Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/
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Delors suggère aux Anglais de quitter l'Union européenne
Ça va péter ! Les européistes se sentent-ils aux abois ? En tout cas, l'ex-président de la Commission européenne, le socialiste Jacques Delors, vient de suggérer aux Anglais, hostiles à plus d'intégration européenne, de quitter l'UE et d'opter pour une autre forme de partenariat avec le Vieux continent."Les Britanniques s'intéressent seulement à leurs intérêts économiques, à rien de plus. On pourrait leur proposer une autre forme de partenariat", estime Jacques Delors, dans un entretien au quotidien économique allemand Handelsblatt.Le Premier ministre britannique David Cameron, qui subit les pressions des "eurosceptiques" de son parti conservateur, avait déclaré le mois dernier qu'il soutenait l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE, mais qu'il voulait "un nouvel accord" qui comporte une procédure de non-participation sur des problèmes-clé.Dans un entretien publié jeudi dans le Guardian, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a averti que ces tentatives de récupérer des pouvoirs aux dépends de l'Europe pourraient mettre l'UE en danger."Si les Britanniques ne suivent pas la tendance allant vers plus d'intégration dans l'Union européenne, nous pourrions malgré tout rester amis, mais sous une autre forme", estime pour sa part, dans le Handelsblatt, Jacques Delors, qui plaide par ailleurs avec insistance pour davantage d'intégration politique au sein de l'UE.Comme possibilités de partenariats avec le Royaume-Uni, M. Delors cite "une forme comme celle de l'espace économique européen" ou "un accord de libre-échange".En cas de sortie de l'UE, le Royaume-Uni resterait néanmoins "un partenaire privilégié", insiste M. Delors. "Le Royaume-Uni est stratégique et économiquement important, mais comme le sont aussi d'autres pays", comme l'Inde et la Chine, selon lui.De son côté, Herman Van Rompuy a estimé qu'un départ du Royaume-Uni de l'UE serait comme si "un ami partait dans le désert".Le Royaume-Uni appartient à l'UE depuis 1973 mais n'a pas rejoint la zone euro. -
Cinquante questions sur le 11/9 2001
Le 11 septembre est reparti pour un tour – cela fait huit ans que ça dure ! L’administration de George W. Bush est partie. La « guerre globale contre la terreur » a toujours cours. Elle a été rebaptisée par l’administration de Barack Obama : « overseas contingency operations » ou « opérations à l’étranger contre les imprévus ». La « nouvelle stratégie » d’Obama – l’escalade de la guerre – est déployée en AfPak. Peu importe qu’Oussama ben Laden soit mort ou vif. « Al-Qaïda » reste une entité fantôme passe-partout. Le 11 septembre – le « nouveau Pearl Harbor »[1] des néocons – reste le mystère le plus sombre de ce jeune 21ème siècle. Par Pepe Escobar Asia Time Online, publié le 12 septembre 2009 article original : "Fifty questions on 9/11"
Il est inutile d’espérer des grands médias américains et des agents politiques de l’élite dirigeante qu’ils réclament une véritable enquête approfondie sur les attaques du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis. La mise en scène a été la norme. Pourtant, même le cador de l’establishment, l’ancien conseiller à la sécurité nationale, le Dr Zbigniew Brzezinski, alias « le Grand Echiquier », a admis devant le Sénat des Etats-Unis que la « guerre contre la terreur » de l’après 11 septembre est un « récit historique légendaire ».
Les questions suivantes, dont certaines sont divisées en plusieurs parties – et pour la plupart totalement ignorées par la Commission du 11/9 – ne sont que la partie visible de l’immense iceberg du 11 septembre. Le travail inlassable de 911truth.org, de whatreallyhappened.com, des architectes et des ingénieurs pour la vérité sur le 11/9, le documentaire italien « Zéro : une enquête sur le 11/9 » et les courriels des lecteurs de l’Asia Times Online méritent un coup de chapeau.
Aucune des questions ci-dessous – selon le récit officiel – n’a reçu de réponse convaincante. C’est à la société civile étasunienne qu’il appartient de maintenir la pression. Huit ans après les faits, une conclusion fondamentale est impérative. L’édifice du récit officiel sur le 11/9 n’est tout simplement pas acceptable.
Cinquante questions
1) Comment se fait-il que mort ou vif Oussama ben Laden n’ait pas été officiellement inculpé par le FBI pour la responsabilité du 11/9 ? Est-ce parce que le gouvernement des Etats-Unis – comme le reconnaît lui-même le FBI – n’a produit la moindre preuve concluante ?
2) Comment se peut-il que les 19 prétendus auteurs musulmans équipés d’un cutter aient été identifiés en moins de 72 heures – sans même mener une enquête sur la scène du crime ?
3) Comment se fait-il qu’aucun de ces 19 noms n’apparaissait sur les listes des passagers publiées le même jour par United Airlines et American Airlines ?
4) Comment se fait-il que huit noms de la liste « d’origine » du FBI correspondaient en fait à des personnes retrouvées bien en vie et vivant dans différents pays ?
5) Pourquoi le djihadiste pieu Mohammed Atta a-t-il laissé une vidéo de leçons de vol, un uniforme et ses dernières volontés dans son sac, sachant qu’il était en mission suicide ?
6) Pourquoi Mohammed Atta a-t-il suivi des cours sur stimulateur de vol à Opa Locka, un centre d’entraînement de six bases de l’US Navy ?
7) Comment se peut-il que le passeport de Mohammed Atta ait été retrouvé par magie, enfoui dans les ruines du World Trade Center [WTC], alors que pas une seule boîte noire n’a été retrouvée ?
8) Qui se trouve en possession des huit boîtes noires « envolées » de ces quatre vols ?
9) Si l’on considère les multiples alertes rouges internationales au sujet d’une possible attaque terroriste à l’intérieur des Etats-Unis – y compris le mémorandum tristement célèbre de l’ancienne secrétaire d’état Condoleeza Rice, daté du 6 août 2001 – comment quatre avions détournés, déviant de leurs plans de vol informatisés et disparaissant des radars, ont-ils pu tourner dans l’espace aérien des Etats-Unis pendant plus d’une heure et demie – sans parler de tous les systèmes de défense élaborés du Pentagone qui ont été désactivés dans le processus ?
10) Pourquoi le secrétaire de l’US Air Force James Roche n’a-t-il pas essayé d’intercepter les deux avions qui ont frappé le WTC (qui se trouve seulement à sept minutes de la base aérienne de McGuire, dans le New Jersey), de même que celui qui a frappé le Pentagone (se trouvant seulement à 10 minutes de McGuire) ? Roche ne disposait de pas moins de 75 minutes pour réagir à l’avion qui a frappé le Pentagone.
11) Pourquoi George W. Bush a-t-il continué de raconter « My Pet Goat » dans cette école de Floride et ne s’est-il pas été immédiatement enfui avec les services secrets ?
12) Comment Bush a-t-il pu voir le premier avion s’écraser en direct contre le WTC – comme il l’a affirmé ? En avait-il connaissance à l’avance – ou est-il devin ?
13) Bush a déclaré que lui-même et Andrew Card avaient pensé que la première frappe contre le WTC était un accident avec un petit avion. Comment est-ce possible, alors que la FAA [Federal Aviation Administration], ainsi que le NORAD [Le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord], savaient déjà qu’il s’agissait d’un avion détourné ?
14) Quelle est la probabilité que les transpondeurs de quatre avions différents soient coupés quasi-simultanément, dans la même zone géographique, a proximité des centres de pouvoir de la Nation à Washington, et que personne ne se dépêche de contacter le Pentagone ou les médias ?
15) Le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld pourrait-il expliquer pourquoi les reportages initiaux de la presse ont dit qu’aucun avion de chasse n’était disponible à la base aérienne d’Andrews et, ensuite, qu’ils ont changé leurs comptes-rendus en disant qu’il y en avait, mais qu’ils n’étaient pas en état d’alerte élevé ?
16) Pourquoi la Garde Aérienne Nationale à Washington était-elle absente le 11/9 ?
17) Pourquoi les avions de chasse de la 305ème escadre aérienne, basée à McGuire dans le New Jersey, n’ont-ils pas intercepté le deuxième avion détourné qui a frappé le WTC, alors qu’ils auraient pu le faire en sept minutes ?
18) Pourquoi aucun des avions de chasse de la 459ème escadre, basée à Andrews, n’a intercepté l’avion qui a frappé le Pentagone, qui ne se trouve qu’à 16 kilomètres ? Et, tant qu’on y est, pourquoi le Pentagone n’a-t-il pas publié la vidéo complète de cette attaque ?
19) Une quantité de pilotes de ligne expérimentés – dont l’allié égyptien des Etats-Unis, Hosni Moubarak, un ancien pilote de chasse – ont révélé que seuls des as du manche à balai auraient pu réussir ces manœuvres aussi complexes sur les avions de ligne détournés, tandis que d’autres ont insisté sur le fait qu’elles n’ont pu être accomplies que par contrôle à distance. Est-il vaguement croyable que les pirates de l’air étaient à la tâche dans les cockpits ?
20) Comment se fait-il qu’un nombre important de témoins ont juré avoir vu et entendu des explosions multiples dans les deux tours du WTC ?
21) Comment se fait-il qu’un nombre important d’architectes et d’ingénieurs réputés sont catégoriques sur le fait que le récit officiel n’explique pas le plus gros effondrement de structure de toute l’Histoire (les Tours Jumelles), de même que l’effondrement de la tour n°7, qui n’a même pas été touchée par un avion ?
22) Selon Franck de Martini, le directeur des travaux du WTC, « Nous avons conçu ces immeubles afin qu’ils puissent résister à l’impact d’un ou plusieurs avions de ligne ». Le deuxième avion a failli rater la tour 1 : la plus grande partie du carburant a brûlé à l’extérieur de la tour. Pourtant, c’est cette tour qui s’est effondrée en premier, bien avant la tour 2, qui avait été « perforée » par le premier avion. Le kérosène brûle vite – et n’a pas pu, loin s’en faut, atteindre les 2.000 degrés nécessaires pour endommager les colonnes d’acier tubulaires au centre des tours – conçues spécifiquement pour les empêcher de s’effondrer, même si elles étaient touchées par un Boeing 707. Un Boeing 707 transporte en général plus de carburant que le Boeing 757 et le Boeing 767 qui ont frappé les tours [jumelles].
23) Pourquoi le Maire [de New York] Rudolph Giulani a-t-il instantanément autorisé l’acheminement des gravats du WTC vers la Chine et l’Inde pour y être recyclés ?
24) Pourquoi des débris métalliques ont-ils été trouvé à pas moins de 13 kilomètres du site du crash de l’avion qui est tombé en Pennsylvanie ? Cet avion a-t-il été en fait abattu – sous les ordres du vice-président Dick Cheney ?
25) La question du Pipelineistan[2]. De quoi l’ambassadrice américaine Wendy Chamberlain a-t-elle parlé au téléphone, le 10 octobre 2001, avec le ministre du pétrole du Pakistan ? Etait-ce pour lui dire que le projet de gazoduc Unocal, planifié dans les années 90, le TAP (Turkménistan/Afghanistan/ Pakistan), abandonné à cause de l’exigence des Talibans de péages de transit, était de nouveau prêt à être mené ? (Deux mois plus tard, un accord pour construire le pipeline a été signé entre les dirigeants de ces trois pays).
26) Que sont en train de manigancer en Afghanistan, l’ancien lobbyiste d’UNOCAL et l’ancien toutou afghan de Bush, Zalmay Khalilzad ? [2]
27) Comment se fait-il que l’ancien ministre pakistanais des affaires étrangères, Niaz Niak, ait dit à la mi-juillet 2001 que les Etats-Unis avaient déjà décidé d’attaquer Oussama ben Laden et les Taliban dès octobre ? Selon des diplomates pakistanais, ce sujet a été discuté en secret au sommet du G8, qui s’est déroulé en juillet [2001] à Gênes, en Italie.
28) Comment se fait-il que l’ambassadrice américaine au Yémen, Barbara Bodine, ait dit à l’agent du FBI, John O’Neill, en juillet 2001, de cesser d’enquêter sur les opérations financières d’Al-Qaïda – avec O’Neill qui a été instantanément muté à un emploi de sécurité au WTC, où il est mort le 11/9 ?
29) Si l’on prend en compte la relation très intime qui existe entre les Taliban et les services secrets pakistanais, l’ISI (Inter-Services Intelligence), ainsi qu’entre l’ISI et la CIA, Ben Laden est-il vivant, mort ou toujours un agent de valeur de l’ISI, de la CIA ou des deux ?
30) Ben Laden a-t-il été admis à l’Hôpital Américain de Dubai, aux Emirats Arabes Unis, le 4 juillet 2001, après s’être envolé de Quetta, au Pakistan, et y être resté jusqu’au 11 juillet pour un traitement ?
31) Le groupe de ben Laden a-t-il construit les grottes de Tora Bora en étroite coopération avec la CIA durant le Djihad anti-soviétique dans les années 80 ? [4]
32) Comment se fait-il que le Général Tommy Franks savait avec certitude que ben Laden se cachait à Tora Bora fin novembre ?
33) Pourquoi le Président Bill Clinton a-t-il interrompu une frappe contre ben Laden en octobre 1999 ? Pourquoi le président pakistanais d’alors, Pervez Musharraf a-t-il interrompu une mission secrète à la même date ? Et pourquoi Musharraf l’a-t-il refait en août 2001 ?
34) Pourquoi George W. Bush a-t-il dissout le groupe de travail sur ben Laden, neuf mois avant le 11/9 ?
35) Comment se fait-il que la vidéo (truquée) de ben Laden – dans laquelle il « confesse » être l’auteur du 11/9 – diffusée par les Etats-Unis le 13 décembre 2001 ait été retrouvée seulement deux semaines après avoir été produite (le 9 novembre 2001). A-t-elle vraiment été retrouvée à Djalalabad (considérant que l’Alliance du Nord et les troupes américaines n’était pas encore arrivées là-bas à ce moment), par qui, et, comment se fait-il que le Pentagone ait été obligé de diffuser une nouvelle traduction après la première (qui était ratée) ?
36) Pourquoi le chef de l’ISI, le général de corps d’armée Mahmoud Ahmad, a-t-il pris subitement sa « retraite » le 8 octobre 2001, le jour où les Etats-Unis ont commencé à bombarder l’Afghanistan ?
37) Que faisait Ahmad à Washington pendant la semaine du 11/9 (il était arrivé le 4 septembre) ? Le matin du 11/9, Ahmad prenait son petit-déjeuner à Capitol Hill avec Bob Graham et Porter Gross, lesquels feront tous les deux par la suite partie de la Commission sur le 11/9, laquelle a tout simplement refusé d’enquêter sur deux de ses membres. Ahmad a pris le petit-déjeuner avec Richard Armitage, du Département de la Défense, les 12 et 13 septembre (au moment où le Pakistan négociait sa « coopération » dans la « guerre contre la terreur ») et il a rencontré tous les hauts gradés de la CIA et du Pentagone. Le 13 septembre, Musharraf a annoncé qu’il enverrait Ahmad en Afghanistan pour exiger des Taliban l’extradition de ben Laden.
38) Qui, à l’intérieur de l’ISI, a transféré 100.000 dollars à Mohamed Atta, durant l’été 2001 – sous les ordres d’Ahmad lui-même, comme insistent les services secrets indiens ? Etait-ce réellement l’agent de l’ISI, Omar Sheikh[5], le spécialiste des technologies d’information de ben Laden, qui organisa plus tard le massacre du journaliste américain Daniel Pearl à Karachi ? L’ISI était-elle directement liée au 11/9 ?
39) Le FBI a-t-il enquêté sur les deux personnages louches qui ont rencontré Mohamed Atta et Marwan al-Shehhi au Harry’s Bar de l’Hôtel Helmsley de New York, le 8 septembre 2001 ?
40) De quoi la directrice des affaires asiatiques du Département d’Etat, Christina Rocca, et l’ambassadeur Taliban au Pakistan, Abdul Salam Zaeef, ont-ils discuté lors de leur rencontre à Islamabad en août 2001 ?
41) Est-ce que Washington savait à l’avance qu’une connexion « al-Qaïda » tuerait le commandant nationaliste afghan, Ahmed Shah Massoud, alias « Le Lion du Panshir », seulement deux jours avant le 11/9 ? Massoud combattait les Taliban et al-Qaïda – avec l’aide de la Russie et de l’Iran. Selon l’Alliance du Nord, Massoud a été tué par un axe ISI/Taliban/Al-Qaïda. S’il était toujours en vie, il n’aurait jamais permis aux Etats-Unis de manipuler une loya djirga (grand conseil) en Afghanistan pour installer une marionnette, l’ancien agent de la CIA Hamid Karzai, à la tête du pays.
42) Pourquoi a-t-il fallu plus de quatre mois pour que le nom de Ramzi Binalshilbh émerge dans le contexte du 11/9, alors que ce Yéménite partageait l’appartement de Mohamed Atta à Hambourg, où il avait aménagé sa cellule ?
43) Le terroriste pathétique à la chaussure piégée, Richard Reid, est-il un agent de l’ISI ?
44) Le président russe d’alors, Vladimir Poutine, et les services secrets russes ont-ils dit à la CIA en 2001 que 25 pilotes terroristes avaient reçu un entraînement pour des missions suicides ?
45) Quand le chef des services secrets allemands, August Hanning, a-t-il dit à la CIA que des terroristes « prévoyaient de détourner un avion de ligne » ?
46) Quand le président égyptien Moubarak a-t-il prévenu la CIA qu’une attaque aurait lieu contre les Etats-Unis avec un « avion bourré d’explosifs » ?
47) Quand le directeur du Mossad, Efraim Halevy, a-t-il prévenu la CIA d’une possible attaque contre les Etats-Unis par « 200 terroristes » ?
48) Les Taliban étaient-ils conscients de cette mise en garde par un officiel de l’administration Bush, dès février 2001 – « Soit vous acceptez notre offre d’un tapis d’or, soit nous vous enterrons sous un tapis de bombes » ?
49) La société Northrop-Grumman a-t-elle utilisé la technologie Global Hawk - qui permet de contrôler à distance des avions sans pilote – dans la guerre en Afghanistan, depuis octobre 2001 ? A-t-elle installé Global Hawk dans un avion commercial ? Global Hawk est-il tout simplement disponible pour les avions commerciaux ?
50) Est-ce que Cheney se lèverait et se porterait volontaire pour détailler son véritable emploi du temps au cours de l’ensemble de la journée du 11/9 ?
(Copyright 2009 - Asia Times Online Ltd, traduction JFG-QuestionsCritiques . All rights reserved.)
Notes :
[1] En référence à ce passage du PNAC (Project for a New American Century), la bible militaire mise au point par les néoconservateurs en 1997 et 2000, « De plus, le processus de transformation, même s'il apporte un changement révolutionnaire, risque d'être long, en l'absence de quelque événement catastrophique et catalyseur — tel qu'un nouveau Pearl Harbour."
Lire le PNAC en français : ICI
[2] Voir ; Guerre liquide : bienvenue au Pipelineistan, par Pepe Escobar, 1er avril 2009.
[3] Lire : La Réorientation, par Seymour Hersh, 26 février 2007
[4] On apprend que Ben Laden était un agent recruteur de la CIA en Afghanistan durant la guerre contre l’Union Soviétique des années 80 : La lutte contre le terrorisme ne se gagnera pas par des moyens militaires, par Robin Cook (ancien ministre britannique des affaires étrangères), 8 juillet 2005
[5] Lire l’excellent reportage : Les nombreux visages d’Omar Saïd Cheikh, par Paul Thompson, le 4 septembre 2002.
http://www.alterinfo.net -
Troupes coloniales : Jack Lang remis en place « Chez FOG » !
Jack Lang et Houria Bouteldja sont remis à leur place et confrontés à leurs mensonges sur la colonisation et les troupes coloniales engagées dans les deux guerres mondiales.
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Le Conseil constitutionnel censure la taxation à 75 % sur les hauts revenus promise par François Hollande
Le Conseil constitutionnel vient de censurer la taxation à 75 % sur les revenus de plus d’un million d’euros en soulignant qu’il s’agissait très clairement d’une « méconnaissance de l’égalité devant les charges publiques ».
On notera que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent et que cette mesure était une priorité de François Hollande, aujourd’hui devenu président de la République, pendant la campagne présidentielle.
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Nouvel ordre mondial : le premier acte de soumission de François Hollande n’a pas tardé
Le site d’Europe 1 révèle aujourd’hui que « le retrait anticipé des troupes françaises d’Afghanistan était négocié depuis des mois avec Washington » via « l’envoyé spécial de François Hollande », « l’actuel ministre de la Défense : Jean-Yves Le Drian ». « Bien avant l’élection présidentielle, les équipes de campagne de François Hollande ont pris des contacts le plus discrètement possible avec les Américains. » L’intervention militaire de l’Otan n’a bien sûr permis en rien d’éradiquer les forces talibanes mais Le Parisien le rappelait opportunément, dans les faits nos soldats déployés dans la région Est et placés sous commandement américain ne seront pas tous de retour à la fin de l’année, ne serait-ce que pour des raisons logistiques.
« Evacuer nos 3 400 soldats ne devrait nécessiter qu’une douzaine de rotations d’Airbus Paris-Kaboul. Mais c’est le matériel qui pose un problème (…) : 900 véhicules (dont 500 blindés), 1 400 conteneurs, 3 Mirage 2000 et 14 hélicoptères. Techniquement, ce retrait prendra du temps et coûtera cher. D’autant plus que la France ne dispose pas d’avions-cargos et devra sans doute louer des Antonov à 35 000 € l’heure de vol. La France pourrait aussi se heurter à l’engorgement des aéroports de Kaboul et de Bagram par lesquels transitent les 23 000 soldats américains devant quitter le pays d’ici à la fin de septembre.»
Sur le blog Secret défense, Jean-Dominique Merchet indiquait qu’ «il y aura toujours des militaires français en Afghanistan en 2013… et sans doute après. Tout l’enjeu est de trouver la bonne formule, celle qui satisfera tout le monde : les Afghans, les militaires français, les Américains, la gauche française, etc. C’est avant tout une question de vocabulaire : à la Maison Blanche, François Hollande a évoqué le retrait des troupes combattantes. Celles qui resteront seront-elles des troupes non-combattantes? »
Europe 1 signalait encore que « des garanties sur trois sujets » ont été données par les socialistes à Barack Obama, des « engagements (qui) ont été reformulés au mois d’avril à Bruxelles, devant les responsables de l’Otan. C’est ce qui a permis que le sommet de Chicago soit considéré comme un succès diplomatique. »
Les «garanties» en questions sont « d’abord que François Hollande élu ne sortirait pas la France du commandement intégré de l’Otan. Ensuite, que le départ d’Afghanistan ne serait pas une retraite et que les troupes françaises resteraient dans la coalition jusqu’en 2014. Enfin, que la France ne s’opposerait pas par principe au projet de bouclier antimissile, le grand projet des États-Unis»
Et il est d’ailleurs intéressant de noter que la sortie du guêpier afghan occulte opportunément ce ralliement français au développement du système ABM, au projet yankee de bouclier antimissile en Europe. Une mesure soi-disant essentielle pour protéger les populations des menaces balistiques des « Etats voyous » selon la terminologie américaine, et notamment de l’Iran.
Sur le blog Réalpolitik.tv, Emmanuel Archer, expert français installé à Moscou, indiquait qu’ «en février 2012, ( Vladimir) Poutine alors encore premier ministre déclarait que le bouclier antimissile américain qui est en train d’être déployé en Europe, vise la Russie ».
La Russie a en effet « proposé à plusieurs reprises une alternative plus efficace consistant au déploiement de missiles intercepteurs à proximité immédiate des frontières de l’Iran, en Turquie, au Koweït, ou même encore en Irak. Propositions restées lettres mortes. Ensuite parce que la Russie ne partage pas les craintes des États-Unis concernant la politique extérieure iranienne. Enfin, parce que nombre de spécialistes s’accordent à dire que l’Iran ne possède ni la technologie ni le potentiel industriel permettant de concevoir et de fabriquer des missiles intercontinentaux capables de parcourir les quelques 10000 Km qui les séparent des États-Unis. »
«La confiance que la Russie accorde aux États-Unis et à l’Otan est aujourd’hui sapée par de lourds antécédents », elle « reste méfiante sur la politique étrangère du BAO, à qui elle reproche une attitude générale belliciste et d’ingérence. »
Moscou « n’a pas digéré les libertés que l’Otan a pu prendre en Libye pour renverser le gouvernement en place » et « le refus de l’administration américaine de fournir des garanties juridiques attestant que le système déployé ne sera pas dirigé contre les forces de dissuasions russes, inquiète le Kremlin. »
Bref, « la Russie considère que l’implantation du bouclier antimissile en Europe est une tentative de prendre un avantage stratégique structurel décisif sur la Russie au profit de la puissance américaine »
Enfin, M. Archer note que l’implantation du bouclier antimissile en Europe est perçue « comme un danger mortel » par l’Iran, la Russie et la Chine. L’Iran, parce qu’il craint que ce bouclier défensif ne puisse se transformer en un bouclier offensif pour une future attaque contre son territoire. La Russie par sa crainte de voir son potentiel stratégique neutralisé et donc son influence sur la scène internationale diminuer. Et enfin la Chine, qui craint avec l’affaiblissement de ses principaux alliés, de se retrouver dans une situation d’isolement à la fois économique et stratégique. »
Ainsi, l’implantation du système ABM, pourrait devenir (…) le symbole d’une ligne de démarcation, voire même de fracture entre deux conceptions du monde qui s’affrontent aujourd’hui sur la scène internationale. D’un côté celle des américains soutenue par l’Alliance Atlantique, perçue par de plus en plus de pays, comme interventionniste et unipolaire. Et d’un autre côté, celle des pays comme la Russie, la Chine ou encore l’Iran, favorable à un monde multipolaire et à un équilibre des forces.»
En promettant d’ores et déjà à Washington que la France ne s’opposerait pas au projet de bouclier antimissile et resterait au sein du commandement intégré de l’Otan, François Hollande note Bruno Gollnisch a donc donné sa « conception du monde ». Il a confirmé qu’il serait comme son prédécesseur un féal bien soumis au bras armé du Nouvel ordre mondial. Mais le PS et ses dirigeants nous ont-ils déjà donné des raisons d’en douter ?
le 22 mai 2012 http://www.gollnisch.com
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À Londres, la repentance, on s’assied dessus !
Après « Christiane contre les esclavagistes » et « Jacques demande toujours pardon », nous venons donc de vivre les trépidantes aventures de « François en Algérie ». La république nous a offert un nouvel exemple de cet exercice dans lequel elle excelle tant : la repentance.
Le refrain est connu, la France se bat la coulpe et endosse tous les péchés de la terre. Les rôles sont distribués. A votre droite, le vilain colonisateur ; à votre gauche, l’ancien opprimé bien déterminé à vous faire payer les fautes réelles ou supposées de vos pères et de vos grands-pères.
En France, s’excuser est même devenu la manière la plus simple de se hisser au panthéon de la bien–pensance et du médiatiquement correct. À force de voir nos dirigeant courber l’échine, on en finirait presque par croire que la flagellation est un passage obligé dans l’exercice du pouvoir. Et si on se trompait ? Il serait peut-être instructif de jeter un coup d’œil au-delà de nos frontières. Heureusement, tous les pays n’ont pas succombé au syndrome de la joue tendue. [...]
Patrick Weber - La suite sur Boulevard Voltaire
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“Mariage pour tous” : le PCF de Paris veut bâillonner les écoles catholiques
Lu dans L'Humanité :
Depuis plusieurs jours, le secrétaire général de l’enseignement catholique mène ouvertement une campagne contre le projet de Mariage pour tous. Il veut que les établissements scolaires catholiques prennent des « initiatives », « pour permettre l’exercice d’une liberté éclairée ».
Il est intolérable qu’Eric de Labarre défie ainsi les pouvoirs publics. Les établissements qu’il vise sont sous contrat pour plus de 90 % d’entre eux, largement financés par l’Etat et les collectivités locales, et très clairement encadrés par la loi, les codes du travail et de l’éducation. En incitant au débat sur des thèmes qui relèvent de convictions politiques ou religieuses, il les jette dans une bataille qui n’est pas la leur, et les incite au délit.
En s’engageant contre le projet de Mariage pour tous, le secrétaire général de l’enseignement catholique est sorti de son rôle et de ses compétences. Il me paraît essentiel que la Ville de Paris s’assure dès cette rentrée que les établissements catholiques respectent la loi et ne fassent pas la propagande du combat d’arrière-garde de M. de Labarre.
Communiqué de Ian Brossat, Président du groupe PCF-PG au Conseil de Paris
A vrai dire cela n'est pas très étonnant.
Dans les pays où le « mariage » des homosexuels ou le combat contre l'« homophobie » est avancé la pression s'accroît sur les écoles catholiques afin qu'on n'y enseigne plus la morale traditionnelle (et naturelle) sur la question.
Et pour ce qui est du Conseil de Paris, on peut penser qu'il ne sera pas insensible au souhait communiste. Lui qui a déjà largement vidé de sa substance la « Carte Paris Famille » sous la pression des écolos qui y voyaient une prime aux familles nombreuses, forcément riches ou bien cathos… -
Obama casse la baraque…en France
Que la France reste largement une colonie américaine, difficile de l’ignorer au regard de l’écho médiatique délirant donné à la campagne présidentielle américaine dans notre pays depuis plusieurs mois. Un contraste saisissant avec la discrétion qui entoure la désignation cette même semaine par le parti communiste chinois de son futur chef, le multimillionnaire Xi Jinping, qui devrait succéder au président Hu Jintao en 2013 et devenir ainsi un des hommes les plus puissants de la planète… Au moins 303 des 538 grands électeurs pour lesquels les Américains étaient amenés à voter ont donc assuré la réelection de Barack Obama selon les premiers résultats.
Une France qui épouse les peurs, les fantasmes, les causes, les « valeurs » d’une Amérique très insidieusement distillés et suggérés par ce formidable outil de propagande et de conditionnement des esprits qu’est aussi l’industrie cinématographique américaine. Le regretté et grand cinéaste français Claude Autant-Lara a écrit sur cette question, notamment dans « Les fourgons du malheur » des réflexions qui, à défaut d’être politiquement correctes, sonnent particulièrement justes…
Si les méchants des films hollywoodiens sont principalement Russes, Arabes (et fumeurs !), les Iraniens font aussi leur retour sur le devant de la scène dans le rôle du grand Satan. Les liens des grands studios d’Hollywood avec le lobby militaro-industriel et le département d’Etat sont notoires, on ne s’étonnera donc pas du financement et de la promotion du film Argo de Ben Affleck, qui débarque sur nos écrans, évoquant l’odieuse prise d’otage de l’ambassade américaine de Téhéran par les gardiens de la révolution en 1979. Un timing parfait…
Cette américanophilie de nos « élites » dans une France réputée américano-sceptique a peut être empêché nos « grands » médias gauchisants de faire le récit circonstancié de la visite en France la semaine dernière du très droitier Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, à la tête d’un pays qui est au Proche-Orient le fidèle prolongement l’Oncle Sam qu’il soit dirigé par le champion du parti républicain ou du parti démocrate.
Pas un mot, ou presque, sur la captation assez éhontée par M. Netanyahu de l’hommage rendu aux morts de Montauban et de Toulouse, aux victimes franco-israéliennes de Mohammed Merah.
Le chef du gouvernement israélien a transformé cette cérémonie en meeting de propagande dans lequel il a déroulé les mots d’ordre et les slogans du Likoud, les appels au communautarisme, au retour en Israël des juifs de France, devant un François Hollande amorphe réduit au rôle de potiche …qui ne dit mot consent ?
Cette parenthèse étant fermée, remarquons que l’obamania est toujours aussi forte en France.
Dans sa dernière chronique publié juste avant les résultats, Philipe Randa rappelait que si le président américain et son rival Mitt Romney étaient au coude à coude dans les enquêtes d’opinion outre-Atlantique, un récent sondage réalisé en France indiquait que 78 % des Français souhaitaient la victoire d’Obama, 5 % seulement celle du candidat républicain (17 % ne se prononçaient pas).
Et quand la question était posée aux sondés « sur la cause de cet engouement, la réponse obtenue – il n’y en a qu’une ! – a tout de même de quoi rendre perplexe. Sur leurs programmes politiques respectifs, aucun avis exprimé, si l’on excepte les lieux communs et autres arguments de comptoir de bistrot : Obama veut la paix, Romney la guerre ; Obama fait la sécu, Romney veut davantage de privilèges pour les riches, etc. »
« Non, tous les fans d’Obama le sont pour une unique raison. Dans un pays où l’on n’a de cesse de répéter que les races, ça n’existe pas, il est assez déroutant d’entendre que les Français préféreraient Obama avant tout parce qu’il est… noir ! Mieux que noir, même : afro-américain, le top du top du surhomme nouveau. Comme le beaujolais du même nom (…) Même chez les électeurs français de droite, il ne passe pas : 81 % d’entre eux préfèrent Obama. Et les électeurs FN ? Ils sont pour Obama à 70 % ! 70 % seulement, aurait-on envie de sourire… »
Pourtant sur des sujets de politique étrangère qui intéressent très directement notre pays souligne Bruno Gollnisch, force est de constater la grande similitude de vue entre les deux candidats, à quelques nuances prés, comme l’a relevé notamment France 24.
Que ce soit sur le soutien à Israël, la volonté de renverser le régime laïc en Syrie ou le nucléaire iranien, l’identité de vue sur le fond était souvent complète. M. Obama soucieux de ne pas apparaître comme un mou vis-à-vis de son concurrent a même « réaffirmé être prêt à utiliser la force, également en dernier recours contre Téhéran lors d’un discours tenu devant le puissant lobby pro-Israël Aipac. »
Mais comme l’a souligné Bruno Gollnisch si la France, la vieille Europe d’un côté et Washington de l’autre ont souvent des intérêts, géopolitiques, économiques, commerciaux divergents ,« les Américains, et pas seulement eux, sont forts de nos faiblesses, de notre refus de la puissance. Il faut en vouloir aux politiques français et européens de ne pas assez défendre leurs intérêts face aux Etats-Unis et non blâmer les Américains de lutter pour sauvegarder les leurs !»
En politique intérieure, les observateurs de la société américaine ne peuvent que constater la paupérisation accélérée des classes sociales les plus fragiles depuis la crise de 2008, mais aussi d’une partie de la classe moyenne. Quant à la ghettoïsation du pays sur une base raciale, elle ne se dément pas.
A titre d’exemple, dans les quartiers sud de Chicago, peuplés à 90% d’afro-américains, ville actuellement dirigée par l’ ancien directeur de cabinet à la Maison Blanche du président américain, le très belliciste Rham Emanuel, ville où M. Obama a commencé sa carrière politique et où son QG de campagne attendait le verdict des urnes, le nombre d’homicides a augmenté de 40 % au cours du premier semestre 2012. On dénombre dans la cité d’Al Capone et troisième plus grande ville des Etats-Unis, plus de morts par balles dans les affrontements entre gangs que de soldats américains tués en Afghanistan par les Talibans….
Les enquêtes d’opinion montrent cependant que les votes des minorités ethniques ont été encore largement acquis au président sortant. Lors de l’élection présidentielle de 2008, si une minorité très conséquente des blancs avait voté pour le candidat démocrate (44% pour Obama contre 55% pour le républicain John Mc Cain), 62% des Asiatiques, 67% des hispaniques, 95% des afro-américains avaient voté Obama. Les mêmes pourcentages, quasi identiques, se sont retrouvés à cette élection.
L’avocat Gilles-William Goldnadel le relatait le 7 septembre dernier sur l’antenne de RMC, « que cela plaise ou non, qu’on le veuille ou non l’Amérique de Romney c’est l’Amérique blanche et l’Amérique d’Obama elle est noire et latino. De ce point de vue c’est une très grande défaite pour la philosophie américaine de manière générale » et « en France on suit le triste exemple des Etats-Unis » a-t-il ajouté.
La théorie-philosophie du melting pot a certes beaucoup de plomb dans l’aile, mais ce n’est pas un scoop depuis déjà longtemps des deux côtés de l’Atlantique.
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De l’utopie à nulle part ailleurs
Il n’est pas de période plus propice à la réflexion, à la prise de distance, que ce passage, encore perçu comme un rituel, entre l’année défunte et celle qui point, lourde de menaces et d’espoirs. Le dieu Janus, à double face, regarde encore le passé, tandis qu’il scrute l’avenir, et c’est dans l’interstice entre ces deux visions, l’une qui mesure le chemin parcouru, et l’autre qui ouvre aux horizons, que le temps hésite, se fixe, et offre le luxe d’une méditation.
La vie est passage, cheminement, pérégrination, et, pour qui la prend au sérieux, fatalement orientation, peut-être même, comme y invite l’avant-dernier terme, pèlerinage. Nous aspirons tous à parvenir à quelque but satisfaisant, chacun à notre niveau, et c’est cela qui procure l’énergie d’avancer.
Cependant, il ne faut pas confondre chemin, itinéraire, voie, c’est-à-dire tout autant tracé individuel et/ou collectif que parcours initiatique, et autoroute balisée, grandes artères encombrées, laides et déshumanisées, dont les différentes étapes, jadis pourvoyeuses d’expériences symboliques et éducatives, sont ces péages et ces bretelles d’accès, qui transforment l’homme en nomade pérenne et payant, voire en animal de bétaillère, tout juste bon à errer d’un point à un autre, dans ce pays de nulle part qu’est l’utopie moderne.
Ainsi, le slogan d’extrême gauche internationaliste : « Les capitaux circulent, et pas les êtres humains ! » rejoint-il, dans sa concision saisissante, les vœux les plus chers du patronat mondialiste, qui rêve d’une planète « libérée » de tous les obstacles entre le sujet pur, réduit à sa plus simple expression, physiologique, pulsionnelle, sensorielle, et la marchandise, de plus en plus bardée de technique.
Pour expliquer cette rencontre « nomade » qui pourrait paraître improbable à ceux dont la vue est moins perçante que celle de notre Janus, lequel est un dieu, rappelons-le, il serait nécessaire de pousser l’exploration plus loin que l’Histoire immédiate, mai 68 étant en l’occurrence un môle auquel la pensée journalistique tend à se raccrocher. D’où vient, en effet, ce projet de déracinement intégral de l’être humain, désireux d’achever la maîtrise intégrale de la bête sauvage qui réside en chaque homme ?
En fait, poser la question ainsi est reprendre la problématique qui sert de socle au projet civilisationnel gréco-latin. Certes, c’était un modèle virtuellement universaliste, qui s’est fondu avec l’ère d’expansion impériale romaine, et même plus loin, et qui reposait sur la conviction que la culture des belles choses de l’esprit ne pouvait qu’élever la bête humaine. Le sauvageon avait vocation à être élagué, bonifié, perfectionné pour donner ses fruits.
Toutefois, il n’était pas dans le dessein des Romains d’arracher ce plant à sa terre, et l’Empire laissa à chaque ethnie, à chaque communauté, la substance de son être au monde.
Or, l’utopie moderne (le mot « moderne » étant pris ici dans son acception historique, et désignant la période qui commence avec la Renaissance) recherche exactement le but inverse : l’homme doit, pour elle, se délivrer de ses singularités ethniques, nationales, culturelles, particulières, c'est-à-dire de la terre, pour accéder à un universel abstrait, dont le plus petit dénominateur commun ne peut être que ce qui rend semblables les hommes, la réduction à l’espèce dans sa dimension biologique. Encore que nous voyions maintenant cette dernière niée au nom d’un essentialisme subjectif, qui conduit à définir, in fine, l’humain comme étant la « libre » décision de l’être. Sera alors homme celui qui se déclarera tel, comme on serait mâle ou femelle, voire les deux, par assentiment à une hypothétique identité sexuelle à géométrie variable. L’emprise des techno-sciences sur le vivant risque de rendre encore plus périlleuse toute conviction cohérente en ce domaine, l’animal humain, borné dorénavant à sa simple composante biochimique, se transformant en complexe matériel démontable, adaptable et recomposable à volonté.
Un temps de méditation est donc vital pour bien peser (du latin pensare, « penser ») ces choses très graves et redoutables, car l’on voit ici qu’il ne s’agit pas uniquement de l’anéantissement de notre nation, de notre culture, de notre histoire, mais aussi de la fin d’une idée de l’homme, voire de l’homme lui-même.
Car, s’il est légitime d’être en prise avec l’actualité, et, par là-même, avec des mouvements de fond mettant en jeu nos vies, notre bonheur et notre avenir, s’il est nécessaire de lutter , dans la sphère de l’Histoire immédiate, contre ce qui nous détruit ou nous asservit, il faut aussi sans doute se demander au nom de quoi, de quelle conception de l’existence on le fait.
Et d’abord, il faut fixer des bornes aux ambitions d’une action qui, souvent, n’est qu’une réaction, et, de ce fait, partage la même nature de ce contre quoi elle s’effectue. Combattre le capitalisme dit « ultralibéral » est vain si c’est pour revendiquer la perpétuation d’un certain mode de vie, ou de survie, fondé sur justement ce qui a assis le libéralisme, l’hédonisme matérialiste, le productivisme, le subjectivisme individualiste et la massification des besoins, autrement dit l’économisme. De la même façon, il faut raison garder et se méfier des emballements, même si l’on peut comprendre qu’on ne s’engage pas sans un minimum d’enthousiasme, et même d’illusions. Ainsi, depuis 2008, voire avant, d’aucuns prédisent la crise finale, l’effondrement du système, la révolte des masses. Appartenant à une génération déjà ancienne, j’ai vécu maintes crises, maints hypothétiques « effondrements du système » et pas mal de révolutions annoncées comme imminentes. Non que je n’envisage que l’Histoire me donne tort, et qu’un mouvement insurrectionnel puisse avoir lieu, ici ou là, encore que j’en doute fortement, mais j’émets de sérieuses réserves en ce qui concerne le résultat d’un tel bouleversement, les séismes historiques ayant la plupart des fois, accéléré le processus de décomposition de la société en croyant remédier à ses maux. Il va aussi de soi en outre que nous nous trouvons dans un système quasiment inédit, qui se nourrit de la crise perpétuelle, laquelle révolutionne tout et profite des cassures de toutes sortes pour glisser des réformes définitives, parce que fondées sur l’assentiment des gens, et même, parfois, leur « intérêt » (car il faudrait aussi se défaire de la superstition qui voudrait que tout ce que la satisfaction épisodique du peuple, pour réelle qu'elle puisse être – par exemple obtenir des postes dans une économie nuisible, et même mortifiante – se concilie avec l'enjeu véritable d'un combat qui le dépasse la plupart des fois).
Tout cela est bien expliqué dans une brochure, « Gouverner par le chaos » (Max Milo Editions, Paris, 2010, 9,90€ ). Dans ce pamphlet sont aussi décrits tous les moyens techno-scientifiques élaborés depuis un siècle pour manipuler et contrôler les masses.
Plutôt que de s'en prendre aux partis de la collaboration, gauche, droite, extrême-gauche, extrême droite, en fait à une mince pellicule plus ou moins occulte, qui profite du système, et ne représente qu'elle-même, ou la voix du maître, il faudrait s'interroger sur l'existence d'un pareil état de fait, car le lierre ne prospère que sur un arbre mourant. A mon sens, la décadence de la France, de l'Europe et d’une partie majeure du monde, s'est manifestée à partir de l'idéologisation de la lutte politique, donc, à terme, du brouillage et de l'infection des rapports de force par la moraline et les délires intellectuels de pacotille. On n'a pas idée de ce qu'était le sens du pouvoir avant cette intoxication collective. On a perdu la vision saine de la hiérarchie, de la nature des conflits, et du prix à payer pour sauvegarder dignité et liberté d'être. Le mensonge a coiffé de son ombre empoisonnée tous les sursauts, populaires et élitistes, qui voulaient empêcher l'esclavage. Pire, plus on se débattait, plus on s'enlisait; plus on croyait se libérer, plus on se chargeait de chaînes. Si bien que le mensonge passe maintenant pour la plus grande liberté. En quoi consiste son plus grand triomphe.
Cette substitution axiomatique a été analysée par Jean-Claude Michéa dans des ouvrages qui feront date, le dernier, Le Complexe d’Orphée ( Editions Climats, 2011) étant le plus suggestif. Il y dévoile en effet la généalogie de l’utopie moderne consistant à abstraire les hommes de leur substrat historique, et ses conséquences dans l'émergence du mythe du progrès.
Si, de fait, le projet de domestiquer l’homme s’est accéléré par contrecoup aux guerres de religions du XVIe siècle, c’est à l’aube du XVIIIe siècle, du siècle dit « des Lumières », que le soubassement philosophique de l’entreprise de standardisation sociale et spirituelle s’est consolidé, notamment avec l’anglais Locke, qui opposa ses thèses sensualistes à Descartes, Malebranche et Leibniz. Voltaire, Condillac, Helvétius l’ont suivi sur cette voie, et en partie Rousseau et Diderot.
L’ouvrage polémique posthume de Diderot, Le Supplément au Voyage de Bougainville, constitue justement un jalon essentiel du projet utopique contemporain, et il n’a cessé d’agir sur les imaginations. Tahiti, en effet, et la libre sexualité des îles « paradisiaques » des Mers du Sud, ont représenté longtemps des symboles, voire un programme, jusque dans le mouvement alternatif des années 60 du vingtième siècle.
La thèse de Diderot, apparemment redevable de celle de Rousseau (mais en apparence seulement, car Rousseau reprend à son compte le legs religieux) est que la loi, la morale et les besoins doivent s'harmoniser, au profit des derniers. Le plaisir est l’indice d’une bonne adéquation entre les trois « codes », et le législateur sera attentif à se rapprocher le plus possible, et d’adapter subséquemment la loi, des nécessités physiologiques de l’homme. L’utilitarisme s’allie à l’hédonisme. Tout ce qui est transcendant, injonctif (hormis les nécessités naturelles), normatif, est perçu comme une atteinte à l’intégrité humaine. Diderot élude étrangement des informations délivrées par Bougainville, comme l’atrocité des guerres et de la torture pratiquées par les Tahitiens, l’esclavage et les grandes inégalités qui régulent leur vie économique et sociale, et, surtout, la dimension religieuse de leur civilisation, qui est remplacée par un naturisme naïf. Son « Autre » est à l’image de celui que notre monde nous propose bien souvent : idéalisé, réduit à sa composante la plus acceptable, la plus édifiante, la plus sympathique, et allégé de tout ce qui peut gêner et susciter un rejet. Ainsi de l’immigré, de l’homosexuel, du délinquant, etc., devenus les héros de notre temps.
On voit bien comment l’utopie tahitienne peut servir de paradigme à l’utopie contemporaine, bien que Diderot eût l’intelligence de refuser toute application mécanique du modèle « sauvage » à l’Occident. En effet, l’île, en elle-même, suppose un monde coupé de toute contamination, de toute influence pernicieuse, de tout empoisonnement des cœurs et des consciences. Et c’est justement la volonté de rompre avec les liens historiques, entachés d’imperfections, qui impose cette icône insulaire comme symbole du projet d’Ordre mondial qui est à l’arrière plan de toutes les décisions de l’oligarchie transnationale contemporaine.
Pour illustrer cet article, j’ai reproduit une photographie prise lors d’une visite de crèche, il y a un ou deux mois, par deux ministres, l’une, Najat-Belkacem, et l’autre, Dominique Bertinotti. Il s’agissait de la crèche de Bourdarias, à Saint-Ouen. Regardez, contemplez, admirez bien cette photo, qui serait parfaite pour illustrer une couverture du Brave New World d'Aldous Huxley... Toute la stupidité de ceux qui ont raison, contre la nature, contre le passé, contre les gens, contre la décence, resplendit dans ces sourires... Là est synthétisé le projet faustien, programmé et appliqué par ces petits militants de l'horreur déshumanisante, de transformer l'homme, de lui enlever tout repère, de le vider comme un poulet, de le chosifier, de le modeler au grès de lubies délirantes, de le livrer en pâture aux avidités marchandes et sexuelles... Toute la bêtise d'une époque qui se veut BONNE parce qu'elle cultive le mélangisme, l'indifférenciation, la vacuité, le déracinement universel. La bonté des éleveurs de bestiaux... Dans ces sourires s'affiche le triomphe satisfait et diabolique d'une entreprise de déconstruction et d'anéantissement.
Il était jadis assez aisé d’être un homme d’honneur. La société fixait les règles : on vivait et on mourait pour la famille, le clan, la patrie, les dieux, Dieu ou même le prolétariat. La loi nous tombait dessus dès l’âge de raison, sans doute avant si, dès l’apprentissage de la langue maternelle, l’enfant suce le lait de la Tradition.
Mais justement, la langue maternelle, on veut nous l’enlever, avec la mère, avec la Tradition. Et même, c’est en grande partie fait, et c’est même peut-être trop tard. La grosse classe moyenne noie tout, avec ses membres qui, désapprenant la réalité, régurgitent reliefs avariés de la propagande. Depuis que la société s'est arrachée à la campagne, aux travaux paysans, depuis que le cheval a été remplacé par l'automobile (on ne mesurera jamais assez ce que l'homme a perdu en rompant avec la civilisation du cheval!), dès que l'animal grégaire a décidé de cultiver, comme en serre, dans les grandes cités, ses perversions et ses lubies, dès qu'il a eu l'impression d'accéder au savoir positif, cette escroquerie qui n'est somme toute qu'un bagage portatif pour demi-savant prétentieux et intolérant, on s'est retrouvé dans la bulle éthérée des concepts et des conditionnements innombrables. C’est une expérience que celui qui sent profondément et ne se contente pas de la pâture idéologique quotidienne connaît bien, ce malaise face à des êtres qui croient penser en restituant un prêt-à-penser, un prêt-à-sentir, un prêt-à-rêver, un prêt-à-jouir. Le mécanique plaqué sur du vivant est la marque essentielle d’une société de marques, un automatisme qui conduit infailliblement tout aussi bien au tragique, dans ses variantes pathologiques, qu'au comique, dans sa déclinaison bouffonne. L’époque balance entre le tragique et le bouffon, les deux au demeurant exprimant l'angoisse, la mélancolie la plus sordide.
Il serait bien difficile et téméraire de donner, en cette fin d’année, des conseils avisés, surtout s’ils sont politiques. J’avoue être, comme Baudelaire, antipolitique. En tout cas, je fais comme Mérimée qui, paraît-il, portait une broche au revers de laquelle était inscrite cette maxime : « Souviens-toi de te méfier ». En quoi il avait pourtant tort, car, comme le montrait son camarade Stendhal dans ses romans, il n’est sans doute pas de bonheur sans abandon à une certaine innocence de la confiance. Il faut parfois être enfant.
Henri Beyle, d'ailleurs, qui a eu le génie de formaliser l’art de chasser le bonheur sous le nom de « beylisme », offre par sa vie et ses écrits une manière certaine d’échapper à la maladie moderne de l’aseptisation du moi, et donc à son anéantissement. Il utilise souvent, pour désigner des comportements chargés de caractère, le terme « singulier ». Cette singularité d’un être original, qui concentre, par divers moyens, dont l’énergie, l’indépendance de vue, l’humour, la distance et quelque chose qui l’intègre dans le jeu cosmique, un je ne sais quoi de divin, entre Eros et Apollon, me fait penser à la différenciation telle que la conçoit Julius Evola, qui, lui-même, dans « Chevaucher le tigre », se garde bien de donner des recettes de combat toutes faites.
Il faut être soi. Indéniablement. Mais l’on voit que là commence la difficulté. Des mots avant tout. Car n’est-ce pas d’ailleurs le langage stéréotypé de la publicité qui prétend avec aplomb qu’on se retrouve en s’aliénant dans les objets ?
J’ignore donc ce que signifie « être soi », mais il ne me paraît pas au-dessus des forces humaines d’éviter, ou de repousser ce qui peut empêcher de l’être. Nettoyer les portes de la perception est probablement le devoir le plus urgent.
Avant donc de trouver le bonheur dans la concrétude des choses, des êtres, de Dieu, de leurs relations, d’épouser dans des noces pérennes la beauté réelle du monde, par laquelle nous nous sauverons, il est indispensable de s’interdire certaines fréquentations. J’irais presque à reprendre le fameux « Vade retro, Satanas ! ». Mais nous n’en sommes pas loin. Et un bon assainissement, outre qu’il rend la vie plus agréable, rend possible une autre occupation de l’être.
Ainsi me semble-t-il très sain (puisque nous sommes au moment des bonnes résolutions), de ne plus perdre de temps à commercer avec les instruments de communication du système, télévision, radio d’informations, musique et images formatées, publicité, rassemblements festifs ineptes, de ne plus croire sur parole les explications et analyses qu’on déverse sur les cerveaux (et cela peut être très subtil), de ne plus utiliser des mots forgés par la fabrique langagière contemporaine, en grande partie américaine, mais de revenir aux sources de notre langue, qui est un outil de liberté, de connaissance, et de sensations, de ne pas consommer n’importe quel objet, souvent inutile ou nocif, sans en avoir estimé l'utilité, de ne pas imiter les emballements esthétiques de la masse, mais de me faire ma propre idée de ce qu’il faut aimer et savourer.
Tout être qui ne veut pas se faire aspirer, avaler par la masse doit, en outre, approfondir, cultiver, élargir ce qu’il considère être sa voie, qu’elle soit religieuse, artistique, sentimentale, familiale, professionnelle... Tout devoir conduit au Grand devoir, qui est d’être à sa place dans l’univers voulu par Dieu. Il ne faut pas avoir peur, il faut oser, et se dire que ce que l’on a en face de nous est mensonger, donc faux et faible.
Enfin, rien n’égale ce qui est concret, que l’on peut caresser réellement avec sa main ou son âme, son cœur, ce qui est là, près de soi, à portée de voix et de tendresse, la pierre, l’arbre, la compagne, le chat, le feu dans l’âtre, le vent qui gifle le visage, la pluie qui enveloppe le corps, la lumière qui éblouit, la terre qui porte les pas, et la maison qui abrite notre amour. Cela, c’est vrai, concret, réel. Il faut haïr l’abstraction, car elle est devenue le monde de fantômes errants qui nous hante et nous ensorcelle sans nous enchanter. La seule voie qui soit permise, à mon sens, est celle-là : celle de la proximité, de la présence, de la certitude d’être là, et bien là... nulle part ailleurs.Claude Bourrinet http://www.voxnr.com/
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Projet de loi Peillon : dans la continuité de la destruction de l'Ecole
Ce projet de loi n’est pas une « nouvelle lune » du nouveau ministre. Il s’inscrit dans la poursuite de la mise en œuvre de la « refondation » de l’Ecole, du primaire à l’université incluse, engagée depuis plus de 10 ans, puisqu’elle résulte de l’adoption de la charte de Claude Allègre en 1999. Cl.MB
La logique du lieu de vie
Cette « refondation » a été déjà très largement engagée au cours du quinquennat précédent. Elle vise à assurer une véritable rupture dans la transmission des connaissances et de la formation intellectuelle par la suppression de tous les cours (interdit, désormais, d'assurer des cours) pour les remplacer par des activités appelées « projets d’élèves », activités au cours desquelles l’élève est censé construire son savoir sans qu’il y ait obligation de résultat préétabli et contrôlé.
Il ne s’agit donc plus d’une logique d’Ecole mais de lieu de vie.
Des objectifs ambitieux ou des leurres ?
Dans son article 1er sont définis les objectifs (affichés). A ce niveau, évidemment, il n’y a rien à dire :
• « Rebâtir une Ecole juste pour tous, exigeante pour chacun » ;
• « Elever le niveau de tous les élèves » ; • « Maîtriser les connaissances de base en français et en maths fin de CE1 » ;
• « Maîtriser les instruments fondamentaux de la connaissance fin CE2 » ;
• « Diminuer le nombre d’élèves sortant du système scolaire sans qualification » ;
• « Réaffirmer des objectifs de + de 80% d’une classe d’âge au bac » ;
• « Donner la priorité à l’école primaire pour réduire les difficultés scolaires… »En fait, il s’agit de ce que l’on pourrait appeler des « vœux pieux » si l’on était tenté de penser que l’intention existe. En réalité, ces pseudo-objectifs sont destinés à faire écran à une politique d’éducation qui poursuit des objectifs totalement inverses, comme nous allons le voir, et qui vont totalement à l’encontre de ce que les Français attendent de l’Ecole.
Moyens humains : des emplois indifférenciés
60.000 créations de poste sont programmés au cours du quinquennat.
En réalité, il ne s’agit pas de programmer des postes d’enseignant mais d’ « emplois dans l’enseignement », emplois indifférenciés venant à la suite de la suppression de 80.000 postes d’enseignant et de 35.000 postes de surveillant sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy : il s’agit donc, en fait, de remplacer des enseignants diplômés par des « emplois » non qualifiés, ce qui permet déjà d’apprécier, à travers cette mutation du personnel d’encadrement, la révolution de l’Institution scolaire en lieu de vie.
Par ailleurs, il est stipulé : « …il y aura plus de maîtres que de classes… pour accompagner des pédagogies innovantes (sic) au service d’une amélioration significative des résultats… » (resic) ! Les « pédagogies innovantes », ce sont les activités en remplacement des cours : il faut donc davantage de personnel pour animer que pour enseigner, ce qui sera le cas du primaire à l’université.
La formation initiale se fera uniquement dans les IUFM rebaptisés « Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation » où les nouvelles recrues, vierges de toute connaissance, seront formatées pour faire de l’animation.
A noter que ces écoles seront chargées également de la formation continue pour reconditionner les enseignants à l’animation.
« Programmes » : le mot « connaissance » a disparu
En réalité, il n’y a pas de programmes puisque le texte stipule que «… les programmes définissent des compétences attendues » et des « méthodes de travail » à assimiler… ». Or, les compétences passent par des savoirs préalables à acquérir et ces savoirs ne sont aucunement définis : ce n’est pas l’objet de cette « refondation » !
Il est question, dans l’art. 6, de renvoyer à un décret la « fixation des éléments constitutifs du socle »… il n’est même plus formulé de « socle commun de connaissances » que les élèves étaient censés devoir acquérir à l’issue de la scolarité obligatoire, c’est-à-dire fin de 3e ; la formulation du mot « connaissances » a disparu, c’est dire !
L’ « éducation artistique et culturelle » est le pivot sur lequel va reposer la « refondation »
Il est stipulé qu’ « …elle se fait tout au long de la scolarité et … il est proposé d’adopter une approche globale qui couvre l’ensemble des enseignements mais aussi les actions éducatives sur les temps scolaires et périscolaires…», autrement dit les activités pseudo-culturelles dont les élèves vont être abreuvés serviront d’enseignement dans les autres disciplines ; elles remplaceront les cours de français, maths, sciences, histoire, géographie…
Par ailleurs, « …Il sera fait une grande place aux technologies de l’information et de la communication dans les programmes d’enseignement… et aussi par des enseignements spécifiques… », autrement dit une place importante sera donnée à l’usage de l’ordinateur.
Supprimer les évaluations pour supprimer les problèmes
Dans ce cadre, les évaluations traditionnelles sont obsolètes. Elles sont donc supprimées ou dénaturées.
Il est stipulé qu’ « …il y a suppression de l’obligation d’une évaluation prise en compte dans la suite de la scolarité… en raison de la difficulté d’évaluation et du rejet, par les enseignants, des outils d’évaluation lourds et peu coordonnés… ».
En effet, dans le cadre de ces activités déjà en œuvre en grande partie, les enseignants « s’arrachaient les cheveux » car comment noter alors que l’activité est choisie par l’élève et que rien n’est défini au départ comme résultat à atteindre ? Les grilles d’évaluation étaient d’une complexité ahurissante !
Donc, plus d’évaluation, plus de problèmes : en cassant le thermomètre, le malade est guéri !
Dans la foulée, il est prévu la suppression de l’article qui détaille les acquis validés par le brevet et prévoit de fixer ses conditions d’attribution par décret, « …l’évolution du socle commun nécessitant de repenser le rôle de ce diplôme au terme de la scolarité obligatoire… » (sic) et, dans la foulée, le bac sera modifié « …afin d’expliciter les objectifs du diplôme… » (resic).
Donc suppression ou dénaturation des évaluations à tous les niveaux, puisque les évaluations existantes dans le cadre des cours apprécient des connaissances et que ce n’est plus l’objet de la « refondation ».
Organisation de l’Ecole en « cycles »
Le projet de loi stipule que « …les progressions prévues par les programmes ne seront plus nécessairement annuelles… », que « le principe des cycles pourra ainsi être réellement mis en œuvre » et que « leur nombre et leur durée seront fixés par décret… ».
La notion de classe est donc appelée à disparaître, ce qui est logique puisque, dans un cadre de lieu de vie où les enfants s’adonnent seulement à des activités, il n’y a pas de niveau à atteindre et les cycles permettant le regroupement d’élèves de niveaux et d’âges différents seront la règle.
Regroupement école primaire/collège
Pour ne pas effaroucher le public sur la primarisation du collège, le texte stipule simplement la « relation école/collège » (l’adjectif primaire est supprimé).
Il est prévu la mise en place d’ « enseignements ou de projets pédagogiques communs » et … l’ « institution d’un conseil école/collège pour faire des propositions à cet égard, les modalités figurant dans les projets d’établissements et d’écoles… ». Donc, activités en commun école primaire/collège, ce qui se conçoit également dans un système où il n’y a pas de niveau à atteindre.
Dans ce contexte, le principe du collège unique est forcément réaffirmé avec, par surcroît, la suppression des dispositions de la loi Cherpion du 28/07/11 qui prévoyait une initiation aux métiers en alternance pour les jeunes de moins de 15 ans.
Survalorisation de la langue étrangère au détriment du français
Alors qu’aucun contenu n’est défini par ailleurs dans les « programmes » où il n’est question que de « compétences » à acquérir, a contrario, pour la langue vivante étrangère dont l’enseignement doit commencer en CP, il est stipulé qu’il faut : « …insister sur la formation en langue vivante étrangère en préférant le terme d’enseignement (sic) à celui, plus vague, d’apprentissage utilisé dans la rédaction actuelle… ».
Poursuivant ainsi, « …il convient de mettre un accent particulier sur la maîtrise des langues vivantes. Proposition d’un « véritable enseignement (bis repetita placent … de peur que l’on n’ait pas compris !) en langue vivante obligatoire dès le début de la scolarité obligatoire (CP)… »
Par ailleurs, il est stipulé que « …la fréquentation d’œuvres et de ressources pédagogiques en langue étrangère est favorisée… ».
Autrement dit, d’une part, seule la langue vivante étrangère est enseignée mais également la culture qui y est attachée, « fréquentation d’œuvres » : rien de tel pour le français. A noter également que « …les ressources pédagogiques », c’est-à-dire la documentation mise à la disposition des élèves d’une façon générale, doivent se faire prioritairement en langue étrangère.
Il est donc très clair que cette survalorisation de la langue étrangère marque la volonté d’effacer notre identité culturelle française chez nos enfants en imprimant une culture étrangère dès la prime enfance pour les amener à s’identifier à cette culture.
Conclusion
Vide du contenu des connaissances à acquérir et de la formation intellectuelle, ce projet de loi marque le fait que l’ « Ecole de France » – publique et privée sous contrat – n'en est plus une. Elle devient une « auberge espagnole », sauf en langue vivante étrangère.
Il apparaît donc urgent de nous mobiliser en masse pour exiger les moyens de la liberté scolaire pour tous les enfants, face à ce qu'il est convenu d'appeler un drame national.
Claude Meunier Berthelot http://www.polemia.com
21/12/2012Nos lecteurs pourront aussi se reporter à :
Claude Meunier Berthelot, Comprendre la « refondation « de l’école en 25 leçons, éditeur Trianons, novembre 2012, 144 pages, 15 € . A commander à chaPitre.com
Contributrice régulière de Polémia, Claude Meunier Berthelot y décrit avec une belle alacrité la spirale du déclin de l’éducation nationale.