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  • Malgré les résistances identitaires, l’ONU veut imposer son Pacte mondial pour les migrations

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    Par André Posokhow, consultant ♦ Pour André Posokhow – fidèle contributeur de Polémia et précieux lanceur d’alerte sur la question du Pacte mondial pour les migrations – l’ONU veut prendre le pouvoir.
    L’institution mondialiste ne veut plus être le « machin « brocardé par le général de Gaulle. Elle veut être à la tête d’un gouvernement mondial voulue par l’oligarchie globaliste à l’aide de son archipel de satellites comme l’Organisation Mondiale pour les Migrations (OIM). L’ONU veut recréer une nouvelle humanité, celle d’individus indifférenciés, sans racines, sans passé, sans attachement à leur sol.

    Le Pacte mondial pour les migrations qui devait être adopté par 192 pays constituait pour l’ONU une étape décisive.
    Devant la fronde de plus en plus de pays qui refusent ce Pacte depuis trois mois et les réticences d’autres plus discrets, l’ONU est conduite à lancer dans l’urgence une stratégie de contournement : condamnations par des experts prétendument indépendants, judiciarisation en cas de non soumission et appel au gouvernement des juges.

    L’alerte a été lancée depuis plusieurs mois

    Polémia, ainsi que d’autres sites, a vivement insisté au cours du premier semestre sur la démarche onusienne en faveur d’un Pacte mondial des migrations (d’ailleurs couplé avec un Pacte mondial sur les réfugiés) appelé à être adopté en décembre 2018 par 192 pays membres de l’ONU après des années de négociations. Ont également été rappelés le danger pour la souveraineté des peuples que représente l’invasion migratoire.

    Le plus alarmant réside dans le souhait  d’établir à terme un droit supranational des migrations et l’espoir implicite et parfois formulé de l’ONU d’avoir à accepter et gérer les immenses flux des migrations d’origine climatique que son secrétaire général juge bien entendu, « inévitables » et bienfaisantes.

    Des divisions grandissantes au sein du prétendu consensus du Pacte mondial des migrations

    L’adoption du Pacte mondial en décembre 2018 peut être tenue pour acquise

    Il apparaît évident qu’à Marrakech, dans un mois, ce Pacte sera adopté par une écrasante majorité des 192 pays qui participent au processus en cours et dont les gouvernants, soit y voient un avantage – comme par exemple les pays africains -, soit se soumettent avec zèle au politiquement correct.

    On est au regret de constater que la Suisse, en principe nation éprise de liberté et d’indépendance, fait partie de ces derniers. Notre voisin a joué un rôle majeur dans les négociations qui ont précédé le sprint final. Malgré l’opposition vigoureuse de l’UDC, le conseil fédéral helvétique a approuvé ce Pacte le 10 octobre dernier  avec quelques réserves.

    Il est vrai que les pressions sont fortes de la part de l’ONU et de l’OIM. Elles le sont  surtout de la part des associations immigrationnistes qui ne se contentent pas de diffuser un livre jaune sans frontières de 500 pages traduit en quatre langues, destiné à servir de guide aux migrants en Europe et « développer l’empathie » avec les Européens envahis.

    Les nations dissidentes

    Dans un précédent article nous avons noté que les Etats-Unis, en 2017 et la Hongrie en juillet 2018, ont fait défection en se retirant du Pacte mondial et de son élaboration.

    Ce mouvement de résistance s’est très récemment accéléré.

    La Pologne devrait dire “non” au Pacte migratoire de l’ONUa déclaré le 9 octobre dernier le ministre polonais de l’Intérieur Joachim Brudzinski qui entend recommander au Premier ministre M.Morawiecki de se retirer du Pacte. Selon lui « le projet du Pacte n’apporte pas de garanties de sécurité pour la Pologne. Il risque aussi d’encourager des migrations illégales ».

    L’Autriche vient par une déclaration de son chancelier Kurz le 31 octobre d’annoncer son retrait du Pacte. Il en souligne les menaces pour la souveraineté nationale de son pays. Le vice-chancelier a martelé que « l’immigration n’est pas et ne peut pas être un droit humain ».

    En réponse à une question posée par un journaliste de la télévision croate, la présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic vient de déclarer nettement qu’elle ne signera pas le Pacte mondial de l’ONU et la déclaration de Marrakech.

    Enfin il n’est pas exclu que Prague participe à cette fronde anti-migratoire de peuples fiers, libres et souverains.

    La stratégie de contournement des Etats nations par le bloc onusien

    Le constat par les immigrationnistes des obstacles au Pacte mondial

    Dans l‘état actuel des choses les objectifs du pacte mondial risquent de ne pas être atteints pour trois types de raisons :

    • La fronde qu’affronte aujourd’hui l’ONU pourrait être communicative et s’étendre à d’autres pays;
    • Fondamentalement, le Pacte mondial est annoncé comme juridiquement non contraignant ;
    • Il est probable que des pays, même signataires, s’abstiendront d’appliquer le contenu du Pacte comme on peut le voir s’agissant des accords sur le climat.

    Le bloc supranational onusien doit donc mettre en œuvre une autre stratégie.

    La stratégie que va mettre en œuvre l’ONU

    Nous avons souligné dans notre article de juillet dernier que le Pacte pourrait devenir contraignant de manière insensible et dissimulée, selon la méthode Jean Monet, grâce à des clauses discrètes de traités internationaux et des artifices juridiques. Cette méthode exige des négociations complexes qui prendront beaucoup de temps. Or l’oligarchie mondialiste est dans l’urgence car elle est sous la pression de l’extension planétaire de la défense des peuples et des nations.

    La stratégie à laquelle nous assistons depuis quelques semaines est différente. Il est symptomatique de son urgence qu’elle soit engagée avant la conférence de Marrakech.

    Visiblement elle est et sera mise en œuvre en trois étapes.

    1) Des groupes d’experts de l’ONU prononcent sans légitimité des condamnations, des interdictions et des recommandations.

    Cela a été le cas dans l’affaire Baby Loup. Après moult péripéties juridiques, dont la saisine de la Cour de Cassation, les avocats de la salariée de la crèche qui refusait d’ôter son voile au travail, ont saisi le Comité des droits de l’homme (CDH) de l’ONU en juin 2015.
    Celui-ci vient de rendre le 10 août 2018  un avis, en principe non contraignant, au terme duquel le licenciement de la salariée constituait « une discrimination en raison des convictions religieuses ». Le groupe d’experts a conclu que ce licenciement et l’obligation de « neutralité » du personnel constituent une « discrimination inter-sectionnelle (?) basée sur le genre et la religion ».

    Selon l’OIM, l’Algérie a expulsé vers le Niger 35 600 Nigériens depuis 2014, dont plus de 12 000 depuis le début 2018.
    C’est pourquoi un responsable des droits de l’homme aux Nations unies a appelé récemment l’Algérie à “cesser immédiatement les expulsions de migrants” africains vers le Niger,à l’issue d’une mission sur place du 1er au 8 octobre 2018.

    Enfin, la France, probablement considérée comme un maillon faible, vient de se voir condamnée le 22 octobre dernier par un groupe d’experts indépendants réunis au sein du Comité des droits de l’homme  de l’ONU, pour avoir verbalisé deux femmes qui portaient le voile islamique intégral, demandant à Paris de « compenser » les plaignantes et de réviser sa loi.
    Le Comité a demandé à la France de lui envoyer un « rapport de suivi » dans un délai de 180 jours sur les mesures prises pour « compenser les plaignantes » et « éviter que des cas similaires se reproduisent à l’avenir, y compris en révisant la loi incriminée ».

    Ainsi des experts « indépendants » de l’ONU dont les termes sont d’une arrogance extrême, peuvent se permettre d’interférer avec le processus législatif  français

    Humiliantes et portant atteinte à la souveraineté des nations concernées, ces « condamnations » présentent la faiblesse de ne pas être issues d’un pouvoir contraignant.

    Cependant, dans l’affaire du voile il a été objecté que la France serait dans l’obligation de se conformer à ces recommandations en tant que signataire du Pacte sur les droits civils et politiques.

    Il était donc temps de passer à la deuxième étape : l’appel aux tribunaux.

    L’appel aux tribunaux

    Une des femmes portant le voile intégral, condamnée en 2017 à une amende de 50 euros,vient d’attaquer l’Etat français pour non application des recommandations du Comité des droits de l’Homme de l’ONU rendu le 22 octobre Elle juge que l’ensemble des procédures à son encontre pour le port du voile intégral sont illégales, et a réclamé par la voix de son avocat une indemnisation de 10 000 euros.

    On ne perd pas de temps.

    La troisième étape : le gouvernement des juges

    Il est clair que le processus de judiciarisation a démarré : jugement de première instance, appel, Cassation, CEDH (Même si la CEDH  a validé en janvier 2017 l’interdiction de la burqa), etc, etc, etc.

    L’objectif est d’arriver à une condamnation des Etats qui fera jurisprudence et les affaiblira face à une autorité onusienne sans légalité mais à qui les décisions du gouvernement des juges conférera une légitimité de fait au-dessus des lois nationales

    En septembre 2018, le président de la Cour de cassation, a déclaré que « [le CDH] a constaté que notre assemblée plénière elle-même avait méconnu des droits fondamentaux reconnus par le Pacte international des droits civils et politiques dans l’affaire connue sous le nom de Baby Loup. (…) Même si cette constatation n’a pas, en droit, de force contraignante, l’autorité qui s’y attache de fait constitue un facteur nouveau de déstabilisation de la jurisprudence qui vient perturber, aux yeux des juges du fond, le rôle unificateur de notre Cour, ….. ».Ne serait-ce pas un appel à la soumission ?

    Conclusion

    Il existe depuis plusieurs années une démarche internationale insidieuse destinée à conférer à l’archipel onusien une autorité supranationale, sinon un pouvoir, qui doit se traduire par l’approbation du Pacte mondial des migrations. A terme il s’agit de constituer un gouvernement mondial et de mettre en place un droit supranational des migrations.

    Devant le refus de plusieurs pays, dont les Etats-Unis, et la réticence discrète d’autres nations, l’ONU, dans l’urgence, a lancé une stratégie de contournement :

    • Condamnations par des experts dits indépendants mais sans légitimité, qui violent les souverainetés nationale ;
    • Justification à l’aide  de traités signés inconsidérément par des gouvernants incompétents ou complices ;
    • Judiciarisation des affaires et appel au gouvernement des juges.

    Cette stratégie de l’ONU et de la peste mondialiste qui a pour objectif  la submersion migratoire des pays occidentaux est objectivement, mais aussi délibérément, l’alliée de l’autre stratégie que mène le monde islamique de destruction de la civilisation occidentale et d’islamisation des nations qui la composent.

    André Posokhow 06/11/2018

    https://www.polemia.com/resistances-identitaires-onu-imposer-pacte-mondiale-migrations/

  • Poutine fustige le traitement réservé à RT par l’Elysée

    Poutine fustige le traitement réservé à RT par l’Elysée

    Dans un entretien à RT France, le président russe Vladimir Poutine a dénoncé le refus d’accréditer RT France à l’Elysée.

    «A mon avis, cela va à l’encontre et n’a rien à voir avec la démocratie et est inacceptable».

    «Si l’on n’est pas d’accord avec quelque chose, il faut présenter un point de vue opposé, donnant aux spectateurs, aux auditeurs, aux utilisateurs d’Internet la possibilité d’y voir clair par eux-mêmes, de décider où est la vérité et où cette vérité est déformée. C’est le chemin à prendre, à mon avis».

     

    https://www.lesalonbeige.fr/poutine-fustige-le-traitement-reserve-a-rt-par-lelysee/

  • L’extrême gauche du capital

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    A propos du gauchisme d'hier et du gauchisme d'aujourd'hui

    Par Denis Collin 

    Ex: https://la-sociale.viabloga.com

    Comme tout le monde, j’emploie souvent le terme « gauchiste » pour caractériser des courants très variés, aussi bien des courants politiques structurés comme le NPA que des courants plus informels, des black blocks » aux diverses variétés du « gauchisme sociétal ». Mais l’usage de ce terme est le plus souvent inadéquat et finalement obscurcit la compréhension des phénomènes politiques.

    Historiquement, le gauchisme est défini comme tel par Lénine, dans un livre fameux, Le gauchisme maladie infantile du communisme. Les courants gauchistes brocardés par Lénine, avaient cependant peu de choses à voir avec ce que l’on désigne aujourd’hui par cette étiquette. Le gauchisme classique se situait à « l’extrême-gauche » du mouvement communiste. Comme les bolchéviks, il voulait le renversement du mode de production capitaliste et l’établissement du pouvoir de la classe ouvrière à travers les conseils ouvriers. Mais à la différence des léninistes, les gauchistes refusaient tout ce qu’ils considéraient comme de compromis avec l’ordre capitaliste. Ainsi ils s’opposaient à la participation aux élections des parlements bourgeois tout autant qu’au travail militant à l’intérieur des syndicats réformistes. Il faudrait faire une typologie des différents courants gauchistes : ainsi les « conseillistes » comme Pannekoek ou les spartakistes étaient-ils éloignés des disciples d’Amedeo Bordiga, mais tous se voulaient des marxistes purs et durs, des défenseurs d’un communisme fondé sur la lutte des classes, des militants intransigeants du prolétariat. Le gauchisme soixante-huitard et post-soixante-huitard n’a presque rien en commun avec ces courants. On les appelle « gauchistes » parce que c’est le qualificatif que leur a attribué Georges Marchais et avec lui le parti communiste. Certes, dans l’ensemble de ces courants qui se sont manifestés bruyamment en mai 1968 et dans les années qui suivent, il y avait de « vrais » gauchistes à l’ancienne. Mais ceux qui ont dominé la scène de la société du spectacle n’étaient plus l’extrême gauche du mouvement communiste, mais l’extrême gauche du capital. Mes amis « lambertistes » les appelaient « gauchistes décomposés » pour les distinguer du gauchisme honorable des années 1920. Ce nouveau gauchisme est celui qui se manifeste d’abord par un changement de terrain de la lutte. Les ouvriers étant considérés comme des réformistes incurables, on va leur trouver un substitut dans les « nouvelles avant-gardes larges à caractère de masse » qui sont constituées par la « petite-bourgeoisie radicalisée » issue des couches intellectuelles. Au sein des organisations d’ascendance marxiste, c’est Daniel Bensaïd, alias Ségur, membre du « bureau politique » de la Ligue Communiste qui sera le grand théoricien de ce changement de « sujet révolutionnaire » (il y a sur cette question un « bulletin intérieur », n°30, fameux dans l’histoire de la LC devenue LCR avant de se dissoudre dans le NPA).

    De ces changements, toutes les conséquences seront tirées progressivement, au fur et à mesure que se déferont les derniers espoirs révolutionnaires. À la place de la lutte du travail contre le capital, on va mettre la lutte contre la domination patriarcale sous toutes ses formes, le patriarcat étant répandu dans toutes les classes sociales, on pourra construire des rassemblements interclassistes regroupant les fils à papa opprimés par leur riche père et les intellectuels « radicalisés ». Plutôt que de lutter contre un fascisme (au demeurant inexistant sauf sous des formes résiduelles), on va déclarer la langue fasciste, la vérité tyrannique et le post-modernisme va pouvoir déployer ses mille et une volutes enivrantes qui vont empester progressivement la vie universitaire. En tombant sur les écrits des années 70 de MM. Foucault ou Barthes, on se demande comment de telles sornettes ont pu être lues et écoutées dans l’enceinte prestigieuse du collège de France.

    La lutte pour l’instruction pour tous étant déclarée « bourgeoise », nos nouveaux gauchistes vont apporter un concours remarqué à la destruction de l’école. Ainsi Alain Geismar, secrétaire général du SNESup en 1968, passa-t-il à « Gauche prolétarienne » qui s’adressait aux lycéens en ces termes : « ne dis plus ‘Bonjour Monsieur le professeur’, dis ‘Crève salope’ ». Il devait sans doute gagner là les titres qui en feront un conseiller très écouté d’un des pires des ministres de l’éducation nationale, le sinistre Claude Allègre. Le féminisme 2.0 des Caroline De Haas et tutti quanti, l’antiracisme raciste de Rhokaya Diallo et des « indigènes de la République », toute cette gadoue dans laquelle se roulent des petits-bourgeois en goguettes est l’héritière directe du « gauchisme décomposé » post-soixante-huitard.

    Pourquoi cela a-t-il marché ? Parce que le capital non seulement s’accommode des rebelles aristocratiques mais encore les recherche, les développe et les subventionne. Car le capital est tout sauf un défenseur de la famille et de la tradition. Ceux qui ont pris la peine de lire le Manifeste du Parti de Communiste de  et Engels (1848) le savent car c’est écrit en toutes lettres. Mais nos gauchistes de l’extrême gauche du capital méprisent , le combattent ou le travestissent quand ils font mine de s’en réclamer. Abattre toutes les limites morales et matérielles qui s’opposent au développement sans fin de l’accumulation, tel est l’objectif central de la politique du capital qui a trouvé un précieux concours dans le nouveau « gauchisme sociétal ». La substitution de droits individuels, plus délirants les uns que les autres aux droits collectifs imposés par la lutte des classes, quoi de mieux pour procurer au capital des soupirs de jouissance. Que François Ewald, maoïste et disciple de Foucault devienne conseiller du MEDEF et développe une « pensée du risque », c’est assez naturel.

    Ces quelques remarques pourraient être développées et solidement étayées. Mais il s’en déduit immédiatement une conséquence : il est impossible de reconstruire un mouvement sérieux d’émancipation sociale, collective, de mise en cause du capital sans une rupture radicale avec toutes les formes de ce nouveau gauchisme du capital qu’on ne peut même plus qualifier de « gauchisme décomposé ». Toute concession aux sornettes LGBTQOO+, au féminisme absurdissime, à l’antifascisme d’opérette et à l’antiracisme raciste est une aide indirecte au lepénisme. Ceux qui se veulent les représentants du peuple et des travailleurs et ne comprennent pas cela vont droit dans le mur et y précipitent ceux qui les suivent.

    Denis COLLIN – 5 novembre 2018

    Articles portant sur des thèmes similaires :

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2018/11/12/l-extreme-gauche-du-capital-6104458.html

  • L’irrésistible (?) ascension de l’Alt Right internationale

  • Trump enfume Macron ? Macron enfume les Français !

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    Ce dimanche dernier, au son du Boléro, de Maurice Ravel – idée certes baroque, mais l’immense compositeur n’avait-il pas voulu s’engager dès 1915, quoique réformé d’office en raison de ses modestes quarante-huit kilos ? – était célébré le centenaire de la Grande Guerre. D’où l’occasion, pour Emmanuel Macron, en cette période d’« itinérance mémorielle », de redonner un peu de lustre présidentiel à sa fonction, présence à Paris des puissants de ce monde aidant.

    Au premier rang, Donald Trump, dont les réseaux sociaux auront principalement retenu l’image d’une Cadillac présidentielle enfumant la cour de l’Élysée, permettant ainsi à son hôte du moment d’en faire de même des Français ? L’entretien accordé par Emmanuel Macron à CNN tendrait à nous le faire croire. Étrange, tout de même, qu’une telle exclusivité, censée répandre la parole française soit réservée à une chaîne américaine. France 24, voix de la même parole française, n’aurait-elle pas été plus indiquée ? Il est à croire que non.

    Quoi qu’il en soit, passons sur l’exercice d’autojustification ici livré : « C’est absolument vrai que mes sondages ont baissé parce que j’ai fait passer des réformes très impopulaires. Et devinez quoi : j’ai été élu précisément parce que tous mes prédécesseurs ont échoué ou en ont décidé de ne pas faire ces réformes. » Ces réformes ? Voilà des décennies qu’on nous bassine avec. Dès 1976, Alain Peyrefitte, dans son essai, Le Mal français, nous expliquait déjà qu’il fallait « réformer » le vieux fonds catholique français afin d’accéder à la « modernité » protestante. Depuis, il convient donc de « réformer ». Pour le docteur Diafoirus, c’était le « poumon ». Pour ses successeurs, c’est la « réforme ». Une sorte de mantra consistant, le plus souvent, à détricoter ce qui pouvait demeurer d’estimable dans le programme économico-social du Conseil national de la Résistance, sorte de Yalta gaullo-communiste pondu après-guerre, ayant tout de même permis à la France de recouvrer un semblant de statut de grande puissance. Et, accessoirement, d’en finir avec ces « archaïsmes » ayant, de longue date, constitué sel et saveur d’un certain art de vivre à la française, que menacent désormais antiracisme à la noix et néo-féminisme de bazar.

    À l’origine de cet entretien accordé à la multinationale CNN, ce tweet rageur : « Le Président Macron vient de suggérer que l’Europe construise sa propre armée pour se protéger contre les États-Unis, la Chine et la Russie. Très insultant, mais peut-être que l’Europe devrait d’abord payer sa part à l’OTAN que les États-Unis subventionnent largement. » Une défense européenne ? Oui. Cesser de payer l’OTAN pour financer l’occupation de l’Europe par une tierce puissance ? Deux fois oui.

    Réponse d’Emmanuel Macron : « Je ne veux pas voir les pays européens augmenter le budget de la défense pour acheter des armes américaines. » Parfait. Pan ! sur le bec de nations telles que Pologne, Belgique ou pays baltes, toujours prêtes à acheter made in USA avec le pognon du contribuable européen. Et Emmanuel Macron de conclure : « Il faut bâtir l’autonomie de la défense européenne. […] Mais pour cela, il nous faut plus d’Europe. » Fort bien, mais de quelle Europe avons-nous besoin ? Une Europe de coopération des nations, ancrée en son histoire ? Ou une Europe engluée dans les dingueries sociétales et arrimée aux sautes d’humeurs de « marchés » donnés pour être chaque jour plus « inquiets » ?

    Emmanuel Macron ne le dit pas, se réfugiant derrière un autre écran de fumée, célébrant « en même temps » la France des tranchées tout en se retranchant derrière l’Europe supranationale de demain, Europe dans laquelle notre « start-up nation » ne ferait figure que de simple valeur culturelle ajoutée ou de petit plus commercial envisagé. Jouer d’un nationalisme pseudo-européen pour pousser ses billes européistes, c’est plutôt bien joué ; même si seuls les nigauds peuvent encore s’y laisser prendre.

    Fortuitement, le troupeau de ces derniers fait figure d’inépuisable gisement ; à gauche comme à droite.

    Nicolas Gauthier

    http://www.bvoltaire.fr/trump-enfume-macron-macron-enfume-les-francais/

  • L’exact contraire du patriotisme c’est l’euromondialisme

    drapeau-francais-autorise-300x169.jpgL’Union européenne serait menacée non seulement par l’explosion démographique du continent africain, la superpuissance chinoise, l’isolationnisme protectionnisme de Trump, l’ogre Poutine, mais aussi par les peuples européens qui  veulent défendre leur identité,  recouvrer leurs  libertés et leur souveraineté. Européens debouts dont le peuple polonais a donné l’exemple hier avec la marche pour le centenaire de son indépendance à laquelle ont participé  à Varsovie  200 000 personnes. Un   grand défilé patriotique qui a réuni notamment et majoritairement les sympathisants de toutes les chapelles et formations  nationales, nationalistes,  populistes- conservatrices de la droite polonaise. Une menace populiste qui  inquiète plus que jamais le camp des marcheurs et le premier d’entre eux. 

    Le quotidien Le Monde le constatait comme ses confrères le 9 novembre, «à près de six mois des élections européennes, Emmanuel Macron tente plus que jamais de résumer l’enjeu du scrutin du 26 mai 2019 à un duel entre les  progressistes  et les  nationalistes. Le président de la République veut fédérer les pro-européens contre les forces d’extrême droite du Vieux Continent (la Française Marine Le Pen, le Hongrois Viktor Orban et l’Italien Matteo Salvini). A-t-on oublié quel est le parti qui a gagné les dernières élections européennes en France ? Le Front National (M.  Macron se refuse sciemment à utiliser le nouveau nom de Rassemblement National, NDLR). J’espère qu’il ne gagnera pas , a-t-il affirmé le 6 novembre, sur Europe 1. Pour contrer la vague populiste, il a même dramatisé l’enjeu européen ces derniers jours, en dressant un parallèle entre la période actuelle et celle de l’entre-deux-guerres.  Il faut se souvenir de la précarité de la paix , a-t-il souligné jeudi 8 novembre, lors d’un entretien sur France 3. »

    Une paix bruxelloise  qui passerait aussi par l’accueil obligatoire de l’immigration clandestine , des « migrants. »  C’est en tout cas l’opinion d’ Emmanuel Macronn qui, de plus en plus isolé notait  RT,   a tancé fin octobre lors de sa tournée  en Europe de l’Est les pays du groupe de Visegard - Hongrie, Slovaquie, République tchèque et Pologne-  qui ne sont  pas assez convaincus des joies indépassables du vivre-ensemble muliticulturaliste… Ce  «leitmotiv» présidentiel, pour ne pas dire cette obsession, a pollué singulièrement les  commémorations du 11 novembre. Un  moment de mémoire, de recueillement, d’émotion, de communion nationale,  préempté par les discours idéologiques sur l’Europe de Bruxelles définie  comme notre horizon indépassable, facteur de paix et de progrès

    Une pilule européiste que nos compatriotes doivent impérativement  gober en mai prochain comme il a été pareillement rappelé avec bien  peu de subtilité dans le texte du président de la République qui était lu hier lors des cérémonies  au pied de tous les  monuments aux morts de France et de Navarre.

    Devant les 70 chefs d’Etat et de gouvernement réunis hier  à  l‘Arc de Triomphe pour commémorer l’armistice, il était normal que M. Macron  dénonce dans son allocution les ravages de cette terrible guerre civile européenne, explique notre attachement commun à la paix. La dimension  par définition internationale de ce conflit pouvait légitimer que  l’ouverture de  cette   cérémonie ait été confiée  au grand violoncelliste américain d’origine chinoise  Yo-Yo Ma qui a joué une sarabande de Bach  et que celle-ci ait été conclue par l‘orchestre des jeunes de l’Union européenne interprétant le Boléro de Ravel.

    Un  hommage  aux  troupes  africaines ayant pris part aux combats de la Grande guerre était aussi dans l’ordre des choses. Il  s’est incarné ici avec   la prestation de l’artiste béninoise Angelique Kidjo, soutien de Barack Obama en 2009, ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef. Cette  « grande icône de la musique africaine »  a interprété le morceau  Blewu à la mémoire des sacrifices des soldats du continent noir.   Un hommage en tout point  légitime, répétons-le,  pour peu qu’il ne serve pas une  basse propagande en faveur de la poursuite de l’immigration de peuplement  vue  comme nécessaire  à la bonne marche de la  France et à des fins de culpabilisation du de souche.  «Gloire aux  Africains qui ont  courageusement et même héroïquement participé aux combats de la  Grande Guerre » notait Bernard Lugan sur son blogue il ya trois ans. En 14-18 soulignait-il  «l’Afrique noire fournit  189.000 hommes, soit 1,6% de la population totale et 2,42% des effectifs français »; les  troupes noires subirent des pertes conséquentes de 30 000 à 35 000 morts- la guerre 14 ce fut en moyenne 1000 soldats français tués quotidiennement.  Pour autant  durant le premier conflit mondial,« l’Afrique dans son ensemble (du Nord et subsharienne)  fournit à la France 3,5% de toutes ses importations et 5,22 % de ses soldats. Ces chiffres sont respectables et il n’est naturellement pas question de les négliger. Mais prétendre qu’ils furent déterminants est un mensonge doublé d’une manipulation.»

    Manipulation sémantique avérée en tout cas de la part du locataire de l’Elysée qui lors de son allocution devant la tombe du soldat inconnu a exalté l‘UE, l’ONU, le multilatéralisme  mais aussi   avancé que  « le patriotisme est l’exact contraire du nationalisme. Le nationalisme en est sa trahison.» Non M. Macron! l‘exact contraire du nationalisme c’est le cosmopolitisme, le transfrontiérisme, l’immgrationnisme, l’euromondialisme. Toutes choses et idéologies qui, elles, sont des trahisons de l’intérêt national quand elles sont embrassées par ceux qui ont la charge des destinées de notre pays et qui sont  assurément  des  facteurs de chaos, de violences et de souffrances.

    Enfin,  les patriotes de l’espèce amoureuse que sont les nationaux  ne se reconnaissent en rien dans la vision de ce  nationalisme agressif, caricatural  que les Macron, Soros, Juncker, Merkel prêtent à leurs adversaires.  Nous ne nous identifions pas plus à  cette Europe de Bruxelles qui ne parvient pas à s’extraire des chaînes de l‘Otan,  combat la Russie de Poutine au lieu d’en faire un partenaire et qui est  un  travestissement du génie européen, une  grossière et inefficace  caricature  de la nécessaire collaboration entre  nations de notre continent. Et ce, avec  un état  d’esprit de la superclasse européiste  «qui alimente les contre-vérités, accepte les injustices nourrit les extrêmes et l’obscurantisme» pourrions nous dire en paraphrasant Emmanuel Macron…

    Cette cérémonie n’était pas le seul temps fort de cette journée puisque a débuté quelques heures plus tard le premier Forum de Paris sur la  Paix qui doit durer trois jours en présence de dizaines de  chefs d’Etat et de gouvernement …mais sans Donald Trump qui a boycotté ce raout et n’y a même pas envoyé une délégation. Là aussi, comme Mme Merkel débitant les mêmes poncifs sur le danger national, Emmanuel Macron, pourtant un spécialiste du pasdamalgame (à géométrie variable)  a mis dans le même sac  européens soucieux de la défense de notre modèle civilisationnel, culturel  et les islamistes.  «On a une offensive idéologique du jihadisme, de régimes autoritaires a-t-il dit, de mouvements extrêmes qui de tous côtés se dévoilent être des ennemis de la liberté (…), cherchent à contrôler, censurer, exporter leur modèle, qui lancent des campagnes massives de désinformation et qui s’attaquent aux journalistes. »

    Un droit à la libre information, à la pluralité de l’expression des opinions dans le champ médiatique,   auquel s’attaque pourtant  aussi la Macronie  en refusant notamment de donner une accréditation  aux journalistes qui  sont jugés pas assez dociles, comme c’est le cas de ceux  de RT ou de Sputnik Pas besoin  d’être grand clerc pour prévoir d’ores et déjà avec Bruno Gollnisch que la propagandastaffel,  les gros médias vont donner de la voix dans les mois à venir pour perser sur le résultat des urnes,  mettre en garde les électeurs contre  la lèpre populiste.  Et qu’il est à craindre un certain nombre de nouveaux  coups tordus pour peu que les sondages favorables à l’opposition nationale se confirment…

    https://gollnisch.com/2018/11/12/lexact-contraire-du-patriotisme-cest-leuromondialisme/

  • Après l’avertissement octobre 2018, un octobre 2019 pire qu’octobre 1929 !

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    L’économie européenne ralentit en 2018 alors que la BCE a injecté 2.700 milliards d’euros en rachetant des obligations, ce qui est plus qu’inquiétant.

    Le secteur bancaire italien est très fragile tandis que l’économie italienne, la troisième de la zone euro, vacille avec un taux de croissance zéro. Le feu couve sous la braise italienne ; les taux d’intérêt vont inéluctablement remonter en 2019. S’il est impossible de prévoir l’avenir, l’Italie paraît de mieux en mieux placée pour mettre le feu aux poudres.

    Les actions des pays émergents sont dans un marché baissier de 25 % par rapport à janvier 2018, et celles de l’Euro Stoxx 50 en baisse de 15 %, soit leur niveau d’il y a deux ans. Aux États-Unis, Trump remporte des victoires économiques à la Pyrrhus avec un déficit budgétaire de 779 milliards de dollars, suite à un accroissement des dépenses militaires et à une baisse des recettes fiscales. Depuis le début de l’année, les taux sur les obligations américaines sur deux et dix ans ont significativement augmenté de 1 % et 0,85 %.

    Bruxelles a rejeté le budget italien tandis que Salvini affirme « qu’il ne reculera pas d’un demi-centimètre ». Depuis mai 2018, la Bourse de Milan a perdu 22 %. Le secteur bancaire, qui compte dans son portefeuille 372 milliards d’euros de dette italienne, a dévissé de plus de 37 %. L’Italie pourrait être le prochain pays, après la Grèce, à avoir besoin du MES, le Mécanisme européen de solidarité chargé d’aider les pays confrontés à des crises de financement.

    Le 19 octobre, l’agence Moody’s a déclassé la notation des titres d’État italiens de Baa2 à Baa3, un degré seulement avant d’être assimilés à des obligations spéculatives (« junk bonds »). Depuis mai 2018, les investisseurs internationaux ont vendu 67 milliards d’euros de titres d’État, soit un dixième des titres détenus.

    L’agence Standard & Poor’s, le 26 octobre, a maintenu la note BBB de l’Italie, mais en passant la perspective de « stable » à « négative ». Aujourd’hui, 430 milliards d’euros de titres d’État, représentant 20 % de la dette souveraine italienne, sont détenus par la Banque d’Italie et le Système européen de banques centrales. La BCE a déjà fait savoir qu’elle ne vendrait pas ses titres italiens lorsqu’elle arrêtera ses achats début 2019. Si les taux d’intérêt augmentent, le déficit italien deviendra ingérable. Avec une simple différence de taux d’intérêt de 4 % par rapport aux taux allemands, il sera nécessaire que l’État italien recapitalise les banques italiennes qui détiennent déjà 35 % des emprunts d’État italiens ! À noter que les banques françaises sont présentes en Italie au travers de filiales qui financent les entreprises et les ménages à hauteur de 280 milliards d’euros…

    Pour l’instant, la différence avec les taux allemands a atteint 3,592 % ; on n’est donc pas très loin du seuil critique de 4 %. Si les quatre grandes agences rabaissent encore leur notation, la BCE sera obligée, selon ses procédures, d’arrêter les refinancements de la dette italienne, ce qui reviendrait à exclure l’Italie de la zone euro. La croissance nulle de l’Italie n’arrange pas les choses. L’Italie fait face à la quadrature du cercle ; son déficit public est incompatible avec son désir de rester dans la zone euro. L’Italie se dirige tout droit vers la banqueroute, l’explosion et la sortie de la zone euro, ou vers un scénario peu probable à la grecque, car trop lourd à supporter pour les autres pays et qui ne ferait, de toute façon, que retarder l’explosion inéluctable à venir.

    La BCE, face au dilemme, déclare qu’elle n’augmentera pas ses taux avant septembre 2019. Pour qu’elle puisse voler au secours de l’Italie, encore faudrait-il que Salvini accepte auparavant les conditions budgétaires strictes et les réformes structurelles du MES, ce qui est peu probable.

    La triste vérité c’est que la BCE, la Fed et les gouvernements, avec l’éléphant dettes dans le corridor, ont déjà tout donné, ont les mains liées et sont impuissants si le cycle économique se retourne. On se dirige tout droit vers un krach monstrueux avec « la plus formidable bulle spéculative depuis 1929 », selon le célèbre économiste Nouriel Roubini, qui avait déjà prévu la crise de 2008. Le seul élément étonnant, selon l’économiste en chef d’Allianz Mohamed Aly-El-Erian, c’est que le krach, depuis les niveaux délirants atteints en 2015 par les marchés, ne se soit pas encore produit ! « Arrive là-dessus Donald Trump qui crée un nouvel emballement de la croissance avec un choc fiscal et qui tend encore plus le ressort », s’alarme l’économiste Philippe Béchade.   

      Économiste, Ancien haut dirigeant d'entreprise

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/11/09/apres-l-avertissement-octobre-2018-un-octobre-2019-pire-qu-o-6103568.html

  • L'agriculture intensive détruit la planète

  • Intransigeance européenne et Brexit sans concession

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    Europe. Que n’auront dit et prédit les eurocrates et les journaux français dans leur sillage ? C’était la fin de l’Angleterre, la City allait la fuir ! Elle viendrait à résipiscence. Michel Barnier lui ferait payer cher sa faute morale, politique, métaphysique ! Eh bien, Theresa May est toujours là et mène sa barque, certes à la godille, mais en gardant son cap.  

    Theresa May, la Première ministre britannique, a prévenu les Européens, lors du sommet de Salzbourg, le 19 septembre : « Que cela soit clair, il n’y aura pas de second référendum », assimilant ce dernier à une « trahison grave » de la décision du peuple britannique, qui, il y a deux ans, a choisi sa voie en toute lucidité, « les yeux ouverts ».

    Et d’ailleurs, il n’est plus temps pour cette prétendue solution. L’organisation d’un référendum demanderait neuf mois et, même en raccourcissant les délais autant que possible, le scrutin ne pourrait se dérouler avant le 28 mars, c’est-à-dire la veille du début de l’application effective du Brexit.

    La volonté et la mission de Mme May

    Mme May est depuis toujours une brexiter convaincue, même si, le 23 juin 2016, elle a voté en faveur du Remain, au nom de la solidarité et de la cohésion ministérielles. Devenue Première ministre à la suite du départ de David Cameron, elle se sent impérativement tenue de réaliser la sortie de son pays de l’Union européenne, conformément au vœu de son peuple, et ne conçoit pas de retournement possible, fût-ce par voie référendaire. Il faut d’ailleurs admettre que si cette éventualité se réalisait, la Grande-Bretagne paraîtrait passablement ridicule et un rien pitoyable. Les Britanniques, peuple fier et indomptable – on se souvient du « We’ll never surrender » de Churchill en 1940 –, en sont parfaitement conscients ; et, soit dit en passant, les Européens qui croient en une victoire assurée du Remain en cas de second référendum, feraient bien de s’aviser de ce sens anglais de la dignité.

    Ce que veulent les Européens : acculer la Première ministre à organiser ce second référendum, quitte à ajourner, pour cela les dates butoirs des négociations en cours. Lourde erreur de psychologie. Regrettable méconnaissance du peuple anglais et de l’histoire contemporaine. Les Britanniques ne se sont jamais sentis européens, et n’ont adhéré à la Communauté européenne – tardivement, en 1973 – qu’après l’échec de la solution alternative de l’AELE – Association européenne de libre-échange – qu’ils avaient conçue en 1960. Et encore, ils ont toujours eu soin de se faire accorder des dérogations les soustrayant à la règle commune, les délivrant des obligations des autres et ménageant leur souveraineté : ainsi ils refusèrent l’euro et l’espace Schengen. En clair, membre de l’UE, ils avaient un pied dedans, l’autre dehors.

    Le Brexit doux du plan de Chequers et la pertinence des objections des hard brexiters

    Au fond, c’est la pérennité de cette situation que visait le plan de Chequers de Theresa May. Son contenu le montre. Libre échange entre le Royaume-Uni et l’Europe pour les produits industriels et agricoles (avec des règles communes), arrangements ponctuels pour les services et les activités financières, fin de la libre circulation des personnes, cadre institutionnel commun pour garantir le bon fonctionnement des relations euro-britanniques avec mécanisme de résolution des conflits et instance d’arbitrage indépendante, droits de douane britanniques pour les produits destinés à la Grande-Bretagne et droits de douane européens pour ceux destinés aux pays européens. C’est le Brexit doux idéal, celui qui maintient le Royaume-Uni dans la même situation qu’auparavant avec encore plus d’indépendance. Oui, mais sans pouvoir de décision. Et c’est ce que redoutent les hards brexiters, avec Boris Johnson, Michael Gove et Jacob Rees-Mogg, en particulier. À leur esprit, Theresa May ne souhaite pas vraiment le Brexit et entend se contenter d’un contrat d’association avec l’Europe. Or, un tel contrat, s’il n’inclurait plus la Grande-Bretagne dans un ensemble supranational, la ligoterait par les obligations qu’il engendrerait tout en l’empêchant de participer à la confection de la politique européenne. Selon la formule métaphorique de Boris Johnson, « elle restera dans le taxi, mais enfermée dans le coffre, sans avoir son mot à dire sur la destination ». À cet égard, le Brexit, tel que l’envisage Theresa May ne libérerait pas le Royaume-Uni du carcan européen, mais, au contraire, l’y enserrerait davantage en le baillonnant, en le reléguant au rang d’un associé qui n’a pas voix au chapitre et doit, en revanche, exécuter les obligations découlant d’une politique arrêtée par les autres. Les négociations entre Londres et Bruxelles se concluraient ainsi par une caricature de Brexit qui aggraverait la dépendance de la première vis-à-vis de la seconde, tout en donnant l’impression d’une affirmation de souveraineté.

    L’intransigeance européenne engendrera le succès du Brexit dur

    Cette analyse n’est pas dénuée de pertinence, dans la mesure où, effectivement, suivant ce plan, le Royaume-Uni conserverait la même situation de membre à part de l’UE (un pied dedans, un pied dehors) sans toutefois participer aux prises de décisions, et pourrait, à tout moment – cela semblerait tout naturel et on ne peut plus logique – solliciter sa réadhésion à l’ensemble des traités. Les Européens et les remainers modérés devraient être relativement satisfaits de ce plan de Chequers. Or, ce plan, les uns et les autres le rejettent. Les Européens jouent l’intransigeance et demandent à la Grande-Bretagne d’accepter l’UE avec toutes ses obligations ou d’y être totalement extérieure, espérant mettre la Première ministre dans une situation impossible dont le référendum serait la seule issue.

    Leur calcul est d’autant plus aisé à deviner que, jusqu’en 2016, ils s’accommodaient du statut à part du Royaume-Uni au sein de l’UE. Toutefois, il n’entre pas que du calcul dans leur position ; il y entre aussi de la conviction. Ces Européens sont des doctrinaires. À la manière d’un Michel Barnier qui est chargé de traiter au nom de l’Union européenne et qui joue au grand-prêtre donneur de leçons et annonciateur de châtiments eschatologiques ! Il est le type même des eurocrates. L’Europe est leur credo ; et, si libéraux soient-ils en économie, ils ne veulent pas d’une Europe marchande qui laisserait subsister la souveraineté des États. À la jungle des nations qui se disputent des marchés, ils opposent l’idéal d’un monde unifié sans frontières politiques, réglementé et inspiré par une vision de l’homme et une éthique universalistes. Or, cette Europe « idéale » ne soutient pas l’épreuve du réel, lequel la transforme en un ensemble d’États qui, au sein des conseils européens et de la Commission de Bruxelles, défendent jalousement leurs intérêts propres, donnant ainsi le jour à une Europe à la mode anglo-saxonne. Cette Europe à la carte, qu’ils récusent et dont ils reprochent à Mme May de vouloir l’instituer, existe depuis déjà longtemps et est la réalité européenne actuelle. En effet, sur les 27 pays de l’Union, huit n’ont pas pu ou voulu adopter l’euro pour monnaie ; et c’était le cas de la Grande-Bretagne, et ce le resterait, même si elle réintégrait la communauté. Par ailleurs, certains pays de l’Est, comme la Pologne, la Hongrie et la Bulgarie ont opté en faveur d’un libéralisme général que l’on peut qualifier de sauvage sauf qu’il reste national, et en conséquence d’un dumping social contraires aux orientations bruxelloises ; et la Grande-Bretagne a fait de même, et continuerait à le faire si elle était demeurée membre de l’Union.

    D’autre part, ces mêmes pays se soucient comme d’une queue de cerise de la politique migratoire bruxelloise et, de la même façon, en matière de justice, des grands principes européens. Enfin, on l’a vu à maintes reprises, notamment lors de la guerre irakienne de 2003, il n’existe aucune politique étrangère commune aux pays européens : 22 de ces pays adhèrent à l’OTAN, dominée par les États-Unis, le pays qui impose au monde sa loi et celle du marché, de son marché.

    Bref, l’Europe est sans doute une réalité économique et, surtout, une réalité institutionnelle et administrative, mais elle n’est pas une réalité politique, à l’égal d’une nation. Elle n’est qu’une vaste zone de libre-échange réglementé et, en son sein, c’est le libéralisme anglo-saxon qui s’est imposé, certes tempéré par des règles et des exigences budgétaires communes. Et voilà l’autre raison pour laquelle les Européens institutionnels refusent le plan de Theresa May qui tend à permettre au Royaume-Uni d’être un partenaire conditionnel et variable, inspiré par ses seuls intérêts, prenant, de l’Europe ce qui l’arrange, refusant ce qui la contraint. Ce qu’ils appellent le cherry picking – soit la cueillette sélective des cerises ! Ce plan qui placerait la Grande-Bretagne dans une situation de partenaire privilégié – mais indépendant – de l’UE, analogue à celle de la Norvège, de l’Islande et du Liechtenstein…, trois pays membres de l’AELE, constituée autrefois par la Grande-Bretagne comme rivale de la Communauté européenne ! Ainsi s’explique leur intransigeance.

    La bascule nationale s’impose

    Or, à tenir la dragée haute à Mme May, les Européens ne vont parvenir à rien d’autre qu’à la conforter dans sa résolution brexitiste et à la jeter dans les bras des brexiters intransigeants. Il faut comprendre son discours énergique du 19 septembre, à Salzbourg(photo du sommet) . Elle déclare : « Il n’y aura pas d’adhésion partielle à l’UE, d’association avec l’UE, ni rien qui nous laisse un pied dedans et un pied dehors. Nous ne cherchons pas à adopter un modèle déjà utilisé par d’autres nations, nous ne cherchons pas à maintenir des morceaux d’adhésions ». C’est précisément ce que disent les Européens eux-mêmes. Mais eux considèrent ce type de propos comme un avertissement solennel, voire une menace à l’égard du Royaume-Uni. Mme May, elle, le considère comme à la fois l’expression de son vœu le plus cher d’antieuropéenne (ou d’eurosceptique) et le moyen de tenir de fortes paroles qui sont destinées à rasséréner les hard brexiters. Elle a joué habilement ce jeu lors du dernier congrès tory à Birmingham, début octobre, en esquissant des pas de danse chaloupée pour mieux faire comprendre son propos ! Son réalisme l’a menée à élaborer son plan de Chequers, comme il l’avait incitée, en juin 2016, à voter en faveur du Remain plutôt que pour le Brexit, c’est-à-dire à voter selon sa raison plutôt que selon son cœur.

    Mais l’intransigeance européenne dont elle attend tous les effets d’une rare stupidité, pourrait bien la conduire à, finalement, agir suivant ses convictions véritables, brexitiennes et dures, plutôt que selon sa prudence. D’autant plus que l’entrée en rébellion de Johnson et Gove la pousse déjà en ce sens.

    Et, en fin de compte, on s’achemine bien pratiquement vers un Brexit dur. Ce scénario ne serait pas l’idéal pour elle, mais aurait au moins le mérite de remettre les pendules à l’heure, de clarifier les positions, de mettre fin à la duplicité en la matière et de dissiper salutairement les équivoques et les faux-semblants. Ou une Europe simple partie du monde et zone de libre-échange à la mode anglo-saxonne, ou l’Europe technocratico-bureaucratico-libérale de Bruxelles, de Macron, des gauches européennes et des avatars centristes, bâtards de la démocratie chrétienne ! Mme May sera ainsi en plein accord avec sa conscience et ses convictions profondes, tout comme d’ailleurs le gros du peuple britannique. Et on peut tenir pour certain que, à terme, en cas d’absence d’accord, le Royaume-Uni ne paiera pas plus à l’UE le prix de sa sortie sans accord que l’Allemagne, à partir de 1931, n’a continué à payer sa dette de guerre aux Alliés !

    Une Europe sans avenir

    L’Europe n’a plus d’avenir. La Grande-Bretagne en sort, l’Allemagne en a tiré grand profit et chacun des pays membres cherche à y défendre ses seuls intérêts. Seuls s’efforcent d’y croire encore nos dirigeants français et nos « élites » hexagonales, qui ont puissamment contribué, au fil des décennies, à l’édifier comme un système jacobin à leur manière. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? En dehors des prébendes assurées et des contraintes insupportables qui empêchent toute politique d’intérêt national.     

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle 
    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/11/09/intransigeance-europeenne-et-brexit-sans-concession-6103482.html
  • Zuckerberg versus Trump, la prochaine affiche présidentielle aux États-Unis ?

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    Les startupers et les traders ont, sans haine ni violence, fait la peau aux ouvriers, aux salariés et aux précaires.

    Le 6 novembre dernier, les élections nord-américaines de mi-mandat présidentiel ont laissé poindre un statu quo : la Chambres des représentants redevient démocrate, le Sénat reste républicain.

    La première leçon à tirer de ce scrutin est la suivante : le parti démocrate et le parti républicain ne sont définitivement plus de centre droit. Pour le citoyen américain lambda (tant celui des grandes villes que celui des zones rurales), le leader de chacun des deux partis n’était autrefois que blanc bonnet et bonnet blanc. Protestantisation des esprits oblige, la politique devait être irrémédiablement déterminée par l’économie. Seulement, le darwinisme social a contredit tout projet économiciste. Les capitaux sont partis des États-Unis pour mieux revenir dans la poche des financiers, des êtres aussi invisibles qu’insaisissables. Alcool, drogue et suicide constituent encore le lot quotidien des désintégrés de la mondialisation financière. Avec le soutien inédit de ces populations et celui du lobby industriel, Donald Trump avait gagné l’élection présidentielle de novembre 2016, et ce, contre les médias « mainstream » du monde entier. Ces élections de mi-mandat devaient ainsi sonner la revanche des propriétaires de data.

    Depuis le début des années 2000, la bourse de Wall Street mise tout dans les énergies fossiles des pétromonarchies ainsi que dans les data de la Silicon Valley dont Mark Zuckerberg (Facebook), Jeff Bezos (Amazon), Sergueï Brin et Larry Page (Google) sont les principaux maîtres à penser. Le seul lobby à payer les pots cassés de cette stratégie économico-numérique est celui de l’industrie. En conséquence, General Motors n’a pas eu d’autre choix que de se rebiffer.

    Par ailleurs, les White Anglo-Saxon Protestants des zones périurbaines et rurales ont été sciemment abandonnés dans la mesure où la finance internationale avait besoin de spéculer sur un océan infini de données, des fichiers définissant chacune des identités. La géographie électorale américaine manifeste les même tensions économico-sociales que partout ailleurs dans le monde occidental. Les startupers et les traders ont, sans haine ni violence, fait la peau aux ouvriers, aux salariés et aux précaires.

    Comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, le profil sociologique de ces contrées s’est reconstitué en quatre parties : un groupe socialiste, un groupe libéral, un groupe libertaire et un groupe nationaliste. Ces élections de mi-mandat ont logiquement manifesté ces nouveaux clans politiques. Les démocrates ont clairement implosé entre la mouvance de Bernie Sanders (indépendant, mais clairement socialiste) et celle de Barack Obama (l’ancien président mouillant la chemise pour défendre sa ligne libertaire) alors que les républicains en ont fait spontanément de même entre la mouvance de Donald Trump (assumant une politique à la fois nationaliste et protectionniste) et celle de Mitt Romney (le perdant de l’élection présidentielle de 2012 étant le principal opposant de l’intérieur à Trump et défendant une ligne ouvertement libérale, en économie comme dans les mœurs).

    Alors qu’Obama et Romney font encore semblant de s’opposer, les électorats de Sanders et de Trump ont en partage la même angoisse à l’endroit de la désappropriation intégrale, autant celle des emplois que celle des territoires. La spéculation et l’immigration imposent toujours la logique du nombre. Partout, la quantité tend à renverser la qualité. Pour éradiquer la fronde nationale et sociale, la Chambre des représentants s’est considérablement féminisée et singularisée. Conformément à la ligne libertaire, un maximum de candidats issus des minorités tant ethniques que culturelles ont été intronisés ; le fait le plus notable étant l’élection de deux femmes musulmanes dans le Minnesota et le Michigan. De cette manière, l’ordre islamo-libertaire ne pourra que se renforcer au pays de l’Oncle Sam.

    De toute évidence, la Silicon Valley enverra irrémédiablement un de ses représentants à l’élection présidentielle de 2020. « Zuckerberg vs. Trump » : voilà l’affiche de la guerre des data.

    Henri Feng

    http://www.bvoltaire.fr/zuckerberg-versus-trump-la-prochaine-affiche-presidentielle-aux-etats-unis/