Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

international - Page 1289

  • Les Intouchables (VOSTFR exclusivité Fortune)

    Dans un documentaire décapant, « The Untouchables », la chaîne publique américaine PBS pose la question à 1.000 milliards de dollars : comment expliquer qu’aucun grand dirigeant de Wall Street n’ait été poursuivi en justice après la crise financière de 2008 ?


    Les Intouchables (The Untouchables) VOSTFR... par _romegas

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Éric Zemmour : « Merkozy est mort, vive Merkeron ! »

    Merkel et Cameron sont faits pour s’entendre. Tous deux de droite, politiquement conservateurs, économiquement libéraux, partisans du libre-échange… Le grand large est l’âme de l’Angleterre et depuis que l’Allemagne s’est réunifiée, elle a renouée avec sa grande politique mondiale d’antan...


    "La Chronique d'Eric Zemmour" : le couple... par rtl-fr

    http://www.actionfrancaise.net

  • Merah, Merkel, mariage, Mali : Tranches de vie pour une époque normale

    Les rebondissements de l’affaire M. Merah montrent que les services spéciaux surveillaient aussi sa sœur qui « entretenait des liens avec la mouvance salafiste toulousaine » (Le Monde du 1er février 2013). Tiens ! Il y a donc une « mouvance salafiste » à Toulouse ? On pensait jusque-là les Toulousains surtout célèbres pour le rugby, le cassoulet ou l’aéronautique. Aujourd’hui c’est donc aussi pour le salafisme. Normal.

    Gérard Depardieu a rejoint la Russie car il en avait assez du fiscalisme. Il faudrait donc le plaindre au lieu de le traiter de « minable » puisque, comme nous le disent chaque jour les médias, la Russie serait un pays terrifiant : un pays barbare où les féministes, les musulmans, les journalistes et les homosexuels sont assassinés ou jetés en prison, où les mafias gouvernent et où l’on méprise la démocratie. Notre Obélix national devait donc déprimer quand il a choisi de rejoindre non pas le paradis (fiscal) mais l’enfer (russe) ? Normal.

    On a salué comme il se doit l’anniversaire du Traité de l’Elysée car il paraît que les Français et les Allemands s’aiment donc beaucoup, notamment François et Angèle. Normal. Mais on a omis de nous dire qu’à l’origine de ce traité, la France dominait et l’Allemagne, réduite au surplus à sa portion Ouest, quémandait un soutien. Aujourd’hui c’est l’inverse. Le duo franco-allemand ressemble à un couple à la Dubout : avec un petit monsieur ridicule au bras d’une grosse dame. Et puis il ne faut pas oublier que Madame Angèle aimait aussi beaucoup Nicolas et bien d’autres hommes en Europe, également. Cela devrait quand même faire réfléchir François qui s’intéresse tellement aux couples en ce moment.

    Près d’un million de personnes dans la rue à Paris pour la manifestation contre le mariage homo en janvier mais la préfecture de police n’a vu que 350.000 manifestants. Une myopie normale.

    L’armée française à conquis Tombouctou sans combat… les islamistes ayant quitté les lieux avant. Saluons cette extraordinaire victoire du « chef de guerre » François Hollande, qui serait pour cela devenu très « populaire »… au Mali ! Ce fut aussi, paraît-il, la décision la plus difficile de sa présidence. Voilà en tout cas ce que nous disent les médias et cela doit nous rassurer. En France, par contre, sa popularité ne semble pas aussi évidente mais c’est normal.

    La campagne de recrutement pour ladite armée française s’intitule d’ailleurs : « S’engager, pour moi, pour les autres ». Un message très en phase avec l’implosion individualiste de la société contemporaine : je m’engage pour moi d’abord, en effet. Plus question non plus de faire référence à la nation française : non, on s’occupe des « autres », c’est-à-dire de tout le monde désormais. Quoi de plus normal, en somme, puisque l’armée de métier est devenue une annexe de Pôle Emploi et qu’elle mène des missions qui ressemblent à celles des ONG. Car on conduit des opérations (on ne dit plus « guerre ») humanitaires, que diable !

    Le Sénat envisage de créer des « zones de protection renforcée contre le loup ». Tiens ! Les loups sont de retour en France et il faudrait s’en protéger ? C’est sans doute cela le progrès. Normal.

    Il faudra aussi éteindre les lumières dans les commerces et les bureaux la nuit à compter du 1er juillet prochain. La France des Lumières se met donc à l’heure du black-out. Tout un symbole de la post-modernité ! Nous revoilà plongés dans les « heures sombres de notre histoire ».

    Après la promotion du vélo et des produits recyclés, bientôt l’éclairage à la bougie et peut-être aussi les tickets de rationnement comme au bon vieux temps. Normal.

    Et puis l’Union européenne entend lancer un vaste programme d’implantation d’éoliennes. C’est bien normal pour une Europe aux semelles de vent.

    Tout est normal, circulez !

    Michel Geoffroy
    11/02/2013

    Correspondance Polémia – 15/02/2013

  • “Comprendre la mondialisation en 10 leçons”

    Présentation du livre “Comprendre la mondialisation en 10 leçons”, de Gilles Ardinat (Ellipses, sept. 2012) par Philippe Conrad sur realpolitiktv.


    Géopolitique en livres : "Comprendre la... par realpolitiktv

  • DSK ET LA PAUPERISATION

    Les signes de la paupérisation du peuple français s'accumulent de plus en plus. Les statistiques officielles montrent qu'en 2009 8,2 millions de personnes, soit 13% de la population, vivaient en dessous du seuil de pauvreté. En 2008, c'était moins : 7,84 millions. Un Français sur deux vit avec moins de 1580 € par mois. Certes ces statistiques doivent être lues avec prudence : il est plus évident d'être pauvre à Paris lorsque l'on a peu de revenus qu'en province avec les mêmes revenus, si par ailleurs on dispose d'une maison et d'un jardin.
    Des indices plus sûrs et évidents existent comme la « prospérité » des restos du cœur et celle du secours catholique. Les politiques qui pilonnent l'économie française, soit pour détruire les industries et services, soit pour les chasser ailleurs, ont au moins une production qui marche bien c'est justement celle des restos du cœur.
    Au même moment, DSK fait un retour quasi triomphal à Paris et les médias le montrent avec gourmandise pénétrant dans son magnifique logis de la place des Vosges. Ses innombrables camarades et amis de la fausse droite et de la vraie gauche sont, certes, fort embarrassés par ce retour. La présomption d'innocence existe dans le domaine pénal, ce qui n'empêche pas les rumeurs et les chuchotements.
    UNE INCOMPETENCE MANIFESTE
    Pour sauver l'honneur, les voici chantant ses prétendus talents et sa prétendue compétence. Mais il se trouve que la présomption d'innocence n'existe pas dans le domaine économique.
    Dans les multiples fonctions qu'il a rempli au plus haut niveau en France, il a décidé et orchestré les plus grandes calamités : semaine de 35 heures, retraite à 60 ans, enrichissement fabuleux des politiciens, déluge fiscal, dépenses publiques illimitées, endettement en folie. Le résultat pitoyable est connu : chômage, crise du logement, délocalisations des entreprises, retraites insuffisantes, panne de la croissance et bien d'autres manifestations qui ont conduit précisément à la paupérisation rappelée ci-dessus.
    Certes, pour sa défense, il pourrait dire qu'il n'était pas le seul et que ses amis sont étroitement solidaires de la catastrophe générale. Il ajouterait que la fausse droite, en dehors de quelques aménagements, a poursuivi la course folle et n'a nullement arrêté le double bolide des impôts et de l'endettement.
    S'il avait, au tribunal de l'histoire, un avocat aussi talentueux que celui qui lui a permis d'éviter d'être jugé, il pourrait aussi affirmer qu'il était ignorant du mal qu'il créait par ses actions. Étant donné le degré élevé d'intelligence de ces gens, la présomption d'ignorance n'a aucun sens. Il y a eu agression contre l'économie française et agression volontaire.
    Une autre ligne de défense pourrait être d'évoquer le consentement du peuple français s'exprimant par les votes ; cela voudrait dire qu'il n'y a pas eu de viol, comme cela aurait pu se produire dans la suite 2806 du Sofitel de New-York, si la victime n'était pas consentante.
    L'ORCHESTRE MEDIATIQUE
    Que se passe-t-il dans l'isoloir ? C'est là qu'intervient dans l'analyse un autre facteur, à savoir l'orchestre médiatique. Les médias en France sont à la fois créateurs et complices des calamités publiques ; ils sont étroitement imbriqués avec les politiques et forment avec ces derniers un ensemble cohérent, imposant une censure d'autant plus impitoyable qu'elle est apparemment douce. La situation est donc étrange : il n' y pas eu viol puisque le peuple a voté. Mais le consentement a été obtenu grâce à la complicité de l'orchestre médiatique, lui-même arrosé généreusement par les impôts arrachés aux victimes-contribuables-électeurs.
    La même propagande célèbre le rôle de DSK à la tête du FMI. Les tribulations récentes ont permis d'admirer sur les écrans la magnificence de cette organisation qui, avec ses 14 000 employés, n'est que l'une des multiples et luxueuse succursales du pouvoir totalitaire mondial en voie d'édification rapide.
    Au même moment, nous avons le spectacle de la misère que ce FMI impose cruellement au peuple grec, soi-disant pour le « sauver ». C'est une pratique courante de cette organisation. Là aussi la présomption d'ignorance n'existe pas.
    Comment ce personnage incompétent est-il arrivé à la tête du FMI ? Peu de gens se souviennent que pendant plusieurs mois les affaires étrangères de la France ont été mises au service de sa nomination et, de même, récemment de celle de Madame Christine Lagarde. Dans les affaires étrangères rien n'est gratuit et tout se paye ; personne ne peut connaître les contreparties que la France a du donner pour ces deux nominations correspondant aux caprices et intérêts du pouvoir en place.
    LES IMPOTS FRAPPENT SURTOUT LES PAUVRES
    La paupérisation évidente du peuple français met en évidence un fait que peu admettent, à savoir que les impôts frappent en priorité les pauvres. En effet, ces derniers deviennent pauvres précisément à cause des impôts qui détruisent les créateurs de richesse, ceux qui font tourner la machine.
    Les simples précaires, qui arrivent seulement à vivoter risquent à leur tour de tomber dans la trappe de la pauvreté. A mesure que les gens s'élèvent dans la richesse, l'impôt devient de moins en moins pesant. S'ils accèdent à la grande richesse, l'impôt n'existe plus puisqu'ils peuvent s'évader parfaitement légalement pour échapper à l'enfer fiscal.
    La France en ruine, le désastre du FMI : décidément les camarades ont bien de l'audace à essayer de redonner du lustre à leur encombrant ami. En fait, ce n'est que le reflet de leur propre solidarité à la fois dans l'incompétence et dans ses résultats.
    Michel de Poncins. http://libeco.net/

  • L’interview complète de Thierry Meyssan pour le National Emancipé

  • Un air de fin du monde en Russie

    Ce vendredi, une météorite s’est disloquée au-dessus de la Russie et ses morceaux ont causé des dégâts notables (faisant voler en éclat de nombreuses fenêtres suite à l’onde de choc). Pis, le nombre de blessés (un millier) est un record pour ce genre d’événement.

    http://www.contre-info.com/

  • Les illusions perdues des maîtres du monde

     

    Le changement de ton est désormais palpable chez les dirigeants occidentaux, impuissants à retrouver la prospérité. Le découplage du monde entre vieilles économies qui stagnent et émergents qui avancent s’accentue.

    Avant la dégringolade de 2008, les capitaines de la finance et de l’industrie pouvaient vanter les vertus de la mondialisation, de la technologie et de la libéralisation des services financiers, supposées ouvrir une ère de croissance sans fin. Une croissance au bénéfice de tous, à condition de faire « les bons choix ». Nous n’en sommes plus là.

    Il est tout à fait symptomatique de constater que ce qui a rassemblé les dirigeants réunis récemment à Davos est le sujet des inégalités économiques. Le changement de thème par rapport à il y a seulement un an est spectaculaire. Personne n’ose plus avancer l’idée que ce qui est bon pour les riches finit par profiter aux pauvres.

    Le discours de Christine Lagarde, la dirigeante du FMI, a été de ce point de vue un moment clef de la rencontre de Davos. Elle a souligné les changements profonds au sein de son institution, au moins au sommet de la pyramide : une véritable préoccupation pour le droit des femmes, l’accent mis à nouveau sur le lien entre inégalité et instabilité, et la reconnaissance du rôle essentiel de la négociation collective et d’un salaire minimum dans la réduction des inégalités. Si seulement les programmes du FMI en Grèce et ailleurs reflétaient réellement ce discours !

    La session organisée à Davos par l’Associated Press a été révélatrice de ces nouvelles préoccupations : un pays, notamment dans le monde développé, peut-il créer des emplois (notamment des emplois bien payés) quand la technologie moderne remplace les travailleurs par des robots et des machines pour toutes les tâches qui peuvent être automatisées ?

    Dans l’ensemble, depuis le début de ce siècle, en Europe comme aux Etats-Unis, le secteur privé est incapable de créer en nombre des emplois correctement rémunérés. Même en Chine et dans d’autres pays dont le secteur manufacturier est en croissance, c’est essentiellement l’augmentation de la productivité – souvent liée au remplacement des travailleurs par des processus automatisés – qui est à l’origine de la hausse de la production. Les premières victimes en sont les jeunes, qui voient leurs perspectives d’avenir compromises par de longues périodes de chômage.

    La majorité des participants du Forum de Davos a surtout célébré la survie de l’euro. Le sentiment dominant était l’autosatisfaction, voire l’optimisme. La stratégie de Mario Draghi, c’est-à-dire la promesse que la BCE, avec tous les fonds dont elle dispose, pourrait et ferait tout ce qui est nécessaire pour sauver l’euro et secourir tous les pays en crise a semblé efficace, au moins pendant un temps.

    Le calme temporaire que cela a engendré donne a posteriori raison à ceux qui appelaient en priorité à rétablir la confiance. L’idée était que la promesse en forme de menace de Draghi rétablirait la confiance sans débourser un sou, car elle n’aurait jamais à être mise à exécution.

    Des voix se sont cependant élevées pour rappeler que les contradictions fondamentales n’étaient pas résolues et que la survie à long terme de l’euro impliquait l’existence d’une union budgétaire et bancaire, ce qui suppose une union politique que la plupart des Européens sont prêts à accepter. Mais beaucoup de ce qui a été dit à Davos, tant lors des réunions qu’en aparté, traduisait un profond manque de solidarité.

    D’une façon générale, si les dirigeants occidentaux insistent sur la croissance et l’emploi, ils ne proposent pas de mesures efficaces pour y parvenir. Les prévisions de croissance du FMI mettent du reste en évidence le découplage croissant du monde : cette année, la croissance du PIB dans les pays industriels avancés devrait être de 1,4 %, contre au moins 5,5 % dans les pays en développement.

    Et pendant que les Européens martèlent la nécessité de l’austérité en se félicitant des progrès accomplis et réaffirment leur volonté de poursuivre dans la voie qui a plongé toute l’Europe dans la récession, les pays émergents nous apportent une note d’optimisme. Ceux qui réussissent le mieux sont ceux qui sont parvenus à gérer la mondialisation pour maintenir leur croissance malgré les échecs de l’Occident.

    Devant des Etats-Unis paralysés politiquement par l’agitation puérile des républicains et face à une Europe absorbée par la survie de l’euro en raison de son défaut de conception, le manque de leadership mondial est de plus en plus patent. Au cours des vingt-cinq dernières années, nous sommes passés d’un monde dominé par deux superpuissances à un monde où il n’en existait plus qu’une, et maintenant à un monde multipolaire dépourvu de leadership.

    Nous pouvons discuter du G7, du G8 et du G20, mais il faudrait évoquer le G0 ! Nous devons apprendre comment vivre et prospérer dans l’ère nouvelle qui s’ouvre.

    Les Echos   Par Joseph Stiglitz   http://fortune.fdesouche.com

  • L’Occident se meurt-il ?

    Au moment où paraît le nouveau livre d’Hervé Kempf, “Fin de l’Occident, naissance du monde”, Régis Debray se livre à un impressionnant bilan de nos forces et de nos faiblesses dans la revue “Médium”.

    Par Bruno Deniel-Laurent

    Nous avons tous la nostalgie des lectures de nos 20 ans, et certains, peut-être, restent encore envoûtés par cette phrase puisée dans le Mont analogue, de René Daumal : «Les civilisations, dans leur mouvement naturel de dégénérescence, se meuvent de l’est à l’ouest. Pour revenir aux sources, on devait aller en sens inverse.»

    A cet Orient symbolique, mère de l’origine, répondrait donc un Occident drapé dans les lueurs du crépuscule, un grand Ouest vespéral doré par les rayons du soleil déclinant

    (c’est l’un des sens du mot latin occido : tomber à terre, choir).

    L’Occident, empire de la mort radieuse ? Nombreux sont ceux qui l’ont pensé, allant jusqu’à s’interdire de l’orthographier convenablement («oxydant») et lui opposant des astres plus vivants : l’Orient, bien sûr, mais aussi le tiers-monde, l’Europe souveraine, l’Eurasie, etc. Alors qu’il est aujourd’hui beaucoup question de «la fin de l’Occident» (c’est le titre du nouveau livre de l’écologiste et chroniqueur au Monde Hervé Kempf), le 34e numéro de la revue Médium choisit de s’ouvrir sur un puissant essai, quasi pamphlétaire, de Régis Debray qui entreprend de nous en livrer la «fiche clinique», listant «atouts» et «handicaps» de l’hégémonie occidentale.

    Les cinq “miracles” historiques
    Il convient avant tout de savoir ce que l’on entend par «Occident». Hervé Kempf, étrangement, ne cherche pas à en approfondir la notion, se contentant de l’assimiler au

    modèle de développement capitaliste né de la révolution industrielle, modèle dont la généralisation à l’ensemble du monde serait désastreuse.

    Debray préfère y voir une «invention largement mythique» (mais, nous prévient-il, les mythes sont des fusées, non des fadaises) dont le dernier avatar serait le «monde libre», c’est-à-dire l’Amérique et ses affidés. On validera cette définition :

    de toute évidence, l’Occident n’est sans doute que le «nom de plume de l’Otan», cette architecture de sécurité dirigée pour les seuls intérêts fondamentaux des Etats-Unis.

    Peut-être est-il aussi utile, pour mieux pénétrer la notion, de s’abreuver auprès des intellectuels occidentalistes.

    L’essai publié en 2004 par le philosophe libéral Philippe Nemo, Qu’est-ce que l’Occident ? (PUF), avait ainsi le mérite d’exposer une défense virile et érudite de l’idéologie occidentale, présentée sous la forme d’un «discours de civilisation» reposant sur cinq «miracles» historiques :

    au commencement, il y aurait eu le «miracle grec», instituant la pratique de la liberté individuelle au cœur de la cité ; puis l’Empire romain, en quête d’une juridiction universelle transcendant les coutumes particulières, aurait posé les bases du droit civil ; l’éthique biblique aurait universalisé l’idée de «sens de l’histoire» et incité chaque personne humaine à porter dans le monde l’impératif de la charité ; la réforme grégorienne, ensuite, en «rationalisant» les doctrines du salut, aurait incité à privilégier l’idée de progrès contre celle de révolution ; le libéralisme, enfin, compris comme «pluralisme critique» et affirmation de la raison individuelle, aurait radicalement désacralisé la source du pouvoir et ouvert la voie à des sociétés individualistes gouvernées par les seuls mécanismes du droit et du marché.

    L’Occident, selon Philippe Nemo, désignerait donc à la fois cette «miraculeuse» synthèse libérale et l’ensemble des nations dont l’histoire participe de la fondation et de la défense de cette idéologie, c’est-à-dire l’Europe de l’Ouest et les Etats-Unis d’Amérique qui en forment depuis un siècle la tête de pont.

    En occidentaliste conséquent, Nemo en appelle donc à une union toujours plus fusionnelle entre les deux rives de l’Atlantique, entérinant de fait la division entre une Europe occidentale miraculeusement libérale et une Europe de la steppe désespérément rétrograde…

    Voilà donc clairement exprimée cette tragique alternative à laquelle on ne peut, en conscience, échapper : ou le choix de l’Occident ou celui d’une Europe pleinement souveraine, il faut décider.

    Pour Régis Debray, il est clair que

    nos décideurs «européistes» ont depuis longtemps accepté leur sujétion, le monopole de l’idéologie occidentale sur la formation des élites internationales

    constituant d’ailleurs l’atout no 3 listé par Debray : «Pas de périphérie, de minorité ou de religion qui n’ait, aux Etats-Unis, pompe aspirante et refoulante, des représentants plus ou moins bien implantés, ayant leurs entrées au Congrès et dans l’administration, et dont les meilleurs éléments pourront, le cas échéant, regagner leur pays d’origine, en en faisant leur résidence secondaire. Ce sont les Afgho-Ricains, Albano-Ricains, Afro-Ricains (le Gallo-Ricain façon Jean Monnet ne fut qu’un prototype). Cette DRH planétaire peut sortir à tout instant un Karzaï de sa poche. Un Palestinien de la Banque mondiale, un Italien de Goldman Sachs, un Libyen formé au moule ou un Saakachvili géorgien.» Nous serions tentés d’ajouter : un Montebourg de la French-American Foundation, un Juppé de l’Atlantic Partnership, un Pierre Lellouche du Harvard Club…

    Partenaires serviles

    La servilité est comme le soleil ou le néant : on ne peut l’observer trop longtemps en face.

    Rien d’étonnant, donc, à ce que nombre de nos élites, surtout chez les «européistes», se rêvent en «partenaires» ou même en «amis» de l’Amérique.

    Mais il suffit que l’Otan passe du soft power au hard power, et nos fiers-à-bras de l’Union européenne, toujours prompts à dénoncer chez eux les méchants souverainistes et autres bolcho-gaullistes, se feront tout petits face au grand frère yankee. Ainsi, il apparaît évidemment significatif à Régis Debray qu’aucun membre européen d’une alliance stipulée comme défensive n’ait fait jouer la clause de conscience en 1989.

    Qu’est-ce alors que la «construction européenne», sinon le «symptôme d’une Europe fatiguée et résignée à sa vassalité, rêvant, sous l’idéal fédéraliste, d’une vaste Confédération helvétique

    (une Suisse moins les montagnes et le service militaire obligatoire), se déchargeant sur l’outre-Atlantique du soin de sa sécurité, mais d’un loyalisme de fond et à toute épreuve» ?

    Cette vassalité est évidemment l’autre nom de l’atout no 1 de l’Occident («une cohésion sans précédent»). Alors que toutes les grandes zones géopolitiques restent traversées par des fractures internes (les organisations régionales – Ligue arabe, Association des nations de l’Asie du Sud-Est, etc. – étant moins des lieux de décision que des forums), «seule l’Otan peut parler d’une seule voix, avec une ligne de commandement incontesté et un consensus doctrinal». Le plus grave est que cette voix pense avoir le «monopole de l’universel» (atout no 2).

    Un défi gigantesque

    Si chaque grande puissance, à l’instar de la Chine ou du Brésil, se donne le droit de poursuivre ses intérêts vitaux en dehors de ses frontières (Debray appelle ça «l’égoïsme sacré»), seul l’Occident (épaulé par ses relais affichés ou instrumentalisés) se vit en «ligue du bien public contre une Sainte-Alliance de despotes et de crapules» et s’affirme comme le «porte-drapeau de tous les combats d’émancipation culturelle de l’Est et du Sud» (personne n’oserait contester le bien-fondé de ces croisades qui sont souvent autant d’opérations de déstabilisation : sauvons les femmes d’Iran, les gays du Kenya, les blogueurs de Libye, les punkettes de Russie…) ; on est bien là dans ce que Debray appelle «le formatage des sensibilités humaines» (atout no 4) que complète encore «l’innovation technique» (atout no 5).

    Face à cette omnipotence, on se demande comment Hervé Kempf peut encore prophétiser la «fin de l’Occident». A moins, et c’est la voie suivie par l’auteur,

    de résumer l’Occident à ce club des anciennes nations industrielles aujourd’hui concurrencé par de dynamiques puissances régionales qui, en «rattrapant leur retard», exacerberont les inégalités sociales au sein de l’ancien monde tout en achevant de dévaster la planète.

    Pour Hervé Kempf, la «fin de l’Occident» n’est donc pas une prophétie cauchemardesque, mais une édifiante utopie. Malheureusement, il y a fort à parier que le défi gigantesque qu’il lance aux Européens (choix de la décroissance, abandon du PIB et des axiomes libéraux, prise de distance radicale avec les Etats-Unis, démocratie directe, etc.) soit bien au-dessus de nos faibles forces !

    Pour l’heure, il semble donc que c’est moins au déclin de l’Occident que l’on assiste qu’à sa généralisation métastatique. Après tout, de Londres à Washington, le centre «spirituel» de l’Occident a déjà plusieurs fois changé de lieu et sans doute est-il déjà entré dans une phase de déterritorialisation.

    Cet «hubris du global» (handicap no 1, selon Debray) pourrait-il accélérer la fin de l’Occident ? Debray lui-même n’en est guère persuadé, les risques liés à la «surextension impériale» pouvant désormais être limités par d’inédits outils de police («Tuer sur écran, à 10 000 km de distance, un suspect avec un missile Hellfire tiré d’un drone Predator n’est plus techniquement impossible»).

    Certes, la «dissémination du perturbateur» (handicap no 5), liée à la destruction des Etats nationaux sous les coups de boutoir de l’ingérence, peut être source de nouveaux défis lancés à l’Occident (on a pu le voir en Libye avec le lynchage de l’ambassadeur des Etats-Unis), mais il ne faut pas oublier que les «fous» d’hier peuvent aussi devenir les «alliés» de demain (et vice versa). Même l’aveuglant «complexe de supériorité» de l’Occidental (handicap no 2) reste une faiblesse toute relative, et Debray nous rappelle avec raison que l’hubris est à la fois orgueil coupable et élan vital.

    Le sacré mis au rancart

    Mais il est aussi deux handicaps autrement plus terribles, véritables tumeurs de l’être occidental (dont nous avons été, nous, Européens, les premiers cobayes) : la «prison du temps court» et le «déni du sacrifice», estime Debray. Ouvrons les yeux et regardons autour de nous : le présentisme nous est vendu comme un humanisme. Et s’il est une fierté constamment affichée sur nos écrans, c’est bien d’en avoir fini avec «les temps longs de la mémoire ethnique et du messianisme religieux». Les indignés du Nord ont le souffle court ; ceux du Sud, la «rancune tenace et souterraine». L’écrivain, qui a suffisamment réfléchi à la question du sacré, sait bien que «l’Occident [et l'Europe en particulier] l’a mis au rancart». Or le sacré est aussi ce qui commande le sacrifice.

    D’où cette morbide synthèse, en notre Occident libéral, où l’humeur est interventionniste et le climat, pacifiste. Pour le dire autrement, l’Occident n’a plus le moral de sa morale, ni la vaillance de ses valeurs : «Préserver la douceur du soir jure avec l’esprit de croisade, plutôt matinal.»

    Tel est ainsi l’Occident en ses métamorphoses : à la fois amnésique et sentencieux, impérial et puéril, haï et singé, omniprésent et invisible. Nourri au lait hyperprotéiné, Goliath est désormais devenu douillet.

    “Occident, fiche clinique”, de Régis Debray, à retrouver dans la revue Médium no 34, 16 €.

    Fin de l’Occident, naissance du monde, d’Hervé Kempf, Seuil, 156 p., 15 €.

    Marianne.fr  http://fortune.fdesouche.com