Douglas Murray est un écrivain, journaliste et commentateur politique britannique. Il exprime régulièrement à la télévision, à la radio et dans de nombreux périodiques un point de vue critique envers l’islam.
En 2017, son livre The Strange Death of Europe: immigration, identity and islam, est un grand succès de librairie en Grande-Bretagne.
Culpabilisme et détestation de soi
Les Européens se complaisent dans la détestation de soi, de leur civilisation, de leurs traditions et de leur Histoire. Celle-ci ne leur inspire que remords et aspiration à la repentance. Ils y trouvent élévation, exaltation et, au bout du compte, jouissance dans l’autoflagellation. C’est particulièrement vrai pour ce qui est de leur passé colonial pourtant glorieux.
Ce masochisme se retrouve chez ce politicien norvégien qui, violé chez lui par un Somalien, exprima sa culpabilité d’avoir privé ce malheureux, en le dénonçant, de sa vie en Norvège. Il n’est certainement pas étranger à Angela Merkel qui a vu dans la crise migratoire de 2015 une occasion de laver le passé de l’Allemagne.
Il y a cependant un point sur lequel nous souhaitons émettre une réserve. D. Murray parle des Européens. En fait pas tous, seulement certains. Une grande partie de nos populations ne partage pas ces sentiments. Ce sont les « élites », ou plutôt la caste dirigeante, qui frappent nos poitrines comme les deux présidents de la République française qui sont allés s’avilir outre-Méditerranée en dénonçant la colonisation française comme un crime contre l’humanité.
L’exaltation des autres
L’objectif est l’inclusion forcée de cultures qui ne sont pas celles de l’Europe, l’acceptation imposée de religions et de coutumes qui ne sont pas les nôtres, la soumission empressée à des règles juridiques et sociales qui nous sont étrangères, voire qui nous répugnent. C’est le refus de l’assimilation et une politique d’implantation sur notre territoire de communautés souvent hostiles qui mènera à des partitions. En un mot c’est le multiculturalisme.
Pour qu’il aboutisse il est indispensable d’exalter l’autre. C’est particulièrement vrai avec l’islam. Plus la réalité fait douter de la « religion de paix et de tolérance », plus on vante les mérites passés des civilisations islamiques. Comme l’a déclaré l’érudit Chirac à Philippe de Villiers stupéfait : l’Europe doit autant à l’islam qu’au christianisme.
La conséquence évidente et tragique est que l’Europe ne peut plus rien opposer à l’immigration massive. En particulier D. Murray se demande combien de temps une société fondée sur la tradition chrétienne peut survivre sans se référer à celle-ci. Or pour les Eglises d’Europe devenues des ONG compassionnelles, le message de religion est celui d’une forme de politique de gauche et d’action en faveur de la diversité et du bien-être social.
Les dissidents de D. Murray
- Murray cite à juste titre des noms de dissidents qui, ayant engagé leur propre vie, peuvent être qualifiés de résistants. C’est le cas de Salman Rushdie, victime d’une fatwa de mort, de Pim Fortuyn, assassiné par un défenseur de la cause animale (sic) et de Ayaan Hirsi Ali, Somalienne réfugiée aux Pays-Bas qui abandonna la religion islamique. Menacée, elle a bénéficié d’une protection policière.
- Murray aurait également pu citer le cas de Robert Redeker menacé de mort à la suite de l’une de ses tribunes consacrée à l’islam et à la liberté d’expression parue dans Le Figaro en 2006.
Les dissidents que D. Murray aurait pu citer
Il est un peu étonnant que D. Murray n’ait pas cité Enoch Powell, homme politique et écrivain britannique dont le célèbre discours du 20 avril 1958 marqua la fin de sa carrière politique, ainsi que Christopher Caldwell, journaliste américain, auteur de Une révolution sous nos yeux / Comment l’islam va transformer la France et l’Europe.
Mais surtout le contenu de l’ouvrage de D. Murray se retrouve depuis plusieurs années dans les nombreuses publications parues en France sur l’invasion migratoire.
A tout seigneur tout honneur, Jean Raspail fut et demeure un visionnaire stupéfiant de ce qui arrive à l’Europe, avec son Camp des saints. Renaud Camus, créateur du concept du Grand Remplacement, impose son talent littéraire et son intransigeance. Eric Zemmour ne fut pas pendu mais tout de même condamné pour avoir dit la vérité.
J.Y. Le Gallou, auteur de Immigration : la catastrophe. Que faire ?, Gérard Pince dans Le Choc des ethnies, Guillaume Faye dans Comprendre l’islam et Malika Sorel Sutter, auteur de Décomposition française peuvent être considérés comme les dissidents les plus marquants. Mais il existe beaucoup d’autres auteurs qui, en France, ont élevé ou élèvent leur voix sur le thème de l’invasion migratoire et de l’islam, à commencer par Michèle Tribalat elle-même, ce qui, semble-t-il, ne lui vaut pas que des éloges à l’INED.
Quant à l’évaluation du coût financier de l’immigration, sans citer Polémia, il faut évoquer les travaux de Pierre Milloz, qui fut un pionnier dans les années 1990, et l’excellent et dense petit ouvrage de G. Pince : Les Français ruinés par l’immigration.
Tous ces dissidents se heurtent aux obstacles et aux contraintes qu’élèvent les immigrationnistes et le politiquement correct.
L’inéluctabilité
L’arrivée de migrants est inévitable, nous ne pouvons rien y faire, il faut se résigner car de toute façon la responsabilité nous incombe. C’est la version migratoire du sens de l’histoire.
La politique du fait accompli
Sans crier gare et sans consulter les populations des natifs au carré les dirigeants européens les mettent devant le fait accompli. D. Murray cite Tony Blair mais c’est la crise migratoire de 2015 qui vit Merkel appeler sans concertation à l’accueil d’un million de migrants en Europe.
Le déni
On appelle réfugiés syriens des migrants économiques érythréens. Les chiffres de l’immigration illégale sont ignorés. Il est affirmé que la France n’est plus une terre de forte immigration. On prétend, comme Lamassoure le fit dans le Figaro, que les terroristes, citoyens français de papier, sont au fond nos propres enfants.
Pratique courante, les informations dérangeantes, même monstrueuses, sont occultées. L’affaire Sarah Halimi, les viols de la Saint-Sylvestre en Allemagne ont été cachés et ne sont apparus au grand jour que grâce à la réinfosphère. L’un des cas les plus graves fut celui de viols collectifs de nombreuses jeunes filles en Angleterre qui furent tus par les autorités britanniques pendant des années.
La diversion
Si des faits graves se produisent, on enflamme les débats sur des sujets secondaires. Après la tuerie de Nice ce fut l’affaire du burkini.
Vous n’aurez pas ma haine
Comme après Charlie-Hebdo et le Bataclan, on manipule l’opinion et on dérive les sentiments des parents et des témoins vers les marches blanches, les bougies, les pleurnicheries afin d’éviter le ressentiment et les appels à la résistance et au châtiment.
La propagande
La diversité est représentée comme un bien et indispensable pour combler le déficit démographique européen et permettre le paiement des retraites.
L’intimidation
Le racisme, quand ce n’est pas le nazisme, est soulevé face à la moindre objection. Et pourtant, comme l’a dit Harouel « Plutôt fasciste que mort ».
Douglas Murray s’inquiète du pouvoir pris par les associations antiracistes qui luttent contre les discriminations. Elles ont cherché à prendre de plus en plus d’influence et à gagner des sources de financement.
La répression
Murray cite le cas du journaliste suédois licencié pour avoir évoqué dans un article un sondage largement hostile à l’immigration.
En France, sur le fondement des lois mémorielles liberticides, les condamnations pénales pleuvent en contradiction avec la liberté d’expression.
Le déni, le mensonge venant d’en haut encouragent la radicalisation des envahisseurs.
- Le « Que faire ?» de D. Murray
L’auteur ne semble guère proposer de solutions. Tout au plus il ne fait qu’inviter les politiciens à reconnaître le bien-fondé de certains griefs. C’est timide. Qu’il lise les propositions de R. Camus et des Identitaires. En fait il ne va pas au bout de ses constats.
Ces politiciens, en réalité, n’y peuvent pas grand-chose. Soit ils subissent, soit ils exécutent consciemment une politique venue d’ailleurs. Celle-ci, inspirée par l’oligarchie mondialiste, théorisée par l’ONU et toutes les organisations internationales périphériques, relayée par l’Europe de Bruxelles, appliquée délibérément et obstinément par les gouvernements français depuis 40 ans, est déterminée à faire disparaître les verrous des Etats nations et à établir au sein de l’Europe un magma humain de consommateurs sans frontières subventionnés par les autochtones pour le plus grand profit de cette oligarchie.
D. Murray évoque « l’étrange mort de l’Europe»
Non. Si l’Europe et sa civilisation inégalée sont en grand danger elles ne sont pas encore mortes.
L’émergence du populisme, l’élection de D. Trump, le Brexit, la détermination de la Russie à défendre des valeurs traditionnelles et la résistance des pays de Visegrad laissent apparaître un réel espoir.
Mais le temps presse et la course contre la montre peut être perdue.
André Posokhow Consultant 23/07/2017
Douglas Murray, The Strange Death of Europe : Immigration, Identity, Islam, (Anglais)), éditions Bloomsbury Continuum, 4 mai 2017, 352 pages.
https://www.polemia.com/letrange-mort-de-leurope-immigration-identite-et-islam-de-douglas-murray-presente-par-michele-tribalat/