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l'emploi - Page 88

  • France, terre d’exilés ?

    Fin 2012, 1.611.054 Français avaient quitté le pays pour tenter leur chance ailleurs. Un chiffre en croissance forte...

    Dans les toutes premières heures de cette année 2014, six navires militaires et autant d’hélicoptères – déployés au large des côtes italiennes dans le cadre de l’opération « Mare Nostrum » – ont permis le sauvetage d’un bon millier de migrants au large de Lampedusa. 1.056 personnes exactement en à peine 24 heures.

    Combien l’année passée ? Et combien à venir ?

    Dans le même temps, le gouvernement communique sur les mouvements de la population française. Migrations internes vers la région Ouest et la PACA. Et migrations externes.

    Fin 2012, 1.611.054 Français avaient quitté le pays pour tenter leur chance ailleurs. Un chiffre en croissance forte, et encore ne s’agit-il que des gens officiellement inscrits au « registre mondial des Français établis hors de France ». L’augmentation des émigrants est en moyenne de 4 % sur ces cinq dernières années, avec un pic à 6 % en 2011 :

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  • Roumains et Bulgares sont libres de travailler partout dans l'UE

     

    Roumains et Bulgares peuvent travailler librement dans l'ensemble de l'Union européenne dès mercredi 1er janvier. Sept ans après l'accession de leurs pays à l'UE, la levée des dernières restrictions sur le marché du travail dans neuf pays de l'Union – Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Luxembourg, Malte, Pays-Bas – n'a toutefois rien d'un « big bang », puisque 17 autres Etats ont déjà franchi le pas depuis des années. 

     

     

    « Cela cause de l'agitation, surtout en Grande-Bretagne et en Allemagne », où une partie de la presse et des hommes politiques brandit la menace d'une « invasion », relevait mardi le quotidien roumain Romania Libera, le seul à consacrer un article à ce sujet à la veille du 1er janvier. 

     

     

    RÉTICENCES EN ALLEMAGNE ET EN GRANDE-BRETAGNE 

     

    En Grande-Bretagne, des membres du Parti conservateur ont, jusqu'au dernier moment, pressé le premier ministre, David Cameron, de repousser l'ouverture du marché du travail en estimant que « la vague d'immigrants roumains et bulgares pèsera sur les services publics ». Mais le chef du parti, Grant Shapps, a souligné qu'il n'était pas possible d'y surseoir. Des responsables roumains et bulgares et même un commissaire européen ont dénoncé le ton du débat à Londres. 

     

     

    En Allemagne, le parti conservateur bavarois, allié de la chancelière Angela Merkel, a également tempêté contre la levée des restrictions, l'associant à un risque accru « de fraudes aux prestations sociales ». Mais le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, a rétorqué que la « libre circulation des personnes est une chance pour les Allemands et l'Allemagne ». 

     

     

    « Faire comme si tous les gens en provenance de Bulgarie et de Roumanie étaient pauvres et ne venaient chez nous que pour percevoir des allocations passe sous silence les nombreuses personnes très qualifiées qui travaillent ici, par exemple comme médecins ou personnel de soins », a insisté de son côté la secrétaire d'Etat chargée des migrations, Aydan Ozoguz. 

     

     

    En Espagne, pays frappé par la crise qui accueille déjà un million de Roumains et de nombreux Bulgares, la fin des restrictions sur le marché du travail n'a pas suscité de controverse importante. « La grande majorité des Roumains est très bien intégrée », a déclaré l'ambassadeur d'Espagne en Roumanie. 

     

     

    « JE PRÉFÈRE ÊTRE DANS MON PAYS » 

     

    Sur un des marchés du centre de Bucarest, nombre de passants et de commerçants avouaient « ne pas bien savoir » ce qui changeait au 1er janvier et n'avoir aucun plan de départ. Le premier ministre roumain, Victor Ponta, et les responsables bulgares assurent régulièrement qu'il n'y aura pas de vague d'émigration à partir de mercredi. « Les citoyens (…) veulent un bon travail, un bon revenu et la justice dans leur patrie, pas s'acheter un aller simple pour quitter la Bulgarie ! », a encore insisté mardi soir le président bulgare, Rossen Plevneliev, dans son discours de vœux. 

     

     

    Nombre d'analystes indépendants en Roumanie et en Bulgarie soulignent l'impossibilité d'évaluer précisément le nombre des candidats au départ, mais estiment que les grandes vagues d'émigration ont déjà eu lieu. Depuis la chute du communisme, environ trois millions de Roumains et un million de Bulgares ont émigré, pour leur très grande majorité en Espagne et en Italie. France et Grande-Bretagne ont aussi recruté des milliers de médecins et d'aides-soignantes. 

     

     

    La faiblesse des salaires dans leur pays explique ces départs : un médecin gagne en général 400 euros par mois en Roumanie ou en Bulgarie, même si d'aucuns s'en sortent beaucoup mieux. « Si je pouvais gagner plus en Roumanie, je resterais, car je préfère être dans mon pays et proche de ma famille », confie ainsi Titu Ionut, 32 ans, ouvrier en construction installé en Espagne. 

     

     

    De nombreux Roumains et Bulgares veulent toutefois rester malgré les salaires bas, le manque de confiance dans la classe politique et le délabrement des services de santé. C'est le cas de Simona Mazilu, lectrice universitaire de 34 ans à Bucarest : « Il est important de croire qu'on peut arriver à quelque chose ici, et je crois que c'est possible. Les autres pays ont aussi leurs défauts. »

    http://www.oragesdacier.info/

     

  • Detroit, ville en ruine et nouvelle attraction touristique

    Détroit, ville fantôme frappée de plein fouet par la crise économique, attire étrangement de plus en plus de visiteurs. Le LA Times s’est glissé dans une visite guidée pour comprendre ce que ces ruines ont de si extraordinaire.

    Comme nous le rapportions cet été, la ville de Détroit a été déclarée en faillite le 18 juillet 2013. Une faillite provoquée par une baisse de la population, passée de 1,85 millions en 1950 à 710.000 en 2010, plus assez pour «maintenir l’infrastructure fixe ou pour payer les retraites qui ont été gagnées en des temps plus prospères».

    Le plan de sauvetage de 2009, lancé par Ford, General Motors et Chrysler n’a pas suffi à redresser la ville du Michigan, ancien fleuron de l’industrie automobile, comme l’expliquait Stéphanie Vidal sur Slate. Détroit est aujourd’hui en ruines.

    La ville n’a même pas les moyens de démolir ses établissements abandonnés. Selon le LA Times, Détroit compte 78.000 bâtiments délaissés et le coût de démolition pour chaque structure s’élève à 8.000 dollars, un montant trop élevé pour une ville en faillite.

    Sur les 142,9 km2 de la ville, 85% ont connu une baisse de population. Il reste certes des habitants, mais les investisseurs eux n’ont pas l’air de se battre pour reprendre la ville en mains. Cela fait par exemple depuis 1988 que le Michigan Central Depot doit être rénové.

    Motor City semble s’éteindre petit à petit. La ville a d’ailleurs fait l’objet de nombreux reportages photo, dont The Ruins of Detroit, l’œuvre de deux photographes français.

    Mais Détroit a plein de ressources et certains de ses habitants ont trouvé des solutions pour attirer les touristes: des visites guidées.

    Jesse Welter a commencé ses premières excursions urbaines en 2011 mais c’est depuis cette année que le «secteur touristique» a vraiment redémarré. Jesse Welter connait tous les recoins de la ville et pendant trois heures, il vous fait visiter l’ancienne église méthodiste, la gare ou encore une ancienne école pour filles.

    Les locaux voudraient que les visiteurs voient le bon côté du nouveau Détroit, «tels que les champs abandonnés que les agriculteurs entreprenants ont transformé en jardins urbains». Mais rares sont les visiteurs qui, par la suite se joignent à leur cause.

    Les habitants n’approuvent pas tous l’action de Jesse, mais lui estime faire réfléchir les gens. Les visites guidées font tout de même des heureux : les hôtels qui témoignent d’une «légère hausse» dans leur chiffre d’affaire.

    Slate

    http://fortune.fdesouche.com/324494-detroit-ville-en-ruine-et-nouvelle-attraction-touristique#more-324494

  • En Italie aussi, la colère monte

    "La classe politico-médiatique italienne ne sait trop comment interpréter les mouvements de protestation, voire de révolte, qui traversent le pays en revêtant depuis un mois une ampleur inaccoutumée. Sans véritable leader ni identité affirmée, le "peuple des Forconi" (fourches) dénonce la politique d'austérité du gouvernement Letta – dont il demande la démission – et par-dessus tout la pression fiscale qui étreint nombre de petits entrepreneurs, chauffeurs routiers, travailleurs précaires, qui s'estiment en outre victimes de l'euro.

    Les autorités espéraient que la période des fêtes de fin d'année serait propice à une démobilisation. Mais on a retrouvé une partie de ces protestataires sur la place Saint-Pierre où, au cours d'une audience générale, le pape François a repris à son compte un slogan inscrit sur une banderole brandie dans la foule : « Les pauvres ne peuvent attendre. » Au milieu des fidèles, quelques activistes en ont essuyé une larme. Cependant, le pape a mis en garde les Forconi : « Défendez vos droits, a-t-il dit, mais rejetez la tentation de la violence. » C'est parce que la classe politique – la Caste, ironisent les Italiens – est restée sourde aux doléances que la violence a pris le dessus, en particulier à Turin et à Rome. Dans ces villes on a pu assister à des scènes bien plus frontales que les manifestations des Bonnets rouges français, auxquels on a parfois comparé les Forconi. Ceux-ci peuvent d'ailleurs se prévaloir d'une antériorité ; leur mouvement a pris son essor il y a deux ans en Sicile, en réaction aux mesures d'austérité préconisées par Mario Monti. Essentiellement méridional et paysan à l'origine – d'où les deux fourches croisées qui tiennent lieu d'emblème – le mouvement a par la suite essaimé dans toute la Péninsule, au point d'être aujourd'hui plus fortement implanté dans le Nord. Il est vrai qu'au fil des mois les paysans ont été rejoints par d'autres catégories de laissés-pour-compte, et récemment par des groupes jugés extrémistes. Néanmoins, les principales composantes du mouvement se proclament apolitiques et hors partis ; leurs cibles sont la pression fiscale, les syndicats, l'Europe de Bruxelles, la mondialisation. Plus que les Bonnets rouges, les Forconi évoqueraient plutôt les Chemises vertes d'Henri Dorgères et l'UDCA de Pierre Poujade. La bien-pensance dût-elle en frémir.

    Beppe Grillo a lourdement tenté de capitaliser sur la colère des Forconi en demandant aux policiers de fraterniser avec les manifestants. Une suggestion peu suivie d'effets. Au contraire, les policiers ont eu la main lourde le 14 décembre devant le siège romain de l'UE, où des militants de Casa Pound ont voulu remplacer le drapeau européen par les trois couleurs italiennes. Les forces de sécurité ont chargé les jeunes manifestants et arrêté le vice-président de Casa Pound, Simone Di Stefano, condamné illico à trois mois de prison.

    Groupe identitaire, Casa Pound se réfère évidemment à l'auteur des Cantos, Ezra Pound, le poète transgressif mort en 1972 à Venise où sa tombe (sur l'île de San Michele) est devenue lieu de mémoire. Quel rapport avec le mouvement des Forconi ? Indépendamment d'une même détestation de la Caste, les militants de Casa Pound éprouvent eux aussi une solide aversion contre l'Europe de Bruxelles. Reste à savoir si les revendications sociales des uns resteront durablement compatibles avec la contre-culture prônée par les autres."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Nos 35 heures font éclater de rire les Chinois !

    « Lorsque le gouvernement a promulgué la loi sur les 35 h, j’ai raconté ça aux dirigeants chinois, ils ont ri et ne pouvaient plus s’arrêter.  »

    Quand la Chine s’éveillera, avait prédit Alain Peyrefitte, le monde allait trembler ! Depuis quelques années, ce pays d’Asie de l’Est s’est, en tout cas, ouvert au monde et, à défaut de trembler, celui-ci a bien dû faire contre mauvaises délocalisations, juteux accords commerciaux pour bien des nations… bon cœur. Et pour la France ? Qu’en est-il de nos relations avec cette République populaire de plus d’un milliard trois cents millions de citoyens ?

    Alors que Paris et Pékin célèbrent le cinquantenaire de leurs relations diplomatiques, l’entretien donné par l’ancien ambassadeur de Chine à Paris au journaliste Patrick Saint-Paul pour Le Figaro est éloquent.

    Wu Jianmin a été successivement ambassadeur de la République populaire à La Haye, à Genève et à Paris, avant de présider l’Université chinoise de la diplomatie. Ce n’est donc pas le premier venu.

    À la question : « Comment jugez-vous la difficulté de la France à se réformer ? », la réponse de l’ex-ambassadeur est assez rude : « Les Français sont à l’abri de l’État-providence et se disent : “À quoi bon travailler beaucoup ?” Pour réformer, il faut entamer des avantages acquis. Ce n’est pas facile. »

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  • Dossier, l'échec économique et social des gouvernants: cinq articles du journal "Les Echos"

    Chômage : le pari perdu de François Hollande
    Par Jean-Marc Vittori (les Echos)
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    « Si l’inversion se confirme dans les mois à venir, elle viendra d’abord des dizaines de milliers d’emplois aidés. – Reuters »

    Si le chômage monte, c’est qu’il ne baisse pas. Sur la forme, François Hollande a donc perdu son premier pari sur l’emploi. La courbe du chômage ne s’est pas retournée en 2013, en dépit de l’engagement présidentiel proclamé en septembre 2012 et réitéré avec force lors de ses vœux aux Français. Le nombre de demandeurs d’emploi n’aura pas reculé deux ou trois mois d’affilée cette année, condition nécessaire pour parler sérieusement d’inversion.
    Sur le fond, la réalité est plus nuancée. Ministres et partisans de François Hollande soulignent que la montée des bataillons de sans-emploi ralentit de trimestre en trimestre, et ils n’ont pas tort. La fameuse inversion, qui a commencé pour les moins de 25 ans au printemps dernier, pourrait se généraliser début 2014, même si elle sera difficile à distinguer avec certitude dans le brouillard statistique tombé sur les chiffres du chômage, en effectifs comme en taux.
    Mais l’essentiel est ailleurs. Si l’inversion se confirme dans les mois à venir, elle viendra d’abord des dizaines de milliers d’emplois aidés. Des CDD créés dans le public remplacent des CDI qui disparaissent dans le privé : ce n’est pas exactement l’idéal dans un pays où les dépenses publiques sont parmi les plus élevées au monde avec une efficacité trop faible, même si ces créations peuvent se justifier ponctuellement. Le gouvernement ne compte d’ailleurs pas aller beaucoup plus loin dans cette direction. A l’été prochain, l’effet positif de ces créations de postes se stabilisera. Puis il cédera la place à un effet négatif au cours de l’année 2015, quand ces CDD viendront à terme.
    C’est ici que François Hollande a pris son second pari sur l’emploi, plus discret mais plus important. Le président est convaincu que la reprise économique deviendra assez puissante d’ici là pour relancer la création d’emplois dans les entreprises et faire reculer durablement le chômage. Or ce pari est osé, pour trois raisons. D’abord, la croissance prévue pour 2014, proche de 1 %, ne sera pas assez forte pour déclencher l’embauche. Ensuite, les entreprises ont encore beaucoup de salariés en sureffectifs : plus de 200.000 selon l’institut OFCE, qui n’est pas réputé pour exiger des licenciements. Elles emploieront mieux leurs employés avant de recruter.
    Enfin, la crise longue et profonde de l’activité, sans équivalent depuis les années 1930, a détruit du capital humain autant que physique. Parmi les quelque 2 millions de chômeurs qui n’ont pas eu d’emploi à temps plein depuis plus d’un an, beaucoup auront du mal à retrouver un vrai poste, sauf à envisager un effort de formation colossal. Une remontée du chômage risque donc de se produire après une inversion artificielle. De quoi alimenter tous les extrémismes.

    L’inversion de la courbe du chômage attendra encore
    Par Guillaume de Calignon (les Echos)
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    Le nombre de demandeurs ­d’emploi de catégorie A a augmenté de 17.800 en novembre.
    Le gouvernement met en avant une tendance de long terme à la baisse.

    C’est « l’objectif premier » de François Hollande. Et il n’est pas atteint. L’inversion de la courbe du chômage, promesse emblématique du chef de l’Etat, attendra encore. Le ministère du Travail a indiqué, hier, que le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, c’est-à-dire n’ayant exercé aucune activité, avait augmenté de 17.800 en novembre. Une très nette hausse. Et une déception après un recul de 20.500 en octobre, le premier depuis avril 2011, hormis celui intervenu en août mais qui avait été affecté par le « bug SFR ».
    Cette contre-performance est d’autant plus problématique que le chômage des jeunes a remonté en novembre, alors qu’il était orienté à la baisse depuis six mois. Le mois dernier, la métropole comptait 3,293 millions de demandeurs d’emploi (catégorie A), dont 537.400 jeunes de moins de 25 ans.
    Au gouvernement, c’est un peu la méthode Coué qui domine. Le ministre du Travail, Michel Sapin – fidèle du chef de l’Etat –, a préféré hier mettre en avant le fait que le nombre de demandeurs d’emploi en incluant les catégories B et C (ceux qui ont un peu travaillé) a reculé de 6.900 en novembre. Et il a surtout beaucoup insisté sur le fait qu’il fallait mieux s’intéresser aux variations trimestrielles du chômage plutôt qu’aux chiffres mensuels, « plus volatils ». Ainsi, « alors que le chômage progressait d’environ 30.000 par mois en moyenne au premier trimestre 2013, il progressait de 18.000 par mois en moyenne au deuxième trimestre, puis de 5.500 au troisième trimestre. Sur les deux premiers mois du quatrième trimestre, l’évolution est à la baisse de 1.350 en moyenne par mois », avance le ministère. « Il est clair et net que l’inversion de la courbe du chômage est engagée au quatrième trimestre », a martelé Michel Sapin, même s’il avoue qu’elle demande « à être ­confirmée dans la durée ».
    Seul point noir que le ministre accepte de mentionner, la situation des chômeurs de plus de 50 ans et celle des demandeurs d’emploi de longue durée. Le chômage des seniors a, il est vrai, grimpé à nouveau de 1,3 % en novembre. Et le nombre de Français au chômage depuis plus d’un an continue à ­augmenter : il atteint désormais 2,035 millions de personnes. « Il y a des efforts à faire sur le chômage des seniors et les demandeurs d’emploi de longue durée. Il va falloir polariser la politique de l’emploi sur ces catégories-là », a admis le ministre.

    Prévisions peu optimistes de l’Insee

    Sur le plan politique et économique, le gouvernement va toutefois avoir beaucoup de mal à convaincre, au moins à court terme, que le chômage va durablement baisser dans les prochains mois. La Commission européenne, l’OCDE et l’Insee doutent ouvertement que la courbe puisse s’inverser l’an prochain. Les dernières prévisions de l’Insee font d’ailleurs état d’un taux de chômage en légère hausse à la mi-2014, à 11 % de la population active, soit une hausse de 0,1 point par rapport à fin octobre 2013. « Sous l’effet du retour de la croissance et du crédit d’impôt compétitivité emploi, la baisse de l’emploi marchand s’atténuerait progressivement d’ici à mi-2014 », selon l’Insee. L’emploi du secteur non marchand continuerait d’augmenter d’ici à mi-2014, notamment du fait de la progression du nombre des bénéficiaires de contrats aidés. Entre octobre 2013 et juin 2014, « les créations nettes d’emplois (+ 76.000) ne seraient en effet pas suffisantes pour absorber la hausse anticipée de la population active (+ 113.000) », estime l’institut statistique.
    Michel Sapin récuse cette analyse. Pour lui, « compte tenu de l’accélération de l’activité, les créations d’emplois dans le tissu éco­nomique prendront le relais des emplois aidés. A partir de mi-2014, la croissance ­suffira à soutenir l’emploi », veut-il croire. Lentement mais sûrement, le calendrier est en train de glisser.

    Certains postes ont toujours autant de mal à trouver preneur
    Par Frédéric Schaeffer (les Echos)
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    Au total, 132.700 emplois n'ont pas été pourvus au troisième trimestre, selon une étude du Medef.
    Former davantage de chômeurs, en ciblant notamment les moins qualifiés, pour les orienter vers les métiers les plus créateurs d'emplois : c'est l'un des objectifs de l'accord sur la formation professionnelle conclu voilà deux semaines par les partenaires sociaux et que le gouvernement doit encore transcrire dans la loi. Avec, pour point de départ, le constat d'un gâchis : alors que la France fait face à un chômage élevé, 132.700 postes sont restés non pourvus au troisième trimestre, selon une enquête du Medef. Soit pas loin de 1.500 par jour... Dit autrement, sur les quelque 835.000 procédures de recrutements lancées cet été, 16 % n'ont pas abouti. C'est plus qu'au printemps (104.000 emplois non pourvus).
    Ces recrutements abandonnés s'expliquent pour partie par des raisons conjoncturelles (le PIB a reculé de 0,1 % au troisième trimestre, vient de confirmer l'Insee), mais « pas davantage que par absence de candidats répondant aux attentes », note le Medef. Lancé il y a un an auprès d'un panel de 44.000 établissements, l'observatoire du Medef vise précisément à déterminer quels sont les secteurs où le manque d'adéquation entre l'offre et la demande est le plus criant, et à en connaître les raisons. Employés et agents de maîtrise de l'hôtellerie et de la restauration, cuisiniers, assistantes maternelles, conducteurs de véhicules sont ainsi les principaux postes non pourvus. Des métiers qui, au-delà des questions de rémunération, présentent des contraintes propres.

    Manque de compétences

    Reste que le manque de compétences des candidats fait partie des principales raisons mises en avant par les entreprises ayant éprouvé des difficultés de recrutement (qu'il y ait eu embauche ou pas). Le manque de connaissance des techniques du métier est pointé du doigt, avant le manque d'expérience professionnelle ou l'absence du diplôme lié au métier. Des difficultés de « savoir être » (manque d'autonomie, de ponctualité et d'implication) sont également signalées, mais dans une moindre mesure.
    « Les difficultés d'embauches confirment la nécessité d'associer les partenaires sociaux à la gouvernance des filières de formation des demandeurs d'emploi », estime Michel Guilbaud, directeur général du Medef. C'est précisément l'un des points de l'accord entre les partenaires sociaux.

    Temps partiel : la réforme pourrait peser sur l'emploi
    Par Marie Bellan (les Echos)
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    A partir du 1 er janvier, la durée de travail hebdomadaire ne pourra être inférieure à 24 heures pour les nouveaux contrats, sauf exception.
    C'est une disposition contenue dans l'accord sur la sécurisation de l'emploi signé il y a un an. A partir du 1er janvier 2014, tout nouveau contrat signé entre un salarié et son employeur devra avoir une durée hebdomadaire de travail de 24 heures minimum. Cette disposition a été prise pour lutter contre le travail à temps partiel subi. En France, plus de 4 millions de personnes travaillent à temps partiel (80 % sont des femmes), dont un tiers de manière « subie ». Sur ces 4 millions d'emplois, la moitié ont une durée inférieure à 24 heures par semaine.
    Pour autant, tous ces salariés ne seront pas concernés par la réforme. Jusqu'au 1er janvier 2016, la loi ne s'applique qu'aux nouveaux contrats signés et prévoit plusieurs exceptions. Les jeunes de moins de 26 ans ne sont pas concernés, de même que les particuliers employeurs et les intérimaires. Enfin, si le salarié en fait expressément la demande écrite auprès de son futur employeur, il peut demander à travailler moins de 24 heures.
    Si un accord de branche est signé, l'entreprise peut également s'exonérer de cette obligation, y compris après la date du 1er janvier 2016. Mais, pour l'heure, les accords se comptent sur les doigts d'une main. L'enseignement privé en a signé un, de même que le secteur sanitaire et social et celui de la chaussure.
    Les organisations patronales qui ont signé l'accord sur l'emploi, et donc cette disposition sur les temps partiels, comptaient beaucoup sur ces accords de branche pour pouvoir déroger à la règle. Mais c'était sans compter sur la résistance des syndicats, qui estiment que le recours au temps partiel de courte durée est souvent la solution de facilité pour les employeurs et qu'une réorganisation du travail pourrait permettre d'augmenter les heures travaillées par un même salarié.
    « L'idée de faire travailler plus les salariés en poste lorsqu'ils sont à temps partiel est très bonne, mais c'est inapplicable dans certains métiers », juge Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la CGPME. Dans la propreté, par exemple, 70 % des emplois sont aujourd'hui à temps partiel. Et les heures travaillées sont souvent morcelées (très tôt le matin ou très tard le soir lorsqu'il s'agit de ménage dans les bureaux par exemple). Idem dans l'hôtellerie et la restauration, ou encore la boulangerie. « Il va y avoir un manque à gagner en termes d'emplois, c'est certain, poursuit Jean-Eudes Du Mesnil. E t à partir de 2016, des licenciements pourraient aussi intervenir dans ces secteurs. »

    Les effets pervers du recul de l'âge de la retraite
    Par Vincent Collen (les Echos)
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    Le recul de l'âge de la retraite, résultat des réformes de 2003 et 2010, a eu un effet spectaculaire sur l'emploi des seniors. Le taux d'emploi des 55-59 ans est passé de 55 % à 67 % entre 2007 et 2012, selon les statistiques de l'OCDE publiées le mois dernier. Beaucoup plus faible, celui des 60-64 ans a progressé lui aussi, passant de 16 % à 22 % en cinq ans. Longtemps lanterne rouge pour l'emploi des salariés âgés, la France se situe désormais au-dessus de la moyenne des pays développés. C'est un facteur favorable à la croissance et au pouvoir d'achat, et cela limite le coût des retraites.

    Retour à l'emploi difficile

    Revers de la médaille, les seniors sont aussi plus souvent qu'avant frappés par le chômage, même s'ils le restent toujours moins que les autres catégories d'âge : 8 % des plus de 50 ans étaient inscrits à Pôle emploi au troisième trimestre 2013, contre moins de 7 % un an plus tôt. « Le nombre des demandeurs d'emploi de plus de 55 ans n'a cessé de s'accroître, dans des proportions plus importantes que pour les autres catégories d'âge, souligne l'Inspection des affaires sociales (Igas) dans un rapport publié en septembre, en particulier depuis le deuxième semestre 2011. » C'est-à-dire depuis l'entrée en vigueur de la réforme de Nicolas Sarkozy, qui relève progressivement l'âge légal de 60 à 62 ans.
    Principale explication, les chômeurs âgés ont plus de mal à retrouver un emploi que les plus jeunes. La durée d'inscription moyenne à Pôle emploi dépasse 440 jours pour cette tranche d'âge, contre moins de 260 jours pour les moins de 50 ans. « Quelles que soient les études, le taux de retour à l‟'emploi des chômeurs seniors est deux fois moindre que celui des moins de 50 ans », poursuit l'Igas, et cet écart « croît depuis 2008 ».
    L'une des raisons avancées par l'Inspection est la perception qu'ont les employeurs des salariés âgés : « Leur niveau de rémunération est considéré comme un frein à l‟'embauche. » Certes, l'âge auquel les entreprises considèrent qu'un salarié est âgé recule, mais il reste nettement inférieur à celui de la retraite. « 58 ans et demi, c'‟est l'‟âge moyen à partir duquel les employeurs considèrent les salariés comme âgés en 2008 », montre une étude de la Dares. Cette perception changera-t-elle avec l'augmentation de l'âge de la retraite ? Le gouvernement Fillon affirmait que ce serait le cas lorsqu'il a fait voter la réforme de 2010, mais rien ne permet de le confirmer pour l'instant.

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFllukkupEaTfagHjA.shtml

  • EADS : Leur silence aura été acheté !

    par Pierre HERVIEUX, membre du bureau du SIEL (Paris)

    10 déc. 2013 - Le ministre du Travail assure qu’il n’y aura "aucun licenciement" chez EADS, qui a annoncé 5 800 suppressions de postes sur 3 ans. Cette information est probablement exacte car, en 30 ans, les soi-disant « Ministres du travail » qui se sont succédé ont trouvé des astuces permettant d’empêcher de crier les gens que l’on égorge !

    A ces « non-licenciés » sera proposé un peu d’argent (pécule et/ou retraite anticipée). Leur silence aura été acheté !

    Cette façon de traiter un problème qui ronge notre pays ne le résout pas. Elle n’est rien d’autre que l’utilisation du vieux principe des vases communicants ! En effet, que feront les enfants des 5800 « éliminés » ? Ce ne sont pas seulement les personnels éliminés qui sont rejetés, ce sont les postes de travail qui sont supprimés... Quel est l’avenir des jeunes qui viennent lentement mais sûrement augmenter le chiffre des chômeurs parce qu’ils ne parviennent pas à trouver d’emploi.

    La suite .... SIEL

  • La promesse du jour

    Son voeu d'inverser la courbe du chômage étant sur le point de se réaliser (si l'on en croit la propagande officielle), François Hollande formule une nouvelle promesse, qui laisse tout autant dubitatif :

    "J'en prends, comme je l'ai fait en France, l'engagement, et je le renouvellerai prochainement : la stabilité fiscale doit être la règle, la simplification doit être le comportement quotidien de l'administration française et l'attractivité doit être la priorité."

    Propos prononcés aujourd'hui à Ryad devant un parterre d'investisseurs saoudiens inquiets des hausses d'impôts en France ! Les questions "quand" et "comment" n'ont bien entendu pas été abordées. En Socialie, gouverner, c'est promettre.

    Louise Tudy  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Chômage : la langue de bois de monsieur Sapin

    Une fois le rideau baissé, on revient à la réalité que nos dirigeants semblent ignorer tout en s’en prétendant les maîtres.

     
     

    La lourde insistance des médias avait donné l’impression qu’un rendez-vous habile était préparé par le pouvoir afin de sortir le lapin de « l’inversion de la courbe du chômage » d’un chapeau rempli de contrats aidés. On se disait que si le Président était nul en économie, il avait gardé la main énarchique pour camoufler ses échecs en petits succès de communication. Même pas !

    Il avait réussi à diriger tous les regards sur cette courbe qui, en soi, ne signifie rien. Il était parvenu à faire croire qu’une baisse sur quelques mois du nombre des demandeurs d’emploi soutenue par l’injection massive d’argent public pour créer des emplois artificiels serait une grande victoire, celle de la parole tenue. À 18 heures, le ministre va parler. Les titres positifs sont déjà prêts, tant on sent l’opération bien orchestrée. Résultat : 17 000 chômeurs de plus !

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  • La France a renoncé au plein emploi

    Pour Nicolas Goetzmann, responsable du pôle économie du site Atlantico, le noeud du problème est d'abord idéologique :

    "Michel Sapin s’est presque félicité, en trouvant la statistique qui lui plaisait le plus, de rappeler que le chômage baissait depuis 3 mois sur un rythme de 1 350 chômeurs par mois. A ce rythme il faudra 203 ans pour résorber le chômage, et malgré cela, le ministre semble satisfait. Ce type de déclaration ne mérite même plus d’être commenté. (...)

    Les politiques mises en œuvre en France ne sont que des politiques défensives contre un mal qui est effectivement envisagé sous l’angle de la fatalité. Les emplois aidés, la réduction du temps de travail, toutes ces mesures ne sont qu’une réaction contre l’abandon d’une politique totalement oubliée : la poursuite du plein emploi. Et pourtant, économiquement, rien ne saurait justifier un tel abandon. Rien que sur le champ sémantique, le gouvernement a déjà perdu la bataille en annonçant vouloir "lutter contre le chômage" plutôt que de poursuivre une politique de plein emploi. Le défensif s’est substitué à l’offensif, et les réformes ne sont pas du tout les mêmes dans les deux cas. Avec ce choix de mots, la France renonce au plein emploi, et c’est bien cela qui est le plus insupportable. Le résultat est une politique de boutiquier.

    Aucun secteur marchand ne recrute dans le pays, seules les collectivités publiques et les associations y parviennent, c’est-à-dire que les emplois aidés sont la seule ressource du gouvernement en matière de chômage. Je le répète, la seule solution proposée au pays pour tenter de résorber le chômage est l’emploi aidé, ce qui est de fait la totale négation de ce que peut le pouvoir politique en matière de politique économique."

    Louise Tudy