi qui ont aidé l’armée dans le massacre des Frères musulmans. Les vengeances seront terribles et on s’oriente, à Dieu ne plaise vers un scénario à l’algérienne que nous avons connu et que nous ne souhaitons pas à notre pire ennemie, tant ce fut une guerre de tous contre tous, devant l’indifférence de la communauté internationale, nous qui nous égosillons dans le désert à tenter de convaincre de la nuisance de ce mal, jusqu’à ce que par miracle, on s’aperçoive 200.000 morts plus tard , que l’Algérie avait raison dans son combat
    Le chaos égyptien va favoriser les ´´jusqu’au-boutistes´´ des deux bords et donc, violence et coup d’Etat. On peut légitimement penser que ce coup d’Etat a ouvert la boîte de pandore en Egypte. En décrétant l’état d’urgence on revient au régime de Hosni Moubarak, qui autorise les forces de sécurité: d’arrêter et fouiller sans restriction les personnes présentant une menace; pour garder en détention des suspects sans mandat et pendant des années; de surveiller les communications et les médias; d’interdire le port d’arme. Cette loi a permis à Moubarak de détenir environ 17.000 prisonniers politiques sans jugement, selon l’ONG Amnesty International. L’armée ne lâchera pas, elle s’est trop engagée ! Seule une communauté internationale mobilisée sérieusement pourra mettre fin à cette fitna (Chaos)
    Que vont faire les Frères musulmans ?
    De leur côté les Frères Musulmans savent que la cause est perdue, mais il semble que pour le moment les jusqu’aux boutistes tiennent les rênes du mouvement, envoyant à l’abattoir des dizaines de jeunes chaque jour, . Pourtant le mouvement des Frères Musulmans a dû sa longévité à sa souplesse voire, sa faculté de faire le dos rond dans des situations difficiles. Ce sont les compromis qui lui ont permit de durer. Il faut se souvenir, en effet, que le mouvement des Frères musulmans existe depuis plusieurs décennies et qu’ils ont toujours pu rebondir malgré des périodes difficiles. Il se présente comme l’allié objectif de l’Empire. De plus, leur faculté d’endoctrinement a fait que ce sont les faibles qui trinquent. Ces 500 morts, pour la plupart jeunes – comme la fille du leader Al Beltagui- sont-ils morts pour aller au paradis ou pour avoir une vie meilleure ici-bas?
    «Pour Ali Hakimi, deux grandes lignes d’hypothèses se dégagent autour de l’attitude que les Frères égyptiens sont en train de camper pour récupérer le fauteuil de leur président élu Mohamed Morsi. La première reposerait sur leur pleine conscience du rapport de force qui prévaut et qu’ils ne devraient pas ignorer. Puisqu’il est évident qu’ils ont en face d’eux l’écrasante majorité du peuple égyptien et tous les moyens de la violence d’Etat. Cette conscience de leur faiblesse et de leur isolement politique aurait pour preuve le recours aux femmes et aux enfants dans les rassemblements. De ce point de vue, la perspective d’un apaisement négocié du conflit n’est pas de mise. L’issue violente devient plus qu’inévitable. Céder se transformerait donc en reconnaissance, non seulement d’une défaite contre les ennemis de l’Islam, mais de l’impossibilité consommée de la réalisation d’un «Etat islamique», présenté comme alternative à «l’Etat laïque» en vigueur.» (4)
    Il faut croire qu’ils n’ont pas opté pour la sagesse, qui aurait fait qu’ils se retirent de la rue, au contraire, par leur envahissement ils ont braqué les autres Egyptiens contre eux. La preuve ce fut aussi un carnage le lendemain Vendredi de la colère plus de soixante dix morts.
    «Les habitants du quartier de Rabaa Al-Adawiya, lit-on dans une contribution du Courrier international, ont déjà exprimé leur colère et leur frustration à se voir occupés par les partisans du président déchu: les dirigeants de la confrérie, en particulier son guide suprême Mohamed Badie et Mohamed Al-Beltagui pourraient choisir de mettre en danger leur organisation et l’Egypte, en les jetant dans une spirale de violence et d’instabilité. Les Frères musulmans n’ont visiblement pas tiré les leçons de leur confrontation avec Nasser dans les années 1950: (…) La seconde option passerait par une médiation entre l’armée et la direction des Frères musulmans. La colère gronde au sein même de la confrérie, où certains dénoncent la gestion de la crise par le guide suprême: chaque fois qu’ils ont été puissants, ou se sont crus puissants, les Frères ont systématiquement eu recours à la force et à la violence. (…) A cela s’ajoute leur tendance à se considérer perdants dès lors qu’ils n’ont pas tout raflé – ce dont témoignent, par exemple, leurs efforts pour prendre la main sur toutes les commissions parlementaires après leur victoire aux élections de 2012. (…) Enfin, il faut signaler que le projet islamique, dans le Monde arabe, est pour l’heure presque terminé (…) Mais s’ils persistent dans leur volonté d’escalade guerrière pour ramener Morsi au pouvoir, ils risquent de s’affaiblir. Et pour des décennies.» (5)
    La déchéance du Monde arabe musulman est-elle dans les gênes ?
    A des degrès divers les élites religieuses ou politiques arabes sont responsables de l’anomie du Monde arabe qui a reparti pour un long Roukoud ( affaissement moral) après la Nahda initiée par l’Emir Abdelkader puis par des penseurs comme Djamel Eddine El Afghani, Mohamed Abdou voire Mohamed Iqbal. Où sont ils les héritiers de ces géants de la pensée ?
    Pour expliquer le poids réel actuel du Monde arabe musulman, il faut savoir que dans toutes les statistiques scientifiques, il est invisible. L’Egypte que l’on dit «le poids lourd» du Monde arabe est un nain technologique. Les islamistes et l’armée s’entre-tuent avec des armes vendues par l’Occident aux belligérants. D’après le rapport du PNUD sur le développement humain 2005 «Le retard dans le domaine des connaissances et de leur transmission entraîne l’absence de démocratie»: c’est le constat d’un groupe d’intellectuels de la région travaillant pour l’ONU. Le Monde arabe, avec quelque 280 millions d’habitants qui partagent une langue, une religion et une histoire communes, est un désert du savoir et de la création, selon un rapport d’un groupe d’intellectuels arabes. En raison d’un environnement culturel et politique rétif à la recherche, il publie de moins en moins de livres, lesquels sont de moins en moins lus et de plus en plus censurés. Il existe dans le monde, en moyenne 78,3 ordinateurs pour 1 000 personnes. Ce rapport n’est que de 18 pour 1 000 dans les 22 pays arabes. Et seuls 1,6% de leur population ont accès à Internet. Il y a plus d’internautes en Israël que dans le monde arabe. (6)
    De plus, le classement de Shanghai du jeudi 15 août 2013 des universités mondiales, confirme à nouveau la nullité scientifique du Monde dit arabe, et la suprématie des universités américaines, qui se taillent la part du lion, avec le tiercé gagnant composé de Harvard, Stanford et Berkeley. Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) est quatrième, l’université britannique de Cambridge, cinquième.» (7) Les universités arabes ne sont visibles qu’après la cinq millième place! C’est dire si le retard est important voire impossible à rattrapper
    Retard du à la croyance au XXIe siècle ?
    Les Arabes sont –ils sous développés scientifiquement du fait qu’ils sont censés être des croyants et que c’est leur irrationnalité qui les empêchent d’être rationnels ? Est-ce dû à l’islam voire à un gène qui fait que les musulmans sont croyants? Sommes-nous programmés pour croire? «Avons-nous un interrupteur «divin» dans la tête? Un bout de cervelle, une disposition particulière des neurones- Le gène de Dieu?-qui permettrait de nous identifier comme croyant ou non? Les neuroscientifiques, notamment aux États-Unis, depuis les années 1980, travaillent en tout cas sur cette hypothèse. D’où le développement d’un champ original de la recherche: la neurothéologie.» (8)
    De plus, on dit que les athées seraient plus intelligents que les croyants? Des scientifiques de l’Université de Rochester, ont établi qu’ils sont en moyenne moins ´´intelligents´´ que les personnes athées; cette étude se fonde sur les capacités analytiques ou d’abstraction. C’est une étude à faire bondir les croyants de toutes obédiences.» (9)
    Démocratie ou califat ?
    En fait, ce n’est pas une question de croyance, les musulmans du fait de leurs dirigeants sans réelle légitimité ne sont pas libres. «En un mot comme en cent, rappelle Mohamed Bouhmidi, le Monde arabe ne s’appartient pas, et dans cet espace, l’Egypte encore moins. Dans ces conditions, il est difficile de parler de démocratie. Quand l’essentiel des décisions de souveraineté vous échappe, que vaut la souveraineté du peuple, postulat primordial de l’exercice de la démocratie qui traduirait en actes et en réalité cette souveraineté?(…)» (10)
    Pour René Naba, le califat est une utopie dans les conditions actuelles: «Un an de pouvoir a fracassé le rêve longtemps caressé d’un 4e Califat, qui aurait eu pour siège l’Egypte, le berceau des «Frères musulmans», devenue de par l’éviction brutale du premier président membre de la confrérie, la tombe de l’islamisme politique. Le Califat est une supercherie lorsque l’on songe à toutes les bases occidentales disséminées dans les monarchies arabes, faisant du Monde arabe la plus importante concentration militaire atlantiste hors des Etats-Unis. Dans un contexte de soumission à l’ordre hégémonique israélo-américain, le combat contre la présence militaire atlantiste paraît prioritaire à l’instauration d’un califat. Et le califat dans sa version moderne devrait prendre la forme d’une vaste confédération des pays de la Ligue arabe avec en additif l’Iran et la Turquie soit 500 millions de personnes, des réserves énergétiques bon marché, une main-d’oeuvre abondante. En un mot, un seuil critique à l’effet de peser sur les relations internationales. Faute d’un tel projet, en présence des bases de l’Otan, le projet de restauration du califat relève d’une supercherie et d’un trafic de religions». (11)
    «Le devenir de l’Islam écrit Burhan Ghalioun, dépendra des efforts conscients de compréhension, d’assimilation et de maîtrise que les musulmans déploient pour dominer leur temps et leur environnement. Rien n’est certes gagné d’avance, mais rien non plus n’est perdu. Il faut bien l’admettre, il n’est dans l’histoire aucune fatalité. Si le Texte reste actuel, c’est que les sociétés musulmanes n’en ont pas encore épuisé le sens, qu’il est encore capable de les inspirer et est ouvert à l’enrichissement.»(12) Amen !
    Professeur Chems Eddine Chitour (Ecole Polytechnique enp-edu.dz) http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFZylVkZZpjwExZwtB.shtml
    Notes :
    1. Je ne sais pas qui m’a attaqué: Le Point. 14.08.2013
    2. http://www.mondialisation.ca/kerry-promeut-la-dictature-militaire-en-egypte/5345042
    3. http://afrique-asie.fr/menu/moyen-orient/5898-morsi-n-a-pas-ete-elu-de…
    4. http://www.reporters.dz/index.php? option =com_content&view=article&id=5145:des-lfreresr-des-logiques-daffrontements-et-repression-sanglante&catid=1:thema &Itemid=2
    5. http://www.courrierinternational.com/article/2013/07/30/ou-vont-les-freres-musulmans?page=2#page_2
    6.Le Monde arabe : Rapport du PNUD sur le Développement humain. 2005.
    7. Classement des universités www.arwu. org et www.shanghairanking.com.
    8. http://dafina.net/gazette/article/sommes-nous-programmés-pour-croire
    9. http://www.lepoint.fr/societe/les-athees-plus-intelligents-que-les-croyants-15-08-2013-1714384_23.php
    10. Mohamed Bouhamidi http://www.reporters.dz/index.php?option=com_content& view=article&id=5143:legypte-au-dela-des-perils&catid=1:thema&Itemid=2
    11. Le rêve fracassé du Califat http://www. renenaba.com/egypte-le-reve-fracasse-du-califat/
    12. Burhan Ghalioun Islam et politique.p.11 et 10, Edtions Casbah 1997
  • Bagdad : l'attentat de Notre-Dame du Perpétuel Secours (archive 2010)

    Dimanche 31 octobre, veille de la Toussaint : l'attentat contre l'église Sayidat al-Najat (Notre-Dame du Perpétuel Secours), cathédrale syriaque catholique du centre de Bagdad, a été un véritable massacre, la pire ignominie commise par des barbares sur nos frères catholiques irakiens. Le bilan est lourd : 58 morts dont deux prêtres et 78 blessés.
    UNE ÉGLISE DERRIÈRE LES BARBELÉS
    Les terroristes avaient choisi leur cible et le moment opportun. L'église de l'évêché syriaque était une des maisons de Dieu les plus appréciées de la communauté chrétienne. Elle est reconnaissable de loin par la grande croix et le cercle fixés dans une armature métallique moderne sur sa partie supérieure. Les islamistes firent irruption dans le lieu de culte à 17 heures. Les bureaux du quartier étaient fermés et la messe était commencée depuis un quart d'heure. Comme chaque dimanche, les jeunes prêtres Thaer (32 ans) et Wassim Sabiha (27 ans) y célèbrent la liturgie devant plus de cent fidèles. À l'extérieur, des coups de feu retentissent. Abouna (Père) Wassim Sabiha se tient à côté de l'autel. Les terroristes ont abattu les gardes de la bourse. En face, le portail de l'église est à peine visible derrière les fils de fer barbelés. Cela fait deux heures que les derniers employés ont quitté le bâtiment : l'église pouvait être attaquée. Plongé dans son recueillement, le Père Wassim ne se doute de rien. Une autre explosion, beaucoup plus puissante, sème la panique dans l'assistance des fidèles. Les terroristes ont fait sauter la lourde porte qui donnait sur la cour intérieure, ont tiré sur le personnel de sécurité et ont renversé la grotte de la Très-Sainte Vierge Marie devant laquelle, après les cours, des écoliers aiment dire une prière avant de repartir en courant.
    Une cinquantaine de fidèles se réfugient dans la sacristie et bloquent la porte à l'aide d'une armoire. Sept terroristes pénètrent dans le lieu de culte. Le Père Wassim, d'une stature frêle, ne fuit pas. Non, il va au-devant de ses assassins qui le jettent à terre avant de l'exécuter froidement avec leur pistolet. International Herald Tribune rapporte : « Des rescapés témoignent qu'il fut poussé à terre quand il se saisit d'un crucifix et demanda que l'on épargne les fidèles. Il fut alors exécuté, son corps était criblé de balles ». L'autre moitié de l'assistance qui n'a pas trouvé abri dans la sacristie, cherche tant bien que mal à se protéger dans la cathédrale. Le père Thaer est également tué. Les deux prêtres étaient connus au sein de la communauté pour leur courage. Ils étaient des exemples. L'année précédente, la veille de Noël, le père Thaer avait déclaré : « En tant que Chrétiens, nous avons toujours espoir dans les serviteurs du Christ, et cet espoir nous le transmettons à nos enfants. Si nous n'avions plus d'espoir, comment auriez-vous alors des enfants ? » Car dans l'Irak "démocratique" avoir des enfants est devenu un acte de grande bravoure : ce type d'agression contre une communauté religieuse était inconnu au Moyen-Orient avant l'occupation américaine.
    L'ÉTAT ISLAMIQUE D'IRAK
    Dans un arabe classique de bonne tenue, par lequel il voulait sans doute dissimuler qu'il n'était pas Irakien, un terroriste aurait même téléphoné à la chaîne Baghdadiya TV pour l'informer de l'attentat. Par ailleurs, l'État islamique d'Irak (ISI) qui appartiendrait à la mouvance Al-Qaida. aurait donné un ultimatum de 48 heures - qui a expiré - à l'Église copte d'Égypte pour libérer deux épouses de prêtres, Camilia Chehata et Wafa Constantine, soi-disant converties à l'islam et qui seraient emprisonnées dans des monastères de ce pays. Pour Mgr Casmoussa, l'archevêque syro-catholique de Mossoul, il n'y a aucun doute, ce sont des "racontars", D'après le Centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE), l'ISI aurait affirmé que les Chrétiens étaient désormais des « cibles légitimes ». Le soir même, le groupe terroriste revendiquait la tuerie. Cependant, échaudés par les théories mensongères du 11-Septembre, nous ne pouvons que montrer la même méfiance à l'égard de ce récit grotesque mettant une fois de plus Al-Qaida en scène.
    Des voisins alertent la police du quartier qui dépêche des unités anti-terroristes constituées de soldats de l'armée irakienne et des troupes américaines ; alors que dans le ciel, on aperçoit un drone américain ! Les soldats n'ont pas encore donné l'assaut ! Dans l'église, les islamistes ont entendu les cris d'une femme. Ils proviennent de la sacristie. Un des terroristes jettent trois grenades. Quand les unités anti-terroristes investissent l'église, les terroristes font éclater leurs vestes bourrées d'explosifs. Les corps des gardiens et ceux des fidèles jonchent le sol. Sept policiers ont aussi trouvé la mort et quinze autres ont été blessés. Sous le choc, les témoins ne peuvent reconstituer l'attaque, dire combien d'entre eux ont été tués dans les échanges de coups de feu. Le quotidien new-yorkais relève que « les murs de l'Église Notre-Dame du Perpétuel Secours sont tachés de sang et entre les bancs de l'église il y a des lambeaux de chair ».
    LAXISME DE L'ARMÉE US ET VERSIONS CONTRADICTOIRES
    Le journal fournit un récit détaillé de l'attentat attestant que l'armée américaine est intervenue avec beaucoup de retard. Comment peut-on expliquer un tel laxisme, alors que l'Irak connaît un regain de violence ? « Un fonctionnaire américain ne pouvant parler sous son identité, affirma que les forces de sécurité ont pris la décision d'investir l'église dès qu'ils surent que les assaillants avaient commencé à tuer des otages. [Pourquoi attendre si longtemps ?] Un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur et des rescapés relatent que 23 otages étaient déjà morts quand les forces de sécurité firent irruption dans l'église. Un autre fonctionnaire confirme ce témoignage ajoutant que plusieurs otages furent tués dès qu'un terroriste muni d'un pistolet entra dans l'église. On estime entre 6 et 15 les terroristes qui ont pris l'église. Jihad al-Jibri, un autre fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, explique : "nous avons reçu l'ordre de faire une incursion dans l'église et quand nous fûmes sur place, ils se firent sauter ; mais ils avaient déjà tué des fidèles avant le raid, ces couards". Plusieurs rescapés rapportent qu'il y avait plusieurs victimes tuées quand les terroristes firent irruption dans l'église et commencèrent à tirer au hasard sur les personnes, les icônes et sur les fenêtres ».
    "IL FAUT TUER L'IRAK"
    De plus, en 2004, après la troisième guerre du Golfe (de mars à mai 2003), Notre-Dame du Perpétuel Secours avait déjà fait l'objet d'un attentat. Les attaques contre les Chrétiens et leurs églises s'amplifièrent. Des enlèvements de fidèles et de religieux sont alors régulièrement orchestrés par des milices islamistes perpétrant des attaques contre des commerces de Chrétiens et des lieux de culte. La minorité chrétienne d'Irak comptant seulement 600 000 personnes contre 1,2 million en 1980 (pour une population totale de 23 millions d'habitants) est devenue la proie de ces hordes sanguinaires. Ces chiffres démontrent que depuis les années 1990, la moitié des Chrétiens a fui à cause de l'embargo contre le régime de Saddam Hussein. La quasi-totalité de la communauté juive a suivi cette vague. Mais aujourd'hui, il ne fait aucun doute que l'attentat du 31 octobre sonne la fin de la chrétienté en Irak. Pius Kascha, vicaire général de l'Église catholique syrienne, a déclaré d'un ton affligé : « À présent, il est clair que beaucoup partiront d'ici ». Un jeune Chrétien de 16 ans explique : « Nous avons perdu une partie de notre âme. Et pour notre avenir, personne ne sait ce que nous allons devenir ». Bassam Sami, un fidèle qui est resté pendant quatre heures recroquevillé dans la sacristie, est effondré : « Ils sont venus pour tuer l'Irak, pas les Irakiens ».
    Comment ne pas alors songer à l'époque de Saddam Hussein, quand l'Irak représentait un remarquable creuset de croyances, de coutumes et de traditions qui s'enchevêtraient dans des limites mal définies ? Le massacre de Notre-Dame du Perpétuel Secours dessine une autre frontière dans un pays où le contour des identités a été durci par la guerre, les violences et les privations. Schlimon Warduni, évêque de l'Église chaldéenne, ne peut réaliser ce qui vient de se passer : « Pas une seule fois un animal ne ferait pareille chose ». Pour le père Youssif Thomas Mirkis, supérieur des dominicains à Bagdad, « l'opération avait été préparée de longue date, vu les armes et les munitions retrouvées dans la cathédrale ». Une position partagée par Maroun Charbel qui, dans le journal Présent du 3/11/10, écrit : « Selon les témoignages des rescapés cela ne fait aucun doute : des explosifs et des armes ont été entreposés dans l'église, ce qui expliquerait la nature de la déflagration quand l'armée irakienne, soutenue par l'armée américaine, a donné l'assaut pour tenter de libérer les otages ». Notre confrère émet l'hypothèse que cet attentat aurait été une réponse au Synode pour le Moyen-Orient qui s'est tenu le 24 octobre à Rome. Nous pouvons aussi avancer que les organisateurs de ce massacre ont utilisé cet événement religieux pour brouiller les pistes.
    DU PÉTROLE ET DES SECTES ÉVANGÉLISTES DE COLONISATION
    Selon Mgr Casmoussa, il faut chercher une explication de l'attentat dans l'instabilité politique. Car depuis les élections législatives du 7 mars, aucun gouvernement n'a été formé et des factions armées continuent de se déchirer pour le contrôle du territoire et du pétrole. Alors, dans ce dessein, faut-il que les quelques Chrétiens d'Irak disparaissent pour laisser définitivement le pays dans le chaos et faire de la Mésopotamie un nouveau carrefour de l'« or noir » et du terrorisme ? Faut-il balkaniser le Moyen-Orient, afin de le couper de ses racines ? À cet effet, il est étonnant de constater que les États-Unis ont apporté dans leurs bagages des sectes évangélistes ayant toutes la particularité d'être pro-sionistes et de se présenter en marge des Églises traditionnelles. Et dans une telle situation où les messages des politiciens internationaux sont truffés de mensonges et de dédain, il est bon de citer longuement un jeune écrivain de la trempe de Sébastien de Courtois, porte-parole courageux des Chrétiens d'Orient : « Le pacte est rompu. Après le récit de ces atrocités, je ne peux plus écouter les défenseurs de l'immobilisme de la même façon. Aucun homme politique, ni philosophe, ni intellectuel, ne prend publiquement la défense de cet Orient chrétien, pourtant gage de diversité et de sécurité. Il est vrai que les causes se bousculent au portillon de l'indignation. Mais ce silence envers des gens dont nous avons été si proches et qui nous font confiance frise l'indécence. Il y a les causes défendables et celles que l'on condamne par avance pour des raisons inavouables, mêlant parti pris, suspicion et ignorance. Les Chrétiens d'Orient n'ont pas le vent en poupe avec leur encens et leurs dialectes antiques, tenus pour réactionnaires dans nos pays, alors qu'ils sont à la pointe du progrès dans les leurs. J'aimerais voir les ardents partisans des grandes idées généreuses engager leur solidarité auprès des Orientaux baptisés, lire des manifestes, signer des pétitions d'universitaires qui appelleraient à se mobiliser pour la défense des persécutés, ceci au nom des mêmes valeurs de liberté, de diversité et de tolérance que l'on accorde sans sourciller à d'autres causes » (1).
    L. B. Rivarol du 12 novembre 2010
    International Herald Tribune du 2/11/10, « ln Church massacre, spirit of Iraq is victim » (Dans le massacre de l'église, la victime est l'esprit de l'Irak), page 7.
    Frankfurter allgemeine Zeitung du 2/11/10, « Handgranaten in die valle Sakristei » (des grenades dans la sacristie), page 7.
    (1) Sébastien de Courtois, Le nouveau défi des Chrétiens d'Orient. D'Istanbul à Bagdad, JC Lattès, 2009. page 135.