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social - Page 308

  • Gilets jaunes: Macron,étouffez une révolution pacifique, et vous la rendez inévitablement violente.

  • La fracture française

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    2954769017.jpgGilets jaunes : l’exécutif cherche une réponse. Mais quelle réponse ?

    Le premier ministre, dimanche soir, n’a pas semblé broncher sur l’essentiel de sa politique. Il entend la colère, mais tient le cap. On attend la réaction du Président qui doit s’exprimer devant les maires de France. Mais il ne fait pas de doute que le pouvoir est dans l’embarras. Les corps intermédiaires classiques, les syndicats, ne semblent guère plus à l’aise, d’abord parce que la CGT et Force ouvrière sont en crise, ensuite parce que si la contestation ne passe pas par eux, c’est qu’il y a des raisons pour cela. Les gilets jaunes constituent une part de la population qui ne se considère pas représentée par les partenaires sociaux habituels. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, en convient lui-même, tout en faisant des critiques sévères à l’égard d’un mouvement non encadré et qui risque de sérieuses dérives.

    Bien sûr qu’il y a des risques, bien sûr que les organisations syndicales ont des pratiques et une déontologie bien nécessaires pour le dialogue social. Mais lorsqu’elles ne représentent plus manifestement toute la société, c’est qu’il y a un problème qui leur échappe ou qui les désarçonne.

    C’est le message du géographe Christophe Guilluy qui se trouve de mieux3387068160.jpg en mieux relayé, au fur et à mesure que ses analyses se trouvent confirmées par les événements. Deux géographies, deux sociologies s’opposent que Vincent Trémolet de Villers traduit dans Le Figaro en images suggestives : « Les gilets jaunes contre les doudounes noires, les rocades goudronnées contre les voies sur berge piétonisées, les pieds de poule des routes secondaires contre la fluidité des aéroports : les beaufs des champs contre les bobos des villes. »

    Force est de reconnaître que c’est cette France marginalisée qui s’exprime en faisant éclater sa colère. Il faudra bien, d’une façon ou d’une autre, retrouver des liens avec cette France-là. Car sinon, ce sera l’impasse et l’explosion populiste mettra à mal une classe politique qui pourrait connaître le sort de son homologue italienne. 

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 20 novembre 2018

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/11/21/la-fracture-francaise-6107204.html

  • Les députés LREM votent une augmentation de l’assurance auto ! Et vous savez pourquoi ?

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    Il faut se pincer pour le croire : en plein mouvement des gilets jaunes, la majorité LREM-MoDem, après avoir voté l’augmentation des taxes sur les carburants qui a déclenché la colère, a adopté un amendement stipulant que les compagnies d’assurance doivent augmenter de 33 millions d’euros leur contribution au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO). Mais quel est donc ce mystérieux fonds qu’il faudrait ainsi abonder toutes affaires cessantes ? C’est le fonds permettant aux conducteurs accidentés par un tiers en fuite ou une personne non assurée d’être indemnisés.

    Ah… Mais alors, faut-il en déduire que ce genre de conducteurs et de délinquance – délits de fuite, conduite sans assurance – est en augmentation ? Oui. Selon Le Parisien, il y aurait en France 700 000 véhicules non assurés ! Et il y a eu, en 2017, plus de 36.000 demandes d’indemnisation.Donc ce fonds est de plus en plus mis à contribution. 26 % des dossiers concernaient des délits de fuite. Et les versements se montent à 154,2 millions d’euros, une augmentation de 13 % !

    Évidemment, cette charge supplémentaire est très mal vue par les compagnies d’assurance qui pourraient, pour y répondre, avoir recours à un levier bien connu : l’augmentation des assurances des automobilistes.

    Le gouvernement et la majorité d’Emmanuel Macron pourront toujours se défausser sur les assureurs en disant : « C’est pas Bibi ! » Mais à l’Assemblée, il s’est quand même trouvé assez de bibis de service pour le voter, cet amendement.

    Mais surtout, au-delà de la question financière, ce que révèle cette augmentation, c’est un grave problème de sécurité et de délinquance routières : comment se fait-il que ce gouvernement, qui a fondé toute sa stratégie de sécurité routière sur les 80 km/h et les radars et qui n’a plus que le mot « ordre républicain » à la bouche, ne s’inquiète pas davantage de cette délinquance en plein essor ? Édouard Philippe nous aurait-il menti par omission ? Ce que l’on ne nous dit pas, les chiffres et les millions du budget nous le révèlent.

    On traiterait ce problème, on gagnerait sur deux tableaux : moins de délinquance et moins de charges financières pour les automobilistes, car ce sont les seuls automobilistes – encore une fois – qui vont éponger le coût de cette délinquance. Car, contrairement à ce qu’a dit M. Darmanin à l’Assemblée, la question du pouvoir d’achat et celle de la sécurité sont liées. Et c’est un nouvel exemple qui explique la colère de la France périphérique qui a le sentiment – justifié – de payer pour les autres.

    Mais, au fait, qui sont-ils donc, ces automobilistes délinquants qui conduisent sans assurance et prennent la fuite ? Ne serait-ce pas les mêmes qui se livrent à des rodéos certains soirs dans certains quartiers, causant parfois des accidents très graves, comme on l’a vu ces dernières années ?

    Encore un indice pour aider monsieur Castaner : ce ne sont pas des gilets jaunes.

    Dominique Monthus

    http://www.bvoltaire.fr/les-deputes-lrem-votent-une-augmentation-de-lassurance-auto-et-vous-savez-pourquoi/

  • Gilets jaunes : le réveil de la France oubliée, par Ivan Rioufol

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    Les Gilets jaunes : “Nous aussi, on tient le cap !“. Le premier ministre, qui avait annoncé dimanche soir sur France 2 : “Le cap est le bon et nous allons le tenir“, a reçu sa réponse, ce lundi matin, de la part des meneurs. Désormais, un rapport de force s’engage entre la révolte populaire contre les taxes sur le carburant et le gouvernement décidé à assumer l’affrontement. “La trajectoire carbone, nous allons la tenir”, a précisé Edouard Philippe. Au 1 er janvier, la taxe sur le diesel sera donc augmentée de 6,5 centimes par litre, et de 2,9 centimes pour l’essence. A la fin du quinquennat, les taxes supplémentaires sur le diesel auront été portées au total à 30 centimes, 16 centimes pour l’essence. Prenant la parole après la première manifestation des Gilets jaunes, samedi partout en France (environ 300.000 manifestants selon le ministère de l’Intérieur, chiffres contestés par les organisateurs), le premier ministre n’a pas cherché l’apaisement, même s’il a reconnu un “ras-le-bol fiscal”. Or, plutôt que de renoncer, en conséquence, à la fiscalité punitive sur les carburants, il a rajouté de l’huile sur le feu. Philippe a, en effet, dénoncé également “l’anarchie, la pression et la violence” dans des scènes qui auraient eu lieu.

    Ce choix de la diabolisation est aussi celui du leader de la CFDT, Laurent Berger : ce lundi, sur RTL, il a alerté sur “une forme de totalitarisme” chez des manifestants ayant exigé le port du gilet jaune à des automobilistes bloqués. Dans un tweet posté samedi, Bernard-Henri Lévy a illustré la vision de la France d’en haut, jugeant celle d’en bas : “Poujadisme des Gilets jaunes. Echec d’un mouvement qu’on nous annonçait massif. Irresponsabilité des chaînes d’info qui attisent et dramatisent. Soutien à Macron, à son combat contre les populismes et à la fiscalité écolo“.

    Le paradoxe est d’observer de telles consciences de gauche, théoriquement sensibles à l’injustice sociale, revendiquer leur dédain pour les plus pauvres et les plus délaissés. Ce basculement dit beaucoup de la nouvelle révolution française qui s’engage. Voir du poujadisme dans la révolte des Gilets jaunes relève de la paresse intellectuelle. Ce ne sont pas seulement des petits commerçants qui ont manifesté samedi, mais plus généralement une classe moyenne issue de la ruralité et des zones périurbaines sorties des radars officiels. La France oubliée se réveille. Elle compte se faire entendre encore. Paris n’est plus le centre de l’histoire qui s’écrit. L’erreur du gouvernement est de parier sur un essoufflement du mouvement, au prétexte de son amateurisme, de ses manques d’encadrements, de leaders, de slogans, de projets. Ces indiscutables lacunes peuvent se corriger. A Paris, les quelques centaines de manifestants ont déjà réussi le tour de force stratégique d’envahir, paisiblement, la rue du Faubourg Saint-Honoré, jusqu’à quelques dizaines de mètres de l’Elysée. Les magasins de luxe des alentours, restés ouverts, n’ont pas été un instant inquiétés. La dynamique est du côté des “derniers de cordée”, qu’Emmanuel Macron ne sait comprendre.

    Ceux-ci n’entendent plus être à la traine, ni se laisser insulter par une caste qui n’envisage pas de se réformer. Il suffit d’observer la perpétuation de la même morgue chez les “élites” pour se convaincre de la fracture entre ces deux mondes. La place de la Concorde, à Paris, pourrait être le prochain point de ralliement de la province en colère, samedi prochain. Reste la question : La France des métropoles, pour l’instant indifférente, peut-elle devenir solidaire de la France des périphéries ? Au-delà des taxes, c’est un mode de vie commun à une majorité de Français que défendent les Gilets jaunes.

    Ivan Rioufol

    Texte daté du 19 novembre 2018 et repris du blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/212653/gilets-jaunes-le-reveil-de-la-france-oubliee-par-ivan-rioufol/

  • Notre pays peut s’effondrer comme l’URSS en une semaine

    Notre pays peut s’effondrer comme l’URSS en une semaine

    De Charles Sannat :

    Les digues de la colère trop longtemps contenue sont en train de céder.

    Le gouvernement ne comprend pas.
    Nos élites ne comprennent pas.
    Nos journalistes des grands médias tentent d’aider le gouvernement à éteindre l’incendie qui menace de ravager le pays.

    La méthode est évidemment mauvaise et il est fort probable qu’un jour, des comptes soient demandés par les victimes et les blessés. Nous y reviendrons.

    Ce qu’il faut retenir c’est que dans un pays où le politiquement correct est étouffant, où la liberté est surveillée, où il n’est plus possible de penser véritablement sans « choquer », sans « déraper », sans être un « phobe », dans un pays où quand un gosse de 7 ans emmerde un autre gamin de 7 ans – ce qui relève de l’éducation et du pédagogique – se transforme en garde à vue et en procédure de « harcèlement », quand nos élites perdent le bon sens, quand les « bobos parisiens » pensent la société hors sol et à travers un prisme idéologique et croient qu’ils peuvent changer la manière de voir les choses des masses, nous créons un cocktail terrible de colère rentrée. […]

    Ce que j’ai vu, c’est une violence inouïe, une haine rentrée, contenue depuis trop longtemps, qui a commencé à se libérer. Cette rage de ne pas être entendu, cette colère d’être méprisé par un pouvoir sourd aux attentes simples d’une population, cette frustration terrible, non pas de la France « périphérique », mais de la France, essentiellement gauloise, qui subit la diversité, la crise économique, la fiscalité confiscatoire pour arroser à coup de milliards des « citées » et des quartiers « populaires » qui croulent sous les subventions… et la radicalisation. « On ne veut plus payer ». Voilà ce qui est dit.

    C’est tout cela que j’ai entendu, jusqu’à un pharmacien expliquant qu’il trouvait scandaleux tous les médicaments gratuits pour les migrants et pas pour les mamies… Mais il y a aussi ces médecins, ces ambulanciers, les motards en colère, ou les paysans, ou les artisans, ou les taxis, ou, ou, ou,… Nos dirigeants ont patiemment construit une société de haine et d’opposition. Quand il y a haine et opposition, il finit par y avoir confrontation et violence. Même Gérard Colomb l’a dit en quittant son poste. Quelques jours seulement ou il n’est plus là, et il sera vite très regretté! Terrible bilan. […]

    Le gouvernement doit saisir qu’en dessous de 2 500 euros nets par mois, il vaut mieux rester chez soi, avoir un HLM, la CMU, ne pas payer la cantoche des gosses et avoir accès à tout gratuit et rentrer dans le cycle de l’assistanat. Problème… le salaire médian c’est 1 700 euros…. Énorme problème donc… Le gouvernement doit saisir que si les gens ne traversent pas la rue, ce n’est pas qu’ils ne peuvent pas trouver de boulot, c’est qu’il n’y a plus d’intérêt à le faire. Partant de ce constat économique, les gens vont cesser de travailler, parce que se rendre au travail est trop coûteux et rapporte trop peu. Le nombre de travailleurs va chuter considérablement. Le nombre d’assistés, exploser à la hausse, et les coûts pour la collectivité aussi. Il faudra augmenter la fiscalité de ceux qui bossent encore. Alors ils seront de moins en moins nombreux à travailler… et le cycle vicieux ira jusqu’à l’effondrement. […]

    N’accusons pas le gouvernement par principe et incitons-le à éviter la tentation du laisser-faire et du laisser-aller en espérant que la violence qui se déchaîne pousse les gens à rentrer chez eux, ce qui serait une erreur supplémentaire d’appréciation qui risquerait de se transformer en très grande responsabilité historique et éventuellement juridique. Chaque mort, chaque blessé renforcera la motivation. Quand il n’y a pas d’organisation nationale, et que l’on est face à un soulèvement populaire, il y a deux manières de faire. La première, celle qui a été manifestement choisie volontairement ou non, et l’on finira par le savoir, c’est de laisser faire comme cela s’est passé samedi. La seconde, c’est d’encadrer les mouvements, en expliquant que les forces de l’ordre passeront sur chaque point de blocage même ceux qui ne sont pas déclarés pour donner des conseils de sécurisation. Même ceux qui ne sont pas déclarés et peut-être même surtout ceux qui ne sont pas déclarés ! Cela n’a pas été fait. Cela n’a pas été ordonné. Là était la sagesse élémentaire, et le gouvernement en serait sorti grandi.

    Parce que cela ne sera pas fait, alors que moralement, il en va du devoir de nos autorités, de nos policiers et gendarmes qui ne doivent jamais oublier qu’ils sont au service de la population et pas des dirigeants, alors il faudra que les gens le fassent eux-mêmes pour éviter des accidents. Si le mouvement dure, les tensions monteront. Il faut donc penser la protection des lieux de blocage ou de filtrage.

    « Qu’ils viennent me chercher »… Ils ont été stoppés à 200 m du Palais.

    Macron le tout-puissant Jupiter avait crânement lâché cette formule lors de l’affaire Benalla… Une formule qui en dit très long sur le sentiment d’impunité de nos élites dirigeantes. Pourtant, les sans-dents n’ont été stoppés qu’à 200 mètres du Palais. Le groupe de sans-dents qui était là n’était pas suffisamment important ni suffisamment motivé pour partir à l’assaut du Palais, mais cela devrait être pris pour un avertissement sans frais ! « Ils » peuvent venir chercher le président en son palais et mettre sa tête au bout d’une pique. Qui aurait tiré sur la foule ? Un jour, les grenades fumigènes ne suffiront plus. Ce jour-là, qui tirera pour empêcher la foule d’aller chercher Macron ? Qui ? Personne. Le roi est nu.

    Que fera Castaner ?

    Rien. Il ne leur reste que les postures et la capacité à terroriser les « gens » qui ont un compte en banque, qui sont saisissables, et qui globalement, eux, respectent les lois. « Ils » ne font plus peur qu’aux braves gens… Et les braves gens n’acceptent plus de se faire terroriser pour leur permis de conduire, alors que les délinquants quotidiens pourrissent leur quotidien sans rien risquer, eux… D’ailleurs, Castaner lui-même l’a dit, la prison « n’est pas une solution », alors que fera Castaner ?

    Il n’a pas les moyens ni matériels ni humains de sécuriser le territoire, et le bordel de la délinquance ambiant le démontre chaque jour. Alors, imaginez quand vous avez un soulèvement populaire sur tout le territoire. Imaginez un soulèvement sur la durée… Tous les mois ! Et dire que Bruxelles limite le temps de travail des militaires qui devront bientôt être syndiqués… […]

    La France est l’URSS de 1989. Un tigre de papier. Au premier coup de fusil, les leviers de commande ne répondront plus. Le système tient sur l’illusion de la solidité des institutions. Pourtant, tout est miné de l’intérieur. Notre pays peut s’effondrer comme l’URSS en une semaine. Chacun se retrouvera seul. Voilà ce qui a commencé à se passer ce week-end.

    Il n’y a pas, dans ce mouvement, que de « beaux » sentiments et de gentils gilets jaunes. C’est beaucoup plus complexe. Il y a trop de frustrations retenues depuis trop longtemps. Pour éteindre l’incendie, ce ne sera pas agréable pour la clique d’En Marche à l’égo surdimensionné, mais il va lui falloir rabattre son caquet. Faire amende honorable, cesser les insultes et le mépris de caste devenu insupportable. Ce mépris tient une place bien plus importante dans la révolte actuelle que ce que l’on peut penser à Paris. Ensuite, cela doit s’accompagner d’un programme économique en rupture avec celui qui est porté, et là cela va être plus dur dans le cadre actuel. C’est le principal défi de Macron. Après, l’Europe a aussi intérêt à avoir une France stable… Ça tombe bien, il y a des élections européennes. Un bon moyen de construire un nouveau projet… avec les Français, et pas contre eux. Bon, quand on est Jupiter, manifestement, on manque de sagesse et de pondération. Il y a donc peu de chance que cela se passe ainsi. Castaner et Macron tenteront de passer en force.

    Ce ne sera plus la chienlit, mais l’anarchie.

    La même que celle de la libération et de l’épuration. Et ces terribles pulsions de mort et d’envie d’en découdre. Des moments de l’histoire où tout devient possible dans des séances de haine et d’expiation collective. Les heures les plus sombres ne sont pas juste un concept de propagande minable, c’est une réalité qui peut-être la nôtre en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Pendant ces heures-là, chacun est seul. Les grands malades qui nous dirigent depuis des années ont mis en place les éléments pour qu’elles soient, hélas, notre avenir. Les révolutions sont toujours de couleur. En France, elle ne sera pas orange. Elle sera jaune. Comme toutes les révolutions, quelles que soient leur couleur de départ, elles finissent toute par la même : celle, rouge, du sang qui coule dans les rues.

    https://www.lesalonbeige.fr/notre-pays-peut-seffondrer-comme-lurss-en-une-semaine/

  • Que l’Etat descende de notre dos et retire les mains de nos poches ?

    poches-vides-300x192.jpgC’est un coup de tonnerre au Japon, comme en France. Le Figaro rapporte comme ses confrères que «  Nissan réunira ce jeudi son conseil d’administration pour voter le départ du  PDG  du groupe Renault-Nissan Carlos Ghosn. (Nissan) affirme que (M. Ghosn)  a dissimulé une partie de ses revenus au fisc japonais. Le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, a dénoncé des pratiques financières inacceptables et graves et a confirmé l’arrestation de Carlos Ghosn à Tokyo (…). Le PDG franco-brésilien « aurait sous-évalué de cinq milliards  de yens (38,9 millions d’euros) sa rémunération, qui s’élevait à près de 10 milliards. D’après l’agence de presse Kyodo, cette pratique a commencé en 2011 et a duré plus de cinq ans. » Bruno Gollnisch l’a souligné ces dernières années, il estimait  que le salaire octroyé  au  PDG  de Renault,  dont l’Etat français est toujours actionnaire à hauteur de 15%,   était exorbitant et aberrant, notamment au  regard des  résultats  de ce  patron champion des délocalisations.  N’en doutons pas, en pleine mobilisation citoyenne des gilets jaunes  contre le fiscalisme confiscatoire,  un concert de récriminations va retentir au  sein des  partis du Système pour dénoncer cette supposée fraude (M. Ghosn a droit à la présomption d’innocence) et plus largement pour s’indigner des méthodes de ce dernier. Déjà quelques mois  avant le premier tour de la présidentielle de 2012, le député-maire  LR de Nice , Christian Estrosi - qui a fait part ces dernières heures  de son effroi après les  propos de Laurent Wauquiez comparant la PMA à l’eugénisme nazi-, s’indignait justement des délocalisations, du dumping social pratiqués par M.  Ghosn. Il découvrait   alors avec une bonne vingtaine d’années de retard, les conséquences des dogmes ultra libéraux et  ultra libre-échangistes  que les partis européistes  ont  imposé  à notre pays par  soumission aux oukases de  l’Europe de Bruxelles.

    L’exigence d’une meilleure  justice fiscale  serait aussi au cœur des préoccupations de  la Commission européenne, et expliquerait notamment la directive européenne sur le droit d’auteur qui  propose, rapporte le site Ozap,  « de taxer les clics sur les liens hypertextes » de Google News. « Un impôt qui pénaliserait fortement l’agrégateur de contenu qui est très utilisé en Europe par le grand public. »  Le journal britannique   The Guardian publiait dimanche la réplique de « Richard Gingras, vice-président de Google rattaché aux médias, qui menace de fermer l’agrégateur Google News si l’Union européenne  (passe aux actes). »

    UE rapportait l’Afp,  qui  a fait état en mars de son souhait   d’ « instaurer une taxe de 3% sur le chiffre d’affaires généré par les services numériques des entreprises (dont le chiffre d’affaires annuel mondial dépasse 750 millions d’euros et dont les revenus dans l’Union européenne excèdent 50 millions d’euros ». Le républicain constructif ministre de l’Économie Bruno Le Maire  défendait  pour sa part devant le Parlement européen, à Strasbourg  le 23 octobre la  «priorité absolue» que devrait être   une  taxation  des Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple) voire des Gafam s’y on ajoute à cette liste Microsoft. «Nous aurons d’autant plus vite une solution à l‘OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économiques) que l’Europe aura été capable (…) de créer cette taxe sur le numérique » expliquait M. Le Maire : « Comment peut-on accepter que des millions de consommateurs européens donnent gratuitement leurs données sans qu’il y ait au passage une taxe «Soit l’UE est libre, soit elle est vassale. Moi je crois en une Europe libre, souveraine».… ce qui n’est pas  la définition qui vient à l’esprit pour désigner l’actuelle construction bruxelloise !

    Bruno Le Maire s’était donné comme but  l’adoption du texte taxant les Gafa (qui pourrait ramener dans les caisses de l’UE  cinq milliards d’euros par an selon certains calculs) au «  plus tard début 2019. » Mais c’était sans compter sur l’obstruction de Berlin  qui a jugé que ladite taxation ne serait pas «efficace»,  le patronat  Outre-Rhin ayant fait part de ses inquiétudes en jugeant que cette taxe «pénaliserait» les entreprises allemandes. Le projet de loi a finalement  été repoussé à 2020 et il n’est pas  inutile de rappeler  plus largement, a fortiori à la lumière de la mobilisation citoyenne actuelle , que près de 530 milliards d’euros,  en l’espèce 40%  des bénéfices engrangés par  les multinationales, sont exfiltrés chaque année vers des paradis fiscaux.

    Une situation qui ne peut qu’exacerber le ras-le-bol du contribuable lambda,  qui lui n’échappe à rien, déjà  pressuré, voire  racketté  par l’Etat, l’UE, souvent  pour engraisser les parasites d’en  haut et d’en bas ou le vivre-ensemble. Nous le notions déjà lors du mouvement des bonnets rouges , une  fronde fiscale  traduit aussi plus profondément  une remise en cause de la légitimité du Système en place. Dans sa remarquable Histoire de FranceJacques Bainville notait que  « La question des impôts, lorsque l’imposition doit être très lourde, est redoutable parce quelle provoque des résistances et favorise la démagogie: c’est le cas qui s’est présenté à plus d’un moment de notre Histoire. »

    Mais aujourd’hui  la question de la récupération  démagogique  est dépassée depuis longtemps  car plus personne  ne nie  le caractère proprement insupportable de l’accumulation  des impôts, directs et  indirects, des  taxes  diverses et variées qui accablent la très grande majorité des Français.  L’ex collègue de Bruno Le Maire et  puté LR de l’Indre Nicolas Forissier,  membre de la  commission des Finances  de l’Assemblée    l’admettait  dans une tribune publiée le 30 octobre dans Le Figaro:  « La France est championne des prélèvements obligatoires, sans que l’on en tire un avantage (…).   En 2018 (les dépenses publiques)  ont augmenté de 20,8 milliards  d’euros et en 2019, ce sera près de 24 milliards de plus. C’est 16 milliards  de dépenses de plus que François Hollande durant ses deux premières années. Le programme Action publique 2022, qui devait prévoir une diminution des dépenses, a purement et simplement été abandonné. Nous sommes les champions des impôts parce que nous sommes les champions de la dépense publique. Et les seules économies prévues, l’État les fait faire aux autres, les collectivités locales en particulier. »

    Fiscalisme confiscatoire dont les  victimes privilégiées sont aussi les familles, rappelle opportunément Jean-Pierre Maugendre sur le site de Renaissance catholique, citant les propos de Christophe Castaner. Le  nouveau ministre de l’Intérieur   déclarait  ainsi le 14 septembre dernier : «  L’outil privilégié pour corriger les inégalités de naissance (est) l’impôt sur les successions.»  Ainsi constate M. Maugendre, «le but de l’impôt sur les successions n’est plus de contribuer à financer les services publics dont la formulation est en elle-même explicite de leur finalité, du moins en principe là encore, mais de réduire les inégalités de naissance. Il y là, clairement, un détournement d’objectif en fonction de présupposés idéologiques largement contestables (…). Le taux de l’impôt sur les successions en France est le plus élevé d’Europe (jusqu’à 45%) avec le montant d’abattement le plus faible (100 000 €). Il est une atteinte violente au droit de propriété et l’incarnation législative du refus de la transmission qui est une des caractéristiques majeures de la société française post moderne. Les Français sont, à ce jour, doublement déshérités. D’une part au sens immatériel dans lequel l’observait François-Xavier Bellamy dans son ouvragé éponyme, d’autre part au sens très matériel de ne pouvoir transmettre à leurs enfants, leurs héritiers, le fruit de leur vie de labeur et de sacrifice. Ce volontarisme s’avère à la fois injuste et inefficace. Injuste car il est conforme à la justice, qui est de rendre à chacun ce qui lui est dû, de pouvoir faire bénéficier ses enfants du capital intellectuel, culturel, religieux, artistique mais aussi financier et patrimonial accumulé tout au long d’une vie. Inefficace car une des conséquences majeures de cette impossibilité de transmettre est l’auto limitation dans leurs initiatives d’un certain nombre de créateurs de richesses qui s’exilent à l’étranger, en particulier aux USA et en Suisse, afin d’échapper à une fiscalité patrimoniale et successorale confiscatoire (…) ».

    « Peu à peu s’incarnent chaque jour plus profondément dans les lois les principes qui font de la société politique non plus un ensemble de familles unies par la poursuite collective d’un bien commun partagé mais la simple juxtaposition d’individus (…) L’implosion démographique de nos sociétés submergées par des civilisations dans lesquelles l’individu, voire la personne, n’est que la partie, parfois bien négligeable, d’une communauté structurée et structurante devrait nous inciter à remettre en cause quelques unes des vaches sacrées à l’origine de notre décadence. Ce n’est pas, malheureusement, le chemin que semble nous indiquer notre classe politique.».

    On peut être d’accord ou non, en tout ou partie  avec les développements, les analyses  du texte de M Maugendre mais  il  pose des questions essentielles, et nous rappelle que la problématique de l’impôt touche au cœur même de la  définition  de notre modèle de société.

    https://gollnisch.com/2018/11/20/que-letat-descende-de-notre-dos-et-retire-les-mains-de-nos-poches/

  • Urgent, gilets jaunes, voici pourquoi jacline demandait les noms des leaders. Arrestations débutés!

  • GILETS JAUNES

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    Pierre Vial, Président de Terre & peuple

    Je ne supporte plus les « y a qu’à – faut qu’on » qui trouvent toujours d’excellentes raisons de ne pas bouger… tout en donnant, bien sûr, d’excellents conseils pour expliquer, grâce au fruit de leurs géniales cogitations, ce qu’il faudrait faire.

    Le mouvement des Gilets Jaunes est ce qu’il est. Et alors ? Tout ce qui ébranle le Système est bon à prendre. C’est un démenti spectaculaire aux éternels pessimistes assurant que rien ne pourrait faire bouger le peuple de veaux qui est le nôtre. Pensez-y : nous sommes
    peut-être en 1788.

    Les révolutionnaires en chambre nous disent que les GJ ne sont guidés que par des raisons bassement matérielles. Quand on ne sait pas comment finir le mois, avec des gosses à nourrir, on a quelques raisons d’avoir le souci du matériel.

    Personne ne peut dire comment les choses vont évoluer. Mais une chose est sûre : rester sur le bord de la route, en regardant le spectacle pour compter les coups, est indigne. A 76 ans, je ne rougis pas de mettre un gilet jaune. Et de dire merde aux intellos.

    Vous avez rendez-vous avec Terre & peuple :

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  • Le mépris et le mensonge face aux gilets jaunes

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    La désillusion est vertigineuse. En dix-huit mois, le décor monté à la hâte s’est effondré, la mise en scène ambitieuse se disloque, les acteurs venus de gauche et de droite ne trompent plus personne. Le pouvoir auquel les Français n’avaient accordé qu’une confiance de second choix, faute de mieux, avait séduit dans les premiers jours. Le Président incarnait le renouveau d’une verticalité brillante. Il exprimait aussi une volonté de rassemblement et de redressement du pays. Une partie des électeurs de droite se laissait convaincre. Puis le voile s’est déchiré, progressivement d’abord par quelques formules blessantes à l’encontre des gens d’en bas, de ceux qui ne sont rien, des Gaulois. Le peuple français a ressenti que cet homme ne se reconnaissait pas en lui. Il a découvert chez lui le mépris profond, structurel qui l’habite. L’affaire Benalla a révélé la dissimulation qui entourait l’occupant de l’Élysée, privilégiant sa cour et son bon plaisir, à cent lieues des préoccupations quotidiennes des Français.

    Mépris et mensonge : tels sont les deux piliers du pouvoir auquel les « gilets jaunes » ont livré leur premier assaut, samedi. Cette fois, il ne s’agissait pas d’une action syndicale pour la défense de tel ou tel privilège de corporation. Non, cette journée de protestation du 17 novembre exprimait la colère d’un peuple méprisé et trompé. C’était la manifestation des oubliés, celle de la France périphérique, qui travaille, gagne peu, roule beaucoup et voit son pouvoir d’achat et ses libertés rognés un peu plus chaque jour par une caste métropolitaine hautaine et désinvolte. Dans les grandes villes, il y a des transports en commun, des magasins et des services à proximité. Il y fait un peu moins froid l’hiver. Dès qu’on s’en éloigne, les salaires et les revenus sont en moyenne moins élevés, mais la vie n’y est pas nécessairement moins chère, pour les transports ou le chauffage notamment. C’est ce qui explique que le point focal des manifestations soit, parmi de nombreux autres sujets, la hausse des carburants. Celle-ci est le nœud du mensonge et du mépris.

    Le mensonge, c’est l’alibi grossier de la transition énergétique pour faire face au réchauffement climatique. Qui peut, sérieusement, imaginer qu’un gouvernement qui dispose théoriquement d’un mandat de cinq ans pour réformer le pays en profondeur, comme il le prétend, puisse se donner pour priorité une action à très long terme dans un domaine où les frontières n’existent pas et où la France ne peut avoir qu’un poids imperceptible. L’écologie fiscale punitive est un subterfuge qui prend les Français pour des gogos. L’appel à l’effort énergétique et financier des Français est une supercherie éhontée à laquelle le Premier ministre a, une nouvelle fois, eu recours dimanche soir. La réalité est tout autre : les résultats des mesures économiques et fiscales se faisant attendre, le courage de la baisse des dépenses publiques étant aux abonnés absents, notre gouvernement et notre Président, si savants, si sûrs d’eux, ont recours à des expédients pour sauver le budget. La TVA était la solution la plus courageuse et la plus intelligente car elle est payée par les touristes et rééquilibre nos échanges extérieurs. Le pouvoir actuel a choisi la voie de la facilité : faire payer les Français en leur racontant des bobards !

    Lorsque le mensonge est trop grossier, il est déjà méprisant, mais cette fois, le mépris devient systématique et multiforme. On peut le résumer en deux mots : d’abord, celui de « pédagogie », qui revient constamment. Le « paîs, paîdos » grec d’où vient le mot, c’est l’enfant. Le second mot, c’est celui que, d’une voix doucereuse et attendrie, emploient nos ministres : « accompagner ». Les Français sont des enfants, des mineurs irresponsables à qui il faut expliquer ce qu’ils doivent faire, et qu’on va prendre par la main pour qu’ils le fassent. Cela va consister à redonner d’une main à quelques-uns ce qu’on a pris de l’autre à tout le monde, ou presque. Les classes moyennes qui sont au milieu donnent mais ne reçoivent pas : elles sont dans la rue, et c’est une première.

    Christian Vanneste

    http://www.bvoltaire.fr/le-mepris-et-le-mensonge-face-aux-gilets-jaunes/