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social - Page 308

  • Gilets Jaunes : "C'est le peuple trahi qui se révolte !"

  • Gilets jaunes, convergence des luttes

    delacroix-la-liberte-guidant-le-peuple-gros-plan-300x300.jpgLe Figaro s’en amusait,  « Il est parfois délicat de manier les citations. Surtout lorsqu’elles proviennent d’un écrivain totalement étranger à sa filiation politique. Benjamin Griveaux en a fait l’expérience la semaine dernière (au micro de France Inter) , en attribuant à l’historien résistant Marc Bloch (1886-1944) des propos de l’écrivain nationaliste Charles Maurras (1868-1952) sur le pays légal et le pays réel.»  Pays légal qui a montré encore une fois le fossé qui le sépare des préoccupations quotidiennes de nos compatriotes à travers  la campagne d’affichage initiée par la ville de Strasbourg,  dirigée par le socialiste Roland Ries. Pour faire le buzz, explique Ouest france, l’affiche en question représente le visage du président américain Donald Trump,  en partie  dissimulée par pentagramme dans lequel figure les douze étoiles de l’emblème européen, et est  ornée du slogan Cette fois je m’inscris, je vote . « Il est normal que Strasbourg, capitale européenne, joue un rôle pour que les citoyens s’inscrivent sur les listes électorales , fait valoir Jean-François Lanneluc, directeur de la communication à la mairie.. L’Europe reste une sorte de modèle à soutenir contre les tentations isolationnistes, que Trump incarne. Quand on voit comment il traite l’Europe… Le message est assumé, on a mesuré les risques, on savait que ça créerait du débat. » Lucide, M Lanneluc précise cependant qu”il «(ne croit pas)  qu’une campagne comme ça fera bouger une voix. » Nous doutons pareillement de l’efficacité  du  clip gouvernemental appelant les Français à voter pour les listes européistes aux élections de mai prochain , en  « affichant les leaders nationalistes italien Matteo Salvini et hongrois Viktor Orban comme repoussoirs. »  Une  initiative qui  « avait conduit le mouvement Générations de Benoît Hamon (ex-PS) à saisir le CSA et la Commission nationale des comptes de campagne. Générations estimait que ces clips étaient des vidéos partisanes de La République En Marche financées sur fonds publics.» M. Hamon n’est certainement pas le seul à le penser. 

    Fonds publics, pour parler clair, qui sont tout simplement  l’argent de notre travail, de nos impôts  dont l’utilisation est plus que jamais contestée par nos compatriotes. Français  qui peuvent aussi s’émouvoir à juste titre de la manière dont ce gouvernement, comme les précédents,  vend  les bijoux de familles payés par des générations de contribuables –  barrages, autoroutes, aéroports…-  à des groupes étrangers   qui pratiquent comme à chaque fois une privatisation des bénéfices et   une nationalisation des pertes. La Cour des comptes vient  d’ailleurs d'épingler la cession de de l’aéroport de Toulouse-Blagnac , outil stratégique de l’Etat,  à une société chinoise;   un dossier en tout état de cause  très mal bouclé  par Emmanuel Macron quand il était ministre  de l’Economie de François Hollande.

    Un sondage BVA pour RTL, publié ce matin, la veille du rassemblement des gilets jaunes demain à Paris, confirme en tout cas que le ras-le-bol,  le cri d’alarme et de désespoir, la révolte populaire qui s’expriment au travers de ce mouvement, trouvent un vaste écho chez les Français.  46% des sondés approuvent leur mode d’action - ce qui est déjà beaucoup à la lumière du matraquage médiatique pointant les débordements parfois observés -, mais plus de sept Français sur dix (72%) se reconnaissent dans les revendications des gilets jaunes, notamment les employés et ouvriers (78%), les personnes vivant en province (à 74% contre 61% pour les personnes vivant en Ile-de-France) ou en zone rurale (77%). Les personnes peu diplômées et celles qui déclarent avoir des difficultés financières à la fin du mois soutiennent le mouvement à 83% et 88% (…). Les résultats du baromètre montrent que les sympathisants de gauche (61%) - abstraction faite du PS -  de Debout la France (75%) et du Rassemblement National (67%), approuvent le mode d’action des gilets jaunes. Les sympathisants socialistes et Les Républicains le rejettent à 63% et 57%. » 

    Le blogue  Les crises a relayé la lettre de Jean-Claude Michéa sur le mouvement des gilets jaunes, philosophe socialiste (anticapitaliste) qui n’est pas à proprement parlé de notre paroisse, mais un  sociologue  aux vues profondes, pourfendeur de la gauche libérale-libertaire. Ses analyses recoupent  souvent celles d’un autre antilibéral de choc mais  de droite  comme  Patrick Buisson. Michéa est  comme il se doit détesté par les bas de plafond de l’ultra gauche, et autres antifas qu’il décrit comme   des gardes rouges au service du capital. 

    Michéa estime  que les gilets jaunes  sont «  les premiers à avoir compris que le vrai problème, c’était (…)  la mise en œuvre systématique, depuis maintenant 40 ans, du programme libéral par les successifs gouvernements de gauche et de droite, (qui)  a progressivement transformé leur village ou leur quartier en désert médical, dépourvu du moindre commerce de première nécessité, et où la première entreprise encore capable de leur offrir un vague emploi mal rémunéré se trouve désormais à des dizaines de kilomètres (…). Ce  n’est donc évidemment pas la voiture en tant que telle – comme  signe  de leur prétendue intégration dans le monde de la consommation (…) – que les gilets jaunes défendent aujourd’hui. C’est simplement que leur voiture diesel achetée d’occasion (et que la Commission européenne essaye déjà de leur enlever en inventant sans cesse de nouvelles normes de  contrôle technique ) représente leur ultime possibilité de survivre, c’est-à-dire d’avoir encore un toit, un emploi et de quoi se nourrir, eux et leur famille, dans le système capitaliste tel qu’il est devenu, et tel qu’il profite de plus en plus aux gagnants de la mondialisation. Et dire que c’est d’abord cette gauche kérosène – celle qui navigue d’aéroport en aéroport pour porter dans les universités du monde entier (et dans tous les  Festival de Cannes) la bonne parole écologique  et  associative  qui ose leur faire la leçon sur ce point !»

    Jean Claude Michéa termine son propos par un avertissement qu’il est là aussi loisible d’entendre :  « si le mouvement des gilets jaunes gagnait encore de l’ampleur (ou s’il conservait, comme c’est toujours le cas, le soutien de la grande majorité de la population)», la macronie  « n’hésitera pas un seul instant à envoyer partout son Black Bloc et ses  antifas   (…) pour le discréditer par tous les moyens, où l’orienter vers des impasses politiques suicidaires (…). Mais même si ce courageux mouvement se voyait provisoirement brisé par le PMA – le Parti des médias et de l’argent (…) ; cela voudra dire, au pire, qu’il n’est qu’une répétition générale et le début d’un long combat à venir. Car la colère de ceux d’en bas (soutenus, je dois à nouveau le marteler, par 75 % de la population – et donc logiquement stigmatisé, à ce titre, par 95 % des chiens de garde médiatiques) ne retombera plus, tout simplement parce que ceux d’en bas n’en peuvent plus et ne veulent plus. Le peuple est donc définitivement en marche ! Et à moins d’en élire un autre (selon le vœu d’Éric Fassin, cet agent d’influence particulièrement actif de la trop célèbre French American Foundation), il n’est pas près de rentrer dans le rang. Que les Versaillais de gauche et de droite (pour reprendre la formule des proscrits de la Commune réfugiés à Londres) se le tiennent pour dit ! » Un discours de gauche authentique,   que Bruno Gollnisch qui partage une double ascendance communarde et versaillaise ,  est aussi   parfaitement en situation de comprendre… d”autant qu’il valide en partie celui porté par l’opposition nationale depuis des décennies. C’est aussi cela la convergence des luttes…

    https://gollnisch.com/2018/11/23/gilets-jaunes-convergence-des-luttes/

  • Castaner ministre de la chienlit

    6a00d8341c715453ef022ad3c269ad200b-320wi.jpgPar deux fois, ce 24 novembre, le ministre de l'Intérieur Castaner est intervenu, prétendant faire le point, communiquant sur les manifestations gérées par son incompétence et ses services. Ses propos n'ont nullement contribué ni à calmer le jeu, ni même à impressionner quiconque. On apprenait, en effet, dès le lendemain que les Gilets jaunes s'apprêtent à réchauffer leur plat pour le samedi suivant, 1er décembre, tout en maintenant leur mobilisation au long de la semaine à venir.

    Manifestement les contre-vérités proférées par ce vieux politicien recyclé, bobo méridional à la barbe molle, n'ont convaincu personne, pas même le parti communiste.

    Mensonge et imposture, en effet, que d'invoquer l'absence d'organisateurs, ni donc d'interlocuteurs, au sein de la contestation. Les journaux et les médias depuis 10 jours ont su trouver Mmes Jacline Mouraud et Priscilla Ludovsky, porte-parole raisonnant et s'exprimant aussi bien, ma foi, que n'importe quel élu de la République en marche. Les panthères roses du Renseignement territorial ex-RG sont même parvenues à identifier dans un rapport les 8 personnes qui dirigent le mouvement. Si un seul de ces citoyens côtoyait de près ou de loin les tentacules hideux et terrifiants de l'ultra droite, nul ne doute que cela se saurait.

    Mensonge et diffamation, trop facile, que d'imputer à ce qu'on appelle l'extrême droite cf.Précision de dernière minute)[1] la responsabilité des débordements, le noyautage du mouvement et le détournement récupérateur de la contestation.

    Mensonge et hypocrisie, que de mettre en cause 200 ou 300 personnes que l'on affirme, en milieu de journée, connues des services de police. Le lendemain matin, on apprend que 103 seulement ont été gardées à vue, la majorité d'entre elles en fin de journée.

    Mensonge et aveuglement, que de n'avoir ni vu, ni voulu voir le seul groupe de casseurs structurés. Bien reconnaissables pourtant, vêtus de noir, équipés, organisés, préparés pour l'émeute, ils s'étaient infiltrés dans une manifestation d'intention pacifique. On les appelle black blocs. Leur intervention contre-nature correspond au soutien explicite de l'extrême gauche, du PCF comme des mélenchonistes. L'opération tente de préparer, d'ailleurs, le détournement vers des solutions fiscalistes[2] contraires au but initial.

    Mensonge et incompétence que d'évaluer avec une telle précision ridicule à 106 301, exactement, le nombre de Français descendus dans la rue revêtus de la fameuse tenue des automobilistes accidentés. Au-delà du troisième chiffre significatif, aucun esprit tant soit peu scientifique ne saurait le prendre au sérieux. On s'intéressera plus au recensement officiel des points de rassemblements qu'il comptabilise 1 619 : ne marchandons pas, disons 1 600. Et j'y perds, comme dit l'autre. Cela fait quand même un nombre énorme, en très petit recul par rapport à celui avancé le 17 novembre, en dépit d'une nouvelle semaine d'intimidation.

    Mensonge et amateurisme que de limiter au choix entre fromage et dessert, Champ de Mars ou Champs Élysées, les lieux possibles, traditionnels et, ajoutons : visibles, pour un rassemblement et un défilé à Paris. L'Opéra et les grands boulevards étant pris par l'honorable protestation contre les violences faites aux femmes, restaient La République, Bastille, Nation, Montparnasse, Denfert Rochereau, la place d'Italie, les Invalides, et j'en oublie.

    Or, la courbe du mensonge et de son efficacité se révèle moins linéaire que ne le croyaient les propagandistes totalitaires d'autrefois et, à leur suite, Castaner leur triste imitateur en pâte à modeler. Dans un premier temps certes on fait accepter la fable d'autant mieux qu'elle taille large. Mais au-delà d'une certaine grosseur, le doute s'empare, et l'absurde devient invraisemblable.

    Le ministre devient clown..
    Certains finissent même par l'accuser de complicité.
    Sa démission ferait sauter un fusible. Ne croyons pas trop à ce dénoument heureux.

    JG Malliarakis  

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    Apostilles

    [1] Au fil des heures se sont légèrement dégonflées les affirmations, lancées par Castaner lors de son point de presse de 12h30, imputant les violences à "l'ultra droite", – un élément de langage récent, mensonger en lui-même, et que personne n'a encore défini. On a commencé, peut-être au fil des arrestations et des contrôles d'identité, qui démentent à l'évidence cette thèse du "ministre de la Chienlit", à parler de la présence d'éléments d'ultradroite et d'ultragauche. Nos informations établissent au contraire que, sur peut-être 300 militants politiques présents sur le terrain, parmi les 8 000 manifestants [au moins] il y avait environ 30 isolés, adhérents anciens ou actuels, de groupes dits "d'extrême droite". Personne n'a repéré sur les Champs Élysées les militants identitaires annoncés. En revanche les caméras ont zoomé sur un [unique] drapeau cher aux traditionalistes et sur une [redoutable] fleur de lys. Plus discrets mais organisés, et beaucoup plus nombreux, les black blocs n'intéressaient pas les chaînes de télévision. Ce sont eux qui ont commis les plus spectaculaires dégâts.
    [2] cf. article de L'Insolent "Non aux solutions fiscalistes"

    https://www.insolent.fr/

  • "Violences" à Paris, un seul responsable : le gouvernement et sa politique au service du mondialisme

  • La mauvaise méthode qui discrédite la conversion énergétique

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    Toute cette agitation politico-médiatique qui grossit autour du mouvement des gilets jaunes devient véritablement exaspérante. Les prises de position à l’égard de cette révolte des moins favorisés d’une classe moyenne, passablement écrasée de taxes et d’impôts depuis des lustres, sont en train de devenir insupportables parce qu’elles sont injustes pour trois raisons.

    1) L’attitude mutique de Macron à son égard est, une fois de plus, une marque de mépris. Ce comportement se manifeste comme la marque dominante d’un Président qui semble vouloir agir selon son bon vouloir en oubliant qu’il est au service de la nation, et que la nation n’est pas au sien.

    2) Le gouvernement, dont on voit bien qu’il commence à paniquer face à la persistance des blocages, se montre maladroitement menaçant, ce qu’il ne fait jamais lorsqu’il a affaire à des manifestants « professionnels » dont les actes entraînent des phénomènes collatéraux, souvent bien plus graves. Cette conduite pourrait avoir de graves conséquences que nul ne peut prédire.

    3) Le pouvoir essaie désormais de minimiser les vraies raisons de leur colère et tentent de faire passer ces manifestants et leur révolte pour ce qu’ils ne sont pas.

    Ces gens qui osent braver les intimidations du pouvoir, le froid et les intempéries d’un climat hivernal paraissent vouloir s’imposer. Et leurs concitoyens, qui bien que sympathisants dans leur grande majorité et bienveillants à leur égard, commencent à moins accepter les perturbations qu’ils subissent. Désormais, ils sont légitimés à réclamer plus d’équité dans la répartition des contributions.

    Osons affirmer que les gilets jaunes ne sont nullement contre la transition énergétique dont ils savent, comme le reste de la population française, qu’elle est une mesure de survie pour les générations futures et pour la planète tout entière. Ils sont néanmoins en désaccord absolu sur la méthode employée pour contrevenir au risque majeur que le réchauffement fait peser sur le monde. La taxation les touche de plein fouet, et avec un impact qu’aucune autre catégorie de citoyens n’endure aussi fortement.

    Nul besoin d’être savant pour considérer qu’il y aurait bien d’autres moyens plus efficaces et plus juste d’agir en ciblant les causes réelles du déséquilibre climatique. Qui nous dit qu’il ne nous sera pas reproché, dans quinze ou vingt ans, d’avoir utilisé des voitures électriques dont on ne saura pas comment se protéger des effets néfastes des batteries au lithium (comme on nous reproche, après nous y avoir incités, à faire usage des moteur diesel) ?

    Pourquoi le kérosène n’est-il pas concerné par les mesures fiscales qui fâchent ? Sans doute parce que cela fâcherait les puissants lobbies du transport aérien. Pourquoi l’énorme trafic maritime n’est-il pas lui-même concerné ? Les lobbies des transports encore, appuyés par les syndicats patronaux de l’industrie et de la distribution.

    Il n’est pas superflu de rappeler que 16 pays seulement – sur les 223 participants à la COP21 – appliquent ses recommandations, et la France ne fait pas partie de ces bons élèves. C’est sans doute la raison pour laquelle notre gouvernement du « nouveau monde » n’a rien trouvé de mieux que de créer la taxe dite carbone. Ce faisant, il donne l’illusion d’agir contre les atteintes au climat. Quand Macron prend l’avion pour rallier Bruxelles, et quels que soient ses objectifs là-bas, il ne donne pas le bon exemple et ne concourt pas à améliorer la situation.

    Serait-il impensable, au bout du compte, que la taxe carbone et ses mesures accompagnatrices ne soient destinées qu’à donner des gages de bonne volonté écologique et de rigueur budgétaire en vue du respect des normes européennes ?

    Jean-Jacques Fifre

    http://www.bvoltaire.fr/la-mauvaise-methode-qui-discredite-la-conversion-energetique/

  • MOBILISATION DES GILETS JAUNES AUX CHAMPS-ÉLYSÉES / LA RÉPONSE CONSTERNANTE DU GOUVERNEMENT

  • Gilets jaunes : 2 – Macron : 0

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    Acte 2 réussi pour les gilets jaunes. Les images des fumées et des dégâts des Champs-Élysées que ne manque pas d’exploiter M. Castaner n’y changeront rien. D’abord parce que le ministre de l’Intérieur a perdu toute crédibilité depuis qu’il s’évertue, de façon indécente et mensongère, depuis huit jours, à mettre des morts sur le dos des gilets jaunes (voir la fake news du décès de mardi imputé à tort aux gilets jaunes). Ensuite parce que ces dégâts, visiblement causés par des casseurs infiltrés, sont sans commune mesure avec ceux que laissent les manifestations de l’ultra-gauche – pourtant encadrées par le service d’ordre des syndicats. Enfin, et surtout, parce que les Français apportent un soutien massif aux gilets jaunes : ils sont 77 % à trouver le mouvement « justifié » (dont 49 % « totalement justifié » !), selon le dernier sondage Odoxa pour Le Figaro et franceinfo publié samedi, et 82 % souhaitent qu’Emmanuel Macron et le gouvernement annulent les taxes sur les carburants, prévues pour janvier, qui ont déclenché l’incendie.

    La victoire des gilets jaunes est totale car ils ont réussi à semer la discorde chez l’ennemi, et sur tous les fronts. Sur le fond, ils ont démontré que leurs revendications étaient fondées en termes de pouvoir d’achat et de justice sociale, et démasqué le mensonge écologique et la culpabilisation du pouvoir. Les sociologues (Christophe Guilluy, Jean-Pierre Le Goff, etc.) qui, depuis des années, décrivent leur France et leurs souffrances économiques et culturelles leur ont fourni la caution intellectuelle face aux bien-pensants écolo-libéraux qui essaient de défendre encore -mais avec bien moins d’assurance – les décisions d’Emmanuel Macron. Et pas besoin de les avoir lus ou d’en avoir fait une fiche pour briller à Sciences Po quand ce qu’ils décrivent, c’est leur quotidien depuis des années, voire des décennies. Désormais, ces beaufs que l’on n’attendait pas sont sortis de leur invisibilité et sont conscients de la vérité et de la justesse de leur combat.

    Mais ils ont aussi remporté la victoire du champ de bataille, ou plutôt des champs de bataille, car samedi, les rassemblements étaient encore très nombreux partout en province et, surtout, les gilets jaunes ne se sont pas laissés enfermer dans le piège du choix du terrain : à Bordeaux, ils ont bravé l’interdiction de la préfecture pour se diriger vers l’hôtel de ville ; à Paris, ils ne sont pas tombés dans le piège du pré carré du Champ-de-Mars. Mieux : ils ont opéré un prodigieux renversement et montré que c’est le pouvoir qui s’était enfermé dans son donjon. Georges Michel le disait ici il y a déjà une semaine. Arnaud Benedetti lisait cet enfermement dans « la carte du périmètre de sécurité enveloppant les hauts lieux de la République dans un no man’s land symbole d’un isolement, d’une coupure sur-signifiante entre l’exécutif et le peuple, […] image d’un État retranché, assiégé ».

    Ce sont des actes d’insoumission minimes mais très forts symboliquement : ni les syndicats ni la trop bien élevée Manif pour tous n’avaient osé. C’est dans ces actes de désobéissance – comme celui de Jean Lassalle revêtant le gilet jaune à l’Assemblée -, que se lisent la détermination et l’intelligence d’un acte de révolte ou de dissidence. Les gilets jaunes ont choisi les heures et les lieux. Ce sont eux qui ont l’initiative et le pouvoir en est réduit à suivre. Un pouvoir qui n’est, en l’occurrence, ni fort ni intelligent.

    Il y a là une transgression et une insolence légitimes, surtout quand elles s’adressent à Emmanuel Macron. Il n’est plus besoin de rappeler ses insolences à lui, ses provocations (« Qu’ils viennent me chercher ! »). Mais, plus profondément, Emmanuel Macron a accédé au pouvoir, comme il le reconnaissait lui-même en février dernier, par une sorte d’« effraction », une transgression et une insolence inédites. La révolte des gilets jaunes est le miroir de cette effraction, la réponse à cette disruption. Et ce n’est plus de la communication politique. Le premier président de l’ère 2.0 ne devrait pas s’étonner de voir déferler contre lui la première révolte sociale 2.0. Quant au match, le score est net : Gilets jaunes : 2 – Macron : 0.

    Frédéric Sirgant

    http://www.bvoltaire.fr/gilets-jaunes-macron-2-0/

  • FAIRE VIVRE (REVIVRE) DU LIEN SOCIAL

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    Pierre Vial Président de Terre & peuple

    Le diable porte pierre : grâce à la bêtise crasse des autistes prétentieux censés gouverner la France, nombre de Gaulois redécouvrent les vertus de solidarité et de fraternité, dans un réflexe de révolte contre l’insupportable.

    Matraquage des cerveaux par l’esprit marchand (l’escroquerie du Black Friday, poussant à l’hyperconsommation et à l’endettement), destruction des communautés organiques (la famille, l’école, la commune, le métier) : le libéralisme capitaliste fait tout pour réduire la personne à sa dimension purement individuelle, cultivant un égoïsme hédoniste et consumériste (après moi le déluge) qui implique la cassure du lien social. Ainsi pourra s’installer ce « village planétaire », cette société mondialisée hors sol, gommant les identités, les racines et où règnera la seule loi du marché, que les mondialistes appellent de leurs voeux.

    Patatras ! Les calculs des savants stratèges du libéralisme s’avèrent tout faux. Ceux qu’ils appellent avec mépris « les petits Blancs » se mobilisent en effet spontanément pour affirmer, tout simplement, leur droit de vivre décemment, en se libérant de l’asservissement mis en place par l’Etat. Car trop c’est trop.

    Il est vital d’être avec eux et de leur apporter un soutien multiforme : la révolte des Gaulois est en marche !

    Vous avez rendez-vous avec Terre & peuple :

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    En savoir plus cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2018/11/25/faire-vivre-revivre-du-lien-social-6108114.html

  • Tentative d’empathie ratée pour Gérald Darmanin

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    Le pompon de la déconnexion est revenu, la semaine passée, à Gérald Darmanin avec sa tentative de compassion pour les « gilets jaunes ». Ces pauvres gens qui doivent vivre avec 950 euros par mois alors qu’il est impossible de trouver un restaurant dans Paris à moins de 100 euros par tête de pipe… Sans les vins ! « Nous devons tous intégrer et pas seulement expliquer, mais entendre et comprendre ce que c’est que de vivre avec 950 euros… » Déclaration oxymoresque dont le contenu venait démontrer qu’il n’avait ni compris ni entendu. Un deuxième essai est attendu d’une minute à l’autre. Allez, Gérald, on y croit, vas-y, lance-toi, les gilets jaunes sont suspendus à tes lèvres.

    Gérald Darmanin. « OK, je me lance… Alors… nous devons tous intégrer et pas seulement expliquer mais entendre et comprendre ce que c’est de vivre avec 950 euros par mois quand… heu… le sac pour faire des courses de Vuitton est à 750 euros. »

    OK. Laisse tomber. On n’y arrivera pas.

    Soit dit en passant, les efforts du ministre pour dégoter, dans Paris, des restaurants où il est impossible de prendre un repas à moins de 100 euros sont méritants. Comme le signale le magazine Marianne à l’origine de l’info, « le Guide Michelin permet de constater qu’il est aisé de trouver des “menus déjeuner” dans des étoilés pour 55, 58 ou 62 euros ».

    Pour Gérald Darmanin, le moment du repas est, chaque jour, un véritable calvaire. Sillonner les rues de Paris à la recherche de la perle rare qui lui facturera l’œuf dur mayonnaise, tartare frites suivi d’une mousse au chocolat 110 euros minimum n’est pas de tout repos. C’est un travail en soi. Certains restaurateurs voyant Darmanin arriver ajoutent un zéro à tous les prix de la carte. Ceux qui ont une calculette sous la main multiplient par quatre. En dessous de 80 euros, le ministre ne touche pas à sa tranche de rosbif. C’est un puriste !

    Le client désormais recherché par tous les restos de Paris a crié à la « fake news », à la malhonnêteté intellectuelle de Marianne. Sans préciser ce qu’il avait voulu dire. Le smicard n’a jamais revendiqué le droit de s’asseoir à une table de la Tour d’argent. La comparaison est hors sujet. Le gilet jaune s’interroge. Comment interpréter ces propos fumeux ? De toute évidence, le ministre s’est pris les pieds dans le tapis. Un tapis à 20.000 euros. Qui va payer la réfection de l’ouvrage ? La crainte d’une nouvelle taxe pour financer les travaux menace le contribuable. Comment écumer les joailliers de la place Vendôme pour faire ses cadeaux de Noël si une nouvelle taxe survient ? La population est inquiète.

    Jany Leroy

    http://www.bvoltaire.fr/tentative-dempathie-ratee-pour-gerald-darmanin/

  • Une lettre de Jean-Claude Michéa à propos du mouvement des Gilets jaunes 

    Jean-Claude Michéa

    Une lettre à propos du mouvement des Gilets jaunes

    Le 21 novembre 2018

    Chers Amis,

    Juste ces quelques mots très brefs et donc très lapidaires – car ici, on est un peu débordés par la préparation de l’hiver (bois à couper, plantes et arbres à pailler  etc.). Je suis évidemment d’accord avec l’ensemble de vos remarques, ainsi qu’avec la plupart des thèses de Lieux communs (seule la dernière phrase me paraît un peu faible en raison de son « occidentalisme » : il existe aussi, bien entendu, une véritable culture de l’émancipation populaire en Asie, en Afrique ou en Amérique latine !).

    Le mouvement des « gilets jaunes » (bel exemple, au passage, de cette inventivité populaire que j’annonçais dans Les Mystères de la gauche) est, d’une certaine manière, l’exact contraire de « Nuit Debout ». Ce dernier mouvement, en simplifiant, était en effet d’abord une tentative – d’ailleurs encouragée par une grande partie de la presse bourgeoise – des « 10 % » (autrement dit, ceux qui sont préposés – ou se préparent à l’être – à l’encadrement technique, politique et « culturel » du capitalisme moderne), pour désamorcer la critique radicale du Système, en dirigeant toute l’attention politique sur le seul pouvoir (certes décisif) de Wall Street et des fameux « 1 % ». Une révolte, par conséquent, de ces urbains hypermobiles et surdiplômés (même si une fraction minoritaire de ces nouvelles classes moyennes commence à connaître, ici ou là, une certaine « précarisation ») et qui constituent, depuis l’ère Mitterrand, le principal vivier dans lequel se recrutent les cadres de la gauche et de l’extrême gauche libérales (et, notamment, de ses secteurs les plus ouvertement contre-révolutionnaires et antipopulaires : Regards, Politis, NP“A”, Université Paris VIII etc.). Ici, au contraire, ce sont bien ceux d’en bas (tels que les analysait Christophe Guilluy – d’ailleurs curieusement absent, jusqu’ici, de tous les talk-shows télévisés, au profit, entre autres comiques, du réformiste sous-keynésien Besancenot), qui se révoltent, avec déjà suffisamment de conscience révolutionnaire pour refuser d’avoir encore à choisir entre exploiteurs de gauche et exploiteurs de droite (c’est d’ailleurs ainsi que Podemos avait commencé en 2011, avant que les Clémentine Autain et les Benoît Hamon du cru ne réussissent à enterrer ce mouvement prometteur en le coupant progressivement de ses bases populaires).

    Quant à l’argument des « écologistes » de cour – ceux qui préparent cette « transition énergétique » qui consiste avant tout, comme Guillaume Pitron l’a bien montré dans La Guerre des métaux rares, à délocaliser la pollution des pays occidentaux dans les pays du Sud, selon lequel ce mouvement spontané ne serait porté que par « une idéologie de la bagnole » et par « des gars qui fument des clopes et roulent en diesel », il est aussi absurde qu’immonde : il est clair, en effet, que la plupart des Gilets jaunes n’éprouvent aucun plaisir à devoir prendre leur voiture pour aller travailler chaque jour à 50 km de chez eux, à aller faire leurs courses au seul centre commercial existant dans leur région et généralement situé en pleine nature à 20 km, ou encore à se rendre chez le seul médecin qui n’a pas encore pris sa retraite et dont le cabinet se trouve à 10 km de leur lieu d’habitation. (J’emprunte tous ces exemples à mon expérience landaise ! J’ai même un voisin, qui vit avec 600 € par mois et qui doit calculer le jour du mois où il peut encore aller faire ses courses à Mont-de-Marsan, sans tomber en panne, en fonction de la quantité de diesel – cette essence des pauvres – qu’il a encore les moyens de s’acheter !) Gageons qu’ils sont au contraire les premiers à avoir compris que le vrai problème, c’était justement que la mise en œuvre systématique, depuis maintenant 40 ans, du programme libéral par les successifs gouvernements de gauche et de droite, a progressivement transformé leur village ou leur quartier en désert médical, dépourvu du moindre commerce de première nécessité, et où la première entreprise encore capable de leur offrir un vague emploi mal rémunéré se trouve désormais à des dizaines de kilomètres (s’il existe des « plans banlieues » – et c’est tant mieux – il n’y a évidemment jamais eu rien de tel pour ces villages et ces communes – où vit pourtant la majorité de la population française – officiellement promis à l’extinction par le « sens de l’histoire » et la « construction européenne » !).

    Ce n’est donc évidemment pas la voiture en tant que telle – comme « signe » de leur prétendue intégration dans le monde de la consommation (ce ne sont pas des Lyonnais ou des Parisiens !) – que les Gilets jaunes défendent aujourd’hui. C’est simplement que leur voiture diesel achetée d’occasion (et que la Commission européenne essaye déjà de leur enlever en inventant sans cesse de nouvelles normes de « contrôle technique ») représente leur ultime possibilité de survivre, c’est-à-dire d’avoir encore un toit, un emploi et de quoi se nourrir, eux et leur famille, dans le système capitaliste tel qu’il est devenu, et tel qu’il profite de plus en plus aux gagnants de la mondialisation. Et dire que c’est d’abord cette gauche kérosène – celle qui navigue d’aéroport en aéroport pour porter dans les universités du monde entier (et dans tous les « Festival de Cannes ») la bonne parole « écologique » et « associative » qui ose leur faire la leçon sur ce point ! Décidément, ceux qui ne connaissent rien d’autre que leurs pauvres palais métropolitains n’auront jamais le centième de la décence qu’on peut encore rencontrer dans les chaumières (et là encore, c’est mon expérience landaise qui parle !).

    La seule question que je me pose est donc de savoir jusqu’où un tel mouvement révolutionnaire (mouvement qui n’est pas sans rapport, dans sa naissance, son programme rassembleur et son mode de développement, avec la grande révolte du Midi de 1907) peut aller dans les tristes conditions politiques qui sont les nôtres. Car n’oublions pas qu’il a devant lui un gouvernement thatchérien de gauche (le principal conseiller de Macron est d’ailleurs Mathieu Laine – un homme d’affaires de la City de Londres et qui est, en France, le préfacier des œuvres de la sorcière Maggie), c’est-à-dire un gouvernement cynique et impavide, qui est clairement prêt – c’est sa grande différence avec tous ses prédécesseurs – à aller jusqu’aux pires extrémités pinochetistes (comme Maggie avec les mineurs gallois ou les grévistes de la faim irlandais) pour imposer sa « société de croissance » et ce pouvoir antidémocratique des juges, aujourd’hui triomphant, qui en est le corollaire obligé. Et, bien sûr, sans avoir quoi que ce soit à craindre, sur ce plan, du servile personnel médiatique français. Faut-il rappeler, en effet, qu’on compte déjà 3 morts, des centaines de blessés, dont certains dans un état très critique. Or, si ma mémoire est bonne, c’est bien à Mai 68 qu’il faut remonter pour retrouver un bilan humain comparable lors de manifestations populaires, du moins sur le sol métropolitain. Et pour autant, l’écho médiatique donné à ce fait effarant est-il, du moins pour l’instant, à la hauteur d’un tel drame ? Et qu’auraient d’ailleurs dit les chiens de garde de France Info si ce bilan (provisoire) avait été l’œuvre, par exemple, d’un Vladimir Poutine ou d’un Donald Trump ?

    Enfin, last but not the least, on ne doit surtout pas oublier que si le mouvement des Gilets jaunes gagnait encore de l’ampleur (ou s’il conservait, comme c’est toujours le cas, le soutien de la grande majorité de la population), l’État benallo-macronien n’hésitera pas un seul instant à envoyer partout son Black Bloc et ses « antifas » (telle la fameuse « brigade rouge » de la grande époque) pour le discréditer par tous les moyens, où l’orienter vers des impasses politiques suicidaires (on a déjà vu, par exemple, comment l’État macronien avait procédé pour couper en très peu de temps l’expérience zadiste de Notre-Dame-des-Landes de ses soutiens populaires originels). Mais même si ce courageux mouvement se voyait provisoirement brisé par le PMA – le Parti des médias et de l’argent (PMA pour tous, telle est, en somme, la devise de nos M. Thiers d’aujourd’hui !) ; cela voudra dire, au pire, qu’il n’est qu’une répétition générale et le début d’un long combat à venir. Car la colère de ceux d’en bas (soutenus, je dois à nouveau le marteler, par 75 % de la population – et donc logiquement stigmatisé, à ce titre, par 95 % des chiens de garde médiatiques) ne retombera plus, tout simplement parce que ceux d’en bas n’en peuvent plus et ne veulent plus. Le peuple est donc définitivement en marche ! Et à moins d’en élire un autre (selon le vœu d’Éric Fassin, cet agent d’influence particulièrement actif de la trop célèbre French American Fondation), il n’est pas près de rentrer dans le rang. Que les Versaillais de gauche et de droite (pour reprendre la formule des proscrits de la Commune réfugiés à Londres) se le tiennent pour dit !

    Très amicalement,
    JC

    Source : Les Amis de Bartleby, Jean-Claude Michéa, 21-11-2018

    https://www.les-crises.fr/une-lettre-de-jean-claude-michea-a-propos-du-mouvement-des-gilets-jaunes%e2%80%89/