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religion - Page 242

  • Le choix délibéré des catholiques

    17 novembre, 13 janvier, 24 mars et bientôt sans doute 26 mai... Que se passe-t-il lorsque 100 000, un million, un million et demi de personnes défilent dans la rue ? Et quand une police aux ordres s'obstine à évaluer à 300 000 personne une population trois ou cinq fois plus nombreuse ? Le mensonge d’État a réveillé le peuple endormi des catholiques.
    Cette majorité silencieuse qui s'effrite et semblait disparaître dans notre beau pays, reçoit, par la grâce du mensonge hollandais, une extraordinaire leçon de vie. Et voilà que la France bien élevée, comme dit Gabrielle Cluzel, se rebelle. Elle relève la tête, se rend compte que malgré les curés pitoyables qui ont fait le vide dans les églises, elle est encore capable de se regrouper, de compter, de se compter et de peser. Sur un sujet purement symbolique comme le mariage homosexuel, ce poids peut apparaître de manière éclatante. Qui niera qu'il faut un homme et une femme, non seulement pour faire un enfant, mais pour lui donner ses repères et lui permettre de devenir un adulte harmonieusement ?
    La Gauche a voulu commencer par le plus facile : tout un train de mesures qui vont du « travail sur les cellules de l'embryon humain » jusqu'à l'euthanasie. Les stratèges du Président ne se sont pas aperçus que, justement parce que cette toute première mesure du mariage pour tous était symbolique et, en quelque sorte, purement verbale, elle ne lésait personne et permettait un splendide regroupement contre elle. L'euthanasie ? On aurait trouvé des cas épouvantables pour faire passer la loi sur de l'émotionnel. Le mariage des homosexuels, c'est une de ces mesurettes qu'Hollande apprécie parce qu'elles n'ont l'air de rien, mais en même temps le symbole était si clair qu'il ne pouvait pas ne pas rallier, unanimes, tous les adversaires de la Culture de mort. Qui sont-ils ? Les catholiques, qu'ils soient pratiquants ou de « tradition ».
    Je sais, Frigide Barjot, la Grande Organisatrice et porte-parole s'obstine à parler d'une manifestation purement laïque. Samedi saint, elle est allé dire à l'UOIF, cette organisation islamique française proche des frères musulmans extrémistes, qu'ils représentaient « l'espérance » dans cette affaire. Quelle espérance ? Peut-on compter sur les musulmans pour défendre le mariage, alors que pour eux le mariage c'est un homme et jusqu'à quatre femmes et que « le beau modèle », Mohammed, avait des femmes à ne pouvoir les compter ? On peut certes s'appuyer sur les populations extra-européennes qui ont encore le sens du droit naturel - on a vu un député communiste guadeloupéen voter contre le « mariage » homo. On peut solliciter aussi bien sûr les populations musulmanes, mais certainement pas, comme le fait Frigide, aller chercher l'islam comme religion. Ce qu'ajouterait l'islam religieux en l'occurrence, alors que l'idée même du « mariage » homosexuel n'avait pas effleuré l'esprit de Mahomet, relèverait surtout de la détestation des homosexuels et non de la défense du mariage.
    La nécessité de l'engagement
    Ce qui apparaît comme particulièrement étonnant, c'est que les journalistes politiques saisissent bien mieux que Frigide Barjot le sens, foncièrement chrétien, de son propre combat. Alors qu'elle s'est obstinée à faire disparaître les branches de buis bénit le 24 mars (dimanche des Rameaux), alors qu'elle se garde de toutes références chrétienne, au risque de tomber dans un simplisme caricatural, il apparaît que si la loi a une chance de ne pas passer, c'est au nom des racines chrétiennes de la France et en opposition à un laïcisme dans lequel Patrick Buisson a raison de voir le fléau de la laïcité.
    Et si la loi passait ? Au moins les catholiques se seraient-ils définitivement réveillés, comprenant désormais d'instinct quel absurde chloroforme est le laïcisme obligatoire, alors que ce qui est en cause aujourd'hui pour le PS - son cœur de cible, celui du Grand Orient de France - c'est la destruction méthodique de toute sociabilité chrétienne.
    À propos de journalistes politiques, je viens d'évoquer Patrick Buisson et son entretien flamboyant dans le Figaro Magazine des 5 et 6 avril. Mais je pourrais également évoquer Charlie hebdo cette même semaine, pour une analyse de Jean-Yves Camus, intitulée Jésus revient en politique. Partant des « Assises de la résistance chrétienne », qui regroupaient l'ensemble du Tradiland catholique, à peu d'exceptions près, Camus explique avec beaucoup de sensibilité que les traditionalistes ne sont pas seuls en cause. Je cite Charlie : « Même quand l’Église vit avec son temps, elle ne peut, pour des raisons religieuses, qu'être anti-moderne. Elle a fait la paix avec la République, mais, comme l'écrit Emile Poulat, "jusqu'où peut-elle désarmer devant un esprit qui n'est pas le sien et qui n'y prétend pas ?" La réponse des Assises de la résistance chrétienne est : "Aujourd'hui, les problèmes politiques sont tellement radicaux qu'ils deviennent des problèmes spirituels. Nous touchons à la vérité elle-même, foi athée contre foi chrétienne." ». Pourquoi faut-il que ce soit Charlie Hebdo qui explique ça à Frigide Barjot ? Le monde est mal fait !
    D'autant plus que nous vivons un moment-charnière, comme l'a observé le cardinal Vingt-Trois lors de la messe chrismale, mercredi saint dans sa cathédrale.
    Évoquant les difficultés rencontrées par les catholiques confrontés à des changements sociétaux considérables, il s'est écrié : « Vouloir suivre le Christ nous inscrit dans une différence sociale et culturelle que nous devons assumer. Nous ne pouvons plus attendre des lois civiles qu'elles défendent notre vision de l'homme. Nous devons trouver en nous-mêmes et en notre foi au Christ les motivations profondes de nos comportements. La suite du Christ ne s'accommode plus d'un vague conformisme social. Elle relève d'un choix délibéré qui nous marque dans notre différence ». Ce choix délibéré ne va pas forcément jusqu'à la politique, selon le cardinal. Mais il n'exclut pas que le chrétien d'aujourd'hui doive s'engager, ne serait-ce que pour faire respecter sa différence.
    Abbé G. de Tanoüarn monde & vie 9 avril 2013

  • Le vert et le brun

    Le Figaro Histoire n° 5 - 21/01/2013

    Le discours nazi a trouvé nombre de relais auprès des populations arabes du Moyen-Orient et de l'Afrique du NOrd. L'historien américain Jeffrey Herf publie sur le sujet une étude pointue qui contient en creux une lourde charge polémique.
     
         « Tuez les Juifs avant qu’ils ne vous tuent ». Tel était, le 7 juillet 1942,  le titre d’une chronique diffusée par une radio nazie. Le speaker, toutefois, ne s’exprimait pas en allemand, mais… en arabe.  Des invectives similaires, toujours en arabe, Jeffrey Herf en a retrouvé des centaines. Professeur à l’université du Maryland, spécialiste de l’histoire intellectuelle et politique de l’Europe, ce chercheur américain a publié, en 2006, un ouvrage dans lequel il étudiait le mécanisme par lequel la propagande hitlérienne avait construit un ennemi fantasmatique – la « juiverie internationale » –, tenu pour responsable de la Seconde Guerre mondiale (traduction française : L’ennemi juif. La propagande nazie, 1939-1945, Calmann-Lévy, 2011). Dans un deuxième livre, paru en 2009 et aujourd’hui traduit en français (1), l’historien creuse ce thème en l’appliquant à un domaine méconnu : la propagande lancée par les Allemands, pendant la Seconde Guerre mondiale, en direction des populations arabes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Dans ces régions, conclut l’auteur, le discours nazi a rencontré des oreilles complaisantes et des relais empressés, en raison de l’antisémitisme récurrent des sociétés islamiques.

         Pour mener son étude à bien, Jeffrey Herf a puisé dans des archives jusque-là inutilisées ou inexploitées. Ainsi a-t-il méthodiquement dépouillé les comptes rendus que, de 1941 à 1945, les diplomates américains au Caire envoyaient à Washington, avec la transcription des programmes en arabe émis par les stations allemandes.

         C’est en octobre 1939 que ceux-ci débutent. Les émissions, réalisées dans des studios installés à Berlin et diffusées jour et nuit sur ondes courtes, mêlent la musique, les informations et le commentaire. Elles visent les populations de pays placés sous la souveraineté ou le protectorat de la France et de l’Angleterre, ou situés dans leur zone d’influence. Après la défaite française de 1940, cette propagande cible les territoires contrôlés par les Anglais. Par une directive du 23 mai 1941, Hitler fait connaître aux chefs militaires allemands sa politique concernant le Moyen-Orient, estimant que « le mouvement de libération arabe est notre allié naturel contre l’Angleterre ». A l’époque, les efforts des propagandistes du Reich se concentrent sur l’Irak où, quelques semaines plus tôt, a eu lieu un coup d’Etat fomenté par les partisans de l’Axe. L’entreprise sera sans lendemain, puisque le gouvernement nationaliste sera balayé par une intervention militaire britannique et que les Anglais occuperont le pays jusqu’en 1945. Elle aura néanmoins permis aux services allemands d’affûter leurs arguments, et de faire miroiter dans une victoire de l’Axe la voie permettant aux Arabes de se libérer des Anglais.

         A Berlin, le ministère des Affaires étrangères du Reich est chargé de cette propagande, en coopération avec le haut commandement de la Wehrmacht, avec les services de renseignement, la direction de la SS et l’Office central de la sécurité du Reich. Rien ne serait possible, cependant, sans la participation active d’Arabes pronazis exilés en Allemagne. Les programmes de radio, notamment, supposent bien plus que le concours d’arabophones sans défaut sur le plan linguistique : speakers et journalistes doivent connaître à la perfection les réalités et les mentalités du monde arabe, et donc en être issus. Il en est de même pour la propagande écrite, puisque, tout au long de la guerre, les nazis ont produit des tracts et des brochures en arabe.

         Jeffrey Herf cite maintes fois un personnage dont la photo figure en couverture de son livre (en compagnie d’Hitler dans l’édition américaine originale, serrant la main d’Himmler dans la version française) : Hadj Amin el-Husseini. Bien connu des historiens, de nombreux travaux lui ayant été consacrés, celui-ci a joué un rôle central dans la liaison entre l’arabisme musulman et le nazisme.

         Né à Jérusalem en 1895, fils du mufti, Mohammed Amin el-Husseini (il ajoutera le qualificatif Hadj à son nom après avoir fait le pèlerinage à La Mecque, en 1913), étudie à l’université Al-Azhar, au Caire, puis sert dans l’armée ottomane pendant la Première Guerre mondiale. En 1917, il retourne à Jérusalem. Après le conflit, quand, sur les ruines de l’Empire ottoman, les Alliés occupent le Moyen-Orient – la France recevant un mandat sur la Syrie et le Liban en 1920, tandis que l’Angleterre prend pied en Jordanie et en Palestine, Palestine où Londres a accordé aux sionistes, par la déclaration Balfour de 1917, la liberté d’établir un « foyer national juif » – Hadj Amin el-Husseini s’engage dans le nationalisme arabe, dont il devient vite le leader en Palestine.

         Hostile à l’immigration juive en Palestine et à la présence anglaise, il est malgré tout nommé grand mufti de Jérusalem par les autorités britanniques, en 1921, titre qu’il détiendra jusqu’en 1948. Instigateur de la grande révolte arabe de 1936-1939 en Palestine, il se réfugie au Liban, puis, placé sous surveillance par les autorités françaises, s’installe en Irak. En 1941, quand les Anglais occupent l’Irak, il se réfugie en Allemagne. A Berlin, Hadj al-Husseini est reçu par Hitler – qui lui accordera d’autres audiences au cours des années suivantes, de même que plusieurs dignitaires du régime. Le Führer promet son soutien au nationalisme arabe, le chef palestinien s’engageant de son côté à inciter les musulmans à œuvrer au côté des Allemands.

         En 1943, alors qu’il vit toujours dans le Reich, Hadj al-Husseini collabore au recrutement de la 13e division Handschar de la Waffen-SS, une unité recrutée parmi les musulmans de Bosnie. Arrêté en 1945 par les troupes françaises, emmené en France, Hadj al-Husseini y est détenu plusieurs mois avant de rejoindre l’Egypte où il restera jusqu’en 1960. Il résidera ensuite au Liban, exerçant la présidence du Congrès islamique mondial, se retirera de la vie publique en 1962, et mourra à Beyrouth en 1974.

         « Arabes, levez-vous comme un seul homme et battez-vous pour vos droits sacrés, proclamait-il sur les ondes de Berlin, le 1er mars 1944. Tuez les Juifs, où que vous les trouviez. Cela plaît à Dieu, à l’histoire et à la religion. » Jeffrey Herf souligne que cette rhétorique ne s’appuyait pas sur les textes de référence de l’antisémitisme nazi, de Mein Kampf aux Protocoles des Sages de Sion, pourtant traduits en arabe avant 1939, mais sur « la lecture sélective du Coran et la focalisation sur les courants antijuifs au sein de l’islam ». Cette propagande, tout en présentant les Juifs comme les ennemis communs de l’islam et de l’Allemagne, s’adaptait donc aux traditions religieuses musulmanes, ainsi qu’aux réalités politiques et régionales du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

         Jeffrey Herf constate par ailleurs que, après-guerre, d’anciens nazis travailleront dans les pays arabes, tel le propagandiste Johann von Leers, recruté par une agence d’information dans l’Egypte de Nasser. L’historien se demande alors dans quelle mesure le nationalisme arabe, des années 1950 aux années 1970, puis l’islamisme, auront hérité quelque chose du nazisme. La question possède une lourde charge polémique, mais il n’est pas interdit de la poser.

         En Israël, la fondation Yad Vashem a reconnu 23 000 « Justes parmi les nations ». Aucun Arabe n’y figure. Le fait a frappé Mohammed Aïssaoui, journaliste au Figaro littéraire, qui, ne pouvant s’y résoudre, a mené son enquête personnelle, pendant plus de deux ans, afin de trouver des traces de musulmans qui auraient aidé les juifs persécutés pendant la guerre. Le résultat donne un joli livre intimiste, écrit à la Modiano (2). Mohammed V, le roi du Maroc, ou Si Kaddour Benghabrit, recteur de la Mosquée de Paris et musulman atypique qui aimait les soirées mondaines, le vin et les femmes, sont ici à l’honneur, Mohammed Aïssaoui apportant la preuve de leur action. Mais l’ouvrage témoigne plus de l’attente de l’auteur que d’un résultat vraiment probant. Les bons sentiments méritent toujours  d’être salués, mais l’Histoire, ce juge impitoyable, ne s’en contente jamais.

    Jean Sévillia http://www.jeansevillia.com
    Notes :
    1)      Jeffrey Herf, Hitler, la propagande et le monde arabe, Mémorial de la Shoah/Calmann-Lévy. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Pierre-Emmanuel Dauzat.
    2)      Mohammed Aïssaoui, L’Etoile jaune et le croissant, Gallimard.

  • Les veilleurs du soir

    Mâcon :

    M
    Marseille :

    9Grenoble :

    4
    Les mères veilleuses au mur de la Paix, au bout du Champ de Mars. Elles veulent rester jusqu'au retrait de la loi :

    1
    Annecy :

    1
    Clermont-Ferrand :

    CDijon :

    D
    Auray :

    1
    Rennes :

    2Valence :

    V

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Qu’est-ce que le Chiisme ?

    Le chiisme (shi’a Ali – parti d’Ali – en français) est le résultat des événements liés à la mort et à la succession de Mahomet (632 ap. J.C ) qui ont, non seulement conditionné l’avenir politique du mouvement, mais aussi sa théologie et sa pratique, le séparant en deux branches principales, une majoritaire, le sunnisme, et une minoritaire, le chiisme, éclatée en plusieurs tendances, considéré par certaines écoles juridiques sunnites comme en dehors de l’islam ; pour certains auteurs sunnites, le chiisme serait la création d’un rabbin juif converti à l’islam, Abdullah Ibn Sab’a. Cette assertion s’est vue contestée par les auteurs chiites qui y voyaient un dénigrement de la part des sunnites1.

    « [..] comment Allah et son Envoyé auraient-ils pu laisser la cruciale question de la succession de ce dernier en suspens ? », se demande l’apologiste chiite Mohammad-Ali Amir-Moezzi2

    Avertissement

    L’histoire de l’islam racontée par les musulmans, communément appelée ‘sources et traditions islamiques’ – recueils de hadiths3 (« tradition » en français) constituant la Sunna et ayant valeur normative à l’égal du Coran plus l’historiographie – , est écrite au plus tôt cent cinquante ans après les faits (760-780 ap. J.C). Il n’existe aucun texte musulman contemporain des événements (610-632 ap. J.C ). Le premier Coran complet en notre possession date de deux cent ans après la mort de Mahomet.

     


    Ce serait le plus ancien feuillet coranique. On aperçoit bien la couche textuelle antérieure. La datation est discutée.

    A l’examen, on s’aperçoit que les divergences et contradictions entre les auteurs des ‘sources islamiques’ sont telles qu’il est très difficile de dégager le réel du probable, le faux du vrai, et les origines du mouvement. La confrontation avec les données non musulmanes, elles contemporaines (entre 610 et 750 ap. J.C) des événements, éclaire d’un jour tout différent l’émergence de ce qui ne sera appelé « islam » que beaucoup plus tard.

    Si bien que des auteurs occidentaux4 ont considéré qu’il fallait écarter la majeure partie des ‘sources islamiques’ qu’ils ont estimé être un dogme faisant partie de la religion elle-même, racontant la légende islamique (l’ange Gabriel, la Mecque, le voyage en jument ailée à Jérusalem, la « création du Coran » ou collecte, etc), i.e, ce qui doit être lu et cru par le musulman.

    C’est dans le cadre des ‘sources islamiques’ que l’histoire de la succession de Mahomet est connue.

    I. La succession de Mahomet

    ● Mahomet empoisonné

    Le fondateur, pour le chiisme et certains auteurs sunnites, serait mort empoisonné.
    Pour les sunnites56, ce sont les juifs qui seraient responsable de sa mort. Une esclave juive, voulant se venger de ce que le fondateur avait ordonné (le massacre et l’épuration ethnique des Juifs de Khaybar Yathrib/Médine) et ajoutent certains, pour tester le « prophète » es qualité : s’il est vraiment un prophète, il ne mourra pas de la viande de mouton empoisonnée qu’elle lui apporte régulièrement…

    D’autres font état de la même esclave juive apportant du mouton rôti empoisonné en cadeau à Mahomet qui a la « Révélation » après avoir avalé la première bouchée d’avoir été empoisonné ; « Révélation » qui lui ordonne d’arrêter de manger de cette viande empoisonnée, mais le mal est fait et il meurt quatre ans plus tard.

    Pour les chiites7, c’est Aïcha, sa propre femme qui l’empoisonne, à l’instigation de son père Abû Bakr et des clans mecquois convertis après leur défaite face à Mahomet. La raison de l’assassinat serait la vengeance et la prise de pouvoir des clans traditionnels mecquois sur le successeur désigné, le gendre de Mahomet, Ali, père des deux petit-fils du fondateur, Hasan et Hussein.

    ● Ali dans la tourmente

    Ali est le fils d’Abû Talib, cousin de Mahomet, qui l’a élevé. En 632 ap. J.C, il est âgé d’une trentaine d’année et d’après les auteurs chiites est le successeur désigné par le fondateur, désignation qui serait écrite dans le Coran.
    Cependant, Ali est écarté du pouvoir sans ménagement et échappe de peu à la mort.
    Si les auteurs chiites s’en donnent à cœur joie lors de cette période, les sunnites valident peu ou prou l’éviction d’Ali.

    ● Les quatre califes « bien guidés »

    Les deux derniers califes meurent assassinés accréditant les thèses chiites sur la vengeance divine. Ali accède au pouvoir en 656 ap. J.C mais les querelles intestines continues et les batailles qui s’ensuivent fragilisent son pouvoir.

    Lors de la bataille de Sifin (657 ap. J.C ), il doit affronter le gouverneur de Damas, Mu’awiya de la famille des Sûfyan, ceux-là mêmes qui, coalisés avec d’autres clans mecquois, l’avait empêché de succéder au fondateur. Alors qu’il avait l’avantage, il accepte l’idée d’un arbitrage, mais celui-ci tourne en sa défaveur. Ali conserve néanmoins un certain pouvoir et se replie dans la ville de Kûfa (Irak actuel) dont il avait fait sa capitale. Mu’awiya devient calife.

    ● L’assassinat d’Ali

    Ali est assassiné en janvier 661 ap. J.C par plus intransigeant que lui, un Kharidjite8, qui ne lui avait pas pardonné sa mollesse face à Mu’awiya, ce qu’il considérait être comme une trahison des idéaux de l’islam.

    II. La séparation théologique

    ● Le Coran ? Un livre « incompréhensible »

    « Après avoir trahi Muhammad et ses volontés quant à sa succession, il fallait falsifier son Livre surtout si celui-ci contenait les nom de ses vrais fidèles et de ses réels ennemis.9 »

    Pour les premiers commentateurs chiites du IXe siècle, si le Coran qu’ils ont entre les mains est ce qu’il est, c’est parce qu’il a été falsifié ; quid des « révélations » concernant les personnes et en particulier la plus proche du fondateur, Ali10 ? C’est sur cette question que va se bâtir le concept du Coran silencieux qui sera révélé par l’Imam et son interprétation ; seul ce dernier en connaîtra le sens authentique puisqu’il est falsifié et altéré.

    Dans un second temps, puisque le Coran chiite a disparu et que ces derniers n’ont en leur possession que le Coran « sunnite », il sera dit qu’en lui-même, le Coran est un texte a plusieurs niveaux qui nécessite une interprétation dont seul l’Imam sera capable, parce qu’initié par les lignées d’Imams précédents, de donner.

    Pour les chiites, il est impossible que le Coran ne reflète in fine, rien de ce que le hadith et la biographie de Mahomet, la Sira, racontent, par le menu, de la vie du fondateur et de ses proches.
    Pour les sunnites, le Coran actuel est Parole Incréée d’Allah, inaltérée et conforme à ce que Mahomet a reçu.

    Les accusations chiites valident certaines réflexions des auteurs occidentaux pour qui la distinction entre hadith et « coran » au début du mouvement semble peu claire ;  le cas du verset de la lapidation, absent du Coran mais présent dans le hadith, en est un bon exemple :

    « Après avoir évoqué le rôle joué par Ûmar [le second calife] dans la collecte du Coran, Ibn Ashta dit de façon laconique : ‘ Et Ûmar reçut le verset de le lapidation mais ne l’écrivit pas car il était tout seul à l’attester11.’ […]  Ûmar aurait rappelé la pratique de Muhammad sur cette question dans un discours […] : ‘L’envoyé de Dieu a lapidé, et nous avons lapidé après lui.’ Nous avons même deux libellés de ce qui aurait été un verset de la lapidation mais sur lesquels, apparemment, le consensus n’a pu s’établir pour qu’il figure dans le Coran. Ils font en tout cas partie du hadith .»12

    « Le débat qui eut lieu postérieurement à la mort de Muhammad sur le ‘verset de la lapidation’ est révélateur de l’activité scripturaire des clercs de l’islam durant le 1er siècle de l’hégire.Il y eut toute une période, dont il est difficile de déterminer la limite dans le temps, où la distinction entre hadith et Coran n’avait pas encore le caractère tranché et absolu qu’elle prit par la suite, à savoir que le Coran est Parole de Dieu, et le hadith est parole de Mûhammad. »13

    « […] Un dernier exemple de l’indécision initiale entre ‘coran’ et hadith nous est fourni par ce genre de hadith que, par la suite, l’on qualifiera de sacré ‘qudsi’. Le hadith ‘qudsi’ est un propos dont la transmission est attribuée à Muhammad comme venant de Dieu – « Dieu a dit » – sans que pour autant il ait trouvé place dans le Coran. C’est le cas du hadith suivant, lequel figure uniformément dans la plupart des grand corpus classiques de traditions islamiques :

    « … Abû Huraira a rapporté que l’envoyé de d’Allah a dit : ‘ Allah a dit : J’ai préparé pour mes saints serviteurs ce que l’œil n’a point vu, ce que l’oreille n’a point entendu, ce qui n’est pas survenu au cœur d’un homme.’ » Cette formule […] fait partie d’une longue filière antérieure, biblique, rabbinique, patristique, gnostique, manichéenne, avant de se retrouver en arabe comme hadith attribué à Dieu et transmis par Muhammad. Nous avons de nombreux exemples de ce type, dont les textes sont assez souvent tiré, comme pour le Coran, de la littérature religieuse environnante en territoire de conquête. De quelque manière que cela ce soit produit, il y a donc eu une sélection et une répartition des données provenant de sources diverses dans les deux grands groupements de textes que l’on désignera sous les noms distincts de Coran et de hadith. On conçoit aisément que ces choix ne soient pas effectués sans heurts ni contradictions. »14

    Tout ceci corrobore les soupçons des chiites dont certains ne se privent pas de citer les études occidentales comme autant d’arguments contre leurs coreligionnaires sunnites, tout en évitant de s’appesantir sur le fait que pour ces chercheurs occidentaux, c’est l’ensemble de l’élaboration du Coran selon l’histoire islamique qui pose problème.

    ● La figure de l’Imam

    Fondée sur le primat de l’Imam et de son interprétation, l’islam chiite « personnalise » fortement la religion au contraire du sunnisme ; cette personnalisation a eu pour effet la création d’un clergé dûment hiérarchisé, chaque grade correspondant à des compétences dans les « sciences » de l’islam.

    La personne d’Ali, sa quasi vénération15, ainsi que celle de ses deux fils assassinés, Hasan et Hussein, les pèlerinages sur son tombeau et sur ceux de ses descendants, des grands Imams considérés comme des saints, la croyance en sa « perfection », la lignée dynastique de ses descendants persécutés par les sunnites, « parfaits » eux aussi, auréolés de leur glorieux ancêtre légitime successeur de Mahomet et de la « science » qui leur est transmise par cet ancêtre, et qui leur permet d’être « infaillible » quant à l’interprétation du Coran et la création du clergé, éloigne les « partisans » d’Ali de la majorité des autres musulmans.

    ● L’Imam caché et son retour en tant que Mahdi

    Gardés à résidence ou persécutés, les descendants d’Ali feront la dynastie des Imams chiites jusqu’à l’avènement de Muhammad al Mahdi (869 ap. J.C) qui va « disparaître » à l’age de cinq ans et ne communiquer qu’avec quatre représentants appelés « bâb » (portes). En 939 ap. J.C, l’Imam annonce la mort du dernier représentant et ne communique plus, c’est la grande occultation ; Muhammad al Mahdi n’est pas mort, il est caché et « survit » toujours, disent les chiites duodécimains16 dans un « entre-monde » d’où il reviendra en tant que Mahdi (guidé par Allah).

    Ce Mahdi « parle » au travers de « représentants » qui sont des Imams « parlants » ayant autorité.

    III. Les chiismes au pouvoir

    Morcelé, l’empire arabo-musulman issu des conquêtes se désagrège avec le temps et des principautés émergent avec comme vecteur la foi et/ou l’appartenance ethnique.

    ● La dynastie Fatimide 909 – 1171 ap. J.C

    Abû `Abd Allâh ach-Chî’î est un missionnaire sunnite irakien converti au chiisme ismaélien17 qui s’installe en Kabylie (893 ap. J.C) et commence une activité de prédicateur. Il rallie plusieurs tribus berbères et finit par installer au pouvoir en 910 ap. J.C l’imam ismaélien `Ubayd Allâh al-Mahdî qui prend le titre de calife malgré l’existence du califat abbasside qui règne au Moyen-Orient.

    Le quatrième calife Fatimide Al-Muizz li-Dîn Allah conquiert l’Egypte en 969 ap. J.C. Défenseur de la Palestine contre les Croisés et les Turcs Seldjoukides sunnites le califat n’y survit pas et est rendu au sunnisme par Saladin en 1171.

    Califat fatimide dans sa plus grande expansion.
    Califat fatimide dans sa plus grande expansion.

    ● Les Bûyides 932/945 – 1055 ap. J.C

    Dynastie chiite duodécimaine d’ethnie indo-européenne perse est fondée par trois frères, fils d’un certain Buyeh, soldats dans l’armée. En 932 ap. J.C, ils contrôlent la Perse, en 945 Bagdad, et en 1055, le dernier souverain buyide est déposé par les Turcs Seldjoukides sunnites.

    Moyen-Orient vers l'an 1000. Le territoire bûyide apparaît en vert pâle à l'est.
    Moyen-Orient vers l’an 1000. Le territoire bûyide apparaît en vert pâle à l’est.

    ● Les Safavides 1501-1736

    Première dynastie turcophone18 iranienne indépendante depuis la conquête islamique de 637 ap. J.C, issus du monde soufi, se convertissent au chiisme duodécimain et l’impose à la totalité de la Perse, pour contrer les Turcs ottomans sunnites à l’ouest.

    Empire Savafide
    Empire Savafide.

    ● La République Islamique d’Iran 1979

    Arrivée au pouvoir de l’Ayat Al Lhah (Signe d’Allah) Khomeini en 1979.

    Suppléments

    ● La conquête islamique de la Perse, l’adoption du chiisme et son iranisation

    Certains auteurs inclinent à penser que l’adoption du chiisme par les Perses est une sorte de « revanche » à l’encontre des sunnites19 qui les avaient conquis et n’hésitent pas à évoquer une iranisation du chiisme :

    « Comme la mystique, le chiisme offre aux Iraniens un moyen d’exprimer leur dépit et leur particularisme. Bien qu’il soit encore, et pour longtemps, minoritaire en Iran, il s’iranise en quelque sorte, mais il est malaisé de définir dans quelle mesure sa théologie, qui s’élabore et amène en islam tant de nouveautés, est tributaire de la pensée iranienne. Il est clair que la croyance au mariage du martyr de Kerbela, Husain, avec la fille du dernier roi sassanide, relève de l’Iran conservateur. Il est moins certain, quoique probable, qu’en relèvent aussi les idées qui se développent surtout après 874 et la disparition tout enfant du douzième guide la communauté (imam), quand les chiites refusent le fait accompli et élaborent la théorie de son occultation, quand ils proclament qu’il est toujours présent, qu’il demeure le directeur invisible de la communauté, qu’il est le dépositaire de la foi et de la tradition, le témoin et l’interprète de la révélation, impeccable et infaillible, et que sa mort, surtout quand elle est violente, a en quelque sorte une valeur rédemptrice. L’attente de son retour comme Sauveur – le sayoshant du zoroastrisme – s’inscrit au moins dans la perspective eschatologique du mazdéisme. 20 »

    ● Les vrais faux rejetons du chiisme : Nosaïris/Alawites de Syrie et les Druzes

    Muhammad Ibn Nusayr al-Namîri al-`Abdi est un disciple d’Hassan al-Askarî, onzième Imam chiite duodécimain ; à la mort de ce dernier, en 874 ap. J.C, Muhammad Ibn Nusayr prétend qu’Hassan lui confie une révélation nouvelle, noyau de la doctrine alawite, et crée une dissidence.

    La doctrine est un syncrétisme de différentes origines ; respect de certaines pratiques formelles de l’islam chiite (Ramadan, Achûra – martyr de Hussein – Aïd el-Fitr, culte des saints), ajout de la métempsycose (doctrine de la réincarnation) :

    «  Celui qui reconnaît le mâ’na est sauvé, libérée du cycle, son âme redevient étoile, et retourne à travers les sept cieux vers le ġâya, le « but ultime », c’est-à-dire la contemplation (mu’âyana) de la lumière divine. Mais la réincarnation peut être une punition. Car l’âme qui a transgressé les commandements de Ali doit être réincarnée jusqu’à sa purification chez un juif, un chrétien, ou encore pire, un animal.21

    La religion Druze est née de l’incitation du calife Fatimide (chiite ismaélien) Al-Hakim bi-Amr Allah (985-1021 ap. J.C.) à sa divinisation ; et à sa mort, il fit l’objet d’une adoration menée par son vizir Turc Muhammad al-Darazi qui le proclama « occulté » et rallia à lui des partisans. Les Druzes trouvèrent refuge dans le Djebel Libanais qui portent aujourd’hui leur nom.

    La doctrine druze est un syncrétisme de différentes pratiques et concepts empruntés à des religions très différentes ; des éléments issus de religions perses et indiennes (réincarnation), du néoplatonisme, du gnosticisme et du messianisme ; ils rejettent la charia islamique, n’ont ni lieu de culte ni liturgie et la doctrine est donnée au seuls initiés qui doivent en garder le secret22. A noter que les Druzes font partie de l’armée régulière d’Israël.

    Notes :

    1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdullah_ibn_Saba. A lire, ça vaut le détour. NDA.

    2. Mohammad-Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant : Sources scripturaires de l’islam entre histoire et ferveur, p.19, CNRS, 2012

    3. Un hadith désigne une communication orale du fondateur et par extension un recueil qui comprend l’ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses compagnons, considérés comme des principes de gouvernance personnelle et collective pour les musulmans, que l’on désigne généralement sous le nom de « tradition du Prophète ». L’ensemble des recueils de hadith constitue la Sunna – qui a valeur normative comme le Coran – et une partie des ‘sources islamiques’ sous le nom de « traditions islamiques ou prophétiques ».

    4. John Wansbrough, Patricia Crone, Robert G. Hoyland, A.-L. de Prémare, Henri Lammens, E.-M. Gallez, etc.

    5. Sahih Bûkhari, recueil de hadith, vol III, livre 47, n°786, vol V, livre 59, n° 713.

    6. En anglais https://www.youtube.com/watch?v=ANrR8xfCcEI

    7. En anglais http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=_HiMgW9yd7w

    8. http://fr.wikipedia.org/wiki/Kharidjisme

    9. Mohammad-Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux …, p.101

    10. Sayyari, Kitab al Qiraat : « Si on avait laissé le Coran comme il fut révélé, nous y aurions trouvé nos noms comme y sont nommés ceux qui sont venus avant nous [les prophètes antérieurs] .» in Mohammad-Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux… p.103

    11. Ûmar, le second calife, serait donc lui aussi un « prophète » NDA.

    12. A.-L. de Prémare, Les fondations de l’islam, entre écriture et histoire, le Seuil, 2002 p.317

    13. A.-L. de Prémare, Les fondations de l’islam… p.318

    14. A.-L. de Prémare, Les fondations de l’islam… p.320

    15. Les sunnites n’ont rien à envier aux chiites, Mahomet est vénéré de la même manière. NDA.

    16. 80% des chiites sont « duodécimains », qui se rapporte au douzième Imam, de Ali jusqu’à Muhammad al Mahdi qui doit revenir pour instaurer la justice et la paix sur Terre. Le « Mahdi » sunnite est interprété différemment.

    17. L’origine de l’ismaélisme remonte à la mort du sixième imam Ja`far as-Sâdiq en 765 ap. J.C et au conflit de succession qui s’ensuivit entre l’aîné Ismâ`il ben Ja`far et ses partisans, les futurs « ismaéliens » et la majorité qui a suivit son autre fils le cadet Mûsâ al-Kâzim, les duodécimains.

    18. « Bien que turcophones, les Safavides étaient très probablement d’origine kurde ; les informations fiables manquent dans ce domaine car, une fois leur pouvoir consolidé en Perse, les Safavides ont délibérément falsifié les témoignages ayant trait à leurs origines ». C. E. Bosworth, Les dynasties musulmanes, Paris : Actes Sud, 1996, p. 228.

    19. « Après une conquête éclair par les Arabes, l’adaptation de la Perse à l’islam se fit rapidement mais l’esprit national persan affirma son individualité en se ralliant à la doctrine dissidente des chiites,. » J.P. Roux http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/l_iran_sous_la_domination_arabe_637-874.asp

    20. Ibidem.

    21. http://fr.wikipedia.org/wiki/Alaouites

    22. Comme pour l’Alawisme, nous sommes ici très loin de l’islam. NDA.

    http://histoire.fdesouche.com

  • Le pays réel ne lâche rien !

    Que retenir de la façon dont le Sénat a voté majoritairement en faveur du projet de loi Taubira ? D'abord, bien sûr, ce constat d'autisme, d'aveuglement et de surdité dont témoignent à tous les étages du pouvoir les politiciens de gauche alors même que la colère ne cesse de gronder à travers tout le territoire. Mais il est aussi nécessaire de pointer du doigt l'attitude de l'UMP et de l'UDI durant ce débat. J'ai pu assister, du balcon du Sénat, aux débats et aux votes de jeudi après-midi. Sur les bancs de l'UMP et de l'UDI ne siégeaient que... 24 sénateurs. Toutes les interventions relevaient d'une mollesse convenue. Aucun sénateur de gauche ne prêtait la moindre attention aux interventions des sénateurs de droite. Et aucun sénateur de droite ou du centre ne s'en offusquait. Tout cela se déroulait dans une ambiance distraite, entre lectures de magazines et journaux, conversations nonchalantes avec l'un ou l'autre collègue et utilisation frénétique de l'indispensable smartphone. Le parlementarisme s'affichait ainsi sans honte dans sa plus caricaturale médiocrité alors que l'on y traitait un point aussi essentiel que le concept de famille, socle de base de la société.
    N'ayons aucune illusion concernant cette mascarade qui met en scène un faux débat gauche-droite : la veulerie s'étend hélas à l'essentiel de la classe politique. Et il faudra conserver à l'esprit de sanctionner tous les élus de droite et du centre qui se seront montrés complices de cette loi infâme portée par les élus de gauche.
    Mais il faut surtout, durant les prochains jours et les prochaines semaines, démontrer une ferme volonté et une sainte colère. Le régime imagine qu'en accélérant la procédure il va obtenir que les défenseurs de la famille se découragent, se résignent et se démobilisent. Ce sera tout l'inverse et il faut le prouver jour après jour. CIVITAS encourage vivement ce mouvement de colère populaire et national qui accueille sous les huées chaque déplacement de ministre. C'est un bras de fer qui s'est entamé. Le pays réel doit le gagner. En réduisant le pays légal à vivre reclus durant les prochaines semaines.
    Résistance et désobéissance à un projet qui, même s'il était demain inscrit dans le code civil, n'en resterait pas moins illégitime parce que contraire au bien commun et à la loi naturelle. Ce gouvernement de plus en plus fragilisé, embourbé dans les scandales, doit être confronté à une fronde qui le dépasse et le submerge.
    Vendredi soir, devant le Sénat, nous avons vu de près, une fois de plus, que ce régime a pris la forme d'une dictature socialiste et cherche à transformer les forces de l'ordre en police politique. Mais la détermination de la foule n'a pas faibli, même lorsqu'à diverses reprises les gaz lacrymogènes et les matraques ont été utilisés. J'ai eu le privilège de faire partie, aux côtés d'un prêtre, des 32 personnes interpelées ce soir-là sans aucune raison valable. Et j'ai eu la joie de voir que pas une de ces trente-deux personnes n'était intimidée. Chants, slogans et prières ont rythmé la durée de cette interpellation. Et chacun en est reparti bien décidé à continuer la bataille au service du Bien.
    Chaque jour, il en est désormais ainsi. Manuel Valls assistait dimanche soir à un concert à Paris et il fallut trente cars de CRS et gendarmes pour accompagner sa sortie conspuée. Plus un jour ne passe sans que des interpellations de défenseurs de la famille soient signalées dans l'une ou l'autre ville de France. Porter un drapeau français dans les Jardins du Luxembourg vaut une interpellation immédiate par des gendarmes aux ordres d'un régime qui préférerait sans doute voir le drapeau arc-en-ciel du lobby homosexuel flotter sur ses institutions. Le pouvoir passe désormais à la garde à vue. Soixante-sept jeunes Français en ont fait les frais dimanche soir après une tentative de camping devant l'Assemblée nationale. Mais aucune de ces tentatives d'intimidation ne parvient à affecter le moral des militants de la vraie France.
    Une belle jeunesse est dressée et ne lâchera rien. Cela a commencé un printemps français. Cela durera plus qu'une saison !
    Alain Escada,
    président de CIVITAS

    Résister, riposter, reconstruire
    Mai 68 reste dans les mémoires comme le déclenchement notoire d'une révolution qui a profondément subverti la société française et débauché les moeurs et dont la loi Taubira n'est qu'une conséquence tardive. Quarante-cinq ans après, peut-on espérer que l'année 2013 s'inscrive comme le déclenchement d'un mouvement de contre-révolution ? C'est en tout cas ce à quoi il faut travailler. Et c'est dans ce contexte que CIVITAS vous convie à un important congrès les 27 et 28 avril prochains. Il y a quelques décennies, les congrès de Lausanne organisés par la Cité catholique réunissaient des milliers de catholiques soucieux du bien commun. Ayons l'ambition de retrouver une telle atmosphère et participons à l'élaboration d'une résistance, d'une riposte, d'une reconstruction !
    Nous vous recommandons de vous préinscrire afin de faciliter les aspects logistiques et cela vous permettra de faire une petite économie sur France Jeunesse Civitas CONGRES DE LA FRANCE CATHOLIQUE - Espace Moncassin, 164 rue de Javel, 75015 Paris (nombreux stands - artisans, librairies et auteurs, associations)
    samedi 27 avril
    14h00 : ouverture des portes
    14h20 : mot d'accueil (Dr JP Dickès, président de l'ACIM)
    Du gender à l'euthanasie : société contre-nature et lois mortifères
    14h30 : table ronde bioéthique entre les Dr Dickès (pdt de l'Association Catholique des Infirmières et Médecins), Dor (pdt de SOS Touts Petits) et Perrel (pdt de Laissez-les-Vivre), animée par Jeanne Smits (journaliste)
    15h40 : pause
    L'antichristianisme en France aujourd'hui
    16h10 : Recrudescence des profanations et violences antichrétiennes chez nous aujourd'hui (Daniel Hamiche, directeur de l'Observatoire de la Christianophobie)
    16h35 : Etat du droit et traitement judiciaire de l'antichristianisme en France (Maître Jérôme Triomphe)
    17h00 : Plan de Vincent Peillon concernant l'éducation nationale : antichristianisme et subversion (Vivien Hoch, philosophe)
    17h30 : visite des stands avant fermeture
    18h00 : fin de la journée
    dimanche 28 avril
    10h30 : Messe à l'intention du salut de la France catholique célébrée à l'Eglise Saint-Nicolas du Chardonnet
    14h00 : ouverture
    Communication et médias : sortir de la pensée unique
    14h30 : Les nouvelles technologies de l'information et de la communication à mettre au service du bien commun (Louis-Marie Resseguier)
    14h45 : L'audiovisuel et les catholiques à l'ère d'internet (Pascal Bernardin)
    Répondre aux défis ? Oui, en catholiques !
    15h00 : Face à la décadence, le patriotisme catholique (Roger Holeindre, président du Cercle National des Combattants)
    15h15 : France, fille aînée de l'Eglise : une histoire, des devoirs (JP Maugendre, président de Renaissance Catholique)
    15h30 : Un sain communautarisme ? (Rémi Fontaine, journaliste)
    15h45 : La haine de la Famille, corollaire de la haine de la religion (Alain Escada, président de Civitas)
    16h00 : pause
    Les municipales de 2014, un enjeu à ne pas rater
    16h30 : Pourquoi et comment un catholique peut et doit s'engager à l'échelon municipal ? (Charles Perrot)
    16h50 : L'exemple d'une petite commune (Charles Bertholet)
    17h00 : L'exemple d'une commune moyenne (Frédéric Abraham)
    17h15 : Catholiques, vous avez le devoir d'agir (Abbé Xavier Beauvais)
    17h30 : Résister, riposter, reconstruire (Alain Escada) 18h00 : fermeture des portes

  • 18, 19 et 20 mai 2013 : Pèlerinage Paris-Chartres.

    Notre-Dame de Chrétienté

    Inscriptions au pèlerinage 2012 N’attendez pas pour vous inscrire ! (un tarif préférentiel est réservé aux inscriptions reçues avant le 19 avril)

    A toux ceux qui veulent partager trois jours de prière entre militants et sympathisants d’Action française, rejoignez le chapitre Sainte Jeanne de France..Ce chapitre est historiquement le chapitre d’Action Française, ce qui signifie qu’il est ouvert à tous ceux qui voient dans l’engagement royaliste un prolongement du devoir de charité, mais aussi à tous les sympathisants d’hier et d’aujourd’hui qui souhaitent simplement vivre trois journées édifiantes, sur les traces de Charles Péguy.

    Chef de chapitre : Louis-Charles Bonnaves / lcbonnaves@yahoo.fr / 06.60.75.49.12 Nom du chapitre : Sainte Jehanne de France

    Pour connaître les tarifs en fonction de votre lieu de résidence principale et du nombre de personnes que vous inscrivez, reportez-vous au bulletin d’inscription .

    http://www.actionfrancaise.net

  • Christianophobie et vandalisme à Abbeville : honte au maire PS !

    L’église néogothique d’Abbeville est méticuleusement détruite depuis le mois de mars dernier avec un empressement sans faille du maire socialiste, Nicolas Dumont, entendu en janvier dernier sous le régime de la garde à vue sur les conditions d’obtention d’un marché public, en sa qualité de président de la communauté de communes de l’Abbevillois (CCA).

     

    Comment les socialistes traitent l’identité chrétienne de la France...

     

    http://www.actionfrancaise.net

  • Quand la République pactise avec l’islam radical

    Le journal Sud-Ouest nous informe que Vincent Feltesse, le chef du PS girondin, va financer une partie de la mosquée islamiste de l’imâm Oubrou (UOIF) : « le député, président de la CUB et archi-probable candidat du PS aux futures municipales, va en effet verser une partie de sa réserve parlementaire à l’association qui porte le projet, la Fédération des musulmans de Gironde. Cette réserve, une somme que chaque député est libre d’attribuer à des associations de sa circonscription, s’élève, pour l’année, à 130 000 euros : 50 000 euros issus de cette enveloppe iront au projet de centre cultuel et culturel musulman. »

    Vincent Feltesse explique en effet qu’ « il y a un gros travail, autour de l’imam Oubrou, sur l’articulation de l’islam et des valeurs républicaines, c’est une démarche à laquelle je suis sensible« .

    Or, une enquête intitulée Ces maires qui courtisent l’islamisme, aux éditions Tatamis,  a révélée en 2010 que l’imam Oubrou enseigne à ses fidèles de lire le coran « comme des salafistes« , de rétablir le Califat transfrontalier et de faire de l’islam un parti politique car « L’islam comme le veut le Coran touche à tous les domaines de la vie. C’est un État, c’est un pays (…) La politique est une donnée, est une partie, est un élément de l’islam. Le Prophète était un chef d’Etat.(…) La politique des musulmans ce n’est pas la politique des autres, la politique des autres est construite sur le mensonge« . Des citations immédiatement issues de ses conférences, en ligne sur internet !

    Il n’y a cependant pas à s’étonner. Car l’imam ne fait qu’enseigner à ses fidèles la foi musulmane qui ne reconnaît en effet aucune frontières entre le public et le privé, entre le temporel et le spirituel. C’est l’oumma. Le double discours de l’imam n’est pas davantage surprenant, car le coran enseigne lui-même la duplicité : ‘ »Baise la main que tu ne peux pas couper« …

    http://www.contre-info.com/

  • Égypte : le calvaire des chrétiens continue

    Égypte : le calvaire des chrétiens continue

      LE CAIRE (NOVOpress) – Le calme est revenu tôt le matin du lundi 08 avril, dans le quartier d’Abbassiya, mais la police était toujours déployée autour de la cathédrale Saint-Marc, dans laquelle des Coptes étaient encore retranchés après une nuit de violences antichrétiennes.

    La « bataille de la Cathédrale »

    Dimanche, après l’assassinat de 4 chrétiens au Caire, des milliers de Coptes sont venus participer aux obsèques.

    Les funérailles ont pris une tournure politique lorsque les participants ont scandé des slogans contre le pouvoir islamiste, et ces scènes ont été retransmises en direct à la télévision. Des scènes de chaos ont suivi, et de nombreux chrétiens se sont réfugiés à l’intérieur de la cathédrale tandis que la police tirait du gaz lacrymogène sur l’édifice.

    Aux côtés des policiers, des groupes de civils musulmans, apparemment des habitants du quartier, échangeaient des projectiles avec les Coptes par-delà les murs de la cathédrale.

    « Eux, là-bas, ce sont des chrétiens. Ici, vous êtes du côté musulman », a expliqué l’un des résidents à l’AFP.

    Beaucoup de Coptes se sont dit choqués par l’attaque contre la cathédrale Saint-Marc, siège du patriarcat copte orthodoxe. Deux personnes ont été tuées et 89 blessées selon le bilan du ministère de la santé.

    Un contexte propice à la violence

    Ces événements surviennent dans un contexte très tendu en Égypte en raison de la profonde division entre les partisans de M. Morsi, issu des Frères musulmans, et ses opposants, qui ont dégénéré à plusieurs reprises en violents affrontements.

    Les Coptes représentent de 6 à 10% des 84 millions d’habitants en Égypte, où les affrontements sont fréquents entre chrétiens et musulmans, souvent en raison de querelles de voisinage, d’histoires d’amour interdites ou de la construction de nouvelles églises.

    Depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011, ces heurts ont tué une cinquantaine de chrétiens.

    L’arrivée d’un islamiste à la tête de l’Égypte a aggravé le sentiment d’insécurité et de marginalisation des Coptes. M. Morsi a promis d’être le «président de tous les Égyptiens» mais ses opposants l’accusent de se comporter comme un représentant des Frères musulmans et de l’islam.

    Que ce soit sur les chaînes de télévision salafistes, sur Internet ou dans les prêches des islamistes radicaux, ces “infidèles” sont de plus en plus stigmatisés.  “Certaines couches de la société ont désormais le sentiment qu’il est plus facile de s’attaquer aux Coptes, ils ont un sentiment d’impunité“, affirme ainsi Tewfik Aclimandos, chercheur associé à la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France.

    Julien Lemaire http://fr.novopress.info

    Crédit photo : Al Jazeera English, via Wikipédia, (cc).

  • L'Occident n'a pas à recevoir de leçons de pays christianophobes

    Alexandre del Valle, géopolitologue renommé, enseigne les relations internationales à l'Université de Metz et est chercheur associé à l'Institut Choiseul. Il a publié plusieurs livres sur la faiblesse des démocraties, les Balkans, la Turquie et le terrorisme islamique.
    Il trace un état des lieux du dialogue islamo-chrétien. Le calvaire des chrétiens dans le monde. En terre d'islam, des millions de chrétien fêtent la Résurrection du Christ souvent au péril de leur vie.¢
    Où en est le dialogue islamo-chrétien ? Les responsables musulmans qui ont écouté la messe d’inauguration du Pape François semblent préférer le nouveau pontife argentin – qui a lavé les pieds d’un musulman dans une prison de Rome et a souhaité « bâtir des ponts entre les religions » en relançant un "dialogue serein avec le monde islamique" - à son prédécesseur germanique Benoît XVI, qui avait osé interpeller les musulmans sur la question de la violence religieuse.
    C’est ainsi que Ekmeleddin Ihsanoglu, le dirigeant de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI, regroupant 57 Etats musulmans), a souhaité que "la relation entre l'islam et le christianisme retrouve sa cordialité et son amitié sincère." De même, Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, basée au Caire, a annoncé qu’elle pourrait renouer le dialogue qui fut interrompu deux fois sous Benoît XVI : une première fois en 2006, suite au "discours de Ratisbonne" de Ratzinger qui citait un empereur byzantin déplorant les "mauvaises et inhumaines" idées de Mahomet "propagées par la violence" ; puis une seconde fois en 2011, lorsque l’ex-Pape appela les pays musulmans à protéger les minorités chrétiennes menacées...
    Cet appel répondait à l’attentat-suicide perpétré contre l’Église des Deux Saints d'Alexandrie (Égypte), qui tua 23 chrétiens coptes dans la nuit du 31 décembre 2010 au 1er janvier 2011. Mais il ne convainquit point les pays islamiques à dénoncer la violence envers les Infidèles dès lors qu’elle est inscrite dans la Charià et le Coran, ce que déplorait justement Ratzinger. Et au lieu de faire leur aggiornamento sur ce point, Al-Azhar, l’OCI et La Mecque, qui défendent une conception totalitaire de l’islam, décidèrent au contraire de suspendre les rencontres avec le Vatican, au prétexte que Benoît XVI aurait "attaqué l'islam". Niant une réalité pourtant reconnue par les musulmans modérés et réformistes, ils rejetèrent en bloc l’"affirmation injustifiée que les musulmans persécutent les autres personnes qui vivent avec eux au Moyen-Orient"…
    Les 57 pays de l’OCI - Arabie saoudite, Turquie, Pakistan et Egypte en tête - initièrent alors une campagne planétaire de dénigrement de l’Eglise et de "l’Occident croisé", jouant sur la corde sensible du victimisme islamique et de la mauvaise conscience européenne. Cette campagne, qui entraîna la mort de nombre de Chrétiens, culmina avec l’affaire des "caricatures de Mahomet" et des "films anti-islam" montés en épingle pour faire oublier la christianophobie islamique.

    DOUBLE LANGAGE ET ABSENCE DE REMISE EN QUESTION DES PAYS MUSULMANS

    Gagnés par la dhimmitude volontaire et la peur - renforcées par l’explosion de violences anti-chrétiennes et anti-occidentale, nombre de chrétiens ont donc salué le fait que Pape François ménage bien mieux que Ratzinger la "susceptibilité des pays musulmans" et espèrent que par sa politique d’apaisement, il pourra améliorer le triste sort des chrétiens d’Orient. De son côté, Mahmoud Azab, conseiller pour les affaires interreligieuses de l'imam Ahmed Al-Tayyeb d'Al-Azhar, a déclaré : "Espérons que le nouveau pape jettera de nouveaux ponts solides et équitables pour un dialogue équilibré et efficace entre le monde islamique et le Vatican, un dialogue pour atteindre un consensus sur les valeurs suprêmes communes qui préservent la dignité de l’islam et la réalise concrètement". "Nous reviendrons au dialogue avec le Vatican dès qu'apparaîtra une nouvelle politique". Une réconciliation sous condition … qui laisse entendre que l’Eglise serait la seule responsable des blocages et que les pays islamiques n’auraient pas à respecter la liberté religieuse des minorités, bafouée par les lois inspirées de la Charià qui, dans certains pays tels l’Arabie, l’Iran ou le Soudan, punissent de mort l’apostasie ou le prosélytisme chrétien !
    On reste donc stupéfaits par cette exigence de tolérance à sens unique et par cette absence totale de remise en question des instances islamiques officielles qui exercent continuellement des pressions à l’ONU et sur nos gouvernements pour faire adopter des législations "anti-blasphème" visant en fait à limiter la liberté d’expression au prétexte de ne pas "diffamer l’islam". Alors que dans les pays islamiques, les chrétiens sont soit interdits (Arabie saoudite), soit régulièrement pris pour cibles par des attentats (Pakistan, Soudan, Maghreb, Turquie, Egypte, etc)… Ainsi, tandis que les pays de l’OCI dénoncent "l’islamophobie" occidentale, les adeptes du Christ sont réduits à des citoyens de seconde zone en pays d’islam et y forment des minorités humiliées.

    LE DIALOGUE À SENS UNIQUE : ISLAMOPHOBIE VERSUS CHRISTIANOPHOBIE

    Adeptes de l’accusation-miroir, les pays musulmans exigent que les Européens s’excusent pour les Croisades et la Colonisation, mais ils ne songent aucunement à s’excuser pour les pirateries barbaresques, l’esclavage des Noirs et des Slaves, la colonisation islamique (Afrique, Andalousie, Sicile, Balkans, Indes) du passé, ou même les génocides de 1,5 millions d’Arméniens-assyro-chaldéens de Turquie (1896-1915), puis de 2 millions de chrétiens-animistes du Sud-Soudan (massacrés par le régime islamiste soudanais entre 1970 et 2007). Ce génocide du sud-Soudan n’a jamais été reconnu officiellement par l’ONU, qui reste soumise au diktat moral et aux pressions diplomatiques de l’OCI…
    Certes, le passé doit être dépassé et le dialogue islamo-chrétien semble partir d’une intention louable. Mais à condition que les pays musulmans combattent en échange la christianophobie islamique comme l’Occident combat l’islamophobie. Il n’en est rien. Et ce dialogue entamé sans conditions par le Concile Vatican II ans les années 60 restera un accord de dupes tant que les pays musulmans verront dans la main tendue des chrétiens et leur acceptation de cette tolérance à sens unique des marques de faiblesse, ce qui n’est pas entièrement faux d’ailleurs… Car cette faiblesse incite les bourreaux impunis à redoubler de violence.
    En réalité, de même que le dialogue islamo-chrétien voulu par Jean Paul II n’empêcha pas le massacre de chrétiens au Soudan ou en Irak, ni même l’assassinat de prélats catholiques en Turquie (Don Andrea Santoro en 2006 ou Mgr Luigi Padovese en 2010), le silence du Pape François sur la nouvelle christianophobie et ses professions de foi islamiquement correctes ne stopperont pas les condamnations d’apostats et autres persécutions de chrétiens au Pakistan, en Syrie, en Afrique du Nord ou ailleurs...
    Le vrai "printemps islamique" arrivera lorsque l’égalité musulmans/non-musulmans sera officiellement enseignée et inscrite dans les lois des pays islamiques (comme l’égalité hommes/femmes), ce qui ne semble pas être pour demain… En attendant, l’ONU, les Etats-Unis, l’UE et les gouvernements européens doivent exiger l’égalité de droits et la réciprocité religieuse et même en faire des conditions aux aides économiques et aux accords diplomatiques... Les démocraties occidentales n’ont plus à recevoir de leçons de “lutte contre l’islamophobie” de la part de pays ouvertement christianophobes !¢
    SourceChristianophobie : le calvaire des chrétiens dans le monde, par Alexandre Del Valle, Atlantico.fr, 1 avril 2013 via Poste de Veille