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magouille et compagnie - Page 2103

  • Pourquoi Cambadélis à la tête du PS ?

    Harlem Désir, c'est fini ! Avant même l'exfiltration du premier secrétaire, l'ex-lieutenant de DSK a reçu les soutiens nécessaires pour lui succéder.

    C'était il y a un mois à peine. Pour la première fois depuis l'automne 2012, date à laquelle Harlem Désir lui avait été préféré pour le poste de premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis avait fait mine de rendre les armes. Jusque-là, il n'était que fiel pour son ex-rival, et voilà que, soudain, il prenait la tangente.

    Objectif affiché : la présidence du Parti socialiste européen. Plus grand que Solférino, mais pour quelle influence réelle ? Depuis, le désastre des municipales a rebattu les cartes. "Camba" est revenu dare-dare à ses premières ambitions.

    Dans le jeu compliqué du remaniement et autres changements dans le système hollandais, il a surtout compris que les jours de Désir à la tête du parti étaient comptés. "Avec cette déroute historique, le PS a été touché au coeur", décrypte l'ex-trésorier Régis Juanico. "Il tirait sa force de son réseau d'élus locaux. Or certaines fédérations ont perdu jusqu'à 30% de leurs ressources avec la défaite de maires qui ne verseront plus leur part d'indemnités." Critiqué en haut lieu, le premier secrétaire est désormais contesté par la base. Une situation intenable !

    Hamon, Bachelay et Peillon évoqués

    Dès que Hollande a entrepris de remanier son gouvernement, il a mesuré l'urgence d'une relève à la tête du parti qu'il a dirigé onze années durant. Le premier nom qui sort alors du chapeau, sous l'impulsion de Valls, est celui de Benoît Hamon, patron autoproclamé de l'aile gauche du PS, recentré en diable depuis sa nomination à l'Economie solidaire, en mai 2012.

    Le poste l'a longtemps fait rêver mais, désormais, son ambition est d'obtenir un plus gros portefeuille. Hamon sait surtout que son arrivée au premier secrétariat ne se ferait pas sans difficulté. Au PS, c'est une litote, il n'a pas que des amis. Le ministère de l'Education lui tend les bras. C'est la chance de Cambadélis. Si ce n'est pas lui, qui d'autre ? Guillaume Bachelay ? Le jeune fabiusien, numéro deux du parti, paraît un peu trop tendre, surtout dans un moment aussi rude. Vincent Peillon ? Le prédécesseur de Hamon à l'Education a fait savoir qu'il vogue désormais vers d'autres horizons, plus intellectuels. La voie est libre. 

    Soutenu par Valls

    La semaine dernière, Cambadélis a reçu un soutien de poids : celui de Stéphane Le Foll. Le solide ministre de l'Agriculture, lesté du porte-parolat du gouvernement, l'a appelé jeudi 3 avril. Pour le premier des hollandais, le candidat idéal, c'est lui. A Matignon aussi, Manuel Valls joue la carte "Camba".

    Le raisonnement du nouveau Premier ministre est simple : le temps de l'amateurisme, incarné par Ayrault et Désir, est révolu. Place aux professionnels ! Ceux-là mêmes qui avaient barré la route du député de Paris en promouvant Désir, il y a un an et demi, le poussent en avant aujourd'hui ! Entretemps, il est vrai, Cambadélis a su donner des gages. Son affection pour Aubry qu'il avait faite première secrétaire s'est singulièrement refroidie. Pas de rupture, mais une vraie distance. "Martine" est à Lille, dans son fief écorné. Lui joue à Paris et, pour cela, il n'a pas l'intention de demander de permission.

    Instaurer de vrais débats à gauche

    Cambadélis, lorsqu'il se morfondait dans l'ombre de Désir, a eu le temps de peaufiner ses projets. Lui qui fut le grand mécanicien de la gauche plurielle chère à Lionel Jospin entend rejouer demain une partie comparable. Il a déjà posé une option sur le salon du Bistrot de Paris, là où se réunissaient autrefois les représentants des différentes sensibilités de la gauche. Cambadélis l'assure : des personnalités écologistes et communistes sont prêtes à reprendre ces discussions informelles. Dialogue et libre confrontation : voilà pour le menu.

    Une initiative d'autant plus appréciée au sommet de l'Etat que le périmètre politique du gouvernement s'est réduit comme peau de chagrin depuis l'arrivée de Valls à Matignon. Même l'aile gauche du parti n'oppose pas de fin de non-recevoir à la désignation de l'ancien strauss-kahnien. "Au moins possède-t-il cette capacité d'émettre un message, d'avoir du poids dans le débat politique", avance un hamoniste. Les oreilles de Désir peuvent siffler un peu plus encore...

    Hollande et Valls tiennent leur poulain. En attendant qu'il dirige Solférino à l'issue d'un prochain conseil national extraordinaire, consigne a été donnée aux contempteurs de Désir de se taire. Surtout ne pas le braquer alors qu'on tentait encore de l'exfiltrer au début de la semaine avec un secrétariat d'Etat aux Affaires européennes. A l'Elysée comme à Matignon, les récentes critiques d'Henri Emmanuelli ("Le parti est plongé dans un coma profond"), de Frédéric Cuvillier ("Le PS n'a eu aucune stratégie") ou de Julien Dray ("Il faut refabriquer ce qu'est un parti") ont été jugées fondées mais inopportunes. Dans l'histoire du PS, en tout cas, c'est bien la première fois qu'on devine le nom du successeur avant de savoir ce que deviendra le titulaire du poste.

    Julien Martin

    Source : Le nouvel observateur : 

    http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20140409.OBS3145/pourquoi-cambadelis-a-la-tete-du-ps.html

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAZkZyApyZLMfmEeA.shtml

  • A Nantes, les Sentinelles contre l'idéologie du gender

    Ce vendredi 11 avril, les Sentinelles de Nantes organisaient une action de 12H30 à 13H30, devant la préfecture pour dénoncer la "convention égalité garçons-filles" signée cette après-midi par le préfet et et le recteur de l'académie de Nantes au lycée professionnel Louis-Armand de Machecoul.

    La presse était là, visiblement étonnée.

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    Michel Janva

     
  • Electricité : le Conseil d’Etat impose une hausse rétroactive

    Une hausse rétroactive ! Avec une telle formule, ils peuvent vous faire payer tout et n’importe quo i!!!

    Le Conseil d’Etat a contraint vendredi le gouvernement à faire payer une facture d’électricité rétroactive à la plupart des foyers français. Une décision «très regrettable», a commenté la ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Ségolène Royal, jugeant qu’il fallait «réformer le mode de calcul» des tarifs.

    La Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative, avait déjà pris plusieurs décisions similaires pour le gaz, a cette fois retoqué les tarifs réglementés d’électricité d’EDF pour les particuliers, pour la période allant de fin juillet 2012 à fin juillet 2013.

    En juillet 2012, peu après le retour de la gauche au pouvoir, le gouvernement Ayrault avait limité à 2% l’augmentation de ces tarifs (auxquels souscrivent plus de 28 millions de Français), alors même que la Commission de régulation de l’énergie avait calculé qu’une hausse de 5,7% était nécessaire.

    Vingt-et-un mois plus tard, retour de boomerang: le Conseil d’Etat a jugé que les tarifs «bleus» des particuliers étaient «manifestement inférieurs au niveau auquel ils auraient dû être fixés en application des principes s’imposant aux ministres».

    Ces tarifs «ne permettaient pas de répercuter les hausses prévisionnelles des coûts de production pour l’année 2012», indique-t-il.

    Le Conseil d’Etat a donné deux mois au nouveau gouvernement Valls — la question des tarifs d’énergie est généralement du domaine de compétences de Matignon et des ministères de l’Energie de Ségolène Royal et de l’Economie d’Arnaud Montebourg — pour prendre un nouvel arrêté conforme.

    Surcoût de 20 ou 40 euros

    L’inconnue principale porte désormais sur le niveau de la hausse rétroactive. Le régulateur, la Commission de régulation de l’énergie, avait initialement estimé à 5,7% la hausse nécessaire des tarifs pour les particuliers en 2012, avant de la réévaluer dans un second temps à 9,6%.

    Dans le premier cas, la facture rétroactive moyenne devrait être de l’ordre de 20 euros, de 40 euros dans le second. Cette somme serait probablement lissée sur les prochaines factures.

    Dans sa décision, le Conseil d’Etat se réfère à l’évaluation «prévisionnelle» de la CRE (soit les 5,7%), ce qui privilégie l’hypothèse d’une «petite» hausse.

    Mais l’Anode, le regroupement de petits concurrents d’EDF (Direct Energie, Eni, Lampiris…) à l’origine du contentieux, a d’ores et déjà appelé le gouvernement à prendre en compte «l’ensemble des coûts du passé», qui devront selon elle de toutes façons être réglés un jour ou l’autre.

    «Il est absolument indispensable de solder, dès à présent, la totalité des dettes, en évitant qu’à l’avenir les charges d’hier ne pèsent, à nouveau, sur les factures de demain des Français», écrit l’Anode dans un communiqué où elle salue la «décision logique» du Conseil d’Etat.

    Article complet sur  liberation.fr

    http://lesmoutonsenrages.fr/2014/04/11/electricite-le-conseil-detat-impose-une-hausse-retroactive/#more-61531

  • François Hollande n’est pas là par hasard…

    L’ancien Premier secrétaire du PS n’est pas fait pour être Président de la République, c’est entendu, mais c’est un homme de pouvoir.   

    Que François Hollande ne soit pas l’homme qu’il faut où il faut est une évidence. Mais il n’est pas là par hasard. L’ancien Premier secrétaire du PS n’est pas fait pour être Président de la République, c’est entendu, mais c’est un homme de pouvoir, peut-être plus habile à agir dans les coulisses et à jongler au milieu des arcanes politiciennes qu’à représenter et diriger la France. Le voici donc en train d’exploiter le marasme de la gauche et du parti socialiste en particulier. En touchant le fond après le naufrage municipal, il saisit l’occasion de rebondir par une manoeuvre qui révèle d’ailleurs la réalité du pouvoir dans notre pays.

    Lire la suite 

  • Agriculture, déficits budgétaires : nuages à l’horizon entre Paris et Bruxelles

    Le discours de Manuel Valls à l’Assemblée nationale a laissé entrevoir un renoncement du gouvernement à respecter la règle budgétaire des 3 % de déficits. Il semblerait qu’au vu des économies et des baisses de charge annoncées, le bilan penche en faveur de quinze milliards d’euros de dépenses supplémentaires.

    Comment le gouvernement socialiste espère‑t‑il obtenir l’indulgence de Bruxelles ?

    Liés par les accords européens, le gouvernement sera obligé d’aller mendier à Bruxelles un nouveau délai auprès de la Commission européenne. Rien n’indique cependant que la France l’obtiendra. D’ores et déjà, François Hollande et Manuel Valls ont perdu le soutien de l’Italie. Le gouvernement de Matteo Renzi avait envisagé de dépasser les 3 % de déficits en 2014. Finalement, l’objectif des autorités d’outre‑monts se situent bien en‑deçà.

    Ce n’est pas le seul sujet de friction que Manuel Valls devra éclaircir avec Bruxelles

    La Commission réclame pour le moment une amende de 238 millions d’euros au gouvernement français pour des irrégularités dans le versement des aides agricoles, dans le cadre de la politique agricole commune. Ces aides couvrent une période allant de 2006 à 2009. Le ministère de l’Agriculture s’est empressé de rassurer les bénéficiaires d’aide en indiquant que l’Etat se chargerait de payer les amendes.

    Cette nouvelle affaire pourrait‑elle connaître d’autres suites ?

    La Commission européenne pourrait exiger jusqu’à un milliard d’euros pour des irrégularités dans le versement des aides de la politique agricole commune aux fermiers et éleveurs. Toutefois, plusieurs années seraient nécessaires pour solder l’affaire. D’autres aides seraient dans le collimateur de Bruxelles.

    Les amendes imposées par les autorités de l’Union européenne contribueront à accentuer le déficit budgétaire français.

    http://fr.novopress.info/162365/agriculture-deficits-budgetaires-nuages-lhorizon-paris-bruxelles/#more-162365

  • Face à un maire catholique, un élu cite le catéchisme

    Jean-Christophe Gruau, candidat indépendant (soutenu par le FN) aux municipales de Laval se présentait contre François Zocchetto (vainqueur), président du groupe centriste au Sénat (allié à l'UMP, à DLR et au MPF) et contre Jean-Christophe Boyer (PS) qui avait sur sa liste Guillaume Garot, ancien secrétaire d'Etat à l'Agro-Alimentaire du Gouvernement Ayrault. Il a été élu au conseil le 30 mars et lors du premier conseil municipal, le 4 avril, il a déclaré :

    "Enfin, le dernier objectif sur lequel nombre d’entre nous vous trouvons bien léger et timoré est l’acceptation que vous avez mentionnée dans la presse de marier, si on vous le demandait, des paires d’homosexuels et de lesbiennes ! Ce qui me choque ce n’est pas que vous annonciez ce genre de choix car la Loi Taubira est passée, non, ce qui me choque c’est que vous vous affichiez comme catholique pratiquant. Avouez qu’il y a là matière à être grandement surpris car enfin, que lit-on concernant ce sujet dans le Catéchisme de l’Eglise catholique, à la page 480, paragraphe 2 357 ? On lit exactement ceci :

    "S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves, la Tradition a toujours déclaré que " les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés ". Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas."

    Pour résumer mon propos, personne n’est obligé d’être catholique mais quand on l’est, on ne peut pas – on ne doit pas – donner dans le très controversé « mariage pour tous » ! Il faut être cohérent dans la vie, Monsieur Zocchetto, et, sur ce sujet précis, je me permets de vous conseiller de consulter votre colistière du MPF qui, espérons-le, n’a pas abandonné toutes ses croyances d’hier en venant à vos côtés afin de pouvoir retrouver les avantages liés à la fonction d’élue municipale de la majorité… Dans ce domaine ô combien sensible (je parle du mariage pour tous), une seule solution s’impose, qui figure dans notre programme : la clause de conscience dont vous n’avez pas dit un mot dans votre campagne…"

    Michel Janva

  • Le rapport contre la famille rédigé par des spécialistes de la rumeur

    Sur le blog de l'Homme Nouveau, Adélaïde Pouchol dresse la liste des auteurs du rapport « Famille, filiation, parentalité », rédigé sous la direction de la sociologue Irène Théry et commandé par Dominique Bertinotti, alors ministre de la Famille, en octobre 2013 pour préparer un projet de loi finalement remis à plus tard. 25 spécialistes : juristes, historiens, médecins, anthropologues, sociologues…

    "Bizarrement, alors que le ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem ne cesse d’assurer que la théorie du Genre n’existe pas,plusieurs des collaborateurs du rapport sont justement considérés comme spécialistes de la question du Genre. À moins que Najat Vallaud-Belkacem, et tout le gouvernement avec elle, ne mentent, ces gens sont donc des spécialistes du rien… d’une rumeur, du néant en somme ! En fouillant, l’on découvre que les 25 complices d’Irène Théry ont évidemment tous milité plus ou moins ouvertement en faveur de la loi Taubira et maintenant en faveur de l’ouverture de l’adoption, voire de la GPA pour certains, aux couples homosexuels. La liste serait longue et fastidieuse, inutile donc de les citer tous, mais certains noms valent le coup d’œil.

    Irène Théry

    Sociologue spécialisée dans la sociologie du droit, de la famille et de la vie privée, directrice d'étude à l'École des Hautes Études en Sciences sociales (EHESS). Elle avait participé à l’élaboration de la loi sur le Pacs en 1999, elle a milité en 2013 en faveur de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe. Elle a publié en 2013 aux éditions de l’EHESSMariage de même sexe et filiation.

    Hugues Fulchiron

    Professeur de droit privé à l'Université Jean Moulin Lyon III, spécialiste de droit international privé et de droit de la famille, militant en faveur de l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les personnes de même sexe dans toute l’Europe, ce qu’il estime être le meilleur moyen de sécuriser les relations familiales dans un contexte de mondialisation et de bouleversements sociaux.

    Laurence Brunet

    Chercheur associé au Centre de recherche « Droit, sciences et techniques » de l'Université de Paris I et chargé d'enseignement à l'Institut d'études judiciaires de l'Université? Paris Sud. Elle a notamment publié « La gestation pour autrui : entre le marteau (de la loi) et l'enclume (des pratiques) » en 2010 dans la RevueLamy Droit civil, et « Changement d'état-civil des personnes « trans » en France : du transsexualisme à la transidentité » en 2012 dans Droit des familles, genre et sexualité.

    Simone Bateman

    Sociologue, directrice de recherche CNRS. Ses recherches portent principalement sur les questions éthiques suscitées par des pratiques médicales et scientifiques novatrices, notamment dans le domaine de la reproduction et de la sexualité (avortement, contraception, assistance à la procréation, réanimation néonatale, recherche sur les cellules souches embryonnaires).

    Enric Porqueres I Gené

    Anthropologue, directeur d’études à l’EHESS, il a notamment travaillé sur le statut de l’embryon, les questions de la parenté et du Genre. Il a participé en mai 2013 à un cycle de conférences de l’EHESS sur le thème « Contre la tyrannie du Genre ».

    Geneviève Delaisi de Parseval

    Consultante en bioéthique, accompagne des couples hétérosexuels et homosexuels dans des parcours d’adoption ou d’assistance médicale à la procréation. Elle a publiéFamille à tout prixen 2008.

    Caroline Eliacheff

    Pédopsychiatre et psychanalyste, militante en faveur de l’ouverture de la filiation aux couples homosexuels.

    Fabienne Brugère

    Professeur de philosophie à l'Université Michel de Montaigne-Bordeaux III,Fabienne Brugère est connue pour ses travaux sur le Genre, notamment dans son ouvrage Le Sexe de la sollicitudeparu en 2008. [...]"

    Michel Janva

  • Front national : vers les grandes turbulences ?

    UMP et PS sont les faces d’une m^me médaille démonétisée

    Électoralement le Front national apparaît dès lors comme la seule alternative réelle au Système. Va-t-il et peut-il se normaliser ? En se ralliant à l’Union européenne, l’OTAN, le libre-échange mondial, la poursuite de l’immigration et des réformes sociétales ? Un prix exorbitant pour tenter de se faire accepter par le Système oligarchique dominant. Et sinon comment et à quelles conditions peut-il gagner en 2017 ou avant ? Et les forces dominantes, intérieures et étrangères, respecteront-elles le processus démocratique ? L’auteur de cet article, long et important, discutable évidemment, ne le croit pas. Il évoque les scénarios possibles d’une perturbation du processus démocratique par les structures de l’État profond ou des services étrangers. Il ouvre aussi des voies pour préparer la riposte populaire et la mobilisation du pays réel. Rester près de vingt ans au service de l’État, cet auteur a rejoint le secteur privé et il est maintenant consultant dans le domaine de la sécurité et de l’intéligence économique.

    Polemia 

    L’année 2014, tous les observateurs politiques l’ont compris, s’annonce cruciale pour Marine Le Pen. Trois ans après son arrivée à la présidence du FN, deux ans après ses résultats prometteurs lors de l’élection présidentielle, elle va, à l’occasion des deux premiers rendez-vous électoraux du quinquennat, mettre à l’épreuve la nouvelle ligne politique, à la fois sociale, populaire et souverainiste, qu’elle a fait adopter au parti, en bousculant l’appareil hérité du long règne de son père.

    D’évidence, les résultats aux élections municipales montrent que le parti de Marine Le Pen a réussi à restaurer son implantation locale. Cependant, même si le Front a obtenu la victoire dans douze communes, ce scrutin, dont les enjeux restent essentiellement locaux, n’apportera rien de décisif. Il confirme simplement, comme l’indiquent régulièrement les sondages, que les Français sont désormais moins sensibles à l’entreprise de diabolisation de ce parti.

    L’épreuve du feu, ce sera donc l’élection des députés au Parlement européen. C’est le premier scrutin qui va permettre aux Français de sanctionner la politique désastreuse du gouvernement, mais également celle de l’eurocratie bruxelloise (1), dont le rôle néfaste paraît maintenant bien compris. C’est donc une élection stratégique pour la formation politique qui se présente comme le seul véritable adversaire du pouvoir actuel et comme l’opposant le plus résolu à la commission de Bruxelles et à son président, José Manuel Barroso.

    Les objectifs affichés par Marine Le Pen et par le vice-président du parti Florian Philippot sont légitimement ambitieux : devenir le premier parti de France, devant l’UMP et le PS, et dépasser la barre des 30 %.

    Ces objectifs, s’ils étaient atteints, provoqueraient sans doute le choc politique le plus violent de ces 40 dernières années.

    Les élections européennes : Une élection, cette fois cruciale

    Depuis le début des années 1980, le FN a été, de facto, un instrument politique de régulation du système que la gauche a su utiliser avec brio pour empêcher la droite de revenir au pouvoir ou pour peser sur ses choix politiques en lui interdisant d’aborder certains sujets sensibles comme l’immigration.

    En brisant la progression de son parti en 1988 avec un jeu de mot stupide, qui valut à celui-ci d’être la cible d’une campagne de diabolisation d’une violence et d’une intensité rares, Jean-Marie Le Pen perdait toute possibilité de sortir du rôle d’épouvantail que lui avait assigné la gauche et s’interdisait ainsi de peser positivement sur la situation politique.

    Parti repoussoir et réceptacle d’un vote protestataire par nature volatil, oscillant entre 10 et 20 % de l’électorat, le Front se montrait incapable de devenir le parti fédérateur des déçus de la « mondialisation heureuse » et de la « France Black Blanc Beur ». L’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2002 permit simplement d’élire pour la deuxième fois président de la République un Jacques Chirac « fatigué, vieilli, usé », sans programme et prêt à tous les compromis…

    L’espace du gaulo-bonapartisme

    L’arrivée, en 2011, de Marine Le Pen à la tête du parti, après une campagne « à  la régulière » contre Bruno Gollnisch, change évidemment radicalement la donne. Marine Le Pen n’est pas que la « fille de »… C’est une femme politique charismatique et percutante dans les médias, à laquelle la campagne présidentielle de 2012 a donné une stature et une légitimité. Son choix de nettoyer le parti de ses éléments figés dans un extrémisme nostalgique et caricatural et de lui donner une ligne politique claire, anti-système et qui vient bousculer le pseudo-clivage droite/gauche, lui offre la possibilité de venir occuper l’espace du gaullo-bonapartisme abandonné depuis longtemps par les formations politiques. La seule faiblesse du dispositif reste pour l’heure le manque de cadres en mesure d’accompagner et de soutenir leur présidente dans sa marche vers le pouvoir et, en cas de succès, de prendre en main les organes politiques de décision.

    Faire exploser le fameux « plafond de verre »

    C’est donc bien là qu’apparaît le caractère crucial des prochaines élections européennes. Si elle atteint les objectifs qu’elle s’est fixés, Marine Le Pen fait exploser le fameux « plafond de verre » et prouve qu’elle est en mesure, le moment venu, de sortir en tête du premier tour de l’élection présidentielle, et également de disposer d’une formation capable de former le noyau d’un rassemblement majoritaire à l’Assemblée nationale. L’accession au pouvoir n’est plus alors un rêve chimérique mais devient une possibilité crédible.

    Un tel succès changerait évidemment le statut du Front national. De parti protestataire, voué à l’opposition et à la déploration, il deviendrait un parti d’action et de projet, un parti qui réussit et suscite le dévouement, qui mobilise les talents et aiguise les ambitions. Il deviendrait un parti séduisant, offrant des perspectives de pouvoir et d’influence – bref, un parti susceptible d’attirer des décideurs et des cadres potentiels (2).

    Ce sont donc bien ces élections européennes qui sont à même d’inscrire le Front et Marine Le Pen dans une dynamique victorieuse et d’être à l’origine de la lame de fond qui peut porter cette dernière au second tour de l’élection présidentielle de 2017.

    Une remise en cause radicale du système

    Cette analyse, Marine Le Pen et les responsables du Front ne sont, bien entendu, pas les seuls à l’avoir menée. Dans certains cercles de l’oligarchie, l’inquiétude sourd déjà. L’incurie de la faction Hollande et la naïveté avec laquelle elle croit pouvoir utiliser le FN à son profit pour reproduire contre la faction Sarkozy les manœuvres des années 1980-1990 laissent perplexe. Les cercles les mieux informés, ceux qui ne s’auto-intoxiquent pas avec les médias du système, qu’ils contrôlent, savent que la situation a changé et que le FN représente maintenant une menace et que cette menace deviendra un danger s’il triomphe au soir du 25 mai : un danger, car la seule formation à vouloir remettre en cause radicalement le système sur le plan économique (remise en cause de la libre circulation des personnes et des biens, protectionnisme, relocalisation de l’industrie), politique (dénonciation des Traités de Maastricht et de Lisbonne, utilisation du référendum), sociétal (promotion de l’identité française, lutte contre les extrémismes communautaristes) et diplomatico-stratégique (souverainisme, choix de l’Europe des nations, rapprochement avec la Russie), se verrait promue comme alternative principale au système. Or, pour les oligarques, il n’y a pas et il ne doit pas y avoir d’alternative.

    Fin de partie pour les joueurs de pipeau ?

    Face à ce danger, quelle pourrait être la réponse de l’oligarchie ? Certains groupes privilégieront probablement la méthode habituelle : le lapin blanc sorti du chapeau pour sauver le système et mis en scène par une intense propagande médiatique. En 2012, ce devait être Strauss-Kahn, mais, du fait du priapisme de l’intéressé et de ses aventures ancillaires dans une suite d’hôtel new-yorkaise, ce fut finalement « Pépère », que les communicants eurent bien du mal à transformer en sauveur suprême. En 2017, qui aura-t-on ? Sarkozy, le retour de l’homme mûri par la défaite et la traversée du désert (la blague !…) ? Valls, le nouveau Clemenceau, le réformateur, le Blair français ? Fillon, le charme discret de la bourgeoisie ? Borloo, l’homme du juste milieu, dont on ne sait s’il voit sa bouteille à moitié vide ou à moitié pleine, mais qui la termine… ? Un autre ectoplasme, encore ?

    Mais certains cercles de l’oligarchie devinent déjà que, cette fois-ci, un joueur de pipeau, même vêtu de lin blanc, même talentueux, même accompagné par les grandes orgues médiatiques, ne suffira pas face à l’exaspération du pays réel, et que des méthodes radicales s’imposeront.

    Entrée dans la zone de mort ou de grand danger ?

    On peut aisément imaginer trois méthodes, qui ne sont pas nécessairement exclusives l’une de l’autre :

    ⁃       la déstabilisation du Front national ;

    ⁃       l’élimination de Marine Le Pen ;

    ⁃       l’interruption ou la remise en cause du processus démocratique.

    La déstabilisation du Front, qui est la méthode la moins sale, ne paraît pas offrir beaucoup d’espoir de réussite. La majeure partie de ceux qui s’opposaient à Marine Le Pen ont quitté le parti et on n’imagine pas Bruno Gollnisch entamer demain une entreprise de scission. Assez jeunes, les principaux cadres du parti n’ont jamais eu de responsabilités dans des exécutifs locaux et n’ont jamais été confrontés aux tentations du pouvoir. Enfin, s’agissant de leur comportement personnel, les révélations faites sur l’homosexualité supposée d’un certain nombre de dirigeants du parti n’ont pas passionné les foules. Reste la déstabilisation par la base, avec, par exemple, des violences racistes, commises par ou à l’instigation d’éléments manipulés, infiltrés au sein du parti, et propres à jeter l’opprobre sur celui-ci. Bref, une manipulation du type Carpentras… Mais, là encore, la ligne définie et appliquée vis-à-vis des nostalgiques et autres éléments provocateurs ne pourrait pas laisser penser un instant que le parti cautionne des comportements de ce genre.

    Alors, la solution radicale et définitive d’une élimination physique de Marine Le Pen ne doit pas être exclue. L’assassinat politique a été pratiqué régulièrement en France jusque dans les années 1990 et les morts suspectes sous la Ve République sont nombreuses. On n’a pas oublié l’assassinat du prince de Broglie (1976), ni celle de Joseph Fontanet (1980), sans parler de l’étrange mort de Robert Boulin (1979). On rappellera aussi l’assassinat opportun de René Bousquet (3) par un exalté (1993) et l’étrange « suicide » de François de Grossouvre (4) à l’Elysée (1994), alors que les révélations de ces personnages étaient en mesure de déstabiliser François Mitterrand. L’assassinat d’un dirigeant politique ne ressortit donc pas au fantasme mais est bien un moyen que le système ne s’est jamais interdit d’utiliser en cas de besoin. L’efficacité du procédé serait évidente. Le parti serait décapité et incapable, à court terme, de trouver un chef aussi charismatique et apprécié, et, passée la période de deuil et d’unité, la guerre de succession amènerait probablement le parti au bord de l’explosion. Bien entendu, il faut faire confiance aux partisans de ce type de solutions radicales pour développer un scénario complet. Plaçons-nous, par exemple, en avril 2016, à deux mois de la Coupe d’Europe de football, qui doit se jouer en France. L’élection présidentielle est dans un an et les candidats putatifs s’échauffent…

    Les structures sécuritaires de l’État profond ou l’appui d’États étrangers ?

    Imaginons alors le déroulé de l’opération :

    1/ Assassinat de Marine Le Pen et revendication par un groupe antifa ou anarcho-autonome ;

    2/ Riposte sur une personnalité de gauche (politique ou médiatique) par un groupe télécommandé d’ultra-droite ;

    3/ Assassinats de militants de base du Front et de militants d’extrême gauche ; attentat sanglant contre une mosquée ;

    4/ Localisation et élimination sanglante des deux groupes par les unités antiterroristes ;

    5/ Appel à la concorde civile et au rejet des extrémismes par l’ « homme fort » du moment (ministre de l’Intérieur ou premier ministre) ;

    6/ Menaces d’annulation de la Coupe d’Europe par les autorités du football ; l’homme fort s’engage pour la France et garantit la sécurité de la manifestation ;

    7/ Un dispositif policier et militaire de grande ampleur est déployé ; les arrestations dans les milieux extrémistes de droite et de gauche se multiplient ;

    8/ La France… gagne la Coupe d’Europe ; liesse de la population et lyrisme des médias sur la France unie, au-delà des haines et des extrémismes, autour de son équipe ; l’homme fort est loué pour son action déterminée et résolue contre la violence politique ;

    9/ Après une période estivale apaisée, François Hollande annonce qu’il ne se représentera pas ; l’homme fort est placé sur orbite présidentielle, alors que le candidat péniblement désigné par le Front stagne à 15 % dans les sondages. Un nouveau lapin blanc est sorti du chapeau…

    La mise en œuvre d’un scénario de ce type nécessite l’engagement de moyens importants, l’appui de structures sécuritaires de l’ « Etat profond », voire l’appui de services étrangers (5). C’est donc une solution qui comporte une part de risque non négligeable.

    La quinzaine de la haine

    Les cercles de l’oligarchie opteront donc peut-être plus facilement pour un attentisme actif et pour une entrée en action au soir du premier tour de la présidentielle en cas de qualification de Marine Le Pen. La quinzaine de la haine qui a suivi la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de l’élection présidentielle, le 21 avril 2002, donne une bien faible idée de la riposte que serait en mesure de déclencher le système s’il était réellement en danger.

    On aurait évidemment droit à la mobilisation de l’ensemble de la classe politique (« Union nationale contre l’extrémisme »), mais également à celle des milieux économiques (« La victoire de Marine Le Pen, c’est la syncope économique garantie »), des syndicats (« Menaces de régression sociale ») et de l’Education nationale (professeurs et lycéens enrégimentés). L’eurocratie ne manquerait pas de faire part de sa grande préoccupation et la finance internationale orchestrerait une baisse progressive et spectaculaire de la Bourse de Paris. Les bandes ethniques des banlieues des principales métropoles françaises entreraient probablement dans la danse pour faire monter la pression, tout comme les milices antifas se chargeraient d’empêcher, dans les grandes villes, la campagne de se dérouler normalement (harcèlement des meetings du FN, attaque des militants, etc.). Quant aux médias, ils seraient chargés de donner aux événements leur intensité dramatique et de présenter la France comme un pays au bord du gouffre : l’Allemagne à la veille du 30 janvier 1933, en quelque sorte.

    Tout serait fait pour empêcher le processus démocratique de se dérouler normalement, pour faire peur à la population et lui faire prendre conscience des conséquences apocalyptiques d’un mauvais vote. Si, malgré quinze jours de tir de barrage ininterrompu, il se trouvait encore une majorité d’électeurs pour donner la victoire à Marine Le Pen, la contre-attaque de l’oligarchie serait immédiate et violente car, comme l’a dit Malekh Boutih, député PS : « Même si vous gagnez, vous aurez un problème de légitimité à notre égard, on ne se laissera pas faire » (6). La présidente du FN, élue par les Français, n’aurait pas le temps de savourer sa victoire. La dizaine de jours séparant l’élection de la prise de fonctions se déroulerait dans une ambiance quasi insurrectionnelle : effondrement de la Bourse, menaces de l’eurocratie, blocage de l’appareil d’Etat, émeutes dans les banlieues, grèves de la SNCF et du métro, constitution des exécutifs régionaux en contre-pouvoir avec la complicité des préfets, etc.

    Dans de telles conditions, si Marine Le Pen parvenait à entrer en fonction, serait-elle en mesure d’obtenir une majorité aux élections législatives lui permettant d’appliquer son programme ? On peut légitimement en douter.

    L’histoire est ouverte et pleine d’imprévus

    Faut-il, pour autant, en conclure que l’oligarchie est définitivement toute-puissante et que rien n’est possible ? Non, car, tout d’abord, comme n’a cessé de le rappeler Dominique Venner, l’histoire est ouverte et pleine d’imprévus (7). Et il n’est pas possible d’exclure dans les prochains mois une aggravation brutale de la crise qui fasse basculer la majorité de la population dans la révolte contre le système. Ensuite, parce que le but de cet article est de se livrer à un salutaire exercice d’anticipation (8) : oui, en cas de victoire au soir du 25 mai 2014, Marine Le Pen et le Front national entreront dans une zone de mort ; mais, oui, également, ils peuvent en sortir victorieux, et avec eux le peuple français. Il faut anticiper le pire (9) pour pouvoir se préparer et être en mesure de riposter.

    Préparer la riposte populaire

    Les événements de ces derniers mois ont offert quelques exemples intéressants à analyser et qui peuvent servir de sources d’inspiration. Ainsi, avec La Manif pour tous et Le Printemps français, le système a vu se dresser contre lui des réseaux (principalement associatifs et catholiques), extérieurs aux partis politiques, qui, au fil des mois et grâce, à la fois, à un travail de proximité et à une utilisation intensive d’Internet et de ses outils (sites de réinformation, blogs, Twitter, Facebook, …), ont réussi à mobiliser dans la rue des centaines de milliers de personnes et à mettre en œuvre des modes d’intervention originaux (Veilleurs, Homen, Veilleurs debout, …). Le plus efficace a probablement été celui du harcèlement démocratique, qui a consisté à perturber les déplacements des ministres et du président de la République, notamment par des actions coups de poing dans les gares, mais également à procéder à des réveils matinaux d’élus à leurs domiciles ou encore à se signaler symboliquement devant leurs résidences secondaires. Bref, ce harcèlement consistait à aller chercher les responsables ailleurs que là où ils se sentent protégés (ministères, Assemblée nationale ou Sénat, mairies, etc.) et à faire la publicité de ces actions par l’intermédiaire des différents réseaux sociaux.

    La mobilisation autour des commerçants, qui face à des agressions ont réagi en se défendant les armes à la main, est également intéressante à constater. Parfaitement virtuelle, contestée par certains commentateurs, elle n’a pourtant pas pu être tue et a amené certains politiques à réagir et à afficher des positions fermes sur la question de l’autodéfense.

    Enfin, le succès de la manifestation « Jour de colère » a prouvé qu’une agitation virtuelle par le biais d’Internet et des réseaux sociaux pouvait déboucher sur une mobilisation réelle et significative, sans l’appui d’aucun parti politique ou d’aucune association fortement structurée sur le plan national.

    Ne pas sous-estimer la capacité de mobilisation du pays réel

    Ainsi, il apparaît que le pays réel, qu’on pouvait croire anesthésié, dispose encore d’une forte capacité de mobilisation, et qu’un véritable réseau d’alerte et de vigilance s’est mis en place de façon souple et informelle.

    Alors, sur cette base, comment dissuader l’oligarchie d’entamer une épreuve de force pour empêcher le déroulement normal du processus démocratique ?

    Pour dissuader un adversaire, il faut, à la fois, lui faire comprendre que ses projets sont connus et lui prouver que l’on a les moyens de toucher ses points faibles.

    Face au système, il faut donc réinformer, notamment en divulguant et en dénonçant ses méthodes et ses objectifs. C’est ainsi que, grâce à la réactivité du réseau de réinformation, la tentative d’orchestration de la mort dans une bagarre du jeune Méric, militant d’extrême gauche, a été un échec retentissant.

    Mais il faut également analyser ses points faibles.

    L’oligarchie a mis en place un système de pouvoir qui ne dispose pas d’organes apparents mais qui contrôle, par l’intermédiaire de réseaux, des structures existantes, qu’elles soient étatiques, économiques ou associatives.

    Compositeurs, chefs d’orchestre et instrumentistes du grand opéra politiquement correct

    En s’appuyant sur une parabole musicale, on peut définir trois niveaux dans ces réseaux :

     ⁃       celui des compositeurs : ceux qui écrivent la musique ou participent à son écriture et qui évoluent au sein des réseaux les plus fermés, au niveau international (commission Trilatérale, Bilderberg, Forum de Davos, etc.) ou national (club du Siècle, etc.) ;

    ⁃        celui des chefs d’orchestre : ceux qui font en sorte que la musique écrite par les compositeurs soit jouée partout et qui appartiennent donc à la caste politico-médiatique ou au milieu économico-financier ;

    ⁃        celui des instrumentistes (réseaux maçonniques, politiques, associatifs, etc.) : ceux qui, avec leur instrument, dans leur secteur d’activité, jouent la partition qu’on attend d’eux (journalistes, magistrats, hauts fonctionnaires, responsables syndicaux, chefs d’entreprise, élus, etc.).

    Dans un tel système, il est illusoire de vouloir influencer les « compositeurs ». Ils appartiennent à ce que Jean-Pierre Chevènement nomme les « élites mondialisées » et que Jacques Attali appelle avec gourmandise les « hypernomades » (10), et n’ont plus véritablement d’attaches nationales. Par ailleurs, il est vide de sens de vouloir agir sur les « instrumentistes », qui sont à la fois trop nombreux, trop anonymes et aisément remplaçables en cas de défaillance. Ce sont donc bien les « chefs d’orchestre » qu’il convient de cibler et de dissuader.

    Cibler et dissuader les chefs d’orchestre de « l’empire du bien »

    Ces quelques centaines d’individus sont identifiés et localisés, et il est possible, sans difficulté majeure, de connaître et de faire connaître leurs activités et les lieux qu’ils fréquentent. A ces zélés représentants de l’empire du Bien, qui adorent dresser des listes de proscription, des listes de « méchants », de « réacs » ou de « fachos », il convient de faire savoir qu’ils peuvent être amenés à croiser des citoyens qui leur exprimeront courtoisement mais fermement leur mécontentement vis-à-vis de leurs agissements de serviteurs du système.

    Ainsi, si l’oligarchie prenait la décision de fausser le jeu normal de la démocratie, ces rouages du système seraient avertis qu’ils deviendraient, de fait, les premières cibles de la riposte populaire.

    Des individus qui savent qu’ils ne peuvent plus agir en toute impunité, à l’abri de leur statut, peuvent ainsi être amenés à réfléchir avant de s’engager en faveur de stratégies risquées. Risquer de croiser des quidams mécontents est une chose, mais recevoir la visite de citoyens rendus nerveux par le terrorisme de l’oligarchie en est une autre. Qui sème le vent…

     François Chardon, 15/04/2014

    Notes

    1)       Sur l’eurocratie, cette citation éclairante de l’essayiste Pierre-André Taguieff :« L’Europe est un empire gouverné par des super-oligarques, caste d’imposteurs suprêmes célébrant le culte de la démocratie après en avoir confisqué le nom et interdit la pratique » (« Les ravages de la mondialisation heureuse », in Peut-on encore débattre en France ? Plon – Le Figaro, 2001).

    2)       Au nombre desquels, bien sûr, des arrivistes, des carriéristes, des cyniques… C’est le lot de toute organisation qui connaît un développement rapide.

    3) Secrétaire général à la police du régime de Vichy du 18 avril 1942 au 31 décembre 1943 ; impliqué, à ce titre, dans l’organisation de la rafle du Vél’ d’Hiv’. Condamné à la Libération à 5 ans de dégradation nationale, il poursuit une belle carrière dans la banque. Dans les années 1960, il devient un des soutiens financiers de François Mitterrand et reste un de ses proches jusqu’au milieu des années 1980.

    4)       Industriel et ami politique de François Mitterrand, il joue un rôle clef dans le financement de ses campagnes présidentielles de 1974 et 1981. Il occupe, à partir de l’élection de celui-ci, un poste de conseiller à l’Elysée, en charge des affaires sensibles.

    5) L’infiltration, probablement au profit de la DCRI, du Groupe de Tarnac par un policier anglais de la National Public Order Intelligence Unit (NPIO), est désormais de notoriété publique (cf. l’article de Laurent Borredon dans le Monde du 12 mars 2014). On notera que les agents du NPIO, infiltrés sous couverture, sont autorisés à commettre des délits et à pratiquer la provocation.

    6)       Emission Mots croisés du 7 octobre 2013, sur France 2, présentée par Yves Calvi.

    7)       « Dans l’interprétation conventionnelle de l’Histoire, on décrit la succession des événements comme nécessaire ou évidente. Mais c’est faux. Il n’y a jamais rien de nécessaire ni d’évident. Tout est toujours suspendu à l’imprévu », Dominique Venner, entretien avec Louis Montarnal publié dans L’Action française 2000, n° 2827, du 3 au 16 novembre 2011.

    8)       Scénarios paranoïaques ? Ceux qui le pensent sont invités à s’intéresser à la période des « années de plomb » chez notre voisin italien, et à découvrir les méandres de l’affaire de l’assassinat d’Aldo Moro, et le rôle du réseau Gladio ou de la loge P2… Cf. Philippe Foro, Une longue saison de douleur et de mort / L’affaire Aldo Moro (Vendémiaire, 2011) ; Gabriele Adinolfi, Nos belles années de plomb (L’Æncre, 2008).

    9)       « La prophétie de malheur est faite pour éviter qu’elle ne se réalise », Hans Jonas (Le Principe de responsabilité, 1979). Sur ce sujet, cf. Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé (Seuil, 2002).

    http://www.polemia.com/front-national-vers-les-grandes-turbulences/

    Voir aussi

    Les échéances électorales de 2014 : une épreuve à haut risque pour un système politique à bout de souffle

  • La famille, les retraites et le logement dans le viseur des «prestations» à raboter

    Certaines mesures du pacte de Manuel Valls devraient à nouveau mettre les classes moyennes à contribution.

    Au chapitre plan de rigueur, il y a les collectivités, l'État et ses agences, l'Assurance-maladie et… «le reste». Soit 11 milliards à trouver pour aboutir à l'objectif de 50 milliards d'euros d'économies d'ici à 2017. «Le reste viendra d'une plus grande justice, d'une mise en cohérence et d'une meilleure lisibilité de notre système de prestations», a ainsi déclaré Manuel Vallsmardi.

    Entrent dans ce «pot-pourri» plusieurs milliards de coupes décidées lors des réformes sociales de 2013. À savoir 1,3 milliard au chapitre de la réforme des retraites et plusieurs centaines de millions à celle de la famille. Sont aussi prises en compte les économies de gestion qui seront exigées auprès des caisses de retraite, de l'Assurance-maladie et des CAF. L'État en attend, de source gouvernementale, pas moins d'un milliard.

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  • L'idéologie du genre aboutit à la mort du sexe

    Alain de Benoist est interrogé dans Présent à propos de l'idéologie du gender. Extraits :

    "[...] Les catholiques font, en général, une critique morale de la théorie du genre, alors que j’en fais une critique intellectuelle. J’examine la valeur de vérité de cette théorie, je constate qu’elle est nulle et je dis pourquoi. Certains théoriciens ne se cachent certes pas de vouloir « déconstruire » la norme hétérosexuelle. Eric Fassin, par exemple, dit textuellement que l’objet des études de genre est de « penser un monde où l’hétérosexuelle ne serait pas normale ». Mais ce n’est là qu’un aspect très partiel du problème. Ce que la théorie du genre soutient fondamentalement, c’est que la différence des sexes n’est pas une donnée de nature, c’est-à-dire que l’identité sexuelle n’a fondamentalement rien à voir avec le fait d’être né fille ou garçon. Il s’en déduit que le sexe biologique n’a aucune influence sur les comportements, les choix personnels, les jeux que l’on préfère, les métiers vers lesquels on se dirige, etc. L’idée qu’il existe du féminin et du masculin résulterait de l’intériorisation de « stéréotypes », dont on espère venir à bout en prônant systématiquement la « mixité des rôles ». La théorie du genre se dévoile par là pour ce qu’elle est en réalité : une théorie de l’indistinction, de l’indifférenciation qui, loin de favoriser la « liberté sexuelle », aboutit à la mort du sexe.

    Vous stigmatisez deux erreurs fondamentales dans la théorie du genre. Quelles sont-elles ?

    La première est de croire que la sexuation n’est qu’une affaire d’organes génitaux, alors qu’elle intéresse la totalité du corps (le cerveau lui-même est « sexué »), qu’elle façonne aussi les esprits et entraîne, dans tous les domaines de la vie, des comportements différents entre les sexes. La seconde est de s’imaginer que l’« identité de genre » résulte d’une « construction sociale » qui s’effectuerait à partir de rien. Or, s’il est bien évident qu’il y a une part de construction sociale dans toute identité, individuelle ou collective, cette construction sociale s’élabore toujours sur la base d’un déjà-là, en l’occurrence sur la base de la division de l’espèce humaine en deux sexes (car il n’y en a que deux !). A partir de là, la théorie du genre confond systématiquement le sexe, le genre, la préférence ou l’orientation sexuelle, et aussi le « sexe psychologique » (le fait que certains hommes sont plus virils que d’autres, certaines femmes plus féminines que d’autres), jusqu’à s’imaginer qu’il appartient aux pouvoirs publics de donner une traduction institutionnelle à n’importe quel sentiment, fantasme ou désir. [...]"

    Michel Janva