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insécurité - Page 876

  • Un cercle de députés britanniques pédomanes impliqué dans des meurtres

    « Un scandale de pédophilie éclabousse d’anciens députés britanniques. Une de leur victime dit avoir assisté à trois meurtres
    Le scandale de pédophilie qui touche d’anciens députés et hauts fonctionnaires britanniques vient de prendre une tournure encore plus grave, avec le témoignage d’une victime publié [fin décembre] dans The Times, au Royaume-Uni. L’homme, qui se fait appeler Nick, dit avoir été témoin de trois meurtres au cours d’orgies pédophiles quand il était enfant.

    L’affaire a émergé cet été quand un député travailliste a pris à partie un ancien Premier ministre, qu’il accusait d’avoir fermé les yeux sur des informations concernant des parlementaires conservateurs. Ces élus sont accusés d’avoir participé à des soirées de débauche dans la résidence Dolphin Square à Londres, dans les années 80 et 90.

    Trois meurtres et des viols particulièrement brutaux. Rapidement, des victimes et des témoins se sont faits connaître auprès de la police mais un nouveau témoignage, jugé « crédible et vrai » par les enquêteurs, parle désormais de garçons tués lors de ces orgies. « Nick » affirme avoir été présent dans une pièce quand un député conservateur a étranglé un jeune garçon de 12 ans, au début des années 80. Lui-même avait été conduit là en même temps que la victime : « Je regardais alors que c’est arrivé. Je ne sais plus moi-même comment j’ai réussi à m’en sortir », dit celui qui a désormais une quarantaine d’années.

    Il se souvient également d’un deuxième meurtre, perpétré par un autre député. Avant de conclure la macabre série par l’histoire d’un garçon d’une dizaine d’années, tué dans le sud de Londres, après avoir été délibérément renversé par une voiture. Nick dit avoir été lui-même violé […].

    La police à la recherche de témoignages. La police britannique épluche désormais les dossiers de garçons portés disparus à cette période, mais n’a pour l’instant pas réussi à connaître leur identité. »

    Source Le Lab

    http://www.contre-info.com/

  • Le Sanglant crépuscule des djihadistes

    Faire le point.

    Eric Denécé, docteur ès Science Politique, est directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) et de sa société de conseil en Risk Management (CF2R SERVICES).

    ♦ « Tous les djihadistes présentent une pathologie psychiatrique, des caractères obsessionnels-compulsifs, voire dépressifs, ainsi qu’une inaptitude à la socialisation ».

    Reçue d’un correspondant et contributeur que nous remercions, Polémia publie ci-après une analyse réalisée par Eric Denécé, directeur du CF2R. L’auteur présente en quelque sorte un état des lieux de l’activité, du recrutement et de l’organisation des djihadistes dans cet immense secteur qu’est le Moyen Orient où ils mènent leurs activités destructrices et meurtrières. Cela explique la longueur de l’article qui ne doit pas décourager le lecteur, d’autant que ce dernier trouvera dans la toute dernière partie qui traite de l’Egypte et dans la conclusion des éléments plutôt optimistes.
    Polémia

    Les attaques terroristes des 7, 8 et 9 janvier étaient attendues, même si nos services ne savaient quand et contre qui elles auraient lieu. Personne n’ignorait que Charlie Hebdo était une cible. En effet, l’un des numéros du magazine Inspire, publié par Al-Qaeda en 2013, donnait la description exacte de la manière dont ont été assassinés les membres de la rédaction de Charlie Hebdo. Cela veut donc dire que les frères Kouachi n’ont fait qu’exécuter une sorte de « fatwa » et qu’ils n’ont pas choisi leur objectif eux-mêmes.

    Ces barbares actes de terrorisme engendrent horreur, stupeur et incompréhension chez nos compatriotes comme chez bien des commentateurs, qui ne peuvent concevoir qu’une telle violence brute et aveugle puisse se produire sur notre sol et être le fait d’individus issus de notre société. Tous nourrissent la crainte que de tels actes se reproduisent.

    Aussi est-il utile de refaire le point sur les modes de recrutement des réseaux islamo-terroristes et sur la nature même des individus qui les rejoignent, avant d’évaluer la portée de ces actes criminels.

    Le profil des fous d’Allah

    La quasi totalité de ceux qui rejoignent le djihad armé, Al-Qaeda ou l’Etat islamique relèvent de quatre catégories. Ce sont :

    - des délinquants ou des criminels, souvent recrutés en prison. Des imams radicaux parviennent à les rallier à leur cause en leur promettant que s’ils poursuivent leurs actions au nom de l’islam et pas seulement pour leur seul enrichissement personnel, leurs actes deviendront licites et conformes à la volonté d’Allah ;

    - des exaltés et des dérangés qui rêvent de guerre et d’action, qui cherchent à affirmer leur virilité à tout prix et qui sont en recherche de violence et d’aventure épique pour l’exprimer. Ils sont d’une certaine manière esclaves de leur testostérone. A ces derniers, le djihad offre une occasion sans pareil d’assouvir leurs penchants et de les médiatiser afin de satisfaire leur égo dérangé.

    - des frustrés ne parvenant pas à s’intégrer dans notre société par le travail, l’étude, la socialisation, le mariage, etc. Là encore, des imams radicaux réussissent à les convaincre que leurs échecs ne sont pas de leur fait mais de celui l’environnement qui les rejette. Ils leur inculquent l’idée qu’il est légitime qu’ils rétablissent la situation à leur bénéfice et agissant par la force ;

    - des demeurés et des simples d’esprit, sans repère, d’une grande fragilité psychologique, sur lesquels la propagande des barbus fonctionne à merveille.

    Tous les djihadistes présentent une pathologie psychiatrique, des caractères obsessionnels-compulsifs, voire dépressifs, ainsi qu’une inaptitude à la socialisation. L’étude de leur passé a révélé qu’ils se mettaient volontairement à l’écart, que beaucoup avaient été les témoins de crises familiales et qu’ils étaient souvent au chômage. Certains ont même fait usage de drogue quand ils ne participaient pas directement à son trafic.

    Les deux « conducteurs fous » qui ont percuté volontairement la foule à Dijon et à Nantes, peu avant Noël 2014, en sont l’illustration parfaite. Celui de Dijon était passé 147 fois en hôpital psychiatrique au cours des quatre années précédentes. Quant à celui de Nantes, en dehors du fait qu’il était sous l’emprise de l’alcool, il avait laissé un carnet dans lequel il exprimait sa « haine de la société ».

    Tous ces individus sont en recherche d’une cause leur permettant d’assouvir leurs penchants les plus vils ou de résoudre leurs frustrations ou leur mal-être. Tous se moquent bien en réalité de la religion qui n’a pas grand-chose à voir là-dedans. D’ailleurs la plupart n’y connaissent rien et répètent stupidement quelques versets qui leur ont été martelés par des imams radicaux, moins stupides qu’eux, mais bien plus dangereux car il les instrumentalisent à leur profit. Ceux qui échappent à ces profils ne sont qu’une infime minorité, des exceptions qui confirment la règle. Ajoutons que les diplômes universitaires de certains djihadistes ne sont en rien un gage de leur bonne santé mentale.

    Ainsi, Mohamed Merah et Mehdi Nemouche, Bertrand Nzohabonano[Qui a attaqué un commissariat à Joué-lès-Tours fin 2014], Maxime Hauchard, Mickaël Dos Santos et avant eux Christophe Caze et Lionel Dumont[Membres du gang du Roubaix], Hervé Djamel Loiseau [Mort à Tora Bora, en Afghanistan fin 2001], Pierre Robert [Responsable des attentats de Casablanca en mai 2003] et Willie Brigitte [Arrêté en Australie en 2003 alors qu’il préparait une attaque contre des sites militaires de la région de Sydney], entrent tous dans l’une des catégories décrites ci-dessus. C’est également valable pour les Canadiens Michael Zehaf-Bibeau [Qui est entré dans le parlement d’Ottawa après avoir tué un garde] et Martin Couture-Rouleau [Qui a foncé avec sa voiture sur deux militaires], comme l’Australien Man Haron Monis [Ancien chiite iranien converti au sunnisme radical, auteur en décembre 2014, de la prise d’otages de Sydney] et l’Américain Mohammad Reza Taheri [Il a précipité sa jeep Cherokee dans la foule de l’université de Caroline du Nord en 2006]. Et c’est bien évidemment le cas de Saïd et Chérif Kouachi, auteurs du massacre des journalistes de Charlie Hebdo, comme d’Ahmedi Coulibaly. Malheureusement, il n’y a là rien de vraiment nouveau.

    Ce qui est en revanche préoccupant, c’est que nos sociétés développées en crise économique, d’identité et de valeurs, génèrent de plus en plus d’individus fragiles, frustrés ou malades, qui sont des recrues idéales pour les prêcheurs de haine.

    L’attraction de l’Etat islamique

    Plus encore qu’Al-Qaeda, l’Etat islamique exerce sur ces individus un indéniable pouvoir d’attraction. En effet, il contrôle un territoire sur lequel il peut mettre en application les principes de vie qui guident son action. Ainsi, les jeunes hommes qui partent le rejoindre trouvent sur place ce qui leur manque en Occident ou ailleurs : une raison d’être qui les exonère de toute réflexion, un salaire, des femmes, des activités guerrières offrant un exutoire à leurs frustrations, etc.

    Comme le rappelle Olivier Roy, « Daesh offre un formidable terrain de jeu à ces jeunes, c’est le jeu vidéo total dont ils sont nourris, l’aventure. Ils sont beaux, virils, avec leurs mitrailleuses lourdes sur leurs 4×4 chargeant leurs ennemis ». Ainsi, ils sont sûrs de faire la une des médias et de plaire aux filles. « Ce qu’ils veulent, c’est faire peur aux gens qui les ont humiliés ou ne les ont pas compris [« Chez les jeunes anti-système, le djihad a remplacé le mythe de la Révolution », L’Opinion, 26 novembre 2014] ».

    Pour beaucoup, les conditions de vie – matérielles, sentimentales et sexuelles – dans le Califat sont meilleures que dans leur pays d’origine ; c’est notamment le cas pour les combattants tchétchènes qui  affluent, car les conditions de combat, en Irak et en Syrie, sont moins dures que face aux Russes et la température plus clémente…

    Les supporters de l’Etat islamique clament partout que les massacres imputés à Daesh ne sont que de la propagande occidentale et que leur « Etat » est un paradis, véritable havre de paix et de justice. De nombreux jeunes djihadistes du monde arabe considèrent que l’Etat islamique leur offre une plus grande justice sociale. Sans doute entendent-ils par là la légalisation du meurtre et de la torture, du viol et du mariage forcée, l’institutionnalisation du racket, la soumission des femmes et de tous ceux qui ne sont pas musulmans, voire des musulmans eux-mêmes lorsqu‘ils ne sont pas assez radicaux… et bien sûr l’extermination des chiites.

    Des coupables en cascade

    Si ces individus lobotomisés sont entièrement responsables des meurtres qu’ils commettent, il convient toutefois de ne pas oublier qu’ils ne sont pas les seuls coupables dans cette dynamique. En effet, deux niveaux de responsabilité – et donc deux autres types d’adversaires contre lesquels lutter – doivent être distingués :

    - ceux qui les endoctrinent et les poussent à l’acte, c’est-à-dire les imams radicaux et les responsables de mouvements terroristes étrangers. Plusieurs « combattants » occidentaux rentrés de Syrie ont témoigné du rôle essentiel des prédicateurs ultra-radicaux dans le conditionnement des djihadistes. Ces imams puisent tous leur idéologie haineuse dans les textes des Frères musulmans et du salafisme. Ce sont eux qui encouragent et légitiment les actes les plus barbares. Ils poussent leurs « ouailles » à la mort et au martyr pour leur seule gloire et afin d’accroître leur emprise sur les esprits.

    - ceux qui entretiennent le phénomène en le soutenant directement ou indirectement :

    1. Le Qatar et l’Arabie saoudite, soutiens idéologiques et financiers du salafisme et des Frères musulmans. Ces régimes arabes alliés de l’Occident sont les plus inégalitaires au monde. Ce sont des monarchies extrémistes, hypocrites et esclavagistes, bafouant les libertés politiques et religieuses, les droits de la femme et des étrangers, le droit du travail et soutenant massivement le terrorisme et le djihad partout dans le monde, avec l’espoir illusoire que leurs créatures ne se retourneront pas un jour contre eux.
    2. La Turquie, dont le régime de plus en plus personnel et autoritaire du président Erdogan, membre des Frères musulmans, appuie les djihadistes en Syrie pour asseoir son influence régionale, mais aussi parce qu’il partage leur désir d’instauration du califat. Rappelons que cet Etat est membre de l’OTAN et candidat à l’entrée dans l’Union européenne.
    3. Les Etats-Unis, qui ont contribué au déclenchement du phénomène Daesh par leur invasion illégitime de l’Irak en 2003 et le démantèlement de l’armée de Bagdad.
    4. Mais aussi la France qui, par son opposition aveugle à Bachar El-Assad, a conduit certains de nos compatriotes dérangés à rejoindre les rangs des djihadistes contre le régime syrien.

    L’échec général des radicaux et des terroristes

    Pourtant, malgré le danger qu’ils représentent, les crimes odieux qu’ils perpétuent et la propagande qu’ils répandent partout dans le monde, ces djihadistes sont loin de ne connaître que des succès. Il est même possible d’observer que, depuis le milieu des années 1990, ils ont globalement échoué dans toutes leurs entreprises :

    - En Algérie, les GIA et le GSPC ne sont pas parvenus à renverser le régime algérien et AQMI, leur héritier, est aujourd’hui en lambeaux. Certes, ils sont parvenus à provoquer des affrontements sanglants dans le pays (plus de 100.000 morts) mais ont été finalement vaincus. Plus récemment, leur tentative de prendre le contrôle du site gazier d’In Amenas (2013) s’est soldée par une défaite cuisante et la mort de nombreux otages.

    - Al-Qaeda n’a jamais pu reproduire d’attentat majeur comme ceux du 11 septembre 2001. Le groupe terroriste a été détruit à plus de 80%, Ussama Ben Laden a été éliminé comme la plupart des autres leaders. Ayman Al-Zawahiri ne lance plus guère que quelques diatribes qui ne sont guère écoutées, car son organisation a été supplantée par Daesh, avec lequel des affrontements sanglants ont eu lieu en Syrie.

    - Les pseudo « révolutions arabes », qui ont porté les islamistes au pouvoir (Tunisie, Libye, Egypte), n’ont fait que remplacer un despotisme par un autre. Elles n’ont pas résolu les problèmes qui en étaient à l’origine et n’ont réussi que deux choses : aggraver la situation interne des pays (insécurité, crise économique, chômage, etc.) en créant de plus grandes frustrations encore ; permettre l’expansion l’islam radical et le libre recrutement de djihadistes. Aujourd’hui, les Frères musulmans ont été chassés du pouvoir en Egypte – malgré le soutien que leur apportaient les Etats-Unis –  par une population excédée par leurs pratiques et leur bêtise. En Tunisie, ils ont été deux fois vaincus aux élections législatives (2013) et présidentielles (2014).

    - Les terroristes islamiques du Sahel ont été étrillés par l’armée française à l’occasion de l’opération Serval (2013) et ne peuvent se reconstituer comme ils l’entendent en raison de la poursuite des actions à travers l’opération Barkhane (2014).

    - L’Etat islamique a pu s’emparer, au premier semestre de 2014, d’une partie de la Syrie et de l’Irak afin d’y établir son califat, profitant d’une situation favorable, en premier lieu due aux erreurs politiques du gouvernement chiite d’Al-Maliki. Toutefois, malgré une communication ronflante vantant ses victoires, ses échecs sont nombreux : Daesh n’est pas parvenu à renverser Bachar malgré l’importante aide internationale dont il a bénéficié. Il n’a pu non plus s’emparer de Bagdad ou du Kurdistan. En fait, depuis l’été 2014, il a commencé à reculer car les frappes et les raids de commandos occidentaux et iraniens contre lui sont particulièrement efficaces : ils ont fait à ce jour près de 4 000 victimes dans ses rangs, soit plus de 20% de ses effectifs. De plus, il commence à connaître de sérieuses difficultés financières.

    - En Somalie, les Shebab bien que toujours actifs et dangereux, connaissent des revers face aux forces kenyanes, perdent régulièrement du terrain et ont vu un grand nombre de leurs leaders éliminés.

    Ne restent aujourd’hui en développement que quelques abcès purulents : en Libye (en raison de notre intervention désastreuse [Au cours des quinze derniers jours, les mouvements Ansar el-Islam, Jound el-Islam et dʼautres groupes ayant fait allégeance à lʼEtat islamique se sont alliés aux milices de Misrata, afin dʼétendre leur contrôle sur la région dite du “croissant pétrolier” libyen.]), au Nigéria, au Yémen, en Afghanistan (qui n’a pu être pacifié malgré l’intervention occidentale) et au Pakistan, pays durablement déstabilisé par la présence de nombreux groupes radicaux et terroristes. En réalité, le seul succès jamais remporté par les djihadistes est la guerre de libération contre les Soviétiques de 1979 à 1989, grâce à l’appui américain.

    Quant à la France

    Malgré l’horreur de ces derniers jours, notre pays a été finalement très peu touché par les actes terroristes – grâce à la qualité du travail de nos services de renseignement et de sécurité -, malgré les menaces régulières dont nous avons fait l’objet.

    De septembre 2001 à janvier 2015, en France et l’étranger (Algérie, Mali, Somalie), 49 de nos compatriotes ont perdu la vie [Hors opérations militaires en Afghanistan et au Sahel et hors victimes dans des attentats non dirigés contre la France, mais en incluant les morts de la DGSE lors de la tentative de sauvetage de Denis Allex en Somalie.], soit rapporté sur soixante mois, une moyenne de 3,2 victimes par an. Certes, cela est trop, surtout pour les familles concernées. Mais à l’échelle de la nation, cela montre que les actions terroristes n’ont jamais atteint l’ampleur de celles qui se sont produites aux Etats-Unis, en Espagne ou au Royaume-Uni et que notre pays est loin d’avoir été déstabilisé par les djihadistes, malgré leurs imprécations haineuses. Aussi doit-on reconnaître la sur-réaction des médias à l’occasion des événements de ces derniers jours.  Rappelons que le jour même des attaques à Paris, Boko Haram rasait 16 villages au Nigéria, tuant plusieurs centaines de personnes et provoquant la fuite de milliers d’autres au Tchad ; et que l’explosion d’une voiture piégée dans le centre de Sanaa a fait au moins 35 morts et 68 blessés.

    Rappelons également que nos services ont empêché environ 70 attentats depuis 2001 (soit environ 5 par an). Aussi, il convient de garder la tête froide et de répondre à ceux qui réclament à cor et à cris un renforcement des moyens policiers que notre système marche et qu’il nous a prémuni de pire. Certes, il faut revoir certaines méthodes d’évaluation des terroristes potentiels qui ont réussi à endormir la police avant de repasser à l’action – mieux coordonner l’action de la DGSI avec le renseignement territorial et se préparer à un accroissement probable de la menace.

    Surtout, il nous faut accepter, même si cela est difficile, que de temps à autre, des terroristes parviennent à passer entre les mailles du filet et à commettre des attentats. Il faut être réaliste, la sécurité à 100% est une utopie. Une nouvelle fois, rappelons le faible impact humain de leurs attaques comparé aux accidentés de la route (3 250 morts par an), aux décès d’enfants sous les coups de leurs parents (730 par an), de femmes sous ceux de leur conjoint (122 par an), au nombre annuel de meurtres (655 par an) [17] ou à celui des victimes françaises du Tsunami de 2004 (95 morts).

    L’espoir égyptien

    Face à l’obscurantisme de terroristes sans cervelle, endoctrinés et manipulés par des imams radicaux et sectaires, de sérieuses raisons d’espérer nous arrivent d’Egypte. En effet, l’attitude du président Al-Sisi doit être mise en lumière, son action saluée et ses initiatives appuyées.

    Le jour même où le journal Charlie Hebdo était attaqué et les membres de sa rédaction massacrés, un autre événement d’une portée considérable – totalement ignoré en France – a eu lieu en Egypte. Le président Al-Sisi a écourté un voyage d’Etat au Koweït afin de venir fêter le Noël copte au Caire.

    C’est la première fois dans l’histoire de l’Egypte – Etat ayant toujours été dirigé par des sunnites – qu’un chef d’Etat se rend à la messe de minuit copte. Jamais Moubarak, en trente ans de règne, ni ses prédécesseurs (Sadate, Nasser ou le roi Farouk) n’avaient manifesté une telle considération à l’égard des chrétiens d’Egypte, qui représentent plus de 20% de la population. Au contraire, les dirigeants du pays les ont toujours tenus pour des citoyens de seconde zone. La démarche du président Al-Sisi est exceptionnelle et marque une vraie rupture après l’intermède sanglant qu’a connu l’Egypte sous le régime des Frères musulmans. C’est à la fois l’expression d’un grand courage, d’une grande humanité et d’un remarquable sens politique. Quelques jours auparavant, le chef de l’Etat égyptien avait déjà tenu, à l’occasion du nouvel an, un discours retentissant – lui aussi passé inaperçu en France – sur la nécessaire remise en cause de certains textes de l’islam.

    En effet, le 1er janvier, à l’université d’Al-Azhar, au Caire (la plus haute autorité religieuse du monde sunnite), il a déclaré que les meurtres commis au nom de l’islam étaient inadmissibles. Il a proposé devant des millions de téléspectateurs que les textes postérieurs  au coran – c’est à dire les hadith et la sunna – soit revus par les religieux afin de ne plus servir de base à des actes terroristes. De plus, il a affirmé qu’il était inconcevable qu’1,6 milliard de musulmans veuillent tuer les 7 autres milliards d’habitants de la planète pour vivre leur religion.

    Ancien directeur du renseignement militaire, profondément attaché à son pays, fidèle à sa foi musulmane, le président El-Sisi, comme beaucoup de ses coreligionnaires, est atterré des violences commises au nom de l’islam par Daesh, Al-Qaeda et les Frères musulmans, et du nombre de victimes qu’elles entraînent. Ces groupes, par leur barbarie, sont ainsi en train de provoquer un débat important au sein de du monde musulman, car de très nombreux croyants sont dégoutés de ces dérives et rejettent cette lecture obscurantisme de l’islam.

    Il convient de saluer les initiatives du chef d’Etat égyptien, car il paraît être l’un des rares hommes capables de faire bouger les lignes au Moyen-Orient comme au sein du monde arabo-musulman. D’ailleurs, ses compatriotes ne s’y trompent pas qui le qualifient déjà de « De Gaulle égyptien ». Il faut également le soutenir fermement dans ses démarches d’ouverture car, évidemment, tous les extrémistes et les radicaux que compte l’islam y sont fermement opposés et le traitent d’ores et déjà d’apostat.

     Le djihadisme passera avec le temps

    Bien sûr, de tels actes de cruauté et de violence sont préoccupants. Partout les groupes terroristes demeurent menaçants et commettent des atrocités. Ils incarnent sans conteste une menace réelle et durable. Mais, cette situation ne signifie en rien leur victoire ; au contraire, de la même façon que dès 1943, il apparaissait clairement aux stratèges alliés que l’Allemagne perdrait à terme la Seconde Guerre mondiale – malgré les succès que son armée connaissait encore -, nous pouvons observer depuis quelques temps se dessiner la défaite des djihadistes.

    Nombreux sont ceux qui confirment ces faits : par exemple, une analyse du renseignement algérien explique que les terroristes repentis ou arrêtés font état d’une démobilisation totale au sein d’AQMI, liée à la pression et au harcèlement des services de sécurité, à la neutralisation de nombreux combattants et chefs influents, aux défections régulières et aux difficultés de recrutement, au manque d’approvisionnement en produits alimentaires et en médicaments, au manque d’armement et de munitions, comme aux luttes intestines. Aujourd’hui, les terroristes d’AQMI sont contraints de se retrancher dans des zones au relief accidenté, boisées et difficiles d’accès, d’où ils ne mènent plus que des actions sporadiques. Pour assurer sa survie, ce groupe en est aujourd’hui réduit à recruter ses candidats au djihad dans l’entourage familial de ses membres, parmi les anciens terroristes libérés des prisons, les repris de justice et, de plus en plus fréquemment, à l’étranger (Maghreb, Sahel Afrique noire et Europe), en raison du manque de candidats algériens. Cela explique, en partie, qu’il se soit largement transformé en un groupe criminel.

    Certes, ce phénomène ne va pas prendre fin demain, mais force est de constater son échec, malgré ses soubresauts sanglants. Gardons espoir.

    Eric Denécé, Editorial n° 37 10/01/2015

    Source : Centre français de Recherche sur le Renseignement, relayé par Metamag.fr

    http://www.polemia.com/le-sanglant-crepuscule-des-djihadistes/

  • Ils ont rejoint l'Etat islamique et pourtant personne n'avait rien vu venir, vraiment personne

    C'est le cas de cet employé de mairie : 

    "le jeune homme de 20 ans, poli, réservé et bosseur, n'avait rien fait pour attirer l'attention.

    Arrivé de Tchétchénie à 15 ans, Youssoup Nassoulkhanov avait un travail, le projet de s'installer comme vidéaste spécialisé dans les mariages. Une petite gloire locale aussi après sa participation aux championnats du monde de "street workout", cette forme de gym de rue ultra-acrobatique.

    "On discutait, on se chambrait", raconte à l'AFP Yann Lymand, 36 ans, responsable du service infographie de la mairie, qui l'avait recruté en mai 2013. "C'était un gentil garçon, il n'avait pas de haine vis-à-vis de la France, des Français ou des non-musulmans..."

    Ou de ces deux adolescentes canadiennes : 

    "La police craint que ces deux femmes soient devenues des «esclaves» à la solde des soldats du groupe terroriste.

    C’est aussi la crainte de l’inspecteur André-Guy Lamothe, du module antiterrorisme du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

    «Il y avait des signes de radicalisation­­. Malheureusement, on les a perdues, elles sont déjà rendues là-bas. Elles vont servir d’esclaves pour les gens là-bas», a déclaré l’inspecteur Lamothe, qui ne voulait pas discuter de l’itinéraire utilisé ni de l’endroit où il croit qu’elles se trouvent (...)

    De 10 % à 15 % des jeunes qui quittent leur famille pour se joindre au groupe État islamique sont des jeunes femmes, selon un agent du Service canadien du renseignement et de sécurité de Montréal.

    «La radicalisation se faisait autrefois en trois, quatre ou cinq ans. Maintenant, on parle d’une période “en mois”, selon un agent de renseignement canadien dont nous devons taire l’identité.

    «J’ai rencontré beaucoup de parents et c’est triste, dit-il. Ils ne savaient pas. Il est trop tard. Ils sont partis.»

    «Ça [la radicalisation] s’est fait devant l’ordinateur. C’est du recrutement qui se fait en quelques semaines. On n’a pas pu les détecter», ajoute l’agent de renseignements. Il dit avoir tenu dans ses bras des parents qui sanglotaient après les avoir informés du départ de leurs enfants".

    Le Salon Beige  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La différence entre Fox News et Manuel Valls, c’est que le second rejette la faute sur les Français !

    Il y a dix jours, la chaîne américaine Fox News diffusait aux Etats-Unis un reportage décrivant une islamisation de Paris, ville dans laquelle régneraient des zones de non-droit où serait pratiquée la charia. Le reportage, accompagné du commentaire d’un « expert », Nolan Peterson, et de cartes répertoriant ces zones interdites ou « no-go zones », avait immédiatement suscité un tollé.
    En France d’abord, mais également en Angleterre puisqu’un autre reportage de la chaîne Fox News avait affirmé que la ville de Birmingham, au Royaume-Uni, était entièrement musulmane et qu’aucun non-musulman ne pouvait y pénétrer.

    Le journaliste de Fox News parle de « zones interdites » dans Paris
    Le journaliste de Fox News, présenté comme « spécialiste des zones de conflits » et vétéran de guerre, parlait sur fond de carte présentant ces zones au Père Lachaise, à Barbès, ou encore dans le quartier République de Paris. Les images qui accompagnaient le reportage étaient celles des émeutes de banlieues de 2005 ; de quoi inquiéter en effet.
    Tollé. Le Petit Journal a lancé une série de reportages pour ridiculiser celui de la Fox News. Anne Hidalgo a annoncé qu’elle allait porter plainte contre la chaîne américaine et même François Hollande est intervenu, affirmant qu’il préférait le Petit Journal à Fox News.
    Samedi dernier, la chaîne américaine a officiellement présenté ses excuses aux Français et parlé d’« erreurs regrettables ».

    Fin de l’histoire. Et pourtant…


    Les cartes présentées étaient fausses, c’est vrai : la charia ne s’applique ni dans le quartier de la République à Paris, ni dans celui du Père Lachaise.
    Mais le problème existe-t-il, oui ou non, quelques kilomètres plus loin, juste derrière le périphérique parisien ? Voilà une question que le Petit Journal aurait été bien inspiré de traiter.
    Est-il vrai oui ou non que certains quartiers sont désertés par la police ?
    Est-il vrai que les pompiers y sont caillassés ? Est-il vrai que les écoles y sont la cible d’attaques à la voiture bélier ?
    Certains soutiennent Fox News, affirmant qu’il existe des zones de non-droit en Europe
    C’est un fait. Si certaines zones aux alentours de Paris ne sont pas encore Bagdad, restons mesurés, elles ont totalement échappé au contrôle de l’Etat français.
    Nigel Farage, président du parti indépendantiste britannique a pris la défense de Fox News, affirmant qu’il existait bien en Europe des zones qui ont complètement échappé au contrôle des Etats.
    Faut-il simplement rappeler ces 1.400 fillettes devenues esclaves sexuelles d’un gang musulman pendant des années sans qu’aucun policier ou fonctionnaire, pourtant au courant, n’ose parler ? Cela s’est passé au Royaume-Uni – très récemment.
    Mais David Cameron, Premier ministre britannique, a préféré qualifier l’expert de Fox News de « parfait idiot » que de parler du problème lui-même.
    Le gouverneur américain de Louisiane d’origine indienne, Bobby Jindal, a également soutenu les propos de Fox News : les immigrés musulmans essaient de« coloniser les pays occidentaux » a-t-il affirmé, avant d’ajouter que ces zones de non-droit n’existaient pas « officiellement », mais « en pratique ».

    Manuel Valls parle d’« apartheid » dans certains quartiers en France
    Ainsi, Birmingham n’est pas entièrement musulmane. Il aurait été correct de dire que certains quartiers de la ville le sont. C’est ce que déclare l’institut américain Gatestone, qui vient de publier un rapport affirmant qu’il existait bien en France des zones dans lesquelles les Français ne s’aventuraient pas et dans lesquelles la police elle-même ne faisait plus son travail. Ces zones ne sont pas dans Paris : elles sont simplement quelques kilomètres plus loin.
    D’ailleurs, mardi, le Premier ministre Manuel Valls a parlé d’« apartheid » en France : « Un apartheid territorial, social et ethnique s’est imposé à notre pays », a-t-il affirmé.
    Quelle différence finalement ? Une partie de la gauche a beau parler d’un mot malheureux du Premier ministre, le constat est bien là : certaines zones ont complètement échappé à la culture française, mais également à ses institutions.

    La différence entre les propos de Fox News et ceux de Manuel Valls, c’est que le second rejette la faute sur les Français !

    Source

    http://www.contre-info.com/la-difference-entre-fox-news-et-manuel-valls-cest-que-le-second-rejette-la-faute-sur-les-francais#more-36411

  • La réponse judiciaire ambigüe face à la menace terroriste

    (NOVOpress via le Bulletin de réinformation)
    L’arsenal juridique est actuellement déployé afin de faire face à une possible montée du terrorisme en France

    La réponse judiciaire française aux actes terroristes d’il y a 15 jours est précipitée. Manuel Valls contre l’avis de Christiane Taubira (photo), a demandé à l’Assemblée d’envisager le rétablissement du crime d’indignité nationale. Le 12 janvier dernier, la Garde des Sceaux recommandait quant à elle la plus grande rigueur contre les auteurs d’apologie du terrorisme ; elle a demandé aux juges de pratiquer la comparution immédiate à l’égard des prévenus. Or, la comparution immédiate est réservée en principe aux cas sans difficulté.

    Cette vieille dame qu’est la justice française, si lente, si précautionneuse semble donc avoir retrouvé sa prime jeunesse. Sur ces derniers quinze jours, plus d’une centaine de personnes ont été déférées, la plupart dans l’urgence, pour apologie du terrorisme, et 30 ont été condamnées à la prison ferme pour cette infraction — soit plus que sur ces vingt dernières années. Le syndicat de la Magistrature a protesté contre une utilisation abusive de la justice expéditive : l’apologie du terrorisme est une infraction mal définie, qui demande du discernement, et donc du temps.

    L’attentat à Charlie Hebdo semble signer l’échec de la réforme pénale promue par Christiane Taubira

    La Garde des Sceaux ne nous avait pas habitués à une telle fermeté. C’était elle qui, l’été dernier, avait instauré la contrainte pénale ; son but à terme avoué était de supprimer la prison pour les délinquants. Or, Amédy Coulibaly était le pur produit du laxisme judiciaire français : ce multi récidiviste avait été condamné au port du bracelet électronique. Chérif Kouachi était placé sous contrôle judiciaire, ce qui ne l’avait pas empêché d’aller s’entraîner au Yémen.

     

    La Garde des Sceaux veut apporter une réponse judiciaire forte au terrorisme, mais ne remet pas en cause sa politique pénale antérieure

    Selon sa circulaire, et son communiqué de presse, les valeurs menacées par les terroristes étaient des valeurs démocratiques. Elle choisit donc de protéger le « pacte républicain », en renforçant en priorité la lutte contre les discriminations : le racisme deviendra circonstance aggravante de toutes les infractions ; les diffamations raciales, antisémites et homophobes seront réprimées bien plus que toutes les autres.

    La seule manière que la Garde des Sceaux a trouvé de lutter contre le terrorisme, c’est de réprimer le racisme et l’homophobie. La plus grande permissivité contre les atteintes aux biens et aux personnes est de rigueur ; en revanche, les paroles racistes ou les apologies du terrorisme seront durement sanctionnées. On est de moins en moins poursuivis pour ses actes ; on l’est, de plus en plus, pour ses paroles…

    http://fr.novopress.info/181432/reponse-judiciaire-ambigue-face-menace-terroriste/

  • [Lu sur Le Net] De retour du djihad, il vit des allocations handicapé

     PARIS (via l’Observatoire des gaspillages)
    Dans l’édition du « Point » du 16 janvier, un article intitulé « L’histoire funeste des trois tueurs » brossait le portrait du « réseau des Buttes-Chaumont » dont faisaient partie les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, les auteurs des récents attentats de « Charlie Hebdo », de Montrouge et du supermarché casher de la Porte de Vincennes à Paris. L’article mentionne le cas d’un comparse, Mohamed el-Ayouni, qui s’était rendu en Irak en juillet 2004. Dans les combats de Falloujah, il avait perdu son bras et son œil gauches. De retour en France, il avait demandé une allocation handicapé… et l’avait obtenue des services sociaux.

    Ce n’est que grâce à une allusion au détour de la deuxième page de l’article (p.44) que l’on découvre que Mohamed el-Ayouni a bénéficié d’une allocation handicapé à son retour d’Irak alors que les services sociaux ne pouvaient ignorer dans quelles circonstances il avait perdu son œil et son bras gauches :

    Mohamed-el-Ayouni-p44

    Une lectrice, membre de Contribuables Associés, s’est émue de cette information et en a saisi le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine. Cette dernière ne détenait certes pas ce portefeuille en juillet 2004 (à l’époque, c’était l’UMP Philippe Douste-Blazy), mais ce sont ses services qui ont attribué cette allocation handicapé. Vous pouvez lire ci-dessous la lettre de notre membre, ou la télécharger en cliquant ici (nous avons occulté son identité et son adresse pour des raisons évidentes).

    Lettre-Marisol-Touraine-Mohamed-el-Ayouni

    Si, comme cette lectrice, et comme nous-mêmes, vous trouvez choquant que les services sociaux aient pu attribuer une allocation handicapé à un terroriste qui revenait d’Irak avec des mutilations liées à la guerre qui y sévissait, merci de partager cet article par courriel, sur Facebook et sur Twitter. Vous pouvez également écrire au ministre de la Santé afin qu’il fasse toute la lumière sur ce véritable scandale.

    http://fr.novopress.info/181436/lu-net-retour-du-djihad-il-vit-allocations-handicape/

  • Francis Cousin - Terrorisme, Système et Stratégie de la tension

    Extrait de l'émission de Méridien Zéro du 26 novembre 2012 dans laquelle PGL et Lieutenant Sturm interrogeaient le philosophe Francis Cousin, auteur de L'être contre l'avoir, au sujet de sa conception du terrorisme et de la stratégie de la tension.

    PGL – Vous avez écrit un nombre assez incalculable d'articles sous formes de publication de toutes formes. Et un des premiers ouvrages, qui n'est pas crédité à votre nom parce que vous pratiquez une forme d'impersonnalité active, est un ouvrage sorti en 2003, signé d'un certain Terror, que Emmanuel Ratier avait d'ailleurs recensé à l'époque dans sa lettre Faits et documents, s'intitulaitVéridique rapport sur les dernières nécessités de préservation et d'extension de la domination américaine sur le monde, sous-titré Du terrorisme et de l’État en leur contexte général ou comment Washington est à la genèse opérationnelle des attentats du 11 septembre 2001 et de tout ceux qui ont suivi dans le cadre d'une appropriation recherchée des ressources pétrolières mondiales et d'abord irakiennes, aux éditions Stanislav. C'est un titre et une formulation qui évoquait furieusement les écrits du situationniste italien Gian-Franco Sanguinetti qui avait écrit notamment Du Terrorisme et de l’État. Donc c'est un ouvrage, déjà, où vous rejoigniez les thèses et la sensibilité de notre ami italien Gabriele Adinolfi pour montrer qu'il y avait une sorte de stratégie de la tension mondiale qui était menée déjà depuis un certain temps par les élites oligarchiques, transnationales mais surtout américano-centrées, et que le 11 septembre était une vaste imposture. Pouvez-vous revenir sur ces questions-là, sur ce travail ?

    Francis Cousin – Une ligne de fracture radicale entre la philosophie de rupture et la philosophie de connivence, entre la pensée de l'authenticité et la pensée idéologique de toutes les falsifications passe notamment par le terrorisme. On pourra parler de l'immigration, on pourra parler de tas de sujets mais le terrorisme est une ligne de fracture. Le Capital organise des stratégies terroristes de diversion, de chaos systématiquement orchestré, afin de maintenir sa domination, à la fois pour empêcher l'émergence de lutte radicale et pour confisquer le regard du spectateur dans de fausses directions. Les attentats du 11 septembre, les attentats au moment de la stratégie de la tension, la mort d'Aldo Moro, l'attentat de la gare de Bologne. Tous les attentats... Ce qu'il faut comprendre c'est qu'il y a une matrice stratégique qui est substantielle. À l'époque de la totale domination du pouvoir de la marchandise sur le monde, hormis une bombinette que « moi » en tant que fou un mardi matin à 9h30 je vais mettre dans un escalier et qui peut venir de moi parce qu'elle n'aura pas d'intérêt et pas d'efficience, tout acte terroriste d'efficience réelle passe nécessairement par l'appareil d’État. Je me suis énormément intéressé aux mouvements anarchistes terroristes divers [du début du siècle dernier]. Si vous allez à la préfecture de police et que vous travaillez aux archives, vous savez que dès que trois anarchistes se réunissaient dans un grenier pour mettre en marche la bombinette Ravachol 1 ou la bombinette Ravachol 2, Clémenceau dans les deux jours était informé et avait un rapport. Donc si un État, dont les mécaniques de contrôle étaient encore relativement vétustes et artisanales, pouvait se permettre de faire, déjà, un acte de contrôle total sur ce qui était censé s'opposer à lui, on imagine bien qu'à l'âge technologique d'aujourd'hui... L'affaire Mérat par exemple est très intéressante, c'est une ligne de fracture qui montre là où est la révolution, là où est la contre-révolution. Tous ceux qui sont complices du système entérinent la thèse classique, c'est-à-dire la thèse de la DCRI, et tous ceux qui se posent quelques questions voient bien que Mérat ne pouvait par simple logique administrative et gestionnaire du quotidien être un autonome. Tout était programmé, tout était pensé, tout était ficelé. Et ce que les mouvements révolutionnaires radicaux des années 60-70 ont compris, dans la mouvance du situationnisme, de l'autonomie ouvrière et de toutes ses radicalités pratiques qui se sont mises en marche, c'est que l’État est le chef d'orchestre terroriste. Alors non pas par complotisme fou, mais parce qu'il y a une immanence de la marchandise. La marchandise dans sa phase actuelle de crise généralisée ne peut plus organiser son pouvoir despotique - sur les êtres et sur l'espace qu'elle contrôle - qu'à travers la manipulation chaotique.

    PGL – C'est ce qu'on peut retrouver dans le 1984 de Orwell entre autre, avec les guerres pseudo-fictives entre Estasia, Eurasia...

    FC – Ce qui est fantastique c'est qu'aujourd'hui, à l’apothéose du crétinisme universitaire et médiatique, tout le monde est orwellien. Mais tout le monde est orwellien pour ne pas l'être. Orwell a fait une critique radicale de l’État et du terrorisme. Dans 1984 il dit : « les bombes qui éclataient tous les jours à Londres étaient placées par l'appareil d’État pour contrôler la population ». En Italie dans les années 70 on avait des luttes de classe qui étaient extrêmement radicales. La gauche du Capital, les syndicats de la gauche du Capital, les partis de la gauche du Capital, étaient incapables de les contrôler, il y avait une autonomie ouvrière qui explosait, et dans le même temps l'OTAN avait besoin d'une restructuration impérialiste de la partie sud du continent européen. Donc la stratégie des Brigades rouges est très simple : vous avez quelques paumés qui circulent, et quelques paumés qui circulent c'est une manne infinie pour les services. Parce que n'oublions jamais qu'un service secret est un service de manipulation. S'il n'était pas un service de manipulation il ne s'appellerait pas service secret mais service public. Donc le service secret est secret parce qu'il manipule, parce que ce qu'il fait, il ne le dit pas, ce qu'il dit, il ne le fait pas.

    PGL – A cette époque on a vu une prise en charge des Brigades rouges, après la réclusion de Redatto Curcio...

    FC – À propos des Brigades Rouges, vous avez un très bon bouquin de Francesscini, l'un des fondateurs avec Curcio des Brigades Rouges, qui dit d'ailleurs : « un jour la réunion que nous avions, s'est faite dans le bureau de Branzio qui était membre de l'Otan ».

    PGL – À l'époque c'était Mario Moretti qui était sûrement l'un des infiltrés...

    FC – Donc, ce qu'il faut bien comprendre c'est que le fétichisme de la marchandise, le spectacle du faux qui est orchestré par le système aboutit à cette logique que Marx, que Debord ont compris et qui renvoie aux pré-socratiques : dans la sphère du pouvoir et de la mystification, tout ce qui est présenté comme vrai est faux, et tout ce qui est présenté comme faux est vrai. L'affaire Mérah, les attentats du 11 septembre etc., il y a la vérité officielle qui est la mystification du pouvoir en mouvement, et il y a la vérité réelle qui est à rebours de tous les dogmes. Mais le système quelque part l'avoue implicitement.

    PGL – On le voit avec l'Irak et ces histoires de centrales nucléaires à but militaire...

    FC – Bien sûr. Et le médiatisme spectaculaire, ces grandes émissions de vacuité absolue sont incapables de montrer à la télévision ou à la radio un débat contradictoire sur le 11 septembre, sur l'affaire Mérah, ou sur quoi que ce soit. C'est impossible. Il y a diabolisation. Vous avez Bigard qui avait fait des sketch qui étaient ce qu'ils étaient. Mais qui, quelque part, indiquaient, derrière l'aspect loufoque, l'aspect encore plus loufoque de la logique étatique. Il a été écrasé et étrillé.

    PGL – On se souvient aussi des personnalités du show business qui ont eu le malheur de montrer un peu de scepticisme - et pourtant cela n'allait pas très loin - sur ces questions là. Marion Cotillard qui avait aussi posé les mêmes questions sur le 11 septembre...

    FC – On mesure le faux à l'énergie que le système du fétichisme de la marchandise met en mouvement pour que ce faux reste sans discussion. L'ordre du système contemporain, c'est le faux sans discussion. Pas de discussion !

    PGL – C'est l'anathème, c'est la diabolisation. On est revenu presque à une religion révélée. C'est une sorte de blasphème en quelque sorte.

    FC – On est là dans des exemples de grandes stratégies mondiales. Mais on a aussi des éclopés individuels. On a Robert Boulin, on a François De Grossouvre. On a un jour comme cela, des gens qui disparaissent du monde des vivants parce que, bien qu'ils aient été au pouvoir, qui est une école de servilité, à un moment donné, ils ont eu une interrogation humaine, peut être trop innocente ou trop pure, et ils ont dit, ils ont vu, ce qu'il ne fallait pas qu'ils disent, ce qu'il ne fallait pas qu'ils voient. Et donc ils doivent disparaître.

    Maintenant, le problème est la critique du concept de désinformation. Marx l'avait déjà fait, les situationnistes l'ont fait, et ils convient d'aller au bout. Le concept de désinformation est insuffisant. Parce que le concept de désinformation nous donnerait à croire que le système matraque, que le système, par une technique de renversement, construit le faux. Or, le faux n'est pas une construction diabolique et complotiste d'états-major, petits, moyens ou grands. Le faux est la substance même du fétichisme de la marchandise. C'est une immanence. Alors bien évidemment, il y a des états-major dans les services qui organisent. Mais, il n'ont aucun pouvoir. Ils sont eux-mêmes dans la mystification du fétichisme. Ce ne sont pas les états-major qui organisent le fétichisme de la marchandise, c'est le fétichisme de la marchandise qui manipule et organise les états-major.

    Lieutenant Sturm – Concrètement pour nos auditeurs, des cas ? Sur cette organisation par le fétichisme de la marchandise du faux ?

    FC – Prenons par exemple, la [première guerre du golfe], et le moment où la fameuse ambassadrice américaine, qui a été liquidée ultérieurement dans un accident de voiture magique, laisse entendre à Saddam Hussein que, s'il va vers la zone koweïtienne - compte tenu des dettes koweïtienne – personne ne bougera...

    LS – On va même jusqu'à lui reconnaître que c'est la 19eme province de l'Irak !

    FC – ...si on a un regard étroit, et que le champ de vision est restreint, on peut se dire que : de cette première rencontre avec l'ambassadrice américaine, bien évidemment gérée par la CIA, par le NSA, et par l'appareil d'état, il y a une manipulation construite. Alors effectivement, il y a une manipulation construite mais qui n'est qu'un effet. Cette manipulation construite n'est qu'un effet parce qu'elle est prise dans la grande crise générale du système de la valorisation capitaliste. Les américains ont besoin de redéfinir tout l'espace euro-asiatique avec tout le problème des hydrocarbures. Il y a donc une logique immanente à la crise du Capital qui fait que compagnies pétrolières, services, sont tous dans un mouvement impersonnel « qui conduit à ». Et c'est d'ailleurs pour cela que Marx explique très bien qu'aujourd'hui il n'y a plus de bourgeoisie. Tous les couillons gauchistes qui vous disent : « La bourgeoisie ! La bourgeoisie ! La bourgeoisie ! », ils n'ont pas lu Marx. Marx explique très bien qu'au moment de la domination réelle de la marchandise qui se meten mouvement, la bourgeoisie est su pplantée, dirigée et annihilée par la classe capitaliste. La bourgeoisie, c'était des gens qui étaient propriétaires et qui géraient dans une phase intermédiaire les débuts de la marchandise.

    PGL – Aujourd'hui on est au centre de l'hyper-classe en quelque sorte, pour reprendre ce terme-là...

    FC – Au moment de la domination réelle de la marchandise Marx dit, une classe capitaliste salariée, anonyme, nomade, se met en mouvement et elle ne gère pas le Capital. C'est le Capital qui la gère. Vous voyez bien que les plus grands patrons du jour au lendemain sont débarqués. Ils ont un pouvoir à un moment donné mais il ne faut pas confondre la réalité du pouvoir de la marchandise avec la schizophrénie narcissique des mecs qui un jour dans un état-major regarde le pouvoir qu'ils exercent sur le monde en croyant que c'est eux qu'ils l'exercent. Il y a donc un système immanent qui organise le système de la marchandise et qui organise les campagnes terroristes. Les campagnes terroristes sont des réponses à la crise.                                                              

    Transcription : Aymeric

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2015/01/18/francis-cousin-terrorisme-systeme-et-strategie-de-la-tension-5536788.html

  • Terrorisme, violences: sont ils à la hauteur ?

    La tentative, théâtralisée, faite hier soir par le très démonétisé  Nicolas Sarkozy, invité du jt de France 2, de s’extraire du troupeau UMPS, de s’abstraire de ses fautes lourdes et de ses erreurs dramatiques, en reprenant certains propos développés notamment par nous sur ce blogue, peut-elle encore être audible ?  Nous le saurons bientôt comme nous constaterons aussi l’efficacité du  mot d’ordre, relayé avec un bel ensemble orwellien, par la plupart des journalistes, analystes, spécialistes, éditorialistes, des grands médias. Ces derniers martèlent ainsi que le FN se serait pris les pieds dans le tapis en apparaissant comme en retrait de la grande démonstration d’unité nationale qui a suivi les attentats des 7 et 9 janvier. Dire cela c’est insulter l’intelligence de nos compatriotes. C’est surtout oublier (volontairement) deux choses que les Français, même  réputés comme ayant « la mémoire courte », ont bien présent à l’esprit. D’abord que le FN a été interdit de manifestation à Paris. Et surtout qu’il aurait été incohérent pour l’ opposition nationale, qui a eu le grand tort aux yeux de ses adversaires d’avoir vu juste, de mêler sans objection  sa voix au concert hypocrite des pompiers-pyromanes du Système. Beaucoup de nos compatriotes l’ont compris et cela apparaîtra encore plus clairement quand le nuage de sidération qui s’est abattu sur le pays aura achevé de se dissiper…

     Un retour au réel redouté par une gauche au pouvoir exsangue mais aussi par les « humanistes » de droite. Président du Sénat et de l’amicale gaulliste au sein de cet auguste établissement, Gérard Larcher distribuait mardi sur l’antenne d’Europe 1 bons et mauvais points. «L’exécutif a été à la hauteur de la situation » (de la crise terroriste, NDLR). «François Hollande a assumé la fonction de président de la République. Et pour moi, en tant que Gaulliste (sic), c’est ça l’essentiel ». « Les institutions de la République ont été à la hauteur. L’opposition aussi a été responsable. Et il n’est pas impossible que Marine Le Pen soit troisième en 2017. Le FN ne peut pas profiter de cette situation, en tout cas il n’a pas été à la hauteur en temps que parti ».

     Un jugement militant qui ne surprendra pas dans la bouche de M. Larcher,  lui qui a déclaré qu’il voterait sans état d’âme  PS pour faire barrage au FN. Un homme qui appartient à ce courant défini par Denis Tillinac,  qui soutient «  le projet d’une droite modérée et d’un centre unis sous une même bannière libérale, européenne, accommodante avec la modernité sociétale et qui idéalement s’étirerait de Juppé à Bayrou en passant par Raffarin, Larcher, NKM, Le Maire, Pécresse, Baroin, Chatel et les orphelins de Borloo.. » Un projet, « une droite cool, bobo (qui)  peut faire monter le FN jusqu’à 40%»   pronostiquait-il il ya trois ans…

     Ce même ventre mou de centre-droit qui exhorte les Français à ne pas faire d’amalgame entre la politique d’immigration à haut débit initiée depuis le décret autorisant le  regroupement  familial, signé par MM. Giscard, Chirac et Poniatowski, et la manifestation de ses effets pervers, extrêmement problématiques,  dans toute une série de domaines.

     Ex directeur du Renseignement de la DGSE,  Alain Juillet le rappelait le 19 janvier sur le blogue Supersonique de Vincent Lamigeon, hébergé sur le site du magazine Challenges. « Par idéologie, on a laissé s’installer le communautarisme en France, à partir du moment où les constructeurs d’automobiles se sont mis à recruter de la main d’œuvre moins chère au Maghreb, en cantonnant ces nouveaux arrivants dans les cités quand le feu vert au regroupement familial a été donné. Le processus d’intégration, qui était permanent en France, s’est alors arrêté. Il faut casser le communautarisme, les zones de non-droit et ramener ces populations à la France ».

     Considéré par Michel Houellebecq comme l’un des grands talents  de demain, Laurent Obertone auteur de « La France Orange Mécanique », se moquait il y a quelques mois  sur Boulevard Voltaire  des Tartufe et autres  adeptes d’un angélisme suicidaire : « La criminalité ne dit absolument rien de notre société, c’est évident. En 1950, on ne brûlait pas de voitures pour fêter le réveillon. En 1950, on ne tabassait par les gens qui n’avaient pas de cigarette. En 1950, on ne violait pas collectivement les adolescentes en fugue. Mais tout ça ne veut rien dire, on ne va tout de même pas commencer à analyser les choses, à se servir de faits pour poser un diagnostic, ce serait empirique, tout à fait contre-utopiste. La criminalité s’est officiellement multipliée par 7 depuis le laxisme judiciaire et l’immigration massive, c’est le cas dans tous les pays d’Europe, mais tout ça relève du hasard le plus total. Allez, je le dis pour vous : faut pas généraliser .  Padamalgam… ».

    Il faut savoir, certes, raison garder et nous voulons (aimerions) croire le ministre de la Défense , Jean-Yves le Drian, quand , encore ce matin sur France Inter , il nous explique que la présence d’anciens militaires français dans les rangs des  brigades internationales islamistes sévissant en Irak et en Syrie, sont des cas excessivement « rares » et marginaux.

     Nous savons cependant que l’armée elle aussi n’est pas épargnée par les tensions générées par la montée en puissance du communautarisme musulman, du fait même de son recrutement.  Et dire cela ce n’est pas  remettre en cause la loyauté et le patriotisme irréprochables de beaucoup  de soldats français  issus de l’immigration.

     D’après le journal L’opinion, ces anciens soldats français présents dans les rangs de l’Etat Islamique (EI) ou de groupes apparentés,  seraient une dizaine tout au plus. Un ancien membre des forces spéciales serait avec eux, un autre dirigerait un dizaine de miliciens islamistes de nationalité française  formés par se soins au métier des armes, dans la région de Deir Ezzor (nord-est de la Syrie).

     Le général Vincent Desportes,  ancien directeur de l’École de guerre, professeur associé à Sciences-Po, connu pour son franc-parler et notamment pour avoir  vivement critiqué la paupérisation de notre  outil militaire,  a été interrogé sur ce sujet brûlant sur le site de BFM TV. « Ce sont peut-être dit-il,  des djihadistes qui avaient ce projet là avant de rentrer dans l’armée, qui sont rentrés dans l’armée pour être formés ». « C’est tout à fait possible. Ils représentent un certain danger, car ce sont des soldats qui connaissent le maniement des armes et des explosifs, et qui sont beaucoup plus dangereux que des jeunes qui partiraient sans aucune formation ».

     « D’autres soldats, plus jeunes, indique encore le site de BFM, combattraient également au sein de l’EI, notamment d’anciens membres de la Légion étrangère ou des parachutistes. Certains n’hésitent pas à s’afficher dans des vidéos de propagande postées par l’organisation terroriste sur Internet ».

     Rappelons, pour aller dans le sens du général Desportes, que les groupuscules  et mouvements d’extrême gauche (la LCR en France par exemple)  incitaient dans les années 70 leurs militants à faire leur service militaires dans des unités d’élites. Il s’agissait d’acquérir aux frais de « l’Etat bourgeois » à abattre, une formation gratuite et efficace. Il ne serait pas étonnant,  note Bruno Gollnisch, que des terroristes islamistes soient animés par la même logique.

     Cette potentielle perméabilité de certaines recrues à l’idéologie fondamentaliste, cette possible infiltration des armées, est en tout cas un sujet de préoccupation supplémentaire pour nos services de renseignement et antiterroriste. Il s’inscrit dans le cadre d’une inquiétude, plus générale, sur notre capacité opérationnelle à faire face aux menaces qui pèsent plus que jamais sur notre nation.  

     Jacques Bordes citait dernièrement sur son blogue l’éditorial de Guillaume Belan, dans un récent  numéro (2436)  d’Air & Cosmos : «Jamais elle (la France, NDLR) n’a eu une armée si réduite pour faire autant (…). L’exercice atteint ses limites. Les armées sont sous haute pression. Sursollicitées, elles arrivent en limite de régénération. Cela veut dire qu’elles ne pourront bientôt plus être capables de se préparer pour demain. De renouveler leur potentiel. Cela veut dire que l’outil de Défense français, bientôt, sera moins performant dans un monde dans un monde plus dangereux ».

     Un constat que nous partageons, d’autant que nous ne sommes pas forcés de croire Manuel Valls quand il  indique que notre pays est confronté sur son territoire à la menace que ferait courir seulement 3000 individus susceptibles de d’œuvrer, de  passer à l’acte dans le cadre du djihadisme. Même dans ce cas de figure,  et sachant qu’il faut entre 25 et 30 fonctionnaires pour surveiller H 24  un terroriste potentiel, cela nécessiterait de consacrer à leur surveillance un effectif d’environ  75 000 personnes…

    http://gollnisch.com/2015/01/22/terrorisme-violences-sont-ils-a-la-hauteur/

  • Il faut savoir désigner l'ennemi

    Une situation nouvelle est apparue. Elle se dégage dès maintenant à quelques jours des attentats ignobles de Paris, et plus encore après l'immense et pacifique rassemblement du 11 janvier.

    Il existe bien des manières l'envisager.

    En ce 20 janvier, tout ce qui se dit ou prétend se mesurer dans l'opinion publique, en terme des cotes de popularité par exemple, doit être tenu pour essentiellement mouvant. La situation évoluera encore, bien entendu.

    Nous sommes en guerre. Certes puisque les autorités publiques enregistrent cet état de choses.

    Or, nous savons, depuis Thucydide, que "la guerre ne se développe jamais selon un plan arrêté."

    J'ai pu noter diverses analyses, arrêtées, elles, au 19 janvier. On pourrait les juger, en apparence, divergentes parmi les gens dont j'estime le point de vue. Chacun apporte son lot de réflexions.

    Parmi toutes les opinions pertinentes entendues, l'une m'a particulièrement frappé. Elle va à contre-courant : sans approuver le moins du monde la dimension sanglante des crimes commis dans les bureaux de Charlie Hebdo au ailleurs, certains se refusent à gérer en quoi que ce soit la confrontation pourtant évidente du monde occidental, dont nous dépendons, et ce qu'on appelle en France "l'islamisme radical". (1)⇓

    Certains esprits tordus veulent à tout prix nous convaincre que cet ennemi n'aurait absolument "rien à voir" avec ce dont il se réclame lui-même. Et pour mieux le prouver, ils voudraient que l'on construise aux frais de l'État les lieux de culte qui n'existaient pas en 1905, tout simplement parce que cette prédication ne se connaissait aucun adepte, à la même époque, en France métropolitaine.

    Plus grave, au discours, fort applaudi, du chef du gouvernement le 13 janvier à l'Assemblée nationale, ont succédé des interventions beaucoup plus incertaines du chef de l'État. Certes, on conviendra qu'il peut advenir que même ce personnage dise la vérité. Une fois de plus, cependant, lors de son discours à l'institut du Monde arabe il a montré le défaut de sa cuirasse. Ce 15 janvier, en effet, accompagné de la si décorative Mme Pellerin, M. Hollande était accueilli par Jack Lang en personne, aujourd'hui président de cet organisme parisien copartagé par 22 états du proche orient. Il s'agissait pour lui d'ouvrir en vedette américaine un forum consacré au "Renouveau du monde arabe". Et on a entendu les mêmes rengaines : "refuser les amalgames et les confusions". Elles étaient assorties des mêmes menaces : "l’ordre républicain doit être exercé fermement face à ceux qui s’en prennent à tous les lieux de culte." Bigre. On y répétait aussi que "les conflits du Moyen-Orient n’ont pas leur place ici", – et pourtant ils ne se privent pas impunément de la prendre – sans oublier le mot d'ordre "l’islamisme radical n’a rien à voir avec l’islam".

    Ça vient d'où alors ? Des excès de la démocratie chrétienne peut-être ?

    Le discours présidentiel est retombé ces jours derniers dans l'hérésie majeure, celle qui consiste, pour un gouvernant, non seulement à ne pas désigner l'ennemi, mais bien plus à refuser de le nommer. Car cette désignation peut être considérée comme la tâche régalienne essentielle. Tel est même son "but spécifique". (2)⇓

    Le "terrorisme", comme la finance dénoncée au Bourget en 2012 dans une rhétorique similaire, pas plus que le vague et confus "totalitarisme", cela ne désigne personne. Le général Malik, théoricien pakistanais de cette méthode de guerre, en fait l'arme par excellence de son pays en conflit permanent dirigé contre l'Inde. Nous ignorons ce qu'en pense le président de la république, nous ignorerons longtemps encore, je le crains, s'il en pense même quelque chose.

    Quand leurs dirigeants défaillent il revient aux citoyens de prendre une partie de leur destin en main, et pour commencer, de saisir au moins la nature des périls auxquels le pays se trouve confronté.

    Il faut savoir désigner l'ennemi, mais M. Hollande ne le sait pas...

    JG Malliarakis  http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1.  cf. discours de Manuel Valls à l'Assemblée nationale. À noter que les spécialistes américains parlent plutôt d'islam "politique" pour le distinguer de l'aspect purement "religieux". Cette distinction préempte l'hypothèse que la pensée musulmane s'apprête à construire au XIVe siècle de l'Hégire quelque chose qui ressemblerait à la séparation du spirituel et du temporel théorisée dans le monde catholique au XIIIe siècle de l'ère chrétienne par saint Thomas d'Aquin (1225-1274). 
    2.  cf. "Qu'est-ce que la Politique" par Julien Freund, Sirey 1965, coll. Points/Politique n°21, Seuil 1967.