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lobby - Page 2467

  • Mariage, Manif et « Affaire » pour tous !

     

    Décidément, on n’est jamais à l’abri d’une surprise en politique. Bonne ou mauvaise, c’est selon… Qui eût crû que le projet de loi autorisant le mariage entre homosexuels provoquerait autant de divisions dans l’opinion ?

    On se croirait revenu à l’époque de « L’Affaire », soit entre 1894 à 1906, une douzaine d’année qui bouleversèrent la société française… Alors en cause, Alfred Dreyfus, capitaine de l’armée française condamné pour haute trahison dont l’innocence est désormais sinon admise par tous, du moins jugée obligatoire pour tous sous peine de subir les foudres du politiquement correct.

    Gageons que le barouf du passage autorisé devant monsieur le maire de « deux messieurs ou de deux madames » ne durent pas autant. L’époque a changé et, audimat oblige, il faut toujours du nouveau pour capter l’attention du citoyen et engranger les recettes publicitaires.

    Le « mariage pour tous » sera donc sinon digéré par tous, du moins quasiment oublié par le plus grand nombre d’ici l’été, voire même le printemps, sans doute.

    Mais pour l’heure, il chauffe l’opinion qui a en a bien besoin en ce week-end où la température a brusquement chuté et rappelé que nous sommes tout de même en hiver.

    Oui, c’est étonnant comment un tel projet de loi, censé ne concerner qu’à peine 6 % d’environ 6 % de la population(1) si l’on se fie aux chiffres des couples homosexuels actuellement « pacsés »(2) a pris une telle ampleur.

    Mais le cœur a ses raisons que la raison ignore, dit l’adage populaire… Quoique le cœur, en l’occurrence…

    Quoiqu’il en soit, remarquons tout de même que si, pour certains, c’est l’heure de la gloire médiatique, pour d’autres, c’est le taux d’emmerdements maximums qu’ils n’avaient pas vu venir.

    Il y a d’abord ceux que « l’Affaire » du mariage pour tous a projeté sur les devants de la scène…

    Frigide Bardot, jusqu’alors connue des seuls lecteurs des facétieuses publications du groupe Jalons et apprécié pour cela à juste titre, se retrouve figure de proue du mouvement, du moins dans la rue… Nouvelle Jeanne d’Arc moderne dont l’incontestable dynamisme déjanté entraîne derrière son étendard une foule aussi impressionnante que fort disparate d’homosexuels, de musulmans… et de catholiques, religion dont elle se revendique elle-même, mais de stricte obédience vaticane.

    Les catholiques plus méfiants à l’égard de l’actuel successeur de Pierre et de ses derniers prédécesseurs, se regroupent, eux, au sein de l’association Civitas… dont on n’a jamais tant parlé qu’à cette occasion et pour cause : il faut un épouvantail aux médias qui ne se gênent pas pour les accuser de tous les maux possibles et fantasmés, notamment d’avoir l’outrecuidance de ne pas se laisser insulter et perturber par les hystériques en petites culottes du mouvement Femen.

    Assistera-t-on d’ailleurs, en ce dimanche très froid de janvier, à un lâcher de Femen ? Cela prouverait alors que ces dames n’auraient pas froid aux nichons…

    Mais à part Jeanne Frigide, Civitas et les Femen, il est clair que « l’Affaire » embarrasse plutôt tout le monde…

    En premier lieu l’actuel gouvernement qui doit être obsédé par le précédent de 1984 et la mobilisation du projet de loi Savary qui avaient vu 1 million trois cent milles Français battre le pavé et faire reculer François Mitterrand qui, échaudé, retira le projet de loi.

    Certes, le gouvernement Ayrault est revenu sur la quasi-totalité des promesses du candidat Hollande à la présidence de la République… Reste ce projet de loi dont il semblerait que tout le monde ne se foute pas… Si même ça, il n’était pas capable de le faire passer, il courait certainement le risque de rester pour la postérité un authentique gouvernement de… enfin, de gens comme ça, quoi ! Même et surtout aux yeux de leurs électeurs ! La honte !

    Mais l’opposition UMP n’en tire pas pour autant avantage. Au  contraire !… Déjà divisée par un combat de sous-cheffaillons et des élections internes où le ridicule l’a disputé au grotesque, il apparaît que même sur ce sujet de société, une fracture existe…

    Tout comme au Front national où sa présidente n’a pas vu plus loin que le simple bon sens en déclarant que « l’Affaire » était « … devenue une grossière tentative de récupération politicienne et d’enfumage sociétal de la part de l’UMP et du PS », affirmant que cette manœuvre était avant tout « destinée à détourner l’attention des Français des questions urgentes ».

    C’était oublier qu’il y a des évidences dont tout le monde se moque et qui semblent même dangereuses à énoncer lorsque la passion l’emporte.

    Il semblerait donc que la majorité de la classe politique souhaite ardemment que l’on passe à autre chose… et rapidement.

    Reste à savoir ce qu’une majorité de Français en pense désormais… On en aura sans doute un petit aperçu ce dimanche soir avec la comptabilisation des manifestants.

    Sinon, il y a quoi à la télé ce soir ?

    http://francephi.com

    Notes

    (1) « Une certaine littérature pro-homosexuelle affirme qu’entre 3 et 10 % de la population sont gays, alors que les statistiques les plus récentes et les plus fiables aux États-Unis aujourd’hui atteignent à peine le chiffre inférieur du pourcentage précédent. Pendant ce temps, les derniers chiffres les plus fiables en Grande-Bretagne montrent que seulement 1 % des hommes et moins d’une femme sur 200 ont eu une expérience homo­sexuelle quelconque, alors que seulement 0,4 % des hommes et 0,1 % des femmes revendiquent être exclusivement homosexuels dans leur pratique », Wellings, K. et al Sexual Beha­viour in Britain, p.183.

    (2) Rappelons que les homosexuel(le)s représentent à peine 6 % de la population et qu’il n’y a pas 1 % de ces 6 % qui envisage aujourd’hui ou demain, de s’enfiler… une bague au doigt ; pour preuve les statistiques du Pacte civil de solidarité (Pacs) depuis qu’il a été voté en 1999 : sur un million de pacsés en France au 1er janvier 2010, les couples homosexuels ne représentaient que 6 % du nombre total de pacsés début 2009. Tout ça pour ça ! (Sources : www.lefigaro.fr, 8 février 2011)

  • Programme « Viber » : attention, espionnage israélien

    « Viber » est un programme gratuit qui, installé sur les téléphones modernes, permet d’appeler gratuitement une personne équipée du même logiciel.
    On estime actuellement à 100 millions le nombre d’utilisateurs de Viber.

    Or il apparaît que le fondateur de la compagnie Viber Media et son propriétaire est Talmon Marko, un américano-israélien qui a servi 4 ans dans l’armée israélienne.
    Il aurait été nommé au poste de directeur exécutif responsable des renseignements au commandement central…

    « Sachant que le programme Viber offre un service gratuit à 100%, permet l’échange de vidéos et des messages textuels, et ne diffuse pas de publicité. Face à ces données, une question se pose : quel est l’objectif d’un tel service, gratuit à 100% ?
    La réponse est simple : le programme « Viber » sur les Androïd et Iphone par exemple est capable de lire tous les contacts figurant sur la liste des contacts téléphoniques, même ceux qui ne font pas partie du programme.
    Viber est aussi capable de localiser le lieu de l’utilisateur, ses comptes électroniques, l’enregistrement de sa voix, de vidéos et la prise de photos !
    Il a également la capacité d’espionner toutes les informations présentes dans les fichiers téléphoniques et de connaitre tous les programmes utilisés par les utilisateurs !
    C’est donc à travers ce programme gratuit très populaire, qu’on offre à « Israël » nos informations personnelles, gratuitement aussi ! »

    http://www.contre-info.com/

  • Ils ont livré la France au Qatar

    Sous Sarkozy comme avec Hollande, le richissime émirat dispose des mêmes facilités pour racheter des pans entiers de notre économie. Que signifie l’appétit d’ogre de ce petit pays ? Pourquoi Paris lui ouvre-t-il ses portes ?

    La dépêche, stupéfiante, est tombée le 6 novembre dernier : l’ambassadeur du Qatar, Mohamed Jaham al-Kuwari, annonçait à l’Agence France-Presse que son pays avait l’intention d’investir 10 milliards d’euros dans des sociétés du CAC 40. Répondant au journaliste qui évoquait quelques rares déclarations de personnalités qui, comme Bernard-Henri Lévy, Jean-Luc Mélenchon ou Julien Dray, ont manifesté leur inquiétude sur l’influence du Qatar en France, l’ambassadeur a conclu l’interview par une formule aussi ironique qu’arrogante : «C’est quoi, le problème ?»

    En effet, il n’y a, apparemment, aucun problème. Apprendre que le fonds souverain qatari va presque doubler le montant de ses participations dans le CAC 40 ne pose aucun problème au gouvernement ni à l’opposition. Organiser la Coupe du monde de football dans un pays où ce sport n’intéresse personne et va nécessiter la construction de stades munis de sols réfrigérants pour pouvoir supporter des températures à 45° C (bonjour Kyoto !), ça n’interpelle personne dans le monde du sport – pas même Michel Platini -, ni dans celui de l’écologie, surtout pas Yann Arthus-Bertrand. Coïncidence : son dernier film a été financé par des Qataris…

    Savoir que des Qataris pourraient sélectionner des entrepreneurs de banlieue sur une base communautariste n’inquiète pas grand monde. Installer une annexe de Normale Sup à Doha, ville où l’on est payé 400 dollars ou 12 000 selon la couleur de sa peau, ne dérange personne, et surtout pas Monique Canto-Sperber, présidente du pôle interuniversitaire Paris Sciences et Lettres et Philosophe spécialiste de «l’éthique».

    Qu’enfin la France impose à tous ses partenaires l’admission directe du Qatar au sein de la francophonie, sans passer par la case «observateur», comme l’exigeaient les usages jusqu’alors, cela n’ennuie pas grand monde non plus.

    A Doha, on appelle ça le «français sonnant et trébuchant». Mais, à Paris, le silence est de rigueur. Depuis des années. On peut même dater l’origine de l’amitié franco-qatarie : le premier voyage de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, à Doha, en décembre 2005. Sarkozy s’est lié d’amitié avec le Premier ministre qatari, Hamad ben Jassem al-Thani, «HBJ» pour les intimes, au risque de mélanger les genres.

    Lorsqu’il arrive à l’Elysée, Sarkozy prend l’habitude de recevoir tous les mois «HBJ». Au menu des discussions, les emplettes en France du fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA). Selon un patron du CAC 40, «Guéant avait une liste de courses pour les Qataris. On avait l’impression que l’Elysée leur donnait à racheter la France».

     

    C’est durant le quinquennat Sarkozy que le Qatar est entré dans le capital de plusieurs groupes du CAC 40. Le président a même donné de sa personne, en faisant pression sur le président du PSG, Sébastien Bazin, gérant du fonds Colony Capital, pour lui demander de vendre le PSG selon les conditions du Qatar. Bazin proposait aux Qataris 30 % du club de foot parisien pour 30 millions d’euros. Après l’intervention présidentielle, ils en ont récupéré 70 % pour 40 millions (ils en sont désormais propriétaires à 100 %).

    Convention fiscale

    Mais le sport n’est qu’une conséquence d’une orientation stratégique prise à l’Elysée. C’est sous l’ère Sarkozy que le Qatar s’est imposé – sans provoquer un quelconque débat, même au sein du gouvernement Fillon – comme un médiateur de la diplomatie française au Proche et au Moyen-Orient : intervention financière pour libérer les infirmières Bulgares en Libye (juillet 2007), aide au rapprochement entre Nicolas Sarkozy et Bachar al-Assad, puisque, avant d’aider les combattants, le Qatar était un allié solide du régime baasiste.

    Et, bien sûr, plus récemment, le Qatar, seul pays arabe à le faire, a participé – financement de l’armement, formation des combattants libyens et même présence de 5 000 hommes des forces spéciales – à l’intervention militaire occidentale contre Kadhafi.

    La puissance grandissante du Qatar en France semble stimulée par la faiblesse de nos responsables politiques, déboussolés par la crise mondiale et appâtés, parfois, par les largesses supposées de ce petit pays. Ami personnel de la famille de l’émir, Dominique de Villepin, aujourd’hui avocat d’affaires, a pour principal client le Qatar Luxury Group, fonds d’investissement personnel de la cheikha Mozah bint Nasser al-Missned. A droite, parmi les habitués de Doha, on trouve aussi Philippe Douste-Blazy, Rachida Dati ou Hervé Morin.

    Dans les milieux diplomatiques français, cette politique du «tout-Qatar» agaçait certains, qui espéraient que François Hollande, réputé partisan d’un resserrement des liens avec l’Algérie, allait en quelque sorte «rééquilibrer» la politique française dans la région.

    Certes, François Hollande s’est rendu en Algérie le 19 décembre. Mais il avait vu le Premier ministre de l’émirat, Hamad ben Jassem al-Thani, dans un palace parisien dès le début de 2012. Les deux hommes s’étaient d’ailleurs déjà rencontrés une première fois en 2006, François Hollande le recevant en tant que premier secrétaire du PS. Depuis son élection, il l’a revu à deux reprises, et a accueilli l’émir Hamad ben Khalifa al-Thani à l’Elysée, le 22 août 2012. Un traitement privilégié.

    Autre signe de continuité, l’entrée d’investisseurs qataris au capital de France Télécom en juin 2012…

    «Les gouvernements passent, mais les intérêts demeurent. Les accords financiers entre la France et le Qatar n’ont pas été interrompus, remarque le chercheur Nabil Ennasri, Hollande a seulement mis un terme à l’affichage publicitaire façon Sarkozy.»

    Incroyable : la convention fiscale entre les deux pays – une sacrée niche fiscale qui dispense un investisseur qatari de tout impôt sur les plus-values réalisées sur la revente de biens immobiliers en France -, qui avait été tant décriée par le PS (du temps de l’opposition), n’a pas été abrogée…

    Il faut dire que, même sous Sarkozy, les Qataris ont eu la prudence de créer ou de maintenir des liens solides avec la gauche française. L’ambassadeur du Qatar en France, Mohamed Jaham al-Kuwari, a préparé la transition politique de longue date en multipliant les contacts avec plusieurs dirigeants socialistes : Ségolène Royal, Laurent Fabius, Elisabeth Guigou, Jack Lang, Bertrand Delanoë, Martine Aubry, mais aussi Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, qui a séjourné à Doha en pleine campagne de la primaire socialiste, ou encore Manuel Valls, seul émissaire du candidat à avoir rencontré l’émir en décembre 2011.

    Sous nos latitudes tempérées, le Qatar est un sujet de consensus. Jusque dans les médias, où il est devenu le pays des Bisounours. Comme dans l’émission «Un œil sur la planète», diffusée sur France 2 l’automne dernier, le présentant comme un nouvel eldorado, terre d’accueil de tous les ambitieux et les entrepreneurs.

    Ou encore dans une interview de l’ambassadeur de France au Qatar publiée dans la revue Géoéconomie (1). Le diplomate s’enthousiasme d’abord sur les perspectives de coopération entre les deux pays, faisant miroiter aux groupes français la perspective des 120 milliards mobilisés en vue de la Coupe du monde de football en 2022. Autant de beaux contrats pour Bouygues, Vinci, Carrefour et quelques autres.

    Mais l’ambassadeur y ajoute le supplément d’âme indispensable aux esprits délicats que nous sommes supposés demeurer : le printemps arabe aurait ainsi révélé – comme l’a reconnu lui-même François Hollande – d’importantes convergences entre les deux pays. L’honneur est sauf.

    Feuilletons le dossier de presse «Qatar en France». Il s’y dessine peu à peu un véritable storytelling qatari, que l’on pourrait résumer comme suit : le Qatar est un «nanopays» richissime – 78 260 dollars de revenu par Qatari en 2009, ça fait rêver – mais coincé entre deux géants, l’Iran, avec lequel il doit partager le gisement de gaz North Dome, l’un des plus grands du monde, et l’Arabie saoudite, 14 fois plus peuplée et disposant d’avoirs neuf fois supérieurs.

    Cette fragilité obligerait les Qataris à se montrer à la fois plus intelligents et plus diplomates que leurs voisins. Ils chercheraient ainsi une «assurance vie» - l’expression revient chez tous nos interlocuteurs – et seraient prêts à signer des chèques XXL à ceux qui sont susceptibles de lui garantir une protection. La France, avec son siège au Conseil de sécurité de l’ONU, constitue son meilleur allié.

    Autre argument en faveur des Qataris, leurs investissements sont jugés «très professionnels». Leur charte, «Vision nationale pour le Qatar 2030», adoptée en 2008, prévoit que les revenus des placements des fonds souverains qataris se substitueront à ceux du gaz.

    Il faudrait donc se réjouir, s’enthousiasme Patrick Arnoux, du Nouvel Economiste, de leur intérêt pour nos grands groupes : «L’entreprise Qatar, dirigée d’une main ferme par le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, investit certes par milliards sur des actifs qui ont trois points communs : ils sont unitairement importants, prometteurs pour l’avenir et à forte rentabilité.» Et de vanter les financiers qataris, «issus des meilleures banques américaines comme Lehman Brothers» (curieux, cet éloge d’une banque qui a fait faillite en 2008, déclenchant la crise dans laquelle nous pataugeons encore !).

    Et puis, nous assurent tous ces amis français des Qataris, ces derniers ne sont ni gourmands ni exhibitionnistes ; excepté chez Lagardère, ils n’exigent pas de siéger dans les conseils d’administration des sociétés dont ils deviennent actionnaires.

    Une alternative aux Saoudiens

    Riches en capitaux disponibles, respectueux de l’indépendance de leurs partenaires, les Qataris sont aussi, nous dit-on, modernes. Leur nouvelle constitution donne aux 200 000 Qataris le droit d’élire des représentants locaux qui pourront même être des femmes (au sein d’une chambre cependant strictement consultative).

    La chaîne Al-Jazira, qu’ils ont créée en 1996, présentée comme une sorte de CNN arabe, aurait révolutionné l’information au Proche-Orient. La femme de l’émir, la cheikha Mozah bint Nasser al-Missned, a contribué à une véritable cité du savoir à la périphérie de Doha, ouverte aux musées et aux universités occidentales.

    Enfin, le sentiment de fragilité des Qataris les pousserait à devenir une tête de pont entre le monde arabo-musulman et l’Occident. Songez que la plus grosse base militaire américaine, autrefois à Bahreïn, a déménagé à Doha et que les Qataris maintiennent des liens avec Israël. Ils constituent ainsi une alternative plus présentable que les Saoudiens, qui soutiennent les salafistes dans la région. Et si le Qatar représentait cet islam modéré dont tant d’Occidentaux espèrent l’avènement depuis des années ?

    Bien sûr, comme tout storytelling, celui portant sur le Qatar reflète une partie de la réalité. L’émir, qui a chassé son père du pouvoir en 1995, s’est révélé un fin stratège. «Le Qatar est le premier à avoir acheté des méthaniers, analyse l’économiste Hakim el-Karoui, et à garder ainsi la maîtrise du transport du gaz.» Résultat : le pays frôle les 20 % de croissance en 2012, après 16 % en 2010 et 12 % en 2009.

    Ensuite, il semble bien que la stratégie qatarie soit la plus subtile des pays du Golfe. «Les Qataris ne sont pas que des payeurs, observe l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, ils sont astucieux et mènent une stratégie d’équilibre, entre Al-Jazira d’un côté, le phare du printemps arabe, la base américaine sur leur territoire et leurs relations assez bonnes avec Israël.»

    Enfin, il est patent que les Qataris ne mélangent pas forcément leur politique diplomatique, pas facile à décrypter, et leurs investissements pour lesquels ils recherchent, c’est un banquier qatari qui parle, un «absolute return», autrement dit une garantie de retour sur investissement.

    Mais ces indéniables atouts – prospérité économique, stratégie au long cours, subtilité diplomatique – ne doivent pas occulter la face moins reluisante du petit Etat. La condamnation à perpétuité, le 28 novembre, du poète Mohammed al-Ajami, coupable… d’un court texte critique sur l’émir, jette une lumière blafarde sur la modernité qatarie.

    Et il y a surtout la relation très particulière que le Qatar entretient avec l’islamisme politique. L’émirat a été, depuis quinze ans, le refuge de bien des activistes radicaux, tel Abassi Madani, l’ex-patron du FIS algérien. Le Hamas a déménagé ses bureaux de Damas à Doha, et la récente visite de l’émir à Gaza n’est pas passée inaperçue.

    La chaîne de télé Al-Jazira s’est fait connaître en devenant le diffuseur exclusif des communiqués d’Al-Qaida, et certains ne manquent pas de souligner que Doha a été exempt de tout attentat terroriste. Exilé au Qatar depuis quarante ans, le plus célèbre prédicateur islamiste, Youssef al-Qardaoui, officie chaque semaine sur Al-Jazira.

    L’homme a déclaré que «les opérations martyres sont l’arme que Dieu a donnée aux pauvres pour combattre les forts», et que, «tout au long de l’histoire, Allah a imposé aux juifs des personnes qui les puniraient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler. [...] C’était un châtiment divin. Si Allah le veut, la prochaine fois, ce sera par la main des musulmans».

    Cet activisme n’étonne pas Alain Chouet, ancien chef du service de renseignements de sécurité de la DGSE (services secrets français) : «Comme la famille régnante veut ravir à la famille Al-Saoud d’Arabie saoudite son rôle moteur dans le contrôle de l’islam sunnite à l’échelle mondiale, elle héberge volontiers les imams et prêcheurs de tout poil, à condition qu’ils soient plus extrémistes que les oulémas saoudiens, de façon à leur rendre des points. Et le Qatar finance partout et généreusement tous les acteurs politico-militaires salafistes, dont la branche la plus enragée des Frères musulmans, hostiles à la famille Al-Saoud et bien sûr au chiisme, mais aussi aux régimes “laïcs” et nationalistes arabes susceptibles de porter ombrage aux pétromonarchies.»

    Enfin, le Canard enchaîné affirme que les services français ont repéré une présence qatarie dans le nord du Mali, où sévissent des groupes jihadistes. «On pense, explique Roland Marchal, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales (Ceri), qu’un certain nombre d’éléments des forces spéciales qataries sont aujourd’hui dans le nord du Mali pour assurer l’entraînement des recrues qui occupent le terrain, surtout d’Ansar Dine.» Ansar Dine, un groupe jihadiste non lié à Al-Qaida.

    Bref, la famille régnante au Qatar n’a sans doute pas de doctrine bien établie, mais son jeu diplomatique, fondé sur une double exigence – concurrencer les Saoudiens dans le monde musulman et diaboliser l’Iran – peut l’amener à des positions fort lointaines de «l’islam des Lumières».

    Y compris en France. «Si quelqu’un, affirme un bon connaisseur du dossier, avait la curiosité de se poster en face de l’ambassade du Qatar, il pourrait y prendre en photo d’éminents animateurs de la mouvance islamiste radicale.»

    Premier instrument de l’influence du Qatar dans le monde arabe, la chaîne Al-Jazira s’est révélée être «le DRH du printemps arabe», selon l’expression de Naoufel Brahimi el-Mili, professeur de science politique et auteur du livre le Printemps arabe, une manipulation ?

    Ce dernier a passé des mois à décrypter les émissions de la chaîne qui fut la première à mettre en scène le martyre du vendeur de légumes tunisien Mohamed Bouazizi, dont le suicide, le 4 janvier 2011, a embrasé la Tunisie, avant que la révolte ne se propage en Libye ou en Egypte. A chaque fois, Al-Jazira accompagne et «feuilletone» les mouvements et les combats.

    Il apparaît que, partout, les Qataris soutiennent les Frères musulmans, qui constituent la principale force politique du printemps arabe. Et qu’Al-Jazira est leur bras armé. Brahimi note ainsi que le nouveau ministre des Affaires étrangères libyen, Mohamed Abdelaziz, était un journaliste de la chaîne, de même que Safwat Hijazi, devenu une sorte de «conseiller spécial» du gouvernement égyptien. Pour Brahimi, le projet du Qatar est limpide : «Imposer la révolution “démocratique” par le bas, puisque les révolutions par le haut, façon néoconservateur bushiste, ont échoué.»

    Autre sujet d’inquiétude, l’activisme sportif des Qataris – Grand Prix de l’Arc de triomphe, achat du PSG, Mondial de handball (2015) et Coupe du monde de football (2022) – ne relève pas forcément d’un amour désintéressé du sport mais bien d’une stratégie délibérée de soft power.

    C’est d’ailleurs Nicolas Sarkozy lui-même, cumulant le rôle de superconsultant des Qataris avec celui de président de la République, qui aurait conseillé à l’émir de «passer par le sport» pour implanter Al-Jazira en France. D’où la création de la chaîne BeIN Sport, au risque de déstabiliser le système audiovisuel français, et notamment le financement du cinéma.

    Enfin, et ce n’est pas le moins inquiétant, les Qataris manifestent un intérêt particulier pour les secteurs industriels sensibles et stratégiques. Cette inclination est d’abord apparue dans le dossier EADS. A la fin des années 90, l’émir sympathise avec Jean-Luc Lagardère, avec lequel il partage une passion des chevaux.

    Les deux couples sympathisent, Bethy Lagardère initiant la cheikha Mozah aux joies de la vie parisienne, tandis que les équipes Lagardère apportent à l’émir leurs conseils avisés dans l’audiovisuel lors de la création d’Al-Jazira. Avant même la mort de Jean-Luc Lagardère, en 2003, l’émir avait émis le vœu d’entrer au capital d’EADS.

    Mais Jean-Paul Gut, alors haut dirigeant d’Airbus, avait habilement orienté les Qataris vers une prise de participation dans le groupe Lagardère lui-même, ce qui était moins intéressant pour le Qatar mais répondait à l’inquiétude de l’héritier, Arnaud Lagardère, qui souhaitait s’assurer des alliés solides dans sa société holding. Mais, quand le groupe allemand Daimler a voulu vendre ses parts dans EADS, le Qatar s’est porté acquéreur, ce qui entraîna une vive réaction d’Angela Merkel aboutissant à un engagement de l’Etat allemand à la place de Daimler.

    Si les Qataris se sont senti l’audace d’avancer sur des dossiers aussi sensibles, c’est que les liens entre la France et le Qatar sont anciens : 80 % de l’équipement militaire qatari est français et, pour l’anecdote, les 15 ha que la Direction générale de l’armement loue à Bagneux (Hauts-de-Seine) appartiennent à une banque qatarie…

    Poker menteur

    Autre indice de l’intérêt des Qataris pour les secteurs stratégiques, l’affaire Altis, une société de semi-conducteurs en difficulté que les Qataris voulaient acheter en 2009 pour créer une industrie similaire au Qatar. Mais Augustin de Romanet, alors patron de la Caisse des dépôts, a jugé le projet suspect, et le Fonds stratégique industriel s’est finalement substitué à l’émirat.

    Encore plus inquiétant, le jeu de poker menteur autour d’Areva : il s’en est fallu de peu que l’émirat mette la main sur les mines d’uranium du groupe nucléaire ! A la manœuvre, l’ancien secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, l’intermédiaire de choc Alexandre Djouhri, Henri Proglio, le PDG d’EDF, et François Roussely, du Crédit suisse – une des banques conseil en France des Qataris avec la banque Rothschild.

    L’alternance est, apparemment, un concept qui ne s’applique pas à cet aréopage. C’est d’ailleurs peut-être ce qui a conduit l’ambassadeur du Qatar à annoncer de nouveaux investissements dans les groupes français.

    A ce rythme-là, la France va finir par avoir plus besoin du Qatar que l’inverse.

    IMMOBILIER : 4 MILLIARDS NET D’IMPÔTS

    Les avoirs immobiliers en France des Qataris se partagent entre différents membres de la famille régnante. Ils comprennent des immeubles de luxe et de nombreux hôtels. Au total, l’immobilier détenu par l’émirat dans notre pays atteindrait ainsi 4 milliards d’euros. Début 2008, les Qataris ont obtenu le vote au Parlement français d’un statut fiscal qui les exonère d’impôt sur leurs plus-values immobilières en France. Et ils en profitent : ces dernières années, ils ont racheté des hôtels de luxe comme le Martinez et le Carlton, à Cannes, le Royal Monceau, le Concorde Lafayette, l’hôtel du Louvre, à Paris, le Palais de la Méditerranée, à Nice. Mais ils ont également fait main basse sur le somptueux hôtel Lambert sur l’île Saint-Louis, à Paris, le splendide hôtel d’Evreux de la place Vendôme, à Paris, l’immeuble Virgin des Champs-Elysées, le siège de Vivendi, avenue de Friedland, à deux pas des Champs-Elysées, le siège d’Areva près de l’Opéra, et la tour Pacific à la Défense, ainsi que sur le centre de conférences Kléber, lieu chargé d’histoire – le haut commandement militaire allemand s’y était installé sous l’Occupation et c’est là qu’ont été signés les accords de Paris mettant fin à la guerre du Vietnam. Le destin du centre Kléber est de devenir un palace pour milliardaires…

    Au total, les avoirs qataris en France – immobilier et CAC 40 – dépasseraient donc les 10 milliards d’euros selon nos calculs. Une somme qui rejoint les statistiques de la Banque des règlements internationaux (9,79 milliards), ce qui représente trois fois moins que les investissements du Qatar en Grande-Bretagne, mais deux fois plus que ceux de l’Allemagne.

    (1) «Qatar, l’offensive stratégique», no 62, été 2012.

    Marianne.net  http://fortune.fdesouche.com

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    « La mondialisation heureuse » : la formule est de Dominique Strauss-Kahn ; elle est constamment rebattue dans les médias qui dénoncent les « dangers du protectionnisme ». Pourtant la réalité est plus complexe. S’il y a des gagnants dans la mondialisation, il y a aussi des perdants. Et derrière la loi des marchés, il y a de puissants réseaux de pouvoirs. Pour mieux cerner cette réalité complexe, le professeur Gérard Dussouy vient de publier un ouvrage magistral : Les théories de la mondialité . Polémia en fera une critique approfondie. Dans l’immédiat, nos lecteurs trouveront ci-dessous une analyse pertinente du conflit entre classes moyennes et superclasse mondiale.
    Polémia


    A la crise en gestation des classes moyennes fait face l’insolente réussite de cette « superclasse globale » que décrit David Rothkopf, et qu’il évalue à 6000 personnes pour six milliards d’humains (1). Hyperclasse vaudrait-il mieux écrire, en ce sens où dans son esprit, elle répond moins à la catégorie marxiste (caractérisée par une forte homogénéité et une relative solidarité) qu’à un réseau transnational d’élites aux origines multiples. Parce que mélange d’hommes d’affaires et des medias, banquiers, financiers, chefs d’entreprise, écrivains, journalistes, vedettes du show-business, Rothkopf pense en effet qu’elle est la juste transcription de ce que Vilfredo Pareto, et plus tard Wright Mills, caractérisait comme une « élite de pouvoir » (2).Il n’empêche que son dénominateur commun est l’argent puisque selon le rapport de l’ONU de 2006 qu’il cite, 10% de la population mondiale contrôlait 85% des richesses, 2% en possédaient la moitié et 1% en détenaient 40%. Son essor est donc directement lié au marché mondial parce que « la globalisation n’a pas seulement produit un marché sans frontières, mais aussi le système de classe qui va avec lui », écrit Jeff Faux (3). L’économie mondiale est en train de créer une élite globale, que celui-ci appelle le «  parti de Davos », et qui a fait depuis longtemps du cosmopolitisme un style de vie comme le montre bien Rothkopf dans son livre. Son vecteur est l’usage de plus en plus répandu de l’Anglais en liaison avec des pratiques professionnelles standardisées. A quoi s’ajoutent la référence commune aux mêmes sources d’information et la fréquentation des mêmes lieux de passage et de loisirs. Toutefois, cette culture commune n’est pas exempte des rapports de force et à l’abri d’un choc culturel interne ou d’un renversement d’influence. En effet, il serait naïf, et quelque peu condescendant, que de croire que la participation de plus en plus nombreuse d’Asiatiques à l’élite mondiale implique leur occidentalisation systématique (4). La montée en puissance des milliardaires issus d’Asie et d’autres régions du monde ne peut qu’engendrer un changement de valeurs, dans le sens par exemple d’une plus grande tolérance envers la corruption, et un repli des conceptions occidentales du monde, de la société, de la condition humaine. De ces constats dérivent deux conséquences majeures. D’abord, que les individus qui participent à la nouvelle élite mondiale ont plus d’intérêts en commun qu’ils n’en ont avec les classes moyennes ou pauvres dont ils partagent la nationalité. Le fossé se creuse parce que si dans le passé, en dépit des conflits interclasses, le travail et le capital allaient de pair, il n’en va plus du tout ainsi. C’est la notion même de société que la mondialisation rend caduque. Avec la dégradation des conditions de vie des peuples, une opposition de plus en plus nette se dessine entre ceux que Rothkopf appelle les « globalistes et nationalistes », c’est à dire l’oligarchie mondialiste, d’une part, et les multiples mouvements populistes à venir, d’autre part (5). Cette « ligne de faille politique du nouveau siècle » va traverser tous les Etats. A l’occasion de la grande crise qui s’annonce, elle pourrait susciter des changements politiques inattendus dans leur composition. Ensuite, l’hétérogénéité axiologique (celle des valeurs) de l’hyperclasse, qui n’existe que par et que pour l’argent, et, nous l’examinerons plus loin, la généralisation du communautarisme et des phénomènes d’ethnicisation à l’échelle globale, rendent inepte l’idée d’une société mondiale en devenir.

    Au centre de l’hyperclasse se tient l’élite financière. Elle contient les immenses fortunes privées et institutionnelles. Autour gravitent les élites de différents ordres qui sont autant de relais d’influence. Rothkopf décrit leurs liens, montre comment le pouvoir de l’argent, le pouvoir institutionnel, le pouvoir médiatique et le pouvoir politiques sont mobilisés et interconnectés pour que le monde aille dans la direction voulue. Il ajoute que si « aujourd’hui, les compagnies dominent la superclasse et que les Américains dominent parmi les leaders de ces compagnies », les choses sont en train de changer(6). Cela s’explique par la percée de nouveaux leaders issus des pays émergents. C’est que l’accès à l’hyperclasse est relativement ouvert, en tout cas plus qu’il ne l’était aux anciennes élites (7). La rapidité des fortunes est stupéfiante. Néanmoins, la porte reste étroite et l’auteur se demande si le conflit entre les partisans de la mondialisation et les peuples n’est pas inévitable, si les marchés se montrent toujours aussi injustes dans la distribution de la richesse, si sous l’apparence de la libre concurrence il n’existe toujours pas de véritable égalité des chances (8). D’autant plus qu’avec la crise les exaspérations vont grossir. Elles vont le faire, dans les pays développés, si la « dégringolade des classes moyennes » se poursuit (9), et si les allocations de retraite fondent avec les hedge funds comme cela est déjà le cas pour nombre de Britanniques (10) et dans les pays émergents, si l’arrêt de la croissance ruine les espérances et se double d’une crise alimentaire. Il y a fort à parier que la classe moyenne, dont Robert Rochefort explique qu’elle n’existe plus tellement elle s’est émiettée (11), rejoigne dans l’avenir les mouvements populistes. Maintenant qu’elle n’a plus rien à attendre de la mondialisation en termes de pouvoir d’achat comme le déplore le directeur du Credoc, parce que la faible progression des salaires en France et en Europe n’est plus compensée par la baisse spectaculaire des prix grâce aux importations de produits fabriqués en Chine(12). La poursuite du libre-échange ne fera qu’accentuer le sentiment de « déclassement » des classes moyennes constaté par Louis Chauvel (13), en raison de son dysfonctionnement reconnu par ses propres théoriciens.

    Gérard Dussouy Correspondance Polémia, 17/07/2009

    Extraits des pages 83 à 85 de l’ouvrage : Les théories de la mondialité : Traité de Relations internationales, (Tome 3), L’Harmattan, mai 2009.
    Gérard Dussouy est professeur de géopolitique à l’Université Montesquieu de Bordeaux.
    Notes:

    1 David Rothkopf, Superclass. The Global Power Elite And The World They Are Making, Londres, Little Brown, 2008, Preface, p.XIV et p. 29-33.
    2 Ibid., p. 37-39.
    3 Jeff Faux, The Global Class War, New York, John Wiley, 2006.
    4 David Rothkopf, op.cit. p.313
    5 Ibid., p.145-189.
    6 Ibid., p. 143.
    7 Ibid, « How to become a member of the Superclass », p.254-295.
    8 Ibid., p. 322.
    9 « Classes moyennes, la dégringolade », Le Point, 26 Juin 2008, p.74-82.
    10 Virginie Malingre « La crise boursière fragilise les régimes de retraite des Britanniques », Le Monde, 30.11.08.
    11 Le Point, op.cit., p.75.
    12 Ibid., p.75 et p. 81. « La société de consommation et les classes moyennes ont marché main dans la main jusqu’à la fin des années 90. Le divorce s’est produit lorsque le pouvoir d’achat s’est mis à stagner, tandis que l’innovation, elle, continuait » écrit Robert Rochefort qui distingue entre des « classes moyennes supérieures » et des « classes moyennes inférieures ».
    13 Louis Chauvel, Les classes moyennes à la dérive, Paris, Seuil, 2007.

  • L’intervention militaire française au Mali vise-t-elle à assurer les intérêts d’Areva ?

    Les soldats français vont-ils risquer leur vie au Mali pour « la France » ? Pour empêcher « l’islamisation » de la région ? Pour défendre la « conditions des femmes et de la liberté d’expression », comme l’indiquait Bernard Kouchner sur BFMTV ce samedi, ou pour qu’Areva puisse obtenir les droits d’exploitation d’une mine d’uranium de 5’000 tonnes dans le sud-ouest du pays qu’elle convoite depuis de nombreuses années ?

    L’intervention française, baptisée « Opération Serval », du nom d’un félin africain, a été décidée après que les islamistes d’Ansar Edine ait pris plusieurs positions dans le sud du pays, notamment la région de Komma, et menaçaient de prendre la capitale Bamako, et donc d’avoir un contrôle total du pays.

    Une situation qui posait un problème à la France, non pas pour les raisons « humanitaire » si chères à Bernard Kouchner et autres BHL, mais plus vraisemblablement parce que la société Areva, groupe industriel français spécialisé dans les métiers du nucléaire, en particulier l’extraction de minerai d’uranium, bataille depuis plusieurs années pour obtenir l’exploitation de quelques 5’000 tonnes de minerai qui se trouvent à Faléa, une commune de 21 villages et 17’000 habitants, située dans une région isolée à 350 kilomètres de Bamako.

    L’histoire de l’exploration du sous-sol de la région de Faléa ne date pas d’hier : dans les années 1970, déjà, la Cogema (l’ancien nom d’Areva) et le Bureau de Recherche Géologique Minière en collaboration avec la société d’Etat malienne (SONAREM) avaient effectué travaux de prospection. L’exploitation n’avait pas semblé rentable à l’époque, notamment du fait de l’enclavement de la zone, des problèmes d’accès à l’eau et de l’énergie nécessaire au fonctionnement de la mine. Depuis, le contexte mondial a changé et c’est désormais une véritable « colonisation minière » qui se joue au Mali.

    Depuis 2005, la société canadienne Rockgate a été mandatée par le gouvernement malien afin d’effectuer des forages et recherches à Faléa. Rockgate a produit en 2010 un rapport préliminaire, qui a ensuite été complété par Golder Associates, une société internationale de « conseils dans les domaines connexes de l’énergie » qui indique « que le Mali offre un environnement de classe mondiale pour l’exploitation d’uranium ».

    Depuis 2011, Rockgate a mandaté l’entreprise française Foraco, basée à Marseille et cotée en bourse à Toronto, pour l’aider dans l’expansion des explorations et forages à Faléa.

    La France semble donc bien engagée sur le dossier de l’uranium malien. D’ailleurs, son ambassadeur, Christian Rouyer, déclarait il y a quelques mois « qu’Areva sera le futur exploitant de la mine d’uranium à Faléa. »

    De là à penser que l’intervention militaire française au Mali vise principalement à protéger les intérêts d’Areva, il n’y a qu’un pas.

    Spencer Delane, pour Mecanopolis

  • Immigration et écologie

    Une politique d'immigration a des effets néfastes sur l'équilibre écologique, la surconsommation, la démographie mondiale et l'environnement.
    De nombreux aspects qui, par aveuglement humanitaire ou idéologique, ne sont pas abordés, sont les conséquences, sur l'écologie, d'une politique d'immigration des habitants du tiers monde vers les pays développés.
    Un des plus grands défis qui se pose à l'humanité est la réduction de la natalité globale (on a chaque année 90 millions d'individus supplémentaires). La population mondiale atteindra 12 milliards d'individus dans cinquante ans. Les ressources alimentaires et énergétiques ne suivront pas cette croissance démographique et il est à craindre que l'humanité n'arrive plus à satisfaire ses nouveaux besoins.
    Or, toute politique d'immigration favorise la natalité des habitants des pays émigrants. En effet, les immigrés bénéficient dans les pays d'accueil d'allocations familiales et de logement qui favorisent les naissances et peuvent être même leur unique source de revenus (ces familles se retrouvant dans l'obligation d'avoir perpétuellement de nombreux enfants, leur raison sociale et économique d'exister, le prestige d'un père de famille pouvant être le fait de posséder une nombreuses progéniture, plus que le travail).
    En acceptant les excédents de population de ces pays, les Occidentaux n'incitent pas ceux-ci à réduire leur natalité puisqu'ils envoient l'excès de leur population en Europe ou en Amérique du Nord.
    On a heureusement l'exemple de la Chine qui a fait de gros efforts pour réduire sa natalité et n'a pas, jusqu'à maintenant, cherché à exporter vers l'extérieur une démographie qui aurait pu être galopante.
    L'immigration réduit à néant cet équilibre des naissances qui s'était passé sans coercition dans les pays européens (avec deux enfants au moins par famille).
    Les habitants d'Europe, avec l'arrivée d'immigrés, se sentant menacés démographiquement dans leur propre pays, peuvent même par réaction augmenter leur natalité.
    L'immigration favorise la consommation puisque les immigrants épousent très vite les habitudes de consommation des pays développés, ce qui a pour effet de polluer un peu plus la planète, alors que les habitudes de consommation occidentale ne devraient plus être un modèle pour le reste de l'humanité. Quand ils retournent chez eux durant leurs vacances, ils propagent ce mode de vie à grande consommation. L'immigration implique aussi un effet d'entassement et de surpopulation dans des mégapoles déjà saturées avec tous les effets néfastes de pollution supplémentaire aggravante et même dangereuse sur la nature et l'esthétique des banlieues autour de ces grandes villes. A ceci s'ajoutent tous les phénomènes inévitables de drogue, violence, délinquance, affrontements entre populations d'origines diverses en plus de nouvelles émissions de produits polluants, actuellement très nocives pour les citadins des grandes villes.
    Après avoir constaté toutes ces nuisances écologiques: natalité mondiale favorisée, surconsommation aggravée, destruction de l'environnement des pays d'accueil, les pays occidentaux doivent stopper leur politique d'immigration (et pourquoi pas favoriser l'aide au retour), inciter au contrôle des naissances des pays émigrants tout en les aidant à subvenir à leurs besoins alimentaires locaux. Cette politique mondiale concourra à limiter les effets dévastateurs d'une démographie galopante et d'une surconsommation généralisée. Les pays occidentaux qui ont de façon naturelle déjà contrôlé leur natalité, quant à eux, doivent faire l'effort d'une consommation moins néfaste pour l'environnement.
    La vision et la pensée nationales non seulement ne s'opposent pas, mais au contraire sont complémentaires d'une politique écologique mondiale, les intérêts nationaux pouvant être en phase avec ceux de l'espèce humaine.
    Il ne faudrait pas ainsi que l'on se trouve dans une situation perverse, où les pays européens paient pour une politique d'immigration qui détruise leurs pays et participe à la destruction de la planète.
    Patrice Gros-Suaudeau

  • TROP D'IMPOTS TUE L'IMPOT

    L'adage ci-dessus doit être rappelé avec force à l'heure où la folie taxatoire de Hollande-Ayrault ne s'arrête pas. Nous proposons l'adage inverse : moins d'impôts multiplie l'impôt. Avant de l'expliquer évoquons cette furie taxatoire.
    Les sages autoproclamés du Palais Royal ont censuré la taxe à 75 % sur les hauts salaires. Elle serait injuste et confiscatoire dans certains cas. Quels que soient les arguties juridiques, c'est un raisonnement dénué de sagesse car tout impôt est confiscatoire. Quant à Hollande, il a promis sans tarder de la rétablir dès que possible par un texte adapté, ce sur quoi les connaisseurs disent que c'est impossible. Pour bien montré qu'il ne perdait rien de son allant, il a remarqué que la majorité des nouveaux impôts prévus pour 2013 étaient passés sans encombre, ceci pour un total de plus de vingt milliards.
    Les médias ont détaillé le menu des réjouissances pour cette année 2013. Tout le monde est taxé : entreprises, riches, pauvres, familles, retraités, titulaires de niches, stock-options, retraites chapeaux. Par exemple pour un prétexte environnemental le pouvoir, sans que personne ne proteste vraiment, vient de créer une écotaxe sur les camions : tout le monde en souffrira par réduction du pouvoir d'achat. Grâce à la solidarité républicaine, rien n'est prévu pour rogner les privilèges scandaleux des élus nationaux et locaux.

    EXPLIQUER L'ADAGE
    L'explication de l'adage et de son contraire est simple. L'excès d'impôt ralentit nécessairement la croissance et, diminue donc la matière à taxer : au bout du compte l'impôt pourrait disparaître. S'il n'y a plus de riches, il n’y aura que des pauvres pour payer. L'adage inverse s'explique ; l'allègement et, mieux encore, la suppression totale de certains impôts déclenche la création de richesse.
    À cet égard, il faut mettre en vedette le rôle des entrepreneurs, seuls vrais créateurs de richesse. En combinant sans cesse des capitaux, du travail, de la recherche, et maints autres éléments, ils créent des surplus qui n'existeraient pas sans eux ; ce type d'action est aussi bien valable pour l'entreprise d'un seul que pour celle de milliers de personnes. La suppression de certains impôts les frappant durement déclenche le cercle vertueux de la création de richesse et augmente la base fiscale des impôts restants.
    À Londres, il y a une nouvelle Silicon Valley qui fonctionne très bien : Tech City. Le nombre de start-up y a triplé depuis deux ans, pour atteindre 700 entreprises. Il est sur que si rien ne change les Français qui voudront fonder une start up seront attirés par Tech City. Des entrepreneurs importants avec des noms prestigieux partent de la France en disant qu'ils ne partent pas pour des raisons fiscales : il est sur que c'est pour ces raisons. Des facteurs divers s'ajoutent dans l'exode : instabilité des lois fiscales, risque de nationalisation, difficultés pour la transmission des entreprises. Les gens qui prennent des risques importants en créant une entreprise, veulent pouvoir récolter le fruit de leur travail.
    Bien entendu, il ne peut être question de diminuer seulement des impôts, ce qui ne crée pas de choc, car un impôt diminué revient toujours. Il faut supprimer complètement certains impôts bien ciblés : plus de déclarations, plus de fonctionnaires, plus de bureaux, plus de contentieux, plus de contrôles.
    L'économiste Auguste Laffer avait bien mis en lumière l'adage en traçant sa célèbre courbe. C'est une modélisation économique fondée sur l'idée que la relation positive entre la croissance du taux d'imposition et la croissance des recettes de l’État (l’État étant défini au sens large, c’est-à-dire que le terme représente ici toutes les administrations publiques) s'inverse lorsque le taux d'imposition devient trop élevé. Cela vient comme expliqué plus haut de ce que les agents économiques ne sont plus incités à travailler.

    UN CERCLE VERTUEUX
    Dans la perspective du cercle vertueux, si un pouvoir voulait l'appliquer, il devrait réfléchir à l'équilibre des comptes publics sous l’œil attentif des marchés. Il pourrait s'appuyer sur le jeu mécanique du nouvel adage, mais cela risquerait de ne pas être rapide et suffisant.
    Il serait impératif de faire des économies ; là aussi il ne faudrait pas se contenter de mesurettes. Les économies devraient être massives, immédiates et certaines. Dans un pays socialisé à 70 % la marge de manœuvre est immense.
    Un pouvoir le fera-t-il ? Ce serait un coup de tonnerre, la France étant accusée par tous ses voisins de ne pas se réformer. Le pouvoir actuel pourrait le faire : il faudrait à cette fin qu'il abandonne ses intérêts électoraux pour s'occuper enfin du bien commun.
    MICHEL de PONCINS http://libeco.net