Le Figaro magazine de ce week-end consacre un dossier aux chrétiens face à l'islam. Extraits de l'introduction signée par Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia :
"Noël, fête de la joie, peut avoir pour certains un goût de larmes: de par le monde, 200 millions de fidèles du Christ ne sont pas entièrement libres de manifester leur foi.
Ce rejet, parfois violent, voire mortel, revêt souvent la forme banalisée d'un ostracisme ordinaire. Mais ce visage insidieux de l'intolérance tue, lui aussi, à petit feu, comme le montre la saignée dont sont victimes les chrétiens de Terre Sainte. Jean-Paul II et Benoît XVI ont souvent exprimé leur préoccupation à ce sujet. A son tour, le pape François ne cesse d'alerter sur la menace qui plane sur le berceau historique du christianisme. Lundi dernier, sur son compte Twitter, le souverain pontife lançait le message suivant: «Ne nous résignons pas à penser à un Moyen-Orient sans les chrétiens. Prions chaque jour pour la paix!» (...)
En opérant la synthèse des informations fournies par l'Aide à l'Eglise en détresse et par Portes ouvertes, il ressort que 75 % des cas de persécution religieuse dans le monde concernent les chrétiens, dont la situation se détériore gravement en de nombreux endroits. Le Mali, le Cameroun, la République centrafricaine, l'Ethiopie ou la Syrie, non signalés sur notre carte de 2010, figurent ainsi sur notre atlas 2013, tandis que certains pays sont montés d'un cran dans le danger pour les chrétiens, passant en zone rouge, notamment le Nigeria, la Libye, l'Egypte, le Soudan, l'Irak, le Pakistan ou l'Inde. Les victimes, en l'occurrence, appartiennent aux différentes confessions chrétiennes. C'est ce que le pape François, dans une interview recueillie le 15 décembre par le quotidien italien La Stampa, appelait «l'œcuménisme du sang»: «Dans certains pays, on tue les chrétiens parce qu'ils portent une croix ou possèdent une Bible, et on ne leur demande pas avant de les tuer s'ils sont anglicans, luthériens, catholiques ou orthodoxes.»
En Chine, en Corée du Nord, au Vietnam, c'est toujours au nom du matérialisme athée, qui reste la doctrine officielle du parti communiste au pouvoir, que la religion chrétienne est poursuivie. Mais la source principale de l'antichristianisme, du point de vue du nombre de pays touchés et du taux de progression du phénomène, provient, comme le prouve notre carte, de l'Islam politique ou du fondamentalisme musulman. Attention, pour autant, à ne pas verser dans la caricature de l'opposition entre l'Occident chrétien-alors que l'Occident, précisément, n'est souvent plus chrétien et l'Islam, dès lors que la religion musulmane s'étend, du Maghreb à l'Indonésie, sur des Etats et des aires culturelles différents, dont les intérêts ne convergent pas forcément. Mais un trait commun caractérise les Etats à majorité islamique: à de rares exceptions près, dans ces pays, ce sont uniquement ceux qui professent la religion dominante qui disposent des droits complets de la citoyenneté. Les habitants qui appartiennent aux confessions minoritaires sont au mieux tolérés, au pire regardés comme un danger pour la cohésion sociale, et comme tels, deviennent vite suspects.
Le 27 novembre dernier, à Paris, l'AED organisait un colloque sur le thème: «Nouvelles guerres froides, incidences sur les chrétiens». Analysant trois axes de tension-la relation Russie-Etats-Unis, la relation Chine-Etats-Unis, la relation Arabie saoudite-Iran -, les intervenants soulignaient que la fin du monde unipolaire dominé par les États-Unis, fin marquée par le grand retour de la Russie sur la scène internationale, modifiait la donne pour les chrétiens, comme on l'a vu en Syrie: dans ce pays, le conflit civil qui oppose les sunnites aux chiites reflète l'antagonisme entre l'Arabie saoudite et l'Iran, un affrontement dans lequel la Russie joue son jeu.
Au Moyen-Orient, où les religions ont toujours été mêlées, beaucoup de chrétiens regrettent de voir se dégrader l'équilibre de la coexistence. A cet égard, l'Eglise catholique sait qu'elle dispose d'une autorité que ni les protestants ni les orthodoxes ne détiennent -bien que la crise syrienne ait vu le patriarche de Moscou prendre position -, parce qu'elle s'exprime d'une seule voix qui se situe à Rome. Mais si le pape tonne pour défendre les chrétiens persécutés, l'effet est à double tranchant. En dénonçant, le souverain pontife met en lumière, mais il expose tout autant à des représailles, qui peuvent localement se révéler encore plus violentes.
Benoît XVI a payé cher ce prix de la vérité avec l'islam. De ce point de vue, son pontificat est une triste parabole des limites de l'exercice, mais l'Eglise catholique sait la force de la persévérance. François, son successeur, en a tiré la leçon, mais il ne peut pas non plus se taire. En neuf mois de pontificat, son discours s'est d'ailleurs charpenté. D'une main franchement tendue, au début, vers l'islam, le pape actuel est passé à des mots plus exigeants: du monde musulman, il attend-dans la ligne de Benoît XVI, qui avait organisé un synode pour le Moyen-Orient, à cette fin, en 2010-la «réciprocité» pour la liberté religieuse. Aux yeux du Saint-Siège, les chrétiens établis dans des pays à majorité musulmane doivent ainsi bénéficier de la liberté dont profitent les musulmans installés en Occident… (...)
Dans un livre où il met en exergue «vingt raisons d'espérer» (3), Marc Fromager, le directeur de l'AED en France, évoque une autre réalité sur laquelle règne un lourd silence: les conversions de musulmans au christianisme. «Un cheikh s'alarmait récemment, observe-t-il, du fait qu'en Afrique, il y avait six millions de musulmans qui se convertissaient au christianisme chaque année». Comme quoi, rien n'est jamais écrit d'avance."
Louise Tudy
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international - Page 1145
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Chrétiens persécutés : "Noël, fête de la joie, peut avoir un goût de larmes"
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Noël en Syrie : "La politique étrangère de la France est vécue comme une trahison"
Quelques nouvelles de l'expédition de 21 Français en Syrie, partis passer Noël sur place avec 4 tonnes de jouets et de vêtements pour la population :
"Le projet humanitaire de Noël en Syrie a rapidement trouvé sons sens sur place. Chaque distribution de cadeaux, chaque moment partagé avec des Syriens, des ministres aux simples Syriens, nous prouve combien la politique étrangère de la France est vécue comme une trahison à Damas. Trahison pour cette mère qui nous montre la photo de sa fille de sept ans tuée par les rebelles, trahison pour ces prêtres qui nous confient les plus de 300 martyrs de l’Eglise catholique melkite, trahison pour ces soldats loyalistes qui voient la France au chevet des intérêts américains et saoudiens, trahison pour les rescapés de Maaloula ou ses réfugiés qui expliquent les comportements barbares des djihadistes heureux de décapiter et violer quand ils entrent dans les villages chrétiens.
Une journaliste qui m’interrogeait hier m’interpellait sur le fait que des armes financées par la France aient pu servir à tirer au mortier sur le lycée français de Damas, j’espère que nos lecteurs du Quai d’Orsay sauront trouver la réponse adéquate à cette interrogation légitime. (...)
Je veux aussi vous dire que les informations que nous avons font vraiment de Sydnaya la prochaine cible privilégiée des rebelles, je vous demande de prier pour cette ville, historique et symbolique pour les chrétiens d’Orient. Je vous le demande car elle sera sans doute attaquée par les armes et les hommes qui servent à ceux qui sont aujourd’hui à la tête de notre Etat. Je vous demande de prier pour que les Syriens sachent reconnaître dans les plus de 2000 cadeaux de Noël en Syrie, le vrai signe de l’amitié historique entre nos deux peuples."
Lettre complète à lire sur Nouvel Arbitre.
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Poutine a-t-il tout compris ?
La Russie prône la révolution conservatrice contre les déchéances
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
L’homme qui vénère Staline et le général Denikine, qui se veut l’héritier d’une certaine grandeur soviétique se pose aussi en rempart de la tradition européenne. La Russie, dans un monde instable, doit être un rempart à l’hégémonie américaine et garantir les valeurs traditionnelles face à la déchéance du monde occidental. Toute la politique de Poutine tient en une phrase qui le désigne pour le mondialisme comme l’homme à abattre.
La troisième Rome est de retour
« Le monde devient de plus en plus contradictoire et agité. Dans ces conditions, c’est la responsabilité historique de la Russie qui se renforce », a déclaré M. Poutine lors de son adresse à la nation dans une salle d’apparat du Kremlin. Il s’agit de la responsabilité d’un « garant clé de la stabilité globale et régionale, et d’un État qui défend avec constance ses valeurs », a-t-il ajouté. « Nous ne prétendons pas à l’appellation de superpuissance, si on entend par là une ambition d’hégémonie mondiale ou régionale, nous ne nous attaquons aux intérêts de personne, n’imposons à personne notre parrainage, et ne faisons la leçon à personne », a déclaré M. Poutine, dans une allusion claire aux États-Unis. « Mais nous nous efforcerons d’être des leaders », a-t-il ajouté. Poutine, au pouvoir depuis plus de 13 ans et dont l’emprise sur le pays n’a cessé de s’affirmer, a aussi souligné sa détermination à faire aboutir le projet d’union économique eurasiatique de pays issus de l’ex-URSS, dans laquelle la Russie invite avec insistance l’Ukraine. Cette zone renforcée de libre-échange, qui se veut l'alternative à l'Est de l'accord d'association proposé par Bruxelles, regroupe aujourd'hui la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et demain, l'Arménie, voire le Kirghizstan.
M. Poutine a enfin présenté son pays comme la dernière place forte du « conservatisme », notamment dans la conception de la famille par rapport à une déchéance morale supposée du monde occidental. Il a prôné « la défense des valeurs traditionnelles qui constituent depuis des millénaires la base morale et spirituelle de la civilisation de chaque peuple ». Poutine incarne donc une sorte de révolution conservatrice face à la subversion politique et morale que veut imposer l’occident atlantique. «On procède aujourd’hui dans de nombreux pays à une réévaluation des normes morales», a déclaré M. Poutine. Mais la Russie refuse «la soi-disant tolérance, stérile, qui ne fait pas de différence entre les sexes», a-t-il ajouté. La Russie a été vivement critiquée en Occident après la promulgation en juin dernier par le président Poutine d’une loi punissant la «propagande» homosexuelle devant mineurs, un texte dénoncé par des défenseurs des droits de l’homme qui le jugent potentiellement discriminatoire.
La Russie avait auparavant réagi avec vigueur à la légalisation du mariage homosexuel dans plusieurs pays dont la France. « On exige de la société, aussi étrange que cela puisse paraître, qu’elle mette sur le même plan le bien et le mal», a encore déclaré M. Poutine. La Russie a, en la matière, «un point de vue conservateur, mais le conservatisme a pour but d’empêcher un mouvement en arrière et vers le bas, dans le chaos des ténèbres», a-t-il conclu, citant le philosophe orthodoxe Nicolas Berdiaev, qui avait été expulsé de Russie après la révolution de 1917. Voila un langage clair et qui explique tout.
S'agissant de l'Ukraine, Moscou «n'impose rien à personne», a déclaré le président russe. «Si nos amis [ukrainiens] le souhaitent, nous sommes prêts à poursuivre le travail», a-t-il simplement ajouté. Contre toute évidence, Moscou prétend que, même sans l'adhésion de Kiev, un pays de 46 millions d'habitants considéré comme le berceau spirituel de la Russie, son union douanière resterait suffisamment «puissante». Et dément avoir exercé toute «pression» sur les industriels ukrainiens. C’est moins convaincant.
En revanche il faut le croire quand il conclut : «Personne ne doit avoir d’illusions sur la possibilité d’obtenir la supériorité militaire sur la Russie. Nous ne l’accepterons jamais», a déclaré M. Poutine, rappelant avoir lancé un programme de réarmement du pays «sans précédent».
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2013/12/18/temp-37422a257d0f2fe49cc4809d9b4f12be-5249748.html -
Pourquoi l’Occident adore Mandela ? L’icônisation et la sanctification d’un conciliateur et pacificateur utile
L’unanimisme est suspect. Statufié de son vivant, l’homme politique Mandela fut et reste toujours très utile aux puissants et aux puissances d’Occident depuis les années 1990. Ceci explique son Prix Nobel de la Paix –prix bien décrépit et discrédité on le sait- décerné en 1993. Les propos répétés à l’occasion de son décès par les médias et les dirigeants occidentaux, comme incantations universelles, disent, ressassent, répètent que ce fut l’homme de la paix, de la réconciliation et du pardon. Un prêt-à-penser, un vaccin anti-1789, un kit idéologique en papier cadeau faisant fonction d’antidote définitif contre cette fâcheuse tendance des peuples opprimés, des classes sociales opprimées, des gueux de partout dans notre planète, à résister et essayer de s’émanciper y compris violemment, à lutter avec touts les moyens possibles, à se battre radicalement, à se révolter et à faire des révolutions pour tourner pour de vrai les pages et périodes sombres de l’histoire, de leur histoire.
Le dernier Mandela, non-violent, pacifique, conciliateur, indulgent et « pardonneur », amnistiant les oppresseurs, les bourreaux et les criminels, est proposé comme une voie unique à suivre, la voie par excellence, en réalité comme un antidote idéologique contre les luttes de libération nationale et les luttes des classes opprimées, où ceux d’en bas se rebiffent, en concrétisant des processus qui ne sont pas des dîners de gala. Le message des puissants du monde, du monde occidental tout au moins, est subliminal. Résignez-vous, patientez, acceptez l’ordre injuste du monde, ordre « naturel » et si par hasard vous gagnez une guerre sociale, si vous réussissez une révolution émancipatrice, si vous menez à son terme une guerre de libération nationale faites comme Mandela, épargnez-nous, pardonnez-nous, décrétez l’amnistie au nom de la paix et de la réconciliation. Pour l’heure nous restons impitoyables, nos guerres –économiques et sociales contre les dominés à l’intérieur des frontières ou internationales, colonialistes, néocolonialistes, impérialistes, de caractère économique ou militaire à l’extérieur de nos frontières- sont sans quartier mais que voulez vous, c’est plus fort que nous. Pour les classes et castes dominantes, pour les pays impérialistes, colonisateurs et néo colonisateurs, la pensée Mandela est une police d’assurance pour survivre et même reprendre le pouvoir en cas de défaite.
Les prises de position de Mandela sur le devenir du monde restaient sans trop d’incidence sur le cours des choses, et sans coûts personnels ni trop de risques pour lui. Il aurait pu par contre influencer profondément le devenir de son pays dans les années 1980-90 pour obtenir une transformation radicale, de fond en comble, mais il ne le fit pas, en agissant par contre de sorte que l’appareil économique de l’apartheid réussisse à survivre entièrement ou presque et que les criminels de ce système abominable soient amnistiés, pardonnés.
Béatification et canonisation de son vivant
Avant Mandela rien, pendant Mandela ce seul soleil brillait, après Mandela ce serait l’angoisse et peut-être le chaos ! Cette vision des choses, cet imaginaire construit patiemment, imaginaire ahistorique, déraciné des réalités sociales, des réalités concrètes, d’une Histoire complète et complexe, a et eut une utilité, une finalité bien concrète mais pas toujours facile à déceler. Au-delà des desseins, ambitions et projets personnels du personnage Mandela, une dialectique fut alimentée des deux côtés par lui-même et par ses ennemis et geôliers. Mandela n’était pas bien sûr exempt d’ambitions personnelles et dès le milieu des années 1980 les tenants de l’Etat d’apartheid qui le choisirent comme interlocuteur privilégié et quasiment unique surent alimenter le mythe de sa personne et flatter l’homme, sa personne physique. Leur pari ne fut pas erroné, ne fut pas vain. Mandela prit la tête d’une transition politique où les racistes et ségrégationnistes sud-africains eurent une sortie honorable, en bon ordre mais de la scène visible seulement, avec la fin de leur modèle politique, de leur abomination de modèle. Ce fut une fausse sortie, un faux départ car ils choisirent seulement de se faire plus discrets voire très discrets, de passer à une semi pénombre pour mieux conserver le cœur du pouvoir, à savoir l’appareil, la machine économique, le vrai pouvoir et garder aussi toujours le contrôle presque direct de l’armée et des polices. La médiation politique fut laissé fondamentalement aux autochtones africains, qui devinrent gestionnaires, fondés de pouvoir, fusibles bien visibles garants de l’ordre social et de la pérennité du système économique toujours dans les mains des Blancs, dominé par eux.
Le culte de la personnalité et le mythe de l’homme providentiel restent des dérives de du politique que les medias et les intellectuels d’Occident décrient s’agissant des pays et des régimes combattus, désignés comme ennemis ou rivaux détestés à l’Est, en Orient ou au Sud. Dérives, et que cela soit dit au passage, qu’ils ne dénoncent guère ou pas du tout dans ses propres rangs s’agissant de ses rois, princes, monarques et caudillos modernes, y compris ceux des régimes « républicains ». Par contre s’agissant de Mandela le culte de la personnalité ne fut pas, ne l’est absolument pas, critiqué ni même repéré ou soupçonné. La force du mythe est énorme. La mystification construite patiemment est trop puissante.
Personnage humain –licence de pléonasme à la main- avec ses vertus et ses défauts, Mandela ne fut guère présenté, tout au moins en dehors des frontières de l’Afrique du Sud, comme un personnage complexe et contrasté, avec ses zones de lumière mais aussi ses zones d’ombre par ses thuriféraires sud-africains et les médias du monde occidental. Les médias occidentaux essayaient de se racheter une image de probité en misant sur l’amnésie collective après des décennies de mépris et d’intoxication médiatique qu’ils avaient organisé contre les combattants anti-apartheid sud-africains. La radicalité atteinte par Mandela, son intransigeance de la fin des années 1950 et début des années 1960 s’estompa après plus de deux décennies de prison. Il devint ensuite, fatigué, vieilli, amoindri et malade, l’homme des dialogues personnels avec l’Etat de l’apartheid, des compromis et compromissions, fini par ne revendiquer en synthèse que le droit de vote des Noirs et l’abolition de l’appareil, de l’édifice législatif ségrégationniste. Enfonçant des portes déjà grandes ouvertes.
La démocratie formelle, la fiction démocratique, pas moins mais fondamentalement pas plus pour clore une période très sombre de l’histoire de cette partie de l’extrême méridional de l’Afrique, de l’Azanie. Une période trop longue et meurtrière qui ne survécut que grâce à la grand cruauté des colons européens racistes et aux complicités et lâchetés de l’Occident blanc et de ses sous-fifres qui soutirent ce terrible système colonial, cette abomination contemporaine, presque jusqu’à l’avant-veille de sa chute. Ce minimalisme « mandeliste » donna le résultat que l’on connaît à présent, à savoir un pays très clivé, très polarisé socialement et économiquement, champion mondial de l’inégalité, avec une énorme violence social, un système économique intracolonial, crypto-ségrégationniste, fondamentalement inchangé. La colonialité interne dans ce pays, dans cette partie du monde, reste inchangée et elle est toujours le pilier de l’ordre toujours en vigueur. Les classes dominantes sud-africaines à présent sont, comme en Amérique latine ou aux USA, héritières et petites-filles directes des colons envahisseurs, conquérants spoliateurs, créolisés entre temps, ayant rompu les amarres avec les métropoles coloniales pour essayer de pérenniser une colonialité interne et ayant accepté un aggiornamento.
Mandela fut cependant exigent et radical dans ses prises de position sur la politique internationale, critiquant voire conspuant parfois les USA et Israël. Cette dualité nous rappelle la schizophrénie mexicaine en vigueur pendant sept décennies à l’époque du parti quasi unique, le social-démocrate PRI –Partido Revolucionario Institucional- ce fils indigne de la Révolution mexicaine des années 1910, avec une politique étrangère plutôt progressiste mais à l’intérieur des frontières nationales mexicaines restant extrêmement réactionnaire et répressif.
L’apartheid est mort, vive le néo-apartheid !
L’apartheid était un système mourant, il allait tomber plus tôt que plus tard. Le Etat d’apartheid cherchait une transition pour sauver les meubles, mais aussi les immeubles, les mines, les terres, les ressources… tout sauver in fine et ne pas seulement la peau de leurs dirigeants. Et ils l’obtinrent ! Ils ne furent ni jugés et emprisonnés, ni jetés à la mer, ni dépossédés. Leur crainte était de se voir quittant massivement le pays comme les Pieds Noirs français d’Algérie en 1962. Ils changèrent tout, l’apartheid politique fut aboli, un nouveau régime avec une constitution acceptable, dans les standards occidentaux, fut votée, un Président noir fut alors élu dans le personne de Mandela et d’autres présidents noirs, Mbeki et Zuma, suivirent avec l’ANC incrustée à vie, devenue parti-Etat, gérant les affaires et garantissant l’ordre social. Et vingt ans après 1994, en faisant le bilan nous pouvons constater l’état pas réjouissant des majorités noires et « de couleur » dans le domaine économique et social.
Tout changea pour que pas grande chose ou rien ne change, comme disait l’autre dans Le Guépard. L’apartheid était mourant, mis en échec par l’impasse économique, social et politique, mais aussi militaire de la fin des années 1980. S’agissant de ce dernier volet il ne faut pas, surtout pas, oublier l’impasse des troupes sud-africaines de l’apartheid face aux combattants cubains, angolais et namibiens à la fin des années 1980 où elles furent mises en échec et contraintes à quitter l’Angola et à reconnaître l’indépendance de la Namibie en évacuant aussi ses troupes d’occupation de ce pays. On ne reconnaît pas, surtout pas assez, et l’on occulte même, le rôle capital de Cuba dans les luttes anticoloniales en Afrique lusophone et la mise en déroute des troupes de l’apartheid.
Mandela préempta, s’appropria, des rapports et négociations avec l’Etat blanc raciste pour négocier seul ou presque, biaiser et brader une lutte profonde et ancienne contre l’apartheid. Les questions à poser, impertinentes, iconoclastes, seraient : Mais quand Mandela capitula ou fut retourné ? ; Ce fut un processus conscient et voulu ou le résultat de l’addition des compromissions et renonciations pas toujours très visibles mais qui rassemblées donnèrent le résultat que l’on peut constater de nos jours ? Il faut pour cela un regard très critique, exigeant et dépourvu de complaisances et révérences.
Brader la lutte contre l’apartheid pour un plat de lentilles : le droit de vote des Noirs ou l’illusion démocratique… pour aller voter pour Mandela ! Pour que Mandela soit élu président comme son épouse Winnie le proclamait haut et fort comme un objectif pas négociable, une échéance inéluctable, au moins une dizaine d’années avant qu’il ne soit formellement libéré. Et il fut élu et alors ? En échange Mandela mit son poids pour assurer l’amnistie pour les assassins, tortionnaires et responsables étatiques, militaires, civiles et économiques de l’apartheid. Et aussi pour que l’appareil économique des Blancs soit maintenu intact : terres, mines, industries, immobilier urbain… etcetera. C’est ainsi que l’Afrique du Sud put rester une pays avec une économie et une société toujours dominée par les Blancs. Les terres et les ressources naturelles du sol et du sous-sol arrachées, confisquées, expropriées par le colonialisme anglo-néerlandais, ne furent jamais rendues … jusqu’aujourd’hui. Grâce à la garantie Mandela obtenue en 1994.
Le modèle choisi pour entretenir l’illusion d’un « post-apartheid » fut le clientélisme vorace et le favoritisme envers les tenants de l’ANC –comme le social-démocrate PNR-PRI déjà cité, parti post-révolutionnaire au Mexique dès 1929 qui garda le pouvoir soixante-dix ans- avec la « discrimination positive » et l’encouragement et financement de l’émergence d’une bourgeoisie noire et des « personnes de couleur », d’un capitalisme noir sensé être la revanche de l’apartheid. Une question se pose ou est à poser aux autochtones africains : Le capitalisme des Noirs est plus doux et moins cruel que le capitalisme anglo-afrikaner ? La voie choisie par le modèle Mandela fut la « réconciliation », le pardon, l’oubli, le réformisme, la continuation du capitalisme néocolonial, intracolonial, l’encouragement d’une bourgeoisie noire naissante, avec l’éclosion des « diamants noirs », ces nouveaux entrepreneurs noirs sensés aller ensuite conquérir le reste du continent africain.
Pour illustrer la générosité à sens unique et le refus du modèle Mandela de rendre justice aux victimes de l’apartheid rappelons par exemple l’assassinat du leader noir anti-apartheid Steve Bantu Biko, en septembre 1977. Le célèbre film Cry freedom relate ce crime. Le scandale international provoqua deux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU cette même année (résolutions 417 et 418) condamnant le régime raciste et décrétant un embargo sur les ventes d’armes à destination de Pretoria, bien sûr contourné par l’Occident. Les policiers coupables furent seulement blâmes à l’époque et la police en tant qu’institution reconnut, avoua, le crime devant la « Commission vérité et réconciliation » à la fin des années 1990. Malgré tout cela la justice « arc-en-ciel » sud-africaine décida en octobre 2003 de renoncer à poursuivre les cinq policiers responsables pour « manque de preuves et absence de témoins ».
Mais que célèbre-t-on dans l’Afrique du Sud en 2013 à la mort de Mandela? Une révolution émancipatrice ? Une libération nationale ? Une libération sociale ? Toutes les trois ? Quel est le bilan de ces processus de transition que Mandela conduisit ? La « réconciliation » et la « paix » rendirent service aux colons blancs créolisés. La « réconciliation » des races probablement mais cela reste à prouver, mais surtout la volonté forcenée de conciliation de classes, pour noyer et invisibiliser les luttes des classes dominées, dans un pays néocolonial, pour garantir le continuité de cet impitoyable capitalisme d’anciens colons, des Britanniques et Boers, toujours au pouvoir, le vrai pouvoir, le pouvoir économique, foncier, minier, industriel et financier.
« Il n’y a plus des races en Afrique du Sud ! » disait devant la télévision française un naïf et enthousiaste adolescent noir devant la maison d’un Mandela tout juste décédé, « Nous sommes une nation arc-en-ciel ! ». Il aurait pu dans la foulée décréter aussi que les classes sociales n’existent plus en Azanie, que tous les hommes dans son pays sont frères, que tout le monde est beau et que tout le monde est gentille. L’Etat blanc d’apartheid fut détruit ou seulement transformé politiquement de fond en comble ? L’apartheid disparut des textes juridiques mais tout changea pour que rien ne change … et que tout continue.
Luis Basurto, Paris, 10 décembre 2013
http://www.mondialisation.ca/pourquoi-loccident-adore-mandela-liconisation-et-la-sanctification-dun-conciliateur-et-pacificateur-utile/5361299 -
Les secrets de la Réserve Fédérale Américaine
Donnez-moi le contrôle de la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à m’occuper de ceux qui font les lois. »
Cette phrase attribuée à Mayer Amschel Bauer montre toute l’ambition oligarchique de la Banque. Ce Bauer, plus connu sous le nom de ses armoiries rouges : Rothschild, avait dès 1773 le projet de remplacer l’aristocratie européenne par un nouvel ordre mondial financier. Au XIXème siècle la Maison Rothschild contrôlait la moitié de la fortune planétaire. En 1910, affiliées de près ou de loin avec les plus grandes puissances bancaires de l’époque : J.P. Morgan Company, Brown brothers Harriman, M.M. Warburg & Co., Kuhn-Loeb et J.Henry Schroder, elle pouvait prétendre façonner en coulisse, derrière les trônes et selon ses intérêts, le sens de l’Histoire.
Le pouvoir d’émettre de la monnaie confère tous les pouvoirs.
Et non l’inverse : ce n’est pas, comme il se devrait, l’Etat ou le roi qui décide de la création monétaire en fonction des besoins économiques du pays. Les grands banquiers, tous issus du commerce et trafic international (chemins de fer, mercerie, cuivre, esclaves, diamants…), ont vite compris que pour augmenter la masse monétaire, -autrement dit pour continuer à s’enrichir en tirant avantage des surplus ou excédents de l’argent en circulation-, il fallait l’étalonner sur l’or. Ce métal précieux demeure une valeur stable, échangeable et universelle. Le cours des monnaies s’est ainsi internationalisé – premier pas dans la mondialisation- en se régulant par la mise en place de taux favorables.
Nos grands banquiers prétendaient alors apporter une stabilité économique à leurs nations par une réglementation des échanges d’argent… Ils limitaient surtout le flux sortant d’or afin d’en maintenir des réserves importantes dans des banques centralisées, qui pouvaient en dernier recours refinancer les banques en difficulté de leurs pays respectifs et ainsi éviter crises et faillites !
Mais ne nous leurrons plus : quiconque contrôle la masse monétaire contrôle les entreprises et les activités du peuple, et c’est là le réel intérêt des banques centrales. Elles s’organisent donc pour faire du profit et ce, indépendamment de toute institution et bonne volonté gouvernementale.
L’objectif premier de ces richissimes oligarques est l’obtention d’un pouvoir suprême par la création de dettes intarissables. Pourquoi dit-on que «la fortune des Rothschild consiste en la banqueroute des nations»? L’incroyable livre d’Eustace Mullins, Les Secrets De La Réserve Fédérale, nous dévoile cela de façon alarmante.
(NDLR Scriptoblog, a voir aussi sur le sujet : La Guerre des Monnaies : La Chine et le nouvel ordre mondial)La FED
Au début du XXème siècle de puissants groupes bancaires majoritairement européens ont échafaudé aux Etats-Unis, alors seuls dépourvus de banque centrale, une législation monétaire dans l’intérêt des grandes entreprises et fortunes, ainsi qu’une administration adéquate – et dont le public ignorerait tout!
En cet automne 1910, une poignée d’homme vont décider du sort de l’Amérique en particulier et du Monde en général via la mise en place d’une Réserve Fédérale qui ne sera de fait qu’une banque centrale. Une banque centrale censée combattre les monopoles financiers par…un monopole financier!
Il aura fallu 3 ans et l’élection du président-pantin Wilson pour promulguer officiellement la Loi de la Réserve Fédérale et attribuer ainsi tout pouvoir à une banque par le contrôle privé de la monnaie en lieu et place du contrôle public. Ou comment voler au peuple le pouvoir de battre monnaie et d’en réguler la valeur.
Le cerveau de ce projet: le Baron Alfred Rothschild – petit fils de Mayer Amschel et directeur de la Banque d’Angleterre. Le principal instigateur et bénéficiaire: Paul Warburg. Sans ce dernier, envoyé de la maison bancaire allemande Kuhn, Loeb & Co., il n’y aurait pas eu cette Loi supérieure aux lois de l’Etat. Ajoutez les Lazard Frères, Lehman Brothers, Goldman Sachs, la famille Rockefeller et celle de J.P. Morgan comme actionnaires privés et cardinaux (et non fédéraux comme le sous entend la dénomination de cette banque), et vous comprendrez comment depuis 1914 les destinées politiques et économiques des américains sont dirigées. Vous comprendrez surtout comment les guerres, les révolutions, les crises et les dictatures dans le Monde sont commanditées par une poignée de financiers amoraux et apatrides.
Une oligarchie qui ne peut rien prévoir mais tout provoquer.
La première grosse mobilisation de crédit de la Réserve Fédérale Américaine (fondée sur l’impôt sur le revenu alors créé) fut pour financer la Première Guerre Mondiale. La FED a dépensé l’argent du contribuable américain au rythme de dix milliards de dollars par an pour que la guerre perdure alors que les pays belligérants, englués dans une boucherie insensée, recherchaient la paix dès 1916…
Pourquoi le président Wilson leva l’embargo sur le transport des armes vers le Mexique en pleine décade révolutionnaire ?
Pourquoi les financiers de la Réserve Fédérale ont-ils apporté des fonds à Lénine et Trotski si ce n’est pour renverser le régime tsariste tout en maintenant la Russie dans la Première Guerre Mondiale.
Pourquoi cette crise agricole américaine de 1920 à 1921 si ce n’est pour se rembourser d’agriculteurs trop indépendants, dans l’Ouest du pays, qui refusèrent de dilapider leur argent dans les spéculations sibyllines d’une Banque trop lointaine.
Pourquoi les principaux actionnaires de la Réserve Fédérale, alors opportunément tous éclipsés du Marché dès février 1929, ont-ils laissé la population et le pays se kracher dans une Dépression mémorable ?
Quelles étaient les réelles ambitions de Gordon Richardson, banquier le plus influent du monde de 1973 à 1983 et alors patron de la Banque d’Angleterre ? N’était-il pas avant le président de la J. Henry Schroder Company of New York (l’un des autres actionnaires de la Réserve Fédérale) de 1962 à 1973 ? Et ne parlons-nous pas ici de cette banque, la Schroder donc, qui approvisionna l’Allemagne de 1915 à 1918, finança Hitler et rendit possible la Deuxième Guerre Mondiale, favorisa l’élection du président américain Herbert Hoover quelques mois avant la crise de 1929 (et pour laquelle ce dernier resta étrangement inactif) ? Cette même banque, qui associé à Rockfeller dès 1936, mandata au début des années 80 deux secrétaires très influents de l’administration Reagan : Schultz à l’Etat et Weinberger à la Défense.
De telles connexions ne peuvent que nous interpeler. Mais il semblerait, encore une fois, que l’ivresse démocratique corrompe notre raison au point que nous laissons faire sans réagir les caprices oligarchiques d’un empire au masque trop charitable…
Cédric Bernalas.
Article initialement publié sur DiktacratieLien permanent Catégories : culture et histoire, économie et finance, international, lobby 0 commentaire -
Égypte : constitution novatrice
Par Pascal Nari - Un projet de nouvelle constitution a été adopté en Égypte. Ce texte rompt avec l’inspiration religieuse généralement de mise dans le monde arabe. L’Occident ne s’en montre pas moins réservé, voire critique.
La nouvelle constitution égyptienne vient d’être votée après deux jours de débats par la chambre haute du parlement. Ce texte de deux cent quarante sept articles a été rédigé par un comité d’experts venus d’horizons divers et présidé par Amr Moussa, ancien secrétaire général de la Ligue arabe, juriste de formation française, l’homme politique le plus respecté du pays et sans doute l’un des plus populaires, toutes tendances d’opinion confondues. Le samedi 14 décembre, il a été déclaré qu’il serait soumis à un référendum les 15 et 16 janvier prochain.
Un texte moderne
Plusieurs traits essentiels marquent ce nouveau projet et en font un texte novateur dans le monde arabo-musulman.
La liberté de croyance et d’opinion devient "absolue", ce qui avait été écarté par le texte élaboré et voté par les Frères musulmans.
La formation des partis politiques sur des bases religieuses est interdite, ce qui bloque le retour au pouvoir des "Frères" sous forme d’un parti politique et constitue une garantie pour la laïcité des institutions.
L’égalité "absolue" entre les hommes et les femmes, tant sur le plan des droits que des devoirs, est proclamée et explicitée. Une nouveauté. Le texte précédent faisait des femmes les "compléments des hommes" ! Les islamistes faisant partie de la commission de rédaction et de la chambre haute ont protesté et refusé leur vote. Mais la disposition a été approuvée.
La loi islamique, la charia, n’est plus proclamée comme base de la législation et de droit. La constitution est laïque.
Au cours des deux prochaines mandatures présidentielles, la désignation du ministre de la Guerre, chef des armées, devra recevoir l’accord du Conseil supérieur des forces armées, et le budget militaire sera octroyé sous forme de dotation. Dispositions critiquées par certains en Occident mais nécessaires, croyonsnous, pour la stabilité des institutions par rapport aux menaces islamistes, etc. Le chef suprême d’El-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, et l’Église copte, représentant 10 à 15 % de la population, ont approuvé l’ensemble du texte. Un beau succès.
Réactions en Occident
De prime abord, l’Occident devrait se féliciter de la mise en place de cette constitution, et des élections qui vont suivre, qui mettront fin aux désordres qui n’ont pas cessé depuis l’éviction du président Moubarak début 2011, souhaitée, voire planifiée, en tout cas ouvertement aidée par Washington. C’est un texte qui respecte, pour la première fois dans le monde arabe depuis des années, les "valeurs" dont on se gargarise de Paris à Washington. Il n’en est rien. Silence radio à Washington, Paris et Londres. Critiques violentes dans les milieux bien pensants sur le "recul des libertés" en Égypte, éditorial enflammé du très respecté New York Times, etc. L’Égypte est toujours tenue en quarantaine, les "sanctions" américaines contre ce pays restent en place. La nostalgie du règne anarchique et dévastateur des Frères musulmans continue...
Deux poids, deux mesures
On occulte l’islamisation progressive, mais désormais accélérée, de la Turquie de M. Erdogan, ses milliers de prisonniers politiques, la presse de plus en plus muselée, l’inégalité croissante entre hommes et femmes qu’on y instaure. On oublie la désagrégation quasi totale de la Libye par suite de l’instauration de la "démocratie", le chaos qui s’installe progressivement en Tunisie. Sans parler de l’Arabie séoudite ni de son étrange régime qui est tout sauf démocratique. On s’accommode de tous ces cas, mais on s’attaque à l’Égypte, la plus grande et la plus ancienne des nations arabes, qui s’engage de nouveau sur la bonne voie, celle de la rénovation et de la modernisation, de la séparation de la religion et de l’État, d’un régime respectueux des droits fondamentaux de l’homme. Deux poids, deux mesures. Il faudrait soutenir la nouvelle évolution de l’Égypte. Tant pis pour la frustration des bonnes âmes à propos de l’échec des islamistes dans ce pays.
Pascal Nari - L’ACTION FRANÇAISE 2876
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Egypte-constitution-novatrice
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Un aumônier para témoigne sans langue de buis
Alors que l’armée française est de nouveau engagée sur le théâtre africain, l’abbé Christian Venard, aumônier parachutiste, offre un saisissant témoignage sur son engagement sacerdotal et militaire dans « Un prêtre à la guerre ». Dans un livre d’entretiens avec le journaliste Guillaume Zeller, il raconte le cheminement de sa vocation dans un contexte difficile – les années 80 et 90, son arrivée au sein du diocèse aux armées, et les différentes opérations extérieures – les « opex » - auxquelles il a participé, du Kosovo au Mali en passant par la Côte d’Ivoire, l’Afghanistan ou le Liban.
Sur un ton d’une grande liberté, mais dans une totale fidélité à Rome et une entière loyauté à l’égard de l’institution militaire, il témoigne aussi des difficultés de son ministère, inspiré par la figure de Charles de Foucauld. Un chapitre consacré à l’application du Motu Proprio aux écoles militaires de Saint-Cyr est particulièrement révélateur… Mais les pages les plus émouvantes de ce livre sont sans doute celles qui font le récit des moments tragiques au cours desquels l’abbé Venard – appelé « Padre » - doit annoncer aux familles la mort de leurs proches, tués en Afghanistan. Point culminant de l’ouvrage : ce 15 mars 2012, lorsque Mohamed Merah frappe à Montauban, tirant sur deux parachutistes qui expirent dans les bras du « Padre ». Et le Padre fustige la presse de caniveau, peu pressée de s'intéresser aux militaires :
"Toutes ces nuances échappent aux grands médias qui nous agacent profondément. Avec leurs oeillères habituelles, ils placent les trois victimes dans un même lot. En dépit de toute évidence et sans vérifier leurs informations, ils décrètent que les trois victimes sont d'origine maghrébine, ce qui était faux pour Loïc, et de confession musulmane, ce qui était faux pour Loïc et Abel. Ce racisme inversé qui procède par amalgame amène les médias à privilégier à chaud, sans la moindre enquête sérieuse, la fameuse "piste d'extrême droite". Malgré ma foi chrétienne, je voudrais dire le mépris le plus profond que j'éprouve à l'encontre de certains journalistes qui ont repris en choeur cette prétendue piste, mettant en cause des camarades parachutistes. Ils ont fait preuve d'une indignité absolue et ont donné une image honteuse de leur profession : celle, parfois trop vraie, d'une corporation de charognards. Aucun rectificatif n'a jamais été publié depuis. Cet épisode pose beaucoup de questions sur la manière dont le journalisme est pratqiué dans notre pays, sur son indépendance réelle et sur l'absence trop fréquente de déontologie au sein de cette profession."
Un bel hommage aux prêtres et aux soldats d’aujourd’hui et, incontestablement, un cadeau à faire pour Noël.
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Chine : le fossoyeur de la technologie allemande – par Laurent Glauzy
L’ascension fulgurante de l’Empire du Milieu offre à l’économie allemande une croissance miraculeuse qui par ailleurs n’est pas sans représenter de nombreux risques pour son industrie et son savoir technologique : ses secteurs de pointe sont soumis aux injonctions politiques de Pékin. Dieter Zetsche, directeur du constructeur automobile Daimler déclare : « Je suis conscient qu’une part croissante des entreprises sont devenues dépendantes de ce pays ». En outre, les pratiques de la Chine visant à copier les nouvelles technologies pour les développer et les revendre à moindre prix sur le marché asiatique, font de ce pays un ennemi affaiblissant à moyen terme les fondements de l’économie allemande.
« Bienvenue Madame la Chancelière »
Fin août 2010, Angela Merkel s’est rendue à Pékin. La chancelière allemande a eu droit à un accueil chaleureux.
Devant quatre-vingt étudiants de l’université du Parti communiste, elle prononça un discours sur l’entente technologique et les relations bilatérales. Une immense bande rouge lui souhaitait la bienvenue : « Herzlich willkommen, Frau Bundeskanzlerin ». A. Merkel a exprimé sa profonde admiration pour la puissance économique chinoise. Grâce à la qualité de sa production, l’Allemagne a dopé ses exportations et put s’extirper de la crise dont le spectre rôde au-dessus de plusieurs pays européens. La chancelière a abordé une question délicate : « la protection de la propriété intellectuelle chinoise ne s’accorde pas aux standards de l’Ouest », car dans le cadre des partenariats industriels, les entreprises chinoises s’approprient le savoir-faire allemand. Pour la forme et pour rassurer les bonnes consciences, elle s’est pourfendue en donneuse de leçons : « En Allemagne, cinq partis siègent au parlement. Bien que cela soit parfois épuisant, cet exercice est gratifiant parce que chaque sensibilité peut s’exprimer. C’est pourquoi nous nous demandons si un seul parti peut à lui seul devenir le représentant de cinq orientations politiques ».A. Merkel qui connaît l’importance pour son pays d’un marché recensant 1,4 milliard d’habitants, n’est pas sans savoir que l’ascension continuelle de l’économie chinoise inquiète les responsables de la grande industrie nationale. Économiquement plus développée que les autres pays occidentaux, la République fédérale se trouve à présent arrimée à la prospérité chinoise. C’est un comble ! Les analystes constatent que ce miracle s’explique par la croissance de la Chine et prophétisent à moyen terme un bon avenir pour l’Allemagne. Avec ses Limousines, ses machines-outils et les turbines de ses centrales électriques, l’industrie de notre voisin européen offre les biens de consommation auxquels la Chine aspire. Pourtant, derrière la jubilation de Siemens et de BASF, des questions et des inquiétudes subsistent. Quel sera l’avenir de ces entreprises si les Chinois se perfectionnent toujours plus dans la recherche technologique ? Quelles en seront les conséquences si les orientations de l’industrie sont influencées en arrière-plan par la bureaucratie du parti ? Et même si cela paraît peu probable, qu’adviendra-t-il si à long terme la croissance du continent asiatique se révèle être un véritable château de cartes ? Avec le dirigisme qui le caractérise, l’Etat central de Pékin tente à présent d’empêcher que la prochaine grande bulle financière n’éclate sur son marché de l’immobilier.
Courant août 2010, les défenseurs des droits de l’homme de l’organisation Süd-Wind découvrirent que des consortiums allemands comme Adli, Adidas ou Metro prospèraient grâce à des filiales chinoises peu respectueuses des conditions de travail de ses ouvriers. Mais cela n’a aucune emprise sur le fonctionnement du « plus grand atelier du monde ». Les comités directeurs des entreprises allemandes préfèrent alors fermer les yeux et profiter de l’aubaine qu’offre cette nouvelle puissance. Il en va de même quand en Chine des centaines de milliers d’opposants au régime sont incarcérés dans des camps de rééducation. En revanche, peu avant la visite de la chancelière, Pékin se montra très réactif quand un compte-rendu émanant du ministère de la Défense américain mentionnait que la Chine poursuivait secrètement sa propre stratégie d’armement.
La Chine dope l’économie allemande
La Chine mène donc la danse. Les entreprises allemandes constatent avec appréhension que les Chinois exigent l’abandon de leur savoir-faire industriel. Le ministre de l’Economie Rainer Brüderle se plaint que « la Chine ne soit plus un simple partenaire ». Les économistes restent pessimistes quant à la pérennité des entreprises allemandes, car dans de telles conditions les relations entre ces deux géants pourraient conduire à un déclin du tissu industriel, fer de lance de l’économie allemande. Cependant, les partenariats entre la Chine et l’Allemagne sont en constante évolution. La dynamique infernale de l’Empire du Milieu a profondément modifié les orientations des entreprises réalisant plus de la moitié de leurs affaires en Extrême-Orient. De retour à Munich ou à Düsseldorf, les cadres allemands sont tout à la fois séduits par l’Empire du Milieu et redoutent l’espionnage industriel. Ils ne veulent plus embaucher de stagiaires chinois. Toutes ces pratiques et ressentiments sont d’autant plus gênants que l’alliance de l’Allemagne et de la Chine pourrait bientôt être aussi importante que celle afférant aux relations entre la Chine et les Etats-Unis. En des temps où la conjoncture américaine s’affaiblit et que l’Europe s’appuie toujours sur des programmes d’épargne, les multinationales ont le couteau sous la gorge : la Chine ou la mort.
Martin Herrenknecht, spécialiste mondial de tunneliers, s’exprime en des termes édulcorés : « La Chine est notre sauveur. Sans elle, nous n’aurions jamais aussi bien surpassé la crise ». Sur les murs de sa société du Schwanau, circonscription limitrophe à la France, sont accrochées des photographies d’immenses machines de forage fraisant le sol avec une infime précision. Une brochure présente le bilan de l’entreprise. En 2009 (année de la crise), le chiffre d’affaires de l’entreprise a seulement diminué de 6 %. Le directeur n’a ni licencié ni pratiqué de chômage partiel (Kurzarbeit). Le quart des 866 millions d’euros du chiffre d’affaires est réalisé avec l’Asie. Ce chef d’entreprise aime répéter que « la Chine est incroyablement dynamique. C’est pourquoi ses techniciens veulent y construire des tunnels ». L’année précédente, la Chine lui a confié dix-neuf chantiers de tunnels pour le métro de Pékin et sept autres pour l’installation de voies ferrées. Alors, tous les deux mois, il s’envole pour la Chine afin de rencontrer ses cinq cents collaborateurs. En Allemagne, dans ses ateliers, M. Herrenknecht produit l’électronique et l’hydraulique. La production est ensuite exportée. Exposant que son entreprise tourne à plein régime, il ajoute : « Si tu veux conduire un projet de construction en Europe, cela dure une éternité. En Chine tout va très vite. Le métro a été construit en un temps record. Les fabricants de machines en profitent ».
Les 2/3 des exportations sont réalisées en Chine
Pour l’instant, le besoin de la Chine en marchandises « Made in Germany » est incommensurable. Si les deux tiers des exportations allemandes, soit plus de 800 milliards d’euros, sont écoulés au sein de l’Union européenne, les ventes réalisées en Chine ont augmenté de 60 % par rapport à l’année précédente. De plus, les entreprises et les consommateurs chinois contribuent à ce que l’économie de l’Etat fédéral se développe grâce au marché asiatique : au deuxième trimestre 2010, le produit intérieur brut de l’Allemagne a progressé de plus de 4 %. Ce résultat ne s’explique pas uniquement par la faible valeur de l’euro. En fait, l’Allemagne réussit mieux que ses voisins parce que ses entreprises sont très bien affutées aux exigences du marché mondial. Les chefs d’entreprise de Düsseldorf, Francfort ou Stuttgart jouent la carte de la flexibilité, inventent sans cesse de nouveaux produits et les syndicats ont signé pendant la crise des accords salariaux modestes. Par rapport aux coûts de production, la part des charges salariales a chuté. Ce qui constitue un indice significatif permettant d’évaluer la compétitivité d’une économie. Réputés pour leur qualité, les produits allemands sont toujours plus prisés. Les entreprises de la République fédérale possèdent des machines-outils et des complexes industriels livrés clé en main. Ce large panel répond aux besoins d’une économie en pleine mutation. Ce faisant, elles profitent d’un programme « infrastructurel » de plus de 400 milliards d’euros présenté par le gouvernement de Wen Jiabao comme un « soutien conjoncturel national ». Axel Nitsche, responsable du commerce extérieur à la Deutscher Industrie- und Handelskammertag (DIHK), organisation centrale des quatre-vingt chambres de commerce et de l’industrie allemandes, observe : « Pour celui qui dans les vingt dernières années réussissait en Europe de l’Est, la démarche vers la Chine est identique ». L’Allemagne ne livre pas seulement des biens pour la construction de l’industrie chinoise. Les produits de luxe intéressent de plus en plus une classe aisée qui achète les derniers modèles de Mercedes, BMW ou Audi, des cuisines haut-de-gamme rouge baroque à haute brillance combinées avec du verre noir, ainsi que des marques de chaussures de qualité. Même les animaux en peluche ont pris le chemin de l’Extrême-Orient. La Chine, plus grand producteur de jouets, copie les processus d’élaboration de Teddy l’ourson. La fabrication des peluches de qualité de la firme souabe Steiff a aussi été délocalisée en Chine. Nous pouvons alors imaginer qu’un jour, l’Allemagne achètera à ce pays les modèles qu’elle produit aujourd’hui. « Le plus grand atelier du monde » ne livre-t-il pas des T-shirts et des chaussures de sport, des écrans plats, des lecteurs de disques compacts à la République fédérale ? Ce schéma pourrait s’étendre à d’autres produits de la haute technologie, car l’industrie allemande exporte avant tout des voitures, des avions et des voies de chemins de fer.Un ralentissement de la croissance annoncée
Aussi longtemps que la croissance économique de la Chine perdurera, le danger d’un revers guettera l’industrie allemande. Néanmoins, les signes laissant envisager un ralentissement de cette croissance se multiplient. Il y a plusieurs mois, la banque centrale chinoise a réduit les conditions d’accès au crédit. Cette année, beaucoup d’entreprises ont aussi dû fléchir face à de violents mouvements de grèves. Elles ont octroyé des prestations et des augmentations salariales de 30 à 50 %. Sur le marché de l’immobilier, les experts enregistrent un effet de surchauffe. Cette dernière décennie, dans les métropoles, les prix de l’immobilier ont plus rapidement augmenté que les salaires. Il y a quelques semaines, l’économiste américain Kenneth Rogoff avertissait d’un « effondrement du marché de l’immobilier qui engendrerait la faillite des banques, un net ralentissement de la croissance et une restriction pour l’accession aux crédits ». A n’en pas douter, les conséquences seraient fatales pour l’Allemagne et notamment pour Volkswagen qui écoule un quart de sa production en Chine. Si la croissance était cassée, ce constructeur automobile enregistrerait de lourdes pertes. A cela, se greffe une autre menace : les Allemands craignent que Pékin ne se satisfasse plus de remplir son rôle de constructeur industriel à bas prix. Les Chinois possèdent une industrie automobile et aéronautique, construisent des trains à très grande vitesse, montent des aciéries et des entreprises de chimie qui concurrenceront bientôt la suprématie allemande. Car les Chinois ne veulent pas devancer les entreprises allemandes, ils veulent « avaler » et améliorer toute la technologie de ce concurrent européen.
Les dirigeants communistes ont l’ambition de devenir les meilleurs dans la fabrication d’avions consommant peu de kérosène, la conception de l’automobile de l’avenir et la construction de centrales électriques rejetant peu de dioxyde. Courant novembre 2010, le groupe aéronautique chinois AVIC International a signé un contrat avec la COMAC - Commercial Aircraft Corp. of China, fondée dans le but de doter la Chine d’un avionneur mondial comparable à l’Airbus européen et au Boeing américain - portant sur la vente de cent ARJ21-700 (avion à réaction) à l’étranger.Les cellules photovoltaïques chinoises
Dans un secteur à fort potentiel technologique comme l’industrie solaire, la Chine devance les constructeurs allemands considérés comme les premiers dans le monde. Il y a quelques années, les consortiums Siemens et Sharp étaient à la pointe de la production de cellules photovoltaïques. Le gouvernement fédéral a toujours encouragé la politique énergétique du solaire par le biais de programmes de financements généreux : celui qui monte un équipement de panneaux solaires, reçoit une subvention correspondant à la quantité d’électricité produite. Pour réduire leurs coûts, les constructeurs allemands ont délocalisé en Chine, bien entendu. Cela a permis à Pékin de lancer le montage de cette branche prometteuse. L’Empire du Milieu encourage la recherche technologique et ses entreprises construisent de grandes productions de modules solaires. Bilan : quatre des dix plus grands constructeurs mondiaux sont des Chinois, contre une seule entreprise allemande. Les Chinois peuvent d’autant mieux renforcer leur position, qu’en dépit des milliards d’euros de subvention octroyés par les pays européens pour leur marché intérieur, les exportations des géants traditionnels de l’énergie solaire déclinent : la Chine produit à bas prix. Les installateurs allemands de panneaux solaires demandent en moyenne 1,60 euros par watt, alors que les Chinois vendent à 1,30 euros. Les experts pensent que le prix descendra en 2011 sous la barre de 1 euro par watt. Si pour l’instant, les cellules solaires chinoises sont certes de moins bonne qualité que celles produites en Allemagne, il y a encore quelques années, les panneaux « Made in China » avaient la réputation d’être nuisibles à l’environnement. Entre-temps, la qualité s’est bien améliorée.
Le scénario de l’industrie thermo-solaire devrait constituer un avertissement pour le fleuron de l’industrie d’outre-Rhin : l’automobile. Rien ne résiste à la goule du dragon asiatique qui obéit à une double stratégie : d’une part, par le biais de la coopération, la Chine se procure un accès aux dernières techniques de pointe. D’autre part, par ce processus, les sociétés allemandes développent en grandeur nature leur technologie à l’instar des modèles de voitures électriques. Ce domaine n’échappe pas à l’Empire du Milieu qui compte les meilleures entreprises dans la production de batteries pour l’automobile électrique du futur. Grâce à l’accueil des nouvelles technologies, le novice désarçonne une fois de plus les producteurs européens et japonais. Les grandes séries de BMW comme la Classe-S ou la Série 7 enregistrent en Chine leur plus grand débouché. Volkswagen, Daimler et BMW y implantent de nouvelles structures car ils entendent doubler leur production sur le juteux marché des Han. Pour comprendre la réalité de la situation, il est essentiel de préciser que ce ne sont pas des unités de production de Volkswagen, Daimler ou de BMW qui voient le jour, mais des centres de production appartenant à des partenariats associant les producteurs allemands aux parts d’une société chinoise. Les Allemands désignent cette forme d’entente par le terme peu élégant de « Konkubinenwirtschaft » ou « économie-maîtresse ». A la manière des empereurs chinois qui autrefois choisissaient leurs compagnes, les dirigeants actuels sélectionnent les entreprises étrangères autorisées à produire avec un partenaire local. La République populaire oblige les constructeurs à ce mode de coopération. Grâce à des taxes élevées à l’importation, le gouvernement empêche les Allemands d’envahir le marché avec des voitures « Made in Germany ». S’ils veulent produire davantage, ils doivent installer une usine avec un partenaire chinois et dévoiler leur technologie. Depuis cinq ans, cette pratique assure également dans ce secteur l’essor de la Chine. En 2010, dans un article intitulée L’exemple allemand, le magazine d’économie Zhongguo Caifu argumente que pour les deux prochaines décennies la coopération avec les Allemands constituera l’arme de la suprématie industrielle chinoise. Ainsi, la société Shanghai Automotive Industry Coorporation (SAIC) conduit une entreprise de collaboration technique chapeautant Volkswagen et General Motors. L’année dernière, SAIC profita de la faiblesse de son partenaire américain occasionnée par la crise pour augmenter sa participation et prendre 51 % des titres.Shangaï et la centrale électrique
Le journal d’économie Jingij Cankao Bao se réjouit pour sa part qu’« un nouveau modèle de coopération entre les constructeurs automobiles chinois et étrangers apparaisse ». Un collaborateur de Volkswagen constate que dans la collaboration rapprochée avec les Chinois, ces derniers font pour l’instant preuve de beaucoup de souplesse. Ce comportement stratégique est susceptible d’évoluer. Il est fort probable qu’à moyen terme, Pékin n’autorisera plus que les partenariats soient en partie dirigés par une entreprise comme Volkswagen recevant les consignes d’un siège installé à Wolfsburg. Martin Winterkorn, Président du constructeur automobile, se dit convaincu que dans le domaine des moteurs classiques fonctionnant à l’essence et au diesel, les Chinois dépendront encore pour plusieurs années de la technologie allemande, même si Pékin entend se libérer le plus vite possible de cette emprise. Dans cette optique, le cartel chinois BYD (Build Your Dreams) doit mener une contribution décisive. En 2003, pour la première fois, cette entreprise a produit des automobiles. Elle est dans le monde le second plus important producteur de batteries pour téléphones portables. Son service de recherche emploie dix mille collaborateurs et vient de se doter d’une nouvelle cellule spécialisée dans l’électricité. Cette avancée entre dans le processus de fonctionnement des voitures-électriques. Charmé par cette maîtrise technologique, Daimler a proposé sa collaboration à BYD. Le partenaire chinois est responsable de la technique.
La Chine a suivi le même plan d’action pour l’édification des centrales électriques. Elle avait tout d’abord invité des consortiums essentiellement allemands à travailler avec des entreprises locales, qui produisent à présent leur propre technologie à l’instar de la centrale électrique au charbon de Waigaoqiao construite à Shanghai. Le directeur Feng Weizhong porte un uniforme beige. Sur la poitrine, l’étoile rouge du parti brille de mille éclats. L’apparence du fonctionnaire est trompeuse. Feng est l’expert le plus créatif de son pays. Il est un véritable génie de l’énergie électrique. Sa nouvelle gamme tient également compte de l’environnement. La fumée qui s’échappe des hautes cheminées est filtrée. On dirait qu’un drap blanc fraichement lavé s’envole dans le ciel de Shanghai. Cet ingénieur affirme fièrement : « J’ai fait breveter la technologie pour l’équipement des filtres qui captent une grande partie des substances toxiques ». Waigaoqiao ne sait plus à présent comment échapper aux visiteurs. Cette installation qui fournit une puissance de 5 400 000 kilowatts, sert de modèle pour les provinces qui projettent de mettre en service des centrales électriques au charbon ou de changer des installations devenues vétustes. Feng ne fait pas mystère que sa centrale doit beaucoup aux compétences de l’Allemand Siemens et du Français Alstom que « nous avons introduites et que nous avons ensuite optimisées la technologie ». Grâce à ce processus associant la copie à une veille technologique à la chinoise, Feng a réussi à accroître de manière constante la production d’énergie. Il a calqué sur le modèle du dix-septième congrès du Parti communiste de 2007 voulant transformer la Chine en nation de la haute-technologie.
Le gouvernement chinois avait publié une liste de programmes industriels qui devront être concrétisés d’ici 2020. Ce plan à long terme va de l’épuration des eaux à la biotechnologie. C’est pourquoi, Feng entend coopérer de manière étroite avec Siemens. Il espère que les Allemands l’aideront à découvrir d’autres domaines, car la société allemande à l’ambition de mener à bien ses affaires en Chine. En échange de ce bon procédé, il ne fait aucun doute qu’ils devront ouvrir leurs secrets à leur partenaire chinois. Dans le cadre des centrales électriques où la Chine a obtenu les connaissances nécessaires, les constructeurs occidentaux ne sont plus conviés. Il s’agit donc d’une question de temps pour que les Allemands, ayant bradé tout leur savoir technologique à la Chine, ne puissent plus bénéficier de cet immense territoire afin d’expérimenter leurs nouvelles prouesses. La Chine aura pris de l’avance et détiendra un savoir-faire de bien meilleure facture.L’ICE envahit la Mandchourie
Conscient que son influence diminue, Siemens a nommé un « gouverneur » chinois, Mei-Wei Cheng, chargé de bien représenter l’entreprise auprès des autorités de la République populaire. Les multinationales ont de plus en plus recours à cette pratique à double tranchant. Âgé d’une soixantaine d’années, originaire de Shanghai et ayant travaillé de longues années aux Etats-Unis, Cheng possède les techniques de travail du monde occidental. Il entretient en plus des liens très étroits avec le gouvernement : « Il est un des leurs ». Ce schéma profite évidemment à la Chine. ThyssenKrupp utilise le même procédé de médiation pour présenter ses projets qui font figure de référents dans l’innovation de la haute technologie. Depuis longtemps ce consortium de l’acier de Düsseldorf, dans le bassin de la Ruhr, était à la recherche d’une expérience technologique pour promouvoir son dernier prodige, le Transrapid, un train monorail utilisant la lévitation magnétique. La Chine proposa de devenir son terrain d’essai. Le 31 décembre 2002, l’ancien chancelier Gerhard Schröder et le Premier ministre chinois Zhu Rongji inaugurèrent les premiers trente-et-un kilomètres de voie, un essai grandeur nature reliant l’aéroport de Pu dông au centre financier de Shanghai. Cette voie permettait de dépasser une vitesse de 400 km/h. Déjà dotée de l’ICE, l’Allemagne n’était pas intéressée par ce bolide. Les planificateurs chinois pensèrent différemment, car selon eux, l’économie a besoin d’une vision à long terme. Comme la Tour Eiffel ou le Burj al-Arab (hôtel de Doubaï le plus luxueux au monde), ces mégalithes architecturaux ont servi à leur époque de prototypes pour de nouvelles avancées technologiques. Ainsi, les Chinois regardent le Transrapid comme une motivation pour une population de 1,4 milliard d’habitants, afin de dépasser un jour leurs maîtres occidentaux. Après la construction de la voie-test, il a été très rapidement convenu de l’établissement d’un consortium avec une participation chinoise : Pékin entendait équiper son territoire de cette technologie révolutionnaire dans les plus brefs délais. Dans la prochaine décennie, pour exploiter les avantages de ce train à très grande vitesse, 25 000 km de voies seront posées contre 3 300 km actuellement.
Des enregistrements vidéo ont montré comment, la nuit, des ingénieurs chinois s’introduisaient dans les ateliers pour examiner secrètement le prototype du Transrapid. Il y a trois ans, la Chine présentait à l’université de Tonji à Shanghai un train fonctionnant sur le même principe magnétique. Entre-temps, d’autres trains équipés d’une bien meilleure technologie ont aussi été présentés. L’un d’entre eux est un modèle qui dépasserait les 500 km/h et coûterait 30 % moins cher que celui de ThyssenKrupp. En 2009, les Allemands ont négocié un accord stipulant que les Chinois pourraient obtenir les licences pour la mise en fonction du Transrapid sur les voies de Mandchourie. Il ne fait aucun doute qu’à Düsseldorf les Chinois useront de malice pour mettre la main sur l’ensemble des techniques du Transrapid à un prix très modique. La guerre des nerfs entre les industriels chinois et allemands est portée à son comble.Une nation adepte du plagiat industriel
Dans d’autres cas liés à la technologie et derrière des sourires très habiles, la plupart des entreprises ayant passé des accords avec la Chine, connaissent les mêmes désagréments. Lors des salons de l’automobile de Shanghai et de Pékin, les visiteurs ont toujours une curieuse impression de déjà-vu. La Lifan 320 ressemble à s’y méprendre à la Mini de BMW. La Smart de Daimler a aussi son clone chinois. A la différence du modèle allemand, Noble est équipé de deux sièges supplémentaires. Utilisant la voie juridique, Daimler essaya en vain d’empêcher l’exportation en Europe de ce plagiat par le constructeur Shuanghuan. D. Zetsche, le Directeur de Daimler, commenta avec humour : « Ce plagiat traduit bien une forme de déférence ». Responsable dans le monde de 80 % des vols sur la propriété intellectuelle, la Chine est la championne des nations pratiquant le plagiat. Les entreprises allemandes hésitent à faire comparaître devant les tribunaux les entreprises spoliatrices. Elles ont peu confiance dans le système juridique des pays asiatiques et craignent d’éventuelles représailles. Elles préfèrent donc se retirer, frustrées du marché chinois. Il y a cinq ans Manfred Wittenstein, Président de VDMA, voulait construire une usine pour des entreprises distribuant en Chine du matériel de haute technologie. Quand les autorités de Pékin exigèrent la publication des plans techniques et le processus de production, il abandonna tout projet. « Le marché chinois cache beaucoup de pièges que nous avons peine à évaluer », déplore M. Wittenstein. Une fois copiés par des concurrents chinois, les machines et leurs composants sont ensuite proposés à bas prix sur les marchés indien et russe. En Allemagne, deux entreprises sur trois spécialisées dans la construction de machines industrielles, pâtissent d’actes de piraterie, estime VDMA, organisation défendant les intérêts de plus de trois mille petites et moyennes entreprises (PME) allemandes. Les constructeurs allemands perdent l’équivalent d’un chiffre d’affaires de 6,4 milliards d’euros par an.
L’histoire des relations entre Allemands et Chinois est émaillée par de nombreuses incompréhensions. Les Allemands ont une image stéréotypée d’une Chine pauvre. Les scènes de misère sont en partie révolues. Pendant la période médiévale, la technologie de l’empire chinois était supérieure à celle des puissances européennes. Les échanges étaient faibles. Avec maintes difficultés, ils se développèrent à la fin du XVIIIe siècle. L’histoire de Johann Adam Schall von Bell (1591-1666) étaye d’une certaine manière la méfiance de la Chine à l’égard de l’Europe et de l’étranger. L’astronome allemand était un fonctionnaire de la cour et directeur de l’observatoire impérial. Après le décès en 1661 de son protecteur et mécène l’Empereur Shunzhi, il fut condamné à mort. L’intérêt de Berlin pour la Chine reprit forme au XIXe siècle quand l’empire allemand fonda la colonie de Tsingtau. Une fois encore, le colonisateur allemand fit l’objet d’une résistance locale cristallisée dans les récits de l’histoire du mouvement des Boxers qui attaquèrent en 1900 le quartier de l’ambassade à Pékin et tuèrent l’ambassadeur allemand. L’Empereur Guillaume II vitupéra : « Plus jamais un Chinois ne sera autorisé à regarder un Allemand de travers ». Après la Première Guerre mondiale, bien que des officiers et des représentants allemands de l’industrie lourde aient aidé le général nationaliste Chiang Kai-Shek, les relations connurent une nouvelle embellie dans les années 1980. Ainsi, en 1984, Volkswagen s’associa avec le constructeur automobile de l’Etat de Shanghai. Trois mois seulement après la répression sanglante de la place Tiananmen en juin 1989, Otto Wolff von Amerongen (décédé en 2007), le Président du comité de l’Est de l’économie allemande, rencontrait le Premier ministre Li Peng.Des dissidents emprisonnés
Sous les mandats des chanceliers Kohl et Schröder, les Allemands étaient perçus par Pékin comme des partenaires opportunistes. Néanmoins, en 2007, A. Merkel fit un affront à la Chine en recevant à Berlin le Dalaï-Lama, le chef spirituel du Tibet occupé par l’armée chinoise. Les dirigeants chinois écumèrent. Ils annulèrent les rencontres diplomatiques et menacèrent de résilier de nombreux contrats. De puissants directeurs d’entreprises comme Jürgen Hambrecht, Directeur de BASF, invitèrent à traiter les différends dans le calme. La chancelière se montra imperturbable, même si son attitude évolua. Lors de sa dernière visite à Pékin, elle remit une liste mentionnant les noms des dissidents emprisonnés, et elle aborda timidement le thème des droits de l’homme. La direction du Parti communiste n’en fut pas du tout embarrassée. A. Merkel est convaincue que la Chine veut devenir à n’importe quel prix une grande puissance. Et la crise financière a évidemment accéléré ce processus.
Berlin souhaite entretenir les meilleurs rapports avec Pékin. Mais comment peut-on en même temps envisager des liens très étroits avec un Etat et critiquer ses entorses aux droits de l’homme et aux règles internationales ? A. Merkel doit soigner ses rapports sans donner l’impression qu’elle est prête à tout sacrifier pour le sacro saint « droit des affaires ». Elle encourageait les acteurs de l’économie allemande qui s’étaient rendus à Pékin en juillet 2010 à ne pas donner libre cours à leur courroux sur la « piraterie industrielle ». Hambrecht, le patron de BASF s’était déjà plaint à ce propos de l’attitude de Pékin, expliquant que cela « ne répondait pas aux attentes de notre partenariat ».Pékin finance la dette de Washington
A l’avenir et pour leur propre intérêt, les Allemands devront apprendre à ne pas s’incliner et mettre en avant la défense des valeurs dites « démocratiques » afférant aux Etats de droit. En Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud, les dirigeants chinois se présentent sous le jour d’un Etat capitaliste autoritaire. Par conséquent, si l’Allemagne et l’ensemble des démocraties occidentales veulent conserver leur influence dans le tiers monde, ils ne devront pas brader leurs principes fondamentaux. Par ailleurs, les Etats-Unis ont financé par le crédit leur consommation et sont devenus tributaires de Pékin. Les conséquences de cette dépendance motivent des intérêts de géopolitique : sur le théâtre afghan, pendant que les GI mènent la guerre contre les Taliban, la Chine investit dans les ressources minières de ce pays. Depuis des années, la Chine est le plus grand créancier de l’Oncle Sam. Cela signifie qu’elle peut spéculer à sa guise sur le dollar. Les Etats-Unis pourront sortir de cet étau, à condition de revenir à une économie saine en relançant notamment l’épargne des ménages. Nous pourrions bien entendu étendre ce raisonnement au continent européen qui souffre des mêmes maux et mentionner la Grèce, l’Irlande ou l’Espagne menacées de faillite nationale. De plus, ces nations sont susceptibles d’entraîner la zone euro dans une très grande fluctuation. Ce mécanisme nuirait aux Allemands qui se verraient sanctionnés dans leur politique d’exportation. La mission première de l’Europe est simple : A. Merkel, Sarkozy et les chefs d’Etat européens doivent empêcher la faillite des pays membres de la zone euro en remettant le plus vite possible l’Union monétaire sur des bases solides. Mais en s’engageant début octobre à financer la dette de la Grèce et en la soutenant dans le cadre de ses futures émissions d’obligations à long terme, la Chine a une fois de plus illustré sa toute puissance au détriment de l’Union européenne. L’objectif de cette perspective politique n’a jamais été la sauvegarde des intérêts communautaire. Bien au contraire, l’UE est un cheval de Troie du mondialisme qui a pour but occulte la mort économique de ce continent. Ayant gagné cette bataille, la Chine s’appliquera ensuite à faire flotter sur les crêtes du monde l’étendard de son idéologie déshumanisée, naturaliste et païenne.
Annuellement, 900 000 universitaires chinois diplômés
C’est pourquoi nous ne pouvons que douter de la réussite des hommes d’affaires allemands qui ont pris le parti de défendre encore plus fortement qu’auparavant leurs avancées technologiques contre les insistances et les ruses de Pékin. Etant donné que l’Empire du Milieu s’attaque à l’industrie de la République fédérale, la protection de la propriété intellectuelle devient une question de survie. L’économie fédérale profite encore du fait qu’un ingénieur est mieux formé en Allemagne qu’à Pékin ou à Guangdong. La politique de formation s’avère par conséquent extrêmement vitale pour l’économie fédérale. Mais pour combien de temps encore ? 900 000 Chinois terminent chaque année leur formation universitaire, 500 000 sortent avec un diplôme d’ingénieur et 230 000 étudient à l’étranger. Parlant d’une agonie annoncée, un patron de l’industrie automobile allemande commente : « Soit nous renonçons à ce marché gigantesque en pleine croissance, soit nous nous soumettons aux conditions des Chinois ».
Laurent Glauzy
tiré de l’ Atlas de géopolitique révisée, tome IIhttp://www.contre-info.com/chine-le-fossoyeur-de-la-technologie-allemande#more-30662
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Le même krach qu’en 1929 prévu pour février 2014
Depuis le krach de 1929, la crise économique qui s’en est suivie est régulièrement évoquée et montrée du doigt comme exemple à éviter (sauf pour les spécialistes de l’art de la chute). La bourse de New York prend pourtant la même direction qu’en 1929, avertit BusinessWeek, citant les propos de l’analyste financier Tom DeMark.
Ce graphique permet de visualiser la comparaison établie par Tom DeMark.
«Le marché va connaître une amélioration de plus, puis une fois que nous serons environ à cette hauteur, je pense que ce sera plus traître», prédit à BusinessWeek Tom DeMark, un analyste financier qui, en se fondant sur les mathématiques, a mis au point des indicateurs capables de prédire les mouvements des marchés financiers.
«Je pense que tout est pré-ordonné à présent. Si vous regardez les nouvelles valeurs hautes et basses du [New York Stock Exchange], à chaque fois que nous avons atteint un nouveau pic record, il y avait de moins en moins de stocks dans l’index de participation concerné. C’est de plus en restreint.»
Le financier avance par là que c’est un nombre de plus en plus limité d’entreprises qui poussent la bourse vers le haut, accentuant de fait la spéculation.
Quand ce genre de choses arrive, l’effondrement est l’étape suivante. La direction que suit actuellement le NYSE ressemble en effet fortement à celle que suivait la même bourse il y a plus de quatre-vingts ans.
Tom DeMark reconnaît toutefois qu’il pourrait avoir tort mais «n’en a pas peur, [il] di[t] juste que c’est une possibilité à considérer».
Selon ses prédictions, c’est au mois de janvier 2014 que devrait se produire cette dernière amélioration, avant que le marché ne s’effondre aux alentours de février 2014, comme il l’a fait en octobre 1929.
Cela situe donc le marché actuel dans une position plus ou moins identique à celle dans laquelle il se trouvait en juin 1929.
http://fortune.fdesouche.com/322970-le-meme-krach-quen-1929-prevu-pour-fevrier-2014#more-322970
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Egypte : enfin une Constitution digne de ce nom ?
Le projet soumis à référendum tente de concilier stabilité et libertés
Au cours des révolutions politiques, le temps semble à la fois s’accélérer et s’arrêter : tout tourne en rond, mais tout se précipite, « immobile à grands pas ».
La révolution égyptienne, qui débute avec la chute éclair du Président Moubarak le 25 janvier 2011, ne fait pas exception à le règle. Après une brève période d’euphorie, le pays était entré dans une phase de tumultes et d’incertitudes – en dépit de l’élection du président Morsi, le candidat des Frères musulmans, investi en juin 2012, puis de l’adoption d’une nouvelle constitution en décembre.
Comme toujours dans ces cas-là, le mouvement commande : on met la charrue avant les bœufs en désignant un Président sans savoir quels seront ses attributions. Cela se traduit par une succession de tentatives pour prendre, ou reprendre, le dessus, et un chef de l’Etat que les observateurs qualifient tantôt de « fantôme », tantôt de despote, lorsqu’avec le « décret constitutionnel » du 12 août 2012, celui-ci parvient à abroger la “Déclaration constitutionnelle complémentaire” qui limitait ses prérogatives. Une situation à peine améliorée avec l’adoption d’une constitution que l’universitaire franco-égyptien Wagdi Sabete qualifiait de « constitution sui generis » – indiquant par là qu’on aurait eu bien du mal à la faire entrer dans l’une des catégories classiques du droit constitutionnel. [...]
Frédéric Rouvillois - La suite sur Causeur
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Egypte-enfin-une-Constitution