Alors que la France et l’Europe, à la remorque de la politique étrangère américaine, apportent leur soutien aux milices anti-Assad constituées des pires groupes armés islamistes, voici un communiqué qui mérite d’être lu :
Sadad (Agence Fides) – « Ce qui a eu lieu à Sadad constitue le plus grave et le plus important massacre de chrétiens ayant eu lieu en Syrie depuis deux ans et demi ». Tels sont les termes péremptoires dans lesquels l’Archevêque Selwanos Boutros Alnemeh, métropolite syro-orthodoxe d’Homs et Hama, illustre à Fides le bilan tragique concernant la petite ville chrétienne de Sadad, envahie par les milices islamistes voici une semaine puis reprise par l’armée syrienne. « Les civils innocents, martyrisés sans aucun motif, sont au nombre de 45 et parmi eux se trouvent plusieurs femmes et enfants, nombre desquels ont été jetés dans des fosses communes. D’autres civils ont été menacés et terrorisés. Les blessés sont au nombre de 30 alors que les personnes portées disparues sont encore au nombre de 10. Pendant une semaine, 1.500 familles ont été tenues en otage et utilisées comme boucliers humains. Parmi eux se trouvaient des enfants, des personnes âgées, des jeunes, hommes et femmes. Certains d’entre eux se sont enfuis à pieds, parcourant les 8 Km qui séparent Sadad d’Al-Hafer pour y trouver refuge. Environ 2.500 familles se sont enfuies de Sadad suite à l’irruption des groupes armés, portant avec elles seulement les vêtements qu’elles portaient. Aujourd’hui, il s’agit d’évacués qui sont dispersés entre Damas, Homs, Fayrouza, Zaydal, Maskane, et Al-Fhayle ».
L’archevêque continue, en manifestant toute son amertume : « En ville, l’énergie électrique, l’eau et le téléphone font complètement défaut. Toutes les maisons de Sadad ont été cambriolées et les propriétés saccagées. Les églises sont endommagées et profanées, privées de livres antiques et de mobilier précieux, recouvertes de graffitis hostiles au Christianisme. Les écoles, les édifices gouvernementaux et communaux ont été détruits tout comme le bureau de poste, l’hôpital et la clinique. Les enfants de Sadad se sont vus voler leur avenir. De nombreuses maisons ne pourront pas même être reconstruites ».
« Ce qui est arrivé à Sadad – affirme-t-il – constitue le plus grand massacre de chrétiens en Syrie et le deuxième dans tout le Moyen-Orient après celui perpétré dans l’église Notre-Dame du Salut en Irak en 2010 ».
L’archevêque Selwanos Boutros Alnemeh conclut : « Nous avons appelé au secours le monde mais personne ne nous a écoutés. Où est la conscience chrétienne ? Où est la conscience humaine ? Où sont mes frères ? Je pense à toutes les personnes souffrantes, qui se trouvent aujourd’hui dans le deuil et dans la gêne : j’ai la gorge nouée et mon cœur saigne pour ce qui est arrivé dans mon archidiocèse. Quel sera notre avenir ? Nous demandons à tous de prier pour nous ».
Sadad est une petite ville de 15.000 habitants, en majorité chrétiens syro-orthodoxe, située à 160 Km au nord de Damas. Elle compte 14 églises et un monastère comprenant quatre prêtres. La ville était restée jusqu’à présent en dehors du conflit. (PA) (Agence Fides 31/10/2013)
Voilà à quoi mène la politique internationale de François Hollande et d’Obama qui appuient les islamistes en Syrie.
religion - Page 214
-
La France et l’Europe muettes devant les crimes antichrétiens perpétrés en Syrie
-
LA CHARIA
Grâce à un article dans le journal Présent signé Bernard Antony, président de l’Institut du Pays Libre, nous donnons une définition de la Charia.
La proclamation à Benghazi de la Charia comme désormais source principale du droit en Libye, c’est vraiment le très beau, le superbe résultat de la politique, approuvée à droite comme à gauche, de messieurs Bernard-Henri Lévy, Sarkozy et Juppé et des bombardements protecteurs de l’OTAN !
Pour beaucoup, que n’abreuvent que les informations ou la désinformation des médias, la Charia c’est simplement le retour à la législation de la polygamie et l’on ne saurait prendre cela au tragique. Les imbéciles ignorants feront sur cela des quolibets salaces.
Or la Charia, c’est ni plus ni moins l’ensemble du code islamique intégrant et régissant la totalité des actes humains. L’islam, c’est la Charia, la Charia, c’est l’islam. C’est le socle de la théocratie totalitaire dont le modèle a été établi à Médine par Mahomet.
Cent fois le Coran rappelle qu’obéir à Dieu, c’est obéir à son prophète. La Charia, c’est la codification aux premiers siècles de l’islam de ce qui est prescrit dans le Coran et de tout ce que le prophète, selon la tradition (sunna), aurait fait et enseigné (hadiths). C’est la perfection d’une théocratie totalitaire régissant tout le monde et toutes choses dans tous les ordres de la religion, de la morale, de la politique, de la culture, en résumé de la vie individuelle et sociale sous tous leurs aspects et sous le contrôle de tous par tous.
Avec les phénomènes résultant de l’effondrement de l’empire ottoman et de la domination des puissances européennes, les peuples de plusieurs pays d’islam avaient connu plus ou moins de distanciation avec le système Charaïque. Mais nous assistons partout en islam à son retour en force.
La Charia, ce n’est pas seulement le mariage possible avec quatre épouses simultanément et l’achat d’autant de concubines que l’on peut en avoir, avec toutes les facilités d’un divorce avec les unes, prononcé en trois répétitions de la phrase de répudiation, ou d’une simple expulsion pour les autres.
La Charia, ce n’est pas seulement le statut d’infériorité et de soumission de la femme sur bien des plans. C’est encore notamment, comme le rappelle Le dictionnaire du Coran (Robert Laffont) sous l’éminente direction de Mohammed Ali Amin-Moezzi, grand universitaire de la Sorbonne, une affirmation de la stratification de l’humanité qui, idéologiquement, légitime l’esclavage.
Au haut de la hiérarchie est le mâle musulman, parmi lesquels la Charia distingue le commun (al-âmma) et l’élite (al-khâssa).
Au bas de l’échelle, il y a les hommes sans religion, les « adamiens ». Selon la Charia, ils sont « sans foi ni loi ». S’ils ne se convertissent pas, affirme la Charia, "leur sang est licite".
Au milieu sont « les gens du Livre », les juifs et les chrétiens, gens inférieurs mais que l’on peut laisser vivre selon le statut de « dhimmi », ses tolérances et ses contraintes, mais que l’on a souvent persécutés quand ils refusent la conversion.
C’est un dogme de l’islam et de sa Charia que d’affirmer que tous les non-musulmans païens ou gens du Livre iront en enfer.
La Charia est aujourd’hui le code proclamé de l’ordre totalitaire islamique dans la plupart des grands pays d’islam, chiites ou sunnites, Iran, Arabie, Pakistan, Afghanistan, Soudan, Nigéria du Nord, etc… D’autres pays la rétablissent progressivement dans les faits selon le rideau de fumée de l’islamisme « modéré ». (Turquie-Égypte-Irak)
En Libye, grâce à l’OTAN, grâce à la France, la Charia est donc proclamée. En Tunisie, avec la victoire électorale des dits « islamistes », elle va être d’abord imposée dans les faits.
Mais la vérité, partout, c’est que l’islamisme, c’est l’islam réel fondé sur la Charia.
Hélas, chez nous, tous les responsables des grands partis politiques, sans exception aucune, et aussi presque tous les responsables religieux, et encore la plupart des enseignants et des journalistes ne veulent voir dans l’islam qu’une religion.
Soit ils sont des ignorants, soit des dissimulateurs de la vérité.
http://libeco.net/ -
Accompagner les patients en fin de vie et non les éliminer
Lu sur Gènéthique :
"La prise en charge de la mort, une mission "occultée" par les acteurs hospitaliers. Tel était le constat de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) dans son rapport publié en 2009, intitulé "la mort à l'hôpital". Un constat toujours d'actualité. La médicalisation prend trop largement le pas sur "l'aspect socio-familial et spirituel", passé au second plan, et cela, "au détriment des familles..." précise le Quotidien du Médecin dans un article qui relate que ce constat a été également dressé par les participants à un colloque organisé par le centre Babel (Centre ressource européen en clinique transculturelle, de l'hôpital Cochin). Et pourtant, accompagner les patients en fin de vie et leur famille est possible.
Le Quotidien du Médecin cite en exemple le Centre Hospitalier Universitaire de Montréal (CHUM) qui dispose d'un "service de soins...spirituels", dirigé non par un médecin mais par un docteur en théologie, Michel Nyabenda: "Au Québec, on part du principe que tout être humain a des besoins spirituels" précise-t-il. Concrètement, le service s'adapte à chaque demande, en allant "de l'accompagnement vers la mort au soutien de la famille endeuillée". Pour le Dr Régis Aubry, président de l'observatoire national de la fin de vie (ONFV), qui s'insurge contre la "surmédicalisation" de la fin de vie en France, ce modèle québécois est un exemple à suivre. Car en France, souligne-t-il, "On repousse le face à face avec la mort".
En France, Famille Chrétienne fait état de l'Unité de soins palliatif de Malestroit (Morbihan), "un service pilote animé par les Augustines de la Miséricorde de Jésus". Cette unité est dirigée par le Dr Alain Hirschauer, ancien médecin de famille. "Démuni" face à la mort de certains de ses patients, le Dr Dr Alain Hirschauer précise qu'il s'est "alors formé aux soins palliatifs et [a] changé de voie". Il confie: "J'ai trouvé ici la vraie médecine de famille, puisque nous accompagnons nos malades, qui sont des cas extrêmes, aux heures les plus cruciales de leur existence, ainsi que leur proche". Il ajoute qu'il reçoit, dans cette unité, "de grandes leçons de vie et de courage de la part des patients, de merveilleuses leçons de patience et de bienveillance de la part des soignants". Soeur Roxane, responsable de l'unité de soins palliatifs précise les différentes missions de l'unité. Elle précise: "l'accueil de la personne et de sa famille est notre mission n°1" au même titre que la dimension spirituelle du malade."Nous avons [...] deux autres missions: la formation - nous recevons de très nombreux stagiaires, étudiants infirmiers, internes ou déjà médecins - [...] et la recherche, car bien des domaines de la fin de vie ne sont pas encore explorés, comme [...] l'hydratation", souligne-t-elle. Pour Soeur Roxane, le rôle des soignants est "capital". Car accompagner une personne en fin de vie implique "un soulagement de la douleur, une prise en charge psychologique, mais aussi un accompagnement spirituel". "
Michel Janva
http://www.lesalonbeige.blogs.com/ -
L'armée syrienne a libéré les chrétiens assiégés à Sadad
L’Archidiocèse syro-orthodoxe de Homs et Hama, en Syrie, avait lancé un appel au secours aux institutions internationales au nom des chrétiens de Sadad et Hofar, assiégés par des rebelles et des djihadistes. L'armée syrienne a libéré le premier village, qu'elle a trouvé dévasté :
"Les 1 500 syriens : hommes, femmes et enfants, qui étaient encerclés dans le village de Sadad, situé à 70 km à l’est de la ville de Homs, sont désormais libres. L'armée a repris lundi le contrôle de ce village chrétien après plusieurs jours d'âpres combats contre des rebelles et des jihadistes.
En revanche, on est toujours sans nouvelles des dizaines de civils chrétiens assiégés dans le village voisin d’Hofar.
Le prêtre syrien Ziad Hilal s’est rendu ce mardi matin à Sadad, il décrit un village dévasté et des familles traumatisées. « J’ai vu quelques voitures pleines d’enfants, d’hommes et de femmes qui ont vécu ces jours terribles et qui donc ont préféré sortir quelques jours pour rejoindre Homs ou d’autres lieux, et après je ne sais pas s’ils vont revenir ou non ». Le père Ziad, qui était accompagné d’un autre prêtre syro-catholique, déclare avoir rencontré le prêtre du village « jusqu’à hier, ils ont enterré 29 chrétiens du village et il en reste deux d’après lui ».
De nombreux bâtiments ont été détruits ou endommagés, a pu constater le père Ziad Hilal, notamment l’école principale du village et d’autres bâtiments officiels et les quatre églises du village- trois syro-orthodoxe et une syro-catholique - ont été endommagées. « Ils les ont utilisées comme logement et il y avaient des matelas et des couvertures pour les fanatiques, les voyous qui sont venus au village.»
« Ils ont aussi écrit partout, sur les murs des églises, des slogans et ont cassé le Saint-Sacrement dans les quatre autels des églises. » Le père Ziad Hilal indique par ailleurs que ce sont pour l’instant « les Églises qui organisent l’aide humanitaire » en contactant les organisations pour aider les habitants de Sadad."
Louise Tudy -
De 900 à 2300 mosquées en France
Samedi 26 octobre, « On n’est pas couché », France 2 (via Minute)
Alain Finkielkraut déclare :
« En 1983, il y avait 900 lieux de culte musulman en France. Aujourd’hui, il y en a 2300. En Seine-Saint-Denis, il y a aujourd’hui 145 lieux de culte musulman contre 117 lieux de culte catholique. Pour un pays islamophobe, la performance est intéressante. Pendant ce temps-là, dans tous les pays de l’arc arabo-musulman, les chrétiens sont contraints à fuir et les églises sont attaquées ou détruites! »
Michel Janva -
Non, le problème n’est pas essentiellement lié à l’islam
Suite à une information parue sur Novopress concernant le Secours Islamique en France, « Métro, R.E.R. … Jusqu’au 12 août, le Secours islamique en France (S.I.F.) s’offre une campagne de publicité massive dans les gares, sous-sols parisiens et lyonnais. Soit six cents affiches jouant la carte de l’action humanitaire », voici une courte réaction répondant à ceux qui ne voit que le problème de l’Islam sans comprendre qu’il est beaucoup plus large.
Pourquoi s’étonner de l’islamisation de la France, vieille terre chrétienne et précédemment païenne, quand l’on se réjouit de la christianisation de l’Afrique dont Bernard Lugan, non suspect de refléter un discours « mondialiste », a montré le rôle qu’elle avait tenu dans l’ethnocide de ce continent de pair avec son islamisation ?
L’immigration de masse qui touche l’Europe occidentale est principalement africaine, et donc essentiellement musulmane. L’idée selon laquelle ces populations devraient « s’assimiler » pour « s’intégrer » et perdre progressivement leurs usages religieux est une vieille lune qui faisait partie, autrefois, de l’évangile républicain.
Mais si le catéchisme républicain a fonctionné tant que l’immigration ne révélait pas une trop grande distance culturelle entre le milieu d’accueil et la représentation du monde que se faisait les nouveaux arrivants, il n’en va plus de même aujourd’hui. La République s’est en effet heurtée depuis une trentaine d’années à une vive résistance des milieux immigrés. Cette résistance « identitaire » est liée au nombre bien sûr, mais aussi à d’autres facteurs parmi lesquelles l’islam-civilisation joue un grand rôle.
Aujourd’hui, la République a abandonné son discours assimilationniste et encourage une immigration qu’elle n’a plus le courage d’affronter, multipliant les concessions et inventant de toutes pièces une doxa de la « diversité » d’autant moins diverse qu’elle cache un alignement sur l’homogénéisation marchande.
Qu’il y ait maintenant un « Secours Islamique » actif en France ne doit pas nous surprendre. N’y-a-t-il pas de nombreuses O.N.G. occidentales, chrétiennes ou laïques, qui agissent en Afrique au nom de l’humanitaire ?
Notre situation serait-elle différente si au lieu d’être gratifiés d’une immigration principalement musulmane, nous admettions sur notre territoire des Africains chrétiens ? Certains traditionalistes, toujours partisans de « leur » prosélytisme, se plaisent à le croire. Mais les rares statistiques disponibles infirment leur point de vue et montrent que nos hôtes africains d’origine chrétienne produisent les mêmes pathologies sociales liées au déracinement.
Non, le problème n’est pas essentiellement lié à l’islam.
Le changement de peuple, selon l’ancienne plaisanterie de Brecht, est maintenant devenu notre réalité quotidienne. Je ne pense pas que l’on puisse mettre fin à ce cauchemar en désignant l’islam comme nouveau défi à affronter pour les européens et puisque on ne peut s’engager sans identifier son adversaire; dénommons-le exactement.
C’est en dernière instance l’immigration ainsi que ces complices, comme ceux qui parmi nous la veulent expressément (par impuissance, jobardise ou calcul) et qui ont entrepris une guerre de longue durée contre notre identité afin de nous livrer sans défense à la déréliction d’un individualisme narcissique où s’abolit tout sens de la communauté.
Pierre Bérard http://www.europemaxima.com/
• D’abord mis en ligne sur La Droite strasbourgeoise, le 15 août 2013.
-
La politique est une science
« Dieu merci, nous n’avons pas à créer cette science de toutes pièces. Il y a depuis des siècles des maîtres pour l’enseigner et l’appliquer. Une longue expérience s’est acquise à leur école. Les générations qui se sont suivies nous lèguent un précieux héritage de lumière. Nous n’avons quà le recueillir et à le comprendre. Les enseignements qu’il nous offre demandent à être vérifiés sur le passé par l’histoire et sur le présent par l’observation. Grâce à ce double travail de vérification, le vrai se distingue du faux ; le certain, du probable ; le nécessaire, du contingent. La raison procède donc en politique comme en philosophie ou en biologie. La politique est une science qui s’apprend par le travail avec une méthode sous la direction de maîtres compétents. »
Dom Besse
Il n’est pas superflu de rappeler que ces mots ne sortent pas de la bouche d’un positiviste. Ils furent prononcés dans la chaire du Syllabus de l’Institut d’Action française par un moine bénédictin de Ligugé. Recueil d’un an de conférences, Église et Monarchie fut publié en 1910.
Dom Besse montre d’abord que l’Église romaine est une société organisée comme une nation, mais avec un but différent qui donne à chacune des sociétés des caractères distinctifs : « l’une procure le bonheur de la terre, l’autre, le bonheur des cieux. » La politique de l’Église se comprend par l’histoire qui la montre de l’extérieur ; par le droit canon qui en révèle la structure ; par la théologie qui apprend qu’elle est sa vie intérieure dans laquelle la science ne fait que coordonner ce que la foi lui révèle.
L’Église a des droits universels mais elle ne les exerce que sur ses fidèles, et elle n’est pas seule à avoir autorité sur eux : ses temples sont édifiés sur un sol qui appartient à un pays ; ses desservants ont une patrie qui a des droits sur eux. « Ses membres, ses terres, ses édifices appartiennent donc aux deux cités. L’Église n’entend pas les soustraire aux charges communes de la patrie ; il est juste que, de son côté, la patrie reconnaisse leur caractère ecclésiastique. »
Comme l’Église jouit d’une constitution propre, l’État ne peut l’ignorer et des relations de société à société doivent nécessairement être instaurées. La politique de l’Église consiste donc « dans la science et l'art de son gouvernement intérieur et de ses rapports avec la société civile. » Tout cela est lumineux.
Un concordat n’est pas une concession ou un empiétement, c’est l’organisation légitime et nécessaire des rapports entre deux sociétés distinctes mais non séparées puisque les deux cités vivent l’une dans l’autre tout en évoluant chacune dans sa sphère propre. Mais il faut que les deux parties se respectent. Du jour où l’État passe entre les mains des ennemis de Dieu, le concordat tombe de lui-même en fait avant d’être dénoncé en droit. C’est ce qui s’est passé dans le courant du XIXe siècle et au début du XXe.
Contre-Révolution
Nous ne rapporterons pas dans le détail les neuf autres leçons de Dom Besse. Après avoir rappelé les diverses formes de monarchie, traditionnelle ou constitutionnelle, il montre l’origine et le fonctionnement de la monarchie qui dirige l’Église catholique, monarchie élective tempérée d’aristocratie, « monarchie de droit divin, dans toute la force du terme ». Et seule cette monarchie permet l’indépendance des Églises par rapport aux États.
Après avoir défini l’Église, sa politique, sa constitution monarchique, son attitude face à l’État en général, Dom Besse passe aux rapports entre l’Église et la dynastie capétienne : il expose les liens étroits, privilégiés, que l’histoire a tissés entre les deux monarchies. Une leçon entière expose le sacre de nos rois qui fortifie religieusement les liens qui unissent le souverain à son peuple, renforçant et adoucissant à la fois l’autorité et l’obéissance.
La dixième leçon porte sur la Papauté et la Révolution française. Elle montre la rupture de la tradition religieuse de la France, la condamnation pontificale de la révolution ecclésiastique, les insuffisances d’un Concordat que les Gallicans contraignirent la Restauration à reconduire.
Dom Besse conclut donc à l’incompatibilité de l’Église et de la Révolution. « L’Église a politiquement échoué en France ». L’une des causes est le viol de fait du Concordat par des hommes politiques hostiles au catholicisme ; l’autre, moins visible mais plus profonde est que tout, dans la France telle que la Révolution la faite, contrariait l’apostolat social de l’Église. La France fut monarchique et chrétienne dès ses origines ; le trône et l’autel, dit Dom Besse, y possèdent des intérêts communs en vue du Bien commun. L’avenir moral et physique du pays passe donc par la contre-révolution.
Gérard Baudin L’Action Française 2000 du 21 décembre 2006 au 3 janvier 2007
* Dom Besse : Église et Monarchie, Jouve & Cie Editeurs. Paris. 1910. -
Sahel : une guerre islamiste très algérienne (arch 2010)
LES otages français du Sahel - dont une vidéo censée attester qu'ils sont toujours en vie, a été diffusée le 30 septembre par Al Jezirah et aussitôt reprise par toutes les télévisions - sont des pierres qui cachent l'étendue du désert. En réalité des pays, qui furent d'anciennes colonies de Paris, sont jugés faibles par une mouvance islamique se réclamant d'Al Qaïda. Cette déstabilisation se heurte aux intérêts énergétiques de la France, notre nucléaire ayant besoin de l'uranium de cette région et donc de régimes amis. Il y a bien objectivement conflit d'intérêts.
LA CRÉATION D'UN CALIFAT DES SABLES
Le tout compliqué par des trafics et peut-être l'arrière-pensée des islamistes de créer un califat des sables leur permettant de partir à la conquête du pays d'où ils ont été partiellement chassés, l'Algérie, tout en continuant leur guerre contre le roumi haï.
Ces islamistes sont liés à l'Algérie, leur guerre au Sahel est contre les intérêts français et elle est destinée à se donner les moyens de revenir en force sur le théâtre algérien. Une sorte de guerre islamiste d'Algérie exportée au Sahel sur fond d'uranium et de participations à la lutte américaine contre la nébuleuse terroriste islamiste. La France est devenue le gendarme auxiliaire américain de cette région de l'Afrique.
Dans la nuit du 15 au 16 septembre, cinq Français dont un Antillais, un Togolais et un Malgache, collaborateurs des sociétés françaises Areva et Satom (groupe Vinci), ont été enlevés à leur domicile à Arlit, dans le nord du Niger. L'enlèvement a été par la suite revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a précisé qu'elle ferait parvenir ultérieurement des « demandes légitimes » à la France. Le ministre français de la Défense Hervé Morin a ouvert la porte dès le jeudi 23 septembre à une forme de négociation, déclarant que la France espérait « pouvoir entrer en contact avec Al-Qaïda ». La France avait déjà privilégié, malgré des critiques, la voie de la négociation, directe ou indirecte, dans l'affaire de l'enlèvement d'un otage français au Mali, Pierre Camatte, relâché fin février par Aqmi qui avait obtenu la remise en liberté par Bamako de quatre islamistes. Mais cette stratégie n'avait pas été possible, selon les autorités françaises, pour l'ingénieur septuagénaire Michel Germaneau, dont Aqmi a annoncé l'exécution fin juillet, en représailles à un raid franco-mauritanien au Mali, au cours duquel sept djihadistes avaient été tués.
Le groupe nucléaire français Areva est au centre de la tempête des sables. Il a fini par obtenir gain de cause au Niger. Début janvier 2009, il a signé avec le gouvernement de Niamey une convention lui permettant d'exploiter le gisement d'uranium d'Imouraren, le plus grand d'Afrique et le deuxième au monde (le premier est celui de Olympic Dam en Australie).
PRISES D'OTAGE ET MENACES SONT MONNAIE COURANTE
Le Niger est incapable de garantir sa souveraineté nationale et partant d'assurer l'exploitation des gisements d'Arlit face aux coups de boutoir répétés des islamistes d'Al Qaïda au Maghreb. D'où l'appel à des sociétés de sécurité privées mais apparemment ces dernières recrutent sur place des éléments infiltrés ou peu sûrs. Des prises d'otages et des menaces en tout genre se répètent épisodiquement donc dans cette 'zone de non-droit. Certains y voient, notamment en Algérie, la main de la France et un prétexte pour intervenir plus directement.
Et revoilà la France accusée de s' immiscer dans les affaires intérieures d'un pays, le Niger, voire le Mali ou cette fois l'allié mauritanien, qui constituent stratégiquement le ventre mou d'une immense région aux ressources fabuleuses devenues également un enjeu stratégique. Les enlèvements fourniraient donc à la France le prétexte d'intervenir militairement dans cette zone et de protéger ainsi son accès aux mines d'uranium, la majorité des réacteurs nucléaires français étant alimentés par l'uranium du Niger.
Il semble bien que la nébuleuse tente de profiter de la présence énergétique française pour tenter de recruter. Mais cette nébuleuse qui a ses racines historiques en Algérie est très difficile à cerner, à évaluer et semble pour le moins divisée.
UN PERSONNAGE CLÉ : L"'ÉMIR" ABDELHAMID ABOU ZEID
Abdelhamid Abou Zeid, qui a indiqué le 22 septembre qu'il avait dirigé l'enlèvement de cinq Français la semaine précédente au Niger, est un nom cité dans toutes les affaires de rapt d'Occidentaux au Sahel depuis trois ans. Le parcours de cet "émir" de 44 ans illustre bien l'évolution de la guérilla islamiste en Algérie depuis l'arrivée au pouvoir du président Bouteflika en 1999. Natif du Sud-est algérien, frontalier de la Tunisie, connu pour sa tradition rigoriste, il a rejoint le maquis dès les premières années de l'insurrection islamiste armée en 1992. En 2000, il évolue sous les ordres d'un chef islamiste déjà fameux, Abderezak El Para, au sein du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).
Cette organisation refuse alors la concorde civile, offre de grâce amnistiante, négociée et acceptée par la principale guérilla, l'Armée islamique du salut (AIS). Son objectif resterait cependant l'Algérie. Contrairement à ce que pensent trop vite des analystes étrangers, le renforcement du GSPC dans sa zone 9, le sud de l'Algérie, ne vise pas à déstabiliser le Sahel. Il s'agit de résoudre un problème de logistique : lever de l'argent et acheminer des armes. Selon des milieux proches des services algériens, le GSPC, devenu Aqmi début 2007, « sous-traite politiquement le Sahel pour AI-Qaida ». Mais il n'a jamais abandonné son objectif de départ : installer un régime islamiste à Alger. C'est ici qu'intervient l'acteur historique de l'islamisme armé dans le Sahara algérien : Mokhtar Ben Mokhtar. Il est aussi le grand parrain de trafics en tous genres entre les pays du Sahel et l'Algérie : tabac, denrées diverses et acheminement de clandestins. Il reste puissant dans la région et son conflit ouvert avec Abou Zeid pourrait précipiter la chute de ce dernier et fausser les plans d'Aqmi.
La situation est mouvante comme les dunes. Entre fantasmes de néocolonialisme et d'islamisme radical, il est sûr que les pays concernés ont des raisons de s'inquiéter et pas seulement de la baisse des touristes. Quant à la France, la voilà à nouveau au contact d'une guerre sinon d'Algérie, du moins très algérienne.
Pierre-Patrice BELESTA. Rivarol du 8 octobre 2010Lien permanent Catégories : actualité, géopolitique, insécurité, international, religion 0 commentaire -
Les Sentinelles à Chambéry
Aujourd'hui, devant le palais de justice :
Lien permanent Catégories : actualité, France et politique française, lobby, religion, tradition 0 commentaire -
TURQUIE : L'islamisation en marche (arch 2010)
Si la Turquie entre dans l'Union européenne, le pays membre le plus grand par sa population risque d'être un État islamiste, opposé à la laïcité dont on se gargarise pourtant dans les milieux européistes.
Vague d'arrestations, décidée par les autorités judiciaires, dans les rangs de l'armée turque, dont de deux anciens commandants en chef, de l'aviation et de la marine, de l'ex-chef des forces spéciales, etc. Parmi les officiers appréhendés plusieurs appartiennent au cadre actif. C'est l'armée dans son ensemble qui est visée.
Une vieille affaire
Motif des arrestations ? Une tentative de coup d'État militaire datant de... plus de sept ans ! Les inculpés auraient voulu organiser une vague d'attentats à la bombe notamment à Istanbul et Ankara, afin de créer un sentiment de panique et d'anarchie dans le pays, provoquant l'intervention des forces armées, et mettre ainsi fin au gouvernement des islamistes modérés de MM. Erdogan et Gül. Pourquoi exhumer cette affaire, si affaire il y a eu, après tant d'années, et créer une vive tension dans la société turque ?
Le Premier ministre Erdogan, évoque l'égalité des citoyens devant la loi et le respect de la démocratie. La majeure partie de la presse turque et de l'opinion est bien plus nuancée, voire sceptique. Selon la constitution turque, d'inspiration kémaliste, les forces armées sont garantes de l'intégrité du territoire national et de la laïcité de l'État et de la société. Or, depuis que les islamistes de l'AKP sont arrivés au pouvoir, une politique de l'islamisation rampante de la société est mise en place qu'une majorité de l'opinion publique et le commandement de l'armée n'approuvent pas. D'où une guerre d'usure permanente entre celle-ci et le pouvoir en place.
Mettre l'armée au pas
En lançant cette affaire le gouvernement cherche à mettre définitivement au pas l'armée. La suppression des privilèges constitutionnels de celle-ci devrait logiquement suivre si l'opération politico-judiciaire lancée par M. Erdogan et l'AKP réussissait. La Commission européenne et une partie de la classe politique des pays de l'Union, « exigent » la suppression du rôle de l'armée comme préalable à l'admission de la Turquie. Au nom de la démocratie. Si cette opération réussit, c'est le principal obstacle à l'islamisation de l'État, des institutions, de l'Université et de la législation qui disparaîtra en Turquie.
Bruxelles joue avec le feu
Les partisans de la séparation de la religion et de l'État perdraient leur soutien. Il est impensable qu'on l'ignore à Bruxelles, comme dans les milieux politiques européens qui soutiennent la politique de M. Erdogan. Font-ils le jeu des islamistes ? On comprend l'inquiétude exprimée par les partis d'opposition en Turquie qui parlent d'un coup d'État civil contre la constitution laïque du pays. On comprend moins le soutien "occidental" à cette opération. Lorsque la Turquie entrera dans l'Union européenne – puisque cela ne fait aucun doute selon les européistes – le plus grand pays membre de l'Union européenne par sa population risque ainsi d'être un État islamiste opposé à la laïcité dont on se gargarise pourtant dans ces mêmes milieux.
Les controverses qui se déroulent actuellement en Turquie dépassent ainsi largement le cadre d'un problème purement intérieur. L'affaire est à suivre avec vigilance. Elle nous concerne aussi.
Pascal Nari L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 4 au 17 mars 2010