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international - Page 1292

  • Olivier Delamarche : « Si les Etats-Unis arrêtent les injections massives de billets, ils tombent en récession »

    Olivier Delamarche, du groupe Platinium Gestion, le 12 février 2013 sur BFM Radio, met les points sur les i, dans l’émission “Intégrale Placements“, face à Guillaume Sommerer et Cédric Decoeur.

    « L’Etat américain a remplacé les ménages. Les ménages se sont endettés de 1000 milliards par an de 2000 à 2008, aujourd’hui c’est l’Etat qui fait la même chose. On distribue du fric qu’on n’a pas en essayant de tenir le plus longtemps possible. Pour le moment, ce ne sont pas les Chinois ni les Japonais qui rachètent la dette américaine, c’est la FED. »

    « J’espère que le pape va faire des émules chez nos politiciens et nos autorités économiques. »

  • LE RÊVE AMÉRICAIN : LE GOUVERNEMENT MONDIAL AU MOYEN DE L'ONU (arch 1991)

    Depuis que l'URSS est à la remorque des Etats-Unis, plus rien ne s'oppose à la création d'un gouvernement mondial.
    Le vieux rêve américain d'une humanité vertueuse devient réalité. Mais pourquoi faudrait·il se soumettre aux injonctions d'une instance internationale - l'ONU - contrôlée par les vainqueurs de 1945 et composée d'Etats qui, pour la plupart, n'ont cessé de bafouer la démocratie ?
    L'idée d'un État universel tire sa force, de nos jours, de la présence, sur l'ensemble de la Terre, de deux produits occidentaux la démocratie, et les machines. On pourrait en ajouter un troisième : l'anglais, comme langue véhiculaire.
    L'anglais n'est pas obligatoire, la démocratie est loin d'être aussi répandue qu'on le prétend, mais la technique, elle, triomphe partout, sans rivale. Et cette technique, c'est aussi des armes capables de détruire la vie sur la planète : argument supplémentaire en faveur de l'unité.
    Les États-Unis incarnent cette utopie. Ils sont l'exemple, pensent-ils, de ce qui deviendra universel. Les nations s'effaceront. Le président Adams disait : « Notre république, pure et vertueuse, a pour destin de gouverner le globe et d'y introduire la perfection de l'homme ». Wilson en 1918 avec la SDN, Roosevelt en 1944, avec l'ONU, ont pris la suite, Thomas Molnar le rappelle souvent. Les Américains, dit-il, visitent l'ONU avec la même piété que le monument « qui incarne la fin de l'histoire ». (Voir Le Modèle défiguré, éd. PUF).
    L'histoire finie, voilà les peuples heureux, selon le proverbe. Le communisme aussi y rêvait. Mais deux rêves, c'était trop. Or voilà, quelle chance, que la banquise de l'Est se met à fondre. On déclare aussitôt que rien ne s'oppose plus à l'État mondial. Il sera incarné par l'ONU, selon le désir exprimé dès 1947 par l'historien Arnold Toynbee : « Si l'organisation des Nations-Unies pouvait se développer au point de devenir un système effectif de gouvernement mondial, ce serait de beaucoup la meilleure solution. »
    Et dans l'ONU, il y aura un organe du pouvoir, plus exactement une Cour suprême, pour condamner et châtier. Ce sera le Conseil de sécurité. Quand l'Irak envahit le Koweït, ce Conseil condamne, et ordonne l'évacuation. Grande émotion : l'URSS a voté avec les États-Unis. Nous y sommes. Le mondialisme triomphe. L'État-planète, qu'on voyait dans les romans de science-fiction, prend forme. Depuis six mois, on y croit, ou feint d'y croire, et surtout, il est inconvenant de s'en moquer (l'opinion aujourd'hui marche à coup de il faut penser que ou il est interdit de penser que). Un journaliste écrit : « ... dès lors que l'ONU retrouve sa vocation de conscience planétaire ... » Un autre : « Le désarmement du Vieux Continent est souhaitable. Tout comme l'est cette sorte de gouvernement mondial qui s'esquisse avec la montée en puissance de l'ONU ». On pourrait en citer d'autres : c'est le bon ton du moment.
    Mais rien n'est simple. Un gouvernement mondial suppose une unité de l'humanité, et par exemple qu'il n'y ait pas d'hostilité entre peuples riches et peuples pauvres, pas de différences de pressions démographiques créant des afflux de gens vers certaines zones (ou que ces afflux ne créent aucune difficulté), aucune opposition non plus entre Blancs et « colorés ». Toutes ces tensions, l'idéologie les nie, fait comme si elles n'existaient pas. Elles sont cependant croissantes. L'Indien reparaît sous le latino-américain et le Mexicain. L'islam redevient rigide et conquérant. Le Chinois se sent plus Chinois que son père, etc. Le modèle occidental pâlit. Pour ne pas chercher trop loin, la propagande de Saddam Hussein a immédiatement joué, avec profit, de telles oppositions.
    UNE ILLUSION PROPRE A L'OCCIDENT
    On se réjouissait de la fin du conflit Est-Ouest. Bon. Mais on a eu tort de conclure à la fin de l'histoire. Le conflit Nord-Sud, qui couvait, apparaît au grand jour. N'est-ce pas d'ailleurs un premier brasillement, les remous des républiques musulmanes de l'URSS, qui a fait comprendre à Moscou qu'il était temps de mettre les pouces ?
    Le Conseil de sécurité, du coup, est encore moins représentatif. Pendant plus de quarante ans, la Chine et l'URSS y ont joué le rôle de tribuns défendant le tiers monde, où ils excitaient d'ailleurs la révolte. Si l'URSS se met dans le même plateau que les États-Unis, ne reste, comme porte-parole des peuples pauvres (qui sont en même temps des peuples de couleur), que la Chine. Cela lui donnera sans doute un grand rôle, mais elle a trop besoin de crédits, de machines, de techniciens pour se couper des pays riches. Elle sera donc prudente. Elle s'abstient le 29 novembre. Elle n'use pas de son droit de veto.
    À bien y regarder, c'est une rêverie qui arrange bien les Occidentaux de concevoir le Conseil de sécurité comme l'arbitre démocratique d'une planète démocratique.
    1. Les cinq milliards de vivants sont-ils persuadés qu'ils doivent confier leur destin à une assemblée démocratique plutôt qu'au Pape, ou au dalaï-lama ou à Kadhafi ? On ne leur a pas demandé.
    2. Le système de représentation de l'humanité qu'est l'ONU n'émane pas du suffrage universel. Il faut une forte dose de naïveté pour penser qu'il s'agit d'un suffrage à deux degrés et que l'ONU serait composée d'États, dont les dirigeants sont élus par le peuple.
    3. En admettant que les États incarnent les peuples, en donnent une image présentable, ce n'est en général pas une image démocratique. Il n'y a pas eu vote, ou le vote a été truqué. De plus, les représentants députés à l'ONU ne sont pas des élus, mais des fonctionnaires ou des notables.
    Voilà déjà des objections assez défrisantes. Comment à partir de ces données voir dans l'ONU « la conscience planétaire » ? Il y a plus grave.
    4. Si l'ONU est un Parlement, sa Haute Cour ne fonctionne pas démocratiquement; on n'y décide pas selon la majorité des voix (heureusement pour nous, et pour la paix, soit dit au passage) puisque cinq des membres du Conseil de sécurité sont permanents, et ont droit de veto. C'est-à-dire qu'ils peuvent bloquer toute action.
    5. Il est remarquable que ce droit de veto est fondé sur une légitimité historique, et né d'une victoire militaire (la victoire de 1945) selon les règles les plus traditionnelles de la puissance - et les moins démocratiques.
    BONNE CONSCIENCE
    Et non seulement, ce droit de l'épée n'est pas démocratique, même si l'on affirme qu'il s'agit de l'épée du Bien et de sa victoire sur le Mal, mais ce droit non démocratique est un droit périmé. Il s'est passé beaucoup de choses depuis 1945, et en particulier une immense remise en ordre des puissances avec la destruction des empires anglais et français, entraînant l'émergence de forces nouvelles : l'Inde, un monde islamique terriblement divisé et terriblement turbulent, sans parler du Japon, puissance économique n° 2.
    Le Conseil de sécurité, et d'abord son noyau, les membres permanents, n'est pas un reflet fiable de la réalité. La Chine ne peut y rester seule représentante des pays marginaux, en voie de développement (et encore plus en voie de turbulence). Et dans un monde où les blocs raciaux semblent plus disposés à s'affronter qu'à se fondre - malgré les espoirs mis par les mondialistes dans le métissage - il n'est pas bon que quatre sur les cinq membres soient blancs; d'autant que le cinquième, qui est jaune, est surtout un cas à part. La Chine est mal placée pour bien défendre l'Inde, sa rivale, l'islam qui lui cherche querelle chez elle, au Yunnan et au Sin-Kiang, pas plus que les Africains qu'elle méprise (on se rappelle peut-être l'expulsion de tous les étudiants noirs de Chine, au début de 89).
    L'ONU existe. On ne peut l'empêcher de servir d'exutoire aux querelles et aux passions. Ce rôle peut même être utile. Mais lui attribuer la direction morale de l'humanité, quelle erreur ! Car c'est cela :  il n'est pas seulement question d'assurer un minimum d'ordre, de police, sur la planète. Il s'agit d'établir le règne du Bien. Une ONU ne fera jamais que représenter, coûteusement (parce que publiquement) le jeu et la situation des forces. On vient de le voir : l'occupation du Koweït est un crime inexpiable, celle du Liban est légitime. Morale très souple, très moliniste. Sans parler de la partie la plus intéressante du spectacle, celle que l'on cache au public : le jeu des intérêts et des lobbies. Là, il ne s'agit plus de la conscience de l'humanité, mais de son inconscient. Ce n'est pas montrable.
    • Georges Laffly  Le Choc du Mois. Janvier 1991

  • Philippe de Villiers demande à Hollande un référendum sur le départ de l’UE

     Talentueux avertissement de Philippe de Villiers au Président de la République Française .

    Une vidéo à ne pas manquer !

    http://www.actionfrancaise.net

  • Vous avez dit « société marchande » ?

    La vidéo qui suit a été filmée en Chine. Mais les images que vous allez voir pourront bientôt être filmées en Europe. Car la logique du marché domine aujourd’hui la politique européenne qui, en abaissant les frontières, a érigé le dogme de la libre circulation des capitaux et des marchandises, soumettant à la concurrence déloyale des pays à bas taux de production l’ensemble des nations européennes. L’économie commande donc le politique : dans une Europe-supermarché où tout se vend et tout s’achète, où la concurrence est rude, les dynamiques d’intérêts, qui sont naturellement sécrétées, déshumanisent profondément l’homme, réduit à n’être qu’un producteur ou un consommateur :

  • Benoît XVI démissionne et quittera ses fonctions le 28 février

    Il s’agit officiellement de raisons de santé. Il a annoncé sa démission en latin, ce matin, lors d’un consistoire au Vatican, selon Radio Vatican qui retranscrit ses paroles en français :

    «Frères très chers,

    Je vous ai convoqués à ce Consistoire, non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Église. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les oeuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière.

    Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de Saint-Pierre et annoncer l’Évangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié.

    C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’évêque de Rome, successeur de Saint-Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.

    Frères très chers, du fond du coeur je vous remercie pour tout l’amour et le travail avec lequel vous avez porté avec moi le poids de mon ministère et je demande pardon pour tous mes défauts. Maintenant, confions la Sainte Eglise de Dieu au soin de son Souverain Pasteur, Notre Seigneur Jésus-Christ, et implorons sa sainte Mère, Marie, afin qu’elle assiste de sa bonté maternelle les Pères Cardinaux dans l’élection du Souverain Pontife.

    Quant à moi, puissé-je servir de tout coeur, aussi dans l’avenir, la Sainte Eglise de Dieu par une vie consacrée à la prière.»

    La démission d’un pape est envisagée par le Code de droit canonique (moderne et traditionnel). La dernière démission d’un pape remonte à Grégoire XII, en 1415.

    http://www.contre-info.com/

  • Journal hebdomadaire de Voix de la Russie – 11 février 2013

    Au sommaire de cette édition :
    Ø  Crise sociale en France : le pire est à venir
    Ø  Parole d'élus : rencontre avec le Sénateur UDI Yves Pozzo di Borgo
    Ø  Explication de la politique russe par le président de la Douma, Sergueï Narychkine, devant les élus français à l'Assemblée nationale
    Ø  Moscou capitale européenne du XXIème siècle : entretien avec AndreÏ Sharonov
    Ø  Rencontre entre la Russophonie et la Francophonie au cœur du Quartier Latin
    En bref et en détail :
    Ø  Les « Pussy Riot » adulées au Conseil de Paris pendant que leurs soutiens vandalisent un mémorial
    Ø  Les Russes ne confieront pas leurs enfants aux couples homosexuels français

    Ø  Sotchi 2014 : Le compte à rebours a commencé

  • Mali et Tunisie : la guerre mené par le wahhabisme ne fait que commencer

    Le 10 février, les observateurs internationaux ou français de la guerre au Mali sont rès pessimistes... ou si l'on préfère très réalistes. La France est au Mali pour longtemps.

    Non seulement ce pays est durablement divisé en « factions » qui ne s’entendront jamais. Mais aussi les combattants dits djihadistes, ou aussi wahabittes, se répandent partout, y compris à Bamako, et pas seulement au nord Mali. Ils ont commencé à mener une guerre d’attentats contre laquelle il est difficile de lutter. Ce ne sera pas la base de drones que l’Africom américain projette d’implanter au Niger ou au Burkina qui changera grand chose au rapport de force.

    Les wahabittes débordent évidemment aussi dans les pays voisins, notamment au Niger. Ils sont bien accueillis par la population. Celle-ci reste profondément musulmane et donc sensible aux discours religieux extrémistes. Par ailleurs et surtout, les espoirs d’activité économique pouvant stabiliser la jeunesse s’éloignent de plus en plus. Qui veut investir aujourd’hui en Afrique compte tenu des risques croissants? Les seules industries affrontant ces risques sont de type colonial, chinoises dans les infrastructures, les mines et l’agriculture, anglo-saxonne ou européennes dans le pétrole. Elles ne contribueront en rien à la paix sociale.

    La Tunisie est désormais elle-aussi en crise profonde. Les militants islamistes prospérant sous la couverture du parti dit musulman modéré Ennahda ne se cachent plus. En Tunisie comme ailleurs l’offensive djihaddiste est financée et organisée par le Qatar et l’Arabie saoudite, comme le constataient hier des démocrates tunisiens manifestant contre l’emprise d’Ennahda. Ils dénoncent la présence dans tout le pays d’écoles religieuses financées par le Qatar qui tente d’élargir par ce moyen son contrôle sur la population. Il en résulte une véritable haine contre la démocratie, le féminisme et la France. Ce pays pacifique, situé à nos portes, est en train de se transformer en région à éviter par les Européens.

    Le Qatar et l’Arabie Saoudite jouent leur survie en se retranchant derrière les combattants wahabbites. Ils savent bien que sans cela ils ne sauveront pas leurs régimes corrompus par le pétrole et d’immenses richesses illégitimes. Mais les pays occidentaux, eux-aussi corrompus par le pétrole, font semblant de ne rien voir. Leurs dirigeants se disputent l’honneur d’embrasser l’émir sur la bouche. Décidément, si la France, seule de toute l’Europe, persistait à vouloir résister, comme son honneur l’exige, elle devrait se préparer à une mobilisation générale.

    Jean Paul Baquiast Pour une Europe intelligente  10/02/2013 http://www.polemia.com

  • Le Merlion parle de la Chine

    Nous entrons ce soir dans l'Année du Serpent d'Eau. Depuis sa retraite éveillée, Mr Lee Kuan Yew nous livre une vision des évolutions et perspectives du monde qui compte. Fondateur de Singapour, despote éclairé, Chinois de tradition, Mr Lee a relevé un défi surhumain qui l'autorise au soir de sa vie à dire les vraies choses. Ce défi fut le largage de l'île de Singapour par la Malaisie qui n'y voyait qu'un marécage d'emmerdements infesté de serpents, moustiques et chinetoques en marcel et sueur. Le dos au mur, il en fit ce que l'on connaît aujourd'hui et plus fort peut-être, il finit par créer une "nation" à partir de rien ou de trop. J'ai des amis fiers d'être singapouriens. Le RP Campos (des Missions étrangères de Paris) qui finit ses jours dans la paroisse Saint-Alphonse (Novena) m'avait dit sa joie immense d'avoir été naturalisé singapourien à la fin de sa vie. Et Dieu m'est témoin qu'il en avait connu des pays dans sa vie de missionnaire.

    L'université de Harvard a réuni dans un bouquin plusieurs entretiens qu'ils ont eus avec Lee Kuan Yew : The Grand Master's Insights on China, the United States and the World¹. Singapour est une charnière des mondes occidental et asiatique qui permet à son patron d'avoir un avis autorisé sur tout. C'est la Chine qui nous intéresse à cause du péché d'orgueil que le Piéton du roi va commettre sous vos yeux, avant de changer de guêtres : Royal-Artillerie dit tout cela depuis cinq ans. Lee Kuan Yew nous permet de n'en plus varier ! La collection des avis de Mister Lee a été publiée par Time Magazine daté du 4 février ; l'article est réservé aux abonnés, nous ne le traduirons pas mais nous nous en servirons comme guide-âne.

    Les dirigeants chinois sont sur un vecteur hégémonique parce qu'ils ont réussi le miracle économique, qu'ils s'appuient sur une culture quadrimillénaire et que du vivier d'un milliard trois cent millions de gens on tire beaucoup de talents. Le peuple suit, qui veut une Chine riche et puissante, et une nation (ndlr: han) aussi prospère et technologiquement avancée que l'Amérique, le Japon ou l'Europe. Le réveil de ce destin leur promet la parité dès ce siècle avec les Etats-Unis.

    La diplomatie de ses marches est impériale parce que la référence historique des Chinois est la période antérieure à la colonisation et aux humiliations qu'ils ont subies. C'était «L'Empire du Milieu» auquel les voisins déclarés vassaux payaient tribut chaque année à l'empereur. La Chine contemporaine à parité avec les Etats-Unis ne sera pas aussi bienveillante que le furent ceux-ci pendant les 70 ans de l'après-guerre. Personne ne le croit, ni Singapour, ni le sultanat de Bruneï, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande ni le Vietnam. Le pronostic est l'arrogance, surtout quand la Chine dit que tout pays, grand ou petit, est égal, mais que dans le même temps, lorsqu'on fait quelque chose qui lui déplaît, elle ne manque pas d'envoyer son ambassadeur dire que nous avons déplu à un milliard trois cent millions de gens, une façon de remettre chacun à sa place.

    La stratégie chinoise est celle du dépassement en tout. Mais pendant les 40 ou 50 ans dont ils ont besoin pour capitaliser sur une main d'oeuvre excellente et formée, ils ne doivent pas tomber dans le panneau allemand ou japonais (ndlr: relire Luttwak) qui voulurent tout accaparer jusqu'à déclencher deux guerres terribles, pas plus que succomber à la faute mortelle de l'URSS qui s'est jetée dans une compétition militaire qu'ils ont perdue deux fois, en termes d'armement et en crevant leur économie civile. Ainsi la Chine sait jusqu'où ne pas aller trop loin dans le domaine militaire. Du moins le pense-t-on !

    Les obstacles à franchir sont plus hauts qu'on ne l'imagine généralement. Outre des infrastructures de mauvaise qualité et un système économique hybride très corrupteur, le développement bute sur la paradoxale faiblesse des institutions et l'absence de force de la loi. Mais le pire est que la Chine est gouvernée par un foisonnement de petits empereurs locaux qui ont la main sur tout. Le conformisme est la règle, il est d'ailleurs récompensé, l'imagination, la créativité ne font pas partie du substrat culturel. Si en termes de PIB la Chine rattrape un jour les Etats-Unis, elle n'en sera pas moins en retard en termes d'invention parce qu'elle freine la contestation positive des idées. Sinon comment expliquer que quatre fois plus de talents ici qu'ailleurs ne parviennent toujours pas à faire le break ! Le système de gouvernement va être ringardisé par les technologies du futur [ndlr: et s'il faut déjà 2,6 millions de fonctionnaires de surveillance des réseaux sociaux au début de leur popularité combien en faudra-t-il en 2030 ?] Ils ne sont pas préparés.

    La Chine ne sera jamais une démocratie sous peine de s'effondrer. Les intellectuels chinois sont de cet avis. Le peuple redoute plus que tout le chaos - il y a une histoire du Chaos en Chine qu'on partage à la veillée - et s'il y a des consultations utiles dans les villes et villages, la politique globale de la nation ne sera pas discutée jusqu'à l'échelon citoyen. Toutefois, les Chinois voyagent de plus en plus et se frottent à des cultures différentes de la leur, aussi verra-t-on des modifications de la gouvernance pour s'y adapter, mais croire en la démocratie est une gageure, cinq mille ans d'histoire nous disent qu'on n'a jamais compté les têtes pour réagir à une situation, on les coupait !
    Xi Jinping, le nouvel empereur est à la fois aimable et impressionnant. Les tribulations de sa vie (cf. wikipedia) lui ont forgé une âme de fer qui ne se départira pas de ses convictions. Ce n'est pas l'apparatchik gris sans saveur comme Hu Jintao. Il a une stabilité émotive qui lui permet de surmonter des problèmes personnels sans obscurcir son jugement.

    Nous reprenons la main.
    Le nouveau président chinois va être testé par le Japon dans la dispute des îles de Mer de Chine orientale et par les Etats-Unis dans le monitoring du jeune Kim de Corée du nord. Ses administrations militaires, jalouses de leurs privilèges budgétaires, poussent à la confrontation sino-nippone en violant les eaux territoriales des Senkaku qu'Hillary Clinton a déclaré vouloir défendre ; le nouveau Japon de Shinzo Abe réarme, cette fois sérieusement. Onze institutions gouvernementales chinoises sont impliquées dans cette dispute, avides d'en tirer chacune une gloire plus grande que celle du département voisin. Le peuple convenablement travaillé par une propagande habile est instrumentalisé comme organe de pression sur les modérateurs. L'affaire est idéalement placée comme un couvercle sur les problèmes de fond du régime. Xi Jinping, qui vient d'attaquer le train de vie somptuaire des petits caciques en rognant sur les "cadeaux" de nouvel an, devra montrer qu'il a une stratégie de long terme, et qui "commande" au sein du Poliburo Standing Comitee. Mais de cela nous ne saurons rien !

    (1) Chez The MIT Press, février 2013 ©Belfer Center for Science & International Affairs

    http://royalartillerie.blogspot.fr

  • Quand l’ Islande dit merde aux banquiers !

    Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

    Le jugement de cour est passé presque inaperçu, la semaine dernière. Mais il est de taille. Selon un tribunal de l’Association européenne de libre-échange, l’Islande avait le droit, lorsque ses banques se sont effondrées en 2008, de refuser de rembourser ses épargnants étrangers.

    Ce jugement répond à une question cruciale : l’argent public doit-il sauver ou non des banques en faillite ? Après la chute de la première banque privée du pays, Landsbanki, l’Islande avait dû nationaliser en catastrophe son système bancaire. Par la suite, décision avait été prise – les politiciens se voyant un peu forcés par un peuple en colère et des référendums sans équivoque – de dire « merde » aux banquiers… et par la même occasion à leurs victimes étrangères.

    ***

    L’Islande, c’est ce minuscule pays insulaire (325 000 habitants) qui, dès 2008 et avant tous les autres, a connu les affres de la crise économique et financière. Au cours des années 2000, et jusqu’à ce fatidique automne 2008, une gigantesque bulle s’était formée dans ce pays.

    Quelques banques de Reykjavik avaient réussi à attirer, de façon plus ou moins honnête, les économies et les investissements de sociétés et d’épargnants étrangers, la plupart britanniques et hollandais, qui étaient venus alléchés par des taux d’intérêt extraordinaires.

    Dans les magouilles de ces fastes années, beaucoup d’Islandais avaient trouvé leur compte. Avant leur « divine colère » de 2008-2009, ils avaient longtemps fermé les yeux sur les manoeuvres lucratives des Icesave et autres Landbanski, entreprises financières dirigées par des chefs hautement « créatifs » dans leur recherche de débouchés internationaux.

    Fin 2007, l’ONU rapportait qu’avec un produit intérieur brut de 40 000 euros par habitant, les Islandais jouissaient du niveau de vie le plus élevé du monde. Chômage inexistant, dette minime, croissance annuelle de 5 %. Avec un secteur bancaire envahissant qui avait supplanté les activités traditionnelles du pays (pêche).

    Fin 2008, la bulle éclatait. Les banques faisaient faillite, laissant des dettes équivalant à plusieurs centaines de milliers de dollars par habitant… et le niveau de vie s’effondrait de près de 20 % en quelques mois.

    ***

    Il y a quelques jours sur Al-Jazeera anglais, en provenance de Davos, on pouvait voir une interview d’Olafur Ragnar Grimsson, président islandais réélu pour un quatrième mandat en juin 2012 (notamment parce qu’il a pris la part « du peuple » dans ce scandale bancaire).

    Extrait de cette entrevue du président Grimsson : « Pourquoi considère-t-on que les banques sont les saintes chapelles de l’économie moderne ? La théorie que vous devez payer pour sauver les banques, selon laquelle les banquiers peuvent jouir de leurs propres bénéfices et de leur succès, mais que ce sont les gens ordinaires qui doivent payer pour leurs échecs, au moyen des impôts et de l’austérité… cette théorie, eh bien, les gens ne l’accepteront pas sur le long terme, dans des démocraties éclairées. »

    On ne saurait mieux critiquer la doctrine de l’austérité, appliquée scrupuleusement par des pays comme la Lettonie (5,5 % de chômage avant la crise, 14 % aujourd’hui), le Royaume-Uni ou l’Irlande, régulièrement cités en exemple par les tenants de la rigueur fiscale. L’Irlande qui a connu vers la même époque des malheurs similaires, mais qui – à la différence de l’Islande – a remboursé scrupuleusement les créanciers étrangers, augmentant la dette nationale de façon astronomique… L’Irlande dont le taux de chômage, début 2013, reste aux alentours de 15 %.

    Et l’Islande en 2013 ? Le pays des Vikings n’a pas seulement dit « merde » aux banquiers véreux. L’État islandais a refusé de suivre les doctes conseils des spécialistes de Londres et de Bruxelles ; il n’a pas fait de la réduction du déficit et des privilèges des banques une priorité absolue ; il a même défié le droit européen. Il a dévalué radicalement sa monnaie (oui, ce petit pays farouchement indépendant dispose toujours de sa devise), et ne s’en trouve que mieux aujourd’hui.

    Le niveau de vie des Islandais a certes baissé : les week-ends à Paris sont plus rares, les importations de luxe également. Mais le chômage est retombé sous les 8 %, et après l’épouvantable purge de 2008-2009, la croissance a repris à 3 ou 4 % par an. Le pays, au contraire de tous les voisins qui ont traversé des épreuves semblables, est résolument sur la voie de la récupération totale.

    Et s’il y avait une autre façon de faire face à la crise ?

    Source : http://www.ledevoir.com

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Fabius gêné par la viande de cheval mais pas par le halal

    Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a qualifié dimanche « d'abominable et dégueulasse » l'affaire de la viande de cheval dans des plats censés contenir du bœuf, réclamant enquête et des « sanctions dures ».

    Que n’a-t-il ce genre de propos s’agissant de la viande halal que les consommateurs ingurgitent sans même le savoir et qui participent du financement des mosquées ! « Non seulement il faut une enquête mais il faut des sanctions », a déclaré Fabius-Tartarin interrogé sur BFMTV sur une éventuelle enquête au niveau européen. Diable !
    « C'est abominable. Si on en parlait autour d'une table de famille, on dirait: c'est dégueulasse. Les consommateurs achètent quelque chose et on leur donne de la viande de vieille carne d'après ce que j'ai compris », a-t-il ajouté. Diantre !
    « Il y a sûrement des gens qui là-dessus font du profit. Il faut de la traçabilité, c'est ce que propose le gouvernement français, et il faut des sanctions dures », a-t-il conclu. Ventre saint gris !
     
    Les retraits des rayons de plats surgelés à la viande de cheval en lieu et place de bœuf se sont multipliés, ont annoncé dimanche les distributeurs, et le gouvernement a convoqué lundi les professionnels de la filière pour étudier l'affaire.
    « Ah, ce Fabius… Quel homme ! », s’esbaudirait Jack Lang, la « tête » de l’IMA (Institut du Monde Arabe).