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international - Page 848

  • Globalisation économique : l’accord Transpacifique signé, un avant-goût de ce qui nous attend

    Douze pays du Pacifique – Chine exclue – ont signé le « Trans Pacific Partnership » (TPP) -accord de partenariat Transpacifique-, créant la plus vaste zone de libre-échange au monde. L’occasion de voir ce qui nous attend avec TAFTA/TTIP

    Douze pays du Pacifique ont scellé mardi 6 octobre à Atlanta aux États-Unis un accord donnant naissance à la plus vaste zone de libre-échange au monde, le « Trans Pacific Partnership » (TPP).
    Les signataires sont l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les États-Unis et le Vietnam, et représentant 40 % de l’économie mondiale.
    La Chine, qui ne fait pas partie des signataires, est mise sous pression pour adapter ses propres règles en matière de commerce, d’investissement et de droit commercial à celles établies par le TPP.
    L’accord Transpacifique prévoit une ouverture substantielle des marchés des produits agricoles pour le Canada, les États-Unis et le Japon, qu’il s’agisse du sucre, du riz, du fromage ou du bœuf. Il établit aussi des mécanismes pour examiner les contentieux entre les investisseurs étrangers et les gouvernements, et pour empêcher ceux-ci de favoriser leurs entreprises publiques lors de la signature de contrats.
    Il demande à des pays comme le Vietnam, le Mexique ou la Malaisie d’améliorer les normes de protection des travailleurs. L’accord s’étend aux secteurs de l’échange de données et la propriété intellectuelle.

    C’est en fait le pendant oriental du TAFTA/TTIP et il suscite les mêmes inquiétudes que le traité actuellement négocié dans le plus grand secret par l’Union européenne : dérégulation en faveur des grands groupes transnationaux, abaissement des protections sanitaires, sociales, environnementales, des consommateurs… tribunaux arbitraux privés pour régler les litiges entre États et entreprises…

    Le traité doit encore être ratifié par les douze pays signataires, ce qui aura pour mérite de mettre en lumière, lors des débats parlementaires dans chaque pays, sa teneur, pour le moment aussi opaque, si ce n’est plus, que celle du TTIP. À ce titre, il apparaît urgent d’attendre et de voir ce que recouvre le TPP avant de continuer à avancer sur le TTIP.

    En tout état de cause, il apparaît déjà que le grand gagnant de ces méga-traités de libre-échange ne peuvent être que les États-Unis, qui souhaitent se créer sur leurs deux rives de vastes zones de libre-échange, dont elles seront les leaders naturelles, et ainsi façonner les règles du commerce mondial à leur image.

    Quand près de 95 % de nos clients potentiels vivent en dehors de nos frontières, nous ne pouvons laisser des pays comme la Chine écrire les règles de l’économie mondiale. Nous devons écrire ces règles, ouvrir de nouveaux marchés aux produits américains tout en fixant des normes élevées pour protéger nos travailleurs et préserver nos environnements.

    A ainsi détaillé Barack Obama dans un communiqué.

    http://fr.novopress.info/193325/globalisation-economique-laccord-transpacifique-signe-un-avant-gout-de-ce-qui-nous-attend/#more-193325

  • Les réfugiés vus par les Arabes

    Un excellent article de Jeune Afrique nous montre l'autre côté du miroir : les immigrants vus par les "immigrés de souche" :

    [...]"Côté immigrés maghrébins, inquiétude et peur dominent. On croit dur comme fer au principe du « celui qui arrive le dernier ferme la porte à clef » : « Il faut se méfier de ces gens-là (les réfugiés moyen-orientaux). Ils vont nous poser des problèmes », geint « l’épicier arabe » des banlieues européennes. « Ma parole ! Ils prendront notre place et grignoteront sur nos droits. » Et, tout naturellement : « La France, par exemple, leur ouvre la porte alors que les Français eux-mêmes n’ont ni boulot ni logement ! »

    Côté citoyens arabes, c’est un concert d’indignations contre les gens du Golfe: « Vous vous dites les gardiens de la foi et invoquez l’hospitalité comme principe de l’islam mais ce sont les chrétiens qui accueillent vos frères, les habillent, leur font de la place. Les musulmans, ce sont eux et pas vous !» L’Europe n’est pas épargnée pour autant. Il y a ceux qui pensent qu’elle ne fait que récolter ce qu’elle a semé – « Les guerres du Golfe, les Printemps arabes, c’est elle. Et c’est normal qu’elle subisse aujourd’hui Daesh ou les réfugiés. »[...]

    Il y a aussi les adeptes de la théorie du complot : « Tout a été étudié et voulu : l’Occident provoque sciemment le chaos dans les pays arabes pour les appauvrir. Il a fomenté les récentes révolutions dans le but de détourner leur attention d’Israël. Il se réjouit de la ruine de leurs économies puisqu’il lui reviendra de les reconstruire. Il a provoqué l’exode pour vider la Syrie de ses habitants et en faire un État califal. »

    Le journaliste Rachid Ali, animateur vedette de l’émission Questions audacieuses sur Al-Hayat, s’amuse pour sa part à pointer les contradictions des musulmans eux-mêmes : « Pourquoi les réfugiés syriens ne se dirigent-ils pas vers les pays musulmans les plus proches d’eux ? Pourquoi préfèrent-ils mourir en mer en tentant d’atteindre les rives des pays que leurs imams et prédicateurs religieux condamnent et déconseillent de fréquenter ? Pourquoi vont-ils danscette Allemagnegérée par une femme mécréante ? »

    Enfin, les propos, entre humour et mépris, tel que cet appel lancé par un internaute à l’adresse des candidats à l’exil : « Je vous avertis : vous allez devoir respecter les lois, ne pas jeter vos paquets de cigarettes par terre, ne pas fumer dans les lieux publics, informer la police de tout délit, fût-ce le vol d’un chat, attacher votre ceinture de sécurité, asseoir votre enfant à l’arrière de la voiture et faire sagement la queue même sur des kilomètres. Mais je pense que si vous aviez été capables de respecter toutes ces règles, vous n’auriez pas ouvert la porte aux marchands de religion ni livré vos pays aux mercenaires ! »"

    Que du bon sens !

    Marie Bethanie

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La nouvelle illusion turque

    Elle semble sur le point de s'installer dans les cercles de pouvoir de l'Europe institutionnelle. Il s'agit, de la part de MM. Jean-Claude Juncker, Donald Tusk et Martin Schulz, de supplier le gouvernement d'Ankara de contrôler les flux migratoires qui transitent actuellement par son territoire.

    Une première rencontre s'est tenue le 5 octobre. On a déployé à Bruxelles le tapis rouge au président turc Erdogan. On a tout dégagé en vue du lèche-vitrines de son épouse Emine avenue Louise "n’hésitant pas, selon les clients, à faire bloquer par son service de sécurité l’entrée à certains magasins qu’elle visitait." (1)⇓

    Les Européens ont absolument besoin de la Turquie, tel est le message que l'on veut faire passer. Le Monde parlait à l'avance, dès le 3 octobre, d'une sorte d'alliance "obligatoire". (2)⇓

    Voilà, dès lors, comment le journal conservateur allemand Die Welt (3)⇓ évoque de tels pourparlers. "Beaucoup de paroles chaleureuses de la part des plus hauts représentants de l'Union européenne. Ceci est un jour important pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan. "Nous avons besoin de la Turquie. Nous ne pouvons pas nous y prendre tous seuls" (toujours cette expression "wir schaffen das"…), a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk, ayant en vue le nombre croissant de réfugiés en Europe. En outre au nom de l'Union européenne Tusk était même prêt à parler d'une "zone tampon"en Syrie le long de la frontière turque. Ceci est une vieille revendication que formule Ankara. Erdogan sourit : "Nous sommes prêts à toutes les formes de coopération." Et le journal conclut : "La Turquie est maintenant plus importante que jamais pour l'Union européenne".

    Pour ce qui est de l'actualité fugace, cependant, il convient ici de rappeler aux gentils négociateurs bruxellois quelques données, sur lesquelles nos médias demeurent fort discrets.

    La Turquie n'est pas seulement inondée de réfugiés et migrants. Elle se débat dans une grave crise monétaire. En un an, entre octobre 2014 et octobre 2015, la livre turque est passée de 2,21 pour un dollar à 3,02, soit un dévissage de 36 %.

    Elle est en pleine campagne électorale. La guerre dans le sud-est anatolien a repris par la volonté d'Erdogan de ressembler le nationalisme turc contre le PKK.

    Soulignons que sur c'est sur ce thème qu'il a organisé ce 4 octobre un énorme meeting de 12 000 personnes à Strasbourg, s'impliquant plus que jamais dans la campagne électorale, espérant rallier une partie de l'électorat nationaliste. Cette intervention la veille de sa visite d'État relève autant du mauvais goût que du mélange des genres.

    Car la majorité AKP a été durablement ébranlée par divers scandales. Dès lors on dit s'inquiéter du fait que l'on négocie avec M. Erdogan dont le pouvoir constitutionnel reste encore, sur le papier, à peu près égal celui du grand-duc de Luxembourg quoique sa mégalomanie soit devenue grandissante depuis quelque temps.

    Certes la diplomatie d'État de ce pays, la résilience de son peuple et, même, l'habileté de ses dirigeants au cours sa longue histoire permettent de préjuger de sa capacité à rebondir.

    La part d'illusion consiste d’autre part, à faire l'impasse sur la politique étrangère de "chauve-souris" qui caractérise la diplomatie turque, tiraillée au moins entre trois identités contradictoires, dont l'islam sunnite et l'Asie centrale, qui l'éloignent de l'Europe. (4)⇓

    Mais justement, il se révélera d'autant plus nécessaire de rappeler aussi quelques faits historiques dont la mémoire habite encore les peuples de l'est européens. Ils sont en général d'autant mieux passés sous silence que l'on a réduit à sa plus simple expression l'enseignement de l'Histoire aussi bien dans le secondaire, depuis la réforme Haby de 1975, ou par l'invasion des soixante-huitards ou dans des programmes comme ceux de l'Institut d'Études politiques sous la régence de feu Richard Descoings.

    Après 40 ans de giscardo-chiraco-socialisme la mémoire nationale des Français n'existe plus, et leur conscience européenne semble s'être réduite à ce que peut en penser Cyril Hanouna.

    Voilà qui permet de répandre, dans une opinion décérébrée, toutes les illusions, en général, et celles qui ont trait à la politique de l'Europe, en particulier.

    JG Malliarakis

    À lire en relation avec cette chronique

    "La Question turque et l'Europe" par JG Malliarakis à commander aux Éditions du Trident, sur la page catalogue ou par correspondace en adressant un chèque de 20 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris. 

    Apostilles

     1) cf. sur le site "capitale.be" le 5 octobre 2015 à 15 h 51, et la protestation d'un conseiller communal. 

    2)  cf. "Le Monde" le 3 octobre 2015 à 10h43 "Erdogan, allié obligé de l’Europe"

     3 )cf. "Die Welt" le 5 octobre, article "Flüchtlingskrise : Wir brauchen die Türkei" ("Crise des réfugiés: "Nous avons besoin de la Turquie").

    4) cf. notre chronique de 2009 "La chauve-souris turque sa propagande et sa diplomatie 
du pacte germano-soviétique jusqu'à nos jours", base d'un chapitre de mon petit livre "La Question turque et l'Europe" à commander aux Éditions du Trident, sur la page catalogue ou par correspondace en adressant un chèque de 20 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris. 

     http://www.insolent.fr/2015/10/la-nouvelle-illusion-turque.html

  • Syrie : la Russie rebat les cartes des alliances

     L’hypocrisie de la coalition occidentale est dénoncée

    La politique extérieure française en Syrie a été dénoncée par le député Jacques Myard (Les Républicains) dans un communiqué. Dénonçant la propagande médiatique qui vise à diaboliser les frappes aériennes russes en Syrie, le député rappelle que le soutien de la Russie à Bachar El-Assad n’a rien de nouveau et que, contrairement aux occidentaux le gouvernement russe ne cherche pas à cacher ce qu’est réellement l’opposition syrienne : des islamistes affiliés au groupe terroriste Al Nosra, lui-même rattaché à Al-Qaida. Pendant que les Russes sont dénoncés pour leur soutien au régime syrien, les États-Uniens et les Français financent le groupe auteur des attentats du 11 septembre 2001 contre les deux tours jumelles de New York.

    Cette situation permet l’émergence d’une nouvelle donne 
    Cette méfiance à l’encontre des positions de l’Occident rend possible l’émergence d’une nouvelle coalition régionale, qui en dit long sur les bouleversements en cours. Ainsi, selon le président Bachar El-Assad, une coalition entre la Syrie, la Russie, l’Iran et l’Irak est la plus à même de lutter efficacement contre l’État islamique. En outre, et bien que cela soit rarement mentionné, cette coalition est de fait rejointe aussi par la Chine, qui finance en très grande partie l’intervention russe en Syrie. Par ailleurs, il convient de rappeler que, dans le strict droit international, l’intervention américano-occidentale viole la souveraineté de la Syrie ; à l’inverse, l’intervention russe a été demandée par le gouvernement syrien, et est donc absolument légale.

    On peut donc parler d’un retour en force de la Russie sur le plan international
    Il est clair que cette crise marque le grand retour de la politique internationale de la Russie au-delà de l’Europe. Le potentiel de sympathie et de crédibilité de cet État semble flambant neuf, puisque le Premier ministre de l’Irak, Haïder Al-Abadi, a lui même officiellement fait la demande à Vladimir Poutine de bombarder l’État islamique présent sur son territoire.

    http://fr.novopress.info/

  • Exclusif : La Jeanne d’Arc Kurde Reem Hassan est tombée en héros face à DAECH

    av kurd
    L’unité kurde du lieutenant Reem Hassan avant l’embuscade dans le Ghab, région de l’Ouest syrien.
     
    La résistance Kurde vient de le confirmer : le lieutenant Reem Hassan, chef d’une unité combattante chrétienne et kurde est  tombée au combat, voici 48 heures, dans un affrontement contre l’Etat Islamique dans le Ghab, région de l’Ouest syrien. Son unité serait tombée dans une embuscade tendue par des unités de DAECH, et le lieutenant Reem Hassan se serait sacrifiée, dans un combat à 1 contre 50, pour que les combattants Chrétiens et Kurdes puissent se replier…. Pendant ce temps là, à nos frontières, les migrants font preuve de courage, en se sauvant par dizaine de milliers et en tournant le dos à leurs « pays menacés » et à l’élite de leur jeunesse qui, elle, a choisi de combattre…
     

    Pour de nombreux officiers Français, tenus à un devoir de réserve, la Jeanne d’Arc Kurde Reem Hassan est devenue, en quelques heures, leur « petite soeur de combat ». Certes, le lieutenant Reem Hassan, chef d’une unité combattante chrétienne et kurde, n’avait pas le béret rouge des unités parachutistes Françaises, mais elle était devenue, ces derniers mois, le cauchemar des combattants de DAECH, son unité s’infiltrant dans les lignes ennemies, pour déstabiliser le front, dans le Ghab, région de l’Ouest syrien.

    Ces images et ces informations, tirées de la terrible réalité des combats, n’ont rien à voir avec les opérations de manipulation de l’image du cadavre du petit Aylan Kurdi, qui est arrivée « à point » nommé pour que les opinions des pays Européens acceptent, les yeux fermés, l’accueil de centaines de milliers de réfugiés. Lire aussi http://ripostelaique.com/il-prone-laccueil-de-100-millions-dafricains-bhl-un-charognard-de-lhumanitaire-au-service-des-migrants.html

    Il y a quelques jours, pour illustrer notre article http://ripostelaique.com/le-general-henri-poncet-accuse-la-classe-politique-francaise-dincurie.html , nous avions choisi l’unité kurde du lieutenant Reem Hassan pour illustrer les sacrifices des unités de combattantes kurdes qui tentent d’arrêter DAECH et manquent cruellement de matériel lourd, de canons, de mortiers… abandonnées dans les sables, comme les combattants de Bir Hakeim du Général Koenig et du capitaine Pierre Messmer, par une France, une Europe, des dirigeants politiques focalisés sur l’accueil des migrants et insensibles à la détresse des combattants anti DAECH !

    Lors de notre choix photographique, nous étions loin d’imaginer l’enfer qui attendait cette petite unité combattante et la fin tragique du lieutenant Reem Hassan, qui affrontait un ennemi 50 fois supérieur, sans arme lourde, et sans les appuis aériens des Rafales et des Tornado, dont « on rebat les oreilles » aux citoyens Français et Anglais.

    Francis GRUZELLE
    Carte de Presse 55411
  • Syrie : que va faire la France dans cette galère ?

    Que veut Washington en Syrie ? Le renversement d’Assad en vertu de la doctrine du regime change. La démocratie doit triompher, périssent les peuples ! Parmi les armes utiles à abattre le régime baasiste, la guerre médiatique à outrance. Ainsi, la totalité des 240.000 morts des quatre dernières années est mise au seul compte du pouvoir damascène ! Lequel se voit aussi attribuer la paternité de la prolifération des takfiristes wahhabites.

    Lecture des faits monumentale de stupidité mais qui marche ! Assad aurait-il aussi créé les mouvements terroristes irakiens, somaliens, sahéliens ? Autant d’affirmations débiles qui ne troublent pas le moins du monde les gens de presse malgré leur évidente absurdité. En réalité, ce sont les apprentis sorciers de la CIA qui, pour faire tomber Assad, ont lâché dans la nature un super Golem (Daech), lequel s’est empressé de grossir en force et en nuisance.

    Pourtant, les États-Unis ont monté une coalition baroque de vingt-deux pays disposant d’une soixantaine d’aéronefs de combat… lesquels ont obtenu en douze mois, soit à partir de septembre 2014, moins de résultats que six Soukhoï russes en six jours ! Car en dépit d’innombrables missions de frappe, l’expansion de l’État islamique s’est inexorablement poursuivie, couvrant aujourd’hui la moitié du territoire syrien. Excusez du peu !

    Et là-dedans, que cherche la France ? Qu’est-elle allée faire dans cette galère ? Paris fait, depuis peu, intervenir son aviation dans l’espace aérien syrien. Pourquoi ? Pour la défense et l’illustration de la démocratie ? Aimable bluette. M. Hollande nous parle, avec des trémolos dans la voix, de « légitime défense ». Depuis la pseudo-tentative d’attentat du Thalys, la France serait en effet sous la menace directe d’une campagne terroriste. Or, les cibles potentielles de ces actions se trouvent complaisamment exposées dans la presse. À croire que l’on s’est passé le mot d’ordre pour indiquer aux djihadistes infiltrés le mode d’emploi : où et comment frapper ! Toutefois, personne ne peut imaginer que certains, au sein d’une classe politique en perdition, pourraient espérer secrètement un nouveau 11 janvier qui les renverrait dans la stratosphère des sondages !

    Il n’en est pas moins indubitable que, sur la question syrienne, Paris est aux ordres. Car enfin, quel intérêt aurions-nous à nous mêler des turbulences que traverse la Syrie en proie aux suites mortelles des printemps arabes ? Et qui oserait dire que M. Fabius obéit strictement aux impératifs de l’intérêt national ?

    Bien sûr, il nous est répété à l’envi que la défense des « valeurs » doit l’emporter sur toute autre considération. Crèvent la France et les Français pourvu que triomphent les valeurs de la République et du Soviet de Bruxelles. Ce qui nous vaut une navrante immixtion dans un conflit qui n’est pas le nôtre avec, pour conséquences, de dangereuses vagues migratoires. Conséquence immédiate de notre politique de soutien polymorphe à des rébellions plus ou moins armées par nos soins pour abattre Damas.

    Car c’est par le truchement de l’Armée syrienne libre soutenue par les Occidentaux que sont alimentées les troupes d’Al-Nosra, faux nez d’Al-Qaïda, organisation réputée avoir perpétré les attentats du 11 septembre 2001. Un traumatisme planétaire qui servit de prétexte à tout un chapelet de guerres dont le conflit syrien, désormais global, n’est que le dernier avatar.

    Alors, à l’heure où l’économie hexagonale s’effondre à la vitesse de la chute libre, quel peut être notre intérêt à nous mêler d’une crise prête à nous exploser au visage ? À quelles injonctions occultes M. Fabius obéit-il – parce qu’en l’occurrence, c’est bien lui qui pilote le dossier et non le fantoche élyséen -, au risque de nous jeter dans un sinistre piège ? Situation pré-catastrophique en dépit des lignes directes établies ces jours-ci entre les états-majors américain, russe et bientôt, sans doute, chinois ?

    Jean-Michel Vernochet

    source : Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuuuEyAkppLVQyiYAH.shtml

  • Intervention russe en Syrie : mythes et réalités


    Irak et Syrie Oct 2015

    Alors que les Russes entrent officiellement et pleinement en action dans la guerre civile syrienne, la propagande occidentale accuse déjà l’armée de Poutine de bavures sur les civils. Il est nécessaire de faire un point pour rappeler certaines réalités.

    Les mythes : les images de bombardements sur des populations civiles syriennes

    Alors que la Douma délibérait de l’autorisation d’intervention aérienne russe en Syrie, le Web a été submergé par des photos et des vidéos des dégâts que l’aviation russe allait commettre contre des populations civiles.

    Les bombardements n’ayant eu lieu qu’ultérieurement, ces photos et ces vidéos sont soit des éléments empruntés à d’autres contextes, soit des faux fabriqués pour l’occasion. Lire la suite sur le Reseau Voltaire…

    Réalités : les Russes visent principalement les djihadistes et « modérés » financés par l’axe atlanto-sioniste et les monarchies sunnites

    Puisque les frappes de la coalition internationale permettent de limiter la progression de l’EI, Bachar el-Assad et ses alliés préfèrent se concentrer sur les rebelles (armés et financés) qui continent de progresser au nord du pays. L’objectif à moyen terme est de trouver une ligne de démarcation entre territoires sunnites et alaouites.
    Voir la carte ci-dessus ainsi que l’interview de Wassim Nasr pour France 24.

    http://www.contre-info.com/

  • Guerre en Syrie : vers un bouleversement géostratégique majeur

    Lundi dernier avait lieu l’Assemblée générale des Nations unies. De très nombreux chefs d’Etat ont pris la parole devant l’assemblée. Malgré l’inefficacité récurrente du « machin » (dixit Charles De Gaulle), l’Assemblée générale reste un moment important de la diplomatie internationale. Barack Obama y a tenu un discours ambigu, annonçant être prêt à travailler avec des pays comme l’Iran et la Russie pour combattre l’Etat islamique, une position de bon sens.

    ♦ Parallèlement, il a néanmoins continué à dénoncer le régime de Bachar al-Assad, dans le but manifeste de ménager l’ « allié inconditionnel » des Etats-Unis, l’Etat d’Israël.

    Outre qu’il était particulièrement attendu, le discours de Vladimir Poutine fut à proprement parler historique : cela faisait en effet plus de dix ans qu’un président russe ne s’était pas exprimé à la tribune de l’ONU. Après avoir, lui aussi, donné son accord à une coalition internationale contre l’Etat islamique, le président Poutine a fortement critiqué la stratégie des Américains et de leurs vassaux en Syrie, affirmant : « Des opposants du régime syrien sont aidés par des régimes occidentaux ; on leur donne des armes, on les forme au combat et ensuite ils passent aux côtés de l’Etat islamique ». Les deux chefs d’Etat se sont entretenus en tête-à-tête, le premier depuis deux ans. Quant à François Hollande, il n’a fait que répéter le discours convenu de la diplomatie française, ou plutôt de ce qui en reste : « Bachar doit partir ». Un président sans doute « sous influence », comme peut l’être son premier ministre Manuel Valls, si l’on en croit l’ancien ministre Roland Dumas. La position du président français est d’autant plus décevante que son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, semblait enfin être revenu à la raison, déclarant le 22 septembre à propos de la Syrie : « Pour éviter un effondrement comme en Irak, il faudra conserver l’armée et d’autres piliers de l’Etat ».

    La position jusqu’au-boutiste de Hollande a été dénoncée par le président Poutine pour lequel ce serait « une énorme erreur » de ne pas collaborer avec le gouvernement syrien et ses forces armées « qui tiennent courageusement tête au terrorisme ». Et le président russe d’enfoncer le clou : « Nous devrions reconnaître que seules les forces armées du président Assad et les milices (kurdes) combattent réellement l’Etat islamique et d’autres groupes terroristes en Syrie ». Les frappes aériennes décidées en fin de semaine dernière par la France en Syrie, sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU, ont par ailleurs déclenché l’ire de la diplomatie russe. « La France tue le droit international », a ainsi déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe Maria Zakharova. Il convient de remarquer que les frappes aériennes américaines, plus de 7.000 missions de bombardement en un an, n’ont nullement empêché l’Etat islamique de progresser sur le terrain, bien au contraire. La chute de Palmyre est à cet égard un cas d’école : alors que les colonnes de Daech ont fait route pendant plusieurs jours vers l’antique cité, en plein désert, et donc totalement à découvert,curieusement aucun raid aérien américain n’est venu gêner les combattants islamistes dans leur progression…

    La Chine vient d’autre part de dépêcher son porte-avions nucléaire Liaoning au large de la Syrie, dans la région de Tartous où stationne déjà la flotte russe. Les hélicoptères et les chasseurs chinois seront déployés en novembre après qu’ils auront transité par l’Iran. S’ajouteront plus de 1.000 fusiliers‑marins. Cette opération militaire pourrait se faire sous le couvert de l’Organisation de coopération de Shanghai (*). La Syrie de Bachar al-Assad est désormais soutenue par deux puissances nucléaires des BRICS, un échec cuisant pour la diplomatie états-unienne. La Chine s’apprête parallèlement à fournir 8.000 hommes à une force de réaction des Nations unies, a annoncé le président chinois Xi Jinping. Pékin va également débloquer 100 millions de dollars pour aider l’Union africaine à mettre en place sa propre force de réaction susceptible d’agir sur le continent, ajoute le président chinois. L’Empire du Milieu entre ainsi formellement dans l’alliance associant l’Iran et la Russie dans la région, au grand dam d’Israël, l’Iran étant l’allié du Hezbollah, ennemi mortel de l’Etat hébreu. L’Iran et la Russie ont par ailleurs déjà établi une cellule de coordination en Irak.

    Kiosque courtois – Radio courtoisie
    (Semaine du 28 septembre au 4 octobre 2015)

    Note :

    (*) Voir :

    OCS et OCI : les discrètes coopérations aux frontières de l’Europe, 7/07/2004
    Terrorisme : la Russie fait le « job », 20/02/2006
    Les perspectives de l’Organisation de Coopération de Shanghai en Afghanistan, 7/09/2008

    http://www.polemia.com/guerre-en-syrie-vers-un-bouleversement-geostrategique-majeur/