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magouille et compagnie - Page 1382

  • Pendant que Macron organise des bains de foule, Matteo Salvini chaleureusement accueilli à Gênes

    D'un côté :

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  • Travail du dimanche : la dictature en marche

    « Ouverture dominicale : faisons le choix de la liberté» est le titre d'un document signé par des députés LREM.

    Le schéma sociétal est archi-connu et prend à chaque fois malheureusement : on réclame une liberté qui devient une obligation de survie plusieurs années après. Au bénéfice de qui ? Pas de l'intéressé en tout cas ! L'exemple de la revendication pour les femmes d'accéder à un emploi est flagrant : combien de femmes aujourd'hui peuvent-elles encore se passer d'un salaire? L'étape suivante arrive : la suppression de la pension de réversion au principe que les veuves qui en auraient besoin ont fait le libre choix de ne pas travailler. Pourquoi serait-ce à l'Etat d'en supporter les conséquences? La femme est aujourd'hui piégée : d'une possibilité de travailler offerte hier au nom de la liberté, voici les femmes, devenues agents économiques, bel et bien obligées de "bosser" et de satisfaire les besoins du marché du travail.

    C'est le cas de serpent de mer du travail dominical : à le rendre accessible au nom de la liberté à ceux qui le souhaitent, il deviendra ensuite une gêne pour ceux qui y renoncent avant de devenir obligatoire pour l'équilibre budgétaire de chacun. 

    Présenter un piège mortel comme une liberté est l'argument du totalitarisme qui abuse des faiblesses de la démocratie.

    "Le travail le dimanche est indispensable pour avancer et pour «revitaliser nos centres-villes». C'est le message qu'une vingtaine de députés LaREM ont décidé de faire passer via une tribune publiée dans Le Journal du Dimanche de cette semaine. «Ouverture dominicale : faisons le choix de la liberté» peut-on lire en titre. 

    «La loi Macron de 2015 a été un succès. Qu'attendons-nous pour aller plus loin ?» La tribune explique ce succès en précisant qu'au sein des zones touristiques créées à l'époque, le chiffre d'affaires des magasins a augmenté de 15%, le nombre d'emplois a progressé de 10%, et 1500 postes ont été créés dans les grands magasins parisiens. 

    «Londres, Madrid, Rome... Les grandes capitales européennes ont bien compris la nécessité d'ouvrir leurs magasins le dimanche pour attirer les touristes internationaux et soutenir l'activité», peut-on également lire dans le JDD. Selon les députés LaREM, les salariés sont demandeurs - 68% des Français sont favorables à un assouplissement de la loi - de cette liberté de travailler le dimanche. 

    La tribune cite un exemple pour illustrer cette popularité du travail dominical : dans les grands magasins parisiens, un roulement entre salariés a dû être mis en place. «Ils étaient tout simplement trop nombreux à vouloir travailler le dernier jour de la semaine», précise le texte notamment signé par Buon Tan, député de Paris, et Benoît Potterie, député du Pas-de-Calais. 

    Sanctifions donc ce dimanche où les lectures nous parlent du Pain de Dieu (complémentaire du pain, fruit de la terre et du travail des hommes), en s'appropriant cette synthèse :

    "L’encyclique Rerum Novarum (1891)  rappelle la nécessité d’assurer le repos hebdomadaire, au regard du « bien de l’âme » (RN 32, 1). Le repos ne doit pas seulement permettre d’amorcer une nouvelle semaine de travail. « La nécessité du repos et de la cessation du travail aux jours du Seigneur » découle du droit et du devoir fondamental de tout homme de remplir ses devoirs envers Dieu.

    Le repos nécessaire est « sanctifié par la religion » : « ainsi allié à la religion, le repos retire l’homme des labeurs et des soucis de la vie quotidienne. Il l’élève aux grandes pensées du ciel et l’invite à rendre à son Dieu le tribut de l’adoration qu’il lui doit. Tel est surtout le caractère et la raison de ce repos du septième jour dont Dieu avait fait même déjà dans l’Ancien Testament un des principaux articles de la loi : Souviens-toi de sanctifier le jour du sabbat (Ex 20, 8), et dont il avait lui-même donné l’exemple par ce mystérieux repos pris aussitôt après qu’il eût créé l’homme : il se reposa le septième jour de tout le travail qu’il avait fait (Gn 2, 2) » (RN 32, 4).

    Près d’un siècle plus tard, Jean-Paul II dans Laborem Exercens (1981) rappelle lui aussi l’importance du repos dominical. « L’homme doit imiter Dieu lorsqu’il travaille comme lorsqu’il se repose, étant donné que Dieu lui même lui présente sa propre œuvre créatrice sous la forme du travail et du repos » (LE, 25). Le pape poursuit : « Non seulement le travail de l’homme exige le repos chaque septième jour, mais en outre il ne peut se limiter à la seule mise en œuvre des forces humaines dans l’acte extérieur : il doit laisser un espace intérieur dans lequel l’homme, devenant toujours davantage ce qu’il doit être selon la volonté de Dieu, se prépare au ‘repos que le Seigneur réserve à ses serviteurs et à ses amis’ » (LE 25)".

    Notre-Dame de la Salette ; "Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder. C’est ça qui appesantit tant le bras de mon Fils".

    Notre-Dame du Dimanche : "Il ne faut pas travailler le dimanche".

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/08/travail-du-dimanche-la-dictature-en-marche.html

  • Une ancienne présentatrice explique la manipulation des débats télévisés

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    [Rediffusion d’un article publié le 22 mai 2018] Si l’unanimisme médiatique français est sidérant, il existe heureusement quelques exceptions. Ici, nous avons Jean-Pierre Pernault, pointé du doigt par soupçon que le présentateur préféré des François puisse voter à la droite d’Emmanuel Macron. En Allemagne, Eva Herman a été pendant plusieurs années une présentatrice en vue. Jusqu’à ce qu’elle décide, en 2007, de défendre une vision de la famille qui n’était pas sans rappeler celle de l’Allemagne de l’entre-deux guerres. Aujourd’hui, libérée de ses obligations, elle n’hésite pas à prendre la parole.
    Ce témoignage, traduit depuis l’allemand, est donc intéressant pour ce qu’il est : une ancienne présentatrice de JT dévoilant l’envers du décor médiatique allemand. Le plus intéressant dans ce témoignage, c’est qu’elle explique qu’il n’existe pas de grand complot. Les journalistes allemands pensent et agissent en toute liberté.
    Polémia

    Eva Herman, 60 ans, ancienne présentatrice du journal TV de la chaine allemande ARD nous explique très clairement et très précisément comment un débat de télévision est organisé en Allemagne. Ces réalités sont évidemment transposables en France…
    Le 9 octobre 2007 a eu lieu l’un des plus grands scandales médiatiques en Allemagne : la présentatrice et speakerine du journal télévisé d’ARD de l’époque, Eva Herman, a été expulsée en direct de l’émission ZDF par Johannes B. Kerner. Que s’était-il passé ? Selon Herman, rien d’autre que le fait qu’elle avait exprimé publiquement son opinion. Eva Herman a dit littéralement : « L’idéal pour les bébés, c’est qu’ils soient auprès de leur maman et non pas, comme le dicte le dogme politique, séparés très tôt et gardés dans des crèches par de quelconques personnes étrangères. »
    Cet incident est devenu l’un des symboles les plus importants de la liberté d’expression mourante en Allemagne. Après ce cas, beaucoup de gens se sont demandés ce qui est délibérément planifié à l’avance dans les débats télévisés allemands et ce qui arrive encore par hasard. Eva Herman en parle dans l’article suivant. Elle permet au spectateur de jeter un regard dans les coulisses de la télévision. Et elle fournit des réponses convaincantes à des questions controversées sur les chauffeurs de salle – c’est-à-dire des personnes qui applaudissent et que le public imite – rémunérés ou non, sur les manipulations dans les coulisses, sur les centres de formation politique pour les présentateurs ou sur les « plans secrets concernant des débats télévisés ».

    Bonjour mesdames et messieurs. Il y a actuellement beaucoup de discussions sur les plans secrets concernant les débats télévisés en langue allemande. Sur les chauffeurs de salle payés, sur la manipulation dans les coulisses. Les présentateurs des chaînes allemandes ARD, ZDF, RTL, LTV ou SAT 1 ont-ils subi un lavage de cerveau ? Sont-ils inscrits dans des centres de formation secrets où ils sont formés conformément au système ? Ces choses ou d’autres choses semblables sont discutées sans cesse sur toutes sortes de blogs et de canaux. Le public du studio a-t-il aussi été spécialement préparé, irradié d’une certaine manière ? Ou pourquoi les gens applaudissent-ils dans les moments les plus improbables ? Quelle est la part de vérité dans de telles spéculations?

    Donc, pour commencer de manière générale : Croyez-vous vraiment qu’à l’époque des fake news et de la terreur psychologique, à l’époque où la loi sur le contrôle des réseaux sociaux et d’autres interdictions de pensée sont décidées par les plus hautes instances gouvernementales, croyez-vous que dans les plus importantes institutions porteuses ou donneuses d’opinion la moindre chose serait encore laissée au hasard ? Je ne pense pas que ce soit le cas.

    Nous allons faire la lumière là-dessus. J’ai moi-même présenté une émission-débat pendant dix ans et j’ai également été impliquée dans le travail éditorial pendant dix ans. Ainsi les processus internes et les objectifs des programmes de la télévision publique ne me sont pas vraiment étrangers. J’ai eu en plus la possibilité de faire des expériences mémorables de l’autre côté – c’est-à-dire… j’ai participé en de nombreuses occasions à des tables rondes et j’ai en outre parfois donné ma propre opinion, qui était quelquefois politiquement incorrecte, alors je peux probablement vous donner des indices.

    De manière générale, les innombrables émissions de télévision n’ont, dans la plupart des cas, oui dans la plupart des cas, qu’un seul objectif : audimat, audimat, audimat. Pour y parvenir, il faut d’abord si possible faire suffisamment de bruit, il faut de temps en temps provoquer «par hasard» des scandales pendant l’émission en cours. Quiconque participe aux débats en tant qu’invité le sait. La plupart d’entre eux en tiennent compte, surtout s’ils sont politiciens de profession.

    Mais parfois, il y a aussi des gens tout à fait normaux qui espèrent que leurs déclarations lors d’une telle émission pourraient apporter un changement bénéfique à leur pays. Appelons-les les penseurs non conventionnels, les alternatifs. Il ne s’agit pas forcément d’un parti politique. En règle générale, ces personnes se caractérisent par le non-respect du politiquement correct ordonné et préconçu, qui est inscrit dans le traité national sur la radiodiffusion et doit donc également être observé dans les débats. D’ailleurs, grâce à la légendaire émission de ZDF avec Johannes B. Kerner il y a exactement dix ans, j’en ai appris beaucoup plus. On n’arrête jamais d’apprendre.

    Alors, que se passe-t-il exactement dans une émission de télévision ? Différentes personnes sont invitées et il y a généralement un, parfois plusieurs présentateurs. Aujourd’hui dans la plupart des cas, il y a aussi dans le studio un public, qui est souvent payé pour rester sur des chaises inconfortables. Pour cela il y a des entreprises, qui s’appellent agences de casting. Les critères de sélection du public dépendent du type et du contenu de l’émission. Bien sûr ce ne sont pas les mêmes personnes dans les émissions de potins de l’après-midi, que le soir chez Maybrit Illner ou Anne Will. Ces personnes sont souvent transportées en autobus. On les conduit au studio et on leur donne des instructions. A savoir : comment applaudir, et à quels moments – mais j’y reviendrai dans un instant. Tant qu’il ne s’agit que d’escarmouches innocentes pour le divertissement, tout cela n’est pas bien grave.

    Néanmoins là aussi, pour les présentateurs il est recommandé d’être prudent pour sauver sa peau. Parce qu’il arrive même que des acteurs ou des chanteurs présentent leur propre opinion, même politique et ne sont pas d’accord avec ce qui se passe dans le pays, sous l’influence d’un parti ou autre. Dans ce cas il est important de nettoyer rapidement les choses, de distraire avec une petite blague ou d’introduire sans retard dans la conversation d’autres participants peu méfiants avec des questions inoffensives.

    Mais lorsqu’il s’agit d’émissions traitant principalement de sujets tels que la politique, les finances, l’économie, les affaires sociales et les affaires familiales, les choses se présentent tout à fait différemment. En période d’élections au Landtag ou même d’élections au Bundestag, ça devient vraiment sérieux. Bien sûr, il y a généralement un objectif souhaité de la part de la rédaction en chef, que le présentateur doit connaître exactement et qui – aujourd’hui, ce n’est plus une surprise – devrait souvent coïncider avec la politique du gouvernement.

    Par exemple : En ce qui concerne la politique dite des réfugiés, il va de soi qu’à la fin de l’émission il ne faut pas que tous les invités soient d’accord sur le fait que des millions de migrants nuisent à notre culture occidentale et que nous ne pouvons plus vivre en sécurité comme avant, ou que l’Allemagne est en train d’être islamisée ou quelque chose de ce genre. Cela ne serait évidemment pas conforme à la politique du gouvernement d’immigration inconditionnelle. À la fin de l’émission, tous les invités ne devraient pas dire à l’unisson, par exemple, que l’introduction de l’euro a été une erreur ou que la chancelière Merkel doit partir. C’est exactement le contraire qui doit se passer. Il faut convenir qu’à part quelques petits problèmes, tout va bien dans le pays. Et que nous n’avons jamais eu une aussi belle vie qu’aujourd’hui et que nous arrivons à tout faire, bien sûr.

    Peut-être qu’il n’y aura donc qu’un seul invité dans la ronde qui sera d’un avis différent, notre penseur non conventionnel du groupe. Celui qui a le droit d’exprimer ses pensées critiques sur le gouvernement dans un débat télévisé, mais seulement dans une certaine mesure, bien sûr. Il ne doit pas trop parler, pas trop souvent et certainement pas trop longtemps. Et il y a un bon moyen d’éviter cela : on l’interrompt au milieu d’une phrase et ce, de façon récurrente.

    Il va sans dire que le présentateur ne peut pas toujours le faire seul. Ainsi, lors de la sélection des autres invités, on accorde une attention particulière à ceux qui seront choisis. Par conviction profonde, ces gens donneront alors tout ce qu’on attend d’eux. Ils se révèlent être des agents d’exécution reconnaissants. Après tout, ils veulent être invités de nouveau pour d’autres débats télévisés. Pas besoin de faire un arrangement avec eux, ils font d’eux-mêmes ce qu’on attend d’eux.Quiconque travaille de manière fiable sera toujours là. Leurs visages nous sont bien connus en Allemagne. Pendant la journée souvent au Parlement, le soir très souvent dans le studio.

    Maintenant, bien sûr, c’est également un fait que le présentateur ou la présentatrice est généralement informé à l’avance par les rédacteurs en chef lors des réunions dites éditoriales. Et ce, à propos de ce qui doit sortir à la fin. Parfois, il s’agit aussi, collectivement, de faire plonger le penseur non conventionnel et de le descendre jusqu’à ce qu’il ne puisse plus respirer. Il est même arrivé que la majorité politiquement correcte des invités du débat télévisé soit explicitement informée à l’avance pour que l’objectif éditorial souhaité puisse être atteint. Mais pas le penseur non conventionnel. Une sorte d’indignation permanente caractérise les invités du débat télévisé, qui peut aller jusqu’à l’augmentation de la fréquence cardiaque simulée. Le penseur non conventionnel isolé peut dire ce qu’il veut; à la fin, même si c’est juste et raisonnable, il sera inévitablement et impitoyablement massacré.

    Soit dit en passant, il y a des termes déclencheurs qui ne devraient jamais, vraiment jamais, jamais être utilisés dans un débat télévisé public. Par exemple «mis au pas» ou «mère». Bien sûr, le téléspectateur à la maison remarque que quelque chose ne va pas. Secouant la tête, il se demande ce que c’est que ce cirque et se met en colère parce que les téléspectateurs ne sont pas du tout aussi stupides que les rédacteurs et les présentateurs le pensent. Mais la populace du studio ne remarque pas qu’il y a des problèmes. La plupart d’entre eux ont tout oublié dans leur état d’ivresse. Ils s’avèrent être de parfaits agents d’exécution.

    Maintenant, vous devez également savoir que les différents acteurs ont une oreillette pendant un débat télévisé et sont connectés à la rédaction. La rédaction, c’est-à-dire les rédacteurs qui sont assis dans la direction, juste derrière le mur du studio. Ils surveillent méticuleusement le processus, pour intervenir naturellement si quelque chose ne fonctionne pas comme ils le souhaitent. D’une part, le présentateur a généralement une oreillette. Si, du point de vue de la rédaction, il pose les mauvaises questions, les bonnes questions lui sont chuchotées d’une manière amicale et emphatique. On lui rappelle aussi rapidement s’il a oublié de poser des questions importantes ou s’il a peut-être envie de les oublier. Alors ça, c’est vraiment pas possible ! Soudain, les opinions personnelles du soi-disant invité ne sont pas souhaitées.

    Cependant, si les rédacteurs eux-mêmes planifient une nouvelle stratégie pendant l’émission en cours et renversent l’ancienne, on parle bien sûr au présentateur à travers l’oreillette, sans même que le téléspectateur n’en ait le moindre soupçon – il ne devrait d’ailleurs pas avoir de soupçon ! Parfois, néanmoins, vous pouvez le voir à l’écran. Lorsque le présentateur hoche la tête alors qu’il n’y a pas de raison de hocher la tête, c’est que la connexion invisible est établie.

    Cependant, ça devient un problème si la stratégie est changée pendant l’émission et que les invités du débat télévisé, qui ont été initiés à un processus prédéterminé, n’en remarquent rien parce qu’ils n’entendent pas ce qui arrive à l’oreillette du présentateur.

    Prenons le cas fictif, c’est-à-dire un schéma de pensée – un invité, penseur non conventionnel, ne doit pas seulement être massacré lors du débat télévisé, mais aussi jeté hors du studio. C’est un vrai scandale. Il est planifié à l’avance – notre schéma de pensée. Tous les invités du débat télévisé sont au courant de cela, le présentateur bien sûr aussi, la rédaction aussi, le directeur aussi, le régisseur aussi, seul le penseur non conventionnel ne soupçonne rien. Pendant l’émission en direct, les rédacteurs en chef, derrière le mur se rendent compte à un moment qu’il faut continuer à massacrer le penseur non conventionnel, mais sans le jeter dehors. Parce qu’on ne pourrait pas expliquer cela au spectateur, qui n’est pas si stupide après tout, et parce que le penseur non conventionnel exprime en fait des points de vue assez sains.

    Cependant, les invités de l’émission insistent maintenant pour qu’il soit expulsé ! Ils continuent à harceler le présentateur, qui ne peut pas leur dire que la stratégie vient d’être à nouveau modifiée. Ils peuvent même dire des choses étranges au présentateur pendant l’émission, comme par exemple: Quand est-ce qu’on va faire ce qu’on avait décidé? Heureusement, ça n’est jamais arrivé avant, n’est-ce pas?

    Revenons à la question de départ! Comment se fait-il que le public du studio commence à applaudir aux moments les plus impossibles, parfois bêtes? A cause de la personne qui déclenche les applaudissements, on l’appelle aussi le chauffeur de salle. Il est responsable de l’ambiance dans tout le studio. De nos jours, la plupart des chauffeurs de salle ont aussi l’oreillette, c’est le rédacteur derrière le mur de carton qui communique avec eux pendant l’émission. C’est important, bien qu’un peu unilatéral, parce que le chauffeur de salle ne peut pas répondre, tout comme le présentateur ne peut rien dire sur les instructions pendant l’émission. Il doit faire ce qu’on lui dit sinon il aura un problème après l’émission.

    Mais le chauffeur de salle, qui avant chaque émission s’entraîne à applaudir avec le public, est presque aussi important que le présentateur. Dès qu’il frappe des mains – c’est comme ça que ça se fait – le public parfois payé commence à applaudir ! Ainsi, si un invité de débat TV exprime quelque chose qui n’a pas de sens, mais qui se rapproche de l’objectif éditorial du programme, le public sera de bonne humeur. Le rédacteur chuchote au chauffeur de salle en quelques secondes : «Applaudissements» et c’est là que ça commence. Heureusement, la personne qui déclenche les applaudissements s’était aussi entraînée avant avec le public à taper des pieds ou à crier, s’ils entendaient des paroles particulièrement agréables. Il réagit rapidement et le public le sait et il le suit. N’est-ce pas fantastique, un système génial… quand on est assis sur la bonne chaise, bien sûr !

    Mais c’est stupide quand le public du studio commence à penser par lui-même, alors on applaudit aussi à des moments qui ne sont pas dirigés par le chauffeur de salle. De cette façon, des situations parfois vraiment paradoxales surgissent et la tromperie devient rapidement visible dès que les téléspectateurs, c’est-à-dire vous à la maison, vous observez de plus près et vous réfléchissez un peu. Eh bien, c’est comme ça que ça marche dans les émissions, un monde vraiment très particulier. Vraiment, éblouissant, fort et coloré.

    Oh oui, il y avait encore la question de savoir si les présentateurs avaient subi un lavage de cerveau ou s’ils devaient suivre une formation secrète régulière ? Je ne pense pas qu’on puisse dire ça ; non, non, je ne voudrais pas du tout dire cela. En fait, c’est bien pire : aucune chaîne qui emploie des présentateurs très bien payés n’a besoin d’un plan secret aujourd’hui, parce que ces gens fonctionnent de leur propre chef ! Tout fonctionne automatiquement pour le système.

    Les esprits de la plupart des présentateurs, des journalistes, des correspondants ou autres, sont aujourd’hui politiquement corrects, fortement développés de telle sorte qu’ils croient tout ce que le système leur donne et ce qu’ils disent d’eux-mêmes.

    Il s’agit, par exemple, des histoires du méchant Russe, du dangereux Assad, de la politique géniale de Mme Merkel en matière de réfugiés ou de la thèse abrupte de George W. Bush sur les attentats du 11 septembre. Ils ont intériorisé tout cela de telle sorte qu’ils y croient fermement eux-mêmes. Honnêtement, ils pensent que tout est vrai et juste, et c’est bien sûr l’exigence de base pour ces emplois bien payés ! Ces gens qui ont le micro dans leurs mains pour traîner dans la boue devant les caméras des gens qui ne pensent pas pareil, pour les massacrer devant le public, ils n’ont pas besoin d’un plan secret: ils sont le plan secret! … si vous voulez utiliser ce vocabulaire et très peu de gens le connaissent. Terriblement triste, en fait, n’est-ce pas ? Constamment disposés à l’indignation, ces gens connaissent tous les déclencheurs qui doivent tomber dans une émission de télévision pour clouer au mur l’autre personne politiquement correcte. J’avais déjà mentionné quelques termes déclencheurs : «mère» ou «histoire allemande».

    L’histoire allemande ? Impossible, impossible ! Les présentateurs, les journalistes, s’y tiennent, après tout, ils veulent s’asseoir devant l’auge et manger. Qui mordrait la main qui le nourrit ?D’ailleurs, personne n’est obligé de faire ce qu’on attend de lui, parce que chaque employé de ce système a la liberté de prendre la porte de sortie à tout moment quand il ne peut plus dormir la nuit ou quand se regarder dans le miroir le matin devient un calvaire. Tous ces gens glamour et entraînés travaillent seuls, sans plan secret. J’ai personnellement eu affaire à un grand nombre d’entre eux, certains d’entre eux, que je rencontre encore aujourd’hui, par hasard. Presque tous présentent leur show politiquement correct avec une expression significative, tout à fait volontiers aussi en privé. On peut difficilement avoir avec eux des conversations critiques qui peuvent stimuler leur esprit de l’intérieur, ils se ferment ! Ils construisent des murs, ils se sont habitués à tout cela depuis longtemps, car c’est ça qui assure leur pain quotidien et celui de leur famille. Toute autre chose serait beaucoup trop dangereuse, surtout par les temps qui courent ! Amusez-vous bien au prochain débat télévisé. Voyons combien de temps ça va durer.

    https://www.polemia.com/ancienne-presentatrice-manipulation-debats-televises-rediff/

    Crédit photo : Medienbüro hamburg [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

  • Pont effondré à Gênes : Matteo Salvini et Luigi Di Maio acclamés par la foule lors des funérailles, les élus de gauche insultés (MàJ)

    Les 2 hommes forts du gouvernement italien, Matteo Salvini et Luigi di Maio, ont été chaleureusement accueillis par la foule lors de leur arrivée à la cérémonie d’hommage aux victimes de Gênes. Une femme éplorée a interpellé Salvini, qui tente de la consoler.
    – France 2, 18 août 2018, 20h

    La cérémonie solennelle catholique a duré un peu plus d’une heure dans un grand hall du parc des expositions de Gênes, en présence des plus hauts responsables de l’Etat et de milliers d’habitants de ce port du nord de l’Italie. De longs applaudissements ont salué la lecture des prénoms des 38 morts identifiés et l’évocation des dernières victimes encore non identifiées.

    Des insultes et des sifflets destinés aux vieux politiciens, des ovations pour leurs héritiers. La foule rassemblée pour l’Hommage national a reconnu l’ancienne ministre de la Défense Pinotti, et là les cris ont commencé, amplifiés par l’apparition du secrétaire du Parti démocrate (gauche) Martina.

    «Va-t-en», «assez» et «honte» sont les épithètes les plus récurrentes. Alors que peu après la même foule a chaleureusement acclamé les ministres Matteo Salvini et Luigi Di Maio.

    Ils sont arrivés ensemble et, avec le pas assuré de ceux qui représentent le nouveau monde, ils ont pris position derrière les cercueils. C’était la consécration, même un peu sauvage, de leur popularité.

    La Stampa

    (…) Face à l’émotion et à la colère, le gouvernement a attaqué Autrostrade per l’Italia, la famille Benetton qui contrôle le groupe, l’incurie des gouvernements précédents et l’Union européenne. Vendredi, le ministère des Infrastructures a officiellement adressé un courrier à Autostrade en vue de révoquer la concession de la société sur le tronçon du pont.

    (…) Challenges

    http://www.fdesouche.com/1061181-pont-effondre-a-genes-matteo-salvini-et-luigi-di-maio-chaleureusement-applaudis-par-la-foule-lors-des-funerailles-des-elus-de-gauche-hues-et-insultes

  • Bien sous tout rapport (concernant le SAC)

    Forte de 21 membres, la commission d’enquête parlementaire sur le SAC, créée en décembre 1981, a entendu 99 personnes, hommes politiques ou hommes du SAC et flics, et rendu son rapport six mois plus tard. Seules les 43 auditions les plus importantes sont retranscrites dans le document final. Certains témoignages, jugés peu fiables, seront volontairement écartés. 
         Si le nom de Philippe Massoni, préfet de police et ancien flic des RG, membre du SAC, ne figure pas dans le rapport, ce n’est pas parce qu’il était jugé peu fiable, c’est parce qu’il a bénéficié d’un traitement de faveur. Son cas a même fait l’objet de l’unique pression de l’Elysée sur la commission parlementaire
         François de Grossouvre, alors chargé des dossiers de sécurité auprès de Tonton au Château, avait demandé que l’on ne mentionne pas l’audition de Massoni. Motif : ce dernier avait proposé d’aider les socialistes à gérer la transition de 1981 avec les flics contre une certaine mansuétude à son égard. 
         A la fin de son audition, Pasqua, qui ne pouvait pas, lui, espérer passer au travers des gouttes, a trouvé un moyen original d’arrondir les angles. Histoire de se faire bien voir du président socialiste de la commission, Alain Hautecœur, élu du Var, Pasqua a lancé : « Je crois que mon père est de vos électeurs. » Sourire du député socialiste. Il se rappelle, en effet, avoir croisé André Pasqua à Saint-Paul-en-Forêt, près de Mandelieu. « Un jour, raconte Hautecœur, un vieil homme m’a félicité de mon travail. Et il m’a cité un proverbe corse : ‘N’oublie jamais la main qui t’a donné à manger’. » 
         Et ne la mords pas...
    Les dossiers du canard, n° 61, Môssieu Pasqua, sa vie, son œuvre et ses ambitions

  • Les Suisses découvrent les immigrés accueillis en France

    5 jeunes femmes ont été tabassées par des jeunes français de cité « d’origine maghrébine ». « Ils ont shooté dans leur tête ! ».

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  • La Horde ou la propagande rouge et noir pour rebelles en culottes courtes

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    Comme l’avait révélé notre rédaction, La Horde, publication « méchamment antifasciste », est hébergée par Samizdat dont le contact administratif n’est autre que Aris Papathéodorou le directeur artistique du Monde, journal « objectif » des grands financiers Niel et Pigasse. Visiblement, les employeurs de nos « méchants antifascistes » ne sont pas regardants en ce qui concerne les méthodes douteuses de ces vaillants combattants.

    Les méthodes répugnantes des antifascistes

    Directement inspirés de leur maître à penser Willy Münzenberg, les antifascistes vaguement lettrés appliquent à la lettre les méthodes émétiques du maître de la bien pensance.
    Willy Münzenberg, né en 1889 en Thuringe, s’engage très jeune au Parti Social Démocrate d’Allemagne (SPD) avant de se ranger aux côtés des communistes. Sa lâcheté le pousse à s’enfuir et à rester caché en Suisse durant toute la première guerre mondiale. Il en profitera pour devenir le secrétaire des Jeunesses internationales communistes avant de rejoindre le mouvement spartakiste après son expulsion de Suisse. Il rencontre Lénine et part pour Moscou étaler ses talents présumés de propagandiste.

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  • 1984 orwellisé : “novlangue” devient “néoparler” dans une nouvelle traduction déplorable

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    Par Fortunin Revengé 

    [Rediffusion] Nous publions à nouveau cette analyse exclusive, publiée initialement dans nos colonnes le 24 juin 2018. En effet, ce texte fait partie des articles les plus lus du début d’année 2018. Un intérêt massif qui motive une nouvelle diffusion en cette période estivale pour préparer au mieux la rentrée politique. Bonne lecture et bonnes vacances.
    Polémia

    41928180381_0bfc867afd_k-312x450.jpgLa nouvelle traduction de 1984 de Georges Orwell : traduction, escroquerie ou réécriture ? C’est la question à laquelle tente de répondre Fortunin Revengé dans cet article. En effet, une nouveauté énorme de la traduction 2018 du célèbre romain 1984 d’Orwell est le remplacement du terme “novlangue” par “néoparler”. Une modification qui avait de quoi rendre perplexe chez Polémia, qui utilise régulièrement le terme “Novlangue” pour dénoncer l’aseptisation volontaire des discours politiquement corrects visant à masquer le réel, très souvent dérangeant pour les élites. Jean-Yves Le Gallou et Michel Geoffroy ont même publié un très complet Dictionnaire de novlangue. Les Républicains parisiens ont également récemment eu recours à ce terme pour dénoncer l’une des championnes de novlangue : Anne Hidalgo.
    C’est pourquoi Jean-Yves Le Gallou a lancé un appel sur le réseau Twitter à une analyse poussée de cette nouvelle traduction et de ce qu’elle impliquait.
    Polémia remercie Fortunin Revengé d’avoir relevé ce défi dans les lignes qui suivent.
    Polémia

    Suite à un appel de Jean-Yves Le Gallou sur twitter, j’ai entrepris une comparaison du texte original en anglais du livre 1984 de Georges Orwell, de la traduction en français de 1950 due à Amélie Audiberti et de la nouvelle traduction par Josée Kamoun publiée récemment en mai 2018.

    Pour ce faire, nous avons mis en regard les trois textes dans un tableau à trois colonnes, paragraphe par paragraphe. L’analyse porte, pour être précis, sur les premières pages qui sont mises en ligne sur le site de Gallimard. Notre examen est donc partiel, sur une dizaine de pages, mais il permet sans doute de cerner un nombre de faits essentiels.

    Il est facile de trouver sur internet différentes versions en anglais et en français. Nous avons réassemblé les versions en vis-à-vis dans un tableau unique. Nous avons également parcouru par curiosité une version en allemand (et en roumain), pour vérifier quelques points précis.

    Le texte original en anglais

    En premier lieu, il faut dire que le texte anglais est rédigé dans une langue littéraire, à la fois élégante, fluide et de bonne tenue, tout en évitant précisiosité, pédantisme ou affectation particulière. Le texte respecte les canons classiques de rédaction littéraire au passé à la 3ème personne. Pour dire les choses simplement, l’auteur maîtrise sa langue et son style.

    D’une certaine façon, le livre ressemble à un reportage semi-journalistique sur l’ambiance de vie en zone totalitaire, mais qui serait écrit comme un roman, avec un personnage central, appelé Winston Smith. C’est en quelque sorte le projet éditorial du livre.

    On peut relever le pronom relatif whom ‘qui, que’, qui est un peu à l’anglais ce que l’imparfait du subjonctif est au français. Néanmoins, il est probable, sinon certain, qu’un locuteur anglophone compétent peut lire la prose d’Orwell sans difficulté, et même y prendre quelque plaisir.

    Critères d’évaluation des traductions

    Dans les codes de déontologie des diverses associations de traducteurs, un critère fréquemment mis en avant est la fidélité en terme de contenu, de style et de registre de langue. Il s’y ajoute la maîtrise de la langue cible et, bien sûr, la compréhension de la langue source. C’est la grille d’évalution à laquelle les traductions disponibles doivent être soumises.

    La traduction de 1950 : plusieurs erreurs grossières mais satisfaisante

    De façon préliminaire, il faut dire que la traduction (AA1950) n’est pas à l’abri de certaines critiques.

    Par exemple, le texte en français respecte les paragraphes de l’original, mais tend à segmenter en phrases séparées ce qui est membre de phrase dans l’original. Un élément déclencheur de la resegmentation est la présence de gérondifs qui sont généralement remplacés par des verbes conjuguées dans des phrases séparées. De ce fait, la traduction de 1950 tend à augmenter le nombre de phrases, et le bornage en phrases n’est pas celui de l’original en anglais, ce qui change un peu le rythme et la respiration du texte, un point évidemment critiquable.

    Un autre problème est la présence de mots franglais : by leaving the Ministry => en laissant [sic] le ministère, gulped it down like a dose of medecine => avala le gin comme une médecine [sic], he realized now => il réalisa [sic] maintenant. Egalement étrange : his wrist-watch => son bracelet-montre [sic].

    Il y a aussi des erreurs : within half a kilometre => à moins d’un[sic] kilomètre[plutôt: à moins d’un demi-kilomètre], his predicament =>sonenseignement [plutôt: sa situation difficile].

    Certaines traductions sont contestables voire inventées : on to the floor => sur le parquet [plutôt: par terre ou sur le sol], with thick hair => avec d’épais cheveux noirs [plutôt: à l’épaisse chevelure], the shapeliness of her hips =>la forme agile et dure de ses hanches[plutôt: le galbe de ses hanches], with black terror => d’une atroce terreur [plutôt: d’une terreur noire].

    Curieusement, la traduction en allemand (et en roumain) partage certaines anomalies avec la version française : (hallucination) mit üppigem schwarzen Haar [avec une luxuriante chevelure noire]. Il ne fait aucun doute que rien dans les versions anglaises que nous avons pu consulter ne motivent ce genre d’erreur ou d’hallucination. En revanche, la traduction allemand dit bien : nur auf einen halben Kilometer [seulement à un demi-kilomètre], qui est fidèle à l’original.

    Le synoptique comparé des différentes versions montre que la traduction de 1950 est plus longue que l’original anglais, puisque le français a souvent des mots plus longs et utilise plus volontiers certains articles ou “petits mots” que l’anglais.Il est tout à fait logique que la traduction en français tende à être plus longue que l’original anglais, à contenu sémantique équivalent.

    Cela étant observé, dans l’ensemble, la traduction de 1950 est convenable, sensiblement satisfaisante, même si des améliorations sont certainement possibles, comme il est montré ci-dessus. Par rapport à l’asymptote de la perfection idéale, la traduction de 1950 présente un écart, certes, mais qui en soi n’est pas choquant ou démesuré.

    Les nombreuses trahisons de la nouvelle traduction de Josée Kamoun

    La couverture de la nouvelle version arbore la mention « Nouvelle traduction, Roman traduit de l’anglais par Josée Kamoun ».
    Comme on va le voir ci-dessus, la nouvelle version JK2018 est extrêmement problématique pour de nombreuses raisons.

    Pour commencer, le texte de la version JK2018 tend à être systématiquement le plus court, d’une, deux voire trois lignes par paragraphe, y compris en comparaison de l’original en anglais, ce qui est clairement étonnant. La conclusion est d’emblée que le contenu de cette version ne peut pas être le même et qu’il y a nécessairement perte.

    Un autre problème sérieux est que la version JK2018 tend à être rédigée au présent, alors que l’original en anglais utilise les différents temps du passé, comme il est d’usage dans les textes littéraires. Outre le fait que le français n’a qu’un seul présent, ce qui aggrave la dégradation linguistique, la rédaction au présent est louvoyante. Certains passages sont malgré tout en partie au passé composé ou à l’imparfait. De ce point de vue, la nouvelle version trahit l’original en lui faisait perdre sa tenue littéraire classique.

    Une autre question concerne les liens possibles entre la traduction AA1950 et la nouvelle version JK2018. Autrement dit, s’agit-il d’une nouvelle traduction ab initio, de l’original anglais vers une page blanche ? Ou bien, le texte de l’ancienne traduction AA1950 sert-il de point de départ, de substrat implicite à la nouvelle version JK2018 ? Pour répondre à cette question, plusieurs indices convergent.

    On peut noter que certaines phrases de la version JK2018 sont rédigés au passé, un peu comme si l’ancienne traduction faisait résurgence dans la nouvelle. Un louvoiement étrange est par exemple :

    « Quoi qu’il en soit,il offre l’apparence de quelqu’un à qui on aimerait parler si on parvenait à ruser le télécran pour se trouver en tête à tête avec lui. Winston n’a jamais fait le moindre effort pour vérifier cette hypothèse – comment le pourrait-il ?C’est alors qu’O’Brien, ayant jeté un coup d’œil à sa montre, a vu [sic] qu’il était[sic] presque 11:00 et a manifestement décidé de rester jusqu’à la fin des Deux Minutes de Haine. Il a pris[sic] une chaise dans la même rangée que Winston, deux places plus loin. Entre eux s’était assise[sic] une petite femme aux cheveux blond-roux qui travaille dans la cabine voisine de celle de Winston. Quant à la brune, elle se trouvait[sic] juste derrière eux.

    Aussitôt, un grincement de mécanique monstrueuse aux rouages mal huilés a crevé[sic] le grand télécran, au fond de la pièce – un bruit à mettre les nerfs à vif, à hérisser les cheveux de la nuque. La Haine venait de commencer.

    Comme d’habitude, le visage d’Emmanuel Goldstein, l’Ennemi du Peuple, a surgi sur l’écran. Coups de sifflets dans le public. La petite femme rousse a poussé un couinement où la peur le disputait au dégoût. Goldstein,c’est le renégat, l’apostat […] »

    On peut s’interroger sur cette mixture de présent, de passé composé, d’imparfait et même de plus-que-parfait dans le même texte, parfois dans la même phrase.

    On peut aussi noter que la version JK2018 présente la même hallucination lexicale que l’ancienne traduction : with thick hair => avec d’épais cheveux noirs [AA1950], une opulente chevelure brune [JK2018]. On ne voit pas dans le texte original la moindre mention de couleur. On peut noter aussi que, dans le premier paragraphe du livre, le simple verbe to enter ‘entrer’ est curieusement traduit par ‘engouffrer’ dans les deux versions. La traduction allemand utilise eindringen ‘pénétrer’.

    Ces différents indices laissent ainsi à penser que la nouvelle version embarque une part d’héritage de l’ancienne traduction. En particulier, on ne voit pas comment les mots “with thick hair” peuvent motiver “une opulente chevelure brune [sic]” [JK2018], si la traduction existante (et fautive) “avec d’épais cheveux noirs [sic]” [AA1950] n’intervient pas dans le processus à un moment quelconque. La même chose vaut pour le simple verbe to enter ‘entrer’ traduit par ‘engouffrer’ dans les deux versions. Il est plus qu’étrange que les deux versions partagent les mêmes hallucinations et traductions contestables exactement aux mêmes endroits.

    Le diagnostic est donc que la nouvelle version JK2018 est (au moins en partie) une paraphrase de l’ancienne traduction. L’hypothèse d’une nouvelle traduction ab initio ne permet pas d’expliquer certaines anomalies manifestes communes aux deux versions, que rien ne motive dans le texte original en anglais. Pour cette raison, nous préférons parler de nouvelle « version »plutôt que de nouvelle « traduction ».

    L’ancienne traduction est paraphrasée dans la nouvelle version, par différents procédés, en particulier par la transposition (incomplète) du passé au présent, la réécriture et aussi, de façon massive, par le jeu des synonymes. Par exemple : horloges [AA1950]> pendules [JK2018],pas assez rapidement cependant [AA1950] >pas assez vite tout de même [JK2018], comme une flèche [AA1950] > comme une fusée [JK2018], etc. Le jeu des synonymes s’applique aussi à l’hallucination lexicale : “avec d’épais cheveux noirs [sic]” [AA1950]>“une opulente chevelure brune [sic]” [JK2018]. Ce jeu de synonymes est plus ou moins opportun, et dans le cas de flèche>fusée, il faut préférer flèche pour rendre l’original dart.

    La nouvelle traduction ; une baisse globale de qualité

    Comme nous l’avons indiqué ci-dessus, l’ancienne traduction présente un écart à l’asymptote de la perfection idéale et pourrait certainement être améliorée. Le plus simple d’ailleurs serait sans doute de partir de l’ancienne traduction et de l’amender pour la rapprocher autant que possible de l’original en anglais, tout en écrivant en bon français.

    La nouvelle version JK2018 rectifie certaines choses marginales : certains mots de franglais et certaines erreurs sont éliminés. Par exemple : living-room > séjour, à moins d’un [sic] kilomètre> à moins de cinq cents mètres.

    Mais, globalement, la nouvelle version JK2018 augmente de façon massive l’écart à l’asymptote de la perfection idéale, sur de nombreux points.

    Le contenu est en partie sabordé. Par exemple : He could be heard, of course, but so long as he stayed in his present position he could not be seen =>Il pouvait être entendu, bien sûr, mais aussi longtemps qu’il demeurait dans sa position actuelle, il ne pourrait être vu [AA1950] =>On peut l’entendre, certes, mais pas le voir [JK2018]. Autre exemple : That, it was true, was very unlikely =>C’était à vrai dire très improbable [AA1950] =>Peu probable, certes[JK2018].

    La tenue littéraire est abîmée par la transposition au présent et aussi par un niveau de langue, un peu erratique, argotique, familier ou vulgaire : se blinder au choc, l’hélico, Quant à la brune, elle […],dégueulasse, etc. On peut comparer par exemple : One very good one => Un très bon film [AA1950] =>Un fameux[JK2018]. La maîtrise du style et du registre de langue fait clairement question.

    Le texte de la version JK2018 est également problématique en ce qui concerne la langue française, elle-même. Outre la mixture de présent, de passé composé, d’imparfait et même de plus-que-parfait, signalée plus haut, on peut relever différentes choses : l’hiver qui finit tout juste [franglais], son écriture gondole [sic], ruser le télécran [sic], etc. Ces faits contrastent avec la langue élégante, maîtrisée et surtout correcte (!) du texte original.

    Une autre anomalie est l’introduction d’une forme de subjectivité sensorielle, alors que le texte original prend au contraire un soin particulier à éviter les modalisations plus ou moins subjectives, hormis pour le vécu de Winston Smith. Par exemple :  Outside, even through the shut window-pane, the world looked cold =>Au-dehors, même à travers le carreau de la fenêtre fermée, le monde paraissait froid [AA1950] =>Même fenêtre fermée, on sent qu’il fait froid dans le monde extérieur [JK2018]. Autre exemple, mais de confusion entre conscience et sensation : He was conscious of nothing except the blankness of the page in front of him =>Winston n’était conscient que du vide de la page qui était devant lui[AA1950] =>Il perd toute sensation sinon celle de la page blanche devant lui [JK2018].

    De façon générale, on peut considérer la nouvelle version JK2018 comme une paraphrase de l’ancienne traduction,extrêmement dégradée, discordante, non-professionnelle et faisant outrage au texte original.

    On peut se demander si un recours auprès de Gallimard ne serait pas opportun, voire nécessaire, pour faire retirer de la vente cette nouvelle version JK2018.

    Le néoparler, une réécriture orwellienne d’Orwell

    Le mot novlangue est maintenant largement passé dans la langue courante. On se demande un peu pourquoi la nouvelle version JK2018 s’ingénie à inventer « néoparler ».

    Le mot forgé par Orwell est Newspeak. On peut souligner au moins deux choses. La première est que Newspeak en deux syllabes est cohérent avec l’espèce de charabia soviéto-russe où on accole des mots tronqués : gaz-prom, gos-plan, russ-neft, etc. La deuxième, encore plus notable, est que, normalement, en anglais, speak est uniquement un verbe. Son emploi en tant que nominal dans Newspeak est hautement transgressif, beaucoup plus transgressif que novlangue, auquel on pourrait presque reprocher d’être trop normal. De ce point de vue, « néoparler » est totalement minable. A la rigueur, on pourrait proposer de traduire Newspeak par nouvparl, qui rend assez bien cette dislocation transgressive du lexique. Une autre idée serait de combiner nov avec charabia pour former novabia, néologisme que je trouve assez séduisant.

    Autre source de perplexité : pourquoi traduire Thought Police par « Mentopolice », un mot incompréhensible et, qui plus est, mal construit, plutôt que par Police de la Pensée, qui est attesté au moins depuis les années 1940 et 50 dans l’une et l’autre langue. « Mentopolice » est typiquement du novabia. Autre exemple, mais en prime, de novabia genré : « une agente de la Mentopolice ».

    Je conclurai avec un extrait : « C’est une patrouille de police qui vient mettre son nez aux fenêtres. Mais les patrouilles, ce n’est pas grave. La grande affaire, c’est la Mentopolice. » Il me semble que Josée Kamoun n’a pas pris la mesure du sujet avec le sérieux qui convient…

    Fortunin Revengé 16/08/2018

    Source : Correspondance Polémia

    Crédits photos : Big Brother is watching you – Sstrobeck23 [CC BY-SA 4.0], via Wikimedia Commons / George Orwell – Cassowary Colorizations [CC BY 2.0], via Flickr / IngSoc – Nirwrath [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons / Big Brother Inc. – MTT [CC BY 2.0], via Flickr

    https://www.polemia.com/1984-orwellise-novlangue-devient-neoparler-nouvelle-traduction-rediff/

  • Une Yézidie réfugiée en Allemagne, rencontre par hasard son tortionnaire

    Une adolescente yézidie asservie par l’État islamique est retournée en Irak après avoir rencontré l’un de ses tortionnaires dans les rues d’une ville près de Stuttgart, en Allemagne, où il résidait en tant que réfugié. Ashwaq Ta’lo a déclaré qu’elle marchait dans la rue en février dernier lorsqu’elle a aperçu Abu Humam, un ancien gardien de l’Etat islamique, qui l’avait achetée en Irak pour 100 dollars.

    « J’avais des sueurs froides en regardant attentivement son visage ». « C’était Abu Humam, avec la même barbe effrayante et le même visage hideux. »

    L’adolescente a déclaré que Humam avait immédiatement proféré des menaces en lui disant:

    « Je suis Abou Humam et je sais vous étiez avec moi pendant un moment à Mossoul. Je sais où tu vis, avec qui tu vis et ce que tu fais. »

    Ta’lo a dénoncé Humam aux autorités, mais la police allemande a signifié qu’elle ne pouvait pas l’arrêter parce que le tortionnaire djihadiste a obtenu un statut de réfugié politique. L’adolescente a décidé de quitter l’Allemagne et est retournée au Kurdistan irakien pour vivre avec son père. « Je ne reviendrai jamais ».

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Européennes : Juppé et Raffarin, ces zombies de la politique, s’accrochent au cocotier

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    Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé – et même François Hollande, qui devrait raser les murs après son quinquennat – refont parler d’eux. Incapables de comprendre que leur temps est révolu, ils pourraient s’inviter aux prochaines élections européennes. Décidément, ces vieux beaux de la politique n’ont pas le sens du ridicule !

    Dans un entretien au Monde, Jean-Pierre Raffarin, qui, à part ses raffarinades, n’a guère laissé de trace impérissable dans sa longue carrière politique, explique la stratégie de ce qu’il désigne comme la « droite modérée et humaniste » pour les élections européennes. Trois solutions : affirmer son « entité spécifique par la formation d’une liste » ou construire un « accord politique novateur pour l’Europe, soit sur sa gauche, soit sur sa droite ». Entre une liste autonome, une alliance avec Macron ou un retour sous conditions dans le giron des Républicains, aucune porte n’est fermée : une façon de toujours retomber sur ses pieds.

    L’histoire récente a montré qu’en politique, tout est possible, de la fidélité aux trahisons ouvertes ou déguisées : la liste des exemples serait trop longue à citer. Nul doute que l’ancien Premier ministre, qui rêvait de devenir président du Sénat, trouvera des compagnons de route, quelle que soit l’option choisie. Comme Alain Juppé, que Chirac appelait « le meilleur d’entre nous » et qui s’est révélé tel qu’en lui-même, c’est-à-dire fort médiocre : s’il a su redynamiser et embellir Bordeaux, la transformant en une ville de bobos et de touristes, il a accumulé les échecs politiques.

    Une option paraît cependant plus probable : le rapprochement avec La République en marche. Raffarin et Juppé ne cachent pas leur proximité avec la politique européenne de Macron, position peu conciliable avec l’euroscepticisme affiché par Laurent Wauquiez – à moins que le président des Républicains ne mette de l’eau dans son vin et ne déçoive nombre de ses électeurs et sympathisants. Une liste autonome diviserait l’électorat du centre et de la droite, dont les voix, très largement macroniennes, se répartiraient sur plusieurs listes. Reste une alliance avec la majorité parlementaire, où chacun trouverait son compte. D’où l’intérêt de faire monter les enchères : dans ce domaine, Raffarin, en vieux singe de la politique, en connaît un rayon.

    C’est de la politique politicienne, d’autant plus détestable qu’elle dissimule des intérêts personnels sous des intentions prétendument louables. La palme de la rouerie et du cynisme revient cependant à François Hollande, qui fait le tour de la France pour promouvoir son livre et confond son succès de librairie avec sa popularité. Ne voilà-t-il pas qu’il laisse entendre que rien n’est jamais définitif et qu’il pourrait être un recours pour la France et les Français ?

    Il faut une certaine dose de narcissisme pour se croire indispensable. En essayant de remonter sur les tréteaux de la politique, ces Raffarin, ces Juppé, ces Hollande n’exhibent que leur vanité. Et l’on pourrait allonger la liste ! Quand on pense que Julien Dray, qui se définissait lui-même, en 2008, comme « un acheteur compulsif », et Pierre Moscovici, qui fut un piètre ministre des Finances avant de devenir commissaire européen, se verraient bien têtes de liste du Parti socialiste…

    Ces Raffarin, ces Juppé, ces Hollande, ces Moscovici et autres Dray, qui ont marqué de leur impuissance leur passage dans la vie publique, s’accrochent au cocotier au lieu de dépenser ce qu’il leur reste d’énergie à méditer sur leurs échecs et à se faire oublier. Ces illusionnistes ne font illusion qu’à eux-mêmes.

    Philippe Kerlouan

    http://www.bvoltaire.fr/europeennes-juppe-et-raffarin-ces-zombies-de-la-politique-saccrochent-au-cocotier/