
En mars 1953, les Lettres Françaises, un coin-coin intello lié au Parti Communiste Français, publie en Une le portrait de Staline. Mais Staline jeune. Sans la grosse tête, la vérole et les verrues. Le “Vojd” est mort en début de mois et toute la communisterie mondiale est en deuil. Au goulag ça sort l’alcool de limace par contre. Pour l’occasion, Aragon a demandé à Picasso de lui faire un dessin du “Grand Chauffeur de la locomotive de l’Histoire” pour ses “Lettres” dont il est le directeur. Or le dit-portrait va choquer tout le monde rouge. “Je ne retrouve pas son regard si doux” affirme l’une des milliers de lettres reçues au journal. Pourtant ce dessin au fusain n’a rien de particulier mais il ne montre tout simplement pas Staline comme les communistes français “l’imaginaient” à l’époque.