Michel Onfray a donné son avis sur le début de la crise : « pas de stratégie, c’est la stratégie libérale, laissez faire, laissez passer, pas de frontières »
Découvrez cet extrait tiré de l’émission “L’Heure des Pros 2” (CNews) du 23 mars 2020.
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Michel Onfray a donné son avis sur le début de la crise : « pas de stratégie, c’est la stratégie libérale, laissez faire, laissez passer, pas de frontières »
Découvrez cet extrait tiré de l’émission “L’Heure des Pros 2” (CNews) du 23 mars 2020.
Enfin une bonne nouvelle ! Pas pour tout le monde, certes, mais c’est déjà ça. Une nouvelle qui devrait ravir les profs qui n’arrêtent pas de se plaindre : c’est simple, depuis que j’ai l’âge de raison, je les ai toujours entendus se plaindre. Allez savoir pourquoi ! Et c’est Sibeth Ndiaye qui s’est chargée d’annoncer la bonne nouvelle en ce 25 mars. On a les annonciations qu’on mérite. Je la cite : « Nous n’entendons pas demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas de traverser la France pour aller récolter les fraises. »
Déjà (ouvrons la parenthèse), le « nous n’entendons pas ». Un petit côté « l’État, c’est nous » qui vous dit tout de suite que là, on n’est pas n’importe où, qu’on n’assiste pas au rapport moral de l’association des boulistes de Caboulasse-de-Mildiou. Fermons la parenthèse. Eh puis, tiens, ouvrons une deuxième parenthèse : paraît que les profs télétravaillent ? On ne lui a pas dit, à Sibeth ? Jean-Michel, fais quelque chose ! Fermeture de la deuxième parenthèse.
Les bobos des villes se sont carapatés chez les ploucs des champs. Une satire signée Isabelle Marchandier.
Ils ont eu une journée top chrono pour fuir Paris et les grandes villes avant que l’épée de Damoclès du confinement ne les oblige à rester confinés chez eux. On les a vu prendre d’assaut les gares, les aéroports, les loueurs de voitures et faire la queue aux stations-services. Une sorte d’exode qui n’était pas sans rappeler celui de Juin 40.
La grande évasion
Les bobos des villes se sont carapatés chez les ploucs des champs. Ils ont trouvé refuge chez ceux dont ils méprisaient le mode de vie anti-écolo. Mais quelle ne fut pas leur galère pour quitter la capitale. Voyons concrètement ce qui s’est passé pour l’un d’entre eux. Prenons l’archétype de ce col blanc, écolo dans l’âme, filant à toute allure chaque matin sur sa trottinette électrique pour se rendre à la station F, le Q.G de la Tech made in France et des élites mondialisées. Mais voilà, ne connaissant pas les frontières, le virus made in China s’est exporté en Europe. Faisant fi des classes sociales et des tranches d’âges, il touche tout le monde. Devant l’ampleur de la crise sanitaire et l’impréparation des pouvoirs publics à la gérer, le citoyen de la start-up nation applique les injonctions du management agile : il s’adapte… et se barre.
L’excellent Gérard Maudrux, urologue qui s’était fait connaître pour son franc-parler lorsqu’il présidait la caisse de retraite des médecins de France, vient de publier un article (circonstancié, mais au vitriol) contre le gouvernement sur la désastreuse gestion du fameux dossier de la chloroquine:
Les choses bougeaient enfin, grâce à l’opinion publique, mais le gouvernement agit toujours pour que les Français ne disposent pas du Plaquenil. Nous sommes dirigés par des irresponsables, voire des criminels.
Le gouvernement rassure les Français : « Oui nous nous intéressons au Plaquenil, oui c’est en cours, et il fait partie de nos protocoles expérimentaux avec d’autres médicaments ». Il oublie au passage de dire qu’il avait refusé au départ de le faire, et qu’il ne l’a fait que sous la pression de l’opinion publique : blogs, journaux, et surtout du Pr Raoult qui leur a dit « vos protocoles scientifiques, je m’assieds dessus, je prends mes responsabilités, avec votre accord ou non, je traite mes patients avec. » Tous les médecins de France veulent aussi prendre leurs responsabilités.
Comme toujours au cœur des catastrophes, et celle que nous vivons mérite ce qualificatif, les pouvoirs publics révèlent leur (in)capacité à faire face à la crise. Le confinement auquel nous sommes contraints, sans doute à raison mais bien tardivement, démontren s’il en était besoinn que nous ne sommes pas gouvernés mais tout au plus administrés.
Chacun connaît l’état des prisons françaises, dont on a parlé ici. Suroccupées, gangrenées par l’islamisme des cités, foyers de violence extrême, elles présentent un risque majeur en cas de contamination. Les quelques mesures prises jusque-là relèvent du bon sens, comme la suppression des parloirs, mais sont gravement insuffisantes puisque les Français ont découvert que les surveillants étaient dépourvus de masques, à l’instar des policiers et gendarmes.
Mais on apprend par la presse que le ministre de la Justice entend libérer par anticipation plus de 5.000 détenus pour désengorger les prisons. Un tel sommet d’irresponsabilité laisse pantois.
Polémologue sociologue des médias, spécialiste de la guerre de l’information, François-Bernard Huyghe (www huyghe.fr) analyse les stratégies d’influence. Derniers travaux le glissement d’une société d’autorité vers un système où il faut d’abord séduire mais aussi formater pour convaincre.
Comment sommes-nous passés des sociétés dominées par la figure de l'autorité à ce que vous appelez des « démocraties d'influence » ?
François-Bernard Huyghe : L'autorité permet d'obtenir l'obéissance sans recourir à la carotte ou au bâton. C'est un concept hérité des Romains. Le Sénat avait l'« auctoritas », qu'il tenait des origines de Rome. Cela suppose respect et soumission de l'inférieur. Il en va différemment de l'influence. Personne ne vous dira « Je suis sous l'influence de. », ou alors pour s'en plaindre et aller consulter son psy. L'influence vise à changer la façon dont autrui perçoit et juge. Elle fonctionne de façon informelle, souvent invisible et ne peut agir que lorsqu'elle est intériorisée. Elle déplace le centre de gravité du pouvoir. Influencer, c'est peser sur la décision publique ou sur l'opinion d'autrui. Bref, changer le monde en changeant les esprits. Des groupes et des institutions pratiquent l'influence publique, systématiquement et professionnellement. Hier, c'était des prédicateurs ou des commissaires du peuple. Aujourd'hui, des psychologues, des consultants, des spin doctors et des communicants.
Bernard Plouvier
Les pandémies ont souvent donné lieu à des rumeurs. Lors de la Grande Peste du XIVe siècle, on a accusé les lépreux (alors très nombreux en Europe, par importation d’Afrique et du Proche-Orient), les sorciers & sorcières et, parfois, des Juifs d’empoisonner l’eau et les aliments. On a brûlé, pendu, passé par le fer. De nos jours, on se contente du lynchage médiatique.
En 1918, la pandémie était appelée « Grippe espagnole » et cette soi-disant origine ibérique était une Fake New. Mais, lors des tractations de Paris pour établir le soi-disant Traité de Paix, on inventa un autre bobard : « La grippe de 1918 est bien partie de l’Est, ayant eu son premier foyer en Allemagne, où l’on s’était efforcé de tenir la chose secrète » (in Le Concours médical du 20 avril 1919)… le vaincu, tenu pour unique responsable du déclenchement de la guerre, devait l’être aussi de la propagation de l’épidémie meurtrière !
C’est une histoire de fou. Une histoire française. Voici un éminent spécialiste, Didier Raoult, expert mondial en maladies infectieuses et tropicales, obligé de se battre pour se faire entendre des autorités de son pays. En revanche, les travaux de ce grand chercheur, qui exerce à Marseille, ont déjà réussi à convaincre Donald Trump de l’efficacité de la chloroquine (antipaludéen) dans le traitement du coronavirus Covid-19. “Nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible quasi-immédiatement“, a déclaré le président américain vendredi. Pour sa part, le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a assuré dimanche vouloir le tester davantage.
Pourquoi le ponte Didier Raoult a-t-il eu tant de mal à faire accepter l’idée d’un test à grande échelle de l’hydroxychloroquine contre le coronavirus? Non seulement le spécialiste s’est jusque-là heurté à un scepticisme systématique, mais il ressort aussi qu’il a longtemps été en conflit avec Yves Lévy, époux d’Agnès Buzyn.
«Il ne faut plus tarder mais agir», martèle-t-il. Ce lundi 23 mars, une très longue file d’attente s’est formée devant l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée de Marseille (IHU). Les patients potentiels, dont certains sont décrits comme fébriles, masqués et gantés, peuvent y être testés et bénéficier du traitement par hydroxychloroquine associée à un antibiotique.
Pourquoi cette molécule a-t-elle eu tant de mal à émerger et à être reconnue comme piste très prometteuse contre le coronavirus?
Les réseaux sociaux, puis certains médias, se sont mis à creuser la question. Résultat: il semble bien que cet antipaludéen (également utilisé contre la maladie du lupus) bon marché, utilisé depuis des décennies, et facile à produire ait été victime d’un tir de barrage à la fois médiatique et politique, et peut-être même d’inimitiés.
Premier jour de confinement, deuxième de télétravail, puisque l’Éducation nationale a enfin décidé qu’il fallait arrêter de se réunir… Jeudi encore (même pas une semaine), le Président allait au théâtre et, dimanche, allait voter… Les premiers mails d’élèves arrivent, les plus connectés, les plus sérieux. On travaille. La poésie engagée. Le Printemps des poètes, qui a lieu, comme tous les ans, à cette période, a pour thème « le courage ». Tiens, un signe… Sous le patronage de Corneille : « Espère en ton courage, espère en ma promesse. »
On a aussi le temps de lire. Pascal, bien sûr : « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose… » Finalement, les catholiques en carême devraient y voir un autre signe, dans cette retraite.