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l'emploi - Page 56

  • Livres & Humeur • « Lettre à mon président qu'a pas d'bol »

    François Hollande aurait confié dans Conversations privées avec le président n' « avoir pas eu de bol sur le chômage ». Eloïse Lenesley a écrit une lettre [20.08] à son « président qu'a pas d'bol ».

    Cher Président qu'a pas d'bol,

    Tous les médias et les méchants de droite ne font rien qu'à se moquer de toi depuis deux jours, mais moi, je te soutiens. Pourtant, c'est pas faute de leur avoir expliqué que « le monde, il n'est pas gentil », que « c'est pas facile » d'être président de la République, même quand on se donne un mal fou pour être normal et qu'on a une belle boîte à outils nickel chrome pour faire redémarrer la croissance et inverser cette satanée courbe du chômage.

    Déjà, à peine t'avait-on intronisé à l'Élysée que ton avion s'était mangé la foudre sur l'aile gauche quand tu t'étais rendu à Berlin pour recevoir les directives de madame Merkel. Si ça, c'est pas un signe ! Ensuite, la moindre de tes apparitions publiques déchaîna une pluie battante. Puis les sifflets des électeurs abattus. Puis les deux. Avoue que t'as un peu abusé : le mantra du « ça va mieux », c'était pas une bonne idée. Tu devais bien te douter que l'alignement des planètes - une sacrée aubaine, pour le coup - n'allait pas durer indéfiniment ni te rapporter bézef.

    Faut les comprendre aussi, les sans-dents. Vivre avec moins de 1000 euros par mois, t'imagines ? Dix fois moins que ton coiffeur ! Et ils sont 15% comme ça. Alors forcément, ils s'impatientent. Comme les 6 millions de chômeurs que tu devais sortir de la panade. La moitié touche que dalle, l'autre perçoit 1100 euros bruts en moyenne. Quand tu penses qu'il y a maintenant 1,2 million de chômeurs de longue durée (enfin, si on s'en tient à ceux qui sont toujours inscrits) et qu'ils ont au mieux une chance sur trois de retrouver un job ! Et je te parle même pas des séniors. Ceux-là, dès 45 balais, ils sont bons à jeter. La gérontophobie fait rage. Sauf en politique : regarde Juppé, qui va peut-être bientôt te piquer ta place. Mais je me fais pas trop de souci pour toi ; avec ton esprit de synthèse et ton naturel blagueur, tu arriveras à te recaser facilement.

    Ton copain Macron aux vains plans s'est un peu vautré avec sa loi « pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques ». Déjà, l'intitulé est pompeux, mais passons. Son impact est évalué à 0,05% d'apport au PIB et, pour l'instant, les résultats se font attendre, sauf du côté des autocars, qui ont créé… 1500 emplois. Avec les socialistes, fallait pas s'attendre à du supersonique non plus. Cela dit, t'as vu, Macron prétend maintenant qu'il n'est pas socialiste. Quel scoop ! Ça te rappelle pas la bourde de Jospin quand il avait sorti : « Mon projet n'est pas socialiste » ? On peut pas dire que la formule lui ait refilé la baraka. Tu as vu le rapport du Sénat, qui révèle que le CICE a surtout permis de maintenir 125 000 postes et d'éviter des défaillances de PME-TPE ? Claquer 20 milliards d'euros par an pour ça, admets que c'est pas donné.

    Du coup, je conçois qu'en désespoir de cause, tu aies grugé un chouia pour déjouer ta poisse. Malin comme tu es, tu t'es dit que t'allais faire passer les chômeurs de la catégorie A vers la catégorie D, celle regroupant les inscrits en formation ou en stage, qui sont ainsi zappés des statistiques. Du pur génie ! Le problème, c'est qu'à pôle Emploi, en plus d'être incompétents et de nous coûter les yeux de la tête, ils sont pas très discrets : ils ont laissé traîner des instructions confidentielles de leur direction exigeant qu'un million de chômeurs (500 000 de plus que d'habitude) soient catapultés en formation d'ici à la fin de l'année ! Tu penses que le Canard Enchaîné leur est tombé dessus et a cuisiné les conseillers dans la foulée : « L'an dernier, au bout de six mois, on disait non à presque tout le monde, il n'y avait plus un rond pour financer les formations qui coûtent souvent cher. Maintenant, c'est tapis rouge, on dit oui à tout et sans trop de précautions, la scrupuleuse procédure de validation des stages est abandonnée », nous murmure-t-on. Ça la fout mal. Montant de l'addition : un milliard d'euros. Mais l'inversion de courbe artificielle n'a pas de prix. Avec les radiations à la pelle pour des motifs bizarroïdes ou pour « défaut d'actualisation », et tes 500 000 contrats aidés estimés à deux milliards d'euros, le subterfuge devrait opérer.

    Les attentats et les grèves à répétition, c'était pas de bol non plus : ces galères-là ont le don de te plomber illico une croissance. Dommage, juste au moment où nous avions failli être convaincus que la reprise était enfin de retour, avec + 0,7% au premier trimestre 2016 - même si, entre nous, on sait bien qu'elle est due à la consommation d'énergie des ménages durant l'hiver et aux achats de matériel électronique compatible avec le nouveau standard de diffusion TV. Et voilà que les islamo-terroristes, les Nuit Debout et les casseurs « en marge » des manifestations cégétistes nous font fuir à toutes jambes les badauds et les touristes. Caramba, encore raté ! Croissance nulle au deuxième trimestre. Pas étonnant que tu aies rechigné pendant un an à déclarer l'état d'urgence, c'est très mauvais pour le business.

    Déjà que la France n'avait pas une super bonne image depuis ton arrivée, avec toutes ces guérillas urbaines de-ci, de-là : saccage du Trocadéro par des racailles, brasier insurrectionnel par les gens du voyage à Moirans, mutinerie au centre de détention à Aiton, règlements de comptes entre bandes rivales démolissant la gare de Montargis, nuisances apocalyptiques des migrants à Calais ou ailleurs… Ça n'arrête pas. Non seulement tu n'arrives pas à juguler l'insécurité galopante ni à faire enfermer les djihadistes fichés S qui pullulent dans les cités, mais quand tu décides de faire preuve de mansuétude en graciant partiellement une femme battue qui a tué son mari, la justice refuse sa libération conditionnelle. Dans le genre traqué par la scoumoune, tu te poses là.

    C'est pour ça qu'il vaudrait mieux que tu ne te représentes pas en 2017. T'as pas de bol et, en prime, tu portes la guigne à la France. Cinq ans de malheur, c'est amplement suffisant, surtout pour les précaires. Et les classes populaires. Et les classes moyennes. Et les chefs d'entreprise. En fait, pour tout le monde. Sauf peut-être les communautaristes et les fonctionnaires. Si tu renonçais à rempiler, ça ne manquerait pas de panache ; tu aurais la classe. Pense au plaisir que tu ferais aux Français et à Manuel Valls. Finies, les cotes de popularité calamiteuses. Comme Chirac, tu redeviendrais une coqueluche hexagonale en un rien de temps après avoir été vilipendé tout au long de ton mandat. Tu pourrais passer des heures chez ton coiffeur à te faire une petite coupe. Au bol.   

    Eloïse Lenesley     

    Eloïse Lenesley est journaliste. Elle collabore notamment à Causeur

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Abracadabra, les chômeurs disparaissent

    Selon le Canard Enchainé, Pôle emploi aurait diffusé le 21 avril dernier à ses cadres une «instruction» indiquant la marche à suivre pour mettre 500 000 nouveaux chômeurs en formation d'ici fin 2016 - correspondant à l'objectif fixé par François Hollande - et ainsi faire baisser les chiffres des catégories A,B ou C, les plus regardées. Soit au total, 1 million de chômeurs en formation sur l'année.

    Michel Janva

  • Vent de panique dans les ministères : le sauve-qui-peut bat déjà son plein !

    Au total, ils sont près de 500 conseillers à chercher la porte de sortie.

    François Hollande, nous assure-t-on, continue de croire en sa bonne étoile : Président il est, Président il sera. Quitte, s’il y parvient, à vivre en cohabitation après une inévitable gamelle aux législatives ; chose qui, dit-on encore, satisferait pleinement sa nature consensuelle et rassembleuse. Là où l’on voit que, de son ami Chirac, il n’a pas hérité que l’amour de la Corrèze…

    Mais si Hollande y croit, sa foi n’est pas vraiment partagée par l’entourage, et le microcosme des ministères est déjà gagné par l’agitation des grands départs. Bref, s’il est question de vacances, c’est davantage celle du pouvoir qui les préoccupe que le farniente sur les plages.

    Le Figaro de ce jeudi s’est penché sur le sort de tous ces malheureux qui cherchent fébrilement à « se recaser dans le privé ou l’administration ». Rien de nouveau à dix mois des présidentielles, me direz-vous. Quoique… on dirait bien, quand même, que quelque chose a changé.

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  • Loi Travail : un fiasco démocratique

    Sans majorité, Manuel Valls décide de passer en force la Loi Travail en utilisant l’article 49-3, arme atomique constitutionnelle.

    Quitte à choquer les lecteurs, je crois qu’on attend d’un pouvoir élu par le peuple qu’il ne soit pas gouverné par le peuple, mais qu’il le gouverne. Pour autant, si ce pouvoir élu reste insensible à la colère du peuple qui lui a confié son exercice, il se fourvoie et court à sa perte. Cet équilibre complexe a été détruit par les différents exécutifs qui se sont succédé à la tête des affaires de l’État au cours des dernières années, plus particulièrement sous les présidences de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.

    La rupture entre le peuple et la classe politique censée le représenter est consommée. Trop de trahisons, trop de promesses non tenues, trop de mépris ont eu raison de la confiance pourtant nécessaire qui doit lier les Français à leurs dirigeants. Le vol du référendum de 2005 en étant la plus parfaite illustration.

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  • La France, lanterne rouge de la production industrielle - Programme économique du FN #12

  • Vrais chiffres chômage Mai 2016, 51900 chômeurs de plus, malgré 339400 radiations ce mois

    6 484 200 privés d’emploi et travailleurs occasionnels officieux, toutes catégories confondues, + 4 030 000 environ d’invisibles qui n’entrent pas ou plus dans les statistiques officieuses ( chiffres détaillés bas de page ).

    Total : + de 10,51 MILLIONS de chômeurs en France (fourchette basse), et autant de pauvres largement sous les seuils de pauvreté.

    Radiations des listes A,B,C,(D,E) de Pôle Emploi par motifs, moyenne mensuelle (basée sur 1 trimestre) de Mai 2016 :

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  • Travailler plus pour gagner autant : le Sénat adopte les accords offensifs pour l’emploi

    Travailler plus pour gagner autant. Ce sera possible en cas d’accord offensif pour l’emploi. Ce point de la loi travail a été adopté par le Sénat. L’exécutif prévoit qu’un accord ne peut pas diminuer la rémunération mais en cas de refus de l’accord, un salarié pourra être licencié.
    Ça avance. Si les débuts de l’examen de la loi travail étaient pour le moins long – la faute aux 200 amendements sur le seul article 2 sur les accords d’entreprise – les choses se sont relativement accélérées depuis. Lundi, les sénateurs ont examiné 114 amendements. A minuit, à la fin de la séance, il en restait 414 à examiner, soit plus de la moitié, sur les 1.000 amendements déposés.
    Après avoir adopté l’article 10 sur les référendums d’entreprise (voir notre article sur le sujet), les sénateurs ont adopté l’article 11 sur les accords dit « offensifs » pour l’emploi. Ils sont dans la lignée des accords de maintien de l’emploi, modifiés par la loi Macron, qui permettent à une entreprise de modifier le temps de travail ou la rémunération en cas de graves difficultés économiques.
    Clause de retour à meilleure fortune
    Dans le texte du gouvernement, il s’agit d’étendre cette philosophie à un accord d'entreprise « conclu en vue de la préservation ou du développement de l'emploi ». Les modifications au contrat de travail peuvent se faire « en matière de rémunération (soit ici la rémunération horaire, ndlr) et de durée du travail ». Soit par exemple augmenter la durée du travail sans augmentation. Précisions importantes : un accord « ne peut avoir pour effet de diminuer la rémunération mensuelle du salarié ». En cas de refus de l’accord par un salarié, il peut en revanche se faire licencier.
    Mais la majorité sénatoriale de droite et du centre est allée plus loin. En commission, ils ont permis qu’un accord offensif permette une baisse de salaire, excepté pour les rémunérations en dessous de 1,2 Smic. Cependant, en séance, le co-rapporteur LR Jean-Baptiste Lemoyne est en partie revenu sur la modification qu’il avait lui-même défendue en commission. « En cas d’accord de développement de l’emploi, la rémunération mensuelle des salariés ne pourra pas être diminuée » précise l’amendement du rapporteur, qui ne concerne en revanche pas le cas d’un accord de préservation de l’emploi. Autre ajout du Sénat : une clause de retour à meilleure fortune pour le salarié, en cas de santé retrouvée pour l’entreprise. « La commission prend à la fois les besoins collectifs de l’entreprises et ceux des salariés » défend Jean-Baptiste Lemoyne.
    « Les accords sur l’emploi constituent une véritable bombe » pour les communistes
    Qu’il s’agisse de la version de la commission ou de celle du gouvernement, la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann pointe les effets de l’article 11. « J’entends bien qu’on ne peut pas baisser les salaires, (…) mais on peut travailler plus pour avoir le même salaire, ce qui revient à baisser la rémunération » souligne la sénatrice frondeuse. Elle ajoute : « Petit à petit, on se met sur un terrain bien connu, celui du Medef, (…) qui cherche une dynamique économique par des reculs sociaux ».
    La sénatrice communiste Laurence Cohen est tout aussi claire : « Pour notre groupe, c’est non ». « Les accords sur l’emploi constituent une véritable bombe. (…) Les employeurs n’auront plus à justifier leur licenciement » renchérit la sénatrice. Même opposition du sénateur EELV Jean Desessard, qui sur de nombreux points est en accord avec les sénateurs PCF. Il s’oppose à cet article « en raison de la grande précarité dans laquelle il placerait les salariés ». « Le salarié devra faire un choix entre précarité et perte de son emploi » dénonce le sénateur de Paris.
    Le groupe PS a défendu un amendement pour que les efforts concernent aussi les dirigeants d’entreprise. « Il semble plus mobilisateur pour l’ensemble de l’entreprise, notamment les salariés, que les efforts qu’ils seront amenés à consentir, le soient aussi par les dirigeants et les actionnaires » stipule l’amendement. Il n’a pas été adopté. « C’est dommage » a réagi le sénateur UDI Gérard Roche. Un peu plus tôt dans les débats, il avait voté un amendement du gouvernement sur les accords d’entreprise et le référendum. Il pointe « une très mauvaise image » « vis-à-vis du public ».

    Public Sénat :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuyyulkAFpXPDpfBwJ.shtml