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France et politique française - Page 1838

  • Une révolution pour l'Ordre

    6a00d8341c715453ef0240a47c0a6c200c-320wi.jpgCe 24 août à Paris et ailleurs, on annonçait encore un 41e samedi de mobilisation sous l'étendard des Gilets Jaunes. Ceci tend à prouver qu'il existe encore une braise révolutionnaire populiste sous les cendres de la relative défaite et, surtout, de la récupération d'un mouvement informel de protestation par d'authentiques marxistes, cégétistes et autres gauchistes.

    Le 26 août, les militants d'extrême gauche se disant altermondialistes pouvaient afficher, quant à eux, leur bilan jugé positif[1] du contre-sommet organisé depuis plusieurs jours à Hendaye. Les violences, récurrentes depuis 20 ans dans ce genre de circonstances, ont été contenues. À peine si le 24 août, à Bayonne, une manifestation non déclarée d’opposants au G7 a donné lieu à 68 interpellations[2]. Car c'est dans un Biarritz bunkérisé, au grand dam de ses habitants, que se sont rassemblés les dirigeants occidentaux. Ceci tend à confirmer que le maintien du calme dans la rue ne suffit pas à garantir l'ordre dans les esprits.

    Enfin ce même 26 août au soir le chef de l'État intervenait au journal de 20 heures sur "France 2". Rendant compte, face à une Anne-Sophie Lapix aux dents toujours plus éclatantes, de la coûteuse réunion des trois jours précédents, il s'exprima plus longuement sur ses nouveaux choix quant à l'évolution des régimes monopolistes de retraite par répartition, que sur les importantes décisions prises en commun avec le président des États-Unis, jusqu'ici considéré comme très méchant.

    Cette dernière virevolte désavoue les conclusions du travail de l'incapable Delevoye. Elle laisse légèrement rêveur et tend à souligner combien les structures de décision de la technocratie ne se préoccupent toujours pas des principes affichés au fronton des édifices républicains.

    Dans le débat ce nième projet de réforme d'un système économiquement condamné, on ne se préoccupe guère du libre choix des individus. Où trouve-t-on, en effet, la trace du droit de propriété, sans même parler de mots devenus tabou, tel celui de l'épargne personnelle et familiale dont les systèmes de pensions collectives, depuis les lois de Bismarck en 1889 jusqu'à la charte de travail de Darlan en 1941, en passant par le Social security act de Roosevelt en 1935, n'ont jamais représenté pourtant que des substituts ?

    Quand le désordre et l'arbitraire règnent dans la pensée des gouvernants, la conception d'une force de conservation de la société, face aux lubies de la gauche et de l'étatisme, prend des allures de contestation révolutionnaire.

    Oser se dire conservateur dans la France d'aujourd'hui relève ainsi de la témérité et ne semble pouvoir s'exprimer que par l'insolence.

    Or, cette démarche se retrouve à l'origine de toutes les droites.

    On se trompe trop souvent à l'apparition du concept conservateur.

    On l'identifie, aujourd'hui, surtout à la présidence de Ronald Reagan à Washington (1981-1989) et au gouvernement de Margaret Thatcher (1979-1990) à Londres qui, l'un comme l'autre, redressèrent considérablement la puissance de leur pays. À noter que leur rétablissement de l'influence américaine et britannique s'est appuyé, dans les deux cas, sur une très forte affirmation des libertés économiques.

    L'idée n'est apparue en fait, aux États-Unis, que dans les années 1950 avec National Review, par un refus de toutes les complaisances à l'égard du communisme.

    En Grande Bretagne, elle remonte à des temps plus anciens. Dans les années 1830 pour s'opposer à l'héritage whig, jugé complice des idées révolutionnaires, la Jeune Angleterre de Disraëli et de George Smythe entreprit de structurer ce qu'ils appelleront la cause des conservateurs. Elle unit autour des anciens tories, tous ceux qui, depuis les écrits de Burke dénonçaient la subversion venue de France. Un mouvement comparable s'est dessiné en Allemagne dans les années 1920 sous le nom de Konservative Revolution, etc.

    Mais le mot conservateur lui-même est né précisément en France. Il peut être daté de la création de la revue Le Conservateur, éditée à l'initiative de l'éditeur Le Normant sous le patronage de Chateaubriand en 1818. La préoccupation de ces hommes de droite se portait sur la réapparition subreptice, sous des étiquettes édulcorées, des idées dont 3 ans plus tôt le pays s'était cru débarrassé.

    À l'époque on gardait présent à l'esprit l'horreur de ce qu'avait représenté le jacobinisme.

    Une intéressante figure de révolutionnaire du Midi nous est proposée, par exemple, avec la personnalité emblématique sinon attachante de Jourdan-Coupe-Tête, chef des jacobins d'Avignon. Ses troupes avaient exercé, avant la lettre, la Terreur dans le comtat Venaissin rattaché à la France. Ces gens avaient ravagé cet aimable territoire pontifical transformé en département du Vaucluse. Ce personnage se trouvait à la tête des quelque 500 Marseillais montés à Parsi à l'été 1792, et qui, reprenant le fameux chant de l'Armée du Rhin, valut son nom à l'hymne officiel du régime républicain.

    Voici comment le décrit Michelet lui-même :

    "Pour conduire ces bandes mal disciplinées, mêlées de portefaix, de paysans, de déserteurs français, il fallait un homme du peuple. Ils choisirent un certain Mathieu Jouve, qui se faisait appeler Jourdan. C'était un Français, né dans un des plus rudes pays de France, pays de glace et de feu, terre volcanique, éternellement rasée par la bise, les hauteurs quasi désertes qui entourent Le Puy-en-Velay. Il était d'abord muletier, puis soldat, puis cabaretier à Paris. Transplanté à Avignon, il y vendait de la garance. Bavard et vantard, il faisait croire au petit peuple que c'était lui qui avait coupé la tête au gouverneur de la Bastille, puis encore coupé la tête aux Gardes du corps du 6 octobre. À force de le lui entendre dire, on l'appelait Jourdan Coupe Tête. La sienne était fort burlesque, par un mélange singulier de bonhomie et de férocité. Entre autres singularités, cet homme, très cruel dès qu'il avait vu le sang, n'en avait pas moins les larmes faciles ; il s'attendrissait sans peine, parfois pleurait comme un enfant."

    C'est pour empêcher le règne de ce genre de sauvages que se sont formées, depuis 200 ans, toutes les droites.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] Lire, par exemple, le compte rendu signé de Chloé Rébillard sur le site Reporter "G7, le contre-sommet réussi malgré la pression policière".
    [2] Chiffrage de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.

    https://www.insolent.fr/

  • Racisme anti-blanc : 24 heures sur Twitter où la haine contre les “babtous” s’exprime en toute impunité

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    Les réseaux sociaux seraient un déversoir de la cyber-haine. Le gouvernement veut même la combattre en mettant fin à l’anonymat. Mais au moment d’évoquer cette haine insupportable qui s’exprime sur internet, les politiques ou les journalistes prennent très rarement l’exemple du racisme anti-blancs, dont certains nient même l’existence. Nous avons donc voulu constater par nous-même cette haine du blanc sur le réseau social, désigné par les sobriquets de gwers ou babtous.

    Du mardi 15 heures, au mercredi à la même heure, nous avons filtré les messages à caractère raciste envers les Blancs, sans pour autant les sélectionner tous. Certains comptes étant des trolls ou d’autres utilisant ces termes sans véritable hostilité ou mépris. Nous passons outre le racisme bienveillant, contre les ien-cli par exemple. Verlan de client, ce terme désigne les blancs se fournissant en drogue auprès de dealers non-blancs.

    Nous lançons le compte à rebours ; quelques messages de la matinée et des jours précédents sont retweetés :

    Lire la suite

  • BFMTV chute de 20% après son éviction des Freebox

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    La chaîne d’information a subi une baisse de 20 % de son audience au lendemain de la coupure du signal.

    Simple trou d’air ou véritable signal d’alarme? Mardi BFMTV a enregistré une chute de son audience de 20 %, passée de 2,4 à 1,9 million, selon Médiamétrie. Les performances de cette journée étaient attendues par tous les acteurs de l’audiovisuel et des télécoms. Et pour cause. Elle était marquée par l’arrêt de la diffusion des chaînes du groupe Altice (BFMTV, RMC Story et RMC Découverte) sur les box du groupe Free.

    https://www.fdesouche.com/1253085-bfmtv-chute-apres-son-eviction-des-freebox

  • On la sent super bien, la reconquête des territoires perdus de la République.

    L’image contient peut-être : ciel, nuage, arbre, gratte-ciel et plein air
    Les habitants d’une cité d’Avion dans le Nord vont être tous intégralement relogés ailleurs en raison de l’insécurité que les racailles font régner en ces lieux (comme en de très nombreux autres).
     Tandis que le Ministre de la Ville manifeste par des propos ineptes son soutien au délit de blasphème et à l’islam politique que celui-ci recouvre, on en est donc à un point où ce sont les honnêtes gens qui, dans les villes sinistrées et gangrenées, doivent déguerpir pour littéralement laisser la place aux délinquants.
    On aurait pu imaginer des solutions judiciaires d’urgence, après tout, lorsqu’il s’est agi de réprimer le peuple français en révolte, l’exécutif n’a pas manqué d’imagination. 
    On aurait pu imaginer des actions fortes, de la véritable autorité (plutôt que des LBD dans les yeux de manifestants). 
    On aurait tout simplement pu imaginer que ce serait les racailles qui seraient virées des lieux, on aurait pu imaginer que la justice agisse fermement comme elle a si bien su faire lorsqu’il s’est agi d’opposants politiques, afin que la vie citoyenne normale reprenne ses droits. 
    On aurait pu imaginer une sévérité envers les délinquants au moins égale à celle qui s’abat pour des motifs juridiquement farfelus sur les militants identitaires.
    Mais non.
    Il faut dire qu’avec Yassine Belattar comme conseiller présidentiel des villes, on ne voudrait pas prendre le risque d’offenser qui que ce soit.
     Possible donc qu’en plus d’interdire l’islamophobie, on propose la pénalisation de la délinquançophobie.

  • Les auteurs du livre "Ordre nouveau raconté par ses militants" entament un tour de France pour présenter le livre

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    Conférence à Clermont-Ferrand le jeudi 5 septembre à l'occasion de la sortie du livre "Ordre nouveau raconté par ses militants"

    Les deux auteurs du livre (Jacques MAYADOUX et André CHANCLU)  seront présents. 

    Présentation du livre, dédicaces. 

    Suivront :

    Lyon, vendredi 6 septembre

    Toulouse, dimanche 8 septembre

    Rouen, jeudi 12 septembre

    Lille, vendredi 13 septembre

    Paris, La Nouvelle Librairie, mardi 17 septembrePour avoir l'adresse du lieu de la conférence envoyez un mail à l'adresse mail présente sur le flyer. ordre.nouveau.livre@gmail.com

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    Acheter le livre en ligne cliquez ici

    Bulletin de commande

  • Emmanuel Macron : l’enfant du miracle… pour les plus riches

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    Le mandat présidentiel en cours dans notre pays est une mystification, une tromperie sur la marchandise électorale vendue en 2017. La publicité annonçait le dépassement de l’affrontement idéologique stérile entre la gauche et la droite au profit d’un rassemblement des compétences et des bonnes volontés pour redresser le pays et l’adapter au monde actuel, à la modernité économique et politique. Pour conduire la France vers ce « nouveau monde », le guide était jeune et brillant. On laissait dans l’ombre son ascension dans les coulisses du Parti socialiste pour ne voir que le « Mozart de la finance » jonglant avec les milliards des fusions d’entreprises chez Rothschild et le ministre de l’Économie tentant de réformer le pays de manière dynamique à l’ombre du Président Hollande : quasiment l’enfant du miracle, ou la fleur poussée sur un tas de fumier. L’engouement des médias était perceptible.

    Sous cette apparence qui a attiré nombre de Français, et trompe notamment une bonne partie de l’électorat sociologiquement « de droite », se cache une réalité tout autre. Macron, s’il est technocrate par sa formation, n’est pas un technicien. C’est un idéologue, et c’est son idéologie qui emporte l’adhésion du microcosme médiatique plus que ses qualités intellectuelles.

    Derrière le mot « progressisme », c’est la pensée de la caste mondialiste qui s’affirme, celle qui réconcilie Alain Minc et Daniel Cohn-Bendit, le rossignol du mondialisme et la pastèque, rouge en 1968, verte écolo aujourd’hui, réconciliés dans l’idée que le capitalisme était décidément plus destructeur que la révolution politique qui, souvent, produit en réaction des régimes conservateurs. Le marché mondial sans frontières pour les marchandises et pour les gens qui ne sont, dans le fond, que des marchandises sur le marché du travail permet le développement et la prospérité pour le premier, la fin des familles, des nations et de toutes les barrières morales traditionnelles qui freinent les désirs pour le second.

    Évidemment, cette vision mirifique n’est juste que pour une petite minorité, celle dont Emmanuel Macron porte l’idéologie et qui lui vaut le succès que l’on sait dans le microcosme médiatique parisien. Ce n’est pas par hasard que le sujet de l’inégalité annoncé comme essentiel pour le G7 de Biarritz est passé à la trappe dans les conclusions.

    L’un des symptômes de l’idéologie macronienne est le mélange de fascination et de détestation pour l’Amérique que l’on perçoit dans les relations ambivalentes de Macron avec Trump.

    Pour Macron, l’Amérique est l’altérité porteuse, celle de la Californie à San Francisco ou Los Angeles, celle de New York, la ville de Trump et de son éclatante réussite, mais où il n’est pas élu, parce que c’est l’autre Amérique, populiste et conservatrice, qui en a fait un président. Une France, comme un État dans les États-Unis d’Europe, et une économie en mouvement perpétuel, dans laquelle s’inscrit une culture de la diversité, favorisée par l’immigration, tels sont les fantasmes idéologiques du Président français.

    Un couple transgressif et branché qui aime le luxe mais est obligé de camoufler la tendance de fond sous des dehors bourgeois, entre Le Touquet et Brégançon, qui réserve son intérêt aux premiers de cordée, aux puissants, mais avec la compassion tweetée toujours prête à jaillir pour les autres, ceux dont l’altérité n’est pas vulgaire ; une fiscalité attrayante pour les très riches et une redistribution au profit des « plus pauvres », en oubliant les classes moyennes ; une haine quasi pathologique pour les conservateurs de France et d’ailleurs, qui fait passer les politiques familiale ou sécuritaire au second plan, sauf, bien sûr, quand il s’agit de réprimer les manifestations populistes qui ne viennent pas des quartiers sensibles.

    L’arrivée conjointe de la réforme des retraites et de la PMA pour les lesbiennes dévoile cependant la supercherie. La retraite par points avec un chômage important dans un pays qui perd son industrie est un piège pour les salariés.

    Il restera de l’épisode Macron, comme de l’épisode Hollande, une « avancée » sociétale qui est un recul anthropologique et qui ne concerne qu’une infime minorité : après le mariage, la PMA pour tous…

  • Soutien au Maire de Langouët, dans la perspective d'un changement radical de politique, que permettra la révolution royale...

    A noter : après la rédaction de cette note, on apprenait que le Tribunal administratif de Rennes annulait l'arrêté municipal, mais que le Maire - fermement soutenu par la quasi totalité de ses administrés - faisait appel : on reste donc en plein dans "l'affaire"...

    Une centaine de personnes se sont rassemblées, le samedi 17 août, à Rennes devant la préfecture de Bretagne pour soutenir le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), Daniel Cueff, convoqué jeudi devant la justice. Son tort ? Le 18 mai, il avait pris un arrêté interdisant l'utilisation de produits phytopharmaceutiques « à une distance inférieure à 150 m de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d'habitation ou professionnel ».

    « Madame la préfète, laissez nos maires nous protéger », « Pesticides, riverains, agriculteurs, tous victimes », « Stop pesticides, nous voulons des coquelicots », pouvait-on lire sur des banderoles. Les participants répondaient à l'appel du collectif Nous voulons des coquelicots de Langouët, village de 602 habitants situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Rennes.

    lafautearousseau, comme la très grande majorité des Français, a tout de suite trouvé naturelle et saine la décision du Maire de Langouët.
    Cependant, il est bien certain que la vraie réponse au problème doit être à la fois plus globale qu'un simple arrêté municipal - fût-il multiplié par cent, par mille... - qu'elle doit partir de cette metanoïa que réclamait déjà Pierre Boutang, et qui implique donc une nouvelle politique forcément volontariste, s'inscrivant dans la durée.
    Dès le début de "l'affaire", j'avais demandé son avis à Jean-Philippe Chauvin, sur fb; il m'a répondu ceci :
    "L'interdiction voulue par le maire est légitime mais se pose le problème de la grande dépendance des agriculteurs locaux aux pesticides et montre aussi l'absence d'une politique globale de transition vers un modèle plus vertueux que l'Etat n'a pas préparé à temps".
    Nous faisons nôtres ses réflexions dans son article Pour une écologie intégrale...
    Le Blogmestre
     
     

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  • L’Etat persécute ceux qui s’opposent au grand remplacement

    L’Etat persécute ceux qui s’opposent au grand remplacement

  • Serge Federbusch, à propos de Jean Messiha : « Un pur nouveau venu dans le paysage politique parisien »

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    Jean Messiha, du Rassemblement national, vient d’annoncer qu’il présentait sa candidature à la commission d’investiture de son mouvement politique pour les élections municipales à Paris en 2020. Réaction, au micro de Boulevard Voltaire, de Serge Federbusch, qui s’était entendu avec le Rassemblement national de Paris pour être le candidat d’union des droites.

    https://www.bvoltaire.fr/serge-federbusch-a-propos-de-jean-messiha-un-pur-nouveau-venu-dans-le-paysage-politique-parisien/

  • Robert Ménard lance la conquête d’un 2e mandat avec un livre

    Robert Ménard est un maire qui ne laisse pas indifférent. Fort d’un bilan positif, il se lance dans la conquête d’un deuxième mandat et a publié en mai un livre qu’il faut lire : Un maire ne devrait pas dire ça.

    Maire, un métier et des dangers

    Les premiers mots de cet article sont pour évoquer la mémoire du “Maire courage” de Signes, Jean-Mathieu Michel, tué lors de l’accomplissement de sa mission d’agent de l’État en voulant rappeler à l’ordre des contrevenants. Selon le ministère de l’intérieur, 361 maires et adjoints ont été agressés en 2018. Dans notre République, constituées de collectivités dont chacune dans son essence et son fonctionnement est le miroir du modèle national, la multiplication des signes et incidents inquiétants s’amplifie. Le maire est le premier élu à constater sur le terrain la dégradation de la vie civique dans un contexte de crise économique structurelle. Et le maire est aussi souvent le seul élu qui soit encore respecté par les citoyens. Mais souvent, il se sent seul face au désarroi de ses administrés et devant la montée des incivilités, abandonné par l’État et même la Justice. Qui se souvient par exemple de Maurice Boisard, maire PS de Cousolre (Nord), condamné en première instance en 2010 pour avoir giflé un adolescent qui l’avait insulté ? Malheureusement, il existe aussi des élus, avides de clientélisme, qui semblent s’accommoder de la situation de leurs villes du moment que leur réélection est assurée.

    Robert Ménard, un livre de campagne

    A l’approche des élections municipales, Robert Ménard, maire de Béziers, lance avec ce livre un plaidoyer pour appuyer sa candidature pour un second mandat. Il est destiné d’abord aux Biterrois mais il veut être aussi porter témoignage d’un renversement de situation qui a pris une portée symbolique en 2014 car cette élection était devenue un enjeu national. Béziers (près de 80 000 habitants), vieille cité grecque, est depuis 1945 aux mains de la gauche (dite “cassoulet”) ou d’une UMP frileuse dans un contexte de déclin économique. Havre pour les Pieds noirs après le drame algérien, mais aussi objet d’une immigration importante qui a remodelé son visage, elle a finit par devenir une ville emblématique de la France périphérique, mise à l’écart de la mondialisation, avec son cortège de disparition d’emplois, de paupérisation et d’acculturation.

    Aux élections de 2014, Robert Ménard, biterrois d’origine pied noir, ancien journaliste engagé à gauche (Reporters sans frontières) relève un défi qui attire sur lui les foudres de la presse locale (Midi libre) et nationale (Médiapart entre autres). Il est élu avec l’appui du Front national, de Debout la France et de personnalités courageuses pour succéder à Raymond Couderc (UMP), à l’héritage décrié et «classé dans la presse dans le hit parade des plus gros cumulards» (dixit R.M.). Un article de l’Obs du 18/10/2015 plante le décor tout en critiquant déjà le nouvel élu :

    « La chance de Ménard, élu avec l’appui du Front national, c’est de succéder à un maire, Raymond Couderc (UMP), à l’héritage décrié… Laissé en déshérence, vidé de ses magasins, le centre-ville a été investi par une population pauvre, Gitans et Maghrébins. A la sortie de certaines écoles élémentaires, il n’est pas rare de ne voir que des femmes voilées. Autour des allées Paul-Riquet, cœur de la cité, difficile cependant de sentir le fameux changement vanté par les supporters de Ménard. Seule la brasserie Cristal, qui vient d’être refaite, attire un peu de monde. Pour le reste, Béziers est une cité comateuse… »

    Rudement éreinté par la presse locale qui l’accuse d’avoir mis en place un laboratoire d’extrême droite, des tombereaux de vertes critiques tentent depuis 2014 de discréditer la nouvelle municipalité. Un site d’opposition Envie à Béziers (https://www.envieabeziers.info/extreme-droite/1476-reconnaitre-le-fascisme-faites-vous-meme-votre-evab-test) du 2 juin 2019 va même très loin en affirmant que Robert Ménard est le prototype d’un nouveau fascisme. Ce dernier appelle ses détracteurs de mauvaise fois les “antifascistes de carnaval“.

    On peut résumer le livre de Robert Ménard en trois points :
    – Son élection, choc salutaire, est la preuve que le système peut perdre localement

    Pour cela, le nouveau maire et son équipe ont dû faire preuve de ténacité et absorber un travail considérable. Selon Robert Ménard, outre le déchaînement de la presse à son encontre, de sourdes oppositions se sont immédiatement dressées sur le chemin du changement à Béziers :

    Une opposition interne : Alors que les bureaux ont été laissés pratiquement vides de dossiers par l’équipe précédente, vielle méthode politique, la “haute administration” municipale a manifesté de la réticence à aider les nouveaux élus. Il a donc fallu s’affirmer afin de reconstituer les dossiers pour pouvoir travailler.
    Une opposition venant d’en haut : le représentant de l’État dans le département s’est montré particulièrement pointilleux pour exercer le contrôle de légalité sur les affaites traitées par la nouvelle équipe. «Un corps préfectoral qui se bouchait le nez pour travailler avec nous » (dixit R.M). De même, le renforcement de la police municipale a suscité une guerre larvée avec le procureur de la République « au point qu’il m’est arrivé de me demander s’il était vraiment du côté de la police » (dixit R.M.).

    Le travail a été accompli grâce au sentiment que la population, qui en avait assez de ce qu’était devenue la ville, approuvait et le témoignait. « Sur le fond, nous étions les élus du petit peuple, à leurs yeux forcément ignorants et incultes » (dixit R.M. à l’adresse de ceux qui contestèrent sa capacité à prendre les rênes de la ville).

    – Redonner à une ville blessée sa dignité

    Avec les gestions laxistes précédentes, la ville a beaucoup souffert de son image. Les Biterrois les plus modestes souffrent d’une double insécurité : physique, avec la délinquance et sociale et culturelle avec la peur de l’avenir pour leurs enfants. Ils aspirent donc à une vie normale sans avoir à quitter leur ville et approuvent les politiques de fermeté. Pour cela, il a fallu auparavant mettre les choses au point avec certaines associations et même le clergé local très orienté. Des mesures sociales ont été prises, comme la mutuelle municipale, le prix des cantines scolaires, la gratuité des musées, etc. Le maire se bat avec succès pour le maintien des Galeries Lafayette et de EDF-Energies nouvelles à Béziers. Son principe « Si une bonne partie de la population de Béziers est pauvre, pas question de multiplier les aides sans contrepartie » donne le ton. Une gestion rigoureuse a été également engagée pour réduire le nombre d’années d’endettement de la ville. Enfin, Robert Ménard s’attache à insuffler à sa ville un esprit patriotique consensuel en restaurant la maison de Jean Moulin, en inaugurant le buste de Jean Jaurès et une rue du Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc qui remplacera celle du 19 mars 1962. Il reconnaît par ailleurs des erreurs de communication au sujet d’affiches maladroites.

    – Une mandature ne suffit pas….

    Le mal est trop profond pour être réparé en 5 ans. Le problème de l’emploi est trop dépendant de facteurs exogènes et son traitement demandera beaucoup de patience. Les gens de Béziers le savent. Idem pour l’insécurité, la violence endémique qui fait que des individus circulent armés de couteaux comme nous l’apprend la Dépêche.fr du 17/08/2019 (La nuit de fête entre le 14 et le 15 août se termine tragiquement. Deux frères ont reçu des coups de couteau lors de la feria, à Béziers). C’est un travail de fond au niveau national et local que les forces du changement entreprennent. « Béziers est sur le bon chemin. Mais il ne faut surtout pas baisser la garde, doucher les enthousiasmes, croire et faire croire que la partie est gagnée » (dixit R.M.). D’autant plus que la mairie de Béziers figure en bonne place dans le plan de campagne de la macronie pour les municipales de 2020. Le parti du Président veut arracher Béziers à l’emprise des “populistes” et cherche le bon candidat. Il n’hésitera pas à s’allier pour cela à des candidats appartenant à la droite et la gauche classique pour battre ou faire battre Robert Ménard par le jeu d’une triangulaire.

    Albert Tureveux

    Tribune reprise du site de Polémia