
L’aveuglement de notre classe politique et des observateurs, dans l’immense majorité, en devient absurde. Le déni est partout visible mais personne n’ose en parler. L’interdit a été décrété pour ne pas froisser les bonnes consciences ni heurter les habitués du système. Le mot d’ordre est : Silence. Comme s’il suffisait de soustraire un fait à la réalité pour qu’il n’existe pas. On se complaît dans l’adoration d’une organisation qui est arrivée au bout. Nous avons d’abord un président largement détesté par la majorité des Français, qui refuse un verdict des urnes pourtant clair et façonne une réalité qui ne siège que dans son esprit et dans laquelle il reste le maître de tout. Il n’est plus un simple président qui passe, mais s’incarne comme le pouvoir de droit divin qui ne peut que durer et imposer sa vision des choses. Lui qui voudrait qu’on retrace l’histoire de la Révolution n’a même pas conscience qu’à cette époque, il y a longtemps qu’il aurait subi le sort de Danton ou Robespierre, ses écarts et trahisons l’auraient propulsé vers une fin tragique. Il n’a plus de limites puisqu’il les a fait disparaître, avec l’assentiment d’abord d’un parlement tétanisé, stupide ou complice, et d’un Conseil Constitutionnel qui s’est transformé en chambre de validation des caprices du prince.